Récit de la course : Ultra Trail du Mont Blanc 2007, par La Tortue

L'auteur : La Tortue

La course : Ultra Trail du Mont Blanc

Date : 24/8/2007

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

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Distance : 163km

Objectif : Terminer

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Le récit

Chamonix, 18h25, le 24/08/2007, 2200 traileurs serrés sur le parvis de la place de l’église près à en découdre avec 163 km et 8900m de dénivelé positif.

http://www.ultratrailmb.com/accueil.php

La musique de Vangélis (Christophe Colomb) ; l’organisatrice lance à la foule : « être là, est déjà une victoire ! ».

 

La musique, la magie de l’instant, cette phrase qui se répète dans ma tête, séquence émotion ! La boule dans la gorge. La souris est juste derrière moi, ne pas se retourner…je pourrais bien pleurer même si par précaution j’ai mis mes lunettes de soleil !!!

 

Quand j’y repense, 14 mois en arrière……

 

 « être là, est déjà une victoire ! ».

« être là, est déjà une victoire ! ».

« être là, est déjà une victoire ! ».

« être là, est déjà une victoire ! ».

 

Mais au fait, comment es-tu arrivé là ?? Je ne le sais pas moi-même ! Défi, curiosité, aventure, peut être un mélange de tout ça !

 

Concentration avant le départ : comment es-tu arrivé là ??

 

 

 

Aout 2006, immobilisé derrière mon PC après l'ablation de ma fichue tumeur au cerveau, je vibre en suivant les évolutions du dingo, de la souris, de la libellule et d’autres kikoureurs. C’est sur, l’an prochain, j’y serais et je terminerais. Il FAUDRA que je termine.

 

Je préviens que ce Cr va être un poil long, mais bon, c’est pas tous les jours…

 

Préparation :

 

Automne 2006 , très dur retour à la réalité des choses, et puis un hiver laborieux avec un Vulcain qui me rassure un peu, mais sans plus. Un printemps en dents de scie, avec des motifs de satisfactions grâce à un bon Ardéchois mais aussi quelques inquiétudes à l’issu du TGV sur la capacité de mes jambes à encaisser la distance et le D+ .

 

Un gros mois de Juin, Juillet encore plus costaud, épuisant, avec un entrainement comme jamais réalisé : du long, du vélo sur la plaque seul, le nez dans le vent, de la muscu, du gainage, etc….

http://www.kikourou.net/entrainement/navigation.php?type=0

 

Et puis le 13 aout, soit 11 jours avant le départ, STOP, plus rien, aucune activité, à part 2 petites balades familiales de 2 heures au dessus de Chamonix à petite vitesse et avec beaucoup de pauses et d’hydratation. A part un vilain rhume pris sous la flotte de Chamonix les jours précédents, les sensations sont bonnes, les cannes ont l’air de répondre, alors,haut les cœurs !….Dans le sas de départ, je n’ai plus d’appréhension, je sais que je suis prêt, que le matos a été listé et relisté, et que seule une grosse casse mécanique pourra m’arrêter.

 

"Prêt à partir, avec tous le matos"

 

 

La stratégie est simple, voir simplissime. Partir le plus lentement possible, en gardant une marge sur les barrières pour palier à un imprévu et ne pas dépenser trop de sucre nerveux à stresser sur les barrières. Le festnoz a bien insisté là-dessus, jusqu’à Courmayeur : ne pas broncher, faire le gros dos, et attendre son heure. Et ensuite, évaluer le potentiel disponible mais ne pas s’enflammer, il restera encore près de 90 km….

 

C’est la première fois que je pars en fin d’après-midi. Sensation nouvelle, la journée a traîné, tout le monde est impatient et inquiet à la fois et dans ce sas de départ, il règne une atmosphère étrange.

 

 

" Avec le dingo et la souris avant le départ"

 

 

 

 

Enfin, le troupeau est lâché. La foule est dense et le public nombreux et chaleureux, et les rues de Chamonix ne sont pas très larges, ça bouchonne. Clic-clac photo, ma grande fille m’attendait au bord de la route, devant le salon de thé où ils font de si bons chocolats liégeois (ça sent le vécu !).

 

"Un dernier petit coucou dans les rues de Chamonix"

 

 

Première difficulté : ne pas partir trop vite, les 8 premiers km sont en léger faux-plat descendants. Je m’oblige à alterner marche et course pour ne pas gaspiller la moindre énergie et après 2 km, je récupère mes battons apportés par le reste de la famille qui m’attend au bord du chemin, au pied du mur d’escalade des Gaillands. Un dernier bisou, un dernier baiser et en route vers les Houches et vers l’aventure.

  

Première joie, je quitte le ravito des Houches, à la minute même où je l’avais prévue, soit après 1h15 de course ? C’est curieux, mais je ressens ça comme si j’avais battu mon record sur 10 km, sauf que là, c’est un record de lenteur.

 

"Après les Houches : au fond,  la vallée de Chamonix que l'on quitte pour ne la retrouver que Dimanche prochain" 

 

Première bosse : juste pour tester les papattes, le col de la Voze. Aucun problème, c’est très roulant et il y a une vue magnifique avec le coucher de soleil sur le Mont-Blanc. Je prends le temps de faire des photos et de plaisanter avec les spectateurs postés au bord de la route dans la montée. Au col de la Voze, le soleil est bien bas, et je sors la frontale pour ne pas avoir à le faire dans l’obscurité. Encore un petit effort, et une voix « charmante » qui m’annonce : « bienvenue, vous êtes à la Charme ». km 15, 2h36 de course et 2163ème sur 2200. Plus lent que ça…. tu recules !!!

 

"Coucher de soleil sur le gros tout blanc"

 

 

La première nuit ; la première descente, un peu raide au début et très roulante par la suite. Tiens du goudron, doucement mon grand, laisse les passer ces fous qui foncent, range toi sur le côté, va pas t’exploser les quadri sur ce bitume inaccueillant.

 

St Gervais, km 20, 3h30 de course, une ambiance de folie !  Les petites Tortues 1 et 3 ont fait le déplacement en bus pour venir applaudir leur papounet. Je suis frais comme un gardon, aucune fatigue, aucun bobo. Je rempli tranquillement mes bidons et en route.

 "Ravito de St Gervais : elles sont pas top mes dread locks ?"

 

La montée en pente douce vers les Contamines puis la Balme ne me laissera pas un grand souvenir. On entend le chant d’un ruisseau qui doit regorger de truites que je me promets de venir taquiner prochainement. De ce passage, je garderais le bon souvenir de la vue de Damodile et du Klougy qui avaient bien du mal à faire marcher leur détecteur de puces ! Tiens ça me fait penser qu’il faudrait peut être songer à préparer le raid 28 !

 

Les Contamines puis la Balme, souvenirs vagues, 1917ème. Je continue à m’hydrater abondamment, et à m’alimenter correctement, sans jamais m’attarder aux ravitaillements.

 

Et maintenant, à nous deux mon « p’tit bonhomme » ! 2h du mat, MP3 dans les oreilles, je rentre dans ma bulle et je gère mon effort.

 

"La lune sur le col du Bonhomme"

 

 

Première grosse difficulté, le col du bonhomme, le Gé et la libellule m’avait annoncé un vilain ! je monte régulièrement, sans forcer. On voit au loin, le serpentin des frontales, on envie ceux qui sont déjà tout là-haut. Le col se dessine sur fond de ciel étoilé, majestueux et austère, il se rapproche. Comme prévu, après le col, ça monte encore jusqu’au refuge. Des à-pics vertigineux, des gendarmes pour sécuriser, surtout bien resté concentré, ne pas s’affoler, et tiens ! Déjà les bénévoles du refuge. La montée fut longue, mais elle ne m’a absolument pas entamée.

 

On m’annonce une descente difficile. J’enlève le MP3 pour bien rester concentré et zou !

 

Très mauvais souvenir que cette descente vers les Chapieux, raide, technique et très glissante. A plusieurs reprises, mon postérieur ira gouter la température des herbages gras et humides. Je sens bien que cette descente est en train de me faire mal aux cuisses, j’ai beau essayer de m’économiser, la pente est parfois tellement raide que c’est impossible. Le tracé est vicelard, parfois, on espère pouvoir suivre la route… que nenni, il faut couper les épingles au plus court et au plus pentu. Zip boum, encore une tortue sur les fesses ! Y’en a marre et ma frontale commence à montrer des signes de faiblesse.

 

Les Chapieux, 10h32 de course ; et des signes de fatigues inquiétants au niveau des cuisses. Le souvenir d’un CR du Mogwaï, décrivant cette tente surchauffée comme un lieu de perdition. Ne pas s’attarder, changer les piles (nb : changement gratuit effectué par le stand Petzl !). je prends mon ravitaillement et vais le manger en dehors de la tente. J’essaie quelques étirements des quadriceps, mais ceux-ci sont déjà bien douloureux. Je file, pas trop rassuré vers le col de la Seigne avec comme seul objectif, la bise de la Tarine qui m’attend en haut.

 

A nouveau le MP3 et la bulle, interminable attaque de col, comme j’en ai horreur, une longe route à faible pourcentage, et goudronnée. Les km passent doucement, le temps tourne, la tête commence à gamberger, et le dénivelé n’avance presque pas. Je sens mes jambes de moins en moins vaillantes. Je stoppe, mets le coupe-vent car on sent le courant d’air qui descend du col, je bois, je m’étire, je repars, je re-stoppe, je re-bois, je m’étire. Pas brillant, mais j’avance et les premières lueurs de l'aube vont me redonner un coup de fouet. Je chasse mes idées noires et enfin, je quitte cette route pour attaquer vraiment le col. Je reconnais la voiture de la Tarine sagement garée au pied. Je grimpe, mets le petit braquet dans la pente, et je retrouve un rythme. Chaque mètre qui passe me rapproche de la Tarine et de son Yogi tea.

 

"Lever de soleil sur le col de la Seigne au loin"

 

 

Le soleil maintenant, mmmmmh, que c’est doux ! et cette voix, cette voix ?! « cours donc, faignasse de tortue », mais je la connais cette voix, c’est….le Festnoz ! ah mes amis, quel bonheur ! et il y a aussi le shaddock, et un duvet qui me fait la bise (c’est bibi). la vice-championne du monde de 24h est montée en pleine nuit et en plein froid pour faire la bise aux traileurs ! quelle gentillesse ! Et enfin la bise de la Tarine. J’y ai pensé presque toute la nuit ! ah Marou ! ce sourire, cet accueil, ce sera mon carburant pour les prochaines heures.

 

"Avec le Shaddock et Le festnoz (mon coach perso) sous le soleil du col de la Seigne"

"L'hélico, le Mont-Blanc, je joue les vedettes ;-)"

 

Je suis heureux, mais j’ai les cuisses en feu ! La tarine me propose un massage régénérant sous la tente que j’accepte bien volontiers. Tiens ! un Dingo vert ! je lui connaissais pas encore cette couleur…C’est rigolo ! On tourne Shreck IV et les montagnards ?!

 

"Avec la Tarine (ma sauveuse), le festnoz et le dingo qui a repris des couleurs dans la tente de survie du Col de la Seigne"

 

 

20’ de bonheur au sommet du col de la Seigne, les dernières recommandations tactiques de mon coach festnoz et c’est reparti. La barrière horaire au refuge Elisabetha est à 10h00, j’ai le temps, mais faut pas que je traine en route.

 

Avec mes nouvelles jambes rechapées, je laisse Elisabetha derrière moi, et passe le grand plat du lac Combal. Je joue les vedettes car l’hélico n’arrête pas de faire des travellings. C’est rigolo, surtout quand on se prend la bourrasque, créée par ses pales, en pleine poire.

 

Le festnoz me l’a bien dit, vas-y molo dans l’arrête Mont Favre, montée sèche dans laquelle je retrouve de bonnes sensations. Il reste plus qu’à plonger vers Courmayeur. Je déroule, j’allonge la foulée, j’essaie de prendre un peu de temps sur les barrières car je veux être cool à Courmayeur.

 

« Bip, bip »  sms de l’écrevisse : « on est tous dans le bus pour Courmayeur. Je t’aime ». Vraouuuuuuum ! c’est comme si j’avais pris de la nitro, je vole dans la descente. Col Chécroui, juste le temps d’écraser les pieds de la danseuse du ventre, et zou, droit dans le pentu à travers les pistes de ski et je déboule à Courmayeur avec les mêmes sensations qu’à Sospel 1 an plus tôt. Avec cette gnac qui vous brule le ventre et qui vous rend invincible. Vouimé, attention mon grand. A Sospel, il restait 30 km et déjà tu avais eu du mal à finir, là il va en rester 90 !!! C’est pas la même musique ! alors douuuucement ! Et comme le dit le toutou, « ne t’enflammes pas » !

 

 

"Vivement Courmayeur"

 

 

 

 

"Gestion des sacs de rechange : impressionnant"

 

 

L’écrevisse et mes 5 petites tortues sont là ! Quel pied, mes amis, quel pied. Je dois les abandonner car l’accès leur est interdit dans le gymnase. La base est géniale. J’ai droit à 2 masseurs (1 par guibole). Ils me disent que mes muscles sont impeccables, pas de contracture, et que ce que je ressens, ce n’est que de la fatigue musculaire. En clair, c’est dans la tête que ça se passe, alors oh hisse mon gros, faut te bouger ! Changement de T-shirt et chaussettes neuves. Réajustement du matériel et des recharges de caloreen, et après 45’ de pause, je repars en compagnie de toute ma petite famille. Il est 12h45, je suis 1559ème et j’ai 45’ d’avance sur la barrière horaire.

 

Coup de gueule, ce sera le seul : la traversée de Courmayeur s’effectue dans la plus grande indifférence mais surtout dans la plus grande insécurité ! J’ai failli me faire renverser par un bus et une bagnole m’est passée au ras des fesses. Aucun flic pour sécuriser les carrefours les plus dangereux. Ne pouvant pas surveiller mes ouailles et progresser sereinement, j’embrasse tout le monde et quitte la ville.

 

"Après m'être changé, je repars tout neuf de Courmayeur sous un soleil de plomb"

 

 

Grosse chaleur, la montée pentue dans la forêt vers le refuge Bertonne se fait dans la touffeur de ce début d’après-midi, je fais quelques pauses pour biberonner. Accueil, très sympa au refuge, j’ai retrouvé des jambes dans la montée grâce au massage. Il fait chaud, je n’ai pas faim et l’estomac un peu dérangé. Je bois, mais surement pas assez. Je décide d’alléger le dosage du caloreen. 19h40 de course, 1459ème.

 

"Courmayeur vu depuis la montée vers le refuge Bertonne" 

 

"Toujours dans la montée vers Bertonne, en face le col Chécrouit où l'on est passé quelques heures plus tôt" 

 

Bertonne/Bonatti. Déjà sur le road book, je pressentais un passage difficile. Je n’aime pas ces sentiers en balcons, où il faut relancer et où les km défilent lentement comme une journée sans pain. Heureusement la vue est superbe. Un grondement de tonnère ? Non, un sérac qui s’est détaché du glacier en face.

 

Les heures passent, interminables. Une rencontre sympa, Luc, un bruxellois, qui a exactement les mêmes intonations de voix que l’Aveugle et avec qui on sympathise tout de suite. La fatigue qui revient, la lassitude, la chaleur, pas un brin d’ombre, mais heureusement quelques torrents dans lesquels je plonge systématiquement la casquette. Mais quand est-ce qu’on arrive à Bonatti ???  Encore un torrent, plus large que les autres, puisqu’il a fallu construire un petit pont de bois pour le traverser. Une petite « plage » accueillante : STOP ! Pour la première fois de ma vie de CAPiste, je vais m’autoriser une longue pause hors ravito ou point de contrôle. J’ai toujours (bêtement) pensé que quand ça allait moins bien, il fallait continuer à avance et que c’était toujours ça de pris ! Erreur !

" Un long arrêt rafraichissant au bord du torrent" 

 

Je suis assis sur un gros caillou en léger contre bas du chemin, j’ai enlevé chaussures et chaussettes et je fais tremper mes arpions dans l’eau fraiche du torrent. Je me lave la tête, les jambes, le buste, je mange la première barre aux céréales que j’avais emportée. Je cherche des truites embusquées derrières les pierres. Je lis les nombreux SMS reçus qui me reboostent. Il est 16h00 environ, je me rhabille et je repars tranquillement. L’effet n’est pas immédiat, mais je sens mes forces revenir.

 

Bonatti, 2 verres de coca et le plein s’il vous plait monsieur. Je sens que le moteur a retrouvé du couple ! Communication difficile avec la Libellule, mais ces quelques paroles échangées m’ont donné la pêche.

 

 

"Et pendant ce temps là à Chamonix : l'arrivée de dawa, un moment toujours très attendu"  

 

 

 

Je repars aussitôt du refuge Bonatti, rasséréner par mon arrêt au bord du torrent, je trottine sur le sentier balcon, même dans les petits faux plat montants. Je suis bouchonné par des paquets de concurrents, je ronge mon frein derrière mais dès que je peux, je coupe une épingle, je bouscule un peu, et hop, je me faufile. Dans la descente vers Arnuva, plus personne pour me bloquer, je cours à bonnes enjambées comme si de rien n’était et pourtant….voilà 22h43 que je suis parti et 94 km de fait. Je suis 1379ème.

 

Ambiance très sympa à Arnuva, mais je ne m’y attarde pas car j’ai hâte d’en découdre avec le Grand Col Féret dont la libellule m’a annoncé la difficulté.

 

Dans la cavalcade de la descente vers Arnuva, j’ai rejoins Luc, mon copain bruxellois qui me demande s’il peut faire la montée dans les roues car il sent qu’il a trouvé une bonne loco. Avec plaisir. J’adore ces cols que j’appelle « francs », avec une attaque sèche dès le pied, et dont on voit le bout très tôt et dont on sait à quoi s’attendre. En plus, la pente est régulière, sinueuse mais suffisamment large pour pouvoir doubler. Dans ces cas là, j’opte pour la technique « force-brute ». Je prends un rythme, je pousse fort sur les battons, et je préfère m’accorder quelques secondes de pause pour reprendre mon souffle de temps en temps plutôt que de ralentir. On va ainsi monter les 800 m de D+ en 1h20, et cela tout en papotant sur les 24h de Belgique et les coureurs célestes. Je lui fais la pub pour les Caracoles du RC Namur de l’Aveugle et de l’empereur, je pense qu’il ira y faire un saut un de ces jours.

 

Une petite barre et une petite pause, je prends du temps de récup au sommet. Luc reste beaucoup moins longtemps. Et je vais vérifier qu’il vaut mieux faire une petite pause pour mieux repartir, car je reprends Luc très rapidement dans la descente car je cours bien après cet arrêt. La descente est assez roulante jusqu’à La Peulaz, puis après un passage très raide et technique, elle devient plus douce et j’alterne marche très rapide et course.

 

« sms du toutou » : « salut, comment vont les jambes ? ». les jambes ? quelles jambes ? oubliées les jambes, et je lui répond : « je vole » ;-)

 

« sms à l’ourson » : la Fouly en vue.

 

La Fouly : contrairement à mes prévisions, il fait encore grand jour. L’ambiance est sympa et feutrée, on est en Suisse ! Quel contraste avec l’animation des refuges italiens.

 

Je prépare la frontale car la nuit va me rattraper d’ici Champex. 26h de course, 1197 ème, je rentre dans l’inconnu. Ce sera la première fois que je fais une deuxième nuit de course et pour l’instant ma plus longue chevauchée a été de 27h au Mercantour ! Mais je suis confiant et serein car à ce moment là, tout est ok, à part deux ampoules qui viennent de s’allumer sous la voute plantaire (la faute à des semelles orthopédiques qui commencent à s’essouffler).

 

Dans la descente vers Champex bas, je continue d’envoyer. Tant et si bien que je ne me rendrais même pas compte que je dépasse la Souris et le Bœuf, que je ne pensais pas rattraper avant Champeix d’après les news du Blueb et de la Lib. On suit sur une longue ligne droite un drôle de chemin, on est en pleine forêt et on semble courir sur une crête, ou sur le sommet d’un mur. Il fait nuit et je n’y vois pas bien, mais la topographie du terrain me parait très originale.

 

Montée vers Champex lac, l’arrivée proche de ma deuxième course me booste, je grimpe comme un lapin et double un nombre incalculable de concurrents dans la grimpette assez roulante dans la forêt.

 

Champex : impression étrange en arrivant à la base de vie : il y a des macchabés partout et des accompagnateurs désabusés. Je n’ai qu’un seul objectif : le massage. Autant à Courmayeur, ça avait été super rapide, autant là, il y a une queue importante et l’installation est beaucoup moins pratique. J’hésite un instant à shunter le massage, mais je me dis que je ne pourrais pas m’en passer. Enfin, c’est mon tour. Je sens les kinés, bien moins motivés qu’à Courmayeur, mais je leur pardonne car il est tard et ça doit faire un moment qu’ils tripotent de la viande. Pas rapides, mais deux jolies jeunes filles s’occupent de moi. Je ferme les yeux, je sens qu’il en faudrait peu pour que je ne m’endorme. Une troisième déesse vient me bichonner mes ampoules, et je leur signale un point douloureux au niveau du tendon rotulien droit. Aussitôt, j’ai droit au kiné en chef qui fait un petit cours à toutes ses ouailles. « alors ? quel serait votre diagnostic, jeunes gens ? » tout le monde me palpouille, « aie !», ça fait mal, doucement quand même. Et pi, le temps tourne les amis ! Bon finalement, le diagnostic de tendinite est posé et la conclusion est : « y’a rien à faire, vous allez avoir de plus en plus mal jusqu’au bout ! » Super ! Et en plus il remarque un début de contracture à la cuisse gauche car j’ai du commencer à compenser. Vite 2 Doliprane, le plein de caloreen, un bol de nouilles et en route.

 

Tiens !? La souris ! Ne l’ayant pas vue sous la tente en arrivant, je la pensais devant. En fait, elle est arrivée il y a peu et commence son ravito. Moi, je file, je n’ai qu’une envie, en finir et au plus vite, et avec le massage, j’ai à nouveau des bonnes canes. Je serais resté 1h quand même à Champex.

 

30h depuis le départ environ, et il me reste environ un marathon à faire. Et je commence à penser sérieusement à pouvoir finir en moins de 40h ! C’est un peu surréaliste vue mes 45 h prévues au départ, mais sur la forme du moment, tout à fait jouable si je ne me fais pas attaquer par les mammouths de la Libellule ou si je ne m’arrête pas pour casser la croute dans la cuisine équipée du Mogwai ou si l’oiseau du Zoreil vient pas me faire la causette (pour les non initiés, ce sont des allusions d’hallucinations décrites dans des précédents Cr de finisher d’utmb ou de GRR). Bon voyons comment se passe Bovine et après on regardera la montre.

 

Jusqu’au pied de Bovine, une longue piste forestière en faux plat descendant. Je cavale, en attendant avec appréhension la grimpette de Bovine. Tout le monde me l’a annoncée comme terrible, notamment la Lib.

 

Eh ben ! En effet, quelle cochonnerie ce Bovine, ce ne sont que des enrochements à enjamber avec un ruissellement d’eau permanent et quelques rares moments de répits, dans la boue et entre les racines. J’aime pô ces montées irrégulières où la topographie du terrain vous impose le rythme des pas. Mais malgré tout, je continue de doubler et de doubler, sauf à un moment, un jeune concurrent qui me double à une vitesse folle et je me dis que les premiers doivent grimper comme ça ! Bondissant de bloc en bloc ! Impressionnant ! Parfois, il faut même y mettre les mains et les battons sont plus encombrants qu’aidant. Et toujours cette flotte qui ruisselle ! Avec la fatigue, je prends même un peu peur en me disant que mes Salomon, irréprochables jusque là pourraient bien glisser sur une dalle. A un moment, j’ai une véritable angoisse : et si la descente est pareille ? Comment vais-je faire ???

 

En haut des enrochements, il y a une longue partie plate avant la descente et je me surprends à trottiner « facilement », comme quoi la montée aussi pénible soit elle, ne m’a pas trop entamé. La descente vers le col de la Forclaz puis Trient sera aussi pénible que la montée. Pas aussi technique heureusement mais semée de racines et de pierres et très glissante sur la fin.

 

Ce tronçon Champeix-Trient m’a paru interminable, il m’aura fallu 3h40 pour faire les 13 km ; mais d’autres ont du bien plus souffrir que moi puisque je suis remonté à la 843ème place, soit environ 200 places de reprise depuis Champex (abandons compris) !

 

Petite pause à Trient, et j’en repars super motivé pour attaquer la dernière ascension. Là encore, c’est exactement ce que j’aime, une montée sèche, régulière, avec un altimètre qui monte rapidement. Tiens, je vais m’amuser à compter ceux que je double : 41 ! sur les 760 m de D+ avalé en 55’ : je ne suis jamais allé aussi vite dans une montée. Ca sent l’écurie et j’ai tout lâché dans cette dernière bosse.

 

Pas étonnant que, comme la première nuit, je ressente un gros coup de pompe au sommet, au moment où le jour se lève. J’ai pas sommeil, j’ai pas plus mal aux jambes qu’avant, mais je trouve que le sol se dérobe sous mes pieds. En d’autres temps, j’aurais bourré en me disant que ça allait passer mais là comme j’en ai désormais pris l’habitude en cas de coup de mou, je m’arrête, sors une barre, bois abondamment, marche tranquillement et zou, ça repart comme en 40. La descente vers Vallorcine est assez roulante et j’ai arrêté de compter les concurrents que je double car c’est par paquet de 5 que je les reprends.

 

Vallorcine : 36h25, 732ème. Des bénévoles très accueillants puis un très joli torrent à l’eau bien claire à longer en sortant du village.

 

Plus que 16 km de quasi plat. Pour les moins de 40h, c’est dans la poche, d’autant qu’hormis mon genoux droit qui me fait de plus en plus mal, je ne vois pas ce qui peut m’arriver. 7h45 du matin au sommet du « col » des Montets, j’appelle la Tortue’s family. Sur mon plan de marche, il était prévu que j’arrive vers 15h30, à ce rythme là, j’y serais avant 10h ! Debout là dedans, faudrait pas rater l’arrivée de papounet quand même ! ça fait tellement longtemps que je me la projette cette arrivée. Et comme m’a dit Socrate, « quand ça va pas, pense au dernier km ! »

 

Le parcours est sympa jusqu’à Argentière : 37h38, il reste 10 petits km. Je descends sous le ravito aux toilettes pour me faire une beauté en vue de l’arrivée et en repartant, je trouve mon shaddock, rasé de près, qui a écourté sa grasse matinée pour venir faire les derniers km avec moi ! super, d’autant qu’ils vont être assez longuets ces km. Je vais faiblir un peu sur la fin, et en fait, rien ne me presse, ce qui ne m’encourage pas à relancer alors que je pourrais peut être le faire. En plus, j’ai mon genou droit qui m’envoie des décharges bizarres de temps en temps (en fait, le diagnostic réel posé le lendemain est un épanchement de synovie et j'ai le genou gros comme une patate). On croise pas mal de promeneur et de joggeur matinaux. Je me rends compte, à la sincérité avec laquelle ils disent « bravo », que je suis en train de terminer un truc de ouf !

 

"Après le Lavancher, encore un p'tit effort; les joggeurs du dimanche matin m'encouragent" 

 

 

 

Enfin, les Praz, je reconnais le coin, c’est là que se trouve le golf, ça sent bon la fin ! et voilà, cerise sur la gâteau, mon blueb qui vient à ma rencontre pour les tous derniers km. Le shaddock me l’avait annoncé et j’avais eu le pressentiment cette nuit qu’il serait là à l’arrivée. On fait des photos, on papote, on déguste, quel pied mes aïeux ! Le klougy et Damodile font quelques mètres avec nous, juste avant d’arriver au bord de l’Arve.

 " Ma garde rapprochée pour les derniers km : le blueb et le shaddock"

 

Et le meilleur est à venir, toute la famille tortue m’attend sur la place du Mont-Blanc que nous traversons « à fond ». Quelques marches à descendre ! Pfiout, même pas mal ! Les petites rues de Chamonix, les encouragements des badauds, quelques virages dans la ville. Je croise les regards fiers et heureux de mes enfants, et de ma femme ! Heureusement, j’ai sorti les lunettes de soleil, comme au départ, hier (euh non…avant-hier ! déjà !).

 

"Traversée de Chamonix en famille, avec mes 5 petites tortues et l'écrevisse"

 

 

La dernière ligne droite, les zanimos, castor junior, dingo, blueb, shaddock, castor senior, tous avec les appareils photos, je contrôle plus rien, les enfants rient, la foule applaudit, bip, c’est fini !!!

 

"le sprint final en famille"

 

Yesssssss ! Toute la rage qui me restait ressort ! I DIT IT !!!!!

 

En franchissant l’arche, ma première pensée va à  Karine, mon infirmière préférée, et au Professeur Bord du service de neuro-traumatologie du CHU de Nantes qui m’ont si souvent bichonné l’été dernier quand j’étais en pension complète !

 

Ensuite, interview des enfants, de la tortue, je ne suis pas très clair dans le message que j’essaie de faire passer sur la beauté de la course la nuit.

 

"Chaque petite Tortue passe à l'interview"

 

 

"Quand vient mon tour, pas facile d'avoir un discours cohérent après 39 h de course et 2 nuits blances"

 

 

 

Un Indou enturbanné me propose un thé ! Non merci, par contre je boirais bien un jerricane d’eau fraiche. Par flemme et parce que l’arrivée était proche, je n’ai pas enlevé mon coupe-vent et ce petit sprint final sous le soleil m’a bien mis en sueur.

 

Je retrouve les animaux et fait plein de bises partout !

 

Il est 9h48 en ce beau dimanche matin d’été, j’ai mis 39h14 pour boucler le tour et je suis…FINISHER. 693ème et 300ème V1! Qui l’eut cru ? A part le Festnoz, personne, même pas moi !

 

"Juste après l'arrivée : heu-reux, avec le Castor junior"

 

 

"Le dingo et dawa" 

 

  

Mais au diable les chiffres et le classement, ils me feraient presque oublier l’essentiel !

 

 

FINISHER ! FINISHER ! FINISHER !

 

 

Quelle aventure ! N’écoutez pas les critiques, cette course est géniale. A faire absolument par tout trailer au long court. C’est vrai qu’il y a beaucoup de monde, mais ce n’est pas vraiment gênant. Au début, les chemins sont larges et ça passe sans problème. Le ravito de St Gervais malgré qu’il soit placé en début de course est magistralement organisé. Certes on est rarement seul, mais lorsqu’on est pas bien cela permet d’accrocher un bon wagon, et quand on est bien, ça fait doubler plein de monde et c’est super bon pour le moral. La cro-magnon et le Mercantour sont aussi super, la grosse différence avec l’utmb, c’est la deuxième nuit et la notion du temps qui nous échappe ! L’organisation est top de top, tout est huilé, et quel cadre magnifique !

 

Conclusion :

 

Mes enfants me disent : maintenant, il faut que tu changes de pseudo, tu peux plus t’appeler la Tortue. Oh que non, les enfants, d’abord, la performance s’apprécie dans la constance et il n’est pas sur que je ne me retrouve pas scotché en fin de peloton lors d’une prochaine course, mais surtout, la Tortue, c’est plus que jamais ça, car : « rien ne sert de courir…. »...et 1470 places de remontées sur toute la course !

 

J’ai appris plein de chose pendant ces 2 jours :

 

Je sais maintenant ce que c’est que des phases d’euphorie et de moins bien sur un ultra et je crois avoir recueilli quelques éléments pour savoir gérer les deux types de phases.

 

Côté matos, je suis bien au point. RAS

 

Côté alimentation et hydratation, j’ai bien géré, même si la chaleur du samedi après-midi aurait du m’inciter à boire encore plus et à diluer plus tôt mon caloreen.

 

Enfin, côté prépa, merci au toutou, au blueb et au dino qui ont su me recadrer sur les dernières semaines.

 

Quant à la grande question que je me posais avant la course mais dont je ne pouvais avoir la réponse qu’après : « que faire dans les 15 jours avant une telle course ? » La réponse est simple : RIEN ! Quant les batteries sont pleines, il ne sert à rien de commencer à les décharger avant l’épreuve.

 

Une petite pensée à tous ceux qui ont terminé ou qui ont du stopper ou qui étaient là à l'arrivée ou qui m'ont envoyé des messages ou encore qui nous ont suivit sur le web pendant ce week end de folie.

 

MERCI à toutes et à tous !!!

 

"Waouh !!! c'était super..."

 

------------------- 

Bien amicalement,

La Tortue

 

22 commentaires

Commentaire de titifb posté le 01-09-2007 à 20:34:00

« être là, est déjà une victoire ! » C'est que l'organisatrice vous a dit au départ ? Alors pour toi qui réussis à franchir la ligne d'arrivée, qu'est-ce que c'est ? Une sacré victoire sur toi-même. Après une telle épreuve, (le Graal de tout trailer), tu sais ce que c'est que repousser ses limites, vaincre ses doutes, ses peurs, être positif, résolument tourné vers une réussite nécessaire.
Bravo et respect La Tortue, moi qui suis quelquefois un Lièvre.

Commentaire de vboys74 posté le 01-09-2007 à 21:02:00

Une sacré gestion comme je les aime, partir doucement, accélérer au milieu, finir a fond!
Bravo pour ta remonté et ton résultat.
Super CR.
seb

Commentaire de taz28 posté le 01-09-2007 à 21:44:00

Un énorme bravo à toi la Tortue !!!!
Quand on sait par quoi tu es passé il y a quelques mois, c'est une bien belle revanche que tu prends là !!
Tu l'as eu ce bon vieux Mont-Blanc, qui est loin d'être une crème à déguster dans son canapé ;-)

Merci pour toutes ces émotions que tu as si bien retranscrites, je me suis régalée à te lire...

Bisous

Taz_qui_rêve_de_t'offrir_des_crêpes_au_prochain_raid28

Commentaire de HervéB posté le 01-09-2007 à 23:06:00

Super chère Tortue, en plus ton CR n'est pas long du tout. Br

Commentaire de hérisson posté le 01-09-2007 à 23:39:00

Une Tortue Magnifiquement Balèze, oui, c'est bien ça le titre de ton CR. Trop Balèze, c'tte Tortue...

Commentaire de BENIBENI posté le 02-09-2007 à 12:55:00

Génial ! J'en ai pas perdu une miette, tout ton récit est pationnant, de la gestion de course, des emotions . Bravo pour ta réussite de cette épreuve hors norme .
A bientôt j'espère !

Commentaire de l'ourson posté le 02-09-2007 à 21:49:00

===) Encore bravo pour cet exploit ! C'est vraiment formidable ce
que tu as fait !! Tu nous épateras toujours ;-)))

L'Ourson_il_aurait_été_vraiment_dommage_d'être_privé_de_ce_CR_;-))


ps: je compte sur toi pour me donner des cours pour arriver à mettre des zoulies photos dans les CR ;-) j'y arrive pô ;-((

Commentaire de le_kéké posté le 02-09-2007 à 22:29:00

Un bien bel exploit la tortue.
Comme tout a l'air simple en te lisant, en tout cas ton CR est magnifique, bien écrit et plein d'émotions.

Merci pour ce moment de bonheur, à bientôt Philippe

Commentaire de agnès78 posté le 03-09-2007 à 09:50:00

Merci pour ce magnifique CR et ses splendides photos!
FELICITATIONS pour ta course!
bonne récup et j'espère à bientôt
agnès

Commentaire de cat2513 posté le 03-09-2007 à 10:54:00

salut,

merci pour ton "best cr" et pour les belles photos qui l'accompagnent.
bravo pour ta course, ta combativité est exemplaire. les courses de montagne font partie, pour moi, d'une autre dimension (débutante du sud de la france) ; je me suis vraiment régalée de te lire et je te dis encore bravo !

Commentaire de akunamatata posté le 03-09-2007 à 14:06:00

tortue de feu!
toujours un plaisir tes CR

Commentaire de JLW posté le 03-09-2007 à 22:40:00

On est heureux de te lire, de voir ta joie à l'arrivée et de nous la faire partager. Et je pense quand même que tes enfants ont raison, tu devrais peut-être pas changer de pseudo mais rajouter, je sais pas moi "tortue Gordini" (ca fait un peu vieux ca) ou tortue F1 quelque chose comme ca ....

Commentaire de IRON KLOUG posté le 04-09-2007 à 10:05:00

Oh La tortue !
Comme nous avons eu plaisir Damodile et moi, à te voir arriver si souriant ! Radieux !
C'est génial !
Ca va rester graver longtemps dans ma tête !
Je te félicité très sincérement pour ce magnifique périple !
Mille milliards de mille bravos !
KLOUG

Commentaire de maï74 posté le 04-09-2007 à 15:03:00

Quel beau récit, émouvant, et une course superbement bien gérée, bravo !

Commentaire de Lucky07 posté le 04-09-2007 à 18:24:00

Salut La Tortue,
Super CR qui me fait revivre ma course. Bravo à toi pour cette belle leçon de gestion de course.
Et encore merci de m'avoir "remorqué" dans le Grand Col Ferret ;-)
Luc de Bruxelles

Commentaire de gdraid posté le 07-09-2007 à 09:47:00

Bravo et respect La Tortue.
(j'ai d'abord fait défiler les photos, c'était beau...)
Puis j'ai lu ton récit, avec plaisir et intérêt jusqu'au bout.
Tes filles peuvent être fières de leur père !
Merci pour ce beau CR.
JC

Commentaire de Le_lombric posté le 11-09-2007 à 09:08:00

Franchement c'est énorme.
Quand je vois cette somme de souffrance, d'entrainement, de préparation... arggg Ca me parait dément de le faire (et c'est dement)
Mais tu l'as fais alors : Bravo.
Et meme : Wouah !

Commentaire de loicm posté le 20-10-2007 à 19:01:00

bonjour,

superbe récit. Sincèrement chrystelle et moi l'avons apprécié énormément, nous bosstant encore + pour nous placer cette course mythique comme objectif dans quelques années ... car découvrons les trail depuis quelques mois

Commentaire de Praline42195 posté le 05-01-2008 à 15:30:00

Récit très sympa.
C'est surtout une très bonne leçon de gestion de course, pour les amateurs que nous sommes...
Encore bravo pour cette perf.

Commentaire de marco35 posté le 11-03-2008 à 16:02:00

superbe cr

Je suis de rennes 35 et je viens de débuter le trail.

Je vais d'ailleurs comme toi faire le trail des 3 chapelles et le trail des sangliers en mars et avril

J'ai en projet dans un premier temps le CCC, l'UTMB en 2010 je pense

comme quoi rien ne sert de courir

ton cr donne une furieuse envie d'y être

marco35

Commentaire de ouster posté le 11-08-2011 à 08:53:15

J'encaisse les CRs de la Tortue en ce moment, je ne sais pas pourquoi ;-)

Commentaire de Bruno Kestemont posté le 25-07-2017 à 11:48:00

Merci pour ce CR très complet et utile pour moi qui m'apprète à un premier UTMB que je ne peux envisager qu'en mode tortue.

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

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