L'auteur : Philippe8474
La course : Ultra Trail du Mont Blanc
Date : 25/8/2006
Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)
Affichage : 3786 vues
Distance : 158.1km
Objectif : Pas d'objectif
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Vendredi 25 août 2006, je passe la matinée à traîner au lit, à peaufiner mes sacs et à finir de me préparer. 12H30… voilà la voiture est chargé avec tous mes sacs, c’est presque dur de quitter la maison : le sentiment qu’un fois parti, l’aventure sera en route et ne pourra plus s’arrêter…
Chamonix 17H30… Voilà, j’ai récupéré mon dossard en début d’après midi, tenté la sieste dans un parc, bouquiné dans la voiture, bu 3 bouteilles de 1.25 l d’eau gazeuse ou isotonique et je suis déjà allé au petit coin un certain nombre de fois… mais ça y est, je peux commencer à me préparer !
Crème Nok sur les pieds, chaussette Booster, genouillère au genou droit, collant, basket, cape de pluie dans le sac de Courmayeur (suite aux dernières nouvelles météo). Je fais le tour de mes sacs : OK… je peux me diriger vers la ligne de départ. Après avoir déposé les 2 sacs d’assistance, je passe un dernier coup de fil… Oui, oui tout va bien, et oui j’ai très peur…
Après m’être arrêté à Courmayeur en 2003, voilà 3 ans que je n’ai plus que ça en tête… Alors oui j’ai une boule au creux du ventre !
18H30 je me pose vers l’église après avoir essayé d’appeler Christine D. (rencontré avec Dominique, lors du Tour des Glaciers de la Vanoise).
18H40 mais tiens, qui passe devant moi ? Christine D. Elle m’embarque aussitôt rejoindre ces amis au milieu de la foule des participants. Bonjour, bonjour, salut Dominique… Les minutes avancent, on respire, on respire. En tout cas c’est sur, la course a du succès on est beaucoup plus nombreux qu’en 2003 ! On respire, on respire…
Ca y est c’est parti : on marche, on trottine, on marche, on trottine, ça crie, les gens applaudissent, c’est génial, allez c’est parti, je cours tranquille, je ne pars pas avec Christine D. et Dominique, je veux vraiment être seul à choisir mon rythme. On sort de Chamonix , 1er arrêt pipi au nous sommes nombreux à nous aligner pour faire baisser la pression ! Et puis c’est parti tranquillou jusqu’aux Houches… conformément à mes souvenirs c’est une portion agréable et sûrement la plus facile. Mais là en plus, avec tout pleins d’encouragements et d’applaudissements, ça va tout seul. Les Houches Je bois un coup ou 2 puis repart rapidement en marchant et en sortant mes battons (que je vais maintenant garder en main jusqu’à la fin de ma course). Je sors également mes manchettes de vélo que je mets pour la première fois… et je ne me suis pas trompé, je suis immédiatement convaincu, c’est super comme principe ! Montée du Col de Voza tranquille, bien sur en marchant et surtout sans se mettre dans le rouge. C’est que le début.. puis il faut dire que je n’ai pas des méga sensations : mollets « tendus », et petit douleur derrière la cuisse droite… mais bon ça va aller, de toute façon faut que ça aille ! Petit coup d’œil sur le paysage quand même on profite du jour qui tombent, je suis encore assez conscient pour en profiter. Ca ne durera peut être pas. Le sommet du Col arrive et le jour est finie, voilà c’est parti pour la première nuit
Je mange quelques TUC et une tranche de pain, complète ma poche à eau et sort ma polaire. Je repars en me disant qu’il faudra quand même que je gère un peu mieux les ravitos, je suis pas sur de tout bien faire.. mais bon il en reste pas mal pour être au top. « Descente » jusqu’au Contamines tranquille en étant bien sans forcer dans les descentes.
Je « refais » ma poche à eau avec des doses préparés, sort ma 2eme frontale, puis filent aux toilettes (comme en 2003). Waouh, c’est l’horreur.. m’en fous, j’suis pas une fillette, nom de Dieu ! Et puis surtout ça me fera du bien ! Voilà ça s’est fait, je passe manger quelques TUC, une tranche de pain et du quatre quart. Je pars et finis de manger tout ça en marchant sur le chemin. Puis coup de fil: Aaah, super, mon père, Christine, ma sœur et mon beau-frère viennent d’arriver à Annecy. C’est OK, demain j’aurais du soutien à Courmayeur !! Bon on file vers notre Dame de la Gorge.. Petite pensée en passant devant le centre UCPA où je m’étais bien éclaté il y a 6 ans à faire un stage de beach Volley (oui, oui du beach Volley au Contamines). Notre Dame de la Gorge, c’est parti ça monte, je me mets en vitesse de croisière (tranquille), puis après la première partie raide, je me mets la musique et profite tranquillement de la montée. Profitons aussi du superbe serpent de frontales dans cette vallée, c’est somptueux et un sacré spectacle.
Je goûte ma première soupe, Hmmmm, génial. Complète la poche à eau et sans trop traîner c’est reparti. La montée tranquille, bien dans la musique, le paysage, le serpent de frontale, le rythme mais toujours les mollets un peu dur et la cuisse… mais n’empêche j’arrive au Col du Bonhomme.
Petit bonjour aux valeureux bénévoles qui tiennent le poste, je mets ma paclite et file direct vers la Croix du Bonhomme. C’est à côté mais faut quand même y aller !
Je mange un bout de barre énergétique, passe à la « raquette » au refuge et j’attaque la descente… Mais dis donc, je vais bien dans la descente… Ca passe impec, l’entraînement ça sert donc à quelque chose… J’ai bien retenu la leçon de 2003 où c’était les descentes qui m’avaient totalement flingué. Là je trottine du début jusqu’à la fin sans forcer mais content que ça se passe comme ça.
Y a des toilettes ? Quoi elles sont impraticables, il vaut mieux se débrouiller en pleine nature ? Bon OK. Donc je « refais » ma poche à eau avec doses préparés, mange un peu et hop je repars… Je regarde avec envie en passant le beau feu de camp… mais non vaut mieux y aller ! D’autant plus qu’un besoin pressant naturel me pousse. Je suis obligé de m’arrêter très très rapidement dès la sortie des Chapieux, mais je ne pouvais plus attendre. C’est terrible parce que c’est quand même souvent que je suis malade en course. Pourtant la boisson que je prends maintenant à déjà grandement améliorer tout ça. Du moins j’avais l’impression ?! Par contre maintenant faut se taper une portion sur route que j’avais détesté en 2003… bon ça passe mieux cette année : à mon rythme, avec la musique, dans la nuit et dans ma bulle. Enfin la ville des Glaciers et enfin on attaque la vrai montée. Calé sur mon rythme, la musique toujours sur les oreilles, les mollets et la cuise toujours un peu bizarroïde, je passe tranquillou.
Le jour s’est levé et je passe au Col. Ca caille, je bascule vite pour ne pas trop traîner en mangeant un bout de barre énergétique. Maintenant la descente et j’arrive toujours à trottiner (tranquillement mais ça fait plaisir).
Je « refais » ma poche à eau avec mes doses préparés, mange un bout et hop je repars. Lac Combal, qu’est ce qu’il m’avait paru long en 2003, là tranquillement en musique ça passe impec. Bon au bout faut remonter, alors j’y vais toujours tranquille. Ah, au bout d’un moment il fait trop chaud. Il faut se déshabiller. ET puis je repars et tranquillement j’arrive au point de contrôle.
C’est parti pour la méga descente jusqu’à Courmayeur qui m’avait achevé en 2003. Bon là faut commencer à se forcer pour se mettre à trottiner mais petit à petit je m’y mets bien.
Quand je pense à l’état où j’étais en 2003, ça va quand même mieux. Même si j’ai toujours cette mauvaise sensation dans les mollets et la cuisse, même si je suis en dessous de mon planning (créé grâce au fichier de Remy Poivert, merci beaucoup), et même si je n’ai pas l’impression d‘avoir fait la première partie que j’aurais aimé, je vais arriver en bon état à Courmayeur. Et ça c’est déjà pas trop mal. Tiens qui est là au ravito ? Christine D. Sans Dominique. Apparemment problème à la cheville pour Dominique… mince en plus je ne l’ai pas vue. On repart ensemble mais dans la descente je continue à mon rythme.. surtout que je sais qu’en bas y a du monde qui m’attend. Et au détour d’un chemin; mais c’est mon papa ! Photo au passage et hop il carapate avec nous… jusqu’à l’entrée de Courmayeur où m’attendent ma sœur, mon beau frère, Christine et Sophie.. C’est génial. Cette traversée de Courmayeur avec ma famille est géniale (en plus, je crois que c’est la première fois que l’on se retrouve sur une course).
Je récupère mon sac, me pose dans un coin, file à la douche puis m’installe pour attendre un massage. Geniallissime, un immense merci à la jeune kiné qui m’a massé. Si je finis ce sera aussi grâce à elle, c’est génial elle me remets sur pieds et mes douleurs mollets et cuisse disparaissent.. génial vous dis-je !!! Je me rhabille, mange un plat de pâte entouré de ma famille, garde l’option collant car apparemment la météo n’est pas favorable à partir du soir. Par contre je prends le risque de changer de chaussure. Je me demande si mes Adidas (avec lesquelles je suis partie) ne manquent pas un peu d’amorti (vu la douleur au talons - que j’avais déjà également ressentis au TGV). Même si je n’ais fait que 2 sorties longues avec mes Asics, je tente le coup (j’ai l’impression q’elles ont un meilleur amorti même si l’accroche est moins bonne). Et vraiment au bout du compte je ne vais pas regretter ce choix. Entre temps Christine D est passé sans vraiment s’arrêter… en espérant se revoir plus tard ! Et bon c’est sur qu’on est bien, mais il faut repartir Voilà je passe Courmayeur entouré de ma famille, c’est génial.. Et puis je suis heureux, je suis arrivé à repartir : c’est déjà un grand pas de franchi !! Oups ça repart par un bonne montée ; bon et bien il n’y a plus qu’à se remettre en mode course : le cerveau légèrement déconnecté, le rythme tranquille, les yeux dans la casquette…
Je croise Christine D qui repart. Je m’arrête boire un coup et compléter la poche à eau. Pas vraiment faim, par contre je sens un peu la fatigue. Bon vaut mieux repartir. En partant j’essaie de prendre 3 Tucs mais ils ont du mal à passer . Je marche dans un grupetto avant de devoir trouver un coin pour un arrêt technique assez urgent. Puis en repartant je me cale dans un autre grupetto qui, j’ai l’impression, me coupe un peu le rythme sur le moment. Et là finalement, je chope un gros coup de barre et je trouve la portion très, très, très longue. Je commence vraiment à en baver pour avancer. Je ne vois plus arriver le prochain ravito. Cette portion va être un de mes plus mauvais souvenirs… Bonatti enfin. Après un petit raidillon !
Je suis pas au mieux, j’aimerais pouvoir me reposer mais en premier je fonce au toilette ! Je glande un peu, m’habille un peu, il commence à faire frais, faut peut être pas trop rester. Je me force à prendre un thé, essaye de manger un peu, et allez je repars ! Direction Arnuva…. Pas trop de souvenirs de cette portion mais en tout cas ça va mieux, le plus dur du coup de barre est passé…
La pluie arrive, je sors la cape de pluie, mange une soupe et passe un coup de fil à Sophie en partant. Au bout du compte, un arrêt un peu long mais qui me fais du bien malgré la météo. Allez c’est parti pour le Grand Col Ferret, musique sur les oreilles et un petit gel en cours de route. Je me cale derrière un gars (avec un rythme nickel) et tranquillement ça passe. Bien content d’arriver en haut, malgré la pluie et le terrain bien gras (mais finalement je m’attendais à presque pire).
C’est quand même bon d’être là, ça fait quand même un bon morceau de fait… Puis c’est reparti pour de la descente, je descends bien en trottinant. Mais je m’arrête 2 fois (pour me changer et encore arrêt technique) ! Et là je ne suis pas bon parce que je perds beaucoup de temps à chaque fois… mais c’est comme ça. J’arrive ainsi à l’alpage de la Peule.
Dans une première intention, je pense ne pas m’arrêter, mais tout compte fait je rentre dans la bergerie... Je trouve l’ambiance superbe, il fait chaud (alors que dehors ça bruine), c’est sombre, il fait bon, chacun essaie de se trouver tranquillement une place. Je mange 2 assiettes de soupe avec du pain. Bien content de m’être arrêter, je repars en pleine forme. La descente continue, et le jour décline rapidement. Et là, surprise ! En bas de la descente, ils sont là : Papa et Christine, ma sœur et Fred, et ma Sophie… J’arrive même à les reconnaître avant eux et à les appeler. Petite portion de goudron, je marche avec ma famille c’est génial et ça fait beaucoup de bien. Quel plaisir, quel bonheur qu’ils soient là ! On se quitte, puis on se retrouve un peu plus loin (je passe devant eux et ils ne me voient même pas avec la pénombre – ça nous fais tous bien rigoler), puis je les quitte de nouveau. Rendez vous à La Fouly. Le long du torrent je suis de nouveau obligé de me faire une pause technique… C’est assez pénible, à chaque fois faut essayer de trouver un coin à l’écart (pas toujours évident), et j’ai l’impression de vraiment perdre beaucoup de temps… En arrivant à la Fouly je récupère ma famille, traversée du village, bien calme maintenant, et direction le ravito.
Je me cale dans le réfectoire, mange de la soupe et du pain. Avec ma famille autour de moi. C’est bon de se sentir entouré… et puis ça évite de trop faire attention aux abandons qu’il y a l’air d’y avoir. J’en profite même pour me faire masser un petit peu à titre préventif… faut dire que depuis Courmayeur les jambes vont super bien. Bien sur il y a la fatigue, les talons fatigués mais sinon tout va bien. Je m’allonge sur le matelas… oulalala que c’est confortable !! Il ne faut pas trop se laisser aller, y a encore du chemin ! Je bois un thé et allez on repart. Oups, les courbatures ! Maintenant après chaque arrêt, il faut que les muscles se re-chauffent. La Fouly – Praz de Fort : Pas une partie de plaisir : long, très long, vraiment long… Pas de réelles difficultés dans mes souvenirs, donc très dur mentalement à tenir. Dans un grupetto avec un rythme soporifique (en tout cas c’est l’impression que j’ai)... Heureusement sur la fin, à partie du chemin en crête, une petite partie en descente me permet de relancer un peu en discutant avec un gars.
Ma famille est là. Oula, je vois dans leurs yeux que je suis moins bien qu’au départ de La Fouly. En plus, il faut que j’ailles de nouveau aux toilettes. Puis je recharge ma poche à eau mais je vire le produit isotonique (je me demande si c’est pas ça qui me flinguent le ventre, j’aurais peut être du plus alterner). Je bois du thé, coca, eau gazeuse puis il faut repartir… avec la barrière horaire de Champex en tête. En plus j’aimerais tellement arriver à dormir un petit ¼ d’heure à Champex. Du coup ça me motive pour la montée, on monte à 2 avec un gars (enfin lui devant) et du coup ce raidillon passe bien.
Je récupère mon sac, jette un œil dans le réfectoire et vers les kinés.. Oulala beaucoup de monde, ça va être chaud avec la barrière, me dirige vers la douche… Mais et ma famille ? ils m’ont raté ! Je suis monté trop vite !-)) Petit coup de fil, ils arrivent en 4eme vitesse. Ca fais plaisir de les voir se démener pour moi. Ils ont vraiment envie que je continue… Heureusement qu’ils vont être là à ce moment là : parce que Champex aurait vraiment pu m’être fatal si je m’étais retrouvé tout seul. Merci, tellement merci. Je prend un douche, glacé, horrible, me change vite, oublie les kinés et essaye d’aller dormir mon ¼ d’heure. Au bout de 5 min je suis pris de tremblement, j’ai limite envie de vomir, faut que j’aille au toilettes, je ressors du dortoir, passe devant Fred qui ne comprend pas (il me dira plus tard m’avoir trouvé un peu blanc) et file au toilette !! Bon puisqu’on en est là, autant se préparer à repartir. Je mange les pâtes que ma sœur et Sophie sont aller me chercher pendant que Christine me masse les mollets et les cuisses… Je vous le dis, j’ai une super équipe et beaucoup de chance de les avoir !!! C’est le départ, faut pas trop réfléchir quand même parce qu’il bruine de nouveau et que la nuit est bien noire !!! Je marche un moment en famille, puis ils me laissent car il faut quand même qu’ils dorment un peu. Et moi, il faut que je m’arrête de nouveau très rapidement. Bon après ça, je me mets en position cerveau déconnecté et puis j’avance… Je mets la musique sur les premiers mètres de la montée de Bovines… Heureusement qu’il y a la musique ! Ne pas réfléchir. J’suis fatigué, j’ai sommeil, j’aimerais tellement dormir. T’en fous t’es là pour avancer. Tu rames, ça avance pas. M’en fous, un pas est un pas, et tant que j’avance je m’arrête pas !!! Enfin la pente se radoucit mais bon dieu que c’est encore long avant d’arriver au ravito
2 tentes, une ravito, une chauffé, des cartons par terre, un brancard… Il faut que je dorme un chouia, j’en peux plus… Un des 2 gars allongés sur le brancard repart, je prends sa place plié en 2, mets le réveil au téléphone : 7 min (il paraît que l’on est déjà juste par rapport à la barrière horaire de Trient). Je tremble un peu, du monde rentre et sort mais je dois arriver à faire 2 micro sommeils… Le téléphone sonne. Bon OK c’est dur mais faut y aller. Je sors Waouh le jour se pointe. Je remplis ma poche à eau (plus que de l’eau maintenant), bois un thé, essaie de manger un gâteau en repartant (beurk, désolé mais ça j’aime pas… je vais mettre un moment à me débarrasser du goût). Ca monte encore un peu avant d’attaquer la descente sur Trient. Oulalala encore un arrêt technique. Puis c’est la descente… ça va mieux, le jour se lève et du coup tout va mieux. Je suis bien en descente depuis le début donc pas de raisons que ça change. Et ça ne change pas, je trottine tout le long, double du monde sans me faire doubler (au niveau moral, c’est quand même positif).
Je remplis la poche à eau, mange une soupe avec du pain, du thé et hop c’est reparti (en grignotant des TUC). Mince je trouve que ça commence à sentir bon, je me sens bien, le moral est bien, c’est la dernière vrai difficulté devant moi… alors je vais essayer de me faire plaisir si je peux. Un coup de fil Sophie dans les premiers mètres de la montée : tout va bien pour tout le monde, rendez vous plus tard. Un petit arrêt pour se changer (il fait plus chaud), mais je garde les manchettes plus un T Shirt à manche longue. Et je monte en continuant à reprendre du monde et sans que personne me double (bon signe, non ?).
Je bois 2 cocas et continue à mon rythme. Ca y est on est au point haut, je suis bien, vraiment ça sent bon et je prends du plaisir… C’est génial… surtout après la nuit ! Avant d’attaquer la descente, je remets la paclite à cause du vent… Mais je la mets sans m’arrêter.. dis donc on dirait que je fais une course ?!? La descente faut un peu se forcer pour se mettre en branle mais après ça trottine… et je continue à remonter du monde, c’est cool pour le moral , y a pas à dire !! Eh, tiens, voilà Christine D. Super content de se voir et surtout que tout aille bien. C’est vraiment super sympa de se retrouver. On file un moment ensemble. Christine D en profite pour me montrer ses talents de patinage, glissade, bain de boue, heureusement sans mal… Tiens d’ailleurs, je ne me serais pas peter une seule fois la figure et les glissades auront été toutes contrôlés.. à croire que ça sert de faire du ski !!! Tiens en parlant ski on arrive en haut d’une remontée… mais on y est passé cet hiver avec Jean Marc, on a même fait un exercice ARVA dans ce bois…. Sympa de reconnaître le coin ! On attaque de la route, je me remets à courir car c’est plus dur pour moi en marchant. Ciao Christine D, à plus tard. J’enquille la descente, tout va bien, beau fixe dans la tête, je commence à y croire sacrément et puis j’ai la patate… Tiens mon Papa, puis Fred,… je trace mais ils sont là… C’est bon des les avoir.
Laurence (ma sœur), Christine, Sophie, et surprise… Alain et Marcelle sont là. Petit coucou en passant je trace au ravito, je monte les marches et rentre dans le réfectoire… Vous ne m’avez pas vu mais j’ai la banane, je suis heureux… ceux que j’aime sont là, pour un moment qui m’habite depuis mon échec en 2003. J’ai imaginé dans mes espoirs les plus fous une arrivée remplis d’émotion… et je sens que l’on va pouvoir vivre ce moment-là… Je remplis ma poche à eau, 2 messieurs sont au petits soin pour moi : soupe, pain, coca, thé.. j’ai qu’à demander et tout arrive directement devant moi…. Merci, merci beaucoup !!! Sophie vient me voir. Puis Papa. C’est vraiment bon de se sentir soutenu comme ça. Allez je ressors, tout le monde est là, on s’embrasse un petit coup et tout le monde marche avec moi. Tout le monde est super content…. Le Col des Montets, je le passe sans m’en rendre compte, en reprenant du monde. Avec des moments géniaux avec ma famille qui s’arrête dès qu’elle peut, au bord de la route, pour m’encourager !!! Col des Montets C’est parti, tout va bien et j’enchaîne en trottinant la descente sur Argentières. Ma famille est là à chaque bout de route qui rejoins le chemin…. A ce moment-là, tout va tout seul.
2 cocas et ça repart, je suis à bloc, j’ai envie de finir, de voir cette sacré ligne d’arrivée. Quelques mètres tous ensembles puis j’attaque le dernier sentiers. Au début tout va bien, je garde mon rythme, je remonte du monde, tout s’enchaîne facilement… Et puis au bout d’un moment, oulalala ça commence à être lassant… Et ça va être super lassant !!! OK j’ai bien compris quand on est à argentières, on n’est pas encore vraiment arriver. En fait c’est surtout long. Sincèrement je préférais un vrai col plutôt que ce sentier en balcon. C’est long, long, long. On redescend mais on n’y est pas encore. On remonte. On balconne. Et enfin on redescend ! On arrive ? Oui, on arrive. Mon rêve va s’accomplir. Chamonix…. Les gens, les applaudissements, la musique, les couleurs… J’ai une boule au fond de la gorge… Ca y est, je prends le dernier virage… la dernière ligne droite… Merci, merci, merci… J’ose pas trop lever la tête, j’en ai tellement rêver… 3 ans sans jamais un jour n’avoir pas penser à ce moment là. Ca y est je l’ai franchis.
Je suis au bord des larmes. Quelqu’un de l’organisation me parle, me félicite, je suis incapable de dire quoi que ce soit, j’ai une immense boule au fond de la gorge… J’espère que cette personne a lu dans mon regard mon bonheur et tous les remerciements que je dois à cette course et à tous ceux qui font cette course.
Mon père…
Ma Sœur…
Christine…
Fred…Sophie...Marcelle…Alain. C’est si bon de vous serrer C’est si bon d’être heureux ensemble Je suis heureux, mais c’est rien… Je suis si fier de lire dans vos yeux que vous êtes fier de moi… On essuie tous quelques larmes….
Ca y est je l’ai bouclé.
Maman au téléphone, mamie aussi…
Une photos tous ensembles Quel bonheur !!!
Allez je file à la douche puis me faire masser. La course est finie. Je continue à courir dans mon cœur.
Conclusion : Christine D finis un moment après moi. C’est dommage on ne s’est pas revu à l’arrivée. Mais avant Vallorcine quand je l’ai rejoins, je me sentais bien et j’avais envie de continuer… En tout cas j’espère que l’on va chercher à se revoir. Dominique a du s’arrêter à Courmayeur à cause de ta cheville apparemment. Ce n’est que parti remise je pense. On se reverra aussi j’espère.
Personnellement : je suis content de ma course. Je ne finis pas détruit. Mon principe d’entraînement a fonctionné, j’y suis arrivé. Je ne me suis jamais mis dans le rouge en montée. Et je suis vraiment content d’avoir pu passer toutes les descentes comme cela ! Pour moi c’est vraiment la base : arrivée en bas sans être cassé et prêt à en découdre avec la prochaine montée.
Par contre, rayons petites déceptions :
Et côté satisfaction :
Et enfin si jamais je devais le refaire… Avec le même entrainement et la même "condition physique", j’essaierais
Et enfin impossible de finir ce compte rendu sans remercier ceux qui nous procure toutes ces « souffrances » et tout ce bonheur :
Epilogue Pendant toute une partie de la course, je me suis dis une chose : « j’aimerais bien finir cette année, pour ne pas avoir à le refaire l’année prochaine »… Et maintenant,… il y a tellement de bonheur à finir cette course ?
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2 commentaires
Commentaire de bosco posté le 08-09-2006 à 08:30:00
L'épilogue me fait sourir: finir pour ne pas le refaire : c'est exactement ce que je me suit dit sur l'édition 2005 (quelque part entre la Fouly et Praz de fort) et Je suis trés heureux de l'avoir terminé cette année encore.
Stéphane (311)
Commentaire de UPDA posté le 08-09-2006 à 14:21:00
très sympa ton CR.
et puis : moi aussi, je me suis dis : ça y est je l'ai bouclé, je vais pouvoir penser à autre chose...et puis voilà, j'y pense toujours.
je te fiche mon billet qu'on y sera à nouveau l'an prochain, non ?
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