Récit de la course : Ultra Trail du Mont Blanc 2003, par serge
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Le récit
Fin octobre, à une réunion du comité de course hors stade de Haute-Savoie,
je découvre une plaquette présentant cet ultra trail du tour du Mont-Blanc.
Vu que ma saison 2003 sera une saison de trail, cette nouvelle course sera à
n'en pas douter à mon programme. Quelques trails jusqu'à fin juin, une
coupure de 10 jours à la mi-juillet et une préparation spécifique arrêtée
deux semaines avant l'échéance afin de faire du jus.
Vendredi 29 août : grasse matinée, petit-déjeuner, un peu d'internet, un
plat de pattes et une sieste. Je n'arrive pas du tout à dormir, normal car
je n'ai pas du tout de sommeil en retard. Je prépare mes affaires et pars
afin d'arriver pour le briefing à 18h. J'arrive pour le début de celui après
avoir trouver facilement les lieux mais moins facilement une place pour se
garer. La principale info est que le parcours est allongé de 3.5 km afin d
'éviter le col des Fours et se descente rendue dangereuse par les dernières
pluies.
Je reconnais les zanimos à leur bérets bleus, présentation et nous allons
manger. C'est mon 3ème repas en 9 heures alors je n'ai pas vraiment faim.
Dans le même bâtiment, nous trouvons une pièce pour passer la nuit. Il y a
là le T-Rex, la langouste, le Festnoz et moi-même. Nous regardons les
championnats du monde à Paris et éteignons vers 22h. Comme prévue, je n'
arrive pas à dormir. Comme je n'ai pas regardé ma montre entre 0h30 et 2h20,
j'ai peut-être réussi à dormir.
Lever à 2h45. Je mange 2 cookies, rassemble mes affaires et retourne à ma
voiture pour me changer et préparer mes sacs. Bonne nouvelle, il ne pleut
pas. Je rejoins le centre de Chamonix 20 minutes avant le départ, quelques
étirements, derniers pipis et je me place pas trop loin de la ligne afin d'
éviter un possible bouchon. Le compte à rebours et le moment tant attendu
est enfin là.
Les premiers kilomètres sont sur route, je pars tranquille. Tiens mon cardio
ne fonctionne pas, je l'approche de l'émetteur pour l'initialiser et j'
obtiens 131, valeur correcte pas trop affectée par le stress de départ. La
vieille, j'ai réglé mon cardio sur une mesure sauvegardé toutes les 15
secondes, me permettant ainsi de dépasser les 14h53 d'enregistrement permis
par un réglage toutes les 5 secondes. J'ai également préparé de la boisson
énergétique pour refaire le plein de ma poche à eau et de boites en
plastique à Courmayeur. Après avoir longtemps hésité, ces petits détails
montrent que je suis parti pour aller jusqu'à Champex. Le parcours étant
annoncé roulant, j'ai hésité à essayer d'aller le plus vite possible à
Courmayeur afin de faire une bonne place, en comptant sur le fait que les
meilleurs continuent le parcours. 2 objectifs plutôt antinomiques.
De Chamonix au ravito des Contamines
Fin de la route éclairée et début d'un large chemin surplombant l'Arve. J'
allume ma frontale et teste pour la première fois la course de nuit noire.
Pas évident, je ne vais pas vite alors les coureurs qui étaient à coté de
moi me lâchent et je fais une petite portion seul. Ma tikka petlz est un peu
limite dans ces conditions. Alors quand je me fait rejoindre, je m'efforce
de suivre, légèrement décalé sur le coté. Des très courtes montées et
descentes sur un chemin sans pièges. Une montée plus longue " qui dure
environ 5 minutes " d'après le road-book que je ferais en pile 5 minutes.
Fin du chemin, de la route et un éclairage qui revient.
Première pause pipi. J'arrive plus loin aux Houches au bout de 50'. Je bois
un peu d'eau au ravitaillement pour me changer de faible goût du maxim
neutre. J'ai dans mon sac une boite pour 1l de maxim neutre et une autre
boite pour plusieurs recharges complètes en Maxim electrolyte. Je repars du
ravito et attaque très vite la montée du col de Voza. Le début est difficile
sur un bon chemin. Je suis rejoint par Michèle Leservoisier (2ème féminine à
Champex) avec qui je discute un peu. On retrouve des pourcentages plus
variés sur route. Cette fois, c'est Werner Schweizer (5ème au scratch à
Chamonix) qui me passe. On retrouve un bon chemin qui monte de façon
régulière. Je remonte des concurrents en marchant sans forcer (153
pulsations de maximum sur cette montée, 860 m/h de vitesse ascensionnelle
moyenne).
La fin est moins dure avec quelques paliers. Une courte descente
et on arrive au 1er pointage et au ravitaillement. Je suis partie avec ma
poche à eau pleine ainsi qu'une bouteille de 75 cl à moitié remplie. N'étant
pas sur d'arrivé au prochain ravitaillement sans avoir vidé ma poche à eau,
je remplis ma bouteille et bois un peu d'eau ; 1'39 d'arrêt. Km 13, 1h39.
C'est parti pour la descente, de nuit sur terrain inconnue. Heureusement, le
chemin est très bon et j'arrive à suivre quelques coureurs et profite ainsi
de leur lampe. Cela se passe bien. Le parcours est varié : descente, plat,
montée, route, chemin, sentiers en foret. Un second arrêt pipi au court
duquel j'enlève ma veste et range ma polaire, le jour s'étant levé. Plus
loin, en suivant les coureurs, je ferai ma seule erreur de parcours de la
journée. Heureusement qu'un coureur plus attentif nous rappellera à l'ordre.
Un dernier morceau de descente sur route et j'arrive au ravitaillement
complet des Contamines. KM 24, 2h59. Je viens juste de boire les dernière
gouttes de ma poche à eau, c'est parfait car je n'aurai ainsi pas à mélanger
les boissons. Je m'assois sur une chaise, enlève un caillou d'une chaussure,
salut Mr Leservoisier, remplis ma poche à eau et repars après 6'03 d'arrêt.
Le coureur solitaire est reparti juste devant moi. Je le rejoins dans la
courte descente pour rejoindre les berges du Bon Nant. Je prends
connaissance de son état de santé après sa maladie du début de semaine puis
le distance légèrement. Il me repasse lors de mon 3ème arrêt pipi. Je le
rejoins sur ce chemin presque plat. Nous arrivons à Notre-Dame de la Gorge,
véritable début du col du Bonhomme. Il pleuviote depuis quelque temps déjà
et les dalles que le dino m'avaient annoncés glissantes ne le sont pas
tellement. Je remarque Michel Poletti, l'organisateur de la course, une
dizaine de mètres devant moi. Je le rejoins et salut. Le coureur solitaire,
à qui j'avais pris quelques mètres en fait de même. Je continuerais la
montée à une dizaine de mètres devant eux à écouter leur conversation. La
pluie s'intensifie alors je remets ma veste, 1 minute plus tard, l'eau s'est
arrêté.
Des Contamines aux Chapieux
Un replat où je recours et distance les deux UFO. 4ème arrêt pipi. Je
commence à me demander ce qu'il m'arrive à avoir envie aussi souvent. Mon
urine a toujours était claire et je ne penses pas avoir trop bu. Vu la
chaleur, j'ai très peu transpiré mais cela ne ma satisfait pas comme
explication. La pente se fait plus raide et j'arrive au ravitaillement léger
de la Balme, un coup d'eau et je repars. Je monte bien, rejoins des
coureurs, sauf sur la fin de la montée où c'est l'inverse, Michel Cerceuil
notamment. Un 5ème arrêt pipi. J'arrive au col du Bonhomme. Nous empruntons
alors un chemin vallonné et technique qui mène au col de la croix du
bonhomme. Michel Poletti me rejoins et distance. Je progresse prudemment.
Passage au sommet, 2472 mètres d'altitude et 2490 mètres de dénivelé depuis
le début, d'après ma montre, 5h23 de course.
Depuis le début de la course, le plafond nuageux est bas alors les sommets
ne sont pas visibles, tout juste le bas des glaciers, heureusement, pas de
brouillard. Je descends doucement, comme d'habitude dans ce genre de
descente trop minérale à mon goût. 6ème arrêt pipi. Le coureur solitaire me
rejoins, trouve que je manque de souplesse et continue sa route. 7ème arrêt
pipi. Je vois une maison et un pont, pense que c'est les Chapieux mais non,
c'est encore plus bas. Je m'assois sur le pont pour remplir ma poche à eau
vide avec l'eau de ma bouteille de réserve ainsi que du maxim neutre, 3'31
pour cet arrêt. Un peu plus loin, je fais mon 8ème arrêt pipi. A partir du
pont, la descente se fait sur un chemin carrossable plutôt herbeux, j'
apprécie beaucoup plus ce genre de descente où je peux dérouler ma foulée.
Quelques virages coupés et j'arrive aux Chapieux (6h14). Un pointage mais
pas de ravitaillement.
Suit une longue portion sur route qui monte par paliers. 9ème arrêt pipi. J'
alterne la marche et la course sur les quelques replats alors que les autres
ne font que marcher. Première alerte, une douleur à la hanche gauche et à un
tendon du genou gauche. Cela me fait boiter quelques mètres mais s'atténue
rapidement. Un chemin plat nous mène à la ville des glaciers. 10ème arrêt
pipi. Une courte descente pour traverser un torrent et cela remonte en
direction du refuge des Mottets. Les deux douleurs se font à nouveau sentir,
de manière un peu plus aiguë. Je double une caravane de randonneurs et
arrive au ravitaillement. Je fais le plein de ma poche à eau et de ma
bouteille.
Des Chapieux au Lac Combal
Grâce à cette pause de 7'13, cela va mieux en repartant et j'effectue la
début de la montée du col de la Seigne à un bon rythme. Je coupe même droit
dans la pente afin de ne pas devoir doubler un groupe par le chemin. 11ème
arrêt pipi. Il fait plutôt froid, surtout aux mains et je n'ai pas pris de
gants. J'irai de moins en moins vite au fur et à mesure que j'avance dans
cette montée interminable, boueuse par endroit mais avec de nombreux
replats. La pente est faible sur le sommet mais le vent est violent. 12ème
arrêt pipi une fois passé le sommet (2490m).
Je descends doucement, en alternant marche et course. Mes quadriceps ont
déjà été beaucoup sollicité. Je me fais une nouvelle fois passer par plein
de monde. 13ème arrêt pipi. J'apprécie quelques replats où je peux courir
sans avoir à me retenir. Je vois plus bas le chemin à parcourir : une longue
ligne droite plate. 14ème arrêt pipi dans les grands lacets que l'on coupe
par un chemin qui nous mène dans la vallée. J'apprécie la longue portion
plate sans une piste sans difficulté. 15ème arrêt pipi peu avant un
ravitaillement. Je fais le plein de ma poche à eau. Il reste 12 km à faire,
on nous annonce que le premier a mis 1h50 pour les parcourir.
100 mètres après la ravito, on tourne à droite et c'est parti pour la
dernière montée. Je prends un rythme lent mais sans pause. Le cardio ne
dépassera pas les 140. Je change de lunettes pour mettre celles de soleil.
16ème arrêt pipi. La montée, d'abord en foret mais dans les prairie, est
assez régulière et pas trop raide. 17ème arrêt pipi. Le ciel est dégagé et
le soleil me réchauffe. Passage au sommet de la dernière difficulté. La
descente jusqu'au col de Chécroui se fait par paliers. 18ème arrêt pipi. Mes
douleurs du col de la Seigne ont disparus. A part mes quadriceps qui ne me
permettent pas de descendre vite, je vais encore bien. 19ème arrêt pipi. Je
quitte ma veste car le soleil a bien réchauffé l'atmosphère.
Du lac Combal à Courmayeur
Arrivé au ravito du col de Chécroui. Je fais une dernière fois le plein de
ma poche à eau, mange 2 abricots secs et repars pour les 5 derniers
kilomètres. 20ème arrêt pipi. Cette dernière descente, principalement sur
des pistes de ski bien raides et horrible. J'alterne la marche et le
trottinement. 21ème arrêt pipi. J'aperçois Courmayeur plus bas et j'ai hâte
d'être en bas. Un peu de route qui devient plate pour traversée le village
de Dolonne. Je me fais plaisir à accélérer, mes jambes vont encore bien
quand cela est bien plat. L'arrivée est à la sortie du village. Je passe la
ligne à bonne allure mais n'hésite pas une seconde quand on me demande si je
continue : c'est non. Avec mes 11h30 de course, j'ai déjà plus que doubler
mon temps de course le plus long, les conditions météo sont annoncés
mauvaises sur la suite du parcours et je n'ai pas envie de recourir de nuit.
Arrivé suffisamment tôt, il reste quelques tee-shirt finisher 67 km, en fait
70 km avec 4055 m de dénivelé à ma montre. Je récupère mon sac, vais à la
douche. Comme elle est froide, seuls les jambes y ont droit. Je me prépare
ma boisson de récupération, vais au ravitaillement et retourne près de la
ligne d'arrivée pour attendre les zanimos. Arrive le Dino, qui arrête, suivi
de peu par le Festnoz, qui veux dépasser les 70 km, ayant déjà fait cette
distance cette année. Je vais manger et en revenant, vois le bourrin qui
vient d'arriver. Je rentrerais avec lui par le car. Une fois à Chamonix, je
n'ai pas eu le courage d'attendre alors je suis rentré chez moi.
Quelques remarques :
a.. 21 arrêts pipi en 11h30 de course, 4 en moins d'1h. Je n'ai pas
compris pourquoi. Pas de défaillance ni coup de barre. En plus de ma
boisson, j'ai mangé 3 gels et 2 barres.
b.. Vraiment dommage de ne pas pu avoir profiter de la vue sur les
montagnes environnantes.
c.. Parcours très bien balisé, une seule petite erreur pour moi pour avoir
suivi sans réfléchir
d.. Une confirmation de mes trails précédents en montagne : je perds
énormément de temps en descente alors je finis tranquille dans un bon état
général. Mes trails de fin de saison ne sont pas en montagne, je verrai ce
que cela donne.
e.. Un parcours plus difficile que je ne pensais par la répétition des
longues montées et la technicité des descentes.
Conclusion : je suis bien content d'avoir participé à cette première édition
et je tiens à féliciter tous les courageux qui ont continuer après
Courmayeur.
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1 commentaire
Commentaire de bubulle posté le 03-06-2017 à 17:26:22
Tiens quelle idée m'a pris de lire ce récit 14 ans après la course? Je ne sais pas trop (en fait, si, je cherchais le nom du 6ème de cette première édition....avec qui j'ai fait le bénévole la semaine dernière au GR73).
C'est quand même un sacré contraste que cette description d'une course toute simple, quasi rustique, quand on n'a connu que le barnum qu'elle est devenue.
Et depuis, tu as compris pourquoi tu avais du autant t'arrêter pour pisser ? ;-)
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