L'auteur : alexch
La course : Ultra Trail du Mont-Blanc
Date : 26/8/2022
Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)
Affichage : 1137 vues
Distance : 173km
Matos : Slab ultra 2 puis ultra glide puis slab ultra 2
Leki ultra avec gantelets
Objectif : Terminer
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UTMB 2022 : un long moment de partage et une expérience inoubliable
- Vivre 10 jours en famille sur place, palper l’ambiance qui monte au fur et à mesure de la semaine, emmener famille et amis, spécialistes ou pas, dans notre vécu (merci UTMB TV et l’Equipe TV)
- Se préparer avec les copains/copines, connaître le parcours (surtout la fin où on est dans le dur), se projeter, prévoir sans non plus bloquer toute improvisation
- S’entraîner, envisager tous les pépins qui pourraient empêcher de prendre le départ
- Vivre deux nuits blanches intensément, recevoir des encouragements de ma mère pendant la nuit, puis un sms de mon père à 5h46, et au lever du jour, franchir la ligne à 8h11
Tout commence en 2018, où Christophe et moi finissons la TDS (123km, raccourcie du Passeur de Pralognan du fait des orages), moi à 9h du matin et Christophe à midi dans une belle ambiance, mais de milieu de semaine donc modérée. Nous sommes passés à 100m de son chalet familial des Contamines, et sa femme Anne-Claire a assisté à 3h et 7h30 respectivement les zombies que nous étions, Christophe finissant en très bon état après un épisode gastrique douloureux et 2h de pause. « Plus jamais ça » une fois franchie la ligne… et le lendemain, après une bonne nuit et un café, on regarde déjà les possibilités pour l’été prochain, Mercantour, Echappée Belle… et le fameux tirage au sort UTMB : grosso modo 2500 partants pour 10000 demandes (et c’est de pire en pire), donc quitte à le faire un jour, tentons ! Tirage groupé, refus 2019, réussite 2020, Covid (55% des frais d’inscription sont perdus, report à 2021/22/23), 2021 année compliquée pour Christophe (covid et naissance de sa 3e fille). L’alignement de planètes sera pour 2022. D’autant que Julien, voisin du village d’à côté, a par miracle eu son tirage du premier coup, surpris du coup, un seul 100km terminé (TDS 2019, 145km). Choix cornélien puisqu’au moment-même où il apprend qu’il a un ticket, une aponévrosite plantaire l’empêche de courir pendant presque deux mois. Au fil de mois, il consultera, et finalement fera une préparation axée sur le vélo, et avec un weekend de 3 jours dans le Beaufortain mi-juin, et c’est tout ! Finisher en moins de 44h avec quelques douleurs au pied, chapeau bas !
Arrivée lundi à Chamonix, petit chalet avec jardin à Chamonix Sud, vue sur le mont Blanc, quoi de mieux ? Début août, fin du pic de charge de deux semaines, après l’ultra tour du Beaufortain (115km) qui a été assez éprouvant du fait de la chaleur, 6 semaines de récupération n’étaient de trop (une ou deux de plus auraient été plus approprié à la réflexion). Et là, bam indigestion légère, 3 jours d’inconfort gastrique (très rare chez moi). Une fête d’anniversaire avec les copains où je profite à moitié (pas d’alcool pour ne pas brûler l’estomac). 3 jours après, bim, mal de gorge, 2 jours de fièvre (en plein de semaine à 3 adultes et 5 enfants à gérer :D La bonne flippe, mais finalement ça passe vite à coup de bonbon menthol, mais grosse inconnue, sachant que le froid de la nuit me fait parfois tousser ponctuellement le temps que les bronches soient réchauffées.
J’ai la chance d’aider Jessica mardi après-midi et mercredi pour sa première sur l’assistance (ça fait passer le temps et mettre dans l’ambiance de course !), très bon chrono de 38h41 sur 145km assez technique et avec un départ dur à minuit (merci à Christophe pour l’hébergement de 1h à 6h du matin pour l’assistance Conta). Belle expérience.
Mercredi c’est la course enfants dans le champ du Savoy, il y en a qui ont découvert la course avec dénivelé, et en plein cagnard à 15h, ça piquait 😊 Un peu le bazar mais c’est toujours l’ambiance de ces courses de découverte.
Jeudi on rentre dans le vif du sujet, ça approche, pas de matériel supplémentaire, parcours normal, finalement quelques gouttes entre 10h et 18h (heure de la course), et une chaleur raisonnable : l’alignement de planètes continue ! On passe un super après-midi avec Christophe et sa famille au parc du Pontet que nous traverserons vers 22h30 vendredi.
Chamonix 18h-Les Houches 18h50
Retrait de dossard le matin, petit tour à vélo pour se déstresser. L’attente commence à être longue, franchement ! La pluie va (un peu) tasser la poussière des sentiers alpins, journée calme, petite sieste sans fermer l’œil, et c’est parti, on va au départ avec Julien et Christophe nous rejoint, nous devons être dans les 500 premiers, très belle vue sur la ligne, on est dedans. J’ai pris un petit poncho pour les dernières gouttes, il fait 20°C, ça promet. Ambiance boîte de nuit pendant 1h15 avant le départ à 18h, des accompagnants partout, tout le monde est très heureux d’être là, on a signé pour ce cocktail de sport/ambiance de partage/compétition, on est servis, 2621 partants quand même. La musique de Vangelis retentit, on y est d’autant plus sensible que l’artiste a rejoint les cieux au mois de mai. Des frissons, je tape la matin de Luc et Elodie dans les premiers 50 mètres (j’ai de bons yeux :D puis la famille aux 500m. On est abasourdis par le bruit, c’est l’Alpe d’Huez du trailer, il faut se calmer sinon on va faire une attaque cardiaque. Il y a 2km de foule sans discontinuer, et ça continue par morceaux pendant 8km jusqu’aux Houches, où je prends le large en laissant Julien et Christophe, on a passé 30 minutes ensemble, bien sympa, sur ce petit footing d’échauffement en faux plat descente.
Les Houches-Voza 19h54-St Gervais 20h54
Ça monte par les pistes de ski puis un beau sentier que j’ai remonté en amoureux en ski de rando cet hiver, ça me met du baume au cœur, d’autant que mon épouse sera aux Contamines, Champex-Lac, Trient et Vallorcine pour l’assistance. Je discute avec un Youtubeur anglais, Ben Parkes, c’est sympa, il chausse du 49 et a des chaussures qui ne ressemblent pas trop à des chaussures de trail. C’est son premier UTMB, et il revient d’une fracture de fatigue cet hiver, très heureux d’être là. L’orga a donné des cartons à accrocher derrière le sac pour identifier les coureurs, c’est sympa mais on peut être dérangé, du coup ! Ensuite je vois Michel Poletti, organisateur et fondateur de l’UTMB : je le salue et le remercie, je trouve qu’il part un peu vite (il finira 3h30 après moi). C’est superbe, on arrive au col alors que le ciel rougit, on plonge sur St Gervais avec quelques ressauts raides, mais le sentier est bon, on est plutôt sur l’avant du peloton, donc ça ne bouchonne pas trop. Toutefois, à l’approche de la nuit, les sous-bois deviennent dangereux et je suis surpris par le nombre de personnes n’allumant pas leur lampe frontale et ralentissant fortement…
St Gervais-Conta 22h21
Mes enfants (accompagnés) sont présents, ils sont venus grâce aux navettes, c’est bourré de monde, on fait le tour du centre ville, encore des frissons… je me dis qu’il faut prendre toute cette énergie et la garder en soi pour la nuit, qui va être longue et avec des parties sauvages. Des montagnes russes, le but étant de ne pas trop monter le cardio, de courir si possible (bâtons rangés, ils serviront plus tard, et ça ne gaspille pas d’énergie inutilement). Assistance *** de ma chérie, changement de chaussettes/chaussures (j’ai déjà les pieds en surchauffe !). Il fait encore très chaud, donc je prends le teeshirt manches longues dans mon sac, je le mettrai à la Balme. Il y a relativement de la place sur les bancs, ça se passe bien, pas trop d’accompagnants. Ambiance plus feutrée car il est plus tard, mais du monde quand même, puis un son&lumières à Notre Dame de la Gorge, de feux de camp avant de plonger dans la llllllllllongue montée au col de la Croix du Bonhomme.
Conta-Col de la Croix du Bonhomme-1h47-Les Chapieux 2h24
Le sentier est assez moche, beaucoup de cailloux, je suis content de le faire à la montée. Ravito du refuge de la Balme à mi-hauteur, ça va bien, je me change en séchant la sueur, c’est une des clefs, rester sec, car avoir trop chaud n’est pas bon non plus. La file de frontales est extraordinaire, la nuit est très noire (pas de Lune, pas de ville aux alentours), on rentre dans le Nord du Beaufortain, c’est sauvage à souhait. Je refais à l’inverse le bout du chemin entre le col du Bonhomme et la Croix du Bonhomme que j’avais fait au tour du Beaufortain, c’est toujours aussi désagréable mais en montée, un peu moins, on ne pourrait pas courir. La descente vers les Chapieux est un régal, une sorte de tapis lisse de 3/4m de large sans quasiment aucun caillou. On doit encore être vigilant pour ne pas prendre un coup de bâton (certaines personnes sont quadripèdes et les utilisent tout le temps ! C’est bien de s’économiser les jambes, mais là c’est à l’excès).
Les Chapieux-Col de la Seigne 4h53
J’échappe au contrôle matériel du fait du nombre réduit de contrôleur (sympa le contrôle 2h du matin dans le froid :D Ravito express, petit message de dos à la crème, car musculairement c’est difficile, et là… je commence à papoter pour passer le temps, parce que c’est longuet jusqu’au col de la Seigne, 2km de routes, puis des montagnes russes dans les alpages, puis un sentier en lacets très peu pentus mais trop pentus pour courir, et un col qui n’en finit pas de se défiler avec des pentes de moins en moins élevées… je sors la Goretex, car il y a petit peu de vent, mais certains sont restés en teeshirt manches longues. Le zigzag de frontales sont encore magiques, je coupe la mienne pour profiter du ciel étoilé, un hélicoptère tourne (il paraît qu’il y a eu des interventions). C’est la beauté mais aussi une contrainte de cette course : si tu n’est pas devant, tu cours rarement seul et il faut gérer les dépassements dans un sens et dans l’autre, mais c’est le jeu !
Col de la Seigne-Lac Combal 6h15-Mont Favre 7h20-Col Checrouit 8h02-Courmayeur 8h38
Nous voilà en Italie, le sentier de descente est superbe… mais les organisateurs ont prévu un détour caillouteux par le col de Pyramides Calcaires, un petit bijou de tordage de cheville potentiel, d’autant que la petite pluie de la veille et la fine couche de terre des chaussures des coureurs rendent les pierres glissantes. On survit ! Les lueurs commencent à apparaître, je vais avoir mon lever de soleil face au mont Blanc de Courmayeur 😊 on remonte au mont Favre assez vite, puis ça déroule bien jusqu’au col Checrouit, un peu en balcon. Attention aux périodes d’euphorie ! Je vais arriver dans les temps à Courmayeur, j’avais prévu 8h13, ça sera 8h38, pacing au cardio au début, puis au feeling pour être à l’aise et ne pas abîmer les quadriceps en descente. Sauf que je me suis emballé dans la fin de descente ultra raide sur Courmayeur, poussé par un espagnol avec des bâtons que je vois comme des banderilles qui pourraient me lacérer les chevilles, je lui demande de passer, il ne veut pas… donc un peu trop rapide.
Courmayeur 9h12-Bertone 10h43-Bonatti 12h15-Arnouvaz 13h08
Impossible de maintenir le temps prévu de 20min, 34min au final, de quoi se changer, se restaurer, changer de montre, recharger un peu le téléphone (plutôt que de porter une batterie). L’orga a déplacé un sac de 30L pour moi, je me change (chaussettes/chaussures à nouveau). Et là, bim, gros coup de mou, j’ai fait très peu de pause depuis lors, 80km/14h30 de course quand même. Je connais bien le parcours à partir de là, répéré en août 2020 avec une CCC en off en solo, ça fait bosser le mental aussi (départ 18h45). Je sais que la montée à Bertone ne court pas beaucoup, donc je vais perdre du temps, mais je peux mettre la « tête dans le guidon ». J’en profite pour donner quelques news sur la groupe Whatsapp famille/amis proches, Christophe arrête aux Chapieux à cause de son souci récurrent de vidange gastrique, Julien avance bien, c’est une bonne nouvelle ! Cette partie est toujours aussi belle, je reprends des forces, je prends un peu de caféine, et ça repart. Bien content d’arriver à Arnouvaz, ça sent bon la Suisse qui arrive!
Arnouvaz-Grand Col Ferret 14h43-La Fouly 16h15-Champex-Lac 18h51
Je prends la roue d’un français pour monter, je suis un peu sorti de la course à coup de Whatsapp, mais j’avais besoin de penser à autre chose, j’ai regardé un peu le classement des élites… bref. L’avantage c’est qu’on monte sans trop se poser de questions, et grâce aux cumulus et au vent, on n’a pas trop chaud, et je passe le Grand Col Ferret en débardeur avec un buff autour du cou. Je mets les gants fins pour me préserver les doigts (le corps chauffe un peu moins à la descente). Checkup OK : ongles, quadri, dos, globalement ça va, de toute façon à 20h de course, on atteint ce que j’appelle le flou de douleur, c’est-à-dire qu’on s’en détache un peu, même s’il faut l’écouter avant que cela devienne une blessure. Je négocie bien cette belle descente suisse, mais me fait encore emballer par un Français avec qui papotte… que je retrouverai après Champex-Lac marchant sur le plat, quadriceps détruits… Mes enfants sont à la Fouly, ça fait super plaisir, il y a un peu de monde. Je me mets en marche avec une Irlandaise vivant en Orégon, c’est sympa ces rencontres, tout le monde a envie de passer le temps et de découvrir tous ces gens qui viennent des quatre coins du monde découvrir nos sentiers, on redécouvre notre chance d’avoir ça à portée de main. Quelle belle vitrine pour nos montagnes, on peut critiquer si on veut l’organisation commerciale, mais la mise en valeur des régions et de notre sport. La remontée à Champex Lac se fait tant bien que mal.
Champex Lac-La Giète 22h06-Trient 23h06
Je commence à sentir des jambes vaguement lourdes, un tout petit œdème entre la malléole et le coup de pied. L’assistance de ma femme est très importante avant l’arrivée de la nuit, je mets le teeshirt du club avec les manchettes, je me retape avec un bon riz/quinoa/sardine (c’est bon !). Je commence à voir que ma femme prend du plaisir dans l’expérience. Je sais que la montée suivante est une purge, un vieux sentier d’alpage plein de cailloux glissants, dans une forêt glauque mais bon je râle quand même :D Je mène un groupe de 4/5 coureurs, c’est cool ça fait plaisir, je connais bien le parcours donc je leur indique parfois la suite des réjouissances. Je suis tellement impatient d’arriver à Trient que je suis surpris de voir le point de passage de la Giète (micro-ravito café/soupe de secours), en fait le col de la Forclaz est 350m de dénivelé plus bas ! Pas de douleur musculaire, ça descend bien, mais je sens que je dois y aller sur des œufs. Dans la nuit, j’entends une voix familière, c’est mon pote Luc, expert trailer qui m’accompagne sur le dernier km avant le ravito. Ça réchauffe le cœur, il a des mots calmes et rassurants, c’est super ! Elodie est plus dans le rationnel, mais sa parole est également très motivante. Ce sont des amis en or comme ça, passionnés, qui m’ont fait plonger en 2017 dans l’ultratrail (Yan-Eric à l’UTMB 2012 ayant été le premier à me faire comprendre qu’on pouvait prendre du plaisir à aller en montagne en faisant juste des cols et presque pas de sommet 😊). Assistance express de ma femme, encore au top, je repars, Luc m’accompagne 1km (l’orga tolère 500m), et c’est vite raide, c’est un mur raide et on pousse. Là, je commence à sentir le genou gauche qui ne veut plus pousser. On fera le point à Vallorcine.
Trient-Les Tseppes 00h35-Vallorcine 2h16
J’ai franchement ralenti, je gère, on dit souvent : « il faut toujours avancer, ne jamais s’arrêter trop longtemps ». Un arrêt trop long et c’est dur de redémarrer, car les muscles sont froids. Je préfère prendre un peu de caféine, je n’ai jamais dormi même sur l’Echappée Belle 2019 (presque 40h). La descente ne se passe pas trop mal, je n’avais plus en tête la proportion alpage/piste de ski/sentier forestier raide, mais c’est bien 1/3 de chaque, on est servis ! Le genou gauche est franchement dans le dur, je ne panique pas ma femme mais ça va ralentir, du coup, pour ne pas finir avec une « jambe-poteau ». J’ai vu des gens finir à des allures de moins 2km/h à cause d’un dos bloqué ou de quadriceps qui crampent, donc je veux éviter ça, je dose la charge.
Vallorcine-Tête aux Vents 5h38-La Flégère 6h42
Ravito assez rapide, je me refais la cerise au niveau énergétique en me gavant à nouveau de soufflés cacahuètes parfum emmenthal (une tuerie !), oui je sais vous êtes jaloux de mon estomac en béton 😊 je plonge le genou 5min dans un torrent, bon j’ai toujours cette peur irrationnelle d’être arrêté par l’orga, mais Luc m’a dit que j’étais plutôt bien par rapport à la moyenne, mais en fait, de ce que j’ai vu, les médecins n’arrêtent pas grand’monde (à part somnolence ou titubation !). Par contre aucune anti-douleur ou anti-inflammatoire, j’ai juste mis un peu de crème Arnica après le bain de genou. Je monte en poussant très peu sur la jambe gauche, d’abord en marche nordique jusqu’au col des Montets (faux plat), puis en raidissant la jambe pour ne pas solliciter le genou gauche. D’un côté, il ne faut pas faire exploser le genou droit, donc j’y vais cool. En prévoyant mes temps de passages, je me disais qu’une arrivée à 5h du matin était nulle niveau ambiance, et contraignante pour mes proches, et donc je positive en me disant que tous mes suiveurs pourront me voir arriver en direct, et sur place (surtout ma femme qui a fait deux nuits de 3h !). Je reçois un message de mon père à 5h46, encouragements et félicitations, ça me met du baume au cœur du fait de cette rareté, c’est le premier message du jour. L’Equipe TV a aidé à diffuser les images de la course et à les vulgariser, je pense que c’était une bonne idée. Ma mère également suit le direct. Le soleil se lève doucement entre la tête aux Vents et la Flégère, c’est le plus bel endroit pour voir ça, je kiffe. Pas possible de faire mieux. Encouragements divers de plein de copains et de la famille. C’est la descente, je pousse un cri de motivation qui fait disparaître la douleur, a priori pas de traumatisme, c’est juste un œdème, go ! Fidèle à ma régularité, je fais mon caca du matin à 7h et un touriste suédois, d’une incroyable bonté, porte mon sac vers la poubelle de la Flégère. Incroyable. Les encouragements reprennent, beaucoup de coureurs remontent la course pour supporter les arrivants. Un coureur se fait soigner à 5km du but (chute sur la tête), les deux sauveteurs le laissent repartir en marchant, il va bien. Les émotions sont là, ça va le faire, j’ai parfois eu des bribes d’image de l’arrivée, mais je me suis toujours sur le prochain col ou le prochain ravito, sinon c’est infaisable et on n’est pas centré sur le moment présent. La Floria, la passerelle, le bord de l’Arve, je me refais le film et le connais par cœur mais c'est là, et avec ce début août (indigestion et mal de gorge), toutes les presque blessures de l’année (TFL, mollet, aponévrose) que j’ai corrigées à temps, c’est juste incroyable d’y arriver, d’autant qu’à Vallorcine, le moral était dans les chaussettes. Ma CCC en off, en autonomie totale, et de nuit l'an dernier (départ 19h de Courmayeur) y est pour une partie dans ce mental d'acier, puisque je savais que pouvais finir totalement seul dans la montagne sans assistance (certes sans 80km dans les jambes avant !).
Les 200 derniers mètres en famille, main dans la main, arrivée ensoleillée avec Luc et Elodie. Merci à tous, chacun de vous a sa pierre sur cette réussite physique et mentale. Envie de partager, d’aider d’autres à vivre ce type d’expérience, au club ou avec les copains. Bon, et puis, j’ai un trail à organiser pour le 1e octobre tvtc.fr 😊
Félicitations à Julien qui finit en marchant à moitié, j’étais en larmes à son arrivée tellement c’était improbable qu’il finisse, quel mental ! Et pensée pour Christophe qui doit encore résoudre son problème médical ou bien faire du trail moins long, ou encore faire de la montagne non compétitive comme cette arête Forbes à l’aiguille du Chardonnet en octobre 2014. Merci les amis et la famille. Réservoir d’amour et d’amitié bien rempli !
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2 commentaires
Commentaire de Philippe8474 posté le 06-09-2022 à 16:27:30
Belle course!!! Bravo à toi! On a dû se croiser à un moment car je finis quelques minutes devant toi!!! Encore bravo
Commentaire de alexch posté le 06-09-2022 à 21:10:10
Merci Philippe! Oui j’ai géré à la fin (petit œdème au genou) donc tu m’as sûrement passé dans la descente que j’ai vraiment réalisée « sur des œufs » :)
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