L'auteur : fcorset
La course : Ultra Trail du Mont-Blanc
Date : 1/9/2023
Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)
Affichage : 1222 vues
Distance : 171km
Objectif : Pas d'objectif
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273 autres récits :
Le récit sur mon blog : https://cavaetreraid.wordpress.com/2023/09/16/utmb-2023/
Cela fait maintenant 15 jours que cette course est passée mais j’ai encore la tête dans ce massif… Que dire de cette course, j’en ai toujours rêvé… depuis les toutes premières éditions quand Val la courait puis mon pote (collègue) Jeff… J’avais tenté le tirage au sort en 2018, raté, puis en 2019, raté ! J’étais donc pris automatiquement pour 2020… Génial… ben en fait, non, raté pour cause COVID et épreuve annulée. Je me dis que je dois être maudit avec cette course ! Ils permettent quand même d’être pris automatiquement en 2021, 2022 ou 2023. Pour ma part, je décide de faire la diag en 2021, donc on verra plus tard. Suite à la diag, et un diagnostique de fissure du ménisque du genou gauche, et pas mal de chamboulement dans ma vie perso, je ne ferai rien en 2022… aucune course, très peu de course à pied, un peu de rando et un peu de vélo… Enfin posé dans ma vie à la rentrée 2022, je décide donc de planifier ma saison 2023 et ce sera donc l’UTMB (ma dernière chance car avec le nouveau système de points, pas sûr que j’y revienne…). En course de prépa, je décide de participer au Grand Duc, fin juin, avec Eric et Coach (Stéphane). Sinon, toujours plus ou moins fumeur, je n’arrive pas à me débarrasser de ce fléau…
L’entrainement jusqu’au Grand Duc est moyen niveau montagne… Il faut dire que je passe pratiquement tous mes week-ends chez ma chérie, Servane, à Paris ! ça aide pas à faire du déniv ! Autant dire que j’arrive sur le Grand Duc pas super confiant. Val et Philippe se joignent à nous ( ils s’incrivent à cette course 15 jours avant !) mais malheureusement, Eric déclare forfait peu de temps avant. Trop mal à la hanche.. opération à l’automne en espérant qu’on se fasse plein de courses ensemble dès l’année prochaine !!!
On part donc à 4 pour le Grand Duc, et franchement, je fais une superbe course en partant assez tranquillement et en courant jusqu’à la fin. Val finira peu de temps après moi, et Philippe vers la fin de journée… Malheureusement Coach sera hors délai. Seul bémol, je suis tombé avec les bâtons dans les mains et je me suis bien tordu l’annulaire de la main droite…. (qui a toujours du mal à guérir d’ailleurs !). En juillet, je reste un peu plus sur Grenoble et fait quelques sorties longues notamment dans Belledonne ! Je me dis qu’il aurait fallu que la course ait lieu fin juillet car tout le mois d’août, c’est l’Italie du sud au programme avec ma chérie et donc pas beaucoup de déniv ! Pendant ces trois semaines de vacances, je vais tomber d’une chaise et me faire très mal sous le pied droit en retombant… Pratiquement pas couru du mois d’août… et c’est donc plein de doutes que j’arrive à Cham le mercredi avec ma chérie ! Il faut dire que j’ai pas vraiment arrêté de fumer, que le week-end précédent ma course, c’était les 50 ans de mon pote Seb… Autant dire qu’on a pas été très raisonnable….
Récupération des dossards le jeudi aprem, et on se met clairement dans l’ambiance course. On flâne sur les stands, petit resto le soir… Très sympa ! Je créé un groupe WA et annonce ma prévision de 38h pour cette course… Je me fais chambrer mais je sais qu’au vu de mon entraînement, c’est un temps raisonnable et si je fais moins et bien tant mieux et si je fais plus… ben je m’en fous un peu tant que je suis finisher ! Le vendredi, le matin passe très vite… Je dois refaire au moins 3 fois mon sac… On se pose avec ma chérie 2 heures dans l’herbe sous un arbre en début d’aprèm et puis on va sur la ligne à 17h. Gaspard (le fils de potes, fan de trail et futur grand traileur, j’en suis sûr) nous rejoint, m’aide à trouver une épingle à nourrice car j’ai pété mon dossard… Merci encore à toi d’avoir géré ça ! Ma chérie me quitte vers 17h15 et me donne rdv un peu plus loin dans les rues de Cham. J’essaye de me rapprocher un peu de la ligne. La place est noire de monde, petit clapping, le temps passe assez vite finalement et retentit enfin la musique de Vangélis…. Tellement entendu celle-là… Je suis tellement heureux d’être là… Je vis un rêve, je sens les larmes monter… Et le départ est donné !
LA COURSE
Chamonix – Col de Voza : 1h47 / 13kms / 783mD+, 1031ème
On met quelque temps à se mettre à courir… Il y a du monde partout, ça crie, on tape dans les mains… ça me fait tellement penser à la diag’ en moins exotique évidemment mais quel kif ! Ma chérie m’attend au niveau de la BNP et donc je cours tout en essayant de ne pas la rater et effectivement j’entends un Franck puis fait demi tour sur quelques mètres pour un petit bisou, sans faire tomber personne… un petit exploit ;-). On sort tranquillement de Cham’ jusqu’aux Houches. On y va au cardio et donc à une allure tranquille. Je dois être en milieu de classement… On traverse les Houches… je ne m’arrête pas car j’ai 2L5 d’eau sur moi et que je n’ai besoin de rien… Vient ensuite le col de Voza à grimper. Ici, je suis content car je me mets en mode marche, et j’adore ça… Montée tranquille encore au cardio ! On entend quand même des gens doubler avec une respiration très très forte… ça m’impressionne toujours car je me dis quand même qu’on est très loin de l’arrivée ! On atteint enfin le col
Col de Voza – Saint Gervais : 1h00 / 8.4kms / 138mD+, tps cumulé : 2h47 / distance cumulée : 21.4kms / 925mD+ cumulé, 1066ème
On attaque la descente que je connais sur Saint Gervais, plutôt agréable. Belle vue sur le Mont Blanc, le refuge du Gouter au soleil couchant… Vraiment magnifique, quel spectacle ! Je descends en essayant d’être souple et sans attaquer. Je me fais pas mal doubler, comme d’habitude en descente… On finit par de la route et je suis bien content de voir Saint Gervais… Ici je retrouve ma chérie, Gaspard et Louise et Lucien, les enfants de Manu. Très sympa, je reste pas si longtemps, refais le plein des flasques et mange un peu !
Saint Gervais – Les contamines : 1h39 / 10kms / 591mD+, tps cumulé : 4h26 / distance cumulée 31.4kms, 1516mD+ cumulé, 1117ème
Je donne rdv à ma chérie aux Contamines… et c’est reparti… C’est une partie pas très passionnante et j’ai la flemme de courir dans des portions où tout le monde court… Je me fais doubler par des wagons entiers. Pas terrible pour le moral mais je me dis que ça ira mieux quand ce sera plus montagneux ! Je trouve un peu le temps long et j’ai vraiment hâte de m’attaquer au col du bonhomme… pas vraiment grand chose à dire et pas le meilleur souvenir de cet UTMB, mais ça, je le savais déjà ! Je suis donc très heureux de retrouver ma chérie aux contamines ainsi que toute la bande ! Avant le ravito, je retrouve Gaspard et lui donne rdv à la sortie. Je rentre dans le ravito, mais ne vois pas ma chérie… J’en profite pour prendre une soupe avec vermicelles, je tente les barres énergétiques (de la marque näak)… sûrement une grosse erreur ! Et pourtant, celle au chocolat et fruits rouges, je la trouve excellente. Ma chérie finit par me rejoindre… Elle a évidemment galéré avec les navettes…. On se pose 5-10 minutes, je renoke les pieds puis l’entrejambe et je repars en lui donnant rendez-vous demain matin à Courmayeur. A la sortie, je retrouve Gaspard qui me filme et m’encourage pour la nuit. Très sympa…
Les contamines – La Balme : 1h47 / 8.6kms / 580mD+, tps cumulé : 6h13 / distance cumulée 40kms, 2096mD+ cumulé, 1129ème
Que cette partie jusqu’à Notre Dame de la gorge me semble longue… Je marche, me fais encore doubler par des wagons entiers… Enfin, on arrive à ND… On passe par un « tunnel » fabriqué avec des jeux de lumières énormes…. Quelle installation ! ça me fait doucement rire… Quel intérêt d’amener tout ce matos ici pour faire ce genre de trucs ! L’orga nous bassine avec le côté écolo (ce qui est très bien) mais à côté de ça, multiplie le nombre de courses, fait ce genre de manifestations… Je pense pas que ce soit très utile… Enfin, passons, très heureux d’arriver là car je connais la suite et je sais que je vais commencer à prendre vraiment du plaisir ! La montée se passe bien. Je monte au train, mais un bon train avec un gars… On double pas mal de personnes et on s’entraide sans dire un mot… Peu avant la Balme, quand la pente s’adoucit, on discute un peu… très sympa ! Il décide de faire un arrêt technique et je lui donne rdv plus tard (évidemment on ne se reverra pas…). J’arrive à la Balme et je prend encore une barre énergétique et de l’eau pétillante dans mes flasques. Je remplis aussi ma poche à eau et repars assez vite.
La Balme – Refuge de la Croix du Bonhomme : 1h29 / 5.7kms / 800mD+, tps cumulé : 7h42 / distance cumulée 45.7kms, 2896mD+ cumulé, 1043ème
Quel pied cette montée au col… Je la connais très bien et je ‘enclenche ici la seconde. Je double pas mal de gens dans la montée en surveillant quand même mon cardio… Ici tous les voyants sont au vert et je suis vraiment heureux d’être là. On arrive enfin au col et la partie vers le refuge me semblait un peu plus courte dans mon souvenir…
Refuge de la Croix du Bonhomme – Les Chapieux : 0h44 / 5kms / 0mD+, tps cumulé : 8h26 / distance cumulée 50.7kms, 2896mD+ cumulé, 1060ème
Je ne m’éternise pas au refuge et on attaque la descente vers les Chapieux. Je m’étais bien rendu compte que ma frontale éclairait peu, ce qui me gênait très peu dans la montée mais alors là dans la descente, c’est de pire en pire. Je ne comprends vraiment pas… J’avais chargé toute les batteries et je sais qu’elle a une autonomie très grande… (j’avais fait les deux nuits complètes à la diag’ !) Je descends donc prudemment en profitant de la lumière de mes copains…. Je me fais quand même pas mal doubler dans cette descente mais je commence à être habitué… On arrive enfin aux Chapieux. A ce ravito, je vais remplir mes flasques et reprend une barre énergétique pour la manger plus tard… Arrêt assez court car je sais que je vais pouvoir m’alimenter dans le long faux plat sur la route que je n’aurai évidemment pas le courage de courir !
Les Chapieux – Col de la Seigne : 2h19 / 10.6kms / 1070mD+, tps cumulé : 10h45 / distance cumulée 61.3kms, 3966mD+ cumulé, 948ème
Effectivement, je me mets à marcher sur le goudron et me fais doubler puis on attaque véritablement la montée du col… On peut voir les frontales jusqu’au col, vraiment un spectacle grandiose ! Je monte bien au début, puis commence à me sentir pas très bien…. La nausée, la tête qui tourne… Le vent très froid n’est vraiment pas agréable… d’un seul coup, tout s’écroule… J’ai envie de dormir… Je décide de m’arrêter sur un rocher 5 minutes pour fermer les yeux… Je n’arrive pas à dormir et décide de repartir avec encore un peu la tête qui tourne ! ça gamberge pas mal dans ma tête… Je me dis que ça va être impossible de finir ce truc si ça continue comme ça. Je me relève, fais encore quelques mètres puis me pose à nouveau sur un rocher pour fermer les yeux ! Je ne dors pas mais je pense que ça me fait un peu de bien. J’analyse un peu la situation, il va falloir arrêter les barres énergétiques… C’est vraiment une erreur de débutant. Ne jamais essayer un truc nouveau en course… Pourtant, je le sais depuis bien longtemps mais me suis fait avoir ! Je peste contre moi, contre mon manque de rigueur ! Putain, je suis un matheux quand même, j’ai pas le droit. Allez, je me remets debout et me force à marcher à faible allure. Je sais que dans ces moments là, le mieux est d’avancer même si on avance doucement ! On fera le point au Lac Combal… J’atteins enfin le col de la Seigne, ce qui signe notre entrée en Italie ! Je ne traîne pas car il fait un froid de canard. J’ai les mains gelées et j’ai hâte de descendre un peu pour me réchauffer.
Col de la Seigne – Lac Combal : 1h59 / 7.2kms / 283mD+, tps cumulé : 12h44 / distance cumulée 68.5kms, 4249mD+ cumulé, 1088ème
La descente se passe pas trop mal, j’arrive à trottiner et à me réchauffer… Pas l’impression de m’être fait doubler tant que ça, mais au vu du classement… En arrivant au lac Combal, je décide d’aller voir le médecin pour lui demander un anti vomitif (je me souviens de l’efficacité à la diag’ !) et décide de me poser sur un lit de camp pendant 15 minutes. Le médecin prend ma tension (15/10)… Je lui dis que je prends un traitement contre l’hyper-tension et que c’est pas si grave mais bon… Elle me dit que si j’arrive encore à manger un peu, elle ne me donnera rien ! Bon tant pis, j’aurai essayé. Je ne suis pas sûr de m’être endormi pendant ces 15 minutes mais je crois que ça m’a fait du bien ! Je tente en sortant de la tente de manger du salé (viande séchée) mais finalement je n’arriverai pas à finir ce que j’ai pris… Disons que ça va mieux (plus d’idées d’abandonner mais c’est pas le top non plus !!!). La pause au Lac Combal aura été de 33 minutes ! C’était pas prévu mais bon, on sait bien qu’en ultra, nos prévisions ne servent qu’à nous projeter dans la course et que dans les faits tout peut partir en vrille !
Lac Combal – Arête Mont Favre : 1h40 / 3.8kms / 480mD+, tps cumulé : 14h24 / distance cumulée 72.3kms, 4729mD+ cumulé, 1208ème
Bon, si on enlève les 33 minutes de pause, cela fait une montée en un peu plus d’une heure…ce qui est pas génial mais ça passe… La sortie du ravito, je la fais en marchant sur du plat. J’en profite pour lire mes messages et envoyer un message rassurant à mes suiveurs en disant que je suis reparti ! Cette montée, je la subis un peu quand même, je sens que je manque de jus. Je dois être bloqué à 500m/heure ce qui n’est pas très folichon ! On peut voir le sommet de l’arête d’assez loin et ça m’a un peu cassé le moral. J’arrive quand même à m’accrocher et finis par arriver au sommet !
Arête Mont Favre – Checrouit : 0h41 / 4.6kms / 19mD+, tps cumulé : 15h05 / distance cumulée 76.9kms, 4748mD+ cumulé, 1203ème
Pas trop de souvenir, ça passe vite, en balcon, avant d’attaquer la grande descente vers Courmayeur que je redoute déjà ! J’en profite pour appeler ma chérie. Je lui dis que ça va mieux et que je vais attaquer la descente sur Courmayeur !
Checrouit – Courmayeur (entrée) : 0h39 / 4.9kms / 6mD+, tps cumulé : 15h44 / distance cumulée 81.8kms, 4754mD+ cumulé, 1155ème
A rien n’y comprendre… moi qui redoutait déjà cette descente avant la course et vu mon état quelques heures auparavant, je m’attendais à vivre un calvaire… Et bien, c’est tout le contraire qui se passe. Je suis un Argentin et on dépasse à la pelle, je finis même par doubler mon compère et fais donc une superbe descente ! Le bonheur ! J’arrive à Courmayeur avec le sourire et je vois ma femme, ce qui me comble de bonheur !
Pause Courmayeur : 0h37, tps cumulé : 16h21, 1059ème
J’en profite ici pour manger des pâtes avec beaucoup de parmesan.. Je refais le plein des flasques, de la poche, je renoke, je change les batteries de ma frontale pour affronter la prochaine nuit et pour ne pas revivre la même galère ! Ma chérie est là pour m’aider… La voir me fait du bien. Je me change complètement en enfilant un short court avec tee-shirt manche courte. Je sais que la journée va être longue et assez chaude donc je veux être léger !
Je sais que la montée de Bertone derrière est assez rude et j’en garde un mauvais souvenir (du tour en off avec Val… Il faut dire que la pause à Courmayeur avec une pizza et deux bières n’avait pas dû aider !). Tout est donc paré pour repartir. Avec le recul je me dis que 37 minutes, c’est quand même assez efficace ! Un dernier bisou à ma chérie en lui donnant rdv à La Fouly en Suisse !
Courmayeur (sortie) – Bertone : 1h25 / 6.1kms / 807mD+, tps cumulé : 17h46 / distance cumulée 87.1kms, 5561mD+ cumulé, 1023ème
En sortant du ravito, on traverse la ville en marchant. Je discute avec un gars et on fera toute la montée ensemble sur un bon rythme et sans jamais nous arrêter ! Montée plutôt sympa, il fait une température à peu près clémente et on arrive un peu avant midi au refuge Bertone où je vais m’assoir 5 minutes pour me restaurer !
Bertone – Bonatti : 1h26 / 7.4kms / 300mD+, tps cumulé : 19h12 / distance cumulée 94.5kms, 5861mD+ cumulé, 994ème
Cette partie me paraît plus longue que lors de la reco, il y a 3 ans, mais je parviens quand même à relancer sur le plat. Tout va bien donc ! Au ravito de Bonatti, je me permets de prendre deux sodas orange (l’équivalent de l’orangina mais italien). Je trouve ça moins bon mais ça me fait vraiment du bien à ce moment là. Je ne peux m’empêcher de me souvenir de notre déconvenue dans ce refuge il y a trois ans avec Val, lorsque l’on nous avait refusé l’accès pour dormir alors que la nuit tombait… Sans rancune, puisque je paye les deux sodas 8 euros !!! Beaucoup de monde à ce ravito, c’est quand même le paradis des randonneurs ! Je repars donc après une bonne dizaine de minutes de repos.
Bonatti – Arnouvaz : 1h01 / 5.2kms / 136mD+, tps cumulé : 20h13 / distance cumulée 99.7kms, 5997mD+ cumulé, 991ème
Il me tarde de commencer le grand col Ferret, donc je trouve cette partie un peu longue mais il faut relativiser… Ce vallon est magnifique et il fait un temps superbe ! On attaque la descente qui n’est pas trop longue pour arriver au ravito. Je fais le plein d’eau et repars assez rapidement. Je veux en profiter tant que tout va bien !
Arnouvaz – Grand col Ferret : 1h20 / 4.4kms / 766mD+, tps cumulé : 21h33 / distance cumulée 104.1kms, 6763mD+ cumulé, 878ème
Cette montée, je vais la faire à un super rythme (enfin à mon goût). Je double pas mal et je fais la montée à mon rythme sans jamais faire une pause ! J’arrive au sommet avec un grand sourire quand j’entends Stéphane mon pote cardio qui est dans le staff médical de l’UTMB me dire : »Eh Franck, mais tu es déjà là ! On t’attendait dans 40 minutes… » Bon, ceci confirme que j’ai du faire une belle montée par rapport à mon rythme précédent ! Petite photo avec Stéphane, qui m’encourage (sympa !) et près à attaquer cette longue descente vers la Fouly. Celle-là aussi, je la redoute car je sais qu’elle est très longue et que c’est pas la partie la plus sympa du parcours. En fait, je sais déjà que le plus beau est derrière moi, mais bon j’ai un UTMB à finir donc il faut se remobiliser….
Grand col Ferret – La Fouly : 1h37 / 9.8kms / 82mD+, tps cumulé : 23h10 / distance cumulée 113.9kms, 6845mD+ cumulé, 844ème
J’attaque la descente en courant doucement en essayant d’être le plus souple possible. Ça passe pas si mal… La fin est plus plate notamment une partie sur la route où je me force à courir de temps en temps… En arrivant au ravito de la Fouly, je vois ma chérie qui m’attend. ça me remet du baume au coeur ! En arrivant, je peste en lui disant que c’est un trail pour coureurs alors que moi je suis un randonneur ! Ça reflète bien mon humeur du moment, je trouve… Ici, je refais le plein des flasques, je renoke et après une petite pause avec ma chérie sur un petit mur en pierre, je décide de repartir en lui donnant rdv à Champex !
La Fouly – Champex lac : 2h38 / 13.7kms / 532mD+, tps cumulé : 25h48 / distance cumulée 127.6kms, 7377mD+ cumulé, 781ème
La pause à la Fouly a bien duré au moins 15 minutes… En repartant, il y a des longues parties plates que je n’arrive pas à courir. Pas la foi… mais j’arrive à courir dans les descentes sans aucun souci… C’est déjà ça ! On arrive enfin au pied de la montée de Champex. Je vais faire une montée au train avec un petit groupe. On double de temps en temps et cette montée est finalement bien agréable. Le jour est en train de tomber quand on arrive au ravito de Champex. Je vois ma chérie au loin et je décide ici de faire une pause dodo car j’ai très envie de dormir. Je vais sous la tente et mets le réveil sur 15 minutes. Je vais m’endormir assez rapidement et c’est bien ma montre qui me réveille ! Je rejoins ma chérie. On se met en mode nuit : frontale, veste, nouveau tee-shirt manche courte, mais je décide de rester en short. Ici, je sais qu’il reste trois montées et dans ma tête, je sais que c’est plus ou moins gagné ! J’ai pas de blessure, je suis fatigué mais je vais bien… Gros bisous à ma chérie, et je lui donne rdv à Trient ! La pause à Champex aura duré 48 minutes !
Champex lac – La giète : 3h25 / 11.1kms / 795mD+, tps cumulé : 29h13 / distance cumulée 138.7kms, 8172mD+ cumulé, 748ème
Je marche le long du lac et entame la petite descente avant la montée en sous bois. Plus trop de souvenir dans cette montée, je pense que je fatigue et que je ne suis plus trop lucide ! Je ne m’arrête pratiquement pas à la giète car sous la tente, il fait froid et ce ravito ne me dit rien du tout…. Petite soupe rapide, quelques fruits et ça repart.
La giète – Trient : 0h54 / 5.1kms / 52mD+, tps cumulé : 30h09 / distance cumulée 143.8kms, 8214mD+ cumulé, 725ème
Je fais ici une bonne descente sans me souvenir très bien mais ça passe plutôt pas mal. La fin me paraît un peu longue mais je finis par retrouver ma chérie au ravito. Il est minuit et je sais qu’il ne reste plus que deux bosses… ça commence à sentir bon. Je vais rester ici 24 minutes, sans trop me souvenir pourquoi aussi longtemps… Je vais faire le plein d’eau, manger encore de la soupe. Je repars donc de ce ravito quand ma chérie me dit que je vais avoir une surprise à Vallorcine. Ça fait tout de suite tilte dans ma tête car je sais déjà que c’est Eric qui va faire la fin avec moi… Il m’en avait plus ou moins parlé mais vu l’heure, je n’y croyais plus du tout ! Je repars donc de ce ravito avec un grand sourire tout en pensant à la prochaine montée qui ne m’avait pas laissé un bon souvenir lors de la reco !
Trient – Les Tseppes : 1h46 / 3.7kms / 658mD+, tps cumulé : 31h55 / distance cumulée 147.5kms, 8872mD+ cumulé, 709ème
Quand je commence la montée, je sens que je n’ai pas plus de jus du tout. Je suis obligé de m’arrêter toutes les 10 minutes tellement je suis à la ramasse. Je finis lors d’un arrêt par me décider à prendre une de mes barres nougat même si je m’étais promis de ne plus prendre de sucré. Je dois dire que j’ai bien fait car 10 minutes plus tard, je retrouvais un semblant de forme… Enfin, tout est relatif, disons que je monte à une allure constante même si pas très vite ! Je me rends compte que je ne suis plus très lucide… j’avais l’impression qu’à Trient, il était deux heures du matin et en faisant mes calculs, je projetais mon arrivée à Cham… Je mélange tout, je regarde ma montre et vois 2h et quelques… je suis obligé de demander à quelqu’un pour qu’il me confirme qu’il est bien 2h… ça me rassure et je suis content d’atteindre le sommet !
Les Tseppes – Vallorcine (entrée) : 1h29 / 6.9kms / 165mD+, tps cumulé : 33h24 / distance cumulée 154.4kms, 9037mD+ cumulé, 667ème
On attaque la descente. Je me sens bien et je trottine tranquillement ! Au milieu de la descente, on voit deux gars monter et je reconnais la voix d’Eric ! Quel bonheur de le voir là. Je crois que ça me fait le plus grand bien. Déjà de partager ça avec mon poto et puis je sais que ça sent la fin tout ça. Reste plus qu’une montée et ça, ça booste le moral ! On descend donc tous les deux en mode tranquille et on atteint le ravito assez tranquillement et je retrouve ma chérie !
Pause Vallorcine : 0h17, tps cumulé : 33h42, 657ème
Ici, j’ai le sourire… je papote avec les bénévoles. Je sais que sauf catastrophe (blessure), c’est gagné ! Je mets un peu de vaseline dans l’entrejambe car je ne sais pas pourquoi mais ça commence à bruler ! Je me restaure, fais le plein et je suis prêt à attaquer la dernière partie. Bisous à ma chérie à qui je donne rdv à Cham pour passer la ligne ensemble. J’en ai rêvé!
Vallorcine (sortie) – La Flégère : 2h55 / 12.2kms / 978mD+, tps cumulé : 36h37 / distance cumulée 166.6kms, 10015mD+ cumulé, 636ème
On attaque la montée du col des montets tranquille en papotant avec Eric. Je me sens bien, je n’ai pas envie de dormir ! Tout va bien ! On atteint facilement le col puis on traverse la route pour attaquer la vraie montée vers la flégère. On suit un groupe avec une féminine qui avance bien. On double quelques personnes qui sont dans le dur. Ça fait du bien au moral. Puis, le groupe ne peux plus doubler et on reste derrière un groupe plus lent. On va finir la montée comme ça ! Je me dis que c’est pas plus mal pour se préserver un peu ! Puis on attaque une descente assez raide et bien technique ! Là je décide de doubler car certains sont à l’arrêt, ne sachant pas comment descendre. On prend vite de l’avance et on se retrouve seuls tous les deux ! Cela a bien duré une heure, je pense. J’ai fait la remarque à Eric, en lui disant que sur ce trail, je n’avais pratiquement jamais été seul ! Je suis bien et on rattrape un gars qui est en train de pester en disant que cette partie est trop longue ! D’un seul coup, cela me met un coup au moral et en attaquant la dernière partie de la montée vers la Flégère, je décide de doubler et de m’éloigner de ce gars, beaucoup trop négatif pour moi à ce moment là de ma course !!! On le passe donc et on atteint le ravito de la Flégère sous un beau soleil levant. Le spectacle est absolument magnifique. Quel bonheur d’être ici à cette heure là pour contempler ce spectacle !
La Flégère – Chamonix : 1h12 / 6.7kms / 0mD+, tps cumulé : 37h49 / distance cumulée 173.2kms, 10015mD+ cumulé, 630ème
Avant d’attaquer la dernière descente, je remets un peu de vaseline à l’entrejambe qui me semble en feu ! Je trottine la descente, double de suite un gars qui n’arrive plus à descendre puis un gars qui descend en marche arrière ! On se dit qu’on a de la chance de pouvoir encore courir même si je descends lentement ! Je me fais quand même doubler par deux trois gars qui envoient du gros dans la descente ! Impressionnant ! J’en redouble quand même quelques uns… On entend Cham un peu plus bas, on retrouve Gaspard qui est monté à notre rencontre… Toutes les parties plates, jusqu’à l’arrivée, je vais les courir ! Je veux en finir avec cet Ultra ! Les rues de Cham… je sens que l’émotion monte, je vois ma chérie qui m’attend dans un virage… Je verse une larme… Je lui fais un bisou, lui prends la main pour qu’on finisse ensemble main dans la main ! On passe cette ligne, je la prends dans mes bras, je pleure… On est très émus. C’est notre victoire ! Je sais que suivre quelqu’un est très pénible. Tu as vécu toi aussi ton ultra et partager ces moments ensemble est d’une intensité telle qu’elle est difficile à décrire et à retranscrire. Merci encore mon amour pour ça mais pas que ! Merci d’être tout simplement là, à mes côtés !
Eric et Gaspard nous rejoignent. Je suis un peu hagard ! La pression redescend… Je vais chercher ma polaire puis après un bon petit dej, il est temps d’aller se coucher ! Au réveil, je relis les messages… Très émouvant, particulièrement celui de ma soeur.
Tellement content d’avoir coché cette course. Je ne suis pas sûr d’y revenir un jour ! Je préfère quand même les trails plus montagneux, plus adaptés pour mon profil de randonneur ! Mais ça reste quand même quelque chose. Jamais couru avec autant de nationalités autour de moi, c’est vraiment impressionnant. Le décor, juste magnifique et l’ambiance au départ, pas loin de concurrencer le départ de la diag’, c’est pour dire.
15 jours après, cette course est encore bien dans ma tête ! Je suis déjà en train de réfléchir à la saison prochaine. Plusieurs pistes :
- Terre des dieux en corse (si elle a lieu en 2024) : ça a l’air d’être un sacré chantier… Le GR 20 tout simplement !
- Le Tor des Géants : Pas besoin de la présenter. Elle me fait rêver depuis longtemps et suivre Val cette année et le voir finir et souffrir m’a donné encore plus envie !
- La Swiss Peak : La cousine du Tor. A l’air pas mal non plus celle là.
J’ai tout l’automne pour réfléchir à ça. Je me dis qu’on a quand même de la chance de pratiquer ce sport !
Sportivement
Franck
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