Récit de la course : Ultra Trail du Mont-Blanc 2023, par Laurent92m

L'auteur : Laurent92m

La course : Ultra Trail du Mont-Blanc

Date : 1/9/2023

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

Affichage : 816 vues

Distance : 171km

Objectif : Terminer

2 commentaires

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2017 sous la neige, 2019 sous la pluie, 2023 fut sous les étoiles et une pleine lune magnifique

3iéme édition au départ de Chamonix…

Réservation de l’hôtel plus d’un an à l’avance, bien avant de connaitre les résultats du tirage afin de bénéficier d’un choix d’hôtel et d’un tarif compétitif d’une centaine d’euros. Ce sera la Folie Douce, dans le centre mais légèrement à l’écart. Les chambres donnant sur le village seront également au-dessus de la terrasse et de la musique certes pas très forte mais pas forcément ce que l’on souhaite pour cette dernière nuit... dans un lit….

Retrait du dossard le vendredi à 13H00 sans temps d’attente (ce qui ne fut pas le cas le jeudi visiblement) mais avec la remise d’un teeshirt Hoka en taille M au lieu de S et donc inutilisable et ce malgré les avertissements de l’organisation qui ne tolèrerait aucun changement de taille lors du retrait… visiblement les consignes n’ont pas été respectées par les bénévoles…   

L’idéal aurait été de pouvoir revenir à l’hôtel et de faire une sieste…  

Le départ étant à 18h00, je me présenterais à 16h30 juste à temps afin de pouvoir m’assoir sur les marches de la place du Triangle de l’Amitié pour un peu de confort et ainsi papoter avec un Croate dans sa 2ième édition (33heures !!).

Discours traditionnels des politiques, maires, organisateurs avec un très surprenant point météo avec un dangereux « ras » ! Certes les prévisions météo étaient très bonnes avec un fort indice de confiance, mais avec une course sur 48 heures, différents versants du Mont Blanc, etc…, des phénomènes très localisés peuvent subvenir toujours au mauvais moment et sur les coureurs les plus fragiles et la consigne aurait dû être qu’en montagne, on doit rester vigilant et être préparé à toutes les éventualités.  Je constaterais que certains coureurs se délesteront d’équipements de protections lors des zones de ravitos auprès des accompagnants, peut être influencé par ce « météo RAS ….  (En revanche, je ne sais pas comment ils auront passé le contrôle des sacs lors de la première nuit…)

Le 2nd point fut l’info sur le parcours légèrement modifié dans la semaine précédente, suite au désaccord avec le propriétaire du terrain avant la Flégère, mais « sans conséquence, y compris sur les km et le D ».  On verra plus tard combien cette info était malhonnête…

Départ en fanfare en ayant conscience d’une préparation minimaliste avec seulement la Grande Traversée du Queyras 100 km & 6600 D début juillet en 27 heures dont un bon tier avec de belles crampes aux mollets.

Course rapide et nerveuse jusqu’à St Gervais en 2h40 à 8km/h (position 843) et de légères crampes commencent à pointer en descente. Début d’une période de doute en ce début de soirée ou j’ai eu un peu de mal à faire le deuil de mon lit  + le fait de pouvoir retrouver une position allongée pas avant dimanche soir vers 23 heures soit 63 heures après mon réveil vendredi matin… Cette idée m’accompagnera jusqu’à ce que la pleine lune se lève vers 22h30, dévoilant ainsi un col du Bonhomme magnifique et un passage au col de la Seigne légèrement enneigé au clair de lune dans un ciel sans nuage rendant l’utilisation de la lampe presque superflue (à la montée 😉)

Ravito express au Lac Combal à 7h30 (position 1412) et retour du tee-shirt, qq pates à Maison Veille et entrée dans Courmayeur à 10h29 avec l’objectif d’y rester le moins longtemps possible (car beaucoup de monde, bruyant, zone propice à l’abandon…). Ce sera chose faire 24 minutes plus tard en regagnant au passage 200 places (1224). La montée sur Bertone sera longue, lente, raide, sous la chaleur et très ensoleillée, bref pas terrible même dans la section jusqu’à Arnouvaz que l’on considère à tort presque plate…

Ensuite , j’avais gardé en mémoire que la fin de la montée au Col Ferret était douce, c’est vrai juste avant le col sur les 500 derniers mètres, mais tout le reste est diaboliquement très raide…

Aucun vent au col ce qui est surprenant et bascule vers la Suisse,  enfin le 3ième pays...

Départ de La Fouly à 19h30 avec à nouveau cette envie d’abandonner, tout en cogitant aux raisons que je pourrais invoquer pour expliquer un retour précoce vers Chamonix, mais rien de très rationnel…

Comme toujours, Champex remporte la médaille d’or des ravitos avec différentes types de pates et tarte aux myrtilles 😉

Jusque-là, les sentiers peuvent être très raides mais restent faciles (sauf la petite boucle derrière les Pyramides Calcaires, mais rien de difficile).  Après La Fouly, le terrain commence à changer et les difficultés arrivent avec la montée de Bovine, Catogne mais également les descentes vers Trient, Vallorcine ou il est très difficile de maintenir le rythme avec une multitude de racines bien apparentes ou à 30 cm au-dessus du sol, devers, rochers, hautes marches … 

Après Vallorcine, l’itinéraire est donc « modifié mais sans conséquence… ».  En fait il ne s’agit plus de monter par la tête aux vents en balcon avec une vue splendide sur le Mont Blanc, mais dans un premier temps de monter à couvert vers le Béchar et ensuite de descendre par la brèche du Béchar avant de remonter sur La Flégère.   Cette modification est très caillouteuse, pleine de racines et la brèche étroite et très raide, est juste très dangereuse à la descente ou il faut mettre les mains (cheminée en désescalade) …. Chute interdite ! Une équipe médicale de 2 personne est positionnée 100 mètres plus bas dans une section moins pentue. Ils me confirmeront, résignés, qu’ils seront impuissants en cas de chutes… Je partagerai ce point de vue au dernier ravito de la Flégère et le bénévole me confirmera l’avis unanime des coureurs précédents.  (Dans le TGV du retour, je voyagerais à côté de l’accompagnant d’un ex-triathlète semi pro (top 130 sur l’UTMB) qui me confirmera le même avis très largement répandu chez les coureurs élites sur la dangerosité de ce passage qui plus est en fin de course.  Heureusement, il ne pleuvait pas !!

Au passage de la Flégère, le plaisir s’installe avec la certitude de passer la ligne.  Les cloches de Chamonix sonnent midi, je serai à l’heure pour reprendre le train de 15h00.  Je discuterai encore qq minutes dans la descente avec un coureur d’un âge certain et il me confirmera premier et unique M7 à l’arrivée…

Lundi en télétravail avec les jambes raides, mardi 20 km de vélotaf et mercredi zéro courbature...  

Bilan de ce long we : terrain souple car légèrement humidifié par les pluies des jours précédents et donc sans poussière, y compris la nuit dans le halo de la lampe pour les porteurs de lunettes…, température ni trop chaude, ni trop froide selon moi,  vent fort uniquement sur très peu de sections, fantastique pleine lune évitant la sensation de désorientation dans la nuit noire…

D’un point de vue personnel, pas la moindre ampoule, aucune crampe, pas de chute ou glissage, pas envie de dormir,  mais juste la nécessité de trouver des wc 😱 toutes les 3 heures après Champex…  Une première pour moi…  C’est vrai qu’aux ravitos, chacun plonge ses mains dans le bac à pastèque, orange et banane ou saucissons qui sont coupés à même la table…. Et une heure de moins qu’en 2019 en 42h58.

Le gros plus serait :

un ravito personnalisé permettrait d’apporter du confort, vestimentaire en premier (tee-shirt et autres affaires seraient très bien acceptés par une famille de dahu à la fin de la course…) et surtout alimentaire, car seul, il faut essayer de ne pas tomber dans une forme d’errance à chaque ravito ou rien ne fait très envie (sauf la tarte à la myrtille…),  de perte de temps et de station debout non reposante…   Mais attention, après avoir échangé dans le TGV du retour sur ce sujet, le boulot d’accompagnant n’est pas une tache facile. Il faut bien connaitre le coureur, avoir une connaissance de la course, des coups de moins bien pour être un vrai support, donner des infos sur l’étape suivante, anticipé et être ponctuel aux multiples points de rdv…

Prochain Rendez-vous pris pour 2028 en M6…

2 commentaires

Commentaire de Olivier THERONDEL posté le 07-09-2023 à 22:20:24

La légèreté du récit pourrait presque laisser penser qu'il s'agissait d'un simple promenade de santé!...

Commentaire de samontetro posté le 10-09-2023 à 16:51:09

Jolie course bien menée. Courir avec une assistance ce ne serait pas la même course, et personnellement je ne l'ai jamais fait. Mais c'est sûr que sans assistance on cogite un peu au départ sur ce que l'on va emmener (surtout si la météo est mauvaise) et qu'il faut être organisé sur les ravitaillements de la course.

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