L'auteur : PaL94
La course : Ultra Trail du Mont Blanc
Date : 24/8/2007
Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)
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Distance : 163km
Objectif : Pas d'objectif
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Bon Ben me revoilà Triangle de l’Amitié le bien nommé comme promis à Christian l’an dernier.
Sauf qu’une fois encore j’apprendrai qu’un course n’est jamais gagnée d’avance et surtout pas celle là. Ce n’est pourtant pas comme cela que je pensais prendre le départ.
Bien sur depuis l’inscription l’entrainement avait repris ses droits et c’était avec confiance que j’avais concocté notre plan d’entrainement agrémenté de jalons (Auffargis, Ardechois et Mercantour, ascension du Pic de l’Etendard et randonnée en Val Anniviers). Et même si quelques loupés m’ont un peu inquiété, la progression était là et contribuait à me construire un moral de vainqueur et une sérénité pour la course. L’idée étant que Christian soit au mieux de ses possibilités afin d’aller au bout et pour ce qui me concerne que je n’ai pas à me préoccuper de moi pendant que je l’accompagnerai.
Et crac a fait la cheville dans le trou caché dans l’herbe et Merde a fait le traileur qui a vu en un éclair s’éloigner toute les bénéfices de cette préparation (et c’était le dernier jour e randonnée, une semaine avant la course !!!). 3 heures dans la montagne à marcher dans la douleur pour retrouver Lolo et repartir par la benne. Le soir la cheville a doublé de volume et la poche de glace de l’hôtelier m’aidera à passer une nuit a peu prés correcte aidée par l’anti-inflammatoire de ma trousse de survie. Mais décidemment je les collectionne !
Une fois encore la visite chez mon sauveur de l’an dernier, le Dr Poccard-Chapuis, est un passage obligé pour déterminer si oui ou non je prendrai le départ. Je peste intérieurement car pour une fois il est prévu grand beau ce qui me changerait des 2 dernières années. Le pied est noir et plein d’hématomes mais a quand même dégonflé depuis 3j et si je fais attention j’arrive à marcher à peu près correctement mais j’ai des douleurs dès que j’essaye de trottiner. Apres vérification par radio qu’il n’y a pas d’arrachement osseux, le sympathique toubib qui se demande qu’est ce qui pourrait encore m’arriver l’an prochain vu la progression des bobos (je le rassure on ne peux plus participer 2 années de suite) me fait une dose massive (le max) de méso en prévenant de laisser reposer pendant les deux jours qu’ils me restent à ruminer avant la course.
Autant dire que sur cette place le moral n’est pas au beau fixe et qu’encore une fois je suis en proie aux doutes. J’ai prévenu Christian : quand je lui dirais, il faut qu’il s’accroche à Béa car pour moi cela signe que c’est plié et donc à eux de finir sans m’attendre. Je me fixe pour ma part d’essayer d’atteindre le col du Bonhomme et ensuite voir pour Les Chapieux, connaissant trop la descente que je redoute. Pourtant cette course ne devait être pour moi qu’une répétition en moins dure de celle de 2006 afin que je n’ai pas à me préoccuper de mes sensations et que je puisse coacher Christian vers le finish. J’ai tout fait pour le pousser à améliorer son entrainement et même si son expérience de l’an dernier lui a fait mesurer le travail à faire, comme il a stoppé à la Fouly il ne peut s’imaginer ce qui reste. Je l’ai donc booster toute l’année en lui faisant peur avec mes récits de Bovines et des Tseppes, d’enfer et de gadoue (et j’en ai rajouté) en lui expliquant qu’il faut arriver frais et avec de l’avance à Champex pour avoir une chance de finir. Du coup il est passé de 2 entrainements à 3 par semaine (on rêve !). Le troisième que nous faisons ensemble à Verrières et que je mène à un rythme soutenu tout en lui gueulant dessus des qu’il se met à marcher dans les montées. Je suis inquiet le connaissant il est très endurant et increvable mais j’ai peur qu’il manque de vitesse au bout d’un moment et qu’il se fasse rattraper par les barrières horaires (Cacha l’a pourtant prévenu cette année, il n’a pas droit de ne pas arriver au bout !). J’espère que tout cela lui servira mais il est arrivé déjà trop tard en altitude malgré mes injonctions répétées. Bon ben on verra je vais l’emmener jusqu’où je peux et ça sera à lui de jouer (Je sais que Bea pourra prendre le relais car hyper-entrainée et ils ont déjà fait route ensemble).
Comme nous sommes derrière le peloton nous ne saisissons que des bribes du discours car l’hélicoptère du reportage cette année encore est trop présent et gâche un peu ces moments de communion traileuse.
Vangelis et top départ, les fauves sont lâchés passage sous la banderole, à droite en marchant gros bisous à Lolo et 300m plus loin on peut commencer à courir. Béa et Christian sont partis moi je clopine tout à l’écoute de ma cheville sans toutefois m’inquiéter : il faut que ca chauffe mais ce n’est pas complètement indolore méfiance ! Et puis ca part toujours trop vite. Bon je me cale un rythme comme je peux. Ma chevillière droite ne me gêne pas trop et tient bien ma cheville mais dans le petit chemin vers les Houches je me rend compte qu’il va falloir la surveiller comme le lait sur le feu car une chevillière avec strap n’empêche pas de se refaire une entorse (dixit le toubib). Ou alors il aurait fallu l’immobiliser mais pour courir c’est plus délicat.
Les Houches ca roule ! Sus à Voza ! on va rentrer dans le vif du sujet. Christian fidèle à ses habitudes mitraille à tout va et galope pour refaire son retard, je le reprends un peu : vaut mieux qu’il attende Bovines pour jouer à ce jeu sinon il va se griller. Au detour d’un virage j’ai le plaisir d’être apostrophé par Corinne B qui a attendu après le passage de son mari, que nous passions. Hyper sympa d’avoir un visage connu dans les supporters. Arrêt pour lui faire un gros bisou et nous reprenons notre ascencion.
Bon première formalité, La Charme est atteinte sans trop soucis. Je crains la descente que Marc m’a décrite comme raide et technique suivie de goudron sur 9 lacets ; potentiel évident de cramage prématuré de cuissots à ce stade. Je laisse donc partir Christian avec Bea qu’on a rattrapée et je fais mon bout de route précautionneusement. Les débuts sont durs et le bâtons utiles pour rattraper les gamelles mais ca passe quand même. Je vais peut être pouvoir aller au bout d’autant que la suite de la descente sur route me va bien et je rattrape Béa et Christian pour finir ensemble l’entrée dans St Gervais où nous attendent nos groupies Lolo, Martine et Muriel. Séance photos et Bea nous quitte pour prendre de l’avance dans les montées. Une soupe salée (un peu trop) remplissage re-photos et on repart direction les Contamines.
Séquence yoyo, cailloux et racines et on rattrape notre Béa avant le ravito des Contamines. Même scenario elle optimise à mort et repart avant nous pourtant on ne traine pas. Je suis confiant mais comme j’ai déjà des petits signes de fatigue (les médocs ?) et que des doutes sur les barrières à cause de l’ajout de St Gervais je booste un peu Christian qui rechigne mais je lui argumente que l’objectif pour nous est d’arriver avec avance aux Chapieux et à Courmayeur. Néanmoins je suis confiant mon tableau de marche est respecté alors qu’il était un peu ambitieux mais il a le Bonhomme !
Et on repart direction la Balme. Cette section est roulante et on y va d’un bon rythme. Ma cheville est chaude maintenant et grâce à la méso ne me titille que très peu en montée nous avons même de l’avance au ravito où Béa, fidele à sa stratégie vient dire qu’elle repart pour ne pas se griller dans les montées. Ascension du Bonhomme, préliminaire indispensable à la suite. Allons y gaiement, ce coup ci je hèle régulièrement Christian afin qu’on ne se perde pas. Et ça le fait. Nous abordons le tumulus et le col ensuite ensemble, direction le refuge de la Croix avant de descendre. Ca a bien tiré sur les cuisses et les chevilles mais tout tient. Le refuge est atteint, je me relâche. Grave erreur : je me gamelle dans la nuit sur les graviers et la cheville dans le mauvais sens. Le cri de douleur que j’ai poussé a fait surgir deux bénévoles qui sont déjà sur moi pour me relever. Putain que j’ai mal ! Les larmes tirées des yeux j’aperçois Christian devant moi interrogatif. Je lui lance de s’en aller : ce que je craignais est arrivé, c’est fini pour moi. Je le laisse partir soutenu par les bénévoles qui veulent absolument me porter jusqu’au médecin. J’ai la rage et en clopinant je me rend compte que je peux encore marcher. Tant pis pour le médecin je vais aux Chapieux. Les bénévoles ne sont pas trop d’accord (ils font bien leur boulot) mais continuant à me trainer, j’arrive à les convaincre de pouvoir descendre jusqu’en bas. Je pense que c’est plus la rogne que j’ai après moi qui les a convaincus de me laisser continuer en se disant que de toute façon en bas…..
A partir de ce moment je sais ce qu’il m’attend : la descente tant redoutée et qui pour le coup va être encore plus dure. J’y vais comme un petit vieux précautionneux, j’ai mal et me traite de tous les noms possibles. Je sens que cette année malgré le beau temps, je vais en baver et le spectre de l’abandon est de plus en plus présent . Toujours autant d’humidité dans la portion avant la descente et les bâtons sont mes béquilles. C’est dans la concentration de chaque appui vigilant à ne pas glisser que je me rends compte que la douleur décroit lentement : la méso du toubib va-t-elle encore me sauver la mise ? Si j’y arrive je me promets de lui payer le champagne !
Je le saurai au prochain numéro car la descente commence et c’est la patinoire, je fais un peu le bouchon, désolé les gars mais il faut que je négocie. Plusieurs gamelles quand même ! Et si le collant, l’amour propre et le reste de l’anatomie ont morflé j’ai réussi à protéger à chaque fois ma cheville qui reste néanmoins douloureuse et me lance à chaque secousse. Je suis obligé de progresser avec le pied droit à 60 degrés pour éviter de me le retourner à l’intérieur. Ce n’est pas académique mais pour l’instant efficace. Je prends mon mal en patience car j’attends comme une délivrance le chemin en lacet où j’espère refaire mon retard. Mauvaise surprise : c’est tracé pleine face et ca coupe tous les lacets. C’est le jeu du culbuto ! ca tombe de tous les cotés. A notre niveau (il est près de 4h30) la trace a été beurrée par les hordes qui nous devancent et autant essayer de courir dans de la graisse. Je descends comme je peux donc sous l’air de Angie et de Honky-tonk wowan des Stones sans toutefois me gameller sur cette portion mais au grand déficit de ma vitesse de progression.
Les Chapieux enfin et de l’Arvie pour le plaisir. Je fais ma poche sans trop savoir ce que je vais faire et j’entends crier mon prénom. Je réponds machinalement, encore une fois : c’est Christian, il repart : il a essayé sans conviction pour vérifier comme moi l’an dernier et finalement surpris que je réponde. Il m’a mis 15 à 20 mn dans la descente et après encore 20 mn de pause pensait ne plus me revoir. Du coup je suis obligé de me magner car il veut qu’on reparte ensemble. Je ne sais pas si je me suis arrêté 5 mn au Chapieux.
Fort heureusement je sais l’ascension vers la Seigne beaucoup plus douce pour ma cheville et donc nous repartons ensemble. Je consulte mes temps et m’aperçois qu’avec cet arrêt express, je n’ai pas trop perdu dans cet épisode. J’ai eu chaud et la douleur continue à baisser on va voir ce que ca donne en se réchauffant dans la montée mais je sais que je n’ai plus droit à l’erreur en descente plus de relâchement et le pied à 60 degrés minimum.
On marche d’un très bon rythme tant et si bien que nous rattrapons Béa qui a une petite baisse de régime. Plus ca va et mieux ca va pour moi et je maintient un rythme soutenu car toujours pas convaincu de pouvoir avoir tant de temps que cela à Courmayeur. J’encourage Christian et Béa qui prenne du retard comme je me rends compte que mes piles ont vraiment faibli je leur indique que je prends de l’avance pour les changer à Elisabetta et puis la descente je crains un peu. La Seigne avec le Soleil et un paysage magnifique encore plus beau qu’en 2006. Je ne vois pas Béa et Christian , j’ai peut être un peu trop forcé l’allure. Descente maintenant calmement et prudemment. C’est mieux que le Bonhomme et en plus il fait jour. Mais bon faut pas se relâcher car la cheville se rappelle régulièrement à mon bon souvenir.
Voilà le ravito : Poche à eau d’abord (un minimum car il y a pénurie), eau gazeuse ensuite (un bonheur !) une soupe du saucisson et ensuite des piles pour ma lampe en prevision de la prochaine nuit. Ca y est Christian et Béa débarquent. Re-saucisson, soupe, coca, Arvie je mélange tout, trop content de pouvoir avaler quelque chose. Allez allez va falloir repartir. Bea s’élance et je booste le Christian qui aimerait bien prendre son temps je le sens mais cette année il faut qu’il finisse donc marche ! Un répit pour lui car j’aperçois les toilettes de sortie de ravito et j’en profite pour faire une halte technique et également pour mes échauffements (déjà !) mal placés. Christian part devant prendre de l’avance à son rythme sans que je le pousse.
Ce n’est pas tout ça mais il faut que j’y aille : j’ai perdu encore au moins 10 mn et j’ai peur qu’elles me manquent à Courmayeur. Lolo m’appelle pour prendre des nouvelles me dire qu’avec Martine et Muriel elle part pour nous y voir. Elle m’annonce Pam et Marc à 30mn devant. Je repars en lui racontant mes malheurs en me dirigeant vers le lac Combal tranquillement pas envie de trottiner la dedans : il sera bien temps tout à l’heure. Et puis il y a l’arête Mont Favre : ce n’est pas à négliger.
Allons y à l’assaut de l’Arête, ca grimpe toujours autant. Ouh la-la , petit à petit dans la pente je reviens sur Christian, il m’a l’air de peiner et cela m’inquiète : va-t-il pouvoir tenir jusqu’à Cham’ ? Je sais qu’il en est capable sans problème mais le souci, c’est le temps et les barrières horaires. Je le double et il me suit. Je l’exhorte régulièrement et du coup j’oublie ma cheville et c’est tant mieux. Je lui explique depuis les Houches qu’il faut qu’on reparte de Courmayeur avec au moins une heure d’avance sur la barrière pour négocier tranquillement Bertone et la suite. Il en est conscient et maintient l’allure mais je le distance en montée trop facilement à mon goût. Enfin le pointage, une petite pose patator, et photos car il fait super beau et ce serait dommage de ne pas garder un souvenir.
On bascule de l’autre côté et c’est reparti en bon rythme. Je fais gaffe mais j’arrive un peu à trottiner. Bon signe ! Je vais pouvoir courir un peu après le col. Chécrouit et le refuge, le ravito, le pointage qui encore une fois ne marche pas. Ce n’est pas grave je marque mes temps. En revanche il y a de la viande mi séchée hyper bonne que je m’enfile avec plaisir après une soupe copieuse. Les niveaux fais nous repartons vers la vallée va falloir booster. On n’a pas revu Béa : elle a du bien speeder dans la descente.
Lolo m’appelle pour m’indiquer où elle nous attend. Nous alternons course et marche dans la chaleur qui monte. Je me concentre sur mes appuis tout en pestant, je ne peux pas me relâcher en descente et ca me fatigue. Encore heureux que j’ai des bâtons je ne sais pas comment je pourrais faire. Bon benaprès la piste, le petit chemin est toujours là. Ca n’a pas changé et ça va bien encore nous chauffer les cuisses. Ca y est j’entends les applaudissements et nous débouchons devant le photographe et nos groupies qui encore une fois nous mitraillent et nous informent de l’avance de 30mn de Pam et de Marc. Je n’essaye pas de me caler sur eux car il y a longtemps que je sais que ce n’est plus à l’ordre du jour : l’important c’est que Christian et Béa aillent au bout (et tant mieux si je peux les accompagner).
Bon, traversée de Dolonne en trottinant et arrivée à la base vie. Surprise : c’est la queue : les Italiens ont voulu imiter la technique des Suisses de Champex pour la distribution des sacs et ce n’est pas au point. L’an dernier ils étaient beaucoup plus efficaces. Je ronge mon frein en attendant, enfin nous récupérons nos sacs et nous dirigeons vers le pointage. Entrée dans la base vie un peu en bazard. Est-ce ma rogne après moi mais tout me semble un peu désorganisé. Nous trouvons une place dans les vestiaires et malgré qu’on nous a dit que ce n’était pas permis sans avis médical (bizarre) Christian va prendre une douche et je fais une toilette rapide. Je suis tellement énervé que je ne trouve plus mes affaires dans mon sac (refait 3 fois) et je crois qu’on m’a volé mon tube de vaseline. Un traileur à côté m’invite à me calmer tellement je dois être gavant et je réalise que je suis en train de partir en vrille. Bon je souffle, on se calme. Tout en boostant Christian, je me rhabille et me dirige vers le buffet avec mon sac dont je ne sais quoi faire : en 2006 on pouvait le rendre avant d’aller manger mais cette année je me sens perdu dans la base. Je n’ai pas envie de rester et c’est rapidement que je fais les niveaux et avalent quelques trucs. Allez ce n’est pas tout faut repartir. 12h15 on est dans les temps mais c’est la mauvaise heure il fait une chaleur à crever (j’ai bien fait de changer ma poche à eau, 2 litres ne seront pas de trop). Montée dans la ville au milieu de la circulation, passage à l’Eglise sortie de Mariage et direction Bertone. Casquette dans les fontaines pour rafraichir la tête, il fait chaud, la montée s’annonce dure.
Effectivement la chaleur n’aide pas et nous adoptons un rythme régulier sans trop forcer. Nous commençons à rattraper quelques traileuses et traileurs qui commencent à mesurer ce qu’est l’UTMB. Longues procession dans cette montée qui finit par le ravito. Je confirme à Christian c’est bien ce que lui avait montré depuis le col Checrouit qu’on aperçoit au loin. Le temps est magnifique et la vue splendide. A peine nous arrivons que Béa repart, je suis confiant pour elle, elle tient le choc, elle est en meilleure forme que l’an dernier . Elle a mesuré la course et ne fait jamais deux fois les mêmes erreurs : elle ira au bout mais en prévision elle prends de l’avance pour négociera tranquille les montées. Quelle niaque elle a !
En parlant de niaque, Christian on part !
Direction Bonatti. On y va tranquille, on trottine de temps en temps et j’observe le ciel : un concurrent m’a dit qu’il pourrait pleuvoir un petit peu en fin d’AM. Je n’y crois pas trop car c’est super dégagé enfin cette année je peux admirer le paysage. Rien de plus à dire sur cette portion si ce n’est qu’elle me semble plus longue que l’an dernier (c’est pourtant le même parcours). Bonatti le ravito encore un fois on ne traine pas et on repars vers Arnuva toujours aiguillonnés par notre course après le temps. Christian s’enquière de plus en plus souvent de savoir si nous sommes dans les temps et je le rassure mon tableau de marche est là pour l’attester mais il ne faut pas se relâcher.
Au loin j’aperçois la tente du contrôle au sommet du col Ferret et la désigne à Christian, pour une fois on aura beau temps en haut.
Descente sur Arnuva et tricotage de bâtons tel un skieur afin de protéger ma cheville.Arrivée au ravito Lolo, Martine Muriel et le chien sont là pour nous accueillir mais ne peuvent nous accompagner dans l’enceinte.Je me prépare un coup de fouet (Vit C et Caféine) ar j’ai de plus en plus des signes de fatigue : peut être l’effet de la méso ou de l’attention constante portée à ma cheville. Christian n’en veut pas il carbure au patator rouge (avec caféine) et ne ressent pas de fatigue pourtant je sais que ça viendra.
On repart gros bisous à Lolo qui m’annonce toujours les temps de Marc et Pam une demi-heure devant et m’explique que nous avons l’air moins marqués que l’an dernier. Certes, mais je n’avais pas ma cheville en bandoulière !
Apres traversée de la rivière Lolo me laisse grimper vers Elena, ascension toujours aussi raide mais faut y aller je mène le train toujours un peu devant pour aspirer Christian et c’est ainsi que je me fais apostropher : ‘’Alors monsieur L.. comment va cette cheville ? ». Je lève les yeux mon toubib ! Décidemment il suit vraiment bien ses patients ; je le recommande. Je lui explique la situation pendant qu’il fait un bout de chemin avec moi. Il me confirme que la seule stratégie est celle que j’ai adoptée le pied droit à angle ouvert pour obliger le pliage dans le bon sens. Pour l’instant je n’ai pas eu recours au diantalvic prescrit et je repousse le moment. Il me rassure en me disant que cela peut tenir jusqu’à Cham’. Il ne va pas le voler son champagne !
Apres l’avoir quitté non sans force remerciements pour sa gentillesse et son professionnalisme, je reprend le fil de la course et m’inquiète de Christian : il est toujours là mais me semble peiner dans la montée. Est-ce que le rythme que je lui impose n’est pas trop poussé ? Va-t-il tenir ? Il est increvable je le sais mais… De toute façon pas le choix aux vues de mes tableaux il ne faut pas ralentir, Champex sera notre juge de paix.
Progression soutenu vers le col et je double le mari Anglais avec son VTT dans la montée. Je me félicite qu’il ne pleuve pas d’abord pour la vue ensuite pour la chaleur et pour finir pour les appuis.
Arrivée au Col et j’aperçois une traileuse entrant dans la tente (Bèa mais je le saurais après coup). Pointage et pose technique avant de repartir. Ca va on a pas trop perdu de temps. Et puis la maintenant grande descente avec bon sentier et pas de gadoue ça devrait le faire.
Sur le chemin de descente Bèa nous rattrape elle peut courir plus facilement et nous explique qu’elle a fait une halte pour ses pieds. Le Vététiste anglais nous double comme un bolide pour rejoindre sa femme. Nous trottinons tranquille jusqu’à la Peulaz où nous ne ferons qu’un court arrêt.
Objectif la Fouly où on refera les niveaux. Attention au chemin après le refuge il n’est pas gras mais j’ai en mémoire les gamelles de 2006 et je crains pour ma cheville. A coup de bâton et de précaution nous débouchons enfin sur le route et je sens que cette année j’aime encore plus le goudron (j’ai des excuses !).
Béa nous lâche en prévision des ascensions suivantes et puis elle descend bien. Pour nous ça sera un rythme soutenu mais pas trop forcé. Apres Ferret je sais qu’il y aura du caillou et des racines. Nous devisons un temps avec une petite jeune qui voulait abandonner et est repartie suite aux encouragements de ses copines. Elle s’inquiète maintenant des barrières et de savoir s’il elle arrivera au bout. Je la rassure comme je peux elle lui indiquant qu’il n’y a pas de problème. Nous la perdrons de vue au ravito et finalement je ne sais pas si elle y est arrivée.
La Fouly tout le monde descend. Je pars à l’intérieur chercher de la crème pour mes échauffements mais manque de chance il n’y a plus de gros pot comme l’an dernier et je me rabats sur un fond de tube que le toubib me trouve.Un second coup de fouet et quelques saucissons, je commence à arriver à saturation gastrique. Christian a fini de remplir son plastiplus et je lui fais la réflexion que ce n’est vraiment pas pratique cette fermeture par le bas.
Bon on a plus rien à faire ici, on repart sans avoir revue Bèa que j’imagine loin. Pour Christian c’est le début de l’aventure il découvre maintenant le parcours. Je lui raconte ce qui nous attend tout en le rassurant sur nos temps. Ballonné par le gaz de coca, d’arvie et de coup de fouet, je vomis sur le chemin plusieurs fois tout en continuant ; Ca me brasse et ca en m’inquiète. Si je commence comme ça je ne vais pas aller loin. Bon après plusieurs vomissements ca s’estompe. J’ai enregistré, va falloir y aller prudent dans les ravitos maintenant. Nous progressons comme cela dans le chemin dans les cailloux et les racines pour finir et atteindre la crête Saleina. Nous sommes beaucoup moins nombreux qu’en 2006 mais il ne pleut pas. Enfin Praz de Fort sans ravito et descente vers Issert (bonjour aux nains de jardin) avant la remontée vers Champex d’où j’explique à Christian qu’il faudra repartir avec deux heures d’avance pour négocier Bovines et les Tseppes.
En attendant nous attaquons la montée qui comme toujours débute sèchement. A partir de ce moment là nous progresserons sans discuter. Toutes les 6mn bipées par ma montre je crierai à Christian, ‘’Boire’’ et ce sera tout jusqu’à Champex. Je commence à vraiment accuser le coup de ce début de deuxième nuit. Je sers les dents et continue à progresser le plus régulièrement possible. Dieu que c’est long et toujours faire attention à cette foutue cheville. Et puis je découvre que ce n’est pas le même parcours qu’en 2006 ou alors je délire il me semble beaucoup plus long. Inquiétant, si ce n’est pas le cas ça n’augure rien de bon pour la suite. Apres bien des enjambées nous atteignons la route et j’explique à Christian ce qu’il nous reste.
Le ravito minuit et quart, nous arrivons sous les bravos des supporters encore là. Passage pour les sacs beaucoup plus efficace qu’à Courmayeur et entrée sous la tente tropicale où nous tombons sur Bèa qui s’est arrêtée un quart d’heure et repart. Christian cherche des vestiaires mais je lui indique les bancs comme seule possibilité à ma connaissance. Il commence à râler lui aussi, signe de fatigue. Je speede pour me tartiner les pieds mettre mes protections et pour changer mes chaussettes et mes chaussures. Je finirai avec mes randos beaucoup plus épaisses de la semelle afin de retarder l’effet pied blanc. Vu mon état gastrique je ne prend que 2 patators en réserve. Il m’en reste et je sens que je ne consommerai pas tout. Un paracétamol pour la cheville toujours présente et j’ai déjà envie de repartir je sais que Bovines sera un calvaire pour mon pied. Je pousse un peu Christian, je sais que le redémarrage sera dur à la sortie de la tente. Il se laisse guider tout en ronchonnant, je vois bien qu’il irait plus lentement mais engluer dans ma stratégie je ne veux pas que nous lâchions quoi que ce soit. C’était débile quand j’y pense après coup mais dans le feu de l’action c’était pour moi la seule voie pour y arriver. J’avais l’impression que le temps nous fuyait et que nous courrions après sans espoir de le rattraper.
Sortie de la tente et contraste thermique toujours aussi brutal. Au bout de 200 mètres arrêt technique et nous repartons vers le lac. Décidemment bien qu’il ne pleuve pas, je grelotte et re-arrêt pour enfiler sous le gore tex la polaire que je promène depuis Cham’. En plus je suis en short et manches courtes tellement j’ai voulu optimiser mon arrêt (on aura néanmoins fait une halte de 30 mn). Allez on y va je reprends mes explications pour Christian qui s’interroge sur la suite. Descente d’abord tranquille et ensuite les caillous de Bovines. Allez on est veinard il ne pleut pas ! Ca se passe comme j’ai dit et les cailloux font leur apparition sur une partie plus ou moins plate. J’avais oublié ça, bizarre comment fonctionne la mémoire. Christian me demande si c’est Bovines je lui dis que non c’est juste une mise en bouche. Et de fait après bien des préliminaires nous attaquons le gros morceau. Je n’entends pas Christian mais je pense qu’il est en train de comprendre ce qui nous attend.
Comme pour la montée sur Champex nous progressons tranquillement pour ne pas nous griller mais soutenu pour ne pas perdre de temps. Toutefois les rochers ne sont pas ce qui serait prescrit de mieux pour ma cheville et malgré la fatigue de la deuxième nuit qui me pèse je ne peux m’accorder une minute d’inattention. Nous progressons comme cela un temps interminable. Je traine maintenant derrière moi tout un train de traileurs et régulièrement j’appelle Christian pour qu’il reste au contact et qu’on ne se perde pas. Maintenant ca serait trop bête. Rares sont ceux qui nous doublent chacun étant conscient qu’il en reste encore pas mal. La progression est laborieuse et j’espère toujours voir au détour d’un tournant la tente du petit ravito.Hélas c’est long, très long et quand je reconnais l’endroit, la tente n’y ait pas ce n’est pas grave, il faut continuer mais je sais que pour les rochers c’est terminé. J’explique tout cela à Christian qui essaye d’imaginer ce que peux donner Bovines sous la flotte. Cherche pas c’est l’enfer !
Bon on y va, faut pas mollir. Quelques traileurs continuent à se laisser guider et je continue à faire la loco poussive mais régulière vers la suite du programme. Ca change quand même tout quand il ne pleut pas car cette portion est maintenant plus roulante. Malheureusement je ne peux pas trop en profiter vues les monotraces profondes. Enfin le ravito ce n’est pas trop tôt. Fidèles à notre stratégie nous ne nous attardons pas. Une soupe chaude, les niveaux, un petit pissou et on repart.
Toujours inquiet du temps qui passe et comme dans un rêve cotonneux je progresse montrant la route. Les lumières de Martigny et là encore je trouve cela long pour atteindre le col de la Forclaz, terriblement long, vivement le jour ça devrait aller mieux. Christian derrière suit sans se plaindre. Je ne sais pas trop ce qu’il ressent et je m’aperçois que je ne m’en suis pas trop préoccupé, obnubilé que j’étais de l’emmener au bout. J’avais des doutes sur son entrainement pour la vitesse et les barrières horaires et je lui serinais depuis pas mal de temps qu’une fois Vallorcine atteint c’était gagné. En attendant je ne relâchais pas la pression. Et il suivait : je me demande s’il ne m’a pas maudit dans ces moments là. Désolé gars ! Je n’avais pas toute ma tête.
Descente sur Trient long aussi et je ne peux pas trop trottiner la dedans. Je sens que la cheville a enflé et me lance mais ça tient. Faut quand même faire attention et ne pas se la fusiller bêtement.
Arrivée à Trient enfin le jour commence à poindre. J’ai conscience de m’être un peu trainé dans cette descente (Béa va nous coller 12 mn dans la vue) mais j’ai un gros coup de bourre. Plus pour moi que pour lui j’exhorte Christian à ne pas trainer au ravito. Il rechigne un peu et prend son temps. Mécaniquement je lui répète que tant que Vallorcine n’est pas atteint, il ne faut pas espérer. Il traine quand même un peu et assit sur banc je me fais un sommeil flash. Ca y est il a fini avec sa poche. Ce n’est vraiment pas pratique son système mais c’est la seule poche qu’accepte son sac.
On repart pour les Tseppes. Là encore je ne reconnais pas le début de la montée. Là encore je vais trouver cela désespérément long. Là encore je vais avoir des hallucinations mais il faut prendre notre mal en patience et grimper sans relâche. Dans mes souvenirs c’était plus court et je ne reconnais plus rien, je commence à être rincé. Le jour est bien avancé maintenant mais comme nous sommes à couvert je n’ose ôter mes vêtements. Le patator caféine me donne un petit mieux et je continue ma progression pour arriver à découvert et finir par atteindre le sommet.
Bon, pose vêtement, pissou, photos pour Christian dont je me demande s’il va battre son record en nombre sur une course car je ne l’ai pas vu beaucoup mitrailler. Je souffle, je suis trempé, je rassure mon binôme sur la suite on est bon dans les temps. Je n’aurais peut être pas dû être aussi convaincant car dans la descente mon copain va se laisser aller à lever le pied un peu. Je l’encourage en lui souhaitant son anniversaire et en lui disant que c’est son cadeau et qu’il n’en n’aura pas d’autre (on lui fera la surprise ce soir). Machinalement il me répond que c’est bien le jour.
Je le devance toujours tout en l’encourageant je prends un peu de distance pour qu’il ne relâche pas trop et nous finissons par arriver comme cela sous le télésiège. Le chemin nous attend et comme c’est dégagé, je trottine mais Christian n’en veut plus, je lui ai trop répété qu’à Vallorcine c’est gagné, il se sait proche et ne veut plus lâcher les chevaux et il a une ampoule qui le gène. Il fait de nombreux arrêts pour mettre sa casquette, l’ôter et la remettre dans son sac, arret technique …etc : Il counille comme on dit chez moi, je sens qu’il en a plein les bottes mais bon on est pas encore arrivé.
Lolo m’appelle une deuxième fois elle m’attend toujours dans le petit chemin et commence à s’inquiéter. Je lui explique la situation. Elle se promet de prendre le relais pour nous aiguillonner. Elle m’informe que Béa arrive à Vallorcine et va se faire soigner les pieds et qu’elle nous attend pour qu’on finisse ensemble.
Lolo enfin ; gros bisous, nous attendons Christian et elle mesure la situation. Elle va faire la mouche du coche autour de lui jusqu’à Vallorcine afin qu’il ne traine pas trop.
Ca y est le ravito. Pas de Béa elle doit être encore aux soins : en fait elle vient juste de s’y rendre. Christian est content car il sait qu’il va pouvoir prendre son temps. J‘ai tôt fait de faire mes niveaux et de me reconstituer, je pars à la recherche de Béa laissant Christian vaquer lentement à ses opérations. Je trouve ma Miss dans les locaux SNCF en plein soin : elle m’explique qu’elle a les pieds blancs, phénomène que je connais malheureusement bien. Je lui dis que nous l’attendons et je repars sous la tente du ravito où Christian se restaure. En attendant je me pose dans un coin pour me faire un sommeil flash puisqu’il n’y a rien à faire de mieux. Je jette un regard morne sur un traileur Corse qui repart abordant ostensiblement une cigarette, je ne comprends pas ce que ca amène ou alors j’ai des hallucinations.
Voilà Bèa qui revient et attrape à la volée quelques aliments avant de repartir mais Christian n’est pas encore prêt : on le booste un peu et Lolo nous accompagne au moins jusqu’au col des Montets, je mène mon petit groupe tout en devisant avec ma chère et tendre. On commence à bien se faire doubler, pourtant nous sommes restés plus d’une demi-heure à Vallorcine et je pensais que nos concurrents directs étaient déjà partis.
Bien qu’on ne trottine plus, je maintiens le rythme pour pouvoir arriver vers 14h00 car je ne crois plus que ce sera avant. Jusqu’à Argentière ca va à peu près mais la fin va être laborieuse. Tout d’abord c’est l’inconnu pour moi que ce balcon qui nous attend. Mes dessous de pied tiennent jusque là et pourtant ca commence à bien chauffer mais j’espère pouvoir gérer jusqu’à Cham’. Encore faut il que cela ne dure pas mais là c’est un peu la fin de cartouche, Christian traine en arrière et comme il sait qu’il est dans les temps, ne se laisse plus convaincre de garder le rythme. Lolo a beau lui expliquer que plus ca durera plus ca sera dur, rien y fait ; Comme dit Béa : ‘’il ne veut plus en jouer’’. Bon on verra bien, on se traine comme cela le long du balcon et des racines qui rappelle ma cheville à mon bon souvenir, Lolo encourage les autres traileurs à avancer et remontera le moral d’un petit jeune rincé jusqu’à la corde et arrêté sur le côté tant et si bien qu’il repartira et finira par nous doubler vu notre rythme.
C’est ainsi comme on peut que nous abordons enfin la partie du désert blanc. Halte dans la chaleur pour attendre Christian et Bea commence à avoir des éblouissements. Lolo va lui tremper la caquette dans l‘Arve pour lui rafraîchir la tête et nous traversons le torrent.
Je commence vraiment à être rincé et j’ai de plus en plus envie que ça se termine mais bon le rythme ralentit de plus en plus. Christian reste toujours derrière malgré cela. Béa est maintenant à bout elle aussi, mal aux pieds, elle ne se sent plus la force de courir. Je les encourage comme je peux mais je sens que c’est vain. On se fait doubler par des paquets entiers et je ronge mon frein. Ca devient trop long. Déjà en 2006 j’avais perdu beaucoup de temps à cause de mes pieds blancs, cette année j’arrive à gérer mais ça va encore plus lentement. Je sais qu’on est bientôt arrivé plus que deux km mais ils vont durer.
Dans la chaleur comme des zombis nous abordons le long de l’Arve le dernier km. J’essaye de convaincre Béa de trottiner mais elle a presque les larmes aux yeux, la pauvre elle est au bout, je l’encourage en lui racontant que les derniers mètres sont magiques mais rien y fait elle n’en peut plus et c’est très lentement que nous aborderons la grande place.
Je continue néanmoins à encourager mes traileurs en leur disant qu’ils vont trouver la force du final. Enfin on tourne à droite pour l’avant dernier virage : c’est la foule j’encourage Béa allez faut courir, Lolo y va aussi de son couplet. Ca y est elle démarre timidement, je l’entraine en lui prenant la main, Christian qui se croyait mort se laisse prendre à l’euphorie de l’instant, et s’élance également, je lui crie de prendre la main de Béa mais elle a ses bâtons, je lui prends autoritairement et nous passons tous les trois sous les haies d’honneur des supporters, Pam au devant de nous qui nous acclame, on continue à courir, Béa a une foulée saccadée et est à moitié pliée en deux je la soutient de la main. Elle court cassée et pas vraiment souriante mais je la sens portée par les vivas. Christian la soutient de l’autre côté dernier virage à droite, les cent derniers mètres de folie, indescriptibles.
Ca y est mission accomplie ! On peut souffler. Pas trop tôt, j’en ai plein les bottes ! prés de 44h de course, on aurait pu faire beaucoup mieux. Mais bon ce n’était pas l’objectif. Comme je l’avais prédis au resto 3j avant, ‘’le Squale’’ a réédité sa victoire. Pour nous pas à se plaindre avec PAM, Marc et Musclor tous finishers.
Apres bière, séance photos, champagne sur la pelouse qui va couter une entorse à Cacha, il est temps pour moi de me trainer jusqu’à ma chambre. Lolo va me chercher mes sacs (je n’ai plus le courage) et courir les magasins pour trouver un cadeau à Christian pour le repas du soir.
La douche me fait du bien. La cheville a regonflé mais a tenu jusqu’au bout et comme je me le suis promis j’irai demain acheter du Champagne pour mon toubib. Je m’allonge sans d’autre douleur que ma cheville et deux ampoules, faibles séquelles au regard de la dureté de ce trail, mais avec une lassitude immense comme un vide, dépression post course ou satisfaction du devoir accompli ?
L’UTMB avait rimé en 2006 avec humilité, en 2007 il a rimé avec amitié et fraternité.
J’y découvre aussi, fugacement, la relativité de mes entrainements face à la réalité du trail juste avant de sombrer dans le néant d’un sommeil sans rêve.
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8 commentaires
Commentaire de JLW posté le 06-09-2007 à 16:36:00
Quel parcours du combattant, c'est rien de le dire. Ayant moi même subi une entorse il y a un mois (j'en ressens encore de petites douleurs) je reste sans voix devant un tel parcours avec une cheville en vrac. Bravo pour avoir tenu et surtout bravo d'avoir soutenu tes amis tout du long. J'ai l'impression que tu as presque fait 2x l'utmb. Repose toi bien.
Commentaire de agnès78 posté le 06-09-2007 à 17:37:00
MERCI MERCI MERCI
ton récit si émouvant est une véritable ode à l'amitié!
Bonne récup à vous tous
gros poutoux
agnès
Commentaire de Geronimo posté le 06-09-2007 à 20:39:00
Quelle aventure humaine ! Extraordianire !
Merci pour ce merveilleux récit !
Commentaire de gdraid posté le 06-09-2007 à 22:21:00
Excellent récit qui m'a tenu en haleine d'un bout à l'autre, PaL94.
Lequel ou laquelle d'entre vous n'aurait pas abandonné, sans votre union forte.
Quel bonheur à l'arrivée de cet UTMB, pour votre petit groupe solidement uni.
Ta maîtrise, ta ténacité, ton exigence envers les autres et toi-même, t'ont tenu mentalement et physiquement, autant que tes renforts de caféïne, de vitamice C, et autre dolipranne.
Bravo pour votre exploit collectif.
JC
Commentaire de titifb posté le 07-09-2007 à 07:55:00
Bravo Pal94 pour cet excellent CR qui m'a tenu en haleine jusqu'à la dernière ligne. Courir l'UTMB en forme, c'est déjà dur alors avec une entorse, ça paraît surhumain, et pourtant tu l'as fait et en plus en encourageant tes amis qui te doivent beaucoup je crois...Tu as un bon toubib, le mien devrait lire ton CR !
Bon rétablissement.
Commentaire de akunamatata posté le 07-09-2007 à 12:15:00
j'ai pris des photos des derniers arrivants, peut etre es tu dans le lot?
http://www.flickr.com/photos/akunamatata/sets/72157601768003150/
Commentaire de MiniFranck posté le 10-09-2007 à 15:54:00
Un seul mot: BRAVO
Comme je l'entend souvent, plus on est loin dans le classement, plus on souffre. Ton formidale récit en est une preuve vivante mais aussi un formidable temoignage d'amitié.
Félicitations à toi et tes compères.
Commentaire de may posté le 10-09-2007 à 19:38:00
tu as tout dit: triangle de l'amitié! bravo à toi, pour ta ténacité! et c'est vrai que courir l'UTMB est un bon prétexte pour retrouver ses amis! bonne récupération, bon vent!
may
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