Récit de la course : Ultra Trail du Mont Blanc 2006, par aie mac

L'auteur : aie mac

La course : Ultra Trail du Mont Blanc

Date : 25/8/2006

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

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Distance : 158.1km

Matos : pompes; asics trabucco pas étanches aux cailloux
cho7 diosaz
corsaire décath et short asics
tshirt divers respirants
2eme couche Décath, puis Alti.
coupe vent diosaz raid
casquette asics (il me semble)

Objectif : Terminer

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Le récit

5,4,3,2,1 partez
ça y est. L’instant tant attendu vient d’arriver. C’est mon 2eme UTMB. Celui qui doit être ma « revanche » sur l’échec de l’année dernière. Enfin, j’espère.
Je ne l’ai pas accepté, cet échec. Arrêt à Courmayeur, avec le sentiment diffus, vaguement honteux, de n’avoir pas été au bout de l’effort. Ha ha ! il a bonne mine, lui. Que de la gueule ! quel œuf !

Bon, l’œuf pour le moment, il bouchonne ; ça piétine dur avant de passer sous l’arche de départ. Attention il y a une marche. Merciii. Une haie serrée de spectateurs ovationne les coureurs. On a le temps d’apprécier jusqu’à la sortie de la ville, où on peut enfin commencer à trottiner. Quelques centaines de mètres sur le goudron, encore, avant de bifurquer à droite sur le chemin qui longe la rivière. Je prend tranquillement mon rythme. Surtout pas d’euphorie. J’arrive à hauteur de Christian, dont j’ai reconnu la silhouette de loin. Echange bref (je n’ai jamais su parler en courant). Il est parti pour 35/38 heures, avec trois autres copains de triathlon. C’est mon objectif aussi. On se rencontrera donc de temps en temps, si nous arrivons à le tenir.
Le chemin est assez roulant, avec quelques ondulations que nous passons quand même en marchant. Au dessus de nos têtes, un hélico s’amuse à faire des passages pour nous filmer; nous le saluons avec les grands gestes des bras. On aperçoit un pont en contrebas, au loin, où passent les coureurs. Une descente assez douce, et c’est à nous d’y passer. Un peu de goudron, et petite montée pour entrer aux Houches. 5 ou 6 coureurs se font huer par le public ; ils viennent de couper l’unique lacet de la route. Traversée du village avec le 1er ravito. Je ne m’arrête pas. 48 minutes. Tiens, kif kif que l’an passé.

On sort du village, toujours encouragés par les applaudissements. Quelques lacets de goudron, pour attaquer le col de Voza. Le Mont Blanc est enluminé par le soleil déclinant. On ne peux pas le louper c’est majestueux, même sans le rougeoiement dont il nous a gratifié l’année dernière (devenu mon fond d’écran de palm). J’ai déplié les bâtons pour aider l’ascension. Tout le monde marche à présent, sur le chemin de terre. La pente passe plutôt bien, et nous arrivons bientôt au col. Pointage (ça deviendra un rituel attendu, ce passage du dossard à la poêle). Juste un peu d’eau avant de repartir . Le jour a bien décliné. Il est temps de se préparer à affronter la nuit. Et la fraîcheur. J’enfile la « deuxième peau », le coupe vent imperméable, et remets le sac à dos. Arf ! ça glace le dos. J’allume la « frontale », placée à hauteur de ceinture, sur laquelle j’ai épinglé une pochette plastique, où j’ai glissé mon dossard et le road book réduit (astuce que j’ai trouvé sur le forum de l’utmb, et que l’on doit à « marmotte » - rendons à César…- j’en profite pour saluer César). ça éclaire plus au ras du sol, et on en distingue « un peu » mieux les irrégularités. (et en plus ça éclaire aussi le dossard ; super pour les encouragements).

On attaque la descente. Les allures sont variées, mais on voit tout de suite ceux qui y sont à l’aise. C’est mon cas. Autant je suis nul en montée, autant la descente me donne des ailes. Mais je ne me laisse pas emporter. Calmos, mon gars, tu as bien le temps de jouer au cabri… le chemin est « facile », j’alterne la trottinette et la marche. Il fait maintenant vraiment nuit. Des clameurs au loin nous indiquent l’approche d’un village. Sympa, la traversée. On continue en forêt. Des racines’ des passages un peu étroits, les premières traversées de rigodons. Et j’entend une voix connue. Lol c’est le Marco, qui drive Roxane. Nous échangeons quelques mots. Ça se passe bien pour eux ; super. Ils me décrochent un peu après. On arrive sur le bitume, indiquant la proximité des Contamines, où l’on arrive après quelques virages. Là, comme l’année dernière, accueil délirant. Comment ne pas courir dans la double haie d’honneur qui nous attend ! 1er gros ravito. Je fais le plein de mon second camel ; il en reste encore un petit peu dans l’autre. Et merde, j’ai mis de l’eau gazeuse ! à peine refermée pour brasser, ma poche se met à gonfler. Purée, on dirait un pneu ! vite une purge ! manquerait plus que ça éclate dans le sac… Je complète à l’eau douce. Impec. Quelques bricoles pour grignoter, et c’est reparti.

Les choses sérieuses vont commencer. Je garde en souvenir mes difficultés de l’an passé ; comme il m’était paru long le trajet du col… et raide ! Ça parait plus facile, cette fois-ci. D’abord un chemin tout plat, où j’allonge le pas. Je ne devrais plus courir avant longtemps, mais j’ai pris mon rythme « marche commando ». A côté de moi, un gars dit « si tu cours jusqu’au bout à cette allure, chapeau ». après quelques instants, je le vois accélérer. Zut, c’est à moi qu’il parlait, je ne l’ai pas compris… mais à l’allure où lui va maintenant, c’était peut-être une vanne. Lol. Mais nous arrivons bientôt à la grimpette. Un chemin en grosses pierres, où je passe en mode « économie ». Je me concentre sur le m² éclairé par la lampe. Une maison isolée, avec de la musique. La côte continue, mais assez rapidement j’entend les rumeurs de la Balme. Je passe sans m’arrêter. Le haut est encore loin, et ça monte dur. Je monte mécaniquement. Plus tôt que je ne m’y attendais, des cris d’encouragements parviennent du col. Super. J’y arrive assez rapidement. C’est beaucoup mieux passé ce coup-ci. Allez, encore un p’tit effort pour la croix, et on attaquera la descente. Ces derniers mètres s’avalent bien. Quelques mini bouchons au droit de passages un peu plus délicats permettent de souffler un instant. Yep ! je passe devant la croix (bip pour le cardio), et ça bascule. Mini halte au refuge pour le pointage, et ça repart.

Oléééé. Bonne descente dans les ravinements. Je me suis collé en plus ma XP au front ; Faut pas se louper pour poser le pied. Le chemin n’en semble pas en être vraiment un. Heureusement qu’il est matérialisé par les balises ; les petit traits luminescents nous guident de proche en proche dans la pente, jusqu’à un « vrai » chemin qui descend en lacets. Je tend l’oreille. L’année dernière, des notes de hard rock nous prévenaient bien avant de l’approche des Chapieux. L’attente se fait longuette. Et je découvre la guirlande lumineuse du hameau sans avoir entendu la moindre note. Ce n’est que dans les derniers hecto qu’elles arrivent à mes oreilles (bon, ben j’ai dû devenir sourd pendant l’année…). Pointage à l’arrivée. Quelques mots pour plaisanter, et je m’arrête au ravitaillement rapide. Remplissage du camel, avec un coup de main apprécié d’un bénévole. Puis passage dans le chapiteau, où sont installés tables et bancs. Il y a foule. Christian m’interpelle. Ils sont là depuis quelques 10 minutes, et vont repartir. Je prends le temps d’avaler une soupe. Le goût me change de celui de l’isotonique. Ça fait du bien.

Allez, on repart. Pointage. J’attaque la longue portion de route droite en pente plutôt douce. Le raclement des bâtons sur le sol rythme mon pas. Qu’est-ce que ce bruit doit être agaçant pour ceux qui sont autour… j’arrive à la ville des glaciers ; on devine le chemin à suivre avec les points de lumière qui précèdent, en particulier le crochet de la descente vers la rivière, où la trajectoire est oblique. Mon tour arrive bientôt. Maintenant, on serre les dents ; c’est une côte, et je vais donc en baver. Je sais qu’elle se monte en 2 temps. La première a l’air de bien passer. C’est raide, mais ça va. En levant la tête, je devine parfaitement la voie, avec les points lumineux des frontales, qui dessinent les lacets. Pffff encore tout ça à monter… coup de chance ? le terrain est plutôt sec, à comparer de l’année dernière où je me rappelle avoir enjambé de grandes flaques de boue. Le dernier lacet se franchit enfin. Mais le spectacle offert est superbe : un fil lumineux trace le chemin parcouru, et matérialise l’effort accompli. Une pensée pour ceux-là qui ont encore tout à monter… ça encourage pour la partie suivante. Devant,le dessin est interrompu un peu plus loin. On doit contourner une arête. La pente est toujours aussi raide ; la progression est dure, mais pas autant que je ne le craignais. Et on distingue vaguement, au loin, le bout du « tunnel ». Qui recule autant que l’on avance… non,ce n’est pas encore là ; ici, il y a de l’herbe, et c’est tout râpé au col. Enfin, j’y arrive. La Seigne, Haaaa; pointage.

Allez, on continue. J’aborde la descente sans précipitation. Il fait encore nuit,même si très loin devant, les montagnes se détachent sur un fond plus clair. La frontale évite bien des faux-pas, sur un sentier un peu raide. La pente se radoucit vite, et le chemin devient presque « carrossable », à comparer de ce qu’on a passé. Sur la gauche, une maison que je ne gardais pas en souvenir. Hé ben si, banane, c’est Elisabetta, mais il y avais plein de lumière. Cette année, le relais est tout en bas. La clarté est devenue suffisante, maintenant, pour se dispenser de frontale. J’arrive en haut des deux grands lacets. C’est ceux qu’on coupe. Oki. Un peu abrupte, la descente. En contrebas, on voit maintenant les tentes de l’organisation, où j’arrive bientôt. Refrain : haaaaa pointage. Vérif rapide de la réserve d’eau, passage éclair au ravito, et je repars.

Quelques mètres plus loin, un compagnon me hèle en me doublant ; « et alors, on prend les raccourcis ? » lol Je le corrige en rigolant. il a fait la même erreur que moi l’an passé, et suivi la route en lacets… nous longeons maintenant le lac Combal. Le chemin est tout plat, et beaucoup se lancent à y trottiner. Je me la joue feignasse, en marchant quand même d’un bon pas (une, deux, une…) je me surprend à fredonner Karen, des maximum kouette. Elle marque ma cadence. Mais fin du repos, au bout du chemin, la côte. J’en garde un très mauvais souvenir. C’est là que j’ai craqué l’année dernière. Mais bon, les autres sont bien passées, pas de raison pour que ce soit différent. Allez, karen, paradise-moi. Les yeux, tournés vers le ciel, je m’accroche… l’arête se dresse devant nous. Nous passons juste à son pied, mais il est long à venir, dans ce sentier en lacets. Il arrive quand même, un dernier replat, quelques mètres de dénivelée encore, ça y est. On arrive sur la partie en balcon.
Refrain : haaaaaa pointage (on augmente le nombre de a à chaque pointage).

Vue magnifique sur le versant opposé. Ça mériterait une photo, mais j’ai la flemme de sortir l’appareil du fond du sac. Je reprend mon pas, après une brève tentative de trot. Ça veut pas encore. Tant pis. Au loin, j’aperçois un pylône de remontée mécanique. On arrive bientôt. La piste est un peu aménagée par des marches en rondins. Un petit coup de bâton sur mon mollet. « ça va, marc ? » m’enfin ! Roxane et Marco ! vous n’étiez pas devant ??? j’essaie de leur emboîter le pas de course. Un peu duraille, mais je m’accroche de loin. Je les rejoins à Chécroui. (refrain : haaaaaaa pointage). On s’enquière de notre forme réciproque. TVB. impec. Il doit rester environ une heure pour arriver en bas, et nous repartons quasiment ensemble. La descente est dure. Et même pas jolie. Piste de ski, puis route en pente raide, où je mets quand même le turbo (enfin, c’est façon de parler…disons plutôt que je double quelques compagnons d’aventure). Un bout de sentier, et on débouche bientôt sur une route goudronnée, où nous retrouvons les premiers spectateurs depuis longtemps. La fin est proche. Devant moi, un type trottine avec un javelot à la main. Je le plaisante « pas la peine, on va plus vite que toi ! ». oups, vu sa tête, j’ai dû dire une connerie ; il accélère. Je repasse vite le turbo, jusqu’à la voie piétonne, où je reprend mon pas rapide. Derniers hectomètres en trottinant, encouragé par tous les promeneurs. Ça y est. J’arrive au centre sportif, après 13 heures 40 de course.
Refrain : haaaaaaaa pointage.

Cette fois-ci, pas de bêtise. Je prend mon sac, et direct les douches. Chaudes, un régal. J’y resterais bien des heures… j’en sors à regret, linge propre, short, direction ravito. Je ne veux pas manger du lourd, et me rabats sur compotes et banane. Un copain de Christian me conforte. Il n’a pas aimé les pâtes. Après déjeuner tranquille à une table, refait le plein du camel, c’est reparti, après une pause d’une heure. Ha bon, pas de pointage au départ ?

Maintenant, c’est tout de la découverte. Plus de points de repères. Le road book indiquait un mur à monter…bon, ben je l’ai sous le nez. C’est bien un mur… ça commence quand même par la traversée de Courmayeur. Croisements de sourires, d’applaudissements, d’encouragements. Merciiii, merciiii. On ne peut y répondre qu’en souriant, mais comme c’est agréable ! Sortie de la ville, passage sur un pont devant les cascades dont parle le RB. Trois signaleurs attendent paisiblement au soleil. Ben heureusement qu’ils sont là, j’aurais sûrement loupé le sentier qui grimpe sur la droite. Merci messieurs. Ha, il est un peu raide. Allez, à l’attaque ! ça grimpe, ça grimpe, une randonneuse propose de l’eau gazeuse à un trio qui me précède. Je profite d’une gorgée avant de continuer. Un peu plus loin, au débouché sur une route, je tombe « nez à nez » avec une grosse peluche. Mdr, c’est le micro d’un perchman d’un équipe TV. J’éclate de rire « des extra-terrestres ! » ils en profitent pour faire un bout de plan. « c’est extrême ? » « ben en tout cas, c’est extrêmement dur » « et on peut courir avec le sourire ? » grand sourire « ben, vous nous voyez ! on n’est pas beau comme ça ? » de l’Audiard dans la texte lol. Nous poursuivons notre ascension, avec vue plongeante sur Courmayeur. Je lève la tête de temps en temps pour évaluer le reste. Ça vient pô vite… mais tout arrive, voici Bertone en vue, avec son ravito au soleil. Refrain : haa..( bon, vous connaissez, maintenant, pas besoin de tout écrire). ;-)

Bref passage par la case « boire un coup » et c’est reparti. Si je me rappelle bien le RB, c’est un peu descendant, avant une côte qui doit être pile à mi-parcours, puis un peu bosselé jusqu’à Bonatti. On croise pas mal de promeneurs, avec à chaque fois les mêmes encouragements, les mêmes sourires. La traversée me parait un peu longue , même si la vue est jolie. Je note au passage la ferme avec le zigzag, et les toits en tôle. On s’approche. Beaucoup m’ont doublé en trottinant. Je reste sur ma marche. Au loin, des bâtiments en pierre ; Bonatti ? je ne crois pas. D’autant qu’un peu plus loin, je vois le refuge qui nous surplombe. Mééheuuuu je ne me rappelais pas que ça montait autant, là. Allez,un dernier effort, on y est. (à vous, là : refrain).
Grignotage, soupe, merciii, au revoir;

Direction Arnuva. De mémoire, plat, puis descente raide.
C’est quasiment ça, mais le plat parait long. Ou alors je vais moins vite ? j’aperçois le bâtiment devant lequel on va commencer la descente. Petit chemin à gauche,ça roule. Par contre,pas de bifurcation tout de suite à droite… on continue le chemin en traversée, bien balisé. J’aurais pourtant juré qu’il fallait tourner tout de suite. On tourne quand même un peu plus loin, et plus bas, il me semble distinguer un ancien chemin en lacets, aujourd’hui en prairie. Peu importe… les lacets nous amènent bientôt à Arnuva, après nous avoir laissé bien entrevoir la suite du parcours ; départ pour le Ferret, il y a plein de fourmis sur le chemin !

Arrivée au camp. (a vous…). Re plein du camel ; grignotage, je décide de m’octroyer une pause confort. Un petit tour au massage, pour assouplir les cuisses qui ont dû un peu souffrir de la descente. Mais en fait, c’est plus du préventif qu’autre chose… le ciel s’est couvert, j’en fais alors autant. Corsaire, 2eme couche et coupe-vent. Et c’est reparti… direction grand col Ferret.

Quelques centaines de mètres plus loin, je me rends compte que j’ai perdu ma frontale. Purée ! et la prochaine nuit !!! quel c… ! tant pis, je prendrai celle de la ceinture (heureusement que le règlement en précise bien 2…). Je reprends ma route. Houch ! c’est du raide dès le départ. Petit braquet d’entrée ! et ça dure… surtout, ne pas se laisser aller. Je dois arriver en haut. Je ferai une pause à Elena. La côte n’en finit pas, et toujours pas d’Elena sur la route. Bon sang, c’est pas possible, c’est des kilomètres à rallonge ! je dois souffler plusieurs fois quelques instants. C’est duuuur. Mais pas pour tout le monde. Je me fais dépasser par des wagons entiers… pour la première fois, j’envisage de jeter l’éponge. c’est trop dur. Je vais m’arrêter au prochain contrôle, à la Peulaz. 9a monte encore. Non, pas la Peulaz. Le suivant, pour être au moins arrivant. Ça monte toujours. Miracle : une charmante promeneuse m’annonce le sommet à 20 minutes. 10 de raide, 5 moins raide, 5 de plat. Yoooo ça c’est une bonne nouvelle ! Dommage pour Elena, qui a certainement été rasée cette nuit. La prédiction s’avère exacte, à peu de chose. De loin, je vois les tentes du pointage. Une dernière pause, et j’y arrive d’une traite. Haaaaaaaaaaa (celui-là, il est pour moi, je l’ai bien mérité) pointage.

Quelques secondes pour reprendre mon souffle, allez, je pousse jusqu’à Champeix,pour récupérer mon sac. je repars dans la descente. Direction la Peulaz.

Le sentier est bien roulant, mais je ne me risque pas à accélérer l’allure. En chemin, nous assistons à un double décollage d’hélico. Héééé ! mon indéfrisable ! on continue en suivant de l’œil le vol des hélico dans la vallée en contrebas. Bientôt un virage. Ha, ça ne devrait pas être loin… c’est bien ça. La Peulaz ! 20 minutes d’arrêt ! quelques gouttes ont commencé à tomber. Refrain… Une dame m’indique gentiment que le ravito est là, à l’abri juste à côté. Je rentre. C’est plein comme un œuf. Il y fait chaud. Il y fait bon !! la pluie commence à faire du bruit sur la toiture. Je pose une fesse sur un coin de banc libre. Ha ! ben-qu’est-ce-tu-fais-là, Philippe ? Nous échangeons quelques mots, puis je savoure un bon bol de soupe. Hmmm encore ! un coureur dit qu’il abandonne ici. Dénégation du patron ! pas possible ! il n’y a pas de navette pour ramener sur champeix ! Mais noooon ! c’était pour riiiire ! Encore quelques instant pour savourer le chaud, et je repars.

Dehors la pluie est moins forte qu’elle ne semblait de l’intérieur. Ça crachouille, sans plus. Ma visière me protège des gouttes. J’ai horreur de la pluie sur les lunettes. On enquille rapidement sur un sentier plutôt raide. Oups ! prudence, ça doit glisser. Jusqu’à la route. Un peu de bitume après la boue, ça nettoie les semelles… on replonge rapidement vers la rivière ; traversée une fois, deux fois ; trois fois… avant d’arriver à la Fouly. On traverse tout le village, sous une pluie un peu plus forte, avant le ravitaillement. Refrain : haaaaa tchoum, on va s’enrhumer si ça continue comme ça. Sous les tentes, les sourires nous attendent. Un coin de banc, un bout de table pour un bol de soupe… le bonheur. J’en redemande. (de la soupe, pas du bonheur). 102 bornes. Je vais bientôt tomber mon maxi de la Diagonale (un autre échec…). Donc je repars. Merciiii à tous.

C’est reparti. Sous les gouttes, à bonne allure. Un barrage, une route, le sentier à droite. Ça descend tranquillement. Le jour décline, doucement, aidé par la pluie. Le sentier va bien. A un moment, on chemine à plat sur une crête. Curieuse impression. Une belle descente amène au village suivant. Praz de Fort. J‘entends des éclats de voix en entrant dans le village. Un groupe de jeunes m’interpelle « allez, dépêchez-vous, vous pouvez les rattraper ! » « heu ben non, désolé, ç’est pas vraiment le but. Le tout, c’est d’aller au bout » huées du leader. Basta, marc, laisse tomber les bas de plafond… ce seront les seuls de la boucle. Et j’arrive d’ailleurs au ravito. Bip. Un petit coup à boire, et je cherche une place assise. Pas pour me reposer, mais pour décrocher mon dossard de la frontale, et changer les piles. Un compagnon s’arrête, sur blessure. Il attend le véhicule pour le ramener à Champeix. En fait ils seront trois à partir.
J’en fais autant, mais à pieds.

La nuit est tombée, sans se faire mal, heureusement. Un chemin bien droit, des lumières sur le massif devant nous. « C’est là qu’on doit aller » m’indique un compagnon. « 400 m à monter. Mais je pense qu’il y a plus » Ha bon ? tant que ça ? décidément, je dois avoir la mémoire sélective… on longe une portion de route, avant d’attaquer un chemin, sur la gauche. Il se défend bien, le bougre ! raide, l’entrée en matière. Il se défendra jusqu’au bout. Avec en prime, la vache qui barre le passage. Allons bon, qu’est-ce qu’elle fait la, elle. On l’avait entendue de loin, sa clarine. Chic, encore un accueil sympa… ben non, en guise de sympathie, c’est la noiraude qui nous montre ses cornes. Et vu la largeur du sentier, guère de place pour 2 de front. On hésite. Un coup de corne peut vite partir, d’autant que les siennes sont de dimensions respectables. Un nouvel arrivant prend le taureau par les cornes. Bon, allez, je passe. L’animal s’était légèrement déporté sur le haut du chemin. Il passe, et reçoit au passage un coup de langue sur la veste. Je pouffe intérieurement. On est bien des courageux, tiens ! quelques mètres plus loin, nous avons l’explication. Une porte de pré a été mal refermée, malgré l’indication écrite. Le ressort de rappel semble un peu faiblard… Marguerite aura profité de l’occasion… traversée de paturages, le chemin reprend. l’ascension aussi. Une épingle à cheveux ; allons, bon, on redescend. C’est quoi, ce cirque ? pour remonter un peu plus loin. Les balises sont rares. Dans la nuit noire, le chemin n’est pas toujours bien lisible. J’hésite. J’en vois une. Droit sur elle. Allons bon, elle me fait redescendre ! non, j’ai quitté le chemin avant une épingle. Demi-tour. Je vais m’en sortir ! peu de temps après, le chemin débouche sur l’entrée de la station. De nouveau, des applaudissements. Merciii. Bip.haaaaa…

Dans la grande salle pleine de monde, je me mets à la suite de 3 ou 4 coureurs, qui attendent leur sac sur le côté. Pas longtemps, le classement doit être efficace… 1158, hop, il est là ! je trouve un bout de table libre. Je me pose, tombe le sac. Waaaa il y a de la bière… je ne résiste pas. Elle m’est offerte avec un grand sourire. Haaa, la première gorgée… (pour la suite, vous reporter à l’excellent post du forum utmb…).
Mais ce n’est peut-être pas trop conseillé avec rien dans le ventre. Je fais un tour vers le buffet. Ça sent bon. Un peu de pâtes (pas trop pour la digestion pendant l’effort), un yaourt, un fruit, ça fait la rue Michel. Je m’attable tranquillement. Une dame me demande combien il y a jusqu’au prochain ravito. Grande discussion avec les 2 compagnons de boucle. Ça sent l’abandon. Il faut vite se barrer d’ici. Je sens que ça peut être contagieux… je quitte mon tshirt pour un propre, hésite pour les chaussures… non, je garde celles-là. Pas la peine d’avoir deux paires pleines de boue. Je remballe le moillé dans le sac à rendre, et direction la sortie… pas de badge. Bon ok. C’est par où ? on longe le lac, ha bon,il y a un lac dans le noir, là ?

C’est reparti. Il ne pleut plus. Maintenant, je sais que j’irai au bout. Et j’ai de la marge, même avec les ¾ d’heure que je viens de m’octroyer. J’avance d’un bon pas, accompagné du raclement de mes bâtons. Les balises me conduisent jusqu’à un chemin large, tout plat. Assez loin derrière moi, un duo semble me rattraper. Je m’arrête quelques instants sur le côté pour libérer ma vessie (oui, je sais, ces choses sont triviales, et il n’est pas de bon ton de les évoquer devant certaines âmes sensibles, mais bon, c’est comme ça, j’ai envie de pisser, et le site s’y prête) (et en plus, c’est nécessaire pour la suite du récit). « tu n’oublieras pas de tirer la chasse ! »
Lol, le Philippe ! le temps de (non, mais je ne vous raconterai pas toute ma physiologie interne, quand même) (j’ai ma pudeur, malgré tout). Bref, ils sont déjà loin quand je repars. J’essaye quand même d’accrocher. Ils s’éloignent inexorablement. Bon, tant pis. Je reste donc à mon rythme. Je les rattraperai pourtant un peu plus tard, juste avant « l’escalade ». c’est au tour de Philippe de se vidanger au bord du chemin. « tu n’oublieras pas de tirer la chasse ! » (bon sang, j’ai de la répartie comme en 14 après presque 2 nuits blanches). Le chemin deviens plus qu’escarpé. Il faut passer dans un éboulis de blocs de granite, en cherchant un peu son chemin. Les balises sont parfois mises avec parcimonie. Pas facile, de nuit… pour moi, l’avancée est plus que laborieuse. Je peine à avancer, à lever la jambe. J’ai l’impression d’être vidé… pourtant, j’aime bien ce genre de terrain, en principe. Mais là, je ne vis pas bien cette traversée. J’avance péniblement, souvent seul, doublé plusieurs fois par des groupes qui ne semblent pas vraiment forcer l’allure. Qu’est-ce qui m’arrive, là ? je me sens faible,comme au Ferret. Le sommet arrive enfin. Nous tombons (je m’accroche au dernier groupe qui passe) sur un chemin qui semble plat et longe la montagne. Nous marchons dans la trace du bas, en remontant pour éviter de grandes flaques d’eau. La pluie recommence à tomber, lorsque nous arrivons à Bovines. Bip….

Deux tentes. Une ravito. L’autre est fermée. Le bénévole nous dit qu’elle est chauffée, si ça nous dit de boire ailleurs qu’au froid. je ne me le fais pas dire deux fois, et je vais savourer ma soupe bien au chaud. Un jeune va s’allonger sur la civière. Il va se reposer une petite heure. Discussion avec d’autres. Le bénévole déconseille de s’arrêter là. « poussez jusqu’à Trient, là-bas vous aurez en plus le poste infirmier ».

Je repars, 2 autres me suivent de près, me doublent rapidement, et s’éloignent. Le chemin surplombe Martigny. Joli à voir, toutes ces lumières architecturées. Mais bon, ce n’est pas la direction, alors on avance. Descente dans un chemin plein de racines. Prudence… mais ça passe bien. On arrive vers quelques maisons. Chic, déjà Trient. Une femme sort d’une voiture en reconnaissant un coureur. Il s’arrête. Je demande la route ; c’est par là. ok.
Le chemin ressemble à une ancienne voie ferrée, sans rails. Sur la gauche un fossé maçonné conduit un flot d’eau claire. Petit attroupement à un endroit. Ha, nous quittons le beau chemin pour emprunter un sentier bien pentu, en lacets et en boue. Waaa, la savonnette ! j’arrive quand même sans encombre en bas, sur une route goudronnée. Voila quand même Trient !
Quelques maisons plus loin, un bénévole nous indique « ici, c’est repos et soins. Là-bas, ravito et contrôle ». Sans hésitation, je prend l’option 1. je n’ai pas envie de revivre un nouveau Bovines. La porte s’ouvre sur une grande pièce, bien chaude. Accueil souriant. Je me déchausse d’un tas de boue. De quoi avez-vous besoin ? je voudrais faire soigner mes pieds, qui commencent à me faire bien souffrir. j’accepte tout de suite un massage des cuisses, même si je n’ai pas mal. Prévention, prévention… et une pause d’une heure. à peine allongé sur la table, je ferme les yeux . qu’est-ce que je suis bien, là, à me faire dorloter… je sens que la kiné vient de me poser une couverture sur le corps. « je vous réveille dans une heure ? on fera les pieds après» ok super…
Une main me touche l’épaule « vous avez demandé qu’on vous réveille au bout d’une heure » me dit la tête penchée au-dessus de moi. Mais je viens à peine de fermer les yeux !!
J’esquisse un sourire. Je me sens quand même reposé, et la douceur du réveil est tellement agréable… Le temps de reprendre pied avec la réalité, la podologue s’occupe des miens. J’ai enlevé mes chaussettes et balayé de la main, un peu honteux, la boue séchée qui macule la litière. « c’est pas grave, il y en a eu d’autres » me glisse en riant la podologue, en s’installant à mes pieds. Il y a du boulot, entre les ampoules valeureusement acquises avec les graviers dans les chaussures (10 pas,un gravier) et le petit orteil qui s’est vu gratifié d’un coup de bâton énergique qui l’a fait éclater (ben oui, si je fais racler, c’est pour éviter ça…). Une demi-heure de soins attentifs après, me voila réparé. « c’est bon pour tenir les 26 km » me dit ma soignante « mais vous faites refaire à l’arrivée, après une bonne douche » pas de problème ;. La levée du corps est moins laborieuse que redoutée. Enfilage précautionneux des chaussures. Ça ira. Merci à tous et à toutes, et j’affronte la fraîcheur du petit matin. Direction case suivante, biiip. Mêmes sourires d’accueil. Je grignote un tuc avec une tranche de saucisson, pour suivre le conseil d’un bénévole. Il a raison, c’est super bon. J’en reprend. Remplissage du camel ; c’est tout bon ? allez, c’est reparti. Biip.

Direction les Tseppes. C’est annoncé du raide, si je me rappelle bien. J’échange quelques mots avec un compagnon pendant les premiers hectomètres, bien plats. Arrive le bas de la côte, qu’on a devinée par les quelques lumières qui percent le feuillage. Bon, chacun sa course, mais moi, je pars doucement. Fin de la frontale, on y voit assez, maintenant. J’embraye les crabots, et roule Karen. Yoooo, je me sens facile, là. Du coup, je lâche un peu les gaz, pour voir. Ça tient bien. Je ne regrette vraiment pas ma pause. Je garde le rythme, et brûle la politesse à un paquet de grimpeurs, que je laisse sur place. Je me fais quand même doubler 2 fois ; tant mieux, ça relativise la performance. Le point de contrôle arrive vite ; moins d’une heure depuis le départ. Arrêt symbolique (biip) et je poursuis. Mon doubleur me repasse peu de temps après. Il a dû prendre le temps de boire un coup, et file à belle allure. Je ne m’accroche pas, et continue à mon pas pour achever la montée. Ça y est ! ça redescend. Yahouuuu gagné ! le reste, c’est des clopinettes.

J’enquille la descente à bonne allure, double des hésitants. Ils font bien ; ç’est une piste de patinage qu’on a sous les pieds. Je ne réfléchis pas. J’avance tête baissée. Et cul par terre. Une glissade élégante sur le côté. « ça va ? » impec ! même pas sale, c’est sur l’herbe mouillée (merci le judo pour le réflexe chute latérale). Je repars de plus belle, enfilant les lacets. Et hop, rebelote par terre. Côté gauche, cette fois-ci, et sur le rocher. « ça va ? » heuuu oui oui, mais je vais me calmer, là. Promesse d’ivrogne. Le pylone du télésiège est à portée de main. J’y arrive vite. Un pas précipité. Un bénévole accours de la cabine. « tout va bien ? un coup à boire ? » je décline l’offre en souriant.

On attaque maintenant un chemin large, bien roulant. Je passe dans quelques flaques pour nettoyer mes semelles. Un gars sifflote quelques notes à côté de moi. Je n’arrive pas à retrouver le titre. Un air créole, mais lequel ? il me demande la distance. Il doit rester moins de 18 bornes. Je compte 3 heures dans ma tête. Nous descendons d’un pas rapide ; en contrebas, les premières maisons. Ce doit être Vallorcine. Un petit chemin sur la droite ; lol. On n’avait sans doute pas assez goûté de la boue. On nous en offre encore. Mais ça ne dure pas longtemps. On arrive au village, où nous retrouvons notre dose d’applaudissements. Mercii, merciiii. Le point de contrôle, biip, sourire, je repars aussi sec.

Devant nous, un bout de pré que traverse le chemin. C’est un peu boueux, mais rien à côté de ce qu’on a eu. Allez mon vieux, dernière bosse. 200 m, tu ne vas même pas les voir. Ils passent effectivement bien, la pente est douce. On longe de loin la route, pour la rejoindre juste avant le col. Clic-clac photo. Applaudissements ; klaxons des voitures qui passent.

Le col passé, on reprend par un chemin bien tracé. Aménagé, même. Des petits panneaux indiquent les essences végétales. Je trottine. Quelques lacets descendants passent bien. Un signaleur m’indique gauche droite. Je ne réfléchis pas et obéis mécaniquement, avant de voir le fléchage. Argentière, me voila. J’arrive au dernier ravito. Biip. Pâté, saucisson ? heuuu pas vraiment pour la dernière ligne droite, je ne veux pas le laisser en route. Un verre de coca, par contre…

C’est reparti. Traversée du village sous les encouragements, avant de prendre un chemin sur la droite. Moins de 40 heures, c’est possible ? je calcule rapidement (enfin j’essaye). 9 bornes en 1 heure 10 ? ça peut le faire. Mais il faut astiquer. Je croise 2 joggers. La traversée en sous-bois est plutôt sympa, légèrement vallonnée. 2 petites côtes. Ce doit être celles annoncées pour la fin. Elles passent facile. Je replie les bâtons. Plus besoin maintenant. Un coup d’œil sur la montre. Laisse tomber les 40 heures… d’autant que j’arrive devant un autre côte. Une vraie. Oups. Hé ben allez, mon vieux, sans bâtons, t’avais qu’à… Kareeeen… elle passe quand même bien. Nous croisons plein de promeneurs. Je double un groupe de randonneurs. Un compagnon discute un peu avec eux en marchant. Encore des applaudissements. Bravo, vous êtes des champions ! « non, non ! » c’est un exploit, ce que vous faites ! « non, non, pas plus ! plein de monde peut le faire ! »
Un compagnon me rejoint d’un bon pas. Je ne sais pas s’il a entendu ma réponse, mais aux quelques mots que nous échangeons, il partage mon avis. Nous partageons ensemble nos derniers hectomètres, et nos impressions sur cette boucle. L’enthousiasme du public, sa gentillesse, dans les 3 pays traversés. Merciii, merciii. Les encouragements confortent les propos… nous arrivons au goudron. Arrivée à 1 km, nous dit-on. Ouf, tant mieux ! je commençais à ne plus pouvoir suivre. Dernier carrefour. Bon, ben pour les derniers mètres, on va faire bonne figure en trottinant. J’acquiesce et embraye aussitôt. Le trot est aisé. Je tourne à droite. Ça y est, je reconnais la rue principale.
Les spectateurs se font nombreux. Encouragements. Applaudissements. Allez Marc ! bravooo ! je ne sens plus rien. J’allonge la foulée. Je vole. Je fais le pitre. Des 2 bras, je réclame des applaudissements. Allez ! allez ! allez ! plus fort ! je suis porté ! transporté ! dernier virage ! plus fort encore ! yaaahouuuuuuuu ! j’y suis ! un gars m’intercepte. Bravo ! c’est ton premier ? non, j’ai arrêté à Courmayeur l’année dernière. C’est encore plus fort, bravo ! il me donne un paquet, je me retourne vers l’arrivée, où mon compagnon arrive. Poignée de main. Pareil pour le suivant. On me pousse gentiment vers le ravito, juste à côté. Il y a du monde. Il y a de la bière ? ouii . Je prend la cannette et ressort. J’ai besoin d’un coin tranquille.

Je m’adosse à une roue de camionnette juste à côté. C’est un peu mouillé, mais tant pis. Je sors le téléphone. Sylvie ? ça y est , je suis arrivé… super, mon p’tit mari. Je ne peux en dire plus. Une grosse boule me monte à la gorge, un flot de larmes m’inonde les yeux. Je me colle la tête dans le bras. Moment intense. Quelques secondes de bonheur pur...
Je reste un moment là, à me reprendre, en sirotant ma bière. A côté les clameurs accueillent toujours les arrivants.

Je me lève enfin. Un peu dur quand même. Mes pieds se rappellent à mon souvenir. Je remonte quelques mètres le long du parcours. Un big band se déchaîne à l’angle de la rue. Je traverse la ville en boitillant, jusqu’à la voiture, stationnée après la gare. Je m’y affale. Sylvie m’y rejoint dès l’arrivée de son train, et me conduit au centre d’accueil. Direction les douches. Je traverse la salle de repos. « Marc ! » Roxane est là, avec Marco. Ils sont arrivés depuis un moment, c’est super. On se raconte un peu notre course. Philippe arrive de la douche. Il va manger. On se donne Rv là-bas, suivant l’heure. je vais me doucher.

Nous repartons un peu après. Trop d’attente pour un podologue.
Je monte dans la voiture. « Tu me guides jusqu’à l’autoroute, après, tu peux dormir ».
Dernière mission. OK. ;
Allez, c’est fini, je peux fermer les yeux.
aie mac (1158)


Un grand merci pour tous ces moments forts à
- l’équipe de Michel et Catherine
- tous les bénévoles, signaleurs, accueil, médicos (une pensée particulière pour l’équipe de Trient)
- tous les compagnons de route qui m’ont permis, souvent sans le savoir, d’avancer.
- Au public toujours enthousiaste
- Aux forumeurs de l’utmb, qui m’ont souvent fait marrer (tonton, si tu me lis…)
- A Sylvie, qui va supporter mes pieds explosés, après mes ronflements…
- ;-)

12 commentaires

Commentaire de taz28 posté le 29-08-2006 à 12:24:00

Quel récit !!! Palpitant, drôle et émouvant....Un véritable scénario de film passionnant ...
Merci à toi de nous faire partager cette belle aventure, où, malheureusement le nombre d'abandons est important.
Bravo pour ta course, tes mots, ton histoire, ton exploit !!
Taz

Commentaire de béné38 posté le 29-08-2006 à 12:56:00

Whaouuu !!! ben moi aussi j'ai eu les larmes aux yeux à la fin de ton récit... merci de nous avoir fait partager ce beau moment. Bonne récup.
Béné38

Commentaire de NoNo l'esc@rgot posté le 29-08-2006 à 13:18:00

...Whoua...
Tout les superlatifs divers que je pourrais
écrire ne décriraient pas l'émotion que m'a
procurée ce récit...
...Whoua...
Bravo - Noëlle.

Commentaire de nicou2000 posté le 29-08-2006 à 13:38:00

on reste scotché du début à la fin! quelle course! chapeau pour la qualité de ce récit!!!

Commentaire de joy posté le 29-08-2006 à 20:04:00

B R A V O

Commentaire de akunamatata posté le 29-08-2006 à 20:56:00

bien bien
super recit comment fait on pour se souvenir de tant de choses avec deux nuits blanches?
felicitations, c'est grand
Akuna

Commentaire de alainC posté le 29-08-2006 à 23:28:00

Bravo pour ton récit et Chapeau pour ton résultat
AlainC

Commentaire de Sandrine74 posté le 30-08-2006 à 17:10:00

Super Marc !
Bon je ne te cache pas que les arrivées m'ont mis la larme à l'oeil... J'aurai tant aimé !
L'année prochaine !
Félicitations, et super récit.
Amicalement
Sandrine

Commentaire de totoche58 posté le 31-08-2006 à 12:54:00

Bravo à toi aie mac et merci pour ton récit vraiment très prenant ...Vraiment extraordinaire. C'est un coup à me décider pour 2007....

Commentaire de stef89 posté le 01-09-2006 à 10:42:00

J'en ai eu les larmes aux yeux ...quel conteur !!!
ça donne vraiment envie mais la préparation doit être bien dure et longue....

Bravo à toi et au plaisir de te relire....

STEF

Commentaire de riri51 posté le 03-09-2006 à 20:58:00

Haaaaaaaaaaaa...pointage !!! ça y est "aie mac finisher de l'UTMB 2006" Félicitations et merçi pour ce super CR "que du bonheur"!!!

Commentaire de tritrid posté le 05-09-2006 à 13:59:00

morte de rire tout le long, super vivant ton CR ! Bravo et pit-être à la SaintéLyon 2006?
Astrid

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