Récit de la course : Ultra Trail du Mont Blanc 2006, par Libellule

L'auteur : Libellule

La course : Ultra Trail du Mont Blanc

Date : 25/8/2006

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

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Distance : 158.1km

Objectif : Pas d'objectif

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L'UTMB 2006 : Cr de la Libellule

Salutàtous,

De retour dans la vie normale voilà que je dois m'atteler à une tâche relativement difficile, faire le CR de mon UTMB 2006.
Quand on s’attaque à un CR de ce genre, on ne sait pas trop par où commencer, car entre la décision de participer, l’entraînement mis en place, et le déroulement de la course, il y a de quoi faire. Je vais essayer de structurer un peu, parce que sinon, je risque de ne pas m’y retrouver.

I La décision de le faire

Sachant que je ne pourrais pas vraiment être rigoureux lors de la saison 2005-2006 au niveau des entraînements, pour cause de paternité et de travaux, je ne pouvais raisonnablement pas faire d’une course au chrono mon objectif de la saison (genre passer sous les 3h au marathon ou les 1h20 au semi). Je n’avais plus qu’à m’orienter sur un trail et tant qu’à faire une seule vraie course dans la saison autant faire en sorte qu’elle vaille le coup. Un nom commençait tout doucement à s’imposer à moi, et quand l’dingo a commencé à essayer de rameuter les troupes, j’ai fait mon chèque, comme ça, je savais que je ne pouvais plus me débiner et je l’avais mon objectif 2006.

II L’entraînement

Alors là côté entraînement, mon intuition de début de saison était vraiment la bonne, car entre l’achat de l’appartement, la naissance de ma fille, les travaux de rénovation, j’ai couru une fois par semaine environ jusqu’à fin mai, ce qui fait que c’était un programme vraiment light. Fin mai, je me dis qu’il me reste plus que 3 mois pour être prêt, alors il y a intérêt d’y aller.
Je fais donc plusieurs sorties par semaine en privilégiant les côtes, ce qui n’est pas trop facile à trouver du côté des hauts de seine. Il y a par bonheur une rue à côté de chez moi qui doit faire environ 50m de D+ sur 500m, je fais en sorte de la grimper 6 à 10 fois par entraînement. Ca fait un peu hamster, mais bon, quand il faut il faut. Côté préparation spécifique, je profite de vacances en Corrèze pour participer à un trail mi-juillet (620M de D+ pour 13k200) et pour faire plusieurs sorties dont une sortie longue de 30km pour 1000M de D+.
De retour à paris, j’irais faire 2 fois le circuit des 25 bosses à Fontainebleau histoire de faire encore un peu de D+.
Une semaine avant, dernière sortie avec le club et repos total avant la course.

III La Logistique

Là il faut bien réfléchir, car dans ce genre d’aventure, il vaut toujours mieux avoir ce qu’il faut dans les moments difficiles.

1 Tenue vestimentaire de départ

Chaussures Salomon Xa Pro 3d
Chaussette
Collant long normal
Carline Millet
Bonnet (En fonction de la météo)
Casquette

2 Equipement de départ

Lampe Myobelt XP
Batons accrochés au sac (jusqu'aux Houches)

3 Nourriture

1,8 l d'eau avec 110 g de caloreen dans la poche
1 bidon de 60 ml d'eau pur
4 recharges de 110 g de caloreen
3 barres de céréales
3 pates de fruits
2 tubes de sporténine (1cp par heure de course)

4 Sac à dos Raidlight

Portable
Trousse pharmacie
Lampe Myolite (obligatoire)
Piles de rechange (obligatoire)
Strap (obligatoire)
Couverture de survie
Polaire fine
Veste Gore-Tex
2 Paire de gants de running (une légère de running et une plus chaude)
Carte d’identité
Temps de passage prévus

IV L’avant-course

Jeudi 24 août 2006, il est 20h54 et j’arrive en gare d’Annecy, un coup de fil du Dingo pour me dire qu’il vaudrait mieux que je mette mon béret pour que L‘Festnoz puisse me reconnaître à la descente du train. On galére un peu pour se retrouver, et finalement, nous arrivons à la Festnoz’s Home où plein de zanimos sont en train de prendre l’apéro.
Il y a là Gé et Ray, le Toutou et sa femme, le Dino, le Troll, La Souris, L’Dingo, et Manu, la femme du Festnoz.
Juste le temps de boire un coca bien frais et nous passons à table.
L’Festnoz a du passer l’après-midi aux fourneaux, car son taboulé et ses lasagnes sont délicieux. Un vrai repas de finisher, arrosé d’un peu de rouge et de rosé, avec un peu de gourdasse bleue pour finir le repas.
Ca commence à chambrer sec, et l’Troll devient vite la cible de tous les pourrissages du monde ;-)
C’est l’anniversaire de mariage du Festnoz et de Manu, huit ans, ça se fete, c’est même nous le cadeau ;-)
Il est 0h30, tout le monde part, et il est l’heure de se coucher. C’est pas tout ça, mais avec deux nuits blanches en perspective, on a intérêt à capitaliser du sommeil.
La nuit est agitée et je me lève sur les coups de 9h lorsque l’dingo commence à sonner le réveil. Il doit aller chez Décathlon, et comme je dois encore m’acheter au moins une paire de chaussettes, je vais l’y accompagner.
On fait notre petit tour chez Décathlon, j’achète ma paire de chaussettes et des cachetons de sodium, l’Dingo hésite devant les sacs et finalement n’achète qu’une frontale et son ravito perso.
Au moment d’arriver, c’est déjà l’heure de repasser à table, ce coup-ci c’est Pâtes à la carbonara. Un régal….
On prépare tous nos sacs, l’Dingo se rend compte que dans un sac de 10l il ne pourra jamais mettre tout ce dont il a envie. Son problème est insoluble, et il part avec à Cham.

De mon côté, mes deux sacs suiveurs sont prêts avec dans chacun une serviette au cas où je pourrais prendre une douche, un sac avec gatosport, sporténine, barres de céréales, pâtes de fruits, chaussettes, slip et fringues de rechange (manches courtes à Courmayeur et manches longues à champex), et une poche à eau de rechange au cas où (la poche percée au bout de 20 kms au Mercantour m’avait servi de leçon).

Il est 15h passé lorsque nous arrivons à Chamonix. Nous allons retirer notre dossard dans la salle réservée à cet effet et nous avons deux problèmes en vue :
- Le Troll et l’Dingo n’ont pas de carte d’identité
- L’Festnoz n’a pas la bande à strapping obligatoire

Il est donc convenu que le premier sorti file sa bande à strap au Festnoz pour qu’il puisse aller retirer son dossard.
Je sors le premier, je lui file ma bande et à 16h, tout le monde a son dossard (Le Troll et L’Dingo ont réussi à prendre leur dossard malgré l’absence de pièce d’identité) et nous pouvons nous diriger vers les voitures pour nous changer. Je coupe la moitié de ma bande strap et la file au Festnoz, afin qu’il ne soit pas disqualifié s’il subit un contrôle de sac inopiné.
Nous nous habillons relativement rapidement et sommes prêt assez vite excepté le Dingo qui ne réussit toujours pas à faire rentrer tout son barda dans son sac DKT. Il trouve enfin une solution, il partira avec deux sacs !!!! Un petit rouge par-dessus le sac DKT… du Dingo tout craché quoi !!!
Nous nous dirigeons vers l’AAB de l’organisation et c’est en faisant la queue que nous croisons l’bœuf qui vient seulement d’arriver sur Cham. Il n’y a plus de pâtes, et ça commence à gueuler un peu dans la salle. Au bout d’une demi-heure, elles arrivent enfin et nous pouvons en manger un peu avant de partir vers la ligne de départ.
On se retrouve tous dehors devant la tente de l’Aab et on se dirige lentement vers la ligne de départ.
Il y a un monde dingue et au fur et à mesure que l’on s’approche de la ligne de départ, la progression se fait de plus en plus difficile. On arrive tant bien que mal sur le bord du sas de départ pile poil à l’heure du speach. Le serveur du bar donnant sur la place se bat pour récupérer ses tables et ses chaises dans la foule qui est bien compacte. On apprend rien de neuf, il est 19h, l’hélicoptère tourne au-dessus de Chamonix pour nous filmer, le départ va être donné.. On attend que France 3 prenne l’antenne, le maire de Cham fait le décompte …3…2..1. C’est parti !!!

V La Course

a) Chamonix – Les Contamines Montjoie

Le départ vient d’être donné, il faut passer par-dessus une banderole (nous étions sur le côté du sas de départ et non dedans), nous marchons une bonne cinquantaine de mètres, et nous pouvons commencer à trottiner.
Chacun part à son allure, il y a un monde fou dans les rues de Chamonix. Je ne sais pas trop s’il y a plus ou moins de monde sur les trottoirs que lors du départ du Marathon de Paris, mais vu que je suis là pour profiter, je prends le temps de déguster ce départ, de déguster ces applaudissements qui nous mettent du baume au cœur avant de partir pour cette grande aventure.
La première partie de la course est vraiment roulante, la route est large, et c’est très bien comme cela puisque cela permet au peloton de s’étirer. Je rattrape l’festnoz, et on commence à papoter. On a tous les deux décider de marcher dés que cela grimpe un peu et de trottiner sur le plat et les descentes. On quitte la route sur la droite, on passe sur un chemin et on attaque nos premières bosses.
Certains courent dans les montées, nous nous marchons. L’hélicoptère est encore là, tout le monde lui fait des petits signes, tout va bien. Le temps est magnifique et apparemment, nous pourrions ne pas avoir de pluie du week-end.
Nous arrivons aux Houches le long de la ligne de chemin de fer, passons par-dessus l’autoroute, un petit coup de cul pour monter dans le village et nous voilà au premier ravito.
J’estime ne pas avoir vraiment besoin de m’arrêter, je préfère marcher pour monter mes bâtons tranquillement. Je n’arrive pas à en décoincer un, je demande de l’aide à un spectateur, qui me le décoince en deux temps trois mouvements (faudrait que je songe à me mettre à la muscu moi).
L’Festnoz s’étant arrêté au ravito, je continue désormais seul. Le Col de Voza se présente à nous. Je le connais, je l’avais déjà fait en rando avec ma copine. On passe devant un groupe de personnes en train de boire l’apèro qui nous proposent un pastis. Je dis en plaisantant aux traileurs alentours que notre apéro à nous est devant.
Cela grimpe assez tranquillement, tout le monde est dans son rythme et ça papote à gauche à droite. Je ne vois pas trop la montée passer, surtout que le soleil couchant sur le mont blanc donne une photo à tomber par terre. Ca donnerait presque envie de s’asseoir pour contempler le spectacle que nous offre dame nature, mais c’est pas tout ça, on a quand même une rando à faire ;-).
J’arrive en haut du col et en bas de la descente, le ravito nous attend. Pour ceux qui connaissent un peu le coin, le ravito se situe au niveau de la gare de départ du train à crémaillère pour le nid d’aigle.
Je refais le plein de la poche à haut avec l’aide d’un bénévole, certains traileurs ont l’air décidé de faire déjà une bonne pause ici, je repars au bout d’à peine 5 minutes. Cela remonte légèrement, puis c’est la descente vers les Contamines Montjoie. Cela descend bien, et c’est agréable de se dégourdir un peu les pattes à ce moment là. On passe en forêt et hop j’arrive dans le village des contamines. L’ambiance est extraordinaire, une haie d’honneur s’est formée le long de la route, je suis tel un coureur du tour de France en train de franchir un col alpestre hors catégorie. Les enfants tendent la main pour qu’on leur tape dedans et un sourire illumine leur visage quand ils aperçoivent un coureur qui répond à leurs attentes, je suis très ému, j’ai presque les larmes qui montent aux yeux tellement c’est impressionnant, et il est temps que j’arrive au ravito car la foule pousse tellement que j’aurais fini par courir à 15 km/h.
Biiiip, il est 22h26 ce qui fait 3h26 pour 24,7kms et 1205 de D+.
Je fais le plein de la poche à eau, je prends deux trois tucs, un ou deux bouts de banane et hop c’est reparti.

b) Les Contamines-Montjoie – Les Chapieux

Je repars des contamines par un petit chemin dans la forêt. Je me mets à discuter avec un trailer qui va à peu prés à mon allure vu qu’il était déjà à ma hauteur au niveau du col de voza. Il me raconte un peu la diagonale des fous, comme quoi c’était réellement différent et qu’on ne pouvait pas réellement comparer les deux épreuves. Il me demande comment est la suite, et l’ayant déjà fait en rando, je lui indique que s’il le sent, il peut trottiner, c’est quasiment plat jusqu’à Notre Dame De La Gorge.
Je passe devant un groupe d’individus, dont le lever de coude doit être beaucoup plus efficace que le planter de bâton, ils sont en train de boire des coups devant un gigantesque feu de joie pour encourager les traileurs . J’arrive enfin à Notre Dame De La Gorge, je sais que les choses sérieuses vont commencer. L’apéro est bien passé, et maintenant, c’est l’heure du plat de résistance de l’UTMB, la montée du col du bonhomme qui fait environ 1300M de D+ , le genre de montée qui calme.
C’est pas le moment de faire le malin, la course ne fait que commencer, et je pense que ce genre de grimpette peut vous mettre la tête dans le sac pour le reste de la course, ce qui serait quand même relativement gênant puisqu’il reste la bagatelle de 129 kms à se farcir.
Ca commence à grimper sec sur des grandes dalles rocheuses, qui étaient empruntées par les troupes de ce cher Jules à l’époque ou la Gaule était romaine. Heureusement qu’il ne pleut pas parce que ce genre de terrain, j’imagine très bien le style de cascades que ça peut occasionner.
La montée se passe relativement bien, je suis dans mon rythme, je commence même à rentrer tranquillement dans ma bulle. J’arrive au chalet de la balme, un coup de bip, il est
00h28mn ce qui fait 5h28mn pour 33,1kms et 1778 M de D+. La montée continue tranquillement. A un moment, je reconnais un kairn (un gros tas de pierres) sur lequel avec mon amie, nous avions posé notre petite pierre deux ans plus tôt. Je le signale aux trailers alentours (que ca porte chance aux amoureux de poser une pierre à cet endroit), et je ne reçois comme réponse que de vagues grognements . Ce ne doit pas être des poètes ;-)
L’ascension continue et arrivé au refuge de la croix du bonhomme, j’amorce la descente vers les Chapieux.
La descente s’annonce assez technique, il y a des grandes dalles de pierre, et je ne fonce pas trop car je ne suis pas trop à l’aise. Un avion passe sur ma droite : « Salut Christophe !!! », c’est l’Festnoz en train de me doubler dans la descente. Il fonce et son rythme n’est vraiment pas le même que celui des concurrents qui l’entourent. Il s’éloigne très rapidement de moi, je sais que je ne le reverrais qu’à Chamonix. Bonne route !!!
Ca continue de descendre et là, première chute. Je m’y attendais pas vraiment, mon pied a dérapé et hop une libellule étalée de tout son long dans le chemin. Les trailers passent à gauche à droite, ils doivent être tous des médecins très expérimentés, ils n’ont même pas besoin de me demander si ça va pour continuer leur chemin.
Je me reléve, encore 5 minutes d’effort et je commence à entendre de la musique. Ca a l’air assez rock comme ambiance, ca me booste bien. Je trottine et j’arrive enfin aux chapieux. Bip, il est 3h33, 8h33 de course, 2550m de D+ effectué pour 43,9kms.
Je suis un peu déçu, car l’ambiance du ravito avait l’air beaucoup plus sympa sur le DVD amateur du Festnoz que l’on avait regardé la veille. Apparemment, en 2005, il y’avait des flambeaux alors que cette année, ce n’est qu’une guirlande lumineuse qui nous guide jusqu’aux tentes du ravito.
Je fais le plein du camelback, on me propose de l’arvie en eau gazeuse, je regarde vite fait la composition. Tiens c’est plein de bicarbonate de sodium, ça doit pas être mal contre les crampes. Je dois avouer que la sporténine a du mal à passer depuis le début (à peine 5 comprimés de pris au lieu de 9), je vais donc mettre de l’eau plate dans la poche à eau et de l’arvie dans le bidon.
Je rentre sous la grande tente ou nous attend le buffet. Je prends ce qu’il faut (une portion de pâtes ) et m’étonne sur le coup de la présence de bière au ravito.
Je mange vite fait bien fait et je me rends compte qu’une escale technique serait relativement bienvenue pour éviter de faire une libellulite sur la suite de la course.
Je vais donc aux toilettes en passant par le dortoir. Il y a là déjà quelques trailers frigorifiés en train de dormir. Je me dis que ça fait un poil tôt alors qu’il reste plus de 100 bornes à effectuer, mais bon…. Je sens que mes jambes sont un peu tendues (je m’en suis rendu compte aux toilettes) alors je décide qu’à partir de ce moment là, je ferais un étirement à chaque ravito (en fait se tenir accroupi, ça permet de détendre les ischios).
Allez 4h10 du matin et hop c’est reparti mon kiki, direction l’Italie…

c) Les Chapieux – Courmayeur

Brrr, Glagla …. Je sais pas trop quoi écrire pour vous dire ce que je ressens à ce moment là. Il faisait une chaleur si douillette dans le refuge, que ressortir à ce moment là est vraiment difficile.
Le groupe de rock s’en donne à cœur joie et je repars dans la nuit. Je sais ce qui m’attend pour les 5 prochains kilomètres, alors ça donne pas vraiment envie.
Je discute avec une traileuse qui elle aussi est frigorifiée, et en parlant, on parvient à se réchauffer petit à petit. C’est simple j’avais tellement froid que par moment, parcouru de frissons, on aurait pu croire que je jouais des cymbales avec mes batons…
Au bout de 10 minutes, je suis un peu mieux. Je repense à cette même période de l’année, il y a deux ans où nous étions partis d’ici avec ma copine à 6 h du matin lors de notre TMB.
Je prends mes bâtons pour donner un peu de rythme, car je me rends compte que je suis passé bien malgré moi en mode touriste.
Tac tac tac font les bâtons sur le goudron dans cette lente montée vers la ville des glaciers.
Purée que c’est long, purée que c’est chiant…
Ouf j’arrive enfin à la ville des glaciers, c’est pas que je déteste le bitume, mais là ça commençait à être longuet. De toutes façons on est obligés de passer par là, il n’y a pas d’autre chemin pour attaquer le Col de La Seigne.
Je passe par dessus un petit pont, virage à gauche et hop, la montée commence. Elle se passe super bien, vraiment mieux que dans mes souvenirs, et à 6h33, juste après que le soleil ait commencé à se lever, j’arrive en haut du col de la Seigne. Biiip, 11h33 de course, 53,3kms pour 3550 M de D+ effectués.
Un petit étirement, et hop je repars dans la descente. Elle se passe relativement bien, même si je commence à sentir les jambe tirailler un peu, et les pieds chauffer de plus en plus. Arrivé au Refuge Elisabetta, je prends un bout de pain pour me mettre un peu de saucisson dans le ventre, mais vu qu’il me faudrait une scie sauteuse pour réussir à le couper, je mange uniquement le saucisson. Faut dire qu’il est 7h30 du matin, et que le pain a largement eu le temps de congeler depuis qu’il est sorti.
On arrive au lac Combal. J’essaie de courir sur les côtés de la route, c’est bien plus régulier, et ça permet de ne pas avoir à s’écarter quand un 4X4 veut passer (2 4X4 de la presse m’ont doublé dans cette ligne droite).
On prends un petit chemin sur la droite, et j’attaque la montée de l’arrête Mont Favre. L’hélico est de retour, je suis obligé de m’accrocher à ma casquette, car le souffle provoqué par le rotor est assez puissant. Tout le monde fait des signes à l’hélico, moi je ne préfère pas, j’aimerais tout autant qu’il s’éloigne, il me gâche mon plaisir. Surtout que j’ai une vue à couper le souffle sur ma gauche. On arrive en haut de l’arrête Mont Favre, Biip, il est 8h56, soit 13h56 de course pour 62,8kms et 4017 M de D+. Tous les voyants sont encore relativement au vert (on relativise tout dans ce genre de course), et après m’être étiré un petit coup (et bu un coup d’arvie offert gentiment par le bénévole), j’attaque la descente.
J’arrive assez rapidement au refuge appelé Col Checrouit Maison-Vieille. Le ravito est très sympa, il y a même une jeune fille qui fait la danse du ventre.
Je repars assez rapidement vers Courmayeur, et là l’horreur que l’on m’avait annoncé est bien là.
On descend sur les pistes de ski, soit droit dans la pente soit en S, c’est sûrement une des parties du parcours que j’ai le moins apprécié, c’est long et c’est vraiment pas agréable.
En même temps à quoi peut-on s’attendre quand on sait qu’en l’espace de 4,5 kms on descend de 763 m ?
J’arrive enfin à Courmayeur, il est 10h56, 72kms de fait pour 4000 M de D+, je suis dans les temps que je m’étais fixé pour pouvoir faire une bonne pause , prendre une petite douche et me changer.
Je vais récupérer mon sac, je file direct aux douches. Ca me fait un bien dingue, et une fois que j’ai enfilé mon short et mon t-shirt manches courtes, j’ai l’impression de revivre.
Je décide de garder les mêmes pompes car je suis vraiment à l’aise avec même si j’ai de grosses ampoules qui apparaissent sous le pied (apparemment c’est pas vraiment des ampoules, mais plutôt des grosses taches blanches du à un coup de froid à cause de l’eau rentrée dans les pompes dans la descente vers les chapieux).
Je me pose par terre, je sors le portable et j’appelle ma copine. L’émotion me monte à la gorge et ce que je voulais être un message rassurant se transforme en message inquiétant. Je la rappelle illico, me contrôle enfin et lui laisse un message un peu plus cool.
Je range mes affaires, et au moment d’aller chercher à manger, je tombe sur la souris qui sort de sa douche (habillée bien entendu la souris).
On se rencarde tous les deux sur l’état de santé l’un de l’autre. Je pars chercher à manger et vient m’attabler à côté de la souris. Elle voit que je commence à piaffer d’impatience de repartir, et elle me donne mon ticket de sortie. Elle me dit qu’elle prends encore 10 minutes pour se poser, qu’elle me rejoindra plus tard. Connaissant les qualités de grimpeuse de la souris et la façon dont ça a l’air de monter vers le refuge Bertone, autant faire une pause de 10 minutes là haut pour l’attendre.
Je prends donc mon sac, je mets mon assiette à la poubelle et vogue la galére.

d) Courmayeur – Champex

Allez c’est reparti, il est 12h05 et l’Italie m’attend. Je rejoins un petit groupe de 3 personnes (un homme, sa femme et une copine de sa femme) et nous traversons Courmayeur. Nous passons juste devant la station de bus, je pense très fort à ma copine à ce moment là, car cela avait été le lieu de notre abandon lors de notre tentative du TMB avortée en 2004 à cause d’un genou douloureux.
Le début du parcours est assez hallucinant, car nous passons au milieu des badauds qui sont en train de faire leurs courses (au sens shopping du terme bien entendu) en ce début d’après-midi ensoleillé.
Nous traversons tranquillement Courmayeur en devisant sur les performances au marathon d’unetelle, l’expérience du trail d’untel et c’est sans trop s’en apercevoir que nous attaquons la montée vers le refuge Bertone. Elle est assez longue, mais se passe très bien. J’ai les jambes qui reviennent bien, j’appréhendais la remise en route après plus d’une heure de pause.
J’arrive au refuge Bertone à 13h54 , soit 18h54 de course pour 76,9kms et 4856M de D+. Je me pose tranquillement et je surveille du coin de l’œil l’arrivée de la souris. J’en profite pour m’étirer tranquillement, sur le coup ça fait mal, mais après ça fait vraiment un bien fou.
La souris arrive au bout de 10 minutes, elle fait une petite pause, se ravitaille et nous voilà repartis. On ne s’est trop rien dit sur notre vision de la suite de la course, mais il est clair pour nous deux que désormais, sauf grosse défaillance de l’un d’entre nous, on es là pour finir et que nous finirons ensemble.
Cette partie là de la course se passe très bien. La vue est magnifique et nous apercevons tout au loin le grand col Ferret qui sera la prochaine grosse difficulté à se taper.
On arrive au refuge Bonatti et là la souris croit reconnaître l’Dingo assis à table. Elle s’approche et fait semblant de lui mettre un coup. Le trailer joue le jeu mais ce n’est point le Dingo… Je me marre un bon coup ….
Le temps commence à se couvrir, nous repartons et dans la descente vers Arnuva, il se met à pluvioter. Nous arrivons à Arnuva à 17h29. 22h29 de course pour 88,7 kms et 5337M de D+. Je décide de mettre le caleçon long, parce qu’avec la flotte qui est en train de tomber je me dis que ça risque de cailler en haut du grand col Ferret.
On repart d’Arnuva, la souris fait une pause technique dans le sous-bois. Le petit groupe de 3 avec qui j’ai fait connaissance à Courmayeur me propose de les suivre. Je décline l’invitation, j’attends une copine.
Et hop nous voilà parti à l’assaut du grand col Ferret, la grosse galère de cet UTMB. La pluie tombant depuis maintenant prés de 2 heures, le terrain est devenu quasiment impraticable. A mon humble avis, une personne qui n’a pas de batons n’a aucune chance dans cette montée. Ca glisse, c’est boueux, c’est très usant nerveusement. Là je commence à saturer, mes appuis sont de plus en plus difficile et la montée de plus en plus lente.
On ne peut pas imaginer mon soulagement lorsque après 2 heures d’effort, nous parvenons enfin en haut du col ferret. Il est 19h36 et après plus de 24h d’effort (24h36 pour être exact), nous avons effectué 93,3 kms et gravi 6105 M de D+.
Nous partons dans la descente, et autant la montée dans la gadoue était chiante, autant la descente est presque amusante (presque seulement).
Cette descente est particulièrement délicate et au coucher du soleil (qui est plus précoce que la veille à cause du mauvais temps), nous allumons nos frontales (presque dés le début de la descente en fait).
Nous continuons notre petit bonhomme de chemin, et tout va bien à peu près jusqu’à ce que nous soyons entre la Peule et la Fouly. La fatigue commence à peser, mes paupières ont tendance à clignoter de plus en plus souvent et malheureusement de plus en plus longtemps.
La souris se rend compte que pour moi ça va pas très fort et je lui confirme que ça commence même à être dangereux car j’ai tendance à mordre le bas-côté avec mes baskets un peu comme le mec qui s’endort au volant.
La souris essaie de trouver des sujets de conversation et nous parlons entre autre de ma fille, de la façon dont j’ai rencontré ma copine, bref elle essaie de me tenir éveillé, même si je sens que de son côté, c’est à peine mieux.
Je me rattache à l’espoir de pouvoir boire un bon café au prochain ravitaillement, et je continue ma marche de somnambule. Je commence à avoir des hallucinations, je vois des spectateurs au bord de la route qui ne sont rien d’autre que de vulgaires rochers, je vois même à un moment une fresque digne du fameux radeau de la méduse exposé au Louvre.
La souris elle divague aussi un peu, parle de façon parfois incompréhensible, bref deux zombies perdus au milieu de la nuit en pleine montagne. La souris va mieux que moi, elle me propose de prendre son lecteur mp3 pour me réveiller, mais je décline l’invitation, car je pense que la musique ne peut avoir qu’un effet néfaste sur moi.
Nous avançons quand même et arrivés à la Fouly, je demande ce qu’ils ont pour ceux qui ont envie de dormir. Une benévole sympa me répond « ben on a des matelas ». Euhhhhh, c’est pas trop ça que je voulais entendre. On va vers le ravito, bon y’a du café. J’en prends deux coup sur coup, il me faut bien ça.
On rencontre un UFO en pleine galére. Quelqu’un vient de lui piquer ses bâtons et il se retrouve sans rien. Un bénévole lui dit qu’il y a un coureur qui vient d’abandonner qui pourrait peut-être lui prêter les siens. Il part négocier dans le dortoir et revient avec deux bâtons. Heureux pour lui que ça s’arrange de la sorte, mais faut avouer qu’il faut être le dernier des salopards pour piquer les bâtons de quelqu’un. La perspective d’un planter de bâton à la bronzée font du ski sur le malfrat me tire un sourire qui me sors un peu de ma torpeur.
On décide de repartir avec la souris et je suis bien obligé de constater que le café n’a pas encore eu l’effet désiré. Je me force à augmenter un peu la cadence (avec l’accord de la souris) afin de me forcer à garder les yeux ouverts. Cette galère continuera jusqu’à Praz de Fort où la, miraculeusement, l’effet à retardement des deux premiers cafés combiné au troisième me sors de ma torpeur.
Ca va mieux, ça fait un bien fou. Allllller Champex nous voici !!!
La souris a un petit coup de moins bien, c’est désormais à moi de la soutenir. Je prends très régulièrement de ses nouvelles, je la motive et malgré la présence de son lecteur MP3, elle parvient apparemment à entendre le son de ma voix. La montée dans les bois vers Champex se passe bien, je suis même tellement bien que je me suis mû bien malgré moi en leader de groupe. Une petite vingtaine de personne suit ma foulée et j’essaie tant bien que mal de guider tout ce petit monde malgré le nombre presque insuffisant de rubalises présentes.
Nous arrivons à Champex à 1h57 le dimanche matin. 30h57 de course, 116,8 kms d’effectués pour 6650 M de D+.
Un bénévole avec un micro hurle notre numéro de dossard, afin qu’un autre bénévole aille chercher notre sac. On récupère tout deux notre sac et entrons à l’intérieur du chalet. Nous nous accordons une vingtaine de minutes, et j’en profite pour changer le haut qui est passablement trempé et mettre la gore-tex dans le sac à dos. Je prends aussi le béret pour la photo finish.
Je vais me prendre de la soupe, des pâtes (qui sont d’ailleurs bien meilleures qu’à Courmayeur) et du café.
A 2h15, soit 45 minutes avant la barrière horaire, nous revoilà partis direction la France….

e) Champex – Chamonix

Nous repartons donc tranquillement, mais en essayant d’hâter quand même un peu le pas, car l’air de rien, on a tout de même un peu froid.
Le fléchage n’est pas très bon pour repartir, et après avoir longer le fameux lac de Champex, nous préférons attendre le groupe suivant pour trouver plus facilement notre chemin.
Nous parvenons enfin à sortir de Champex et nous descendons tranquillement jusqu’à Champex Bas.
C’est assez sympa comme ballade, et je trouve même ça assez marrant de devoir ouvrir les barrières afin de passer dans les alpages. Tout va pour le mieux, sauf que l’on arrive aux alpages de Bovines, et là c’est encore une grosse galère. Une montée comme je ne la souhaite à personne, il y a de la bruine et nous devons escalader sans discontinuer de grandes marches aux intervalles très irréguliers. Pour ceux qui connaissent, c’est réellement très proche de ce que l’on peut voir aux 25 bosses à Fontainebleau, c’est à dire presque de la varape par endroit. Qu’est-ce que je peux détester cette montée, je me demande même pourquoi ils nous ont mis ça au programme, alors qu’il y a apparemment une variante qui permet d’éviter cette galère. Tout le monde commence à se plaindre, à la trouver longue cette saleté de montée quand nous arrivons enfin sur la crête. C’est simple, cette montée m’a tellement miné que même ce passage le long de la crête qui en définitive, bien que boueux, ne devait pas être si désagréable m’est apparu interminable.
Nous arrivons enfin, quasiment au lever du jour au point de contrôle des fermes Bovines. Il est 5h55, et nous nous ravitaillons un peu. Comme depuis les chapieux, toujours de l’arvie pour moi et un peu de salé.
On se concerte avec virginie, et on se dit que l’on a tout intérêt à descendre rapidement pour aller jusqu’à Trient. On nous annonce deux heures pour descendre, ce qui nous ferait 8h soit seulement 15 minutes avant la barrière horaire, donc pas le temps de s’arrêter en gros.
On décide donc de faire cette descente rapidement et là c’est dingue le nombre de coureurs que l’on peut doubler. On ne prend pas énormément de risques, mais vu le nombre de coureurs qui font la descente au frein à main, on a l’impression d’être des avions. Je prends beaucoup de plaisir dans la descente (pour la première fois de ma vie, je m’éclate en descente), même s’il y a un côté gênant au bout de bientôt 35 heures de courses de bousculer(verbalement j’entends) certains trailers pour qu’ils nous laissent passer.
Nous arrivons à Trient à 7h30, nous avons donc mis 1h30 pour faire 74M de D+ et 750 de D-.
On nous demande en arrivant si nous voulons aller voir le podologue, car celui-ci est situé environ 200 mètres avant le ravito. On se concerte avec la souris, elle sait que je me plains de mes pieds depuis Courmayeur et que cela me ferait le plus grand bien. De mon côté, je ne me vois pas faire une croix sur cette petite avance sur les barrières horaires glanées avec fierté dans la descente (une libellule qui gagne du temps dans la descente, c’est du jamais vu) aussi je confirme à virginie que ce n’est pas la peine, on va pas « perdre du temps » ; Nous nous dirigeons vers le ravito, faisons une bonne pause et repartons à 7h55 du ravito. Une pause pipi et nous voilà parti à l’assaut des Tseppes.
C’est la dernière grosse difficulté du parcours, aussi essaie-je de rythmer la montée en égrenant le D+ déjà effectué. Ma montre polar fait merveille et la montée est finie à 9h16.
Nous en sommes à 38h16 de course et nous avons déjà effectué 135,3kms pour 8062 M de D+. Aller plus que 20kms et 500M de D+, une broutille quoi !!!!
Le début de la descente vers Vallorcine se passe bien, mais alors la fin …. J’enrage, car je sais que nous ne sommes pas super larges au niveau barrière horaires, et il y a dans cette descente une boue dont Papy Turoom ne refuserait pas la présence pour son Raid28.
Nous arrivons, après une ou deux chutes tout de même, tant bien que mal à Vallorcine. Il est 11h15, soit 30 minutes d’avance sur les barrières. On ne s’attarde pas du tout, juste le temps de prendre de l’eau et un peu de salé, de retirer les petits cailloux dans les chaussures.
Nous repartons à 11h25 de Vallorcine, nous n’avons plus que 20 minutes d’avance sur les barrières horaires, il ne va pas falloir jouer les touristes. Nous attaquons le col de Montets et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela se passe bien, nous arrivons à Argentière à 13h13 et nous sommes vraiment confiants dans la suite des événements. Il nous reste 2h45 pour faire 9kms dont la majorité en descente, ça devrait jouer.
La souris qui est aux petits soins pour moi me demande si je veux qu’elle me ramène quelque chose, je lui répond oui, si cela ne nous a pas encore été proposé et là, miracle, elle me ramène du pâté sur un morceau de pain, et elle est accompagnée d’un bénévole avec du café. Du bonheur …..
Ragaillardi, nous voilà reparti… Les bénévoles nous félicitent, je leur réponds que Virginie est deux fois plus méritante, car elle doit en plus me supporter.
Le moral est bon, Chamonix nous voilà….. Tout se passe bien, le rythme est bon. J’essaie de joindre ma copine, mais je tombe sur le répondeur. Nous passons des coups de fil à la tortue, au shadock … pour leur annoncer que nous allons bientôt arriver.
Nous voyons Chamonix en contre-bas et lorsque nous longeons la rivière nous pensons tenir le bon bout, mais ultime difficulté, nous devons monter vers la droite avant de redescendre vers Chamonix. Nous pestons contre ce contre-temps et commençons à douter de notre capacité à finir dans les temps. Cette montée paraît longue, et nous rattrapons des coureurs en difficulté. Certains essaient d’accrocher notre wagon, dont un qui était au bord du renoncement, assis sur un rocher, la tête entre les bras.
On pense pouvoir finir dans les temps, mais on se met à râler contre l’organisation pour le nombre de coureurs que risque de mettre hors délai cette ultime difficulté.
Nous croisons le Kloug , il prend de nos nouvelles et 15 minutes après, nous basculons dans la descente. Nous essayons de courir le plus possible, car à force de ne pas voir la fin et de voir le chrono se rapprocher de la limite, nous nous mettons à psychoter…
Nous arrivons enfin dans Chamonix. On entends « La Libellule et la Souris », « Oui c’est nous », c’est le castor junior, on lui demande comment a été sa CCC, il nous annonce sa fabuleuse place de 41éme (et après il veut faire croire qu’il était pas au niveau pour l’UTMB) et nous annonce que tous les autres sont bien arrivés exceptés la Linotte et le Troll qui ont abandonné.
Clic clac Kodak, bon c’est pas tout ça, mais on a une rando à terminer nous. Bon on commence à se concerter pour savoir comment on fait pour la photo d’arrivée. Il est décidé que l’on prendra chacun nos bâtons dans une main et on se tiendra par la main pour franchir la ligne.
On regarde derrière nous, Gilles qui avait décroché (le fameux assis sur le rocher dans la dernière nous) nous rejoint, on es très content pour lui, on pensait qu’il décrocherait plus violemment que ça dans la dernière bosse.
Nous entrons dans Chamonix sous les applaudissements, il y a beaucoup de monde, car la cérémonie de remise des prix est commencée. Gilles nous demande si on veut courir pour finir, allez soyons fous. Nous croisons le Troll qui nous prend en photos, nous nous mettons à courir, nous nous prenons par la main avec la souris et passons sous l’arche. Ca y est, nous avons fini l’UTMB. Purée c’est incroyable la sensation que l’on a eu dans cette dernière ligne droite, c’était vraiment dément.
Nous nous retrouvons dans le sas et sommes bloqués par le podium. On nous remet notre polaire de finisher et nous attendons deux minutes pour savoir ce que l’on va faire de nous. Nous ne pouvons pas ressortir, car la place est noire de monde Décision est prise de nous faire passer par le podium pour sortir et c’est donc sous les applaudissement de plusieurs milliers de personnes, avec notre nom annoncé au micro que nous tirons notre révérence à cette magnifique course. Quel bonheur ….


VI L’après course

Nous retrouvons le troll en descendant du podium, nous prenons des nouvelles de tout le monde et commençons à nous organiser. Nous allons directement grignoter un petit quelque chose au ravito d’arrivée. Il n’y a plus de semoule, mais je me tape une bonne petite saucisse avec une bière. Je vais chercher mon sac dans la voiture du Dingo, les sacs suiveurs et je vais prendre ma douche. Une fois requinqué, décision collective a été prise de repartir à Annecy chez le Festnoz.
Je m’endors dans la voiture malgré le fait que je lutte pour tenir compagnie au Festnoz. Nous arrivons chez lui ou nous pouvons déguster une merveilleuse quiche aux légumes.
Je profite de ce repas pour annoncer aux zanimos présents que je vais être papa pour la deuxième fois en décembre et que je ne reviendrais sûrement pas sur l’UTMB l’an prochain.
Vers 22h, Manu me reconduit à la gare où m’attends le train de nuit vers Paris, je dis au revoir à tout le monde sauf à la Souris qui dort déjà du sommeil du juste à l’étage.


Conclusion

Je tiens à commencer cette conclusion par les remerciements qui s’imposent.

Je tiens à remercier l’Festnoz et surtout sa femme Manu pour nous avoir plus que bien accueilli lors de ce périple. L’un comme l’autre sont surdoués derrière les fourneaux, les lasagnes et la quiche étaient là pour en témoigner, et leur gentillesse et leur disponibilité sont sans faille (Hard pour un cadeau d’anniversaire de mariage).

Je tiens à remercier La Souris pour avoir partager avec moi la partie CCC de cet UTMB. Je pense qu’à deux, nous étions vraiment plus fort, et je n’ai pas honte de dire que sans toi, je pense que la raison m’aurait forcé à arrêter lorsque je m’endormais en marchant le long des ravins. Cela a été un plaisir de partager ces heures de bonheur et de souffrance mêlés avec toi, de se motiver l’un l’autre quand le doute commençait à nous assaillir, et je te souhaite la même réussite lors de tes prochains périples, tu en as la volonté, je suis sûr que tu iras très haut.

Je tiens à remercier la famille Poletti qui nous a organisé une course magnifique dans un cadre splendide.

Je tiens à remercier les bénévoles pour leur présence, leur gentillesse et leur disponibilité. En tant que coureur de fin de peloton, je peux affirmer qu’ils ont été présent jusqu’à la fin de la course et que leur dévouement a été à mes yeux exemplaires durant toute cette course.

Concernant tout le reste, je ne sais pas si l’on peut tirer au bout d’une semaine les enseignements que l’on peut tirer d’une telle course, mais je peux déjà dire :

- L’UTMB est une course réellement hors norme, la beauté des paysages, la variété des terrains, la longue période de course sans sommeil en font vraiment « le sommet de la course nature » en Europe
- Je ne retournerais probablement pas sur l’UTMB car il y a tant d’autres courses à vivre, qu’il serait dommage de réduire son horizon à une seule course (place aux autres) sauf si ma copine me demande un jour de l’y emmener.
- L’effet Zoo joue à fond sur ce genre de course, et le fait de se retrouver à deux m’a plus qu’aider dans les moments difficiles


Je pense que je vais terminer ici, j’espère que ces quelques lignes vous auront décidé à tenter un jour l’aventure, car c’est dur l’UTMB, mais qu’est-ce que c’est bon !!!

La_Libellule_Encore_Un_Peu_Dans_Les_Nuages

6 commentaires

Commentaire de tritrid posté le 04-09-2006 à 15:39:00

super ton CR, cool que t'en aies bien profité dans la descente vers Trient, j'ai dû mettre le double de ton temps pour descendre à cet endroit ;-)
Bravo et pit-être au raid viiiingt-ouit !
Astrid

Commentaire de Libellule posté le 04-09-2006 à 20:32:00

Peut-être oui, la beauce me manque ;-)

Commentaire de L'Castor Junior posté le 05-09-2006 à 08:43:00

Superbe compte-rendu, qui nous permet de revivre pleinement cette aventure formidable, dont je n'avais vécu qu'un tout petit passage en "vrai".
En tout cas, l'esprit Zoo joue vraiment : dans cette descente sur Cham', j'ai tout de suite pensé que les deux p'tits personnages exténués mais toujours souriants qui approchaient, parfaitement soudés, étaient la Souris et la Libellule. Et je ne vous avais jamais vus auparavant (tout juste croisés, parmi d'autres, au Raid 28).
A très bientôt j'espère, et plein de bonheur pour la suite...
Cédric

Commentaire de Sandrine74 posté le 05-09-2006 à 16:56:00

Félicitations...
Amicalement
Sandrine

Commentaire de Libellule posté le 06-09-2006 à 09:18:00

Merci d'avoir été là mon grand, et encore félicitations pour cette 41éme place sur le CCC.
Elles sont où les photos ????

Commentaire de L'Castor Junior posté le 06-09-2006 à 22:11:00

Euh, les photos ?
Ben, elles sont dans mon CR...
Comment ça "il est où mon CR" ?
Euh, OK, j'y retourne...
A+
Cédric

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