Récit de la course : Ultra Trail du Mont Blanc 2007, par Kourpavix

L'auteur : Kourpavix

La course : Ultra Trail du Mont Blanc

Date : 24/8/2007

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

Affichage : 3006 vues

Distance : 163km

Objectif : Terminer

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UTMB: "Un jour en France"

UTMB : un jour en France Un petit peu d’historique sur mon passé de coureur…

En 2003, alors que je venais de finir un raid glaciaire (Chamonix-Zermatt) je vois une affiche d’un défi nouveau en course à pied, l’UTMB.

C’est un truc d’extraterrestre, pensais-je alors. Il faut sûrement être un athlète de haut niveau pour y parvenir. Pour mémoire : En 2003 il pleuvait des cordes et sur 700 partants seulement 70 seront à l’arrivée…

J’ai commencé la course à pied en 2004 par le marathon de Paris, puis courses vertes, trails, ultras (Origole, TVC, Millau, TGV…) et en 2006 après une campagne de test concluante sur différents ultras je décide de m’inscrire pour l’UTMB 2007.

Ce sera mon objectif de l’année et je commence l’entraînement dès janvier après une coupure d’un mois.

Je décide durant cette phase d’inclure un off de Runstéphane (44km et 715mD+) le TVC (48km et 1800mD+), le Cromagnon (103km et 5200D+) qui sera remplacé par le trail des 5 moulins (45km et 830mD+).

En juillet, je cours peu (3 séances) cause vacances familiales à la mer et donc pas de dénivelé.

En Août, une sortie en montagne de 5 jours et 3400mD+ en rando  cool.

 L’avant-course

Accueilli et hébergé par le vénérable et néanmoins célèbre Olivier91 à Saint-Nicolas de Véroce dès le mercredi soir pour être frais et dispo avant la course, je retrouverai 4 autres UFO et Kikoureurs (Runstéphane, Zeb, l’électron, JJ).

Les préparatifs des sacs coureurs  puis, la préparation alimentaire, orchestrée de main de maître par notre aubergiste étoilé du « guide de la tartifflette » sera vite achevée pour rejoindre le départ de « la grande boucle ».

 Le temps des Rêves

Nous nous éparpillons dans la foule et écoutons le briefing et les recommandations de départ avec attention. La musique de Vangelis nous met en scène, un hélicoptère fait du stationnaire au dessus de nos têtes, la foule de supporters est bien présente et manifeste son enthousiasme, l’émotion monte alors en nous pour 163km d’aventure dans un cadre exceptionnel.

Je me situe en retrait derrière pour mieux apprécier la dimension du spectacle qui se produit devant  mes yeux. Tous attendent le moment unique du départ. Le grand jour est arrivé.

Et c’est le départ vers 18H30 sous les cris de la foule, les cloches…Le cœur bat plus fort et j’attends quelques minutes (3 exactement) pour franchir l’arche du départ et profiter une dernière fois de ces instants.

La traversée de Chammonix s’effectue à faible allure sous les nombreux encouragements de la foule aussi excitée que nous par l’événement.

Il fait chaud au propre comme au figuré dans le chaudron magique du Mont-Blanc et je bois déjà régulièrement pour éviter tout risque de déshydratation prématurée.

Nous quittons Chamonix pour atteindre les rochers des Gaillands et emprunté un chemin balcon de 8 km  jusqu’aux Houches. Nous serons rafraîchis par les turbulences de l’hélicoptère qui nous suit pour nous filmer.Ca fait du bruit, mais ça fait également du bien !

Je rencontre le fils Poletti qui est le plus jeune coureur de la course (20ans)  et qui participe tout comme moi au challenge Karleskind (course par équipe) sous les couleurs des  « amis de children’s home ». C’est son premier UTMB et il part prudemment comme moi pour pouvoir mieux gérer la suite des évènements.

Aux Houches,  nous traversons le village,  toujours encouragés par la foule et c’est le premier ravito en boissons. Un verre rapidement vidé puis on repart pour la première des 9 ascensions du parcours, le col de Voza et la Charme à une vitesse volontairement réduite à 530m/H.

 Voyage au bout de la nuit

Pendant que nous nous élevons, le jour décline et nous offre un joli coucher de soleil sur l’aiguille du midi et la vallée. C’est un beau début puis c’est l’obscurité et il faut sortir les frontales à partie de La Charme, atteinte en 2H30 de course. La première descente de près de 1000m  en 6km vers Saint-Gervais va déjà nous tester pour nos qualités de descendeurs. Je me laisse aller sans freiner et sans accélérer pour doubler tout de même 300 coureurs.

L’accueil à Saint-Gervais est digne des Rois avec une foule à nouveau bruyante et présente, manifestant sa joie de nous voir passer. Un ravito complet sera pris puis je croise Alice la femme d’Olivier et Géraldine qui m’encouragent  à coup de clochette (pas sur la tête je vous rassure !).Elle m’indique que l’électron est passé il y a environ 20 minutes. Je me dis que de notre groupe je suis, soit le plus lent, soit le plus prudent. L’avenir nous le dira.

Je repars tout frais pour suivre une monotrace puis un chemin plus large à travers un bois qui va nous conduire aux Contamines. « J’ai le feu aux fesses » au propre comme au « pas propre » (je m’expliquerai plus loin)  et j’en profites pour doubler de nombreux coureurs et arrive avec encore 200 places de mieux. Je limite mon arrêt à 3minutes pour manger mais il est difficile de s’extraire de ce ravito ! Ca se bouscule un peu. Je poursuis donc vers Notre Dame de la Gorge et profite d’un sous-bois pour soigner avec de la crème anti-frottement mon séant. Ah, ça vaut mieux que de finir au zoo en Chimpanzé (référence au séant !).

J’en profite pour enfiler une micropolaire car la Croix du Bonhomme terme de cette ascension se situe à 2400m.

Arrivé d’abord à La Balme avec  un nouveau ravito, j’en profite pour appliquer une nouvelle couche de crème « là où vous savez » et de manger banane, barre de céréales et boire du coca et de l’eau. Qui a dit que certaines publicités, notamment sur le papier hygiénique étaient toujours diffusées pendant les repas. Sur cette « fine » analyse, je repars poursuivre la longue ascension jusqu’au col du Bonhomme avec pour spectacle grandiose, le cortège ininterrompu de frontales sous le regard malicieux de Dame Lune. Nous croisons des feux de camp jusqu’au col avec des supporters qui sont venus nous accompagner pendant cette première nuit. La température est clémente, je suis encore en cuissard court et le plaisir est total. C’est le bonheur. Après la croix du Bonhomme, le sport commence avec une descente technique et humide dans une pente assez raide pour rejoindre les Chapieux.Ca glisse un peu partout, il faut bien regarder où l’on pose les pieds, dans les ornières, sur des cailloux mouillés…

C’est un peu laborieux mais pas de chute pour moi alors que pour d’autres…

Aux Chapieux, après 9H37 de course je fais une pause de 21’ avec re-crème, soupe, tuc, coca, barres céréales. On me demande si je ne veux pas m’asseoir pour manger ma soupe et je dis que si je m’assieds, après j’ai du mal à repartir !

J’ai encore gagner 200 places depuis les Contamines ! Si ça continue comme ça, c’est tout bon.

J’attaque la route de la Ville des Glaciers en discutant avec 2 coureurs et en démarrant doucement pour monter en puissance pour la montée de La  Seigne.

Nous atteignons le chemin de la Seigne, une belle rampe de pente moyenne et très linéaire. Tout ce qui me convient pour accélérer un peu et accroître mon avance sur les barrières horaires. Pour le moment je suis sur un plan de course en 40H.

Cette rampe me plait particulièrement et j’adopte un rythme soutenu avec mes bâtons et je dépose nombre de coureurs je gagne 100 places même si la fin de la côte est plus dure.

  Un jour nouveau

Ca y est au col de La Seigne, nous sommes en Italie et le jour se lève sur ce versant que je ne connais pas. C’est sauvage et très différent du versant Chamonix. Je me sens en pleine forme après cette première nuit et une nouvelle journée peut commencer. Un peu de descente maintenant pour rejoindre le refuge Elisabetta et le lac Combal où je gagne encore 100 places.

La vue sur le Mont-Blanc et l’Aiguille de Peuterey est impressionnante et mérite une petite pause photo. Mais c’est une autre aventure qui m’attend…

Je franchis l’arrête de Mont Favre rapidement dans le rythme de ceux qui me précèdent et enfin aborde la grande descente vers Courmayeur tranquillement avec un arrêt au  col Chécrouit. Là, je fais une nouvelle pause, téléphone celle-ci pour donner de mes nouvelles.

Il y a en cet endroit une troupe d’artistes avec une danseuse italienne, Mamamia…Aurais-je déjà subit quelque méchant coup de Phébus !

Bon, tel l’Ulysse d’Homère, je ne succombe pas au chant des sirènes et reprends ma route pour mon Itaque (Chamonix).

Après cette, pause j’ai envie de me lâcher un peu (tu m’étonnes !). Je décide donc d’enfiler les 800m de D- « à donf ». Alors, j’y vais de bon cœur et je ne cours pas, je vole. C’est grisant comme sensation et arrivé à Dolonne, j’ai les cuisses en feu. Après  16H17 c’est Courmayeur, environ la moitié du parcours : « Tout va bien, je vais bien ». Il n’y a plus qu’à continuer comme ça, me dis-je.

L’arrêt dure 46’ et j’en profite pour manger un plat de pâte. Ca change des barres de céréale. Je me change également et m’occupe de mes pieds avec du NOK.

Je suis « tout neuf » pour repartir pour le deuxième volet de cette aventure.

 Le pêché d’orgueil

Nous traversons Courmayeur avec sa circulation automobile. Slalomant entre les véhicules, à moins que ce ne soit le contraire (le trail new age !).On sait tout de suite qu’on est en Italie c’est légèrement plus « artistique » comme tracé et signalétique ! On arrive quand même sur le chemin qui conduit au refuge Bertone avec au menu : une belle grimpette bien raide sous le soleil de midi et l’estomac bien calé par des pâtes. C’est un peu laborieux pour tout le monde et on se suit en file indienne pour un rythme assez « dolce vita ». Au refuge, les boissons sont les bienvenues et je retrouve une connaissance UFO (Bombyx).On échange quelques mots et lui repart devant moi pour le balcon vers  le refuge Bonatti. La vue sur les Grandes Jorasses et la dent du Géant est très sympa, mais je commence à avoir une douleur importante au genou gauche dès que je veux courir et les cuisses brûlantes! Aie, aie, aie qu’est-ce qui m’arrive ! Je décide de prendre les choses calmement et de marcher pour voir si ça passe en m’aidant fortement des bâtons pour soulager cet appui. La douleur disparaît peu à peu, mais revient dès qu’il y a une descente.

Misère, j’ai payé pour mes facéties dans la descente de Courmayeur.

Il va falloir faire avec et diminuer la vitesse de progression. Est-ce que ça va tenir ? Est-ce que je ne vais pas me faire rattraper par les barrières horaires ?

J’arrive au refuge Bonatti pour un ravito soupe et coca que je vais limiter pour ne pas perdre trop de temps précieux maintenant. Je regarde mon tableau de progression et je m’aperçois que je ne perds que peu de temps en marchant. C’est encourageant. Pourvu que cela dure,

Car cette partie est facile ! Je pousse jusqu’à Arnuva avec ma technique bâton. Nous sommes alors au 94e Km. Le Grand col Ferret qui marque la frontière italo/suisse se dessine au dessus de notre tête, orgueilleux et majestueux.

Je ne perds pas trop de temps au ravito et m’engage sur cette longue et abrupte pente de près de 800mD+.Ma progression est lente volontairement pour économiser mon genou en appui et je me fais doubler par une quinzaine de coureurs, mais ça passe !

C’est la Suisse qui s’ouvre à moi maintenant et si j’atteins Champex sans encombre ça devrait le faire, certes pas dans la joie, mais avec une douleur supportable et éviter la rupture !

Je descends très lentement, exploitant au maximum mes bâtons pour économiser également mes cuisses meurtries. Quelques coureurs me doublent mais je ne m’arrête pas à la Peule et file directement à La Fouly sur mon rythme de « rescapé du Vietnam ».

A la fouly, mes jambes semblent un peu mieux et j’écourte l’arrêt pour ne pas me refroidir et tente de manger une tranche de mortadelle pour changer du rituel barre/coca !

Les coureurs sont alors très dispersés et j’ai l’impression de repartir tout seul, mais curieusement j’ai la sensation d’être dans un lieu que je reconnais alors que je n’y ai jamais mis les pieds. Bizarre, vous avez dit bizarre. Le chemin vers Praz de Fort est un balcon agréable dans la forêt mais la nuit pointe déjà son nez et il faut ressortir les frontales. La mortadelle à du mal à passer. Je ne retenterai pas d’en manger.

Expérimentateur et cobaye ! Voilà ce que je suis dans cette course.

Je m’aperçois également que je n’ai plus une goutte d’eau ! J’ai été trop vite à la Fouly et j’ai oublié de remplir ma poche à eau. Quel C.. ! A Praz de fort, il n’y a pas d’eau et je ne croise personne .On est loin de l’ambiance du début de course. Ils se couchent tôt les Suisses pour un samedi soir ! Ca va faire loin pour aller jusqu’à Champex sans eau !!! Heureusement ma bonne étoile veille et dans le Hameau suivant à Issert je trouve un bac à eau avec une fontaine. Je ne me pose même pas la question de savoir si elle est potable ou non. J’ai soif, je bois et je rempli ma poche à eau. On verra bien les Suisses sont des gens d’une propreté clinique dit-on !

Ma progression vers Champex (Km122) s’en trouve sécurisée et c’est accompagné de quelques coureurs que nous gravissons les 460m deD+ pour atteindre la base qui doit maintenir ou redonner la vie c’est selon !

Je décide de faire un arrêt respectable de 1H10 pour me faire examiner et masser, mais il faut attendre son tour. Le kiné me masse énergiquement les cuisses. Ca fait plus mal que lorsque je marche et lui demande son avis sur mon état.

Le bilan : les pieds pas d’ampoule c’est bien je remets du NOK, les tendons bien tendus c’est moyens mais c’est normal et les cuisses bien cramées. Ils me disent que si je le sens, je peux continuer. Alors… « Show must go on ».

Je prends un plat de pâtes accompagné d’une soupe et je croise Runstéphane qui partait pour 35H et qui repartira après moi de Champex  parce qu’il papote avec les UFO. Il ne change pas celui-là.

J’ai un peu de mal à trouver le bon chemin et c’est en suivant un coureur qui connaît le coin que je vais aborder Bovine, la mythique montée dans des petits blocs irréguliers. Bref du dur et technique pour une deuxième « nuit d’ivresse ». En effet, c’est dur surtout à ce moment-là de la course et surtout avec un genou en compote. Je ne peux plus utiliser mes bâtons et c’est en souffrant  intensément que je suis mon coureur-ouvreur. C’est long  et je me demande si le genou va tenir car il faut forcer dessus pour des pas assez haut. C’est galère pour moi, mais je m’accroche. Il n’y a que 400m de D+ au fond ! J’ai l’impression, toute proportion gardée d’être un « Joe Simpson » de la mort suspendue avec  une jambe utile. Et puis, enfin on arrive. Je suis passé c’est déjà ça de gagner, mais un autre combat souterrain est en train de se dérouler. Celui de la lutte contre le sommeil et là, dans la descente vers Trient, je me force à soutenir mon attention pour lutter contre la lassitude qui nous gagne tous .Personne ne parle, les frontales vacillent, les pieds heurtent les racines disposées çà et là pour « notre plus grand plaisir » et celui de mes jambes meurtries. La fin de la descente raide et glissante et je sais qu’il faut être très vigilant.

Nous arrivons à Trient où on nous propose de nous reposer, mais ma stratégie est d’éviter de dormir et au pire, vu le beau temps pour cette deuxième nuit, je pourrais dormir contre un  arbre à la belle étoile .Pour cette édition c’est possible, le risque est donc calculé.

Au ravito il y a de la raclette, c’est dur car ça me fait envie, mais je sais que mon corps n’accepte pas ça en course ! Dommage, dommage…Ce n’est que partie remise.

  La promesse de l’aube

Il y a maintenant le dernier gros morceau : la montée bien raidos des Tseppes de près de 800mD+ et j’ai de plus en plus sommeil !

Je décide de faire d’une pierre deux coup, c'est-à-dire monter fort pour contrer le sommeil qui me gagne et progresser rapidement. Alors je suis la grappe de coureur devant moi et décide de leur coller au train. Je force généreusement sur les bâtons mais à mi-côte j’aperçois des gens autour. « Chouette », c’est le sommet me dis-je. Erreur, je suis pris d’hallucination et quand je me concentre plus sur ce point je vois des branches de sapin maintenant. Un coup, je verrai des habitations un coup, ce sera un pylône électrique, mais à chaque fois le même scénario.

Ma seule chance dans mon combat pensais-je alors, c’est que le jour se lève et que la promesse de l’aube me redonne force et vie…

Il faut tenir une demi-heure et ce sera gagné.

Le jour se lève enfin et avec lui seront balayés mes derniers doutes. J’ai surmonté cette dernière épreuve et je me sens plus fort que jamais, serein et confiant pour la fin de cette aventure.

Je suis alors dans un état d’animal qui mange, bois et avance indifférent à ce qui l’entoure. Il n’y a plus de plaisir comme jusqu’à Bertone et cette dernière partie va me sembler bien terne, non satisfaisante pour moi. Je ne vais pas déserté « le champ de bataille » pour autant, mais je cherche une raison valable pour continuer et je me rappelle à mon bon souvenir que je porte le Drapeau UFO et également celui du Népal pour l’assoce Children’s Homme. Donc pas d’état d’âme. Tu ne cours pas pour toi, tu cours pour eux. Et ça redonne tout sens à ma motivation ! Nous rejoignons Vallorcine .Je discute avec d’autres coureurs de mes sensations qui me laissent un goût plus qu’amer. Ils  éprouvent au même moment à peu près la même sensation à savoir : aucun plaisir de continuer comme ça. Pourtant on ne va pas rester-là et bien sûr continuer notre progression.

 Les horizons gagnés

 A vallorcine,  je retrouve  Runstéphane et Phil. Je  repars  avec eux et essaie de suivre leur rythme, mais mes jambes m’arrêtent dans cette idée. Je passe Argentière et retrouve le petit balcon Nord de Chamonix et j’essaie de courir pour la dernière heure de course et progressivement mes jambes me font moins mal, donc je continue en trottinant et en passant quelques coureurs. D’autres plus rapides me doublent également.

 La fin est très proche et je suis de mieux en mieux. Des supporters me disent « Bravo » et je leur réponds « c’est à vous que je dis Bravo de venir nous soutenir ». Je croise malheureusement des coureurs très handicapés et je n’ai pas le droit de les aider à avancer. Je les encourage. Enfin je suis à 500m de l’arrivée pour entamer un sprint final et qui je vois là,  Bottle le coureur UFO, à qui j’avais dit en plaisantant  sur un forum qu’on arriverait ensemble main dans la main en sprintant comme au trail des 5 Moulins.

Pour ce qui est de l’arrivée commune, ce sera le cas, pour le sprint, il n’en était plus capable…

Fin d’une belle course d’anthologie avec un temps aussi clément et une ferveur populaire bien présente et sincère.

 

Mon Bilan pour une première participation :

Finir sans blessure : c’était l’objectif. Temps réalisé : 40H57.

Prendre mais aussi donner du plaisir aux supporters : ce fût le cas jusqu’à Bertone après j’étais dans la résistance physique avec un genou en vrac puis avec le sommeil pour la 2 e nuit.

 

Un super week-end à "la mer de glace" avé le soleil dans une ambiance incroyable. A renouveler d'urgence en d'autres lieux!

 Donc comme suite il faut soit que j’évite une deuxième nuit en allant plus vite (très dur à réaliser) ou alors que je m’arrête dormir (plus plausible).

  Détails techniques :

Alimentation : Aucun problème digestif, ce qui est rare sur les ultra dépassant les 8H00.Peut-être est-ce du à un rythme plus lent que la normale. Barres céréales/Banane/TUC/TWIX, soupe, assiette de pâtes. Essai tranche mortadelle (pas concluant, difficile à assimiler).Boisson de la poudre au départ DK puis eau plate dans le camelback et Coca/eau aux ravitos (2 ou 3 verres à chaque ravitos). Consommation environ 20 litres d’eau soit 0.5l/H. Réserve d’eau de 1.5l entre les ravitos. Je n’ai pas consommé vraiment le ravito perso. 2Barres et 1 gel suffisent en réserve dans le sac. On peut renouveler son stock aux ravitos.

Frottements : Nok au départ en massage puis en couche sur les pieds et entrejambe. Elasto aux talons et sur les tétons. Problème d’irritation sur les fesses. Emploi de NOK puis vaseline au cours de la course. Reprise de NOK à Courmayeur, Champex.

Vêtements : cuissard court du début à la fin, du aux conditions exceptionnelles de température et temps sec ! Un  tee-shirt technique Millet carline au départ puis 2e couche micro polaire rouge pour la nuit. Buff, trail de Vulcain. Sous-vêtement technique boxer DK.

Chaussures : Supernova trail en mesh du début à la fin. Pas de grosses ampoules. Seulement 2 petites sous les orteils entre Champex et Chamonix. Chaussettes X-socks jusqu’à Courmayeur, puis DK forclaz 500 jusqu’à Champex et nouvelle paire pour la fin.

Gestion de course : Départ très cool. Je n’ai forcé à aucun moment sauf à Bovine et Tseppes et la descente de Courmayeur  (je l’ai payé assez cher). Arrivée à Courmayeur, mi-course assez frais. Hydratation régulière et une barre toute les heures ou avant un gros effort comme les côtes.

Mental : Toujours très fort ! Je m’impressionne moi-même sur ce point concernant la maîtrise, le commandement du Vaisseau. La volonté présente quand c’est nécessaire, le calme et la raison dans les moments de doute ou de difficulté. La recherche de solutions aux problèmes rencontrés. La prise de risque calculée lorsqu’il faut  passer une 2e nuit sans dormir et la marche forcée accompagnée par mes bâtons pour pouvoir poursuivre l’aventure et avoir une chance non négligeable d’aller au bout.                       

5 commentaires

Commentaire de titifb posté le 02-09-2007 à 21:07:00

Salut Kourpavix !
Je n'ai pas couru l'UTMB, mais à force de lire vos récits, aux uns et aux autres, j'ai l'impression d'avoir participé avec vous à cette aventure hors norme. Bravo à toi pour ce beau CR. Tu es allé au bout. Est-ce que ça change quelque chose dans une vie de coureur de trail ?

Bonne récupération et bonne continuation.

Commentaire de agnès78 posté le 03-09-2007 à 09:45:00

Merci pour ce beau récit et FELICITATIONS pour ta course si bien gérée! Quel moral d'acier!
Bonne récup et j'espère à bientôt
agnès

Commentaire de JLW posté le 03-09-2007 à 21:58:00

J'ai l'honneur d'avoir participé au dernier Trail des 5 Moulins avec toi. Bravo pour cet UTMB bien géré avec tous les aléas que ce type d'épreuve porte en soi.

Commentaire de Say posté le 04-09-2007 à 23:47:00

Chalut

Belle maitrise et gestion de ta course dis moi! J'aime bien ton pseudo, mais pour quelqu'un qui court pas "vix", tu es un costaud pour s'attaquer à un monument comme l'UTMB. Bravo!

Commentaire de gdraid posté le 07-09-2007 à 09:18:00

Merci Kourpavix, la lecture de ton CR, est très instructive et encourageante, pour oser n'importe quel défit.
Bravo pour ta course réussie, et bien menée.
JC

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