L'auteur : Jedj
La course : Ultra Trail du Mont-Blanc
Date : 28/8/2015
Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)
Affichage : 1607 vues
Distance : 168km
Objectif : Terminer
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Une fois n'est pas coutume je fais un petit récit au titre de "témoignage" sur ce bref UTMB pour moi avec un stop barrières horaires au 50eme km aux Chapieux, à la fois pour en tirer les premières leçons et aussi pour que en 2016 certains se lancent avec une meilleure connaissance de la course si possible. Acessoirement à lire tous les récits des années précédents, on en vient à oublier le taux d'abandons chanque année, 40% en 2015 par exemple ....
Je suis sur l'UTMB 2015 notamment avec les points TDS 2013 (32h40, récit ici : http://team.fr.raidlight.com/blogs-article/tds-2013.15823/ ), Saintelyon 2014 et la CCC 2012 (raccourci à 95 km en 22h55).
Bref, je suis au plus juste des plus justes en terme de temps de course et je sais dès le déppart que le problème sera de lutter longtemps contre les barrières ....
Donc depuis janvier comme je suis un piètre grimpeur qui ne va pas très vite je décide de faire le plus de dénivelé, ce qui me fera un cumul de près de 1100km avec 32 500d+ fin août, essentiellement entre mars et juin avec quelques sorties longues en juin. A partir de mi juillet je ne fais que quelques ballades et en août des courses légères et courtes.
Pour le départ, comme je suis à 2h30 de route de Chamonix, je pars le matin pour profiter d'une dernière bonne nuit chez moi, et ne pas m'user sur le salon ou dans l'attente. Les dossards se retirent sans problème : pas de queue à 11h le vendredi vu que toutes les courses sont parties. Le contrôle est très strict avec la bénévole qui me demande une 10aine d'éléments et déplie notamment ma bande strap, vérifie nombre et solidité des réparations de ma veste imerméable .... puis j'accepte de faire le cobaye sur une étude du sommeil, plat de pâtes et repos dans une pelouse à une centaine de mètre du départ. Je rejoins Franck pour le dépot des sacs allègements et on va se changer dans son appartement pour être sur la ligne à 17H15, 3/4h avant le départ.
Grand soleil, grosses chaleurs, foule importante, on s'assoit à l'écart immédiat sur le côté de la ligne de départ, et quand sonne le debout avec le briefing on se retrouve dans le sas à 100m à peine de la ligne de départ.
Briefing court, le temps de la célèbre musique, et c'est parti. Je suis placé dans une partie du peloton qui n'est pas du tout de mon niveau et je me fais doublé, bousculé pendant quelques km tout en tapant les mains des milliers de gamins venus nous encourager. Sur les chemins forestiers en direction des Houches, je ne trouve pas mon rythme, je suis en train de m'asphyxier en faisant l'élastique, bref j'attends que ca passe à environ 9km/h.
Il fait très chaud, je prends de l'eau vite fait aux Houches et on attaque le col de Voza qui mine de rien grimpe un peu (même dénivelé que le col Ferret), je gère à mon rythme plus facilement maintenant que je suis en fond de peloton, avec un très beau point de vue sur le soleil qui se couche sur le Mont Blanc. En un peu plus de 2h30, je bascule sur la redescente sur St Gervais, très pentues ces pentes de ski... elles sont difficiles à courir pour les quadri, puis le sentier est plus simple dans les sous bois donc je sors ma frontale.
Arrivée à St Gervais 20 min avant la fermeture de la barrière, ce que j'avais un peu prévu, le plan c'est 1/4h ici puis 1/2h aux Contamines puis essayer 1h30 à Courmayeur pour finir en 46h30.... je recharge tranquille en eau, en saucisson et tome et je repars en marchant/mangeant direction Contmaines. Surprise, le bitume finit assez vite, je suis obligé de reprendre assez vite les bâtons et au lieu d'avoir une longue montée progressive de 500d+ sur 10km pour ne pas m'user, c'est une série de coups de cul plus ou moins violents. Et là rien ne va plus, gerbe, frissons, vertige, dur dur. je mets près de 2h15 pour faire ces 9km et quelques au lieu de 1h45, donc j'arrive sous la tente au moment où elle ferme ou presque. Pas de soucis, je bourre les poches de mon short de saucissons et pain, refais le plein de la poche et repars vers la Dame de la Gorge. Ca va mieux,, mais je suis à la bourre, je trottine jusqu'à la Dame de la Gorge en doublant quand meme pas mal de coureurs Commence alors la montagne avec les dalles de pierre de l'ancienne voie romaine, et je reprends la pêche dans cette montée douce peu technique sous les étoiles, en tout cas j'ai mon rythme dans les 400d+ par heure, et au bout de 40km j'atteins le ravito de la Balme en ayant regagné un peu de temps sur la barrière. Ravito vite fait, et je bipe en sortie à 1h56 pour une barrière à 2h en ayant juste le temps d'avoir noké sous le cuissard. Si j'accélère pas, ca passera pas.
Donc je pars sous le col du Bonhomme à bonne allure, mais le col est interminable, et j'ai un petit contrecoup qui fait que tout en haut dans ce loooonng col, je commence à douter de voir le refuge qui est encore plus loin, j'y arrive après 2h20 pour les 800d+ de ces 5,5km depuis la Balme! il me reste que 55 min pour ressortir du prochain passage incluant les diverses recharges, pour faire es 5,5km et surtout 1 000d-, le parcours n'est pas très roulant sur les 3 premiers km, je tape une nouvelle fois une pierre, ca sent la fin je boitille, et je repnds la course que sur les deux derniers km sur une piste moins pentue et plus régulière. C'est trop tard, j'arrive et je vois la queue pour enlever les dossards. finalement bipé à 5h30 pour une barrière à 5h15, la suite : bus pour Courmayeur et retour à Chamonix .....
Une semaine après, je confirme que je vais perdre deux ongles après la descente des Chapieux.... que je suis arrivé mal préparé et que je ne suis pas bien parti. Les lecons si jamais je le refais est que je suis arrivé fatigué, rincé physiquement avec probablement trop de sorties en course à pied entre mi juin et mi juillet (varier les sports? faire des sorties rando?, en faire plus de novembre à février?), que j'avais également probablement trop lu les récits des années précédentes et donc flippé plutot que de garder un peu d'insouciance (stressé dès le départ, je n'ai pas profité du peu de course que j'ai fait), et qu'à mon niveau les barrières sont très rudes au départ et qu'il vaut mieux partir en fond de peloton pour touver un rythme et ne pas prendre une mine après St Gervais. Tout ceci explique peut etre le coup de pas bien que j'ai eu avant les Contamines avec peut être une mauvaise alimentation (j'aurais du faire un gros 4h salé aussi).
Bonen chance et prépa en 2016!
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5 commentaires
Commentaire de arnauddetroyes posté le 06-09-2015 à 15:06:49
c est surement une autre facon de s améliorer que de reconnaitre ses erreurs,merci pour ton CR
Commentaire de Papakipik posté le 06-09-2015 à 16:33:10
Pas facile de faire ce type de CR. Mais il éclaire sur les difficultés auxquelles sont finalement confrontés tous les traileurs (ultra ou pas). Tu ne reviendras que plus fort sur ta prochaine épreuve. A bientôt peut-être sur les chemins d'une prochaine STL.
Commentaire de Jedj posté le 06-09-2015 à 17:51:12
oui merci c'est le but : mettre à plat pour changer et progresser
Commentaire de tikrimi posté le 07-09-2015 à 08:27:47
C'est effectivement dans l'échec que l'on progresse. Énorme merci pour avoir partagé cette expérience.
Ta conclusion me semble la bonne. Je suis convaincu que pour réussir un ultra, il faut être capable de répéter les 4/5 premières heures de course tous les we (ou au moins tous les 15 jours) à entrainement, et ce pratiquement jusqu'à la période d’affûtage (2/3 semaines avant l'épreuve).
Bonne récupération à toi
Commentaire de Jedj posté le 07-09-2015 à 08:59:35
merci à toi, je vais garder ce conseil en tête sachant que j'ai quand eme eu plus que la sensation d'être arrivé fatigué sur la ligne de départ
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