Récit de la course : Marathon de Paris 2012, par Sylvain01

L'auteur : Sylvain01

La course : Marathon de Paris

Date : 15/4/2012

Lieu : Paris 16 (Paris)

Affichage : 1232 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Terminer

3 commentaires

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Vini, vidi….. ego passus sum.

 

J – 105 :

Cette année c’est décidé ce sera le plus grand marathon de France : le marathon de Paris.

J’ai souvent regardé le marathon de Paris à la télé le dimanche matin avec admiration pour les coureurs. Cette fois ci ce sera mon tour. J’ai réussi à avoir un dossard car le marathon de Paris affiche complet plus de 3 mois à l’avance !

Je me base sur mes 2 marathons précédents (Nice et Lyon) pour une préparation composée d’une sortie longue le dimanche et de deux sorties plus courtes en semaine le midi ou la nuit après 20h30. Mes obligations professionnelles et familiales ne me permettent pas de faire plus.

J-90 :

Les sorties le soir après 20h30 sont parfois très dures à respecter. Pas de problème pour les sortie du dimanche.

J-60 :

La préparation est grandement perturbée par le froid intense qui règne sur Bourg. Impossible de sortir le soir et les sorties du dimanche sont plus courtes car il fait parfois -10 °

J-35 :

C’est le semi marathon de Bourg. C’est une petite répétition avant le grand jour. Je vais tester ma forme mais surtout tester mon déguisement de César sur une course de 21km. La course e passe bien et malgré le fort vent ce jour la ma cape ne me gène pas trop. 1h39 c’est correct. Je valide ma tenue pour le jour J. Coté forme j’ai fait bien mieux sur un semi mais mon objectif est de tenir 42km !

 


J-20 :

Sortie de 28 km  le dimanche plutôt difficile et pas très rassurante.

J-4 :

C’est le départ pour Paris en famille. Nous allons dormir chez grand cousin Michel qui nous prête gentiment sa maison à Draveil dans l’Essonne.

J-3 et J-2 :

Visite des musées et des grands sites de Paris en famille. Nous marchons beaucoup et j’ai déjà mal aux jambes. Les nuits sont longues et calmes. Pas de stresse ni de pression.

J-1 :

Nous décidons d’aller chercher mon dossard porte de Versailles vers 14h.

 

Et la surprise et étonnement : il y a un attente de plus d’une heure pour accéder au Hall 4 pour retirer le dossard !!!

 

Cela me met dans l’ambiance : on est à Paris et demain nous serons 40 000 au départ. Le hall est rempli de coureur qui achète plein de truc sur les stands. Je ne m’y attarde pas. Les filles profitent avec joie de l’animation acrobranche.

 

 

 

Le soir venu après une bonne dose de pate complète je prépare mon costume. Demain c’est le jour J.

H-3 :

je me réveille sans problème même si j’ai très mal dormi. Il est 5h30. Je déjeune copieusement, je prépare mes pieds avec de la crème anti fortement et je pars prendre le RER de 6h30. Il fait très très froid. Le RER se rempli de coureur au fur et à mesure des arrêts.

 

H-2 :

Arrivé place de l’étoile à 7h30. Il y a déjà foule. Je cherche les vestiaires. Il faut redescendre toute l’avenue Foch pour la remonter et déposé mon sac. Il y a beaucoup, beaucoup de monde. Je marche et piétine ¾ heure pour déposer le sac. J’enfile un vieux haut de jogging et je me mets dans mon sac en plastique jogging magazine pour ne pas avoir trop froid.

H-1 :

il faut maintenant rejoindre la ligne de départ sur les champs Elysées. J’ai du mal à avancer. Il y a trop de monde. Il faut trouver mon sas des 3h30 et surtout rentrer dans celui-ci. C’est la cohue. Bon grès malgré j’arrive à rentrer dans le sas 5 minutes avant le départ officiel des premiers. On est collé comme des sardines ce qui à l’avantage de nous réchauffer. Il fait 3°. Ca sent le baume du tigre. La musique nous invite à sautiller. Je reste calme. L’avenue est rempli de monde de haut en bas. Je fais des signes aux caméras de TV au cas où les filles regarderaient.

H : Et c’est parti !!! Enfin c’est parti pour les premiers ! Nous on ne bouge pas. On attend que notre sas s’ouvre.  Je jette mon sac en plastique. Le sol est jonché de bouteilles, vêtements en tout genre, sacs en plastiques…

 

H + 10 minutes : c’est le départ pour notre sas. Je passe sous la ligne avec 15 minutes de retard sur les premiers coureurs kenyans. Il faut faire extrêmement attention où l’on mes les pieds pour éviter de tomber sur une bouteille et de se faire écrasé par les 30000 personnes de derrière.

 

Km 1  5’10’’: On est encore sur les champs Elysées. On courre à 15 de rangs.  C’est beau, c’est froid et j’ai des sensations étrange car on cour sur des pavés. Je suis encore froid. Je me dis que c’est pas la forme de ma vie. J’essai de profiter de la vue et de l’ambiance et je décide de ne pas partir vite.

Km 2 10’18’’ : On est passé place de la concorde ou notre futur ex-président prépare son meeting de l’après midi. J’ai toujours mon haut de jogging car je n’ai pas chaud. Nous sommes rue de rivoli. Il n’y a pas bcp de personne déguisé. Je double des lapins et robin des bois. Je tente de rester sur la ligne bleu qui défini la ligne idéale. Mais comme il faut sans arrêt doubler du monde cela n’est pas facile.

Km 3 15'23'' : on est toujours rue de Rivoli. Je commence à me réchauffer. Je décide de me séparer de mon superbe haut de jogging. Je suis maintenant César tout puissant en mission à Paris. J’ai un bon rythme et je décide de courir sur les cotés de la route pour arrêter de faire des Zigzag.

Km 5 25'31' : Nous somme place de la Bastille. Après Sarkozy je pense à Mélechon. Tous va bien. Je mange un morceau de banane. Je suis beaucoup encouragé par les spectateurs : Avé César ! C’est très sympa.

Km 9 45'54'' : Nous arrivons dans le bois de Vincennes. J’ai un rythme correct. Je n’ai plus froid. Je fais un premier arrêt pipi. Il y a des orchestres de musique tous les 2km c’est très sympa. Nous sommes toujours très encouragés. Nous sommes toujours aussi nombreux à courir de front.

Km 10 50'54'' : mon temps est correct. Je remange de la banane.

 

Km 11 56'01'' : Nous arrivons aux châteaux de Vincennes et nous passons devant le meeting de notre prochain président. On ne sent pas le vent dans les bois. Je suis bien. Je double autant que je me fais doubler.

 

 

Km 15 01h16'00'' : Je m’arrête plus longuement au ravitaillement pour boire et manger une banane et des morceaux d’orange. C’est vraiment la bousculade aux ravitos. Il y a trop de monde.

 

Il y  a celui qui marche, celui qui courre, celui qui te rentre dedans, celui qui te pousse mais toujours des bénévoles qui t’encourage et te félicite pour ton déguisement.

Je double un coureur aveugle et son accompagnateur. Je l’encourage.

 

 

Km 19 01h36'01'' : Nous sortons du bois de Vincennes en longeant la Seine. J’ai pris la foulé d’un groupe avec un meneur d’allure de 3h30 du deuxième sas. Je suis bien. Le rythme est bon. Un coureur me dit «  César souvient toi Gergovie », je lui réponds « souviens-toi Alesia » !

 

Km 21 01h46'11'' : c’est le semi marathon. Je continue à courir sur le bord de la route pour les encouragements et les tapes dans les mains des enfants. Il y a beaucoup de spectateurs ici. Je mange encore de la banane… et du raisin sec.

 

Km 23 01h56'10'' : après être repassé place de la bastille nous voila sur les quai de Seine. Il y a du vent froid. Je commence à faiblir un peu. J’ai mal au ventre.

 

 

Km 24 02h01'13'' : les jambes réponde encore bien. Mais j’ai mal au ventre. Je mange des raisins secs. Je double alors un concurrent qui pousse sont enfants dans une poussette !

 

 

 

Km 26 02h11'56'': J’ai déjà ralenti l’allure. A la hauteur des Tuileries il y a un tunnel extrêmement long (environs 1 km). Dans ce tunnel certains crient : « on n’est pas fatigué ». Pour ma part je me tais… Il fait chaud dans ce tunnel. L’éclairage orange donne des drôles de couleurs aux tenues des coureurs. On voit le rouge plutôt marron. C’est un peu étrange. Je transpire. Certains coureurs marchent déjà.

 

Km 27 02h17'14'' : on ressort du tunnel. Et il fait froid. Très froid. Il y a du vent. Chaque petite montée pour sortir des tunnels et des ponts casse le rythme. J’ai de plus en plus mal au ventre. Ma foulée devient lourde. Je ne suis pas bien. Mes jambes se redissent. J’ai de plus en plus mal au ventre. C’est de plus en plus dur. J’aperçois la tour Eiffel.

 

KM 28 : 02h22'30'' : c’est les 2/3 du marathon. J’ai mal au ventre. Les passages sous les ponts font mal. De plus en plus de concurrents marchent.

 

KM 30 02h34'36'' : Je m’arrête un long moment pour faire pipi. Je ne peux plus rien avaler. J’ai envie de vomir. Mon champ de vision se restreint. Je ne suis pas bien. Mais il va falloir tenir. Je repars.

 

KM 32 02h45'29'' : on vient de faire une petite cote. C’est dur. Mon rythme est trop bas ce qui a pour conséquence de ne pas me réchauffer. Il reste 10 km : cela va faire mal. Nous rentrons dans le bois de Boulogne. A présent je marche tous les km avant de repartir grâce au encouragement du public et des nombreux coureurs qui me tape sur l’épaule à me disant Avé.

On arrive à Rolland Garros.

 

 

 

Km 35 03h03'36'' : je n’y suis plus du tout. Je demande de la potion magique  mais on me dit que je suis un romain. La prochaine fois je me déguise en Gaulois !

Km 38 03h23'34'' : je n’avance plus. J’ai mal partout mais surtout au ventre et aux cuisses. Je pense à l’arrivé. Je ne regarde plus ma montre.  Je suis dans le dur. Je marche, je recours et je remarche. Je n’ai plus de force. J’ai froid. J’hésite à demander une couverture de survie. Mais non il ne faut pas que je m’arrête à un stand de secouriste car je ne sais pas si je pourrai repartir. Je paie très durement mon manque de préparation. J’aurai du partir encore moins vite. Je baisse la tête. Je ne suis plus trop lucide. Il faut avancer.

Km 40 03h36'09'' : C’est le calvaire. J’ai trop mal au ventre. J’ai l’impression d’avoir trop bu d’alcool. Je ne suis pas prêt de remanger des bananes. Le groupe des 3h45 me double comme une fusé.

Km 41 03h42'49'' : je vais de plus en plus lentement. Je me fais doubler constamment. Je fais peine à voir. Voir Paris et mourir…

 

 

Km 42.2 3h53’’ : c’est l’arrivé. Le dernier km a été d’une douleur extrême. Les gens passent la ligne en levant les bras et s’embrassent. Rien de tout cela pour moi. J’ai juste envie de me réchauffer. On nous donne un poncho bleu que j’enfile directement.

Je prends ma médaille et commence alors une très longue attente pour récupérer le sac et pour pouvoir sortir. J’ai toujours envie de vomir. Avé César, tu n’es pas encore mort.

J’arrive néanmoins à trottiner pour aller au métro et retrouver les filles aux jardins des plantes. Cet après midi on va au Louvre et demain on monte au deuxième étage de  la tour Effeil à pied…

Je fini 11489ème en 03:53:28 officiel. Sur 40 000 au départ ce n’est pas trop mal. Mais cela veut surtout dire qu’il y a un très grand nombre de ‘’touristes’’ qui viennent courir à Paris par rapport à un marathon plus petit. Avec un temps de 3h30 on est environs 5000 °. Il y a donc plus de 5000 personne qui m’on doublées ! (surtout sur les 10 derniers km)

 

Vraiment dur le marathon dans ces conditions climatiques et mon état de forme. Ne me parler plus de banane. Il faut absolument que je change ma façon de m’alimenter pendant la course.

« Paris est magique » pour les coureurs bien préparés.

Merci à tous ceux qui m’on encouragé avant, pendant et après le marathon.

 

Je vais maintenant me tourner vers un marathon à taille humaine avant de repartir sur un grand marathon du type Londres, Milan ou Berlin dans les années à venir.

 

Avé César, ceux qui vont courir te saluent !!

 

3 commentaires

Commentaire de lulu posté le 23-04-2012 à 22:31:14

Un marathon à la banane, tu te prends pour Dick Rivers ou quoi ??
En tout cas, BRAVO, tu l'as mérité ton tee-shirt FINISHER ! Alea jacta est ..

Commentaire de Gibus posté le 29-04-2012 à 22:10:01

Sylvain, ton histoire est magnifique

Commentaire de mazbert posté le 02-05-2012 à 22:55:37

Ton récit est très sympa, en plus je me souviens de toi sur le semi de Bourg, ce jour là il y avait de beaux déguisements. Bravo et pour l'année prochaine déguise toi en banane pour te venger !!!

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