L'auteur : c2
La course : Marathon de Paris
Date : 17/10/2021
Lieu : Paris 16 (Paris)
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Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
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Marathon de Paris 2021
Mon aîné me claque un soir d’automne 2019 « Je ferais bien un marathon !! ».
Et il enchaîne. « Dis. Ça s’rait sympa si on le faisait ensemble ? Tu pourrais me briefer, vue ta petite expérience sur la distance…. »
Bingo. La partition à 4 jambes passe vite à 6 cannes. Un de ses potes saute dans le wagon. Un truc pas trop loin, dans le coin qu’ils me disent !!
Dans le coin, dans le coin,…. Mais quel choix possible question marathon ?
Que reste-il de tous ces marathons locaux déjà courus pour ce qui me concerne. Celui de l’Essonne, du Val de Marne, des Yvelines, de Bezons, de Taverny ou encore du givré de la forêt de Marly… ? Disparus !! Quelles options encore actives dans les environs à se mettre sous les chaussures? Pas grand-chose. Celui de Cernay la ville, le premier de l’année dans les brumes alcoolisées des fêtes, jeune épreuve, bucolique mais au gros dénivelé. Celui de Senart plus ancien mais au parcours un peu tristounet avec son arrivée originale en descente ou encore celui de Marne et Gondoire, vallonné, trop décalé, mi-route, mi-trail.
Pas top tout cela pour un baptême sur la distance. Trop pointus, trop spécialisés, trop confidentiels. Alors…... ?
Paris devient vite une évidence. Vendu. Ce sera donc en avril 2020. Délai de préparation raisonnable pour de jeunes sportifs pas vraiment coureur à la base et primo marathoniens. Printemps 2020, changement de menu. La prépa devient hamster avec une laisse d’un km, chacun dans son cercle. Tout s’écroule. Exit Paris. L’orga nous vend, pour faire patienter, pour l’automne une version 2 puis une V3. Les mois s’écoulent, octobre, novembre. Perdu. Rideau. Déjà le printemps 2021 se profile. La V4 sera-t-elle la bonne ? Encore perdu. L’affaire devient lassante. Et c’est reparti pour une V5, digne « d’un jour sans fin » le 17 octobre. Je n’y crois pas trop. Avec tout ce monde. Alors mi-septembre je plonge sur la diagonale des Yvelines. La version courte. Faut rester raisonnable pour une reprise. Et puis si le marathon a lieu !! Ce sera le 46 km qui se transforme en 44 km au dernier moment. Peu importe. Un trail intimiste rempli de verdure. Ça fait un bien énorme de remettre un dossard.
J’aime ces moments là. On est là tous ensemble. Des regards qui se croisent. C’est toujours les mêmes gestes. D’abord la jambe gauche, toujours, chaussette, chaussure, puis la jambe droite et puis le dossard parce qu’il vous transmet plus que de l’énergie…, le dossard est une chance….
Eh dîtes, vous l’avez ce paragraphe plagiat…... ?
Et puis la promesse du 17 octobre semble tenir. Ouah . J’y crois pas!!
Paris 2021. Ce sera mon, mon…. cinquième Paris je crois. Le truc a bien changé depuis mon premier en ….., Ouais, il y a quelque années. Le tarif aussi d’ailleurs. Début 80, c’était simple. En gros. Un 10 bornes, c’était 10 francs, un semi, 20 francs et un marathon, 40. Ça laisse parfois rêveur. Exit le mois de mai, exit la course l’après-midi, exit le passage rive gauche sur le quai Saint Bernard le long du jardin des plantes quand Jacky Boxberger se tirait la bourre avec Émile Puttemans, exit les départs en petit comité, exit le troupeau groupé lâché d’un seul coup, exit les arrivées tôt le matin pour être pas trop mal placé sur la ligne de départ afin d’éviter les bousculades et les tassements à une époque où je courais bien plus vite, exit le lieu de départ presque tout en haut des Champs.
Après pas mal de saisons orientées trail je reviens avec grand plaisir sur cette distance route connue de tous. Mais quel était mon dernier marathon couru ? Comme le temps passe. J’hésite entre Vannes, le Mont Saint Michel ou bien encore celui du Finistère La Transléonarde. Tous orientés ouest !!!. Un pur hasard.
Une approche commune voiture-RER-Métro nous propulse dans la contre-allée droite des 120m de largeur de l’avenue Foch, la plus large de Paris. Filtrage en douceur pour remonter l’avenue en son centre pavé. Dossard, pass, bracelet. Pipiroom. Change. Consignes immenses, segmentées et bien organisées où l’on attend le chaland. Écran géant en sortie de sas tout en se dirigeant vers la place de l’Étoile tandis que les élites parties bien plus tôt sont déjà dans le dernier quart de l’épreuve.
Un 10km/h tacite nous a placardé un 4h15 en bande grise sur le côté du dossard.
J’ai mis ma cape de coach, de lièvre et peut-être à la fin de tortue. Objectif calmer les éventuelles ardeurs des jeunots, le pied sur le frein. Mot du jour, martelé le plus longtemps possible : ré...gu...la...ri...té.
À-coups interdits.
Haut des champs. Refiltre. Entrée dans le sas de départ barrièré. Tout se fait en mode zen. Descente tranquille en marchant vers l’arche de départ assez basse dans l’avenue. Un beau mélange de dossards, du 4h, 4h15, 4h30. Les premières élites sont déjà arrivées !!!.
Nous sommes en mode starter.
Départ par paquet. Presque par surprise. Aucune bousculade. Plein de place pour enclencher au plus vite le mode « je suis dans mon rythme ».
1km : Contournement de l’obélisque par la droite. On fait bloc, on reste groupir.
Mon GPS est à la ramasse, sous-estime la distance et donc la vitesse. Les autres fonctionnent correctement. Ouf. 6’ 08’’. On ne bouge pas de tempo.
On en prend rapidement plein la vue. Je découvre ce tronçon nord vers la place Vendôme puis ce contournement de l’opéra Garnier. Cœur de Paris. L’avenue de l’Opéra, majestueuse. Reprise du parcours antérieur. La rue de Rivoli et ses arcades qu’on enquille à contre-sens. Le Louvre. La tour Saint Jacques, l’Hôtel de ville. Que de monuments plus beaux les uns que les autres.
5km : 30’49’’. On fait bloc. On ne bouge pas de tempo.
Un meneur d’allure 4h30 parti juste devant nous vogue à la même vitesse depuis le départ. Je trouve cela un peu rapide pour la grappe accrochée à ses basques. Je suppose qu’il prévoit de vraies belles poses ou de belles défaillances sur le final. On profite du premier ravito du 7 pour doubler en douceur l’essaim agglutiné autour de l’oriflamme. Cela crée un gros vide d’un seul coup. Rue de Reuilly. Première grimpette. Prudence. On amortit.
Une immense crinière rousse navigue à vue 100m devant. Un bon repère parmi tous ces maillots bariolés
10 km : 1h 01’ . On fait bloc. On ne bouge pas de tempo.
Château de Vincennes sur la gauche. Poids de l’histoire avec ce donjon défensif de 52 m à la fois massif et élégant.
Un autre choix pour cette course est d’importance. Le choix du tee-shirt. Pas pour une question de météo. On a l’habitude de ce côté là. Non, une question de mise en valeur. Quelle épreuve mettre en vitrine sous les regards des nombreux badauds. Va pour le Lozère Trail, une bien belle épreuve de 108 km sur deux jours avec des paysages époustouflants et pas mal de dénivelé. Une bonne dizaine de fois sur le parcours je serais interpellé. Des locaux ou des connaisseurs de l’épreuve. Va savoir. Beaux et sympathiques échanges.
Le zoo de Vincennes. Que de souvenirs d’enfance en connivence avec ma cousine et ces visites régulières menées par ma grand-mère maternelle durant les vacances scolaires. Je sens encore l’odeur des grands fauves et entends le chant très particulier des paons faisant la roue.
15km : 1h 31’. On fait bloc. On ne bouge pas de tempo.
Les jeunes semblent vouloir partir sans trop s’en rendre compte. Je fais frein moteur 10m derrière. Pas besoin de montre. Tout à la sensation en lissant la vitesse au maximum.
La crinière rousse a disparue dans le lointain en mode accélération progressive.
Pour la météo on est au quasi top. Du soleil parfois voilé mais la violence UV d’un mois d’octobre ne fait pas craindre grand-chose. Ni trop chaud ni trop froid. Je tomberais rapidement les manchettes au bout de 10 bornes. Un petit vent de face parfois mais vraiment rien de bien méchant.
Le départ par vagues en flux continu permet de prendre immédiatement un rythme régulier. Finis les tassements au contournement de la place de la Concorde. Ce système a un inconvénient. Doubler quelqu’un ou se faire doubler par quelqu’un n’est plus un repère. Est-il parti avant, après ?
20km : 2h 01’. On fait bloc. On ne bouge pas de tempo.
La Bastille. Second passage dans l’autre sens. Superbe fan-zone. Belle ambiance. Pierrick a son fan -club familial perso.
Questions étrangers le cheptel semble cette année plutôt maigre. Covid oblige certainement. Je remarque tout de même un beau maillot néo-zélandais. Un peu d’anglais de-ci de-là. Bord de Seine, j’hésite à dérouiller mon allemand en voyant deux donzelles aux tee-shirts estampillés schwarz, rot und gold. Elles semblent trop dans leur course, j’ai peur de déranger. Je laisse tomber.
Quai des Célestins, voie Georges Pompidou. Au raz de l’eau. Sublime.
25km : 2h 30’. On fait bloc. On ne bouge pas de tempo.
Et pour le relief, Paris reste Paris, même au profil affiné et tendu au fil des années. Il reste quelques grimpettes et remontées de passages souterrains. On est loin du billard version Rotterdam. Mais est-ce important ? J’ai aussi de bons souvenirs de marathons de capitales comme Londres, Amsterdam ou bien encore Oslo. Mais Paris pour la richesse des monuments vus sur le parcours, pour moi, y a pas photo !!!
Le long tunnel sur les quais ne me gène pas. Je le trouve respirable contrairement à des éditions bien antérieures. Question de météo ? De date ? De progrès de la pollution automobile ?
Ça commence à marcher à droite à gauche. Eh be, il ne sont pas arrivés !!!
Ravito du 28. Olivier repart en trombe. On ne le reverra plus. Un superbe negative split avec 7mn de moins sur le second semi. Prometteur pour une autre fois. Peut bien mieux faire. Je reste avec Pierrick.
Des bacs poubelles des deux cotés sur des centaines de mètres permettent de boire tranquille. Autre temps, autre époque. Fini le macadam jonché de bouteilles dérapantes. Gros progrès de ce coté là question intendance et comportements.
30km : 3h 02’. On fait mini-bloc. Ça glisse doucement.
Un petit coucou à gauche à la tour Eiffel avec cette grimpette de ses 1665 marches jusqu’au troisième étage en mars 2019 et mon cœur qui résonnait comme un tam-tam dans tout mon corps. Quel souvenir !!!
Maison de Radio-France : Ça y est le marathon commence vraiment maintenant.
On dépose gentiment la crinière rousse qui semble imperceptiblement coincer. C’est bon ça ; On n’est pas encore complètement cuit !!!
La côte du Boulevard Suchet à 3 % avec quelques passages à 5 me fait tout de même bien mal.
Ravito du 34km. Pierrick s’offre un mini break. Bon vent. Chacun sa route, chacun son chemin.
35 km : 3h 34’. Fin du mini-bloc. J’essaie de limiter la casse.
On enjambe le périf pour attaquer la verdure. C’est maintenant que se fait le chrono. Les secondes filent par poignées comme à travers une passoire à gros tamis. Je suis plus lent qu’il y a quelques kilomètres en mode « gestion fin de réservoir ». Mais il y a encore plus lent que moi question coureurs. Ça rassure. Certain(e)s participant(e)s marchent, quelle drôle d’idée !!!!!
Méandres dans les longues et larges allées bordées des arbres du bois de Boulogne pour venir frôler proche du 40ième le bâtiment multi-ailes d’oiseaux de la fondation Louis Vuitton.
Que de groupes de musique tout au long du parcours. Du tambour, du danseur, du musicos de tout style. Belle et bonne ambiance qui aide.
40km : 4h 07’. En mode sauve qui peut.
Petite boucle qui permet de voir les coureurs 1500m derrière.
Et puis la fin, évidemment toujours la même : Mâchoire serrée, muscles durcis, ligne droite finale, tapis d’arrivée biper, euphorie, délivrance en mode « ça c’est fait », médaille, tee-shirt, ravito, consigne, change, échanges.
En version découverte-apprentissage au-delà du semi, Pierrick lâche quelque minutes de plus que moi. Peu importe.
Ensuite, pas mal de discussions assis par terre au beau milieu de l’avenue Foch. Puis il faut bien se décider à passer en mode reverse : Métro-RER-voiture. Souvenirs. On verra demain, voire après-demain si les cannes sont bien raides !!!
Alors les petits gars. Ça vous a plu ? On remet ça une autre fois ?
Euh… on en reparle dans quelque temps !!!!
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