L'auteur : Arnaud G
La course : Marathon de Paris
Date : 9/4/2017
Lieu : Paris 16 (Paris)
Affichage : 1657 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Faire un temps
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Dimanche 5h30 : debout, c'est le grand jour ! Celui du marathon de Paris. Le premier marathon auquel je me suis inscrit il y a un an. Avant de décider que mon premier marathon serait celui de la Rochelle, terminé en 3h48 en novembre 2016.
Reste que mon objectif était clair : courir la distance reine dans ma ville en moins de 3h30. Et les séances d'entrainement d'hiver furent toutes programmées pour y parvenir. Mais le marathon demeure une épreuve d'humilité où rien n'est acquis ou gagné d'avance.
Aprés quelques mouvements d'échauffement avenue d'Iena avec mon coach Xrun, Rani Hamoumraoui, je rejoins les Champs-Elysées et mon sas, glonflé à bloc, en forme, heureux et absolument certain de relever mon défi. Cette certitude a altéré ma vigilance.
Le premier kilomètre se passe comme prévu comme en atteste le sourire sur la photo ci-dessous. Les suivants aussi : il fait beau et l'allure ne varie pas : 12 km/h de moyenne. Place de la concorde, rue de rivoli, place de la Bastille, avenue Daumesnil, bois de Vincennes, retour vers Bastille : tout va bien, il fait beau, encore frais, les coureurs sont heureux, les spectateurs sont sympas et le parcours traverse des lieux familiers. Les jambes sont légères et tournent bien.
Je passe le semi sans souci en 1h44 et je pense déjà à la ligne d'arrivée, à ma chère et tendre qui va m'y accueillir.
Kilomètre 26 : tout va toujours trés bien. Je suis la ligne verte qui me mènera jusqu'à chez moi et au frigo où m'attend une bière bien méritée.
Kilomètre 27 : première alerte. Que se passe-t-il ?! Les cuisses se durcissent soudainement, la montre s'affole, l'allure plonge !
Kilomère 28 : ce devait être une fausse alerte car je remonte à 5'/km. La suite de tunnels s'enfile sans trop d'encombres et j'ai même le temps de saluer un de mes clients parmi les spectacteurs.
Kilomètre 33 : Boulevard Exelmans. Le début de l'enfer. Le début du "c'était pas prévu !" Une longue côte se présente devant nous jusqu'à l'entrée du Bois de Boulogne. Le cardio va bien, l'énergie ne fait pas encore défaut mais...les jambes ne répondent plus. Plus du tout. Rien. Sans rien me demander, tout d'un coup, elles me rangent sur le côté et m'arrêtent net. Les cuisses pétrifiées, je suis condamné tout d'un coup...à marcher ! Je suis sidéré. Je ne m'y attendais pas. Mais le moral est encore bon. Je pense à une nouvelle fausse alerte.
Le moral tient jusqu'à ce que les meneurs d'allure 3h30 me passent l'un puis l'autre devant, me laissant sur place. Je réalise alors que je n'arrive plus à avancer, que je ne tiendrai pas mon objectif. Dur. Trés dur. Les spectacteurs m'encouragent, des coureurs me tapent sur l'épaule mais il faut serrer les dents pour ne pas (trop) marcher, pour ne pas exprimer ma colère d'être ainsi cloué sur place.
La chaleur commence à se faire sentir, les coureurs sont de plus en plus nombreux à marcher ou à s'étirer pour tenter de calmer des crampes. La traversée du Bois de Boulogne me paraîtra interminable. J'en ai marre. A l'entrainement, 5 kilomètres c'est peu. Ici et maintenant, c'est long, trés long, trop long.
Kilomètre 42 : la ligne d'arrivée approche, je suis en bas de l'avenue Foch. A quelques mètres sur la droite, les secours évacuent un coureur en larmes qui aura donc capitulé ... 195 mètres avant la délivrance. Je me dis que j'ai de la chance de pouvoir, malgré tout, avancer. J'arrête de râler.
Je franchis enfin l'arche et termine ce marathon en 3h43. En larmes ! Et je tombe dans les bras de ma moitié. Certes, j'ai amélioré mon chrono de La Rochelle de 5 mns mais je suis loin de mon objectif. Mais le plus dur ce n'est pas tant ce chrono que le fait d'avoir été à ce point surpris. Et d'avoir souffert. Et que le deuxième semi ne s'est pas du tout passé comme prévu.
En réalité, j'ai beaucoup appris. Appris qu'à mon niveau (bas), il faut enore faire preuve d'humilité : on ne peut pas enchainer les courses puis faire un chrono sur 42 kms. La récupération fait partie de la préparation. L'écotrail (30) était sans doute de trop dans le calendrier. Appris qu'il faut analyser un parcours : le marathon de Paris commence vraiment au km 27 aprés lequel, les côtes succèdents aux faux plats. J'aurais dû en garder sous le pied. Appris qu'il faut penser en termes de progrés - pas de performance - même à petits pas. Je passerai la barre des 3h30 mais en plus de temps que prévu.
Pas de regrets donc ! Mais l'envie de prendre ma revanche en novembre lors du marathon Nice Cannes. Puis de revenir à Paris bien sûr !
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12 commentaires
Commentaire de ilgigrad posté le 12-04-2017 à 08:43:20
Ton experience et ton récit me parlent, j'ai vecu exactement la même chose dimanche. La dégringolade a commencé à peu près au même niveau et avec les mêmes conséquences. En ce qui concerne l'ecotrail en revanche, je ne pense pas que ce soit la course de trop. À tin âge on a largement le temps de récupérer d'une course comme ça. On a surtout payé cash un départ un chouïa trop rapide...
Commentaire de ilgigrad posté le 12-04-2017 à 08:43:36
Ton experience et ton récit me parlent, j'ai vecu exactement la même chose dimanche. La dégringolade a commencé à peu près au même niveau et avec les mêmes conséquences. En ce qui concerne l'ecotrail en revanche, je ne pense pas que ce soit la course de trop. À tin âge on a largement le temps de récupérer d'une course comme ça. On a surtout payé cash un départ un chouïa trop rapide...
Commentaire de trailaulongcours posté le 12-04-2017 à 08:54:06
Bravo pour ta course. Je suis d'accord avec Ilgigrad. Ce n'est pas le 30km de l'écotrail qui a généré de la fatigue. En trois semaines tu récupères largement. Il me semble par contre que tu sois parti juste un peu vite. Avec le même objectif que toi, je pars légèrement moins vite pour accélérer et monter à 12km/h après 5/6km de course. Je finis par tomber dans le même traquenard sur la fin mais en passant le semi à 1h48 soit 4 minutes de moins que toi, je termine quand même avec 3 minutes d'avance sur toi au final. Gérer les chevaux en début de couse reste extrêmement difficile.
Commentaire de Arnaud G posté le 12-04-2017 à 09:47:53
Merci beaucoup pour vos commentaires et bravo pour vos courses. Je suis d'accord avec vous : partir à la bonne vitesse est fondamental. Je me suis fait avoir par la "facilité" du premier semi. Et j'ai abordé le deuxième sans assez de réserves. Le manque d'expérience !
Commentaire de trailaulongcours posté le 12-04-2017 à 09:57:00
Et puis la chaleur a quand même été fatale! Quoi qu'on en dise.
Commentaire de marathon-Yann posté le 12-04-2017 à 10:11:56
Bravo pour ta course, et merci pour ton récit. Les objectifs sont faits pour être atteints, mais pas forcément la première fois, ce serait trop facile ! En tout cas tu vas te régaler à Nice-Cannes, même s'il y a quelques côtes...
J'ai également vu un coureur par terre à 200 m de la ligne, comme je suis passé 20 min avant toi je me demande si c'est le même (ca me semblerait long), ou si plusieurs coureurs ont flanché à ce niveau.
Commentaire de Arnaud G posté le 12-04-2017 à 11:26:33
Merci Yann. Hâte d'être au Nice-Cannes !
Commentaire de philtraverses posté le 12-04-2017 à 11:51:11
Bravo pour ton beau résultat dont tu peux être fier.
Tout pareil que trailaulongcours pour son commentaire sur la gestion de course et la récupération. Sauf que j'ai plus de 15 marathons au compteur mais c'est du passé. Bref.
Tu es jeune et on récupère vite à ton âge.
En ce qui me concerne, avec un objectif de 3H30 au départ, que je tiens jusqu'au 15 ième km, je ralentis, je passe le semi en 1H48, un coup de moins bien entre le 25 et le 30, les ponts peut être, je suis bien ensuite mais je reste prudent et c'est sans doute la que je te passe tandis que tu craques. Tu es sans doute parti trop vite. La prochaine fois sera la bonne. Je te prédis un sub 3H30
Commentaire de Arnaud G posté le 12-04-2017 à 11:58:40
Merci bcp pour tes encouragements ! Un sub 3h30 me fait rêver. A l'évidence je suis parti trop vite. Tu as eu la sagesse de ralentir quand il le fallait.
Commentaire de Laurent V posté le 12-04-2017 à 11:58:36
Merci pour ce récit qui souligne avec sensibilité qu'un marathon n'est pas une histoire de chrono mais, avant tout, une formidable aventure humaine. Et les difficultés, le doute et l'inattendu sont des facteurs éminemment humains.
Commentaire de Arnaud G posté le 12-04-2017 à 14:49:24
Merci Laurent. En effet : courir c'est se poser beaucoup de questions !
Commentaire de La Tortue posté le 29-04-2017 à 01:01:28
et pan dans l'mur !
tu n'es pas le premier et tu ne seras pas le premier.
le marathon c'est 32 km d'échauffement puis une course de 10km.
ça va venir, tu as le moteur pour !
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