L'auteur : Bérénice
La course : Marathon de Paris
Date : 9/4/2017
Lieu : Paris 16 (Paris)
Affichage : 2294 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
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ATTENTION, CECI EST UN COMPTE-RENDU DE FILLE !!! (Fille normale donc bavarde ).
Avant de commencer mon récit, je voudrais faire ma petite introduction de réflexion annuelle : cette année j’ai choisi de creuser la gestion du stress en course à pied !
Samedi 13 aout 2016 :
Je pars m’entrainer tranquillement en forêt de Meudon et ma réflexion du jour est de m’interroger sur mon éternel problème de stress avant la course. C’est gérable mais ça m’énerve et j’aimerais bien fonctionner différemment ; l’avant-veille, la veille et le matin d’une course, même peu importante, je suis hyper nerveuse, je m’angoisse toujours sur mes capacités, mon chrono et le plus grand signe pénible : il faut toujours que j’aille aux toilettes au moins 2 ou 3 fois avant la course même quand je ne bois presque rien !!
Je réfléchis à des solutions et voici ce qui me vient en vrac :
- idée amusante : boire de l’alcool pour son effet décontractant ! Bon ce n’est pas très sérieux et je m’imagine mal boire une bonne rasade de whisky le matin d’une course. Je crois surtout que ça pomperait l’eau dans mes cellules avec effet déshydratant garanti. Je connais un certain Etienne qui carbure à la bière dans son camel-back pendant ses trails très longue distance mais le garçon est gentiment barré et j’ai du mal à l’imaginer comme modèle pour moi !
- idée encore plus farfelue : le shit ! La seule fois où j’ai essayé, j’ai fini par terre dans les rues d’Amsterdam (j’étais jeune et j’apprenais la vie !). Et puis bonjour l’exemple pour mes enfants !! Très mauvaise idée…
- le yoga ou la méditation : idée probablement intéressante mais cela nécessite de l’apprentissage et du temps. Or je ne suis pas très motivée pour m’y mettre. J’ai déjà essayé les longues respirations avec le ventre mais sans succès il faut bien reconnaître ! Peut-être que cette piste m’inspirera davantage avec l’âge…
- le psy : certainement la voie royale pour décortiquer et comprendre l’origine de cette peur. Qu’y a-t-il derrière cette angoisse de l’échec ? J’ai bien des pistes de réflexion de mon enfance où j’avais une grosse pression de réussite. Je me suis sans doute conditionnée avec une grande sévérité envers moi-même et parallèlement il faut reconnaître que cette envie farouche de réussite m’a permis d’accomplir de belles choses dans ma vie perso et professionnelle. Comme dans tout aspect de caractère, il ya le bon côté et le revers de médaille ; il faut trouver le difficile équilibre et la volonté seule ne peut parfois pas grand-chose. Ce chemin de progression est long, difficile mais avec des effets durables. Si on pèse la gestion des inconvénients pré-course et le fait d’aller creuser profondément en moi pour me donner un meilleur mental (en course ou ailleurs !), j’avoue que j’ai un peu la flemme de comprendre le pourquoi du comment.
- Et puis soudain une nouvelle idée me séduit : échanger mon expérience à ce sujet avec d’autres coureurs pour comprendre leur philosophie, leur gestion mentale de course et leurs peurs car je crois que cela pourrait déclencher des petites choses en moi qui seraient bien utiles ! Là, pleins de noms surgissent dans mon esprit : je connais pas mal de coureurs, je surveille leur performance respective avec enthousiasme, on discute technique, entrainement, alimentation mais presque jamais mental. J’en prends conscience et j’ai envie de parler de tout ça avec eux. A suivre…
En janvier je rédige un questionnaire sur le sujet que j’envoie à quelques amis qui me répondent. Cela me réserve quelques surprises sur le caractère et la façon de penser de certain(e)s que je ne soupçonnais pas mais je vois surtout que je ne suis pas complètement la seule ! (hormis Fabien qui garderait son flegme même en cas de tremblement de terre, alors une course… ! Ni Bubulle que je sens très calme sur le sujet maintenant !). Je retiens surtout que la course sur route est beaucoup plus stressante que le Trail à cause du chrono « à la minute près » qui met une pression énorme. Cela me confirme dans mon envie de m’orienter vers cette discipline. Pour le reste, je retiens la visualisation positive pendant la course de l’arrivée et du succès (j’avais lu un jour que l’immense rugbyman Wilkinson n’avait que cette image en tête avant chaque tir pour transformer un essai : le lieu où il placerait le ballon et le succès). Et puis finalement je gagne un peu de philosophie en retenant une chose : dans la course à pied, c’est comme dans la vie finalement : c’est toujours la première fois qui fait peur….)) Donc ça tombe bien : je me prépare pour mon 2ème marathon !!
Ma préparation du marathon : je suis beaucoup plus rigoureuse cette année (ce qui donne confiance au final), dans les entrainements de fractionné en particulier, j’utilise l’expérience de 2016, je travaille le fond dès l’automne et je m’inscris à 3 semi entre octobre et février. Je varie les plaisirs en fréquentant la piscine et en pédalant sur mon beau vélo d’appart ! Au final, je note tout ce que je fais depuis le 1er janvier 2017, en plein élan de bonnes résolutions et à la veille du marathon, je fais les comptes (pour me rassurer !) :
- j’ai couru 447,20 km : un peu lourd à gérer avec le quotidien
- j’ai pédalé 212 km : un grand merci à Carrie Mathison et Saul Berenson de la série Homeland de m’avoir accompagnée à chaque fois !
- j’ai nagé 5,4 km : merci à Valérie pour sa présence amusante à chaque fois
- j’ai dansé 3h non stop un soir de janvier… Merci à M.Santini pour ses bons vœux !
J’ai aussi été attentive à pleins de petits détails, importants pour le jour J :
- les pieds : merci Akiléine, j’ai tanné chaque matin avec le produit « Tano » et j’ai assoupli chaque soir avec la « Noke » pendant un mois. Belle idée, j’ai fini le marathon avec des pieds impeccables sans ampoule et sans douleur pendant la course !
- alimentation : j’ai mangé le plus sainement possible pendant les 2 derniers mois, j’ai limité l’alcool à une fois par semaine (c’est pénible ça !!), j’ai fait une cure de magnésium pendant 3 semaines, j’ai bu de la Vittel (boisson officielle du marathon) pendant la dernière semaine pour m’habituer au goût car je n’aime pas cette eau.
- les étirements : j’ai fait attention mais n’ai pas pu éviter un début de contracture qui m’a obligé à quelques jours de repos mi-mars. Heureusement Mickaël, ami et prof de sport, m’a sauvé la vie par du stretching, des conseils et a joué un grand rôle pour que je prenne le départ.
- Consultations : vu l’ostéopathe 3 fois, l’étiopathe 2 fois…ça finit par coûter cher ce marathon !! (mon pharmacien m’a aussi adoré pendant le mois de mars)
Bref, il est temps que le jour J arrive car j’en ai marre de me mettre toutes ces contraintes et de penser au marathon matin, midi et soir ! La dernière semaine je sens que l’excitation est en train de prendre le pas sur la peur et le vendredi soir Nathalie termine de me rassurer après une soirée hilarante à discuter ravitaillement (barre céréales, compote, gels, pâte de fruit…) et à choisir les pastilles et poudre pour l’eau que j’ai testé depuis 2 mois. Je lui confie les choses dont j’aurai besoin pour la seconde moitié du marathon où elle doit m’accompagner sachant qu’elle commence déjà à se proposer de prendre aussi le départ avec moi. Samedi je suis presque sereine…
Dimanche 9 avril :
Réveil à 6h45 et je mange difficilement mon energy cake au chocolat. On prend le métro avec Nathalie et avec la photocopie de mon dossard elle réussit à m’accompagner à la consigne des sacs et même dans le SAS de départ 4h15. Elle, si honnête jusqu’au bout des ongles, prend sur elle pour oser le faire ! On partage un moment magique où on profite de l’ambiance : musique dans les oreilles, sourire sur tous les visages autour de nous, pleins d’étrangers et on s’amuse à faire une vidéo, où on est carrément hilares. Finalement Nath a décidé de faire tout le marathon avec moi malgré son rhume et sa fatigue et je suis hyper contente de son choix. On est folles de joie avec nos motivations respectives.
9h42 départ : je me permets300 meuphorique à 6 mn le km et puis immédiatement on adopte le rythme fixé à 6mn40 (il fait chaud et j’ai décidé de courir un peu moins vite que prévu initialement). Tout le monde nous double et c’est très bon signe pour moi. On contourne l’immense place de la Concorde magnifique et on attaque la rue de Rivoli en se mettant bien à l’ombre côté gauche. On longe le Louvre, j’ai une pensée pour les rois de France du XVIè siècle qui ont logé ici (je viens de finir un livre de cette époque) et je me demande ce que penserait Catherine de Médicis si elle nous voyait passer en courant !
A chaque km, avec Nathalie on vérifie que le rythme est bon et à quelques secondes près on passe toujours dans le bon timing. On papote un peu (on est des filles quand même !!) et je prends même des photos. Km 4 : on passe à côté du métro St Paul que j’ai pris pendant toutes mes années d’étude. Km 5 : 33 mn 25 sec : pile poil dans le bon timing et surtout super détendue car vraie impression d’être lente cette année. Pour l’eau, Nathalie va tout au long du marathon me chercher une bouteille à chaque ravito où je glisse une pastille effervescente de sucre (un grand merci Patrick pour l’astuce donnée au salon du running) et je suis mon objectif de boire mes 33 cl tout au long des 5 kms jusqu’au ravito suivant.
Vers la fin de la rue St Antoine, je m’isole dans ma musique en reconnaissant la chanson de Sting et j’arrive donc sur la splendide place de la Bastille avec Sting qui me chante « I Still love you » : mais oui moi aussi Sting je t’aime depuis toujours… J’adore ! On attaque la rue du faubourg St Antoine et je guette Aurélie au même endroit qu’en 2016. Cette fois ci elle est en tenue de sport et nous accompagnera pendant 2 km. Présence bien agréable avec Nathalie qui assure son rôle de coach pour que je ne ralentisse pas, surtout que ça monte un peu. Km 9 : on entre dans le bois de Vincennes. Cette année je vois le lac et l’énorme rocher du zoo où j’ai une pensée pour Virginie (Kikou), blessée et donc absente cette année. Km 10 : 1h06mn19 sec (15 sec d’avance !).
On parcoure le bois que j’apprécie mieux qu’en 2016 et je profite de Mylène Farmer qui me chante « à l’ombre ». J’explique à Nathalie que l’immense Mylène m’accompagne à chacune de mes sorties course à pied depuis 10 ans et qu’elle me fait toujours bien avancer ! Je suis archi fan… On longe l’hippodrome et c’est particulièrement joli, ce qui me fait ressentir un sentiment très fort de bonheur et de plénitude d’être là en train de faire ce marathon. J’en parle à Nathalie, qui se réjouit et partage avec moi le plaisir de pratiquer notre sport dans une ambiance forte. En fait, on a pris le temps de regarder les personnes déguisées, on a apprécié les merveilleux bénévoles à chaque ravitaillement, on a admiré les jeunes gens qui ramassent les centaines de bouteilles qui jonchent le sol (j’ai culpabilisé un peu de jeter mes bouteilles en dehors des poubelles mais en fait je courrais avec ma Vittel à la main pour boire de petites gorgées régulièrement et je m’en débarrassais toujours quand il n’y avait pas de poubelle peu avant le ravito suivant !), on faisait des petits signes de la main au public régulièrement, on a été séduite par l’enthousiasme des supporters de Front Runners (ils sont fabuleux avec leur musique, leurs perruques colorées, leurs tenues festives et leurs encouragements). On a même parfois secoué à certains endroits les spectateurs trop calmes avec plus ou moins de succès ! Bref c’est une merveilleuse fête aussi et c’est ce que j’aime dans ce grand barnum. Je signale aussi au passage à Nathalie que je ne ressens aucune douleur au niveau du muscle moyen fessier, c’est vraiment génial ! On adore voir une femme avec une pancarte « Pain is juste a french word to design Bread ». On arrive au km 15 : 1h39mn 19 sec. On a fait une pause derrière les arbres mais Nathalie a veillé à nous faire rattraper les quelques secondes d’arrêt ! J’ai aussi dépassé le spectre de mon cauchemar au même endroit l’année dernière où j’avais calé piteusement, punie par un démarrage trop ambitieux.
On termine tranquille le bois de Vincennes et je pense aussi à plonger ma casquette tous les 5 kms dans les bassines d’eau bien fraiche. Je dis juste à Nathalie à chaque fois que tout ça va foutre en l’air mon superbe brushing (j’ai quand même mon peigne dans mon sac à la consigne pour l’arrivée… ben oui une vraie fille quoi !!). Nathalie trouve aussi la gentillesse d’encourager un mec avec un tee-shirt d’un bled en Bretagne, cela me fait sourire. C’est tellement chouette tous ces moments de course. On arrive porte de Charenton et le public est nombreux et bruyant au retour dans Paris, ça fait super plaisir. Il nous transmet une bonne énergie et cela aide bien pour la petite côte qui suit et casse un peu les jambes. Km 20 : 2h12mn 57 sec. Je commence à ressentir un petit peu de fatigue et les jambes tirent un peu. Et puis le ravito et là bing patatras le truc archi idiot : je perds Nathalie par ma faute. Je suis aussi allée prendre une bouteille pour m’asperger le corps et je réalise après qu’on est super nombreux et que je ne sais pas où elle est. Je cours et je regarde partout à la recherche de son tee-shirt mais rien. Je sors mon portable mais j’ai les mains mouillées et impossible de le déverrouiller. Ah p… de m… ! Finalement elle m’appelle, j’arrive à décrocher et je lui dis que je viens de passer l’arche du semi depuis peu de temps alors qu’elle y arrive. Je vais lentement et je ne comprends pas pourquoi elle ne me rattrape pas ! Je cours en me retournant, je marche, je dois gêner des coureurs… Et rebolote, re-coup de fil « tu es où ? », on se donne les noms des magasins qu’on voit, d’une camionnette de secours, d’un immense ballon rose pour se repérer et enfin elle me rejoint. On s’est fait peur ! Vive le portable et on aurait été bien mal il y a 20 ans. On a perdu un peu de temps mais j’en profite pour manger une compote banane et boire. Nathalie regrette d’avoir raté la photo au semi car il faut préciser que dans ses multiples tâches elle fait tout le reportage photo de la course ! C’est reparti et on a juste perdu 2 mn sur le plan de course ; on arrive à Bastille bis : le public doit être abruti par la chaleur car manque d’ambiance totale ! Nathalie est toujours généreuse en encouragements pour me dire que j’assure.
On attaque les quais et j’ai une pensée pour les Off Ponts de Paris que je vois dans l’autre sens cette fois. Malgré les encouragements de Nathalie je sens que je ne peux m’empêcher de ralentir. J’aurai aimé que ce moment arrive plus tard mais je sens que je fatigue un peu et que je suis moins dynamique… Je m’accroche et je pense à Raphaël qui vient vers Concorde. Nathalie continue toujours son rôle de secrétaire en informant par sms tous les 5 kms notre progression à mes amis présents plus loin et tout ça avec une certaine facilité et habileté. Elle me lit aussi les réponses. Elle est sensationnelle !!! De mon côté je me concentre à admirer les monuments en face (Notre Dame en particulier), je profite du public super gentil mais il fait aussi très chaud, ce qui complique la tâche et commence à bien peser. Les km avancent un peu doucement à mon goût. On attaque le tunnel interminable. Il est carrément sinistre cette année car il n’y a pas les affiches zen de plage, galets, fleurs… Par contre il y a une rumeur ambiante amusante : les gens poussent des cris et j’aime bien ! Fière au passage de doubler un mec avec le tee-shirt du PSG !!! On en sort par une petite montée et je me sens à nouveau écrasée par le soleil. Plus loin, je double un mec qui porte le tee-shirt de finisher de l’Ecotrail 80 km(2015) et je lui donne une petite tape sur l’épaule pour le féliciter en le doublant (cette course est un sacré défi et je connais pleins de kikous qui l’ont faite pour connaître un peu l’exploit que cela représente !). Km 25 : 2h48mn 24 sec. Nathalie me donne un morceau de gingembre confit pour essayer de redonner un coup de fouet : ça arrache bien dans la bouche et c’est bon. Elle me fait aussi mes rappels comprimés de Sporténine !
Dans les oreilles j’entends alors la chanson de Souchon « la vie Théodore » et pour moi qui souffre bien de la chaleur, j’ai l’impression d’être aussi dans le désert. Je pense que j’adorerais faire le Marathon des Sables mais ce doit être terrible au niveau température, même en allant doucement, sans parler de tout le reste. Et soudain vers le km 26, Raphaël mon fiston surgit à côté de moi, sorti de je ne sais pas où ! Je me demande depuis quelques minutes comment il va m’accueillir cette année. Je ne devrais pas me faire engueuler puisque je suis plutôt à l’heure . Il me demande comment ça va et enchaine immédiatement par un « je déteste le marathon… comment on peut faire un truc pareil ! ». Je lui réponds simplement « le défi sportif ». Lui : « n’importe quoi. C’est débile. C’est plein de monde, les gens ont des sales gueules, ça pue… ». Je souris en me disant que je vais lui préparer le diplôme du plus grand provocateur. Je pense surtout qu’il comprendra peut-être quand il sera « vieux » comme moi. Et puis au final, il est super gentil, il m’encourage à ralentir dans les montées à chaque sortie de tunnel (c’est franchement désagréable ces enchainements de descentes et montées), il me dit que je vais beaucoup plus vite qu’en 2016. Puis je lui demande de donner une compote banane à Nathalie pour plus tard et il me sort tout ce qu’il a dans ses poches : les Tucs (je n’en veux finalement pas car je me dis que je vais m’étouffer avec les miettes), un gel (non merci comme je le prévoyais), un sachet de poudre pour la flotte (non je vais rester avec les comprimés effervescents) et la fameuse compote. Nathalie fait pleins d’accélérations pour prendre des photos de nous 2 et au bout d’un moment il me dit qu’elle devrait arrêter (ben oui ça ne lui plait pas l’idée que je puisse le mettre sur Facebook : quelle horreur… et son droit à l’image ! MDR !). En attendant les kilomètres passent même si je vais moins vite mais c’est dur. Je reprends une bouteille d’eau et cette fois c’est pastille cranberry : je trouve que c’est vraiment dégueulasse mais trop tard pour avoir une autre bouteille. C’est malin ! Nathalie a enfin pris une bouteille pour elle car elle fonctionnait avec son camel back dont l’eau a chauffé mais comme elle n’a pas payé son dossard elle ne veut pas prendre l’eau prévue pour les coureurs de peur de priver les derniers !!!! Là je rigole et je l’engueule un peu en même temps. Ensuite j’arrive un peu après le km 29 : je profite cette fois de l’ambiance du marathon de Chicago (musique d’enfer !) et au pied du pont Bir Hakein je retrouve comme prévu Olympe, ma fille et mes parents. Ils me font des grands sourires et je ressens de la stupéfaction de voir mon père avec un pull. Il est fou ou quoi ? Ma mère me fait 2 gros baisers et me félicite. Envie de rester un peu plus que quelques secondes mais il faut repartir. Olympe démarre avec moi et elle abhorre un grand sourire. Elle a gardé son sac à dos sur une épaule et je me dis que ce ne doit pas être pratique ! Elle me lâche au bout de quelques centaines de mètres pour retrouver mes parents. On passe devant la maison de la radio. Km 30 : 3h24mn 50 sec. Oui ça commence à faire long… Il reste encore12 km et je sais que c’est encore beaucoup. Je sens que je suis vraiment bien fatiguée et je cherche le mur en briques gonflable pour « foncer dedans » mais je n’ai rien vu (il parait qu’il y avait une affiche géante avec un mur de briques cette année !).
Puis on passe le stand Isostar et nos semelles collent de leur boisson infâme jetée par terre par tant de coureurs avant moi. Le moral est un peu affaibli et Nathalie, toujours bienveillante, me glisse que c’est normal mais que si je pouvais m’arracher et dépasser ça moralement, ce serait bien ! Je sais qu’elle a raison mais je ne peux m’empêcher de sentir que je ne peux pas faire mieux. Faiblesse, flemme, perte de lucidité, mental trop faible ? On guette les prochaines retrouvailles que j’attends aussi avec impatience. Km 31 : on voit Hubert et Frédéric, tout sourire. Mais point de Marie (en retard, on s’est raté de peu…). Je suis déçue car c’est une fille formidable qui m’avait promis de faire 500 m avec moi. Pour l’instant je vais donc profiter de la présence d’Hubert qui va venir jusqu’au bout. Cela me fait super plaisir même si j’aimerais être mieux pour pouvoir l’exprimer. Quant à Frédéric, champion de tous les sports lus dans l’Equipe, il fait l’effort de courir 1 km et j’ai juste la force de lui demander si par hasard le virus ne l’aurait pas piqué mais je doute… J’ai un micro regain d’énergie (grâce à un peu d’ombre ?) et j’ai espoir que la fatigue va passer mais on démarre le boulevard Exelmans en plein soleil et 200m plus loin je sombre dans l’abattement. Je vois poindre l’envie de marcher et je lutte pour ne pas y céder mais trop dur et je craque. Je marche avec une pointe de dégoût car il reste encore tant de kms. Je redémarre avec cette douleur si caractéristique dans les quadriceps et je sais que je vais en avoir d’autres moments aussi douloureux. J’essaye la technique de la visualisation positive de l’arrivée mais ça ne marche pas vraiment. Je tente aussi la vision dans mon esprit du hamburger-frites que je rêve de manger depuis 2 mois et que je me suis promis en récompense mais là avec la chaleur ça ne me fait pas du tout envie ! Bref pas terrible tout ça. Arrivée porte d’Auteuil, je ne suis pas mécontente de ne pas contourner Roland Garros (dans 30 ans on dira aux p’tits jeunes « ah toi tu n’as pas connu l’époque du faux plat de Roland Garros, c’était une autre époque, on était des vrais durs, ce passage achevaient beaucoup de coureurs et beaucoup ne s’en remettaient pas !! » bon ça c’est le moment vieux con). En attendant il faut quand même se taper la côte bien raide du boulevard Suchet. On retrouve Anne toujours aussi rayonnante qui vient prendre des nouvelles. Malgré ma lenteur, elle trouve que c’est bien moins pire que l’année dernière ! Je fais au mieux pour avancer et pour sourire avec elle car sa présence est une nouvelle bouffée de fraicheur (au sens figuré évidemment car il fait toujours 26°C). On rentre dans le bois de Boulogne où j’espère un peu d’ombre. Ah ce bois comme je suis contente de l’avoir exploré de fond en comble tous les dimanches matins depuis 2 mois. J’ai découvert des chemins pleins de charme (Au passage Hubert ne manque pas de me signaler que c’est balot de courir sur le bitume alors qu’il y a des petits chemins très mignons sur les côtés !), j’ai remercié Napoléon III d’avoir fait de ce lieu un bois superbe et j’ai aussi détesté le 1er dimanche de mars où j’avais fait un entrainement de 2h30 sous des trombes d’eau non-stop ! (ceux qui ont fait le semi de Paris peuvent témoigner !). On arrive au niveau des lacs et je surveille pour voir Marie-Laure : elle a eu la géniale idée de se mettre debout sur un des petits plots sur le côté et du coup je la vois de loin. Elle se joint à nous et je me sens bien entourée. Et là ça papote, on récupère des news des autres kikous (j’ai juste entendu que Bart avait super bien assuré et je m’en réjouis pour lui) mais mon état empire. Je suis dans l’archi-dur et je lutte pour ne pas marcher mais c’est l’horreur. Km 35 : 4h03mn 07sec.
C’est absolument terrible de se dire qu’il reste 7 kms : cela semble considérable ! Je fais le calcul que si je traine à 7 mn le km (voire plus) il me reste encore au moins 49 mn. Aaaarggg ! Sans parler d’une pointe de regret de voir mon objectif de 4h40 être distancé lui aussi mais franchement ce n’est pas le plus important. Je veux finir cette galère. C’est le moment du « qu’est-ce que je fous là ? Plus jamais ça ! ». J’avais oublié cet instant où le corps est vidé, je me sens comme la batterie de mon Iphone quand elle est rouge affichant 1% et c’est super dur. En plus, je sens que je n’arrive plus à boire depuis quelques kms et je me force mais c’est un calvaire. J’ai super mal au cœur avec des nausées. Hubert me porte ma bouteille et constate que le niveau baisse très peu même s’il me la tend régulièrement où je m’exécute à boire des micro-gorgées. Nathalie se retourne régulièrement pour me surveiller et revient vers moi dès que je marche. Je sens qu’elle serait tellement contente comme moi si je pouvais arrêter de marcher surtout que chaque redémarrage fait un mal de chien aux jambes mais je n’y arrive vraiment pas. Tout est dur et l’ambiance dans le bois est peu festive. Tout le monde est parti pique-niquer ou quoi ? Je n’arrive même plus à suivre où j’en suis et quand on arrive au km 38 c’est une douche froide car je me croyais au 39 : ah non encore 4 km !!! Nathalie vient me soutenir en comparant ce qui me reste à 2 petits tours du parc Suzanne Lenglen, pas grand-chose et pourtant si énorme. Mes nausées sont de pire en pire, j’ai la trouille de m’écrouler sans crier gare et je ne vais quand même pas finir dans une couverture de survie sur le côté. Et puis je me tourne vers Hubert, juste le temps de lui glisser qu’il faut s’arrêter car je me sens très mal et là je vomis sur le bas-côté. Ce n’est pas glamour, c’est même horrible surtout que je n’ai presque rien à vider dans mon estomac et j’ai des larmes de douleur et de détresse qui viennent. J’écrase la main d’Hubert et sa présence me fait un bien fou dans ce moment d’archi-solitude. Et puis je sens que c’est passé, je me redresse et là j’en suis scotchée : je me sens hyper bien !!! Ma pensée est claire à cet instant : « Marathon à nous 2 !! On va en découdre et ces 3 derniers kms je vais les bouffer », j’ai la rage et je redémarre pleine d’énergie. Je fonce, je double tout le monde et je cours à 6mn le km : incroyable ! Les jambes sont dures comme du béton mais je m’en fous, j’ai même un regret de constater que finalement il m’en reste sous le pied et que j’aurai pu faire mieux depuis Exelmans. Je fonce et c’est un sentiment grisant de folie. Anne à côté de moi m’encourage à fond et j’ai le sentiment de voler. Cette joie intérieure doit ressembler à du dopage … Je me dis que finir de cette façon est la chose la plus magique que je n’avais jamais imaginé dans tous les scénarios concoctés dans ma tête depuis des semaines. Je me surprends à penser que finalement je ferai peut-être bien un 3ème marathon !!!!! Je vois tous les coureurs qui marchent, qui souffrent et j’aimerais tellement qu’ils soient tous comme moi, je ressens une immense compassion pour tout le monde. En attendant je me concentre à ne pas me casser la figure en me faufilant entre chaque coureur. Juste avant le km 40, j’admire rapidement la fondation Vuitton et surtout je guette Laurence : je me sens désolée de ne surtout pas m’arrêter mais là vraiment ce n’est pas le moment. Elle affiche un immense sourire, crie des encouragements et fais des grands signes. Merci à toi Laurence. On approche le km 41 et je réclame Nathalie à côté de moi pour la photo. Hubert dégaine son portable pour nous photographier et je souris de penser qu’il ne sait pas que c’est à la photo officielle en hauteur à laquelle je pense !! Mais cette année rien au km 41. Ouh c’est nul !! On fait le dernier km scotchée ensemble et elle me touche en me disant qu’elle est tellement fière de moi. J’aperçois le rond-point de Dauphine et je sais qu’il faut profiter intensément de ces derniers instants. Anne et Marie-Laure nous quittent et on est donc Nathalie, Hubert et moi dans la dernière ligne avec nos 3 dossards 61173 !!! Les encouragements du public dans les 100 derniers mètres sont monstrueux et je lève les poings vers le ciel pour exprimer ma joie et l’émotion qui me submerge. Les photographes sont là et je suis tout sourire mais ils n’ont pas été foutus de nous prendre Nathalie et moi sur un même cliché ! On franchit la ligne d’arrivée et un immense sentiment de bonheur m’envahit… Ces quelques secondes valent tout l’or du monde. Je suis très HEUREUSE !!!
Chrono final : 4h54mn 16 sec Ce partage avec Nathalie a été extraordinaire, une aventure humaine tellement forte. Et surtout une course agréable pendant les ¾ du temps, c’était ça l’objectif majeur !! Chrono un peu plus que prévu mais ce n’est vraiment pas important.
On marche sur l’avenue Foch et j’oblige Nathalie à prendre une médaille comme moi (oui elle n’a pas payé son dossard et bla, bla, bla…mais on s’en fout elle l’a fait aussi ce marathon !). On embrasse le bénévole qui nous la donne.
Je suis super fière car j’ai réussi malgré des conditions météo très dures. Je me sens récompensée par mon entrainement et j’espère être un exemple pour mes enfants : quand on veut quelque chose d’atteignable dans la vie, il faut se donner les moyens pour l’obtenir et ça marche !!
UN IMMENSE MERCI à Nathalie, amie généreuse et coureuse admirable qui a fait de ce marathon un moment gravé pour toujours.
Un merci particulier pour Mickaël qui m’a évité la blessure avant la course et m’a donc permis de prendre le départ et de faire ce marathon sans aucune douleur à la fesse droite !!
Merci Hubert d’être venu fouler le bitume que tu détestes pour me soutenir. (Il parait que le Mordor c’est mieux…vaste débat ! )
Merci à Philippidès qui a couru le premier marathon au péril de sa vie pour annoncer la victoire des Athéniens et qui a fait de cette distance un mythe.
Merci à tous mes nombreux amis sur le parcours et ailleurs pour tous les messages de soutien qui contribuent aussi à cette réussite. C’est une part importante de ma joie alors qu’en apparence c’est un sport solitaire.
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27 commentaires
Commentaire de Bert' posté le 19-04-2017 à 17:11:04
Bravo, tu progresses !!
Maintenant, tu dois pouvoir encore faire sensiblement mieux vu tes références sur 20km / semi-marathon. Je ne sais pas comment tu as géré exactement ta prépa, mais au delà de la météo défavorable, tu as encore du potentiel.
Pareil pour la mise en page de ton récit ;-))
Modifie déjà la taille de la police (+ gros), revoit tes sauts de lignes, la taille de tes paragraphes (aère), ajoute tes photos...
Commentaire de Bérénice posté le 20-04-2017 à 10:31:43
Merci Bert'
Oui je pense que je peux faire encore un peu mieux et gagner 15-20 mn. Il faudrait surement encore améliorer ma prépa et faire du fractionné plus régulièrement !
Pour le récit je n'ai jamais réussi à mettre mes photos sur Kikourou et pourtant j'ai essayé ! Pour le reste maintenant que tu es écrivain, tu repères tout :-))
Commentaire de Bert' posté le 21-04-2017 à 14:58:50
Sans même parler des photos, c'est ultra simple de modifier ton récit :
Tu cliques "modifier le récit"
Tu "sélectionnes" tout ton texte
Tu clique "taille de police" et en prend une plus grosse
Pareil, tu tappes la touche "effacement" sur ton clavier pour enlever une interligne en trop par ci par là...
Commentaire de trailaulongcours posté le 20-04-2017 à 13:39:32
Et de deux! Bravo à toi Sophie. Ce marathon a été une vraie découverte pour moi?. Je comprends mieux ce que tu me racontais il y a un an à propos de ton premier marathon.
Bravo d'être allée au bout, vous avez certainement eu bien plus chaud que nous étant parties plus tard. J'espère te voir au off de la Madeleine ce weekend!
Commentaire de hyperpronateur posté le 20-04-2017 à 14:02:16
"On marche sur l’avenue Foch et j’oblige Nathalie à prendre une médaille comme moi (oui elle n’a pas payé son dossard et bla, bla, bla…mais on s’en fout elle l’a fait aussi ce marathon !). On embrasse le bénévole qui nous la donne."
Euh, ça ne dérange personne que sa copine ai fait le marathon avec son dossard photocopié ? Donc, à priori, elle n'est pas classée. C'est quand même un comportement limite...
Commentaire de Bérénice posté le 20-04-2017 à 14:32:31
Je sais que ce comportement n'est pas moral mais c'est exceptionnel, surtout que ça s'est improvisé. Pour le coup je n'ai pas de scrupule au vu du prix du marathon et de l'immense marge de bénéfice de ASO. Par ailleurs, ASO prévoit un nombre de médailles certainement supérieure au nombre d'arrivants donc le surplus finit où ??? C'est juste une façon de garder un souvenir d'un moment fort sans porter préjudice à quiconque. Il est évident que l'on ne se permettrait jamais ceci pour nos Trails de plus petite dimension.
Par ailleurs Nathalie et moi sommes toujours très respectueuses des organisations et des bénévoles (contrairement à d'autres qui ont pourtant payé !). D'ailleurs en 2016, Nathalie avait fait avec moi les 10 derniers kms et avait refusé la médaille à l'arrivée.
Enfin c'est fou ce besoin de faire la morale.J'espère que tu es toi-même chaque jour irréprochable...
Bien cordialement.
Commentaire de hyperpronateur posté le 20-04-2017 à 18:24:52
désolé mais à partir du moment où vous faites des photocopies de dossards, vous n'êtes pas respectueuses de l'organisation. Oui, ASO fait une grosse marge sur le marathon de Paris, mais c'est leur métier. Si on trouve le MDP trop cher, on le fait pas. Il y a d'autres Marathons moins cher en région parisienne... A ce compte là, ce n'est pas grave si on vole un Iphone quand on en achète un, vu la marge d'Apple... Sinon, oui, j'essaie d'être irréprochable dans ma vie : je paie mes dossards, je ne fraude pas dans les transports, je ne vole pas, et quand on ma rends trop de monnaie, je vais le dire !!
A part tout ça, félicitations ,à vous, pour avoir bouclé le marathon de PARIS
Commentaire de Lazyrunner75 posté le 20-04-2017 à 14:29:17
Je ne vais pas faire de langue de bois mais, hormis le fait que vous ayez une très belle plume, votre comportement reflète celui de la nouvelle tendance (négative) de ce sport:
Partir dans un sas de 4H30 et finir en près de 5 heures.
"On papote un peu (on est des filles quand même !!) et je prends même des photos."
Le genre de personnes qui gene les personnes voulant tenir leur chrono suite à une préparation sérieuse et partants dans leur bon SAS. Une véritable plaie que devoir esquiver les gens ayant une vitesse inadéquate.
Des photos, on papote.. On croit réver.
"n prend le métro avec Nathalie et avec la photocopie de mon dossard "
" Anne et Marie-Laure nous quittent et on est donc Nathalie, Hubert et moi dans la dernière ligne avec nos 3 dossards 6117"
C'est à cause des gens comme vous que le prix des dossards grimpe et les vrais passionnés en patissent.
"tout ça va foutre en l’air mon superbe brushing (j’ai quand même mon peigne dans mon sac à la consigne pour l’arrivée… ben oui une vraie fille quoi !"
Quelle superficialité..
"Les photographes sont là et je suis tout sourire mais ils n’ont pas été foutus de nous prendre Nathalie et moi sur un même cliché ! "
Vous trollez j'espère ? Vous fraudez et vous osez vous plaindre ! mais si il y avait eu une photo de vous deux, j'aurais fait comme en 40 et je vous aurai balancées à l'organisation pour qu'elle prenne des mesures contre vous lors du prochain marathon!!
"On marche sur l’avenue Foch et j’oblige Nathalie à prendre une médaille comme moi (oui elle n’a pas payé son dossard et bla, bla, bla…mais on s’en fout elle l’a fait aussi ce marathon !). On embrasse le bénévole qui nous la donne."
Une honte! Quel bel esprit sportif
Commentaire de Bérénice posté le 20-04-2017 à 14:39:29
Je trouve extraordinaire que vous veniez me faire la morale alors que pour votre part vous achetez vos dossards à prix bradés quelques jours avant les courses ce qui est parfaitement INTERDIT par le règlement... Avant de voir la paille dans l'oeil du voisin commencez par voir la poutre qui est dans le votre.
Je ne vous permets pas de me juger sans me connaitre...
Pas cordialement du tout...
Commentaire de trailaulongcours posté le 20-04-2017 à 15:01:09
Lazyrunner : fainéant pour courir, visiblement, fainéant pour acheter ses propres dossards, sans aucun doute, mais pas fainéant pour balancer à tout va ce qu'il a sur le cœur. Je trouve certes discutable le fait de prendre une médaille à l'arrivée alors que l'on n'a pas de dossard, mais là, vous vous lâchez Monsieur! Vous y allez gaiement et émettez un jugement sur la vision qu'a du sport notre amie Bérénice alors que vous n'y êtes pas convié. Elle fait son marathon. A sa façon. Avec des arrêts photos et une bise à un bénévole à l'arrivée ! Oui Monsieur! Ne vous en déplaise. Et si l'attitude fantasque de certains coureurs vous déplaît Monsieur, et bien faites de la piste, seul! Vous ne serez ainsi pas dérangé par la différence des autres. N'oubliez toutefois pas votre peigne, il pourrait vous être utile! ;)
Commentaire de Bérénice posté le 20-04-2017 à 15:08:19
Merci Bart !
Une chose est sure : on ne verra pas monsieur à la NFL...et c'est tant mieux !
Commentaire de jp75018 posté le 20-04-2017 à 16:02:19
Je trouve cela également limite, pour ne pas dire frauduleux de photocopier un dossard, afin de pouvoir courir de bout en bout sans payer tout en profitant des prestations payées par les coureurs inscrits. Si on trouve le MDP trop cher, on s'inscrit sur d'autres marathons, c'est mon cas (par exemple à Sénart pour le prix d'un dossard au MDP, on en a 3).
Imaginons que chaque coureur fase 2 photocopies de son dossard, on se retrouve à plus de 100000 au départ, et c'est parfaitement ingérable, le marathon ne pourrait même pas avoir lieu.
Pour info, ASO pratique le surbooking, et n'a pas beaucoup de rab de médailles, je crois même qu'une année il en manquait...
Bref, j'espère que devant la multiplication de ce type de pratique, des mesures seront prises par les organisateurs à l'avenir.
PS : Possible que je passe faire un tour à la NFL
Commentaire de Bérénice posté le 20-04-2017 à 16:27:42
On ne pensait franchement pas à mal pour la médaille et j'ai du mal à imaginer un manque de médailles à l'arrivée vu qu'on était 46.000 au départ pour 57.000 dossards vendus. Mais bon je prends en compte ta remarque sur un manque éventuelle et cela nourrira ma réflexion future. Pour le reste Nathalie à couru avec un camel back et ses propres réserves de barres, compote et autres et n'a donc pris que 2 bouteilles de Vittel en tout et pour tout !
Sur ce marathon je remarque qu'il y a pleins de coureurs non inscrits qui viennent au bois de Boulogne soutenir des amis et courir avec eux, ce qui augmente considérablement les embouteillages. Cela m'a gênée mais il ne me viendrait pas à l'idée de m'en plaindre car cela fait partie de la fête et tant pis. On peut en effet remarquer des choses pas clean sur les courses et j'en ai vu des abrutis avec des comportements désagréables mais au final je pense que la tolérance est la meilleure chose et surtout se garder de juger les autres. Je pense honnêtement être une personne plutôt clean de façon générale et j'admets volontiers un petit mea culpa pour avoir incité Nathalie à prendre la médaille. Mais pour le marathon de Paris je ne suis pas tout de même pas inquiète pour les organisateurs :-)
Commentaire de Lazyrunner75 posté le 20-04-2017 à 16:07:13
Cher Trailaulongcours,
merci de votre réponse.
Néanmoins, le caractère dangereux provoqué par les personnes surestimant leurs capacités, ralentissant l'ensemble du peloton et également par leur envie de faire des photos ne doit pas être la norme.
Si vous lisez bien, ils etaient trois à courir sous le meme dossard. Vous n'avez qu'a faire comme beaucoup de gens et acheter un dossard à 35 euros lors des derniers jours.
Mais maintenant, les gens préférent claquer des sommes folles dans les montres, équipements que dans les dossards.
Commentaire de Bérénice posté le 20-04-2017 à 16:32:09
MDR !!!! L'art de dévier le débat.... vous ne répondez pas à la question essentielle: comment vous permettez vous de juger les autres alors que vous même vous trichez avec le règlement ?
Maintenant je vous informe que tous vos commentaires seront virés de ce CR.
Commentaire de jp75018 posté le 20-04-2017 à 16:40:13
Surestimer son sas à 4h15, c'est quand même pas abuser, c'est pas comme partir du sas préférentiel ou 3H alors qu'on vaut plus de 4 heures...
La performance est ce qu'elle est, rien à dire là dessus non plus, chacun fait avec ses moyens.
Commentaire de MaisWTF posté le 20-04-2017 à 16:44:04
Si tu veux ... et dire 'Je sais que ce comportement n'est pas moral mais c'est exceptionnel, surtout que ça s'est improvisé' alors qu'elle a imprimé 2dossards en plus, tu trouves ca 'improvisé' ? pour moi de l'impro c'est 'Ahhh tien géraldine tu m'encourages, beh viens courir un peu', j'ai pas prévu d'avoir des dossards a fournir !
Commentaire de jp75018 posté le 20-04-2017 à 17:04:39
Je me suis déjà exprimé sur le fait de fabriquer de faux dossards, je suis d'accord avec toi là dessus, comme sur le fait d'avoir pris une médaille finisher, ou d'avoir encombré la route (ok 2 personnes qui font ça, cela ne gêne pas, mais 2 x N milliers si...).
Je parlais juste du sas de départ vs la performance, rien de spécial à objecter à ce niveau.
Commentaire de Bérénice posté le 20-04-2017 à 19:29:33
Avis à tous mes juges qui me condamnent avec force, sans appel et sans circonstances atténuantes:
Je déteste tous ceux qui utilisent leur clavier comme défouloir de leur agressivité. On peut dire les choses autrement... Heureusement qu'on n'est pas en 40, sinon j'avais droit au camp de concentration direct :-))).
Je n'en veux à personne car je suis bien dans ma tête et bien dans mes baskets. Les nombreuses personnes qui me connaissent sur ce site savent comment Nathalie et moi fonctionnons avec notre cœur et nos tripes et c'est leur regard qui m'importe.
Je serai longuement présente à la NFL et je suis ouverte à toute discussion constructive.
Pour l'instant je vais continuer à repenser avec bonheur à mon marathon car l'avantage des lents comme moi c'est que dès le SAS on sent un état d'esprit très décontracté et festif pour la plupart des coureurs.
Commentaire de laidkeep posté le 20-04-2017 à 21:32:33
Je suis désolé, mais moi, si je n'ai pas acheté un dossard, je ne courre pas la course, je fais une séance ailleurs. Pareil dans un magasin, si je n'ai pas l'argent, je ne vole pas.
Commentaire de bubulle posté le 20-04-2017 à 23:10:16
Bah, tu sais , ma grande, certains des guignols qui causent ci-dessus, on ne sait pas trop d'où ils sortent (Ouatte Ze Feuque, quoi) et on ne les reverra plus guère sur Kikourou, donc, honnêtement, et pour faire simple, leur avis, on en a un peu rien à battre...:-)
D'autres je les vois un peu plus souvent, mais leur côté père la morale va m'aider à les ranger dans la case des kikoureurs dont je me passerai très bien à la NFL, sur un de nos offs ou dans un after.
Et vivent les fraises Tagada !
Bises.
Commentaire de philtraverses posté le 21-04-2017 à 11:56:33
En ce qui me concerne je trouve ce récit très beau et très touchant, qui me rappelle une kikoureuse aujourd'hui disparue de kikourou : Moumie. Lis ses récits tu verras.
Voilà comment le marathon devrait être: un moment de plaisir et d'émotion partagés. Ce n'est pas moi qui te jugerai car j'aime la sincérité et la spontanéité je préfère les faibles ( tout est relatif) et je n'aime pas les soit disant forts et j'ai trop souffert du regard des autres. Surtout rester soi même
Commentaire de Bérénice posté le 21-04-2017 à 15:01:17
Merci pour ce commentaire qui me fait bien plaisir car c'est avant tout comme ça que je conçois notre sport: du plaisir dans l'effort :-). Quant au marathon de Paris; je le trouve festif et je suis archi fan de paris donc le plaisir est d'autant plus fort.
Commentaire de hyperpronateur posté le 21-04-2017 à 14:47:30
Pour être un peu plus sérieux, quel était ton entrainement marathon en détail, parce qu'à priori avec une prépa adaptée, on ne doit pas finir "en galère" sur les 7 derniers kilos. Faisais-tu au moins 3 sorties par semaine ? Faisais-tu une sortie longue par semaine dans les 8 dernières semaines. Si je peux me permettre, je penses que tu manges trop lors de ton marathon. L'alimentation doit être light. 1) parce que l'énergie utilisée pour "essayer" de digérer ne sert pas à autre chose 2) On peut avoir des problèmes gastriques si on mange trop en courant.
Commentaire de Bérénice posté le 21-04-2017 à 15:09:35
Ma prépration spécifique a duré 9 semaines avec 3 séances par semaine: une sortie avec du fractionné le mardi (1h à 1h30 environ), une séance cool d'1 h le jeudi et une sortie longue le dimanche (2h à 2h45 vers la fin) avec des moments de plus en plus long à allure marathon (2x40 mn à la fin). Donc je pense que j'avais fait un truc pas mal au final. Mon problème est que j'ai quand même une vraie vitesse de diesel...mais je m'accroche pour aller plus vite au fil de mes courses :-)
Pour l'alimentation, ta remarque rejoint ma réflexion car je sais que je peux améliorer quelque chose... Une pastille dans chaque bouteille tous les 5 km étaient en effet peut-être trop. J'ai réalisé combien tout est subtil et précis pour ce type de course. Bref de quoi m'améliorer encore !
Commentaire de hyperpronateur posté le 21-04-2017 à 15:59:01
honnêtement, ne le prends pas mal, mais le fractionné pour faire 4h54, ça ne sert à rien pendant la prépa marathon. Le fractionné, tu dois le faire en hiver quand tu n'as pas d'objectif où alors pour un 10km ou éventuellement un semi.2x40 ça fait 1h20 soit la moitié de tes 2h45, c'est beaucoup trop, tu laisse du jus. Je pense que tu es arrivée au MDP déjà bien fatiguée, d'où le coup de mou. Perso, je fais 2x10 sur 2h20/2h30 de SL et c'est suffisant Travailles-tu avec un cardio? Sinon, pour les pastilles, ça ne sert à rien, sauf si ça te rassure psychologiquement. L'eau plate suffit. Les réserves se font la semaine précédant le marathon. Il faut également penser à bien lever le pied cette même semaine. La "dernière SL", le WE pécédant le marathon, c'est maxi 1h30 avec 10 mn allure marathon pour récupérer.
Commentaire de sabzaina posté le 22-04-2017 à 16:10:33
Merci de nous avoir fait partager toutes tes pensées pendant cette épreuve barnum :)
La comparaison avec la batterie du tel à 1% est très juste, elle me parle.
J'ai adoré lire que tu as fini les derniers km avec pêche et sourire, ça a dû être un vrai kiff.
J'aurais aimé être là pour t'accompagner sur la fin.
Récupère bien et à bientôt
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