Récit de la course : Courmayeur - Champex - Chamonix 2011, par sputnik

L'auteur : sputnik

La course : Courmayeur - Champex - Chamonix

Date : 26/8/2011

Lieu : Courmayeur (Italie)

Affichage : 883 vues

Distance : 98km

Matos : chaussure salomon SLAB4
Sac Decathlon 10litres

Objectif : Terminer

1 commentaire

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Ma CCC 2011

Voila c’est fait.

Cela faisait bizarre de s’inscrire plusieurs mois à l’avance dans cette aventure qu’est la CCC avec peu de repères. C’est mon deuxième ultra après le GRP en 2010 (80K) même si cela reste court et semble accessible à coté des 160K de l’UTMB.

La préparation s’est faite tranquillement avec quelques triathlons LD et assez peu d’entrainements longs finalement. Ca manque de montagne et je ne suis pas sur que les quelques heures passées sur le stepper de la salle de gym seront efficaces. En plus, les deux dernières semaines de vacances n’ont pas été des plus propres d’un point de vue alimentation avec un mélange de comté, vin d’Arbois et saucisses de Morteau. Je suis donc mitigé sur ma préparation, mais bon quand faut y aller…

Au vue de la rodiométrie, je me donnais un objectif de plus de 17h, sachant que l'objectif principal sera d'aller au bout bien sur en se faisant plaisir et sans se faire (trop) mal.

On prépare le sac la veille, un sac de 10 litres décathlon est hyper limite pour contenir tout le matériel obligatoire, mais pas trop envie d’en acheter un neuf juste pour cette course. On va tasser et ca ira…

Nous voici donc de bon matin à Courmayeur, après un réveil à 5h30, pour apprendre que le parcours est modifié à cause des intempéries prévues. On sent que les coureurs sont un peu déçus et surtout désorientés du fait de perdre leurs repères. Tant de temps passé sur le profil de la course pour se retrouver dans l’inconnu une heure avant de partir (c’est mon cas en tout cas). On reévalue rapidement l'objectif en se disant que le parcours est amputé d'une grosse heure, donc je pars pour environ 16h de course. Enfin peu importe, à 10h le départ est donné et on ne pense plus qu’à sa course. La traversée de Courmayeur est rapide et on se retrouve rapidement dans la montée vers Bertone sous la chaleur montante. Ca va vite, on est à la queue leu leu, mais ça ne bouchonne pas. Je me dis que je suis un idiot de suivre le rythme, les jambes font un peu mal et le souffle est court, je crains de le payer plus tard, mais bon c’est la course et je n’aime pas me faire dépasser.

Arrivé en 56min pour les 800+ au premier control (record de denivellé sur une heure pour moi au passage), je ressens le besoin de souffler, je ne m’arrête pas au ravitaillement mais ralenti l’allure pour manger une barre et m’hydrater proprement. Je gère ensuite la partie relativement roulante jusqu'à Arnuva, la vue est juste splendide, dommage de ne pas pourvoir en profiter plus car il faut être vigilant sur où on pose ses pieds. Pour l’instant les sensations sont bonnes en mode course et on attaque un gros morceau avec le Grand Col Ferret.

Même punition que sur la première montée, les jambes font mal et j’ai du mal à avoir un bon rythme. Je ne cherche pas à accrocher les coureurs (ou plutôt marcheurs) qui me passe et cherche à être régulier. Je ferais la montée en 1h05 (env 750+ et 236ème à ce moment là) ce qui est ok avec mon rythme envisagé finalement. Mais je suis content de voire la petite cabane et de basculer dans la descente. Descente que j’apprécie beaucoup plus, les jambes sont beaucoup mieux et je reprends les coureurs qui m’ont dépassé en montée. Par contre, je tombe rapidement à sec au niveau eau et je crains le pire sachant qu’il reste pas mal de distance avant la Fouly.  Je savais que mon sac était limite pour tout le matériel demandé et je n’ai pas pu bien remplir ma poche d’eau au dernier ravitaillement. Harg, en plus il fait chaud. Heureusement, avant de remonter, on croise un abreuvoir et j’en profite pour boire tout ce que je peux. Une dernière côté et on arrive sur la Fouly. Des enfants nous remplissent la poche d’eau et on commence la longue route vers Champex. Je ne sais pas trop ou j’en suis sur mon plan de route, je prends maintenant les étapes une à une en me disant que je ferais le point à Champex. Pas mal de bitume sur ce passage, mais l’accueil en Suisse est super. Des enfants ont montés des stands sur le bord de la route et offre de l’eau et du coca. J’en profite dès que possible car j’ai peur de retomber en panne sèche. La montée sur Champex passe assez rapidement même si je cale un peu dans les derniers hectomètres. Vivement le ravitaillement.

J’essaie de ne pas m’arrêter plus de 5 minutes, quelques pates et des tucs pour le sel, je fais le plein de boisson énergétique offerte par un sponsor (que je ne citerais pas) et c’est reparti. Par contre, je n’ai aucune idée de ce qui m’attends à partir de là.  Je sais que ca descend, mais c’est tout. Pour descendre, ca descend. 1400- de dev avec une partie en yoyo sur la fin que j’apprécie mais je me mets à attendre la remontée car il me faudra finalement 2h pour atteindre Martigny. La boisson énergétique pour info avait un gout de légume et c’était vraiment dég….. Par contre, ca a l’air assez efficace car sur cette longue portion je n’aurais pas de problème. Je suis complètement hors course en termes de repère. Je ne sais pas combien de Kilomètre on a fait depuis Champex. On m’annonce le col de Forclaz avec 1000+ de dev. Je me sens bien à ce moment et regrette juste que le ravitaillement ne propose rien de solide. Il fait lourd et on sent l’orage approcher. A priori je suis passé en 141ème position donc pas mal progressé sur cette longue descente. Je n’était pas au courant de ma position à ce moment là.

Il semble que la course commence vraiment, sur cette longue montée, le début une fois de plus se passe bien puis après 600m de dev je commence à caler. Je mets du temps à me décider à manger quelque chose et ce n’est que sur la toute fin après avoir parlé avec mes filles (qui attaque ma préparation du diner Pizza) que je retrouve du jus. Je me couvre en haut du col, sors une frontale et descends tranquillement sur Trient. Une petite pause au poste de secours pour mettre de la NOC un peu partout, un court ravitaillement et je repars une fois de plus sans savoir ou je vais. Après quelques minutes sur une nationale, on entame une montée sur une route goudronnée. Pas très sexy mais roulant. Ca fait du bien. En aparté, Je suis assez étonné par la capacité de l’organisation d’avoir sécurisé l’itinéraire de repli de façon aussi propre. Toute l’organisation autour du trail aura été parfaite malgré les aléas de la météo et de la course.

On est un groupe de 5, 6 coureurs et on fera la montée ensemble. Il commence à pleuvoir puis on bascule vers Vallorcine. Et là, coup de mou énorme, les étoiles apparaissent et je dois me résoudre à marcher dans la descente pour manger. Je rejoins comme je peux le ravitaillement et me goinfre de tout ce qui passe. J’apprécie principalement la soupe de pate et les cookies. Je crois que j’ai eu un bon coup de fringale. J’apprends par contre qu’il ne reste plus que 16K et peu de dénivelé. Je mets des vêtements secs et plus chaud, un bonnet et repars un peu plus fringuant après 10 minutes. Je suis à priori 135ème à ce moment.

Ma mère m’appelle à ce moment là pour me dire que j’ai perdu des places, super, ca réconforte et commence à papoter tranquillou….  Bon la, tu vois je suis un peu en vrac donc on se rappelle plus tard, mais merci pour les encouragements….. j’envois un SMS à ma femme pour la tenir au courant et c’est reparti pour un tour.

On est maintenant sur un parcours beaucoup plus roulant et les forces revenants malgré la pluie qui est maintenant battante, j’essaie de relancer en courant le plus souvent possible. J’arrive à Argentière en pleine forme (relativement bien sur), me contente d’un bol de soupe et repars au « taqué ». Avec le recul, je m’aperçois que j’ai très peu de souvenir de ce passage et j’aurais tendance à dire qu’il n’a pas duré plus de 15 / 20 minutes ce qui est loin d’être le cas.

Je ramasse pas mal de coureurs à partir de là, je cours même dans le montées. On passe un dernier pointage ou on nous annonce 3 kilomètre en descente. Le gars a du bien rigoler car il fallait passer de beaux raidillons pour enfin surplomber et redescendre vers Chamonix. Paradoxalement, c’est sur cette partie ou j’aurais les meilleures sensations de la course, malgré les 90K déjà dans les jambes. Je fini en trombe dans les rues pour finir en 14h31 et 117ème ce qui est bien mieux que ce que j’espérais. Je verse ma petite larme dans les derniers mètres comme d’habitude, mélange d’émotion d’en finir avec un tel effort et de soulagement.

Bilan, j’hésitais à m’inscrire sur une grande course comme la CCC, de peur de perdre le côté aventure solitaire que l’on peut connaître sur certains trails avec peu de participants. La contrepartie fut par contre les encouragements incessants du public et une organisation sans faille malgré la météo.

On pourrait bien sur reprocher un certain nombre de choses, mais cela reste pour moi anecdotique. Une fois de plus les bénévoles ont été incroyables et je remercie particulièrement les parents d’Olivier pour leur accueil et leur gentillesse.

La question mantenant, c’est What Next ????

1 commentaire

Commentaire de Bikoon posté le 05-09-2011 à 17:32:47

Hi Stéphane,
Encore bravo pour ta course, et félicitations à ton organisme capable d'ingurgiter en course tout ce que tu baffres et repartir au taquet !!
Et merci aussi de m'avoir poussé (je sentais ton souffle chaud... ;-)), pour ne rien lacher jusqu'au bout.
Mes parents seront ravis de t'avoir de nouveau, alors il faudra qu'on recommence une coursette dans le coin !

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