Récit de la course : Courmayeur - Champex - Chamonix 2007, par claude41

L'auteur : claude41

La course : Courmayeur - Champex - Chamonix

Date : 24/8/2007

Lieu : Courmayeur (Italie)

Affichage : 2065 vues

Distance : 86km

Objectif : Pas d'objectif

4 commentaires

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COURMAYEUR – CHAMPEX – CHAMONIX 86km et 4500m de dénivelé+

 

 

Après notre déconvenue de l’année dernière sur l’UTMB, abandon à Courmayeur (petit problème de santé pour moi), ma femme et moi avions décidé d’opter cette année pour le petit parcours. Après une bonne préparation, un peu de course à pied, du VTT, mais surtout beaucoup de randos avec dénivelé plus ou moins important, deux ultra trails : le grand raid 73 et le TGV, nous nous sentions prêts à affronter les 86km et les 4500m + de la CCC. Ma femme, Régine, a décidé de m’accompagner toute la course, c’est un grand honneur qu’elle me fait. Eh oui, d’habitude, un p’tit bisou au départ et je ne la revois qu’à l’arrivée, douchée et fraîche. Elle joue les podiums et moi les temps de passage…, chacun son truc ! On n’a pas les mêmes valeurs, elle, c’est soja, soja et soja et moi, poulet – mayonnaise – frites.

Passons sur les soucis de transport pour atteindre Courmayeur, départ retardé de 30mn, c’est pas grave, il fait un temps magnifique et on peut savourer les derniers instants avant de s’élancer dans la montagne. J’adore ces quelques minutes d’attente, quand la pression monte. Je pense à nos adorables petites filles (jumelles de 3 ans ½) qui nous ont gratifiés d’un « allez mamy, allez papy » au téléphone juste avant le départ.

Top départ, calés dans le dernier tiers des concurrents, nous entamons la longue montée vers Bertone. Pas besoin de s’énerver, il y a tellement de monde qu’il suffit de se laisser porter. La file est compacte, certains essaient quand même de doubler en bousculant tout sur leur passage. Montée tranquille, on discute avec les collègues, on échange des souvenirs d’ancien combattant des sentiers, je fais un peu de pub pour le trail que j’organise (30km et 300m de dénivelé !!!!!!) et on arrive à Bertone, sans s’en rendre compte. 1h22 - 1138ème, tout va bien.

 Sur le balcon face aux Grandes Jorasses, je fais quelques photos, on en profite aussi pour trottiner et on est surpris de voir dèjà des concurrents en difficulté. Arnuva, 3h33 – 1002ème. Je m’énerve un peu, c’est la queue pour le ravitaillement, et certains jouent des coudes pour aller plus vite, je me fends d’une remarque acerbe envers un gars qui voulait me piquer mon bout de fromage, non mais des fois !

On s’attaque au Grand col Ferret, les montées, c’est un peu mon point faible, et le point fort de la mère de mes enfants. Je la sens derrière moi piaffer d’impatience, mais elle ne dit rien, pas la moindre remarque, c’est étonnant ! Au détour d’un lacet, elle n’y tient plus et accélère brusquement sans un mot, sans un regard au passage, pourtant j’ai rien dit pour la contrarier. Bon, je la laisse aller, de toute façon, je ne peux rien faire d’autre. J’accélère un peu quand même pour ne pas me laisser distancer, je suis meilleur « descendeur », j’ai encore l’espoir de la revoir dans la descente. A quelques encablures du col, je la vois redescendre m’encourager, ouf ! je ne passerai pas la nuit seul ! 5h05 – 1029ème.

La descente est sympa, nous en profitons pour trottiner un maximum, Régine me lâche dès le début de la montée vers Champex, mais elle m’attend un peu plus haut. C’est beau l’amour ! Non c’est plutôt que la nuit arrive et qu’elle a du mal avec le matériel (lampe frontale oblige). Champex le Lac, 8h53mn – 877ème.

Après ½ heure d’arrêt casse-croûte buvette, on repart dans la nuit complète, un peu inquiets car Bovine est le seul secteur que nous ne connaissons pas. Pour joindre Trient, nous avons toujours préféré la Fenêtre d’Arpette. Alors, nous marchons jusqu’au pied de la raide montée qu’on nous avait dit terrible. Je confirme, elle est terrible. Nous doublons les quelques coureurs qui nous avaient dépassés sur la portion roulante, comme quoi ! Bovine 11h56mn – 829ème.

La descente vers Trient est longue, mais assez roulante, on court chaque fois qu’on le peut, on écoute au passage les misères des autres ! Trient 13h21 – 821ème

Les Tseppes, je connais, j’y avais essuyé une sévère défaillance lors d’une rando. Je suis très inquiet, je commence la montée très tranquillement, plus que tranquillement. Je préviens Régine, que la montée risque d’être longue ! Elle m’encourage, en disant que ça n’a pas d’importance, l’essentiel étant d’arriver en haut, merci ma p’tite femme chérie ! On se fait doubler, mais petit à petit je retrouve un bon rythme, nous montons régulièrement sans jamais nous arrêter. Tiens, celui qui nous à doublé tout à l’heure est là affalé sur ses deux bâtons, détruit complètement. Tiens, un autre, comme quoi La Fontaine a raison, « rien ne sert de courir … ». Après Catogne nous doublons un gros groupe dont notre jeune coéquipier Oswald qui accompagne un de ses amis. Oswald est lui aussi un habitué des podiums (3ème de la dernière Saintelyon), il effectue toutes les montées à fond et attend son copain au ravito, parfois longtemps (1h45 à Champex), c’est beau l’amitié. A l’arrivée, il nous confiera qu’il ne recommencera plus jamais ce genre d’exercice ! Vallorcine, 16h19mn – 753ème.

A Vallorcine, c’est le désert, il est 4h50 du matin, pas un chat, deux concurrents à moitié endormis sur un banc. Et là ma bien aimée se réveille brusquement « Bon, assez traîné, maintenant on court jusqu’au bout ! » Je sors ma petite feuille de route de ma poche, aïe ! aïe, encore 16km. J’essaie de discuter un peu « attends, là, ça monte on peut peut-être attendre que ça redescende », elle acquiesce, mais à regrets. Dès que le col des Montets apparaît, je sais que je ne vais pas pouvoir reculer, il va falloir y aller ! Et on va courir ! Je tente de temps en temps une diversion, manger un tuc, raccrocher mes bâtons, mais rien n’y fait. Elle ne s’arrête plus, je suis obligé de puiser dans mes dernières réserves pour suivre tant bien que mal. Nous finissons en trombe. Il est 7h45 du matin. Chamonix, 19h13mn – 667ème.

Mon plan de marche tablait sur 21 – 22h00, celui de Régine plutôt sur 16 – 17h00, finalement c’est la moyenne des deux qui a prévalut.

Cette CCC fut un véritable bonheur pour nous deux, pas un bobo, pas une chute, aucun problème, aucune douleur, certes une certaine fatigue générale, mais rien de méchant. Nous avons partagé des moments d’émotions intenses dans Bovine par exemple sous un ciel étoilé d’une pure beauté avec les lumières de Martigny à nos pieds, ou dès notre arrivée avec le message de nos petites filles « bravo mamy, bravo papy »

Un grand souvenir et une bonne préparation pour la Diagonale des Fous qui nous attend.

 

4 commentaires

Commentaire de Jerome_I posté le 28-08-2007 à 10:37:00

Je vais imiter vos petites filles: « bravo mamy, bravo papy »... Bravo a vous, maintenant repos et on attendra de lire votre CR de la diagonale des fous...

Jérome

Commentaire de JLW posté le 28-08-2007 à 10:37:00

Que dire de plus que "c'est beau l'amour" et on savoure déjà pour le futur récit de la Diagonale.

Commentaire de taz28 posté le 28-08-2007 à 11:30:00

Quel beau récit de votre aventure en duo !!!
Bravo à vous pour ce chrono, moyenne de vos temps respectifs...

On se verra peut être à la diagonale..

Bonne récup !

Taz

Commentaire de riri51 posté le 28-08-2007 à 13:20:00

vivement votre Cr de la diagonale des fous!!! félicitations pour votre performance et merci pour ce CR

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