L'auteur : djlaulau1
La course : Courmayeur - Champex - Chamonix
Date : 30/8/2013
Lieu : Courmayeur (Italie)
Affichage : 1230 vues
Distance : 101km
Objectif : Terminer
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CCC
Courmayeur Champex Chamonix
30/08/2013
ACROSS THE MOUNTAIN
Bonjour, bonsoir, coucou,
Tout va dépendre de quand vous allez lire ce résumé (si vous le lisez !)
Je sais… Je sais que beaucoup d’entre vous vont se dire : ‘’ça y est, le Laulau, il a pété les plombs, il nous envoi un texte interminable’’… c’est pas que j’ai pété les plombs ou que je me prends pour un écrivain, mais j’avais décidé cette année que je ne ferais qu’un seul résumé, et que ce résumé serait LE résumé de l’année et surtout celui de l’objectif sportif que je m’étais fixé… La CCC. D’ailleurs, nombreuses sont les personnes qui m’ont demandé pourquoi je ne faisais pas de compte-rendu au fur et à mesure de mes courses, tout simplement car celui-ci résume cette course, ainsi que mes courses de préparation.
Par ailleurs, je le redis une fois de plus, j’écris ce texte uniquement par plaisir d’écrire et par plaisir de partager ma passion avec vous, je n’oblige personne à le lire, je sais que certains ne le lisent pas (c’est leur choix et je ne leur en veux pas, même si je ne leur parlerai plus à l’avenir), je sais aussi que certains et certaines apprécient beaucoup et le font suivre à leur(e) ami(e)s. Il va d’ailleurs falloir que l’on parle des droits d’auteurs à un (mo)ment donné ! Je sais aussi que mes amis traileurs ne vont rien trouver d’exceptionnel à ma préparation, mais sachez mes amis qu’il n’y a pas que des timbrés comme nous dans mon entourage… il y a aussi des amis normaux qui ne courent pas (si si ça existe).
Alors la CCC, c’est une des 4 épreuves qui a lieu à Chamonix le dernier week-end d’août. CCC pour Courmayeur Champex Chamonix, car le départ à lieu à Courmayeur en Italie (vous connaissez forcément grâce à l’eau), passe par Champex en Suisse, et l’arrivée est jugée à Chamonix en … France ! En clair, c’est un demi-tour du Mont-Blanc. Parcours uniquement sur des chemins de montagne, 101km et 6100D+… du très très lourd, avec 2 passages à plus de 2500m et la majeure partie de la course qui se déroule à plus de 2000m. La course est limité à 26h, il y a des barrières horaire sur le parcours, et si on est pas passé à certains points en un temps donné, et ben plus de dossard et abandon forcé !!!
Pour la petite histoire, je me suis inscrit (avec Fred et Steph B) le 19/12/2102 à cette course, et nous avons été tiré au sort le 08/01/2013… et oui, je vois la stupeur dans les yeux de certains… il y a bel et bien un tirage au sort, car le nombre de participants est limité à 1900 et nous étions environ 3000 préinscrits. Nous avons donc eu la chance d’être tiré au sort. Et pour pouvoir s’inscrire, il y a des points obligatoires a avoir, qui justifie que l’on a (ou pas) une expérience de course en montagne, et il nous faut 2 points. Points que nous sommes allés chercher en finissant la 6000D en 2012 !
Autre petite précision, dans une épreuve comme ça, c’est pas tant les kms qui sont difficiles, mais associés au D+, là, ça devient du costaud… une règle de calcul dit que 100m de D+ correspond à 1000m sur le plat en dépense d’énergie, donc 6000D+ correspondent à 60kms, additionné aux 100kms équivaux à avoir fait une course de 160kms sur le plat… théoriquement bien sur !
Le même week-end a lieu l’UTMB pour Ultra Trail du Mont-Blanc, qui va de Chamonix à Chamonix, 168km et 10000D+, et ça, c’est une autre histoire !
101 bornes (et 6100D+) en (haute) montagne… pourquoi ?
Pourquoi et comment en être arrivé à faire un truc de ouf comme ça ? Pourquoi se faire mal, pousser son corps au fin fond de ses retranchements, tester son mental, chercher ses limites, les toucher du doigt, les tutoyer, aller au bout de soi, repousser la fatigue, la douleur, le sommeil, comment prendre du plaisir dans des efforts aussi extrême, aussi long, aussi intense, quel plaisir, quel plaisir cela peut-il apporter, qu’est-ce que je cherche, qu’est-ce que je recherche, qu’est-ce que je veux prouver, et à qui, qu’est-ce que je veux ME prouver, pourquoi…Pourquoi ?
Je n’ai rien à prouver, je ne veux rien prouver à qui que ce soit, mis à part peut-être à moi, en me disant que je peux le faire, que je suis capable de faire ça, et j’ai simplement envie de voir ce que ça donne, de faire un truc qui sort un peu du quotidien. Simplement je sais que la vie est courte et qu’il faut profiter des choses (et des personnes) quand on les a, et qu’il faut faire les choses quand on peut le faire, quand on a la capacité physique, psychologique et mental. Je veux profiter de ça, je peux le faire, je peux encore le faire… qui sait si dans 5 ans…10 ans…
Et puis, ben tout simplement parce que ça fait 10 ans que je fais de la course, 10 ans que j’ai commencé à faire de la ‘’compet’’ (à mon niveau bien sur, j’suis pas champion du monde… ni de France… ni de rien du tout d’ailleurs !), et que je voulais fêter cet anniversaire dignement ! J’ai commencé tout tranquille par un 9,6km en 2003, et si on m’avait dit à ce moment-là que je ferais un trail en montagne de 100km (et de 6000m D+) 10 ans plus tard, je pense que j’aurais éclaté de rire… ça m’aurait certainement fait rêver, mais j’aurais bien rit !
Donc quoi de mieux qu’un Run qui sort de l’ordinaire pour fêter ça ? Semi-marathons… Marathons… Trail court…SaintéLyon…déjà fait ! Je voulais partir sur un gros truc, et Fred m’a fait envie l’an dernier quand il s’est aligné sur cette épreuve. Une belle Aventure se dresse devant moi !
Voici donc le début de mes courses préparatoires :
La 1ère étape, phase comme je les ai surnommé, a eu lieu à Tullins (38) le 27 mars 2013, parcours de 35km et 1400d+, un parcours technique sur la 1ère partie et sur la fin, qui était aussi super méga boueux (la dernière côte, je m’accrochais aux branches des arbres pour ne pas reculer tellement ça glissait !). Rien de particulier sur cette course là, je n’ai pas vraiment apprécié ce parcours, mais une bonne course de début de préparation, dure, technique, pluie, froid… et pour finir une bonne douche froide (et une bière) !!!! 4h11 et 36ème/140
haaaaaaaaaa si… pour ceux qui sont sur Facebook, le fameux dossard 418 du Nivolet, et ben c’est là que je l’ai vu !!!!
J’ai oublié qu’un mois et demi avant, le 16 février avait lieu, dans le Pilat, la nuit Blanche du Pilat. Nuit Blanche… je sais, je vous vois venir, noctambule en tout genre, oiseau de nuit que vous êtes, pestant contre moi en disant que je vous ai pas convié pour une méga teuf, que dis-je, une méga rave de 1000 personnes (avec Dj laulau aux platines pour ceux qui le connaissent dans ce registre) dans les bois de la Loire ! J’suis pas sur qu’une course de nuit dans la neige fraiche sur un parcours de 14km et de 400m+ en ai enthousiasmé d’aucuns d’entre vous !!!! Surtout que ce soir là, elle était vraiment fraiche la neige ! Et pas facile du tout à courir, environ 30 cm de poudreuse, dans laquelle il était aussi dur de courir sur le plat, en montée et même en descente. Nous étions quasiment tout le Srt sur cette course. David, Jp, Karl, Xav, Franckylatarlouze, et sur place, nous retrouvons la section Viennoise du Team, Fred, Steph B, Gaétane et Delphine. Une course vraiment vraiment dur, température très froide, nous sommes à la station de ski du Bessat, côté St Etienne du Pilat. J’ai, parmi mes souvenirs de cette course, le moment d’après course où l’on se change, en caleçon à côté de la voiture, avec un bon ptit vent du nord qui vient vous geler ce qui ne l’est pas encore, avec un ressenti d’environ -8. Autre souvenir plus agréable, le repas d’après course, dans un resto à Véranne, où l’on mange des Camemberts fondus, Mont d’Or, et autre délices de ce genre, le tout accompagné de charcuterie et d’un bon breuvage du tonneau de Bacchus. Je suis sur que vous seriez vachement plus nombreux à apprécier cette version de la course !!! Pour l’anecdote, j’ai couru ce run de 14km en 1h37, soit le même temps que je mets habituellement sur un semi (21km). Je termine 169 sur 888, et un super temps et classement pour David, qui termine dans les 70 premiers !
La phase ‘’entrainement dans la neige’’ n’est pas terminée pour moi (j’ai dû sentir cette année que j’allais en voir souvent), car je pars par la suite une semaine au ski en Hte-Savoie à Abondance dans le chalet familiale, où je sais que je vais faire quelques sorties ‘’blanche’’. Et ce sera le cas, le 1er matin, départ du chalet à 7h (il fait -11°) direction Chalet de Lans, montée dans un chemin de neige de 40cm, arrivée au sommet, je me pose 30s… et j’écoute…………………………………………………… le silence………………………………il n’y a personne, je suis à 1600m, il doit faire env -16 et pas un bruit…mais quand je dis pas un bruit, c’est pas un bruit ! ……………………… c’est le pied !!! Bon je reste pas trop longtemps pour pas refroidir et on redescend ! Une 1ère aussi pour moi pendant ce séjour, j’ai fait une nocturne dans la montagne, seul !!! Plutôt que de partir bêtement boire l’apéro avec mes compagnons de séjours chez des amis, je décide de partir courir et de monter au refuge de Tindaret, un parcours que j’ai fait plusieurs fois, mais de jour ! Et ben ça fout les flipouilles la nuit dans la montagne tout seul !!!! Je suis donc allé jusqu’au refuge, une bonne montée à un bon rythme (avec des bruits de je ne sais quoi à mes côtés) et à l’arrivée, surprise, il y a des bougies allumées dans le refuge, moi qui croyait être seul, je crois que c’est pas le cas ! Descente, j’envoie un peu, et je crois entendre des voix… je m’arrête, j’écoute… rien ! Je repars, et dans un virage, j’aperçois des ‘’formes’’ dans le noir, je ralentis et je me rends compte qu’il s’agit de 8 randonneurs qui marchent sans lampe ! Ils me surprennent autant que moi je les ai surpris. Je continue et j’aperçois de la lumière dans le chemin en dessous, purée moi qui croyais être seul dans la montagne !!!!! Et cette fois, c’est carrément environ 50 personnes qui randonnent !!!! Alors eux, ils ont vraiment halluciné en me voyant passer !!!
Phase 2 : Trail l’Ardéchois à Désaignes en …… Ardèche, comme son nom l’indique ! Le 27 avril 2013, 34km et 1700d+… et d’un coup d’un seul, j’y pense… le d+, c’est pas utile que je vous rappelle ce que c’est ????? Même pour ceux qui sont au fond de la classe et qui n’écoute rien ???? Bon allez, petit rappel, mais c’est la dernière fois, ok ?
Le D+ ou dénivelé positif, c’est le calcul de différence entre l’altitude minimum et maximum, concrètement, le Mont-Blanc (plus haut sommet d’Europe… toujours pour ceux du fond de la classe) culmine à 4810m et Chamonix est à 1000m, donc pour l’ascension du Mont-Blanc depuis Chamonix, il y a un dénivelé positif de ????????????? Allez allez on réfléchie… c’est facile, c’est juste une soustraction …… donc ???? Réponse : 3810 de D+….et pour le D- ou dénivelé négative, c’est la même chose dans l’autre sens. Et le cumul des 2 s’appelle dénivelé cumulé, donc toujours avec le même exemple, l’aller retour Chamonix/Mont-Blanc a un dénivelé cumulé de 7620m. C’est tout bon… on peut reprendre après ce ptit cours de math… les profs et instit (Karine, Jean-Luc, Tatiana, Coco, Rémi, Cédric, Lili, Delphine) qui lisent ça me diront si j’suis bon dans mes explications ou pas !!!!
Bon… alors, j’en étais où…dzjldfjsdlmjxsdflj j j’res% sqldjf mylysoj, je relis…ok, donc L’Ardéchois, prévu dans ma prépa depuis le début, Karl est partant, ça fait un moment qu’il m’en parle de cette course, donc on est ok pour aller faire une balade en Ardèche ensemble. La semaine précédente, météo annoncée exécrable, il est vachement moins motivé, moi, quelque soit la météo, j’y serais ! Il me dit que si il pleut vraiment trop, il ne prendra certainement pas le départ. C’est son choix, et je me dis on verra bien le jour J !!!
Départ d’Estrablin, 5h, je découvre la route de Lamastre, où je me dis que je reviendrais en bécane, car c’est vraiment une route pour moto. On se retrouve sur le parking, Karl est à la bourre, j’ai déjà récupérer mon dossard, je suis prêt, changé, et je m’apprête à rejoindre la ligne de départ quand lui va chercher le sien. Et il pleut ! Mais… il pleut !!! Pas la pluie fine de vos vacances sur la côte Atlantique, ou le crachin British Londonien… nan nan, IL PLEUT !!!!
Je suis au départ, plein de monde, pas de Karl, je retrouve Fred et Delphine, les Viennois du Srt, quelques mots vite fait, le stress est là, avec la pluie… et peut-être la neige sur les hauteurs ! Je rappelle simplement que l’on est le 27 avril !!!
Départ… et on trouve bien de la neige, environ au km 8, et on va la garder longtempssssssssssssssssssssssssssssss avec nous… et le froidddddddddddddddddddd qui va avec !!!! Et le vent sur les hauteurs !!!!
Je fais ma course, seul, pas de Karl, j’ai perdu mon copain L… Je me retourne de temps en temps, je pense qu’il va me rattraper, mais non… pas là !!! Pour résumé cette course… je suis parti sous la pluie, la neige en cours de route, et pour finir la pluie !!!! Par contre, parcours magnifique, passage de la citadelle de Désaigne… magnifique !!!
Après la ligne d’arrivée, je retourne à la voiture chercher mes affaires, et ce à quoi je me doutais depuis le départ, il n’y a plus la voiture de Karl. J’en déduis qu’il est parti. Dommage.
Et pis non, je le retrouve sur le chemin de la douche (froide encore une fois), il est tombé 2 fois, s’est fait mal et a dû malheureusement stopper sa course. On va manger un bout, bière dans un bar avec Fred, et retour, il fait 0° …0° un 27 avril… de la neige… de la neige aussi à Estrablin à mon retour… Non mais allo quoi !!! 4h20 de course, 128ème/795.
Phase 3 :
La semaine suivante, le 05/05/2013, Trail du Nivollet-Revard à Voglans, entre Chambéry et Aix-les-Bains, avec David. Petite présentation de David, car je n’en ai pas parlé souvent (voir jamais) dans mes résumés. David est un petit jeune qui n’en veut, léger, fin, rapide, avec un palpitant qui dépasse les 200 puls et une Vma qui doit bien frôler les 17 km/h (tu me diras si je me trompe) !
Je le connais depuis toujours, car on a tante, cousins et cousines en commun, donc je l’ai toujours connu, et depuis environ 18 mois, il a intégré le Srt en mettant sa vitesse au service des autres dans nos séances de frac, et aussi sa recette de barres énergétique faites maison, recette que je lui ai d’ailleurs piquée depuis !
Donc, David m’avait dit qu’il voulait venir avec moi pour faire le Nivollet, trail de 51km et 2700+, nous voilà donc inscrit.
Départ le jour J à 5h30 d’Estrablin, et il fait beau !!! Le soleil est annoncé !!!!
On arrive sur place, on récupère les dossards, on s’échauffe, on entre dans l’aire de départ, et là… le voilà… le voilà le fameux dossard 418 !!!!!!! Mais qui c’est ce type ? Je l’ai déjà vu ??? Et lui aussi vu comme il me regarde, il doit se dire la même chose à mon égard ! Je cherche, je cherche, et ma grande timidité m’interdira de lui demander si on se connait ou pas !!!!
On démarre, début pas top, route, chemin pas top, et d’un coup, ça se redresse !!! waouuuuuuuuuu, c’est là-haut qu’on va ??????? Et ensuite… un parcours vraiment bien, que du monotrace, (du single comme on dit dans notre jargon), sous-bois, on passe au pied de la croix du Nivolet (en face de Chambéry) et bien sur, on retrouve de la … neige ! On est sur les pistes de ski de fond de la Féclaz. On continue notre bonhomme de chemin, on trouve 2 bénévoles qui nous préviennent ‘’attention descente dangereuse’’… on s’arrête, on range les bâtons, petite photo :
On discute un peu, on nous dit que « descente dangereuse au début, ensuite ça va, mais ça descend sur 5km et 1000-) …Et on est partis, je passe devant et d’un coup, je me rends compte que j’ai laissé le cerveau en haut, j’envoie comme un missile, David me demande ce qui m’arrive… et je sais qu’il est TRES bon descendeur, et qu’il adore ça comme moi !!! Donc on envoie comme des avions, les autres coureurs devant nous, en nous entendant arriver, se poussent pour nous laisser passer tellement on va vite… on envoie, on envoie, on envoie !!!!! On arrive en bas, ravito, et là, j’me dis qu’on a fait une connerie, on va le payer !!! Et effectivement on le paye !!! Il nous reste encore, ou plus que (au choix) 15, et ça va être dur !!!! Et ça l’est… mais on fini, tout les deux… un GROS big up à David, qui vient de faire son 1er trail long. On termine en 7h15, 236ème/410. Douche (pas très chaude), ostéo, repas, et on rentre… retour à Estrablin à 18h !!!! pffffffffffffff ça fait des journées encore plus longues qu’au Goury !!!
Et quelques jours après : ‘’ça y esttttttttttt, j’me rappelleeeeeeeeeee, le 418, j’l’ai vu sous la douche (enfin dans les vestiaires) à Tullins !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!’’ Si si rappelez-vous, j’en parle un peu plus haut !!!!!
La suite est moins heureuse, car je prends mal derrière le genou droit, et c’est pas top, je me dis que j’aurais pas du écouter David et ne pas descendre aussi vite J ! Surtout que le samedi suivant est programmé un Off (une sortie non officiel) préparé par Steph B (si si, vous le connaissez, j’en ai parlé très souvent dans mes résumés, c’est mon ‘’binôme’’ de course), et j’ai très envie d’être présent.
Ce Off, nommé par Steph la VPT (Vienne Pilat Trail), avec un départ de la piscine de Vienne (samedi 11/05 à 6h) pour une arrivée à la chapelle St Sabin dans le Pilat, en passant par Les Haies, la Jasserie, le Crèt de l’Oeuillon, et le col de la Perdrix… soit 50 km et 2000+ ! Une ptite balade quoi !!! Je serai présent, de même que mon ptit Clément, mon neveu ! C’est sa 1ère grosse sortie (il a 17 ans)(et je suis super content car c’est la 1ère fois que l’on cours ensemble) et il ira au bout, avec des ampoules qui éclairent encore la chapelle, des contractures a en être contracté, mais un mental de fou, il s’est jamais plaint, il a avancé et avancé comme un chef mon ptit !!!! Mais pas moi… au 20km, j’ai pris mal au genou, au 30 je pouvais plus courir en descente, et au 40, j’ai arrété, je suis rentré par le plan B, col du Gratteau direction St Sabin, j’vous attendrais là-bas les gars, sinon, j’crois que j’peux dire adieu à la suite de la saison !!!!
En tout cas, un parcours du feu de dieu, 50 bornes entre Vienne et les hauteurs de Véranne, 95% de chemin, pas plus de 4km de route… Bravo Steph !!!!
Nous sommes 6 au départ et 7 à l’arrivée ! Un bémol avec l’absence de mon Polo, j’aurais vraiment beaucoup énormément aimé que tu sois là et tu sais pourquoi !!!
Et le pied de Clément :
Je fais l’impasse sur les séances d’entrainement que j’ai faite, car je pense que là, pour le coup, je pourrais concurrencer Granger, Brown, Coben, et même Tolkien en exagérant vraiment (pour les non-lecteurs, et il y en a, ce sont des auteurs littéraires) !
Impasse… non, je vais quand même vous en narrer quelques une, par exemple la fameuse Milmil’s à Lyon avec Polo… on est vendredi après-midi, le 22/02, quand Polo m’appelle et : ‘’ y a les milmil’s à Lyon ce soir, t’es chaud ???’’ Et moi ‘’les quoi ? Moi, pas connais !!!!! C’est quoi ton truc… et pis arrêtes tes conneries, j’ai fais 2h hier soir avec David dans Chapulay, j’suis un peu cuit pour aller courir ce soir ‘’. Il insiste le bougre, et Laulau y craque, sans savoir ce que c’est. Il m’a vaguement vendu le truc en disant que c’était une sortie off avec plein de monde dans Lyon, qu’on allait faire une bonne balade dans des coins que l’on connait pas trop et que ça va être fun !!! Ah oui, il m’a aussi dit qu’il allait y avoir pleins de filles !
Il vient me chercher à 18h30 car rendez-vous (à 19h30) envoyé par mail au dernier moment (c’est nos Rave à nous !) et là il me dit que l’on va envoyer 1000 de D+ dans Lyon !!! Heinnnnnnnnnnnnnnnn tu te fous d’moi !!!!!!!!!!!!!!!! 1000m !!!! Ben va falloir monter Fourvière plusieurs fois pour les faire les 1000+ !
Il fait un froid polaire dans Lyon quand on arrive, on débarque sur la place St Jean, il y a personne, on part s’échauffer un peu, on revient, il y a 2 ou 3 runners qui sont là, on discute… Laulau y s’inquiète et y pose des questions :’’c’est quoi qu’on va faire ? Et on en a pour combien de temps ?’’ Confirmation, on va bien faire 1000m+ et on me dit qu’habituellement, la durée est d’environ 3h30 / 4h !!!!! Laulau il est sur le c.. !
Et d’un coup, ça débarque de tous les côtés, des runners, des runneuses (beaucoup d’ailleurs), des mecs de Lyon, des clubs, des pas clubs, nous du Srt avec nos cornes, d’autres déguisés, chemise à fleurs ou tenue de SuperGirl, des vaches !!!!! Photo d’avant le départ, petit briefing, et c’est partit, on nous compte sur le haut de la 1ère montée d’escalier, on est 126 !
J’ai bien dit la 1ère montée d’escalier, car dans Lyon pour faire du D+, il faut faire des marches d’escalier… on va en monter 5000 env dans la soirée, et 4h, 22km et 1100m+ plus tard, nous voici revenu au point de départ, nous ne sommes plus que 20 !!! Dont nous, les SrtBoy !
Entre temps, nous sommes montés 3 fois à Fourvière (à chaque fois par des chemins différents), sommes allés à la Croix-Rousse, avons parcouru des Traboules, des ruelles, piste de ski de la Sarra, avons croisé des noctambules sur la place des Terreaux à 23h qui ont décidé ce soir là d’arrêter l’alcool, hallucinants sur cet étrange cortège en lycra coloré, avons rencontré des trailleurs de tout genre, et, lors de cette soirée, nous avons rencontré Pascal (un des organisateurs du PilaTrail), un gars bien sympa, qui lui est inscrit sur l’UTMB fin août (j’en parle en haut… si si regardez bien !). Retour à la maison à 1h du mat, un peu cuit quand même.
Bref, on a fait les Milmil’s !!!
J’ai fais aussi pas mal de sortie dans le Pilat, dont une fois avec David de nuit. La vue du Crêt de l’Oeuillon de nuit, et ben, c’est beau, on domine toute la vallée du Rhône, on voit très loin… mais au mois de mars, à 1400m, à 22h, et ben on a froid, surtout en t-shirt !!!
Une autre de mes sortie Pilat… en fait, le Pilat est devenu vraiment un terrain de jeu pour moi cette année avec au minimum un sortie par mois dans ce massif… donc une autre de mes sorties Pilat un lundi soir, en semi-nocturne, fin juillet, j’avais hésité à prendre la frontale ce soir là, et ben j’ai eu bien raison, car j’m’étais pas rendu compte que les jours avaient réduit à ce point. Cette sortie venait à la suite d’une sortie St Pierre de Chartreuse un samedi matin, où du pur, du dur, pas de la technique, mais du physique m’attendait avec 2x1000 en kil vertical, histoire de s’en mettre plein la gueule et plein les pates !!!! Sortie dont je me souviendrais très très longtemps J !
Bon… je reviens aux compets, avec à la suite du Revard, on enchaîne le 02/06 (Bon anniversaire Stéphane) avec un petit trail dans ……………………………le Pilat !!!!! Quel hasard !!!
Le PilaTrail, organisé, pardon, super bien organisé par le JCV, Jogging Club de Véranne, avec 2 distances proposés, la 1ère de 21km et la seconde de 45km et 2000+, ce sera cette distance pour ma pomme !!!
Cette course me tenait vraiment à cœur, car on allait se retrouver avec tous les copains, tout le microcosme du Trail Viennois est là, je sais que je vais voir plein de monde que je connais, et ce sera le cas, car sont présents, Laurence, Corinne (2 de mes conscrites d’Estrablin, qui font leurs 1er trail), Sylvain (mon binôme de chambre en Chine, accessoirement collègue de travail), Xavier et Fabien (parcours pourtant interdit aux mobylettes), Anthony et Valentin (bar du Temple’s boy), Alban (rencontré sur la VPT) et pour le Srt, il y a David et Mme (une nouvelle adepte du trail aussi), Delphine et Gaétane (SrtGirl), Stephane et moi. Fred devait être là, mais il a raisonnablement fait l’impasse.
Le matin de la course, j’arrive à Véranne (42), je vais chercher mon dossard, et 1ère surprise, on me demande mon certificat médical alors que je croyais l’avoir envoyé par internet. Problème car je l’ai pas avec moi, et sur les courses, si on a pas de certif pas de dossard, pas de dossard pas de départ, pas de départ pas de course, pas de course pas le droit d’en chier !!!!!
Je trouve Pascal (mais si, souvenez-vous, j’en parle plus haut dans la sortie Milmil’s à Lyon), qui me dit que je n’ai pas pu l’envoyer par internet car on ne peut pas le faire sur leur site. A force de faire des courses, je sais plus ce que j’ai fait et quand et à qui j’ai fait parvenir ce précieux papier. Bref, Pascal trouve la personne qui est responsable des certifs, il me connait (il était lui aussi au Nivolet-Revard) et me dit que c’est ok, mais qu’il faut bien que je lui envoie dans la semaine. Ouffffffffffffffff soulagé !!!!!
Je retourne à la voiture, je croise Stéphane (bon anniversaire), et je vois que Sylvain est garé à 5m de moi. Je sors mes affaires de mon sac, et quesquetrouvelàdansmonsacalorsquejesavaismêmepasquej’enavaisunicimaiscommej’suistrèsprévoyantetsuperbienorganisé… un certif médical !!! Je me change, on part s’échauffer un peu, on repère avec Syl les derniers mètres de la course (ça nous servira d’ailleurs) et on se dirige vers l’aire de départ, je me mets devant, car je sais que ça monte dès les 1ers mètres et qu’il va avoir un bouchon.
Cette course restera un grand moment pour moi, on se retrouve (enfin) sur une course avec Steph, car on n’a pratiquement pas couru ensemble depuis la Saintélyon 2012, et ça me fait très plaisir de repartager tout ça avec lui !
Le départ est donné, pour simplifier et faire court, on passe par la Chapelle St Sabin, le crêt de la Perdrix, crêt de l’Oeuillon (où vous pouvez voir l’antenne relais télé), on passe dans 3 chirats (c’est un peu des pierriers dans les Alpes, mais avec des très grosses pierres). La course possède un parcours vraiment magnifique, beaucoup de singles, du sentier quasiment tout le long. Et comme évoqué avec Pascal sur Facebook un mois avant le départ (je lui avais dit que si je venais, il y aurait de la neige), il y a bien eu une particularité sur cette course aussi… au sommet de la Perdrix et de l’Oeuillon, on a chopé un brouillard de ouf, avec un bon ptit vent bien froid !!!! Heureusement que le parcours est méga bien balisé (un gros Big-up aux membres du JCV) car avec un balisage légèrement plus léger, on aurait bien pu se perdre !
Donc on est monté, on est descendu, on est remonté, on est redescendu, on est remonté, on est encore redescendu, ensuite et ben on a monté et redescendu !!!! Tous ceux qui ne suivent pas trop nos délires se demandent pourquoi on fait tout ça, surtout pour revenir au même endroit !!!!
Bref, super parcours, super organisation, supers copains, superbe journée !!! On finit ensemble (comme d’hab) avec Stéphane en 5h47m avec un classement 72 et 73 sur 222. Ca… c’était ma phase 4.
J’avais prévu une phase 5… 2 semaines après… et j’ai joué la prudence et j’ai préféré faire sauter celle-ci… j’avais prévu dans mon programme de participer à la 1ère édition du Trail du Rousset, à Serre-Ponçon, une région que je connais quelque peu pour y avoir passé un an de ma vie lors de mon expérience militaire (@ Charles Aznavour : je vous parle d’un temps… que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitreeeeeeeeeeeee…) Je savais que ce trail allait être magnifique, mais j’ai préféré renoncer car l’objectif de l’année approche et ‘’ le trop est l’ennemi du bien’’, j’ai trop les flipouilles de me blesser donc on laisse tomber et verra le prochain.
Le prochain, c’est la phase donc 5 (en fait, ça aurait du être 6, mais comme le 5 a été annulé, on reste au 5… vous m’suivez ?) et aurait du se passer en Hte-Savoie à St Gervais, la Montagn’hard, qui comme son nom l’indique, et ben c’est pas une course de tapette !!!! 60km et 5000m+, du lourd, du très très lourd, et malheureusement je tarde à m’inscrire et finalement trop tard, les inscriptions sont bouclées, je suis sur liste d’attente et j’espère qu’il y aura des désistements pour pouvoir participer à la fête. Et de désistement il n’y en aura point !!! Il faut trouver un plan B, et pas d’inquiétude… Laulau y trouve… plein de solution le Laulau !!!!!
Le plan B, ce sera donc l’UltraTrail du Champsaur, région Gapençaise (Hte-Alpes 05), départ à Orcières et arrivée à Ancelle. Une grosse pensée à Jean-Luc pendant mon court séjour, je suis chez toi ici !!!
Cette course a lieu le week-end du 06 et 07/07, et d’ailleurs ce week-end là, j’ai reçu 2 invitations que j’ai du refuser, dont des 40ans (je pense, j’espère et je sais que tu ne m’en veux pas, ma chère Sandrine)… on rigole pas avec la course à pied !!!
Donc l’UltraTrail du Champsaur, un vrai ultra, j’en ai jamais fait des comme ça, le plus long trail de montagne que j’ai fait, c’est la 6000D l’an dernier à La Plagne, et la plus longue distance, c’est la Saintélyon. Et là, j’me lance sur du costaud …72km et 4000m+, j’ai jamais fait aussi long et autant de montagne… d’avance, je sais que ça va être dur, ça va être un, non pardon, ça va être LE test ! Si je passe celui-là, psychologiquement ça va m’aider, par contre, si j’me rate, si j’me plante, et ben moral au plus bas et angoisse puissance 10 !!!
Départ le samedi à 16h, direction Gap. Le départ de la course a lieu le dimanche matin à 5h30 d’Orcières, et la remise des dossards à lieu à Ancelle. Les navettes pour nous emmener à Orcières quittent Ancelle à 4h15, donc j’arrive la veille au soir, je récupère mon dossard, j’prends une ptite bière, misérable pasta party (Pascal, je leur ai donné ton tel pour qu’ils viennent prendre des cours), et je rejoints mon hôtel, un A4* :
Je passe une méga grosse nuit dans mon camping-car, j’ai bien du dormir au moins 2h, et à 3h30, j’me lève et je commence à me préparer, car j’veux pas louper la navette.
On monte dans les bus, on arrive à Orcières, attente dans la salle des fêtes, il n’y a pas un bruit, musique pour ce détendre un peu, évacuer le stress d’avant course, arrêt au stand obligatoire pour rendre l’intestin un peu plus léger (passage spécial Cloclo), je suis déjà dans ma course, dans ma bulle.
On passe dans l’aire de départ, et bang, c’est parti ! Il est 5h30, et il fait frais à 1400m !!!
On commence par un single de quelque kilo qui longe une rivière, et je me dis que si le parcours sera aussi beau tout le long, ça va être foun !!!
1ère montée… on attaque la 1ère grosse bosse de la journée, le col de la Venasque (2487m) et là, ben ça monte bien raide ! Passage sur un gros névé (et oui, encore de la neige), l’organisation a fait des prouesses, car ils ont taillé des marches dans la neige. Je passe à côté de 2 bénévoles qui regardent dans la falaise, je leur lance un ‘’ ben les gars, qu’est ce que vous regardez comme ça ? ‘’ Et ils me font voir 2 bouquetins qui se trouvent juste au dessus de nous, je reste avec eux pour profiter du spectacle, et je repars ‘’merci Messieurs pour ce beau moment de nature’’. J’arrive en haut du col, un peu de crème solaire, je range les bâtons et c’est parti pour 12km de descente. Le soleil est déjà là, et il commence à faire chaud, et je comprends mieux le pourquoi du départ à 5h30 !
Et forcément, une fois que l’on est en bas dans la vallée, et ben on remonte !!! Donc c’est reparti, 2ème grosse bosse sur Le Cuchon, très belle montée en sous bois, mais c’est méga très raide… et interminable… et très raide… et interminable…et !!! Enfin le sommet, et en montagne, une fois que l’on est en haut, et ben on redescend !!! Donc descente, ensuite un gros faux plat montant, et là, j’prends un méga coup de moins bien… j’ai mal aux jambes, le genou droit prend le délire de me faire voir qu’il en a marre de mes conneries, ma blessure du Nivolet à l’arrière du genou droit est là, et bien là !!! Je commence à avoir très mal et à douter. Je suis au 40, il m’en reste 32 et surtout encore env 1000m+. Je profite de quelque torrent sur le parcours pour m’arroser la tête, car il fait vraiment chaud, et surtout pour calmer les douleurs avec cette eau froide et bienfaitrice ! Et voilà qu’il m’arrive un truc que j’ai jamais ressenti auparavant, car avec la chaleur, le soleil, à force de boire et de s’alimenter, je prends envie de vomir, et je sens que ça va être costaud pour la suite. Je me dis de progresser jusqu’au prochain ravito qui est au pied de la dernière grosse bosse, et surtout c’est à celui là qu’il y a la barrière horaire, et si je suis pas passé en 12h, et ben ils vont me stopper et ça pas question ! Je progresse donc à mon (petit) rythme, et j’arrive au ravito, complètement cuit, et là, on me dit que c’est pas ici la barrière, c’est au prochain à 4km, mais en montée. Et là… gros gros doute… j’en peux plus, douleurs aux genoux, douleur dans le ventre, le moral pas vraiment top, je vois un concurrent qui attend le médecin, celui-ci arrive en 4x4, je sais qu’ils vont le rapatrier jusqu’à l’arrivée, et je me dis… peut-être que ………………………………
Et bien non… Ne rien lâcher jamais !!! Je repars donc, et me voici au pied du Piolit, La dernière grosse difficulté de la journée, 900m+ en 8km, ça va envoyer du lourd une fois de plus ! J’ai déjà 53km et 3000+ dans les pattes, et je suis pas top, mais ça va le faire, il en reste que 20 ! J’essaie de relancer sur les parties un peu plus roulantes, mais ça l’fait pas, ça l’fait plus !!!
J’arrive à la barrière horaire en 10h, avec 2h d’avance !!! Ca boost un peu, mais je suis toujours pas top !!! Je continue, ça monte encore bien, je vois 2 marmottes, dont une qui se cache et ressort de son trou discrètement après mon passage pour me regarder passer … coquine va !!!!
ET là, lueur de génie, je pense à Marine (merci mon bébé) qui m’avait dit de prendre mon IPod, au cas où !!!! Et pour la 1ère fois de ma vie, je mets de la musique en course (U2 bien évidement, non mais, vous croyez quoi !!!) et ça me fait un bien fou, j’oublie mon mal de ventre, les genoux vont mieux, et je ne me rends même pas compte que je me suis mis à chanter, et c’est des signaleurs qui me le font remarquer, ils me disent que l’on m’entend à 1km !!!! Ils m’indiquent la suite des hostilités, je lève la tête et … ohhhhhhhhhhhhh non de dieu… qu’est ce que c’est que ce truc !!!! C’est là-haut que je dois aller ????? Un Mur, bien raide, et bien long, et ben… c’est parti !!! Je sais qu’une fois en haut, il reste plus que de la descente, il reste plus que 11km, donc on serre les dents, et on avance ! Le ciel commence à se charger de gros nuages pas sympas du tout !!!!
Sommet atteint (2464m)…plus que la descente, ultime descente, ultime effort, on va y aller tranquille car je sais que mes genoux vont me faire mal, et ce sera le cas, je m’arrête fréquemment pour les arroser avec mon bidon, ou dans les ruisseaux. C’est à ce moment là que Dame Météo a décider de faire des siennes… le ciel s’assombrit de plus en plus, le tonnerre commence a faire du bruit, je vois quelques éclairs, et je me dis que ceux qui doivent arriver à la barrière horaire maintenant vont être arrêtés, car l’orga ne laissera pas les concurrents montés en haut du Piolit avec des risques d’orage, trop dangereux !
Je fais la descente tant bien que mal, ça va à peu prêt, je commence à prendre quelques gouttes de pluie, qui deviennent de plus en plus grosses, et j’arrive au 7ème ravito au kilo 67, il m’en reste 4… c’est fini… la pluie redouble d’intensité, et se transforme en grêle !!!! J’commence à redouter les organisateurs, j’ai pas envie qu’il m’oblige à arrêter maintenant, je croise d’ailleurs 2 ou 3 voitures qui ralentissent, mais, celui qui va me faire abandonner à 3 bornes de l’arrivée et qui va me faire monter dans une voiture, il est pas encore né !!!! Je continue donc mon run sous la flotte, les kilos descendent au fur et à mesure, 2…1… allez Laulau, savoure, tu as fini, tu l’as fini, un Ultra, un vrai… je passe la ligne d’arrivée sous la flotte, et sous l’indifférence générale, il n’y a plus personne !!!! Mais je m’en fous, je lève les bras comme si j’avais gagné !
Trop content, trop heureux, trop fatigué !!!
Je termine 80 sur 108 finishers, au départ, nous étions 180, ce qui veut dire 40% d’abandon ! J’ai jamais fait une course où autant de personnes abandonnent ! Parcours réalisé en 12h27m
Repas d’après course vraiment pas top, j’ai rien mangé, la douche était je ne sais où, hop direction la voiture, j’ai froid, je tremble, j’me change sous un porche, et je décide de repartir dans mon Dauphiné natal tout de suite.
La route est longue, avec la fatigue, je ne dépasse pas le 60km/h, et j’me dis que le retour va être long !!! Ma ptite sœur m’appelle, elle s’inquiète un peu, discute un peu, et ensuite fait passer le message à Fan et Fab pour qu’il m’appelle et me font parler sur la route… ça craint j’ai pas de kit main libre… et en plus, j’suis fatigué, mais j’risque pas de m’endormir, car à la suite d’une épreuve comme celle-ci, on dort pas facilement !
De route à la maison, je m’extirpe de la voiture, douche, et dodo… et heureusement que j’ai eu la lucidité de décider de ne pas travailler le lundi matin, car pour sortir du lit, et descendre les escaliers, il me faut pas loin de 10 mn !!! Je pars bosser l’après-midi en boitant, car une douleur sur le tibia droit est apparue, je prends Rdv chez mon ostéo préféré, qui me dit que c’est une Ténosynovite (inflammation de ‘’l’enveloppe’’ ou ‘’gaine’’ du tendon), il me dit de rester 15 jours tranquilles, et pour accélérer le processus de rétablissement, et ben on va triturer tout ça !!!!!!!!!!!! J’ai cru que j’allais m’évanouir de douleurs tellement il m’a fait souffrir !!!!!!!!!!! Mais efficace le gars, vraiment, car 15 jours après : plus rien !!!!!!
C’était ma dernière course avant le Jour J.
Une p’tite dernière dans le Pilat… mardi soir, mi-août, seul, environ 21h, sur la fin de mon parcours habituel, descente en sous bois, j’arrive sans bruit et… devant ça bouge… 1…2…3 sangliers qui ont entendu mes pas…ils bougent un peu, mais j’ai arrêté de courir, je ne bouge plus, ils ne me voient pas… 2 de plus sur ma gauche, encore 1 à ma droite… whaouuuuuuuuuuuuu trop bien, y en a de partout !!!!!!!!!!!!!!! Je reste comme ça environ 2mn a observer, et je frappe dans mes mains pour les faire fuir avant de repartir… et là, ça bouge de partout, il y a environ 10 bestioles, dont une à 2m de moi derrière un arbre que je n’avais pas vu…et lui non plus d’ailleurs !!!!!!!!!!!!!!!!!!! Je continue, et 15mn plus tard, j’ai failli me faire renverser par un chevreuil tellement il est passé près de moi, environ 3m…………… superbe moment de nature…………… j’adore !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Pour les septiques et incrédules en tous genres, j’ai pas de preuve, ni de photo (il faisait trop sombre), pas de témoins, mais c’était bien vrai et bien réel !!! Et Beau !
Maintenant j’attends avec impatience le jour J, sur les 2 dernières semaines, j’ai couru que 2 fois, j’ai hâte que ça arrive, ça me saoule de courir pour m’entrainer, j’ai envie de mon échéance !
ENFIN… on y arrive, jeudi 29/08, il est midi, je pars chez Steph B pour une petite assiette de pâte avant de prendre la route. Je me suis penché depuis la veille sur la préparation de mon sac à dos avec l’équipement obligatoire, je l’ai fait, je l’ai défait, je l’ai refait, je l’ai redéfait, etc.… vérifier, revérifier, le stress commence à monter, et j’ai surtout pas envie d’oublier quoi que ce soit, les sacs sont vérifiés avant la remise des dossards, et si équipement obligatoire manquant… pas de dossard L !
On quitte Vienne en début d’après-midi, arrivé à Cham à 16H30. Il y a un monde de fou, on sent la pression qui monte encore d’un cran, il y a des panneaux des courses de partout, des traileurs à chaque m².
On va chercher nos dossards, il y a la queue… mais beaucoup même, environ 300m de queue à faire au soleil pour pouvoir toucher ce précieux sésame tant désiré. Dans la queue, devant nous, des Japonais, derrière, des Italiens ! J’avais oublié qu’il y a plus de 70 nations représentées sur les courses... j’ai donc vu sur le parcours des coureurs en provenance de France, bien sur, Italie, Suisse, Espagne, Angleterre, Ecosse, Autriche, Allemagne, Belgique, Portugal, Suède, Pays Bas, Brésil, Argentine, Mexique, Afrique du Sud, République Tchèque, Pologne, USA, Canada, Japon, Chine.
Contrôle des sacs, tout est ok, et me voilà avec mon dossard en main n°6234.
On fait un tour dans le salon de l’Ultra-Trail installé ici pour la semaine. On se promène et on tombe sur 2-3 pointures de la planète Trail, à savoir Manu Gault, Marco Olmo, Christophe Le Saux, Arnaud Lejeune, Emilie Lecomte, et comme nous, nous sommes avec nos T-Shirts Srt, et ben ils veulent tous être pris en photo avec nous ! Bon ok… mais bon c’est la dernière fois !!! Non en fait, c’est des personnes super accessibles, qui se prennent pas pour des stars et qui font les photos avec plaisir !
On fini notre côté People, on va boire une bière face au Mt-Blanc, et à côté de l’arche d’arrivée, histoire de faire monter un peu plus la pression (et là, je parle pas de la bière). Ensuite repas de veille de course, pâte Bolo pour changer, et on va au gîte situer sur Les Houches. Bonne nouvelle, on a une chambre que tous les 3. Ca nous évitera de ne pas pouvoir dormir à cause des ronflements des autres coureurs comme nous l’avons vécu l’an dernier dans le gymnase de La Plagne pour la 6000D. Douche, et vérification du sac, que je défais une énième fois, et extinction des feux vers 23h, réveil programmé à 5h30. Je dors pas trop mal, environ 4h sur la nuit complète et au réveil, j’me fais réprimander par mes compagnons de chambré car il parait que j’ai ronflé !!!!!!!!!!!! Moi !!!!!!!!!!!!! J’ronfle pas !!!!!!! J’ronfle jamais… à part quand je suis très fatigué et c’est le cas, car ça fait environ 10 jours que je dors mal et peu !!!
Bon bref… ça c’est ce qu’ils disent, moi, j’ai rien entendu !!! Petit déj, ça passe pas trop mal, malgré la ptitebouleded’dantmonventrequiestlàcommeàchaquefoisquej’faisunegross’course.
Ensuite, passage chez Jacob Delafond, c’est normal, faut évacuer un peu de stress et de poids avant la course… et départ pour Cham, départ des navettes pour Courmayeur prévu à 7h30.
Arrivé à Courmayeur, on nous pose à environ 2km de l’arche de départ, c’est pas comme si on allait parcourir 100km, donc on peut bien en faire 2 de plus ! On se rend vers nos sas de départ, Fred nous laisse là, car il rentre dans le sas de moins de 17h. Ah ouiiiiiiiii, j’ai pas préciser que lors de l’inscription, on nous a demandé un objectif de temps, Fred a coché moins de 17h, Steph et moi, entre 17 et 18h… en fait, on pense mettre entre 18et 20h de course, mais on préfère partir un peu devant pour éviter les bouchons dans les 1ers singles. Et il y a des sas de départ en fonction de ces objectifs, avec un départ à 9h pour le 1er, le second et le troisième à 9h15 et 9h30.
Donc nous nous retrouvons tous les 2 avec Steph, il est 8h30 et l’attente commence. Je peux vous assurer que quand on se prépare depuis 7 mois pour une course et que l’on attend 45mn pour le départ, et ben pffffffffffffffffffffffffffff, c’est longgggggggggggggggggggggg !!!!
8h45, les hymnes résonnent dans Courmayeur… en premier, l’hymne Suisse, ensuite La Marseillaise et celui de l’Italie en dernier… et ben pendant La Marseillaise, pffffffffffffffff punaise ça fait drôle !!!!! J’me prenais pour un Trois-quarts du quinze Tricolore au Stade de France avant un match de rugby contre les All Blacks !!!! Des frissons de partout !!!!! Houlalaaaaaaaa j’sens l’émotion qui me gagne, c’est pas l’moment de craquer, on est encore pas parti !
La 1ère vague part, il nous reste 15mn à patienter… la pression est là, la ptite boule de dedans mon ventre aussi, l’émotion monte, ils nous mettent une musique de montage de pression supplémentaire ‘’Fate has smile upon us…Robin des Bois’’ et là, ben c’est trop, fallait pas … j’craque, la pression est à son comble, j’ai les larmes aux yeux, je sais pas pourquoi, mais là je pense à mon père et je m’dis qu’où il est, il doit être fier de moi !!! C’est bien fait leur truc, tu t’prends pour un athlète que rien ne peux atteindre, et tu craques !
On nous annonce 1mn, la musique de départ commence ‘’Vangelis Across the Mountain’’ (elle porte bien son nom celle-là) !!! On s’tape dans la main avec Steph… putain enfinnnnnnnnnnnnn on y est on nous lâche… on démarre dans Courmayeur, il y a un public de fou qui nous acclame comme des héros partant à la guerre… je me crois invincible, et d’ailleurs je le suis !!!!! On traverse toute la ville, du monde et du monde, des acclamations… c’est trop bien !!!
Nous quittons ensuite la vallée par la route et on trouve au bout de 4km une piste forestière, suivi d’un single en montée… là, ca y est, on est dedans !
Voici le profil de la course :
On commence donc par une longue ascension jusqu’à la Tête de la Tronche (2584m, 10km et 1400d+), suivi d’une portion roulante jusqu’au 27km et ensuite re-grimpette jusqu'à Grand Col Ferret (km31), la 2ème difficulté du jour (2527m) et D+ cumulé à 2605m que nous attendrons en 6h47. Nous sommes en Suisse.
Entre temps, nous sommes passés par le ravito d’Arnuva, où beaucoup de monde attend, et où les coureurs sont acclamés !!!! Whaou… çà met des frissons tout ça ! Et comme sur nos dossards, il y a nos prénoms d’inscrits, les gens nous lancent des ‘’Bravo Laurent’’ et ‘’Bravo Stéphane’’ ! C’est génial !!!
On va pas très vite, et je pense tout de suite que 20h, ça sera à peu près bon, mais j’peux oublier les 18h… quoi qu’il en soit, l’objectif est de terminer, quel que soit le temps final !
Je suis bien, je me sens en forme, pas de douleur quelconque, je suis souvent devant, Stéphane comme d’hab, est sur la retenue, il ne se lâche pas, il n’y arrive pas et c’est lui qui a raison ! Il monte à son train, mais l’un comme l’autre on monte très bien. La preuve en est, nous grapillons des places depuis le départ.
A la suite de Grand Col Ferret, on a une grande descente de 20km jusqu’à un très joli village Suisse ‘’Praz de Fort’’, village de Suisse comme on peut se l’imaginer, image de carte postale, chalet de bois au bord de la rivière ou dans un pré, dans lequel on arrive bien à s’imaginer passer des vacances sportives en été… n’est-ce pas Steph ?
Je pense tout d’un coup que les concurrents de l’UTMB sont partis, car le départ avait lieu à 16h30, et j’ai une grosse pensée pour Pascal… si si, vous vous rappelez, notre copain du JC Véranne !
La suite des hostilités est la montée sur Champex-lac, et là-haut, au ravitaillement, on sera à mi-course (km55) et ce ravito sera le bienvenu, car on sait que la nuit est juste derrière. On atteint ce point en 10h32, il est déjà 20h !!!
Au cours de la montée, on entend des cloches, des cris, des applaudissements, des prénoms, on se dit que là-haut, il y a une ambiance de ouf !!!! Et c’est le cas !!! Il y a plein de monde, qui applaudissent, acclament, encouragent les coureurs !!! J’ai vraiment l’impression d’être une star en passant au milieu de cette foule, je remercie les gens de leur soutien, et j’sens que l’émotion arrive encore… y vont m’faire craquer, ces couillons !!!!
On rentre dans la tente du ravito, un bol de bouillon de pâte, une assiette de Spaghetti Bolognaise, j’vais chercher une bouteille d’eau pétillante, et j’tombe sur Fred, qui a abandonné sur blessure à La Fouly (km40). Nous l’avions appris avec stupeur un peu auparavant par texto, et on s’était dit que nous n’avions plus le choix, il nous faut aller au bout, pour nous, mais aussi pour lui. Je continue de me ravitailler, manger, boire, sucré, salé, on discute 5mn avec Fred, on s’équipe pour la nuit, la frontale est de sorti, le sweat technique aussi, car quand on repart au bout de 20mn d’arrêt, on a froid et on remet une couche très rapidement… il commence à faire nuit… et un peu plus froid.
On est donc au 55, on a passé la mi-course, et la suite des réjouissances va pas être du gâteau, il nous reste 3 ‘’bosses’’ a passer, et pas des moindres : Bovines, Catognes et la Tête Aux Vents, soit environ 2500m de dénivelé à enfiler, le tout couplé à 3 grosses descentes techniques et difficiles.
On attaque Bovine, une tuerie c’te montée !!!! De la pierre, du D+, (700D+ sur 5km), et comme il fait nuit, quand on regarde dans la montagne, on voit les frontales de ceux qui sont devant nous et on voit où l’on va passer, et ça, ben ça nous rassure pas ! On passe ce qu’on croit être le sommet à 22h19, cela fait 13h03 que l’on est en course, et je suis rentré dans l’inconnu depuis 30 mn, car ma plus longue durée en course était jusqu’à présent de 12h27m. Et j’ai bien dit on croit passer le sommet, car après le Point de Contrôle, il nous reste encore une bonne partie de montée, on entend des cloches, et je vois des vaches à nos côtés… des grosses vaches noires avec des grosses cornes…et j’peux vous assurer que c’est pas rassurant !!! Mais au final, elles ont plus peur de nous que l’inverse !
Passage au sommet… Enfinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn, c’était long et c’était dur !
On attaque la descente sur Trient, j’commence à courir un peu, Stéphane est pas top, on marche, mais marcher me fait plus mal aux jambes que de courir. On continue comme ça un peu, et finalement je repars en courant seul, je suis plus très loin du ravito et j’attendrais Steph en bas. J’arrive à Trient en 14h33, là où j’avais prévu de passer en 12h30 environ… j’ai que 2h de retard sur mon timing !!!!
Steph arrive 3mn après, il est mal, il me fait une hypo, il a pas mangé depuis Champex (env 4h), pourtant je lui avais dit, mais dès que je le surveille pas, il fait des conneries !!! On prend 20mn pour se ravitailler, j’remets mon téléphone en route, j’envoi un ptit texto et j’vois au passage que j’en ai pleins qui sont arrivés, mais je les ouvre pas, car je sais ce que ça va me faire, et c’est pas le moment d’avoir une montée d’émotion et de craquer ! J’suis remonté comme une pendule, j’me sens super fort, j’ai envie de repartir, j’sais que ça va l’faire, et je dis à Steph que le prochain ravito est dans 10 bornes au 82… et un autre concurrent me dis ‘’oui, mais entre y a 800D+’’ avec un regard au bord des larmes !!!!
Il y a effectivement 800D+ sur 5km, c’est la fameuse montée de Catogne… encore une tuerie !!!! Au départ de Trient, 2ème inconnue pour moi, car cette fois c’est la distance que je ne connais plus, j’ai jamais fais plus de 72 !!!
Encore une montée terrible, Stéphane a repris du poil de la bête, il est mieux, et moi, d’un coup, au km75 environ, j’prends un gros coup dans la gueule… plus de jambes, plus de force, et c’est pas une hypo, j’ai mangé, j’suis bien hydraté, mais plus rien… y a plus de son et plus d’image !!!! Steph est devant, monte à son train, j’essaie de m’accrocher à son pas, mais c’est dur, dur, difficile, long, très long, et je n’ai pas de souvenir de cette partie du parcours tellement j’étais mal… un trou noir ! J’suis monté au train, derrière Stéphane, calé sur son pas, et finalement au bout de 1h30 de montée, on atteint le sommet (2009m) en 16h24 de course. La suite de la montée est … une descente !!!!
Et là, on rentre à la maison… on est en France, et on descend sur Vallorcine. Vallorcine est le point que Steph s’était, lui, fixé en se disant qu’une fois là-bas, on était sur de finir.
Mais c’est pas encore là, Vallorcine !!! Et la descente est encore une descente très technique, difficile à négocier, beaucoup de pierre, de roche, et il fait nuit, il fait froid, il y a de la rosée, et ben la rosée sur les pierres, et ben ça glisse… et c’est la que j’fais ma chute de la course !!!! Rien de grave mais ça aurait pu !!! Comme quoi, faut surtout pas relâcher son attention dans ce genre de course !
On ne court pas, de toute façon on ne peut plus, on commence à être vraiment cuit, et je dis à ce moment-là à Steph que je vais me mettre de la musique avant d’attaquer la dernière bosse, car j’étais trop mal dans Catogne et qu’il faut que je me change les idées sinon ça va être vraiment dur. Et ça tombe bien car il avait la même idée… on est vraiment trop fort !
Vallorcine est là, enfin !!!! Le dernier ravito… bol de soupe de pâte, saucisson, tomme de Savoie, pain et eau pétillante. Niveau boisson, j’ai laissé tomber l’Isostar depuis un petit moment, j’arrive plus a en boire, le sucré m’écœure. Et j’ai aussi laissé tomber mes barres ‘’maison’’ ainsi que les gels énergétiques, j’peux plus !!!
On sort nos Ipod, écouteurs dans les oreilles et on est parti pour la dernière montée, la Tête Aux Vents !
Et là, c’est raide ! 900m D+ sur 7.7km, donc 700m sur 5km !!! Du très très lourd, surtout après 82km de course !
Mais la musique nous donne des ailes, on part du ravito tendu comme des ressorts, on avance super bien, on double plein de monde, on avance d’un pas vraiment alerte, et on s’apprête à affronter la montagne quand on aperçoit Fred qui est venu nous voir sur le parcours. On est tellement tendu et concentré qu’on lui tape juste dans la main, on ne s’arrête pas, et on attaque la bosse !!!
Je lève la tête, je regarde en l’air, et fais voir à Stéphane à quelle sauce on va être mangé !!!! Devant nous, un mur !!!! on voit les frontales, on a du mal a distinguer si c’est le ciel étoilé où bien des lumières tellement la pente est raide… à ce moment-là, j’ai cru qu’on allait décrocher la lune !
Bon, ben de toute façon, si on veut basculer de l’autre côté, si on veut finir… on va pas rester là, il faut y aller, faut aller au sommet !
Petit point important à ce moment là de la course, nos montres GPS viennent de nous lâcher tous les 2 ! En fait les batteries sont faites pour env. 20h d’autonomie, et ils nous lâchent au bout de 18h. On a plus d’heure, plus d’altimètre, de chrono, de kilométrage… plus rien ! On sait à peu près les kilos qu’ils nous restent à faire, mais pour le D+, sans altimètre, on est paumé !!! On va la faire à l’ancienne, au mental !!!
On continue la grimpette, Steph est super bien, moi je commence vraiment à piocher, j’ai du mal à le suivre, mes jambes sont dures, lourdes et ne veulent plus avancer. Elles me l’ont pas dit, mais je pense qu’elles commencent à en avoir marre de mes conneries !!!
Il me prend quelques longueurs d’avance, j’essaie de recoller, j’y arrive pas, et le vois s’éloigner petit à petit… pas grave, il va m’attendre en haut, de toute façon on va au même endroit !
Je ne sais pas pourquoi, certainement le manque de lucidité, la fatigue, le stress de finir, je me mets à penser au film ‘’les Ch’tis’’ et j’arrive pas à me rappeler l’acteur qui joue dedans avec Dany Boon… j’ai failli demander au mec derrière moi, et je me suis ravisé et me disant qu’il allait penser que j’étais vraiment timbré !
La musique commence à me gaver, j’arrive plus a me concentrer sur mes pas, je m’arrête, enlève les écouteurs, et je repars… c’est dur car c’est très raide, et j’ai déjà 85km dans les papates !!!! Le sac commence a me faire mal au dos, à force de regarder vraiment au sol, je prends mal au cou, et je me rends compte que la main gauche me pique… je regarde et…ohhhhhhhhhhh j’ai une ampoule dans la main !!!! J’ai tellement de mal avec les jambes que je pousse de plus en plus fort sur les bâtons et les mains aussi souffrent ! Allez c’est pas grave, on continue comme ça, on serre les dents et on continue la progression.
Je me cale en mode ‘’robot’’, c'est-à-dire que je regarde devant moi, je me concentre sur mes pas, je regarde juste où je mets les pieds, je ne me soucie de rien d’autre, ni de personne, je suis seul, dans la nuit, au milieu de la montagne, je fais le vide dans ma tête… Allez Laulau, craque pas, ne lâche rien, c’est pas le moment, c’est quasi fini !!!!
C’est dans ce cas-là que beaucoup d’entre vous sont intervenus, car j’ai pensé à beaucoup de monde à ce moment-là, diverses personnes de mon entourage, proches ou moins proches, mais j’ai pensé à beaucoup d’entre vous, et cela m’a aidé, vous étiez derrière chacun de mes pas, et surtout une personne m’a aidé, m’a porté au sommet, m’a poussé, m’a donné des (petites) ailes J et cette personne se reconnaîtra !
Et finalement, le mode ‘’Robot’’, ça marche pas mal, je reviens petit à petit sur Stéphane, et presque au sommet, je suis derrière lui, et on parvient même a doubler d’autres concurrents, et on progresse petit à petit jusqu’au dernier Check Point, que l’on voit pas arriver, tellement la montée est longue et interminableeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee.
Enfin le voilà, ce fameux check point, cela fait 20h26 que l’on est parti, on a fait 90km et 6000 de dénivelé ! Maintenant, c’est sur, on ira au bout, mais il reste encore 11 km de descente, et on peut plus courir, on est complètement cuit !
Le jour commence à se lever, et on aperçoit en contrebas les lumières de Chamonix, et je pousse un cri de joie en voyant cette vue tant désiré depuis des mois.
On change de frontale, la 1ère commence à donner des signes de fatigue et c’est reparti. La descente qui suit est encore technique, difficile et glissante. Gaffe, c’est pas le moment de se prendre une gamelle, ça serait con de se faire mal ici !!!
On passe à La Fléchère, dernier point d’eau sur la course, on ne s’arrête pas, on a ce qu’il faut et on en a marre, on veut finir. Moi, je commence vraiment à être fatigué, j’en ai marre, ça devient vraiment long.
Je dis à Stéphane que je crois bien que j’ai trouvé mes limites (depuis le temps que je les cherche), que 100 bornes en montagne, ça peut le faire, mais au-delà, c’est pas pour moi, et que je ne ferais pas une course plus longue !
La descente sur Cham est interminable, j’essaie de trottiner un peu, mais mon genou droit me fait mal, la fameuse blessure du Nivolet-Revard fait son apparition, heureusement d’ailleurs que je ne la ressens que maintenant, car si je l’avais eu avant, je suis pas sur que j’en serais là !!!
Pour une fois, on attend avec impatience de retrouver le bitume, signe de retrouvaille avec la civilisation, et surtout frissons de ligne d’arrivée !
Au grand dam de Stéphane, je suis obligé de m’arrêter derrière un arbre pour me soulager d’un poids intestinal devenu trop encombrant, arrêt qui nous fera perdre une dizaine de place.
Il nous reste environ 5km, c’est long, mais cet arrêt m’a fait un peu de bien car j’arrive un peu mieux à trottiner.
On croise 2 bénévoles qui nous annonce 3km…on en peut plus, on en a marre, on est mort, mais on sait que la ligne est là, juste en dessous, on sait que l’on va finir, on va aller au bout et l’émotion est là… la joie aussi !
On arrive enfin sur le bitume, on marche encore un peu, il reste 2km, on progresse petit à petit, et on se remet à ‘’courir’’, et au détour d’un virage, on voit un ‘’papy’’ joggeur qui arrive en face de nous, on le reconnait, c’est Marco Olmo, double vainqueur à presque 60 ans de l’UTMB (dans les photos au dessus, c’est le Mr avec un T-shirt rouge), on lui lance en même temps un ‘’Ohhhh Marcooooooooooo’’, il passe au milieu de nous 2 en nous tapant dans les mains !!!!!!!!!!!!! Beau moment !
On avance dans Chamonix qui s’éveille, il y a un peu de monde sur le parcours, les gens nous applaudissent, nous acclament… Whaouuuuuuuuuuu ça fout les frissons !
On bifurque dans la rue piétonne, signe d’une arrivée proche, il y a beaucoup plus de monde, on nous applaudis de plus en plus, de plus en plus fort, on nous acclame, des ‘’Bravos les gars’’, ‘’Good job’’, ‘’bravi’’ fusent de tous les côtés, ça met la chair de poule, la gorge commence à me serrer, ce n’est pas grave, j’peux craquer maintenant, c’est quasi terminé. Les derniers mètres devant nous, dernier virage, on voit l’arche, le speaker nous annonce, et là… méga surprise… :
‘’Oh putain Steph, y a mes gosses !!!!!!!!!!!!!’’…
J’aperçois mes enfants derrière la ligne d’arrivée avec une banderole dédiée à leur papa !!!!
Steph me regarde et se dit que je vais vraiment craquer… que nenni Mr, Laulau y craque pas, il est trop heureux, et surtout trop fatigué pour craqué… enfin pas tout de suite !
Je passe la ligne en hurlant un ‘’Yesssssssssssssssssssssssssssssssss’’ qui sort des tripes, PUTAIN, j’l’ai fait, on la fait, on a réussi, Finisher CCC !
Marine me saute dans les bras, le speaker pense que c’est ma copine (je sais je fais très jeune mais quand même), suivi de Robin et de Mélanie qui elle-aussi faisait parti du déplacement. Ils sont venus avec ma mère (très fière de son petit), et ma tante Minet, qui elle aussi est très émue (c’est quand même elle qui m’a donné envie de faire de la compet, sans elle je serais pas à Cham aujourd’hui) !
Je prends Steph dans mes bras, Fred est là aussi, il nous a attendu, une grosse bise à mes potes, et on passe derrière la ligne d’arrivée où l’on nous remet notre polaire FINISHER CCC, notre palme d’or, notre trophée tant désiré.
Au fait, on passe la ligne d’arrivée à 7h45 du matin, on a couru, ou plutôt marchouru (invention de Stéphane) 22h30, on est 601ème ex aequo ! Au 1er point de contrôle, nous étions 900ème, on a progressé tout au long de la course… Si ça c’est pas de la bonne gestion de course, j’y connais rien !
Au total, il y aura 1330 arrivants sur 1900 partants, environ 30% d’abandon. Punaise, c’est pas rien ce que l’on vient de faire.
Je reste avec eux environ 30mn, ma mère et Minet me donnent les félicitations de tous ceux qui leur ont dit le faire, donc beaucoup de gens, je sors mon téléphone, je jette vite fait un œil aux texto que j’ai reçu, il y en a beaucoup, et là je prends conscience qu’il y a vraiment beaucoup de monde qui a suivi ma petite aventure en direct. Le suivi live sur le site de la CCC a fumé d’après ce que j’ai compris.
Je suis super content, Steph lui aussi est euphorique !!!
L’émotion, la fatigue, la retombée du stress, le froid, je me mets à trembler comme une feuille, j’ai envie de me doucher et de me coucher un peu. Je laisse donc la famille pour aller à la douche, et au dodo. On croise dans les douches 2 types que l’on avait vu l’an dernier sur la 6000 à La Plagne (ils étaient eux aussi venus chercher les 2 points), on délire 5mn avec eux, et je laisse Steph pour aller m’allonger dans le gymnase. Lui va en ville avec Fred… ça me fait drôle, ça fait 24h que je l’ai pas quitté !
Je m’allonge sur un lit de camp, je tremble comme une feuille, j’ai 2 couvertures sur moi, (et ma polaire bien sur), regarde mes texto, l’émotion monte d’un cran, je me rends un peu plus compte de ce que je viens de réaliser, le nez commence à me piquer, la gorge se noue… houlala que c’est fort autant d’émotion !
Je dors environ 1h et je me lève. J’appelle Karl et ma sœurette, mais je sens vraiment trop l’émotion qui est là, j’arrive presque pas à parler, et je coupe rapidement, car je sens que ça va pas l’faire !!! Je rejoins mes compères en terrasse d’un bar, un Perrier tranche et une Leffe en trinquant… Putain Steph, on l’a fait !!!!
On attend le 1er de l’UTMB qui est annoncé, il y a un monde fou dans les rues, et en plus, c’est un Français, un Jurassien. Le speaker annonce que son arrivée approche, les gens se massent au bord de la rue, même au milieu, on est obligé de se levé, et les acclamations augmentent de plus en plus, et le voilà, Xavier Thévenard est à 1m de moi, arrêté par des gens juste devant moi, il est super heureux, il a un sourire jusqu’aux oreilles le gamin (il a 25 ans) !! Et il est plus petit que moi !!!! Il vient de couvrir les 168km et 9600m+ en moins de 21 h !!!!
On va manger un bout dans un resto avant un retour sur Vienne qui va s’annoncer un peu difficile pour ma part, j’ai pas beaucoup dormi, et j’ai pas envie de m’endormir.
Arrivé sur Vienne à 17h30, je pose juste Steph, et je rentre à Estrablin. Je passe 2mn voir ma sœurette pour lui faire un bisou, elle me dit que j’ai pris 10 ans !
Une fois chez moi, je me mets sur Facebook, et je me rends vraiment compte à ce moment-là du point sur lequel j’ai été suivi, et encouragé, j’ai des messages de soutien de beaucoup de monde, et même de personne que je ne pensais pas que cette course puisse intéressée. J’en profite aussi pour suivre la progression de Pascal sur l’UTMB, et je verrais le lendemain matin qu’il a préféré stopper sa course au bout de 123km et 31h… Respect ! Car, mentalement, se résigner à abandonner est je pense plus dur que de finir.
Ce soir là, je me suis couché à 21h30 et réveillé à 6h30, et ça, ben ça fait longtemps que ça ne m’était pas arrivé. J’avais décidé de prendre 2 jours de repos supplémentaire et de reprendre le boulot que le mercredi.
Nous sommes aujourd’hui mardi 03 septembre, j’ai écrit une partie de ce résumé cette nuit, et ce matin je suis encore sur mon petit nuage, duquel je n’ai pas envie de descendre. Ma polaire est sur mon dos, et je la quitte plus jusqu’à Noël !!! Et je n’ai pas mal aux jambes, je ne boite même plus !!!
Ma mère est passée hier soir pour me faire part des félicitations d’autres personnes, et me raconter ma course du côté que je n’ai pas vu, les personnes qui suivaient, etc., et je tiens vraiment à remercier toutes les personnes qui m’ont soutenu dans cette aventure, merci pour vos texto, merci pour vos mails, merci pour vos appels, vos messages sur Facebook, merci à Polo, mon pote et tu sais pourquoi, un gros merci à ma maman qui m’a amené mes enfants sur la ligne d’arrivée, un gros merci à Minet pour tout ton soutien (et je sais à quel point cela te tenais à cœur), et un très gros MERCI à Karine, car ton soutien m’a vraiment porté vers les sommets et vers cette ligne. Merci, vraiment Merci !
Et aussi, bien sur… Merci à toi, Stéphane de m’avoir accompagné pendant cette virée autour du Mont-Blanc. C’était super bien de faire ça avec toi !
FINISHER CCC 2013
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12 commentaires
Commentaire de Greg136 posté le 03-09-2013 à 21:57:08
Bravo, je te rassurer on ne descend jamais complètement de ce petit nuage...
Commentaire de sabzaina posté le 03-09-2013 à 22:54:28
Incroyable comme tu as vécu la Tête aux Vents de la même manière que moi: les étoiles confondues avec les frontales, le sentiment d'avoir trouvé ses limites...
J'ai revécu tellement de choses en lisant ton CR
On a certainement dû courir pas loin l'un de l'autre à un moment donné...
Commentaire de djlaulau1 posté le 03-09-2013 à 22:56:52
c'est possible ...
en tout cas pour moi, c'est la manière dont j'ai vécu ma course... et j'ai adoré même si ce fut dur !!!
Commentaire de djlaulau1 posté le 04-09-2013 à 23:54:26
Sabzaina, je viens de lire ton CR de la CCC, et c'est vrai que je retrouve les mêmes choses que toi !!!!!!!!!!!! incroyable la similitude... je pense que tu m'as filmé quand j'ai écrit pour me piquer mes idées !!!!
bonne chance pour la suite
Commentaire de sabzaina posté le 05-09-2013 à 18:41:45
Sauf que mon CR était en ligne avant le tien; et toc ;)
:p
Commentaire de djlaulau1 posté le 05-09-2013 à 18:56:10
et toc, prends ça dans tes dents ;-)
Commentaire de sabzaina posté le 03-09-2013 à 22:58:15
Pareil :)
Commentaire de djlaulau1 posté le 23-09-2013 à 20:49:15
Sabzaina, je t'invite à visiter mon blog nouvellement créer, si tu aimes bien sur les CR de course !!!
bonne continuation à toi
Commentaire de paulotrail posté le 04-09-2013 à 09:30:51
Bon récit, belle course : bien joué :)
Commentaire de djlaulau1 posté le 04-09-2013 à 23:55:15
merci paulotrail, bien joué à toi aussi... ce fut une très belle balade !
Commentaire de idec59 posté le 05-09-2013 à 08:17:11
Bravo et merci !
Commentaire de djlaulau1 posté le 05-09-2013 à 12:24:54
merci beaucoup pour le message, si il y a un merci, je suppose que le texte t'a plu !!!
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