Récit de la course : Courmayeur - Champex - Chamonix 2008, par fred62

L'auteur : fred62

La course : Courmayeur - Champex - Chamonix

Date : 29/8/2008

Lieu : Courmayeur (Italie)

Affichage : 1465 vues

Distance : 97km

Objectif : Pas d'objectif

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Coumayeur-Champex-Chamonix ma CCC en 2008

Courmayeur-Champex-Chamonix ou C.C.C          29 août 2008

 C’est ainsi que se nomme le trail qui relie ces trois villes : 98 km et 5600m de dénivelé. Le décor est planté, ce ne sera pas une mince affaire, un vrai goût d’UTMB. Première épreuve : s’inscrire ce 9 janvier 2008 (en moins de 9 minutes les précieux sésames sont attribués, il fallait vraiment faire vite ! !)Deuxième épreuve : se préparer car il ne s’agit pas d’une petite promenade donc entraînement typique nécessaire : rando course, VMA en côte, seuil, accumulation de dénivelés, renforcement musculaire…Quel programme !Quelques trails de préparation seront aussi au programme : trail de Pierrefonds, de la vallée de Chevreuse, trail de la Sapinière et d’Ohlain…eh oui j’habite dans le Pas de Calais donc pas facile de trouver des côtes…et enfin le fameux TGV ou tour des glaciers de la Vanoise en Savoie à Pralognan (course ramenée cette année de 72 à 48 km pour cause d’orages).Bref tout c’est bien passé, sauf une vilaine entorse au trail de la vallée de Chevreuse qui me rappelle sans cesse à la prudence et à l’attention en course. Enfin voici venu le jeudi 28 août, retrait des dossards à Chamonix : attente en plein soleil pour la vérification du matériel avant de pouvoir pénétrer dans le fameux espace dédié au trail : une merveille mais une bonne heure d’attente, de piétinement, pas grave je suis gonflé à bloc. Vendredi 29 août : réveil à 6H puis direction Courmayeur, un petit tour près de la zone de départ histoire de marcher un peu et évacuer la pression qui commence à monter.Il est 10H, je me prépare et enfile le sac bien préparé la veille, rien ne manque.Mon épouse m’accompagne, elle me sera d’une aide précieuse tout au long de cette longue journée.Ca y est, les hymnes, musique de Vangélis…le speaker fait monter la pression et libère enfin les traileurs. Grand moment d’émotion qu’il faut vivre pour vraiment apprécier. En route vers le refuge Bertone : ça ne bouchonne pas, faut dire que je me suis bien placé au départ. Le parcours est roulant, large, agrémenté de nombreux encouragements des passants et spectateurs. Dans la première vraie montée, le peloton où je me situe est assez allongé donc j’arrive à Bertone sans encombre et en pleine forme à ce moment là de la course. Après un rapide ravitaillement, je repars vers le point le plus haut de la course : la Tête de la Tronche qui culmine à environ 2600m, cette montée est très raide et entamera déjà beaucoup de mon énergie mais l’arrivée au sommet se fera sans problème, j’espère ne pas être allé trop vite, j’ai un petit doute….la descente tout aussi raide demande déjà beaucoup d’attention.Arrivée à Bonati, là aussi ravitaillement rapide peut-être trop rapide puis direction Arnuva : ça descend et je me sens plutôt bien, je bois, je m’alimente bref tous les voyants sont au vert. Impression bizarre, je me retrouve quasiment seul à ce moment de la course. Où sont passés les autres traileurs ? Il faut dire que je suis pointé 180 ème, ce sera mon meilleur classement intermédiaire. Arrivé à Arnuva, je prends plus le temps de me ravitailler, et ainsi d’appréhender au mieux la prochaine montée : le grand Col Ferret. L’ascension se déroule là aussi correctement, je prends le temps de boire, d’avaler un gel pour faciliter l’effort intense. Je double pas mal de monde en grande difficulté, je pense que la journée sera dure pour toutes ces personnes. Je fournis un effort important et la tête cogne un peu : manque d’acclimatation à l’altitude sûrement.Enfin l’arrivée au sommet qu’on apercevait de loin et qui paraissait inaccessible. Il fait un peu froid malgré la chaleur dans la vallée, je décide de ne pas traîner pour ne pas prendre le risque d’un mauvais refroidissement plus tard. La descente est étroite, poussiéreuse et…longue. Certains passages sont techniques, il faut dire que je pensais pouvoir récupérer à ce moment de la course, c’est manqué. Je vais commencer à payer un peu mes efforts à partir de la Peule : premier coup de moins bien : hypo? Sûrement. Quelques coureurs me dépassent dans cette descente mais cela a peu d’importance, mon objectif étant de me faire plaisir et profiter du parcours grâce à ma préparation que j’estime avoir été sérieuse. La petite ville de La Fouly en Suisse approche, mon état ne s’arrange pas vraiment, ce n’est pas la panne sèche mais une sérieuse alerte. J’apprécie peu à ce moment là les magnifiques paysages suisses. La traversée du village pour rejoindre le ravitaillement me semble bien longue, je trottine mais j’ai hâte d’y être. Enfin, j’entends des clameurs puis aperçois le chapiteau. Je trouve d’ailleurs que ce sera l’un des plus beaux ravitos : tout y est super bien organisé.Je m’assois un peu et essaie de manger un morceau de fromage, je bois une bonne soupe et de l’eau. Je n’ai pas très faim mais je me force car je sais que sans cela c’est l’abandon un peu plus loin et je me dis que je ne suis pas venu de si loin pour monter dans le bus.Direction Champex : le moral remonte un peu car je sais que j’y retrouverai mon épouse qui m’y attend depuis de longues heures, c’est à cela que je penserai durant les 15 prochains kilomètres. J’ai décidé de m’accrocher.La partie descendante se passe bien mais je manque quand même d’énergie, cependant je double quelques coureurs qui semblent bien mal en point…pas la peine de trop parler, ils sont dans leur effort. L’ascension vers le lac de Champex bien que pas trop difficile va me paraître interminable, un chemin de croix, j’ai envi de vomir. Seul l’idée de retrouver au ravito mon épouse me donne la force de continuer d’un pas correct.A Champex, je m’assois, me repose un bon moment dans cette atmosphère surchauffée et moite de sueur. Enfin je récupère un peu et prends le temps de me changer : les lingettes sont d’un précieux secours, je me sens propre. Je vais manger un plat de pâtes que ma chéris est allée me chercher avec de l’eau, des fruits, de la soupe. Elle semblait inquiète, je pense que je devais vraiment avoir une sale tête à mon arrivée dans l’immense chapiteau. Elle se rassure petit à petit voyant que je me remets doucement de mon gros coup de pas bien. Moi aussi.Après une pause de près de 50 minutes je repars à l’assaut de Bovine environ 300 ème. L’arrivée me semble encore bien loin quand je quitte Champex. Je trottine le long du lac, ça me fait du bien, j’ai l’impression que mon corps m’écoute encore et accepte le sacrifice que je lui demande, je suis un peu rassuré.Montée vers Bovine : il fait nuit noire, ma lampe frontale fonctionne à merveille et le début de l’ascension est déjà très raide et le restera jusqu’au sommet : rochers, rochers et encore rochers…Quelques coureurs me dépassent, je manque un peu de puissance malgré un bon état de lucidité durant cette montée…j’assure l’avenir.Arrivé en haut, je me ravitaille et attaque une partie en balcon qui permet de relancer l’allure sans se faire mal. Dans la descente je constate que je vais plutôt bien et je rattrape les coureurs qui m’avaient dépassé plus tôt dans Bovine. Je prends du plaisir à descendre même si les quadris tirent un peu, j’ai retrouvé de la force et une grosse partie de mon moral.A Trient, je suis attendu au ravito par mon épouse qui espère que ça ira et je la rassure aussitôt : oui Néanmoins j’ai du mal à avaler du solide et le seul liquide que mon corps accepte encore c’est l’eau gazeuse…à petites gorgées. Là encore je me force à manger un peu pour ne pas caler dans le col des Tseppes qui se profile déjà. En route vers Catogne, montée des Tseppes, là aussi c’est raide, c’est long mais surprise plutôt roulant (peu d’obstacles). Comme dans Bovine, je me fais doubler par quelques coureurs, puis un groupe se formera et j’en prendrai la tête grâce à mon allure d’ascension régulière qui permet de ne pas trop se mettre dans le rouge.Là haut, au sommet...personne, pas de ravito et on attaque donc la descente aussitôt. A ma surprise, je la trouve assez technique, limite plus difficle que la descente de Bovine. Mais je chemine en trottinant pour garder une moyenne correcte. Tant que je peux, j’en profite. Là aussi je rattrape du monde et rapidement je distance une bonne quinzaine de témairaires.Ravito de Vallorcine : je suis attendu et comme aux autres postes, je me force un peu à boire, manger mais surtout je prends le temps de récupérer un peu.Dans mon esprit je sais désormais que j’irai au bout, il faut juste faire attention à ne pas se blesser et le mauvais souvenir de mon entorse à la Vallée de Chevreuse en avril ressurgit. Il faut continuer à assurer les appuis pour ne pas connaître la même désillusion.En route vers la Tête au Vent. Des amis qui participent à l’UTMB m’ont mis en garde : cette dernière montée sera terrible. Je peux confirmer, c’est bien le cas, un vrai chemin de croix.Pourtant à ma grande stupeur, je retrouve la pleine forme dans le petit col des Montets, la pêche comme qui dirait, j’ai envi de parler, je me sens plein de force et me remets à avaler des gels, à boire l’eau de la réserve du sac. J’en profite en prévision de l’effort violent qui va arriver. Le début de l’ascension de la Tête au Vent se passe très bien, je progresse suivant la même stratégie : de façon régulière.On aperçoit l’éclairage des autres coureurs déjà bien en amont, c’est très raide, pentu à souhait et interminable. De nouveau des blocs de pierre et encore et encore. Ca n’en finit plus, mais je progresse. Quelques traileurs me doublent, ils semblent encore frais. A ce moment de la course je me dis qu’une reconnaissance du parcours aurait été un plus.Arrivé au sommet, j’emboîte le pas d’un autre gars au pas bien assuré. Je ne saurai jamais qui il aura été mais il m’aura été d’une bonne aide.La Flégère : un petit coup à boire puis j’enchaîne la descente finale vers Chamonix.Je rattrape du monde, j’ai mal aux cuisses mais je peux encore courir d’un pas régulier. On voit la ville, ses lumières…on devine l’arrivée. Le jour commence à se lever.La piste devient enfin roulante puis j’attaque les routes bitumées de Chamonix, je profite une dernière fois de mon périple, c’est gagné et je franchis le portique d’arrivée, applaudi par plusieurs personnes mais surtout mon épouse qui aura eu la patience de suivre mon aventure jusqu’à son terme. Je lui dois une bonne partie de cette réussite. Je reçois aussi les félicitations de madame Catherine POLETTI, présente pour chaque coureur sur la ligne d’arrivée. Merci à elle, aux bénévoles et à toute l’équipe d’organisation.  Pour l’anecdote, j’aurai mis 19H58 pour boucler cette CCC 2008 en 293ème position. Classement tout à fait conforme à mes espérances.Mais surtout, je conserverai pour toujours mes souvenirs de course, d’une merveilleuse journée durant laquelle je serai passé par tous les états. Comme dit Madame POLETTI : c’est pour ça qu’on l’aime tant cette course. Elle ne croit pas si bien dire.

4 commentaires

Commentaire de Bicshow posté le 04-09-2008 à 18:08:00

Bravo, toutes mes félicitations, je n'ai pas eu droit au PolettiKiss j'irai plus vite l'année prochaine.

Commentaire de Tercan posté le 05-09-2008 à 07:12:00

Moi non plus, pas vu Mme Poletti :)
En tout cas très belle gestion de course et superbe temps !!

Commentaire de Mustang posté le 06-09-2008 à 09:35:00

bravo pour ta course!! à la lecture de chacun des récits du CCC ou de l'utmb, le sentiment de participer à une grand aventure transparaît! Tu n'y échappes pas et ta fierté est légitime, encore bravo!

Commentaire de defi franck posté le 06-09-2008 à 14:55:00

Bravo à toi pour cette course hien !!

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