Jusqu'en Août 2008, je courais régulièrement des semi marathons ou des 10 kms. Je me disais que jamais je ne courrai de marathon, à cause d'un entraînement et d'une hygiène de vie trop contraignants. Ce que ce préférai par dessus tout était de courir sur les sentiers du Praz de Lys (74), et je me disais qu'en ''grimpant'' quelques kms, je pourrai tenter un enchaînement du ''Paris-Versailles'' et des ''20 kms de Paris'' à 15 jours d'intervalle. Fin Août 2008, mon pote JC avec qui je partage une passion sans limite pour la montagne me passe un coup de fil: "t'es au Praz?Tu devrais passer à Cham, je cours la CCC!" La quoi?? JC c'est un peu mon pote ''monsieur fêlure +''. On court un Paris Versailles ensemble, il faut qu'il se mette sur le marathon de Paris quelques mois après. Je demande ma femme en mariage au haut de la Tour Eiffel, il demande la sienne en haut d'un glacier en bivouaquant à plus de 3000, lorsque je trip sur la Combe de Gers en poudre à Flaine, il se fait 2 déposes en hélico et enchaîne la Vallée Blanche la même journée etc etc...Donc le dernier week end d'août 2008, je débarque à Cham et découvre l'UTMB... Claque N°1: le départ de 2000 gus le vendredi soir à 18h30, courant dans les rues de Chamonix avec des bâtons dans leurs sacs et des lampes de mineurs Chiliens sur leur tête, motivés par près de 48h de course non stop autour du Mt Blanc. Claque N°2: le lendemain matin vers 10h à la Flégère, je vois le JC arriver avec une banane gigantesque, après avoir cavalé dans la montagne pendant 90 bornes et près de 24h. Le temps de m'expliquer qu'il tient le coup en mettant du sel ''Quick'' dans sa poche à eau, j'entend un petit ''couic'' dans ma tête: c'est ça que je veux faire. Je ne sais pas quand, mais je DOIS faire ce truc, la CCC. Certes je suis parigot, mais je cavale dans les sentiers de montagne depuis que je suis môme.
Bon la vraie grosse différence entre JC et moi, c'est qu'il fait du sport depuis tout petit, et qu'il a un fond endurant hors norme qui lui a permis d'enchaîner directement sur un an La Saintélyon, Faverges et la CCC. Moi, avant de commencer à courir il y a 15 ans, je pesais 16 kilos de plus qu'aujourd'hui et à part le ski une fois par an et un peu de rando l'été, ma pratique régulière de sport consistait à 4 sorties / semaine de lever de coude, dont une longue le vendredi soir, voir le vendredi et samedi. Donc il a fallu que je m'entraîne et me suis retrouvé à mon tour à courir le marathon de Paris et à enchaîner quelques trails jusqu'à finir fin 2009 la fameuse Saintélyon afin d'obtenir le point qualificatif pour la CCC. Malheureusement je me suis rompu les ligaments croisés à ski quelques semaines après, ce qui a tout reporté d'un an. Finalement plutôt pas mal car la CCC 2010 se retrouve arrêtée à Vallorcine (18km de l'arrivée...), suite à une météo désastreuse qui a même stoppée l'UTMB au bout de 30km... En plus nous recourrons la Sainté en 2010 avec JC, édition mythique en mode trail blanc par -12°c à Ste Catherine, en se disant que tout ce qui est dur est bon pour la fameuse CCC vues les conditions météos incertaines fin Août.
1er janvier 2011, j'attaque mon premier km de course à pied de l'année qui sera suivi de 1.100 autres avant la CCC, ainsi que de 23.000m de dénivelé positif (merci garmin connect pour les stats ;), environ 1000 bornes de vélo et un peu de natation. Au niveau course, je galère sérieusement sur l'Ecotrail de Paris 50k, et demande à Anne Valero (2è féminine sur le 80 km) de m'aider sur les plans d'entraînement. Mon but: ne pas aller plus vite, mais bien finir et profiter un max de la course. Ca marche plutôt bien: les Trail des Cerfs, Faverges, le triathlon de Paris et le sublime Pt'it Tour des Fiz se passent dans la joie. Mention spéciale à Faverges où l'intégralité de la course se passe sous une pluie torrentielle, en mode:''tant mieux comme ça on est prêt à tout supporter pour la CCC''. Bon, si il y avait moyen d'éviter la phrase ''ah on s'en souviendra de cette édition...'' ça serait sympa... On a eu notre dose!
Jeudi 25 Aout 2011, veille de départ de la CCC et à la fin d'une semaine de grand beau à Vallorcine, le bulletin météo de 19h tombe sur le site de l'UTMB:
''Vendredi 26 août 2011
Ensoleillé, chaud dès le matin puis développement des nuages en milieu de journée.
ORAGES forts avec coups de vent, grêle possible à partir 17 h jusqu'à minuit.
FROID en seconde partie de nuit au passage de la perturbation, NEIGE au plus bas à 1800/2000 m. 5 cm à 2000 m, 10/15 cm à 2500 m.
Quantité de pluie : orages et les pluies de seconde partie de nuit : 30/40 litres d'eau au m².
Brouillard dense seconde partie de nuit, givrant dès 2300 m (visibilité 30 à 50 m) éclaircies dès 5 h.
Température maxi : 29° fond de vallée à 1000 m, 15° à 2000 m, 12° à 2500 m.
Température mini (nuit vendredi/samedi) : 10° fond de vallée à 1000 m, +1° à 2000 m, -2° à 2500
Vent 2000 m : sud 20/40 km/h, rafales sous orages 50/60 km/h puis ouest 20 km/h la nuit
Vent 2500 m : sud-ouest 50/60 km/h puis 30 km/h la nuit''
Manifestement notre entraînement en conditions difficiles allait nous servir... 30° d'amplitude thermique... Le matos obligatoire aussi! Il y avait 2 choses que j'appréhendais particulièrement: que la course soit annulée, et le brouillard. J'avais tellement entendu parlé de la montée nocturne dans les rochers de Bovine, que je me suis dit qu'avec une visi réduite à 30m, c'était un coup à se perdre.
Vendredi 26 Août, à 7h05 du matin, Florence (ma femme), Lucie et Victor (mes enfants) courons vers la gare de Vallorcine où le train pour Cham nous attend. Comme d'hab je suis à la bourre ayant refait mon sac une énième fois à la dernière minute. JC est déjà là, mais il prendra son petit dej protéiné dans le train: l'animal a réussi à se planter d'une heure sur l'alarme de son réveil qui a sonné à... 6h45, 15' avant notre rencard. C'est incroyable dans des styles bien différents, on arrive à chaque fois à se faire un départ à l'arrache pour nos courses...
A 8h on embarque dans le bus à Cham (super organisation), et arrivons 50' plus tard à Courmayeur après la traversée du tunnel du Mt Blanc. Nous rejoignons la zone de départ, et là nous constatons que nos amis Italiens sont à la hauteur de leur réputation: sono volume 250, speaker surchauffé, et mix d'eurodance avec de la variété locale. Très course nature ;-)
Le départ est divisé en 3 groupes pour éviter les bouchons sur les sentiers (1900 partants): les avions de chasse en premier, les cruisers en second, les poireaux (dont nous faisons partie) en dernier. Assez unique en fait car à grâce à cela, je me retrouve dans le public à prendre en photo le départ de la course à laquelle je participe.
Et nous aurons droit au briefing de départ 9 fois: 3x en Français, 3x en Italien et 3x en Anglais. Catherine Poletti, directrice de la course, nous annonce donc qu'en raison des gros orages prévus le soir, le parcours est modifié: le seul point haut à 2500m conservé est le Col Ferret, et pour conserver une distance et un dénivelé équivalent (93km / 5100m D+) on nous fera descendre à Martigny après Champex. Donc plus de Bovine dans le brouillard (plutôt rassurant) mais aussi plus de Tête aux Vents le matin face à la Verte (plutôt décevant). Mais l'essentiel est là: la course est maintenue, les paysages s'annoncent sublimes et la difficulté équivalente à l'originale.
Un dernier ''rdv en Suisse!'' lancé à ma petite tribu et à 10h20, nous partons enfin, avec la fameuse musique de Vangelis. Là c'est le délire. Les Italiens sont à bloc, les ''bravi'' fusent à gogo, il y a des orchestres, des danseurs habillés en polichinelles, des policiers sur des scooters à girophare bref la totale jusqu'à la sortie de la ville. Rapidement nous attaquons directement la montée vers Bertone, la Tête de la Tronche ayant été supprimée. Il y a du monde sur le sentier, ça bouchonne un peu. Typique début de course, où ça chambre à tout va: ''je te filme parce que c'est le seul moment de la course où tu seras devant moi etc etc''. Bonne humeur et temps correct on arrive en 1h16 au refuge de Bertone, puis enchainons fissa vers Bonatti que nous atteignons également en 1h16. Là, divergence de stratégie. JC: ''trop de monde fait c..., je mangerai à Arnuva''. Thomas:''Il est 13h, c'est l'heure de déj, je vais avaler fissa une soupe aux pâtes''. En repartant je n'étais pas sûr d'avoir opté pour la bonne option: on était séparé après seulement 2h30 de course et en attendant 10' les coureurs étaient moins rapides que ceux dans le groupe ou nous étions initialement. Impossible de doubler des files indiennes qui marchaient au moindre faux plat. Je décide de prendre mon mal en patience, après tout ce n'est que le début de la course, les paysages du Val Ferret sont sublimes, et la météo ensoleillée.
Juste au début de la descente sur Arnuva, un coureur coupe un lacet et double le groupe tortue. Je lui emboite le pas, ayant un mauvais feeling sur le chrono. Ce n'est pas bien de couper un lacet, mais c'était la seule solution pour passer à ce niveau et l'unique fois de la course. Suit une bonne descente bien rapide, et là à Arnuva je réalise que je suis à 30' de la barrière horaire et donc de l'élimination.
Houla, gros stress, je repars direct au galop vers le Col Ferret, LA grosse difficulté de l'après midi.J'attaque le Col Ferret à un gros rythme avec les bâtons. Cela passe correctement jusqu'à mi montée.
Je pense que l'altitude doit jouer un peu: mes jambes deviennent plus lourdes, mon souffle plus court. Je sirote beaucoup de boisson énergétique, mais malgré cela je sens une grosse fatigue monter. Je m'arrête quelques instants histoire d'attraper une barre d'amande. Je me rend compte alors que beaucoup de coureurs sont en difficulté.
Il y a notamment une Japonaise qui s'est lancée dans un dialogue typique franco nippon avec un spectateur: ''Where is Col Ferret?'' ''Col Ferret? But you are monter dessus... Col Ferret là-haut (à grand renfort de gesticulation)'' ''Wow?! Not so easy... Thank you, but... you know where Col Ferret is?'' Bref il est temps de repartir. Il fait très chaud au soleil, mais de grandes rafales de vent froid me glacent régulièrement. Un vrai moment de bonheur... Enfin, le sommet arrive, après 5h de course, 25km parcourus et 1200mD+. Passage du point de contrôle et bascule en Suisse pour une descente de 10km jusqu'à La Fouly, ravito suivant. Le sentier est peu technique ce qui me permet de plier les bâtons et dérouler à un bon rythme jusqu'à Ferret.
A ce point je commence à avoir des crampes dans le ventre... Je profite de la distribution gracieuse d'eau d'un Suisse samaritain pour faire une pause de 5' (JC apprécierait l'arrêt supplémentaire ;), et repars vers La Fouly.
Ca va de moins en moins bien au niveau du ventre, la boisson énergétique ne passe plus et c'est très limite sur le solide. Premier coup de moins bien de la course, mais en arrivant à La Fouly je vois Sophie (la femme de JC), et mon moral remonte. JC est sur le point de repartir, il passe me voir. Pas la grande forme, zut. Il a des problèmes d'échauffement avec son short, mais il repart 20 minutes devant moi. J'arrive à avaler un peu de fromage et une soupe aux pâtes, et discuter avec Sophie et le père de JC me fait du bien. Ils me poussent à repartir, les anciens annoncent l'orage imminent...
Quelques gouttes tombent, mais assez vite cela cesse. Sur la descente jusqu'à Praz de Fort, l'atmosphère est de plus en plus lourde. Certains alertés par les annonces de l'orage avaient enfilé veste et sur pantalon imperméables: je ne sais pas combien de temps ils ont tenu, mais ils ont bien du perdre ce qu'il leur restait d'eau dans le corps. Nous traversons plusieurs petits villages charmants, où les habitants nous soutiennent chaleureusement.
Des enfants ont monté des "ravitos sauvages'' et distribuent de l'eau fraiche: une aubaine, car je ne supporte plus le goût de la mienne dans la poche. Les choses vont de mal en pis au niveau du ventre, et j'attaque le montée de Champex l'estomac à l'envers. Et quelle montée... Elle n'a l'air de rien sur le profil de la course, mais elle arrive juste avant le 50e km, et là je prend un vrai coup de bambou derrière la tête. Je n'avance plus, les jambes en coton, les bras en fromage blanc, et le ventre au bord des lèvres. Le fameux ''qu'est ce que je fous là?'' se met à raisonner dans ma tête, faisant plonger le moral à -250. Mais il y a une bonne raison de continuer à monter: ma petite tribu qui m'attend au ravito de Champex! Je penserai à eux pendant toute la fin de la montée. Lorsque j'arrive au ravito ils sont là et je me jette au cou de ma Flo comme un bambin qui retrouverait son doudou. En plus JC est là, on va pouvoir ravitailler et repartir pour la nuit ensemble. Joie de courte durée... Le JC fait grise mine dans la queue pour les pâtes, et manque de tomber dans les vapes, terrassé par une monumentale hypoglycémie... Assis à une table le verdict tombe: ''Thomas je vais m'arrêter là.'' ''Heu t'es sûr mec? tu ne veux pas attendre un peu?'' Malheureusement, non, JC est vraiment mal en point. Grosse claque... Je commence à me demander si je ne vais pas m'arrêter aussi. Mais JC me demande de finir pour lui, Flo, les enfants me disent qu'ils sont sûrs que je vais terminer. Je regarde mes sms, et je lis des messages d'encouragement de Marion, Boris et Cameron (qui s'appretait à aller affronter la pluie et le froid sur l'UTMB quelques heures après). Je pense au rêve de cette course et à tout l'entraînement, et décide de continuer. Après 1h d'arrêt, je me change pour la nuit, et arrive à remanger des pâtes. Cela fait presque 1h30 que je suis resté à Champex, quel choc en sortant de la tente: il fait nuit, il doit faire 2° et il y a de la neige fondue qui tombe.
Quel bonheur de courir la nuit... Cela faisait bien longtemps que le gros du peloton s'était éclipsé dans la forêt en direction de Martigny. Après avoir doublé une dizaine de concurrents, je me retrouve seul avec les balises qui apparaissent dans la lumière de la frontale. Le bruit d'un torrent plus bas, le vent dans les sapins, le sentier zigzagant entre les racines, c'est magique. Au bout d'une vingtaine de minutes je retrouve un petit groupe avec qui je vais faire un bout de chemin. La pluie tombe fort maintenant et le sentier est devenu raide et glissant. Au passage d'un village, un énorme flash éclaire les maisons suivi du fracas de l'orage. Nous sommes maintenant en train de remonter entre les vignes puis suivons un chemin assez technique le long d'une falaise qui nous amène à Martigny. Le ravito, enfin. Mais là rien à manger: le ravito n'était pas prévu sur la course au départ. Le temps d'enfiler le fameux surpantalon imperméable, et on repart. En remontant entre les maisons, un couple a improvisé un ravito sauvage et sert du café. Merci à eux, vues les conditions, probablement un des meilleurs cafés de ma vie. Nous repartons ensuite dans la montagne pour 1000m de D+ sur 6km jusqu'au Col de la Forclaz. L'orage bat son plein. Les montagnes s'illuminent sous les éclairs, et nous prenons des seaux d'eau dans la figure. On se relait en tête dans la montée, et finalement ça progresse pas mal. Enfin arrivé au col, je bascule direct sur Trient. Trop faim, besoin de salé. Dans ma précipitation à rejoindre le ravito je me ramasse comme il faut dans le sentier toboggan. Un vétéran 3 me relève et me conseille de prendre mon temps. Enfin Trient!!! Un beau ravito avec du thé, plein de bonnes choses à manger, des bénévoles chaleureux qui m'annoncent que l'arrivée est à 20km. Les GPS des différents coureurs auront plutôt tendance à en donner 25 à l'arrivée, mais bon sur une telle course, on est plus à quelques km près.
Cela fait plus de 17H que je suis dans la course. Le départ de Trient vers 3h50 du matin est glacial et mais j'ai déjà vécu cette sensation sur la Saintélyon à Ste Catherine à 4h du matin. Une seule chose à faire: courir. Je cours donc le long de la route en espérant un joli monotrace pour la nouvelle cote de 450mD+ qui nous attend. Tu parles d'un monotrace... On restera sur une route jusqu'en haut. Le froid, la fatigue, la monotonie des cliquetis de bâtons sur le bitume m'emmènent dans un nouveau coup de moins bien. Pour la première fois je me mets de la musique. La playlist que j'ai préparée à forte tendance électro me met dans une sorte de cocon. Je remarche à un bon rythme, et je n'ai plus trop la conscience de mon corps. Plus conscience de grand chose d'ailleurs: je n'arrive plus à savoir si le ruban de lumière de mes accolytes va vers le haut ou le bas. On dirait des billes qui roulent dans un jeu d'enfant. Au loin près de l'arrivée d'un télésiège, les bandes réfléchissantes des vêtements des trailers me font penser à des personnages de Tron. Finalement la descente sur Vallorcine arrive. C'est là que se trouve ma petite famille en train de dormir, leur proximité me réchauffe le coeur. En plus le ciel s'est dégagé je vois la Grande Ourse au dessus des sommets. Le moral remonte à bloc, et après 80kms et plus de 4000m de D+, les jambes repartent, je galope jusqu'au ravito. Que c'est bon de passer cette bannière Vallorcine, en courant, spécialement pour JC!
Je petit déjeûne, il est 6h30, Flo m'appelle: ''je suis sur le balcon!'', et moi ''je vais finir ma puce!!!, soit à Cham pour 9h30/10h, je sens que ça va aller tout seul ces quinze dernières bornes!''. Tu m'étonnes... Je quitte Vallorcine, il fait plein jour. Devant mes yeux le spectacle des Aiguilles Rouges blanchies par la neige, me font réaliser que l'hiver est vraiment passé pendant la nuit. Je monte au Col des Montet à bon rythme, devant moi l'Aiguille Verte et les Drus couverts de neige jouent à cache cache avec les nuages. L'air pique et me met la pêche, et j'arrive à Argentière avec un sourire béat. Ce fameux sourire que JC avait à la Flégère 3 ans auparavant. Le miracle de l'ultra continue, mes jambes sont de mieux en mieux et je peux attaquer le Petit Balcon Sud en courant. Comparé à l'arrivée sur les quais de la Sainté, c'est un paradis.
Il y a des points de vues superbes sur la chaine du Mt Blanc qui porte particulièrement bien son nom ce matin et quand on lève la tête vers le Grand Balcon Sud ou nous aurions du passer, il a disparu dans une épaisse couche de brouillard. Le parcours est vallonné, et une petite surprise de 200D+ vient compléter ce qu'il fallait pour atteindre les fameux 5000mD+ cumulés.
Je rentre dans Cham au pas de course, chaque personne croisée nous applaudit, une vraie fête. Et là après avoir traversé l'Arve, cerise sur le gâteau: mon JC une caméra à la main pour filmer l'arrivée. C'est le pied, on discute tranquilou. Au niveau de Ravanel il me laisse avancer seul, il y a plein de monde qui m'encourage dans la rue commerciale, je double un dernier coureur dans un virage, et là je vois Flo, Lucie et Victor. Ce dernier me prend la main et nous courons ensemble sur la dernière ligne droite. Sophie, Chloé et Camille sont là juste avant l'arrivée: ''allez Thomas, tu l'as fait!''. Je suis submergé par l'émotion passe la ligne des 98 bornes et 5000D+ en 23h30 encouragé par le speaker et pleure de joie.
Quelle incroyable course! A J+4, je me sens bien. Pas de douleur musculaire, juste un peu naze et 3 kilos à récupérer. Et une ENORME envie de remettre ça. En plus, je sens que ''monsieur fêlure plus'', a très très faim après cette déception (l'échec fait partie de l'apprentissage de l'ultra mon JC, et je sais que je vais surement y avoir le droit aussi). Ca sent la TDS ou un truc de plus de 100 bornes... Peut être pas pour moi en tout cas: j'ai besoin de m'entrainer à plus courir et moins marcher sur le long (Ecotrail 80k de Paris par ex), et de cumuler des expérience sur des distances de 50km avec beaucoup de dénivelé. Il y a une course parfaite pour ça: l'Ecotrail de Praz de Lys - Sommand. 50km, 3700 D+ (http://www.ecotrail.fr). Elle a lieu tous les ans en Septembre. Et je dois bien ça au Praz et à maman... C'est là et grâce à elle que tout a démarré quand j'avais 4 ans.
Il ne me reste plus qu'à remercier l'organisation. Chapeau pour le parcours de repli. Même si la météo a été dure pendant la nuit, pas un instant je ne me suis senti en danger. Je n'ose pas imaginer ce qu'aurait donné l'orage en haut de Bovine ou Catogne... Et je tiens à dire que j'ai utilisé tous les vêtements obligatoires sur la course, en particulier le sur pantalon. Il n'y avait rien de superflu.
Altitude not Attitude!
Vidéo de l'arrivée filmée par JC:
16 commentaires
Commentaire de freddo90 posté le 31-08-2011 à 23:51:35
Bravo pour la course et ce très beau récit !
Commentaire de Scoubidou posté le 01-09-2011 à 07:15:01
Merci pour ton récit, avec l'historique préalable à la course et une bonne dose de suspens, je me suis régalé à te lire !
Commentaire de jepipote posté le 01-09-2011 à 07:42:34
super récit, félicitations pour ta course. par contre si tu cherches des course pas trop longue avec du D+, regardes début juillet du coté de la Montagn'hard^^. bonne recup.
Commentaire de ThomasL posté le 01-09-2011 à 07:47:53
merci! oui justement l'article ds UFO sur la Montagn'hard faisiat bien envie. Surtout que j('adore le coin du côté du Col de Tricot
Commentaire de BRUMBY posté le 01-09-2011 à 10:51:47
Un beau récit qui malgré des périodes difficiles fait envie d'y être. Un Gros BRAVO pour y être arriver.
Commentaire de nyoto posté le 01-09-2011 à 11:27:33
Thomas, je n'ai que deux choses à dire ...
- Tu m'as donné des frissons avec ton récit
- J'ai hâte d'être l'an prochain pour tenter l'aventure ...
Merci et bravo
Commentaire de ThomasL posté le 01-09-2011 à 13:43:43
merci et bonne chance à toi pour 2012!
Commentaire de arthurbaldur posté le 01-09-2011 à 11:54:35
Excellent ... J'aime beaucoup ton récit. Je m'y retrouve sur beaucoup de points.
T'es foutu maintenant, définitivement accro, tu es condamné à errer chaque année dans des périples de plus en plus fou ... :)))
Un grand bravo à toi. J'espère que tu viendras gambader un jour avec nous en décembre. :)
Commentaire de ThomasL posté le 01-09-2011 à 13:46:35
aha j'attendais l'invitation sur la LSL ;)merci Arthur, peut être bien en 2012 alors!
Commentaire de tidgi posté le 01-09-2011 à 13:35:51
Je note "une énorme envie de remettre çà" : j'y étais aussi et c'est mon constat.
Et dire qu'on ne pensait pas utiliser tout le matos obligatoire...
Allez, UTMB pour l'an prochain ?
Merci pour ton récit.
Commentaire de ThomasL posté le 01-09-2011 à 13:49:50
merci! En revanche pour l'UTMB 2012:
-Je n'ai pas les points suffisants et je ne ferai pas de course à 2 points d'ici décembre.
-J'ai mis 3 ans à me mettre sur la CCC, alors je compte bien me pointer sur l'UTMB quand je me sentirai prêt, donc pas avant 2 ans au mois ;)
Commentaire de ema posté le 01-09-2011 à 18:00:25
tres belle course, et tres beau recit.., bonne recup, maintenant..et qui sait ou va te retrouver en 2012 ???
Commentaire de calou posté le 04-09-2011 à 10:06:36
Bravo pour ta course et merci de nous avoir fait partager ce récit plein d'émotion ;-)
Commentaire de Matchbox posté le 04-09-2012 à 16:14:14
Ayant participé à la CCC cette année, je me suis plongé dès mon retour à la maison dans les différents récits afin de prolonger l'ambiance.
Je dois t'avouer que le tiens ma particulièrement ému.
Ton passage filmé à l'arrivé m'a fait venir les larmes.
C'est beau, c'est vrai et j'ai revu dans ton arrivée la mienne.
Commentaire de ThomasL posté le 04-09-2012 à 21:52:08
J'étais aussi à Chamonix en 2012 pour soutenir mon pote JC du récit, qui a pris sa revanche sur l'année dernière. Je crois que vous avez aussi eu le droit à un joli morceau cette année ;) Bon et bien il ne te reste plus qu'à écrire ton propre récit que je me ferai un plaisir de lire! Savoure bien ton aventure!
Commentaire de Bruno Kestemont posté le 07-09-2016 à 18:16:47
Merci pour ce récit poignant. Je viens de terminer la CCC 2016. En fait, ton récit me rappelle mon ultratrail du Bartalay, sous la pluie, en 2015 (voir récit)
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