Récit de la course : Sur les Traces des Ducs de Savoie 2012, par Rafouille

L'auteur : Rafouille

La course : Sur les Traces des Ducs de Savoie

Date : 30/8/2012

Lieu : Courmayeur (Italie)

Affichage : 2409 vues

Distance : 109km

Objectif : Pas d'objectif

36 commentaires

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La TDS vue du coté du Passeur de Pralognan

Après 2 CCC, 1 TDS et 1 UTMB, me voilà infirmier bénévole dans cette drôle d'aventure...


ACTE I. TDS, Passeur de pralognan, Km 56, Alt.2545m

8h. Briefing à chamonix.


8h30. Avec Gilles, infirmier anesthesiste de son état, nous décollons vers notre destination à 2h de route. il pleut. le temps est passablement dégeulasse. on en rigole...du moins on essaie!

11h. Arrivée au Cornet de Roseland (km 60) . Dépôt de la voiture, et poursuite à pied...Objectif: monter jusqu'au ravito du Passeur par le GR de la TDS. le dernier km d'ascension nous fait prendre conscience de la galère difficulté qui s'annonce pour les coureurs, mais en descente pour eux.

On est un peu limite là surtout vu la météo (l'an dernier, on avait évité ce col pour les mêmes raisons...)

13h. Découverte du sommet et du site.


je vous plante le décors: 2 tentes, une "cage" en plexi de 4m², et une équipe de bénévoles au top du top!! (2 infirmiers, 2 secouristes de très grande qualité et qui forceront le respect tout au long de la nuit, et 4 controleurs eux aussi au top!)

13h40. Pluie et froid au programme (j'arrête de le dire...)

Malgré ces conditions déplorables, nous sommes conscient et heureux d'être présent à cette grande fête, surtout sur ce sommet où la difficulté s'annonce enorme. l'équipe a magnifiquement sécurisé le départ de la descente par une main courante et un éclairage digne d'un contrôle des douanes!!! ceci dit, ce passage est bel et bien un truc de fou. Notre angoisse à tous est d'imaginer un accident sur ce secteur...et l'idée de devoir (pouvoir) intervenir ici nous calme un peu...

13h41. il pleut ... (bon ok, j'arrête...)

14h10. Dawa arrive!! On connait le personnage: sourir, bonne humeur et une facilité déconcertante à la limite de l'indecence... une formalité quoi!

14h25. Antoine G. en 2eme position , très facile lui aussi.

le GR est relativement propre et largement pratiquable...Pour le moment.... La descente est technique et le % assez dangereux avec la pluie.

les 1er Traileurs arrivent, costauds. Dès lors, j'essaierai d'avoir un petit mot pour chacun d'entre eux/ elles (dont leptichat la fameuse parisienne!!)


Décidement, notre "cage" fait un drôle d'effet ! c'est quoi ce cube??? nous disent les coureurs... Ca fait un peu VIP, faut faire la queue  pour esperer s'y poser 2mn..

16h. Les visages sont de plus en plus marqués. Si le moral est bon pour l'équipe, les coureurs eux, vivent l'enfer vert. Envisager de s' arrêter un moment sur notre point de contrôle n'est pas souhaitable, voire dangereux.


On incite chaque coureur à ne pas s'arrêter et à vite basculer pour retrouver des conditions météo plus favorables.

Le phénomène d'hypothermie commence à se faire sentir chez certain, comme celui de déshydratation. (on transpire aussi dans le froid..si si...et surtout, le reflexe de bien s'hydrater est moins présent que par un gros soleil..et là, c'est le drame...)

Autre rappel qui sera fatal à certain: Par grand froid, l'organisme consomme davantage de calories pour maintenir et réguler une bonne température corporelle. Et si cette dépense calorique n'est pas anticipée...et ben, bienvenue à Hypoland !!!

17h. le gros des troupes pointe le bout de son nez. Le sentier vers la montée du Passeur s'est véritablement transformé. Les gens sont litterallement épuisés par ce long effort, accentué par tant de boue. De vraies gonzesses ces Traileurs...Cool

18h. acalmie de la puie....

18h02. Et.....reprise de la pluie!
Les coureurs qui arrivent sont désormais tous en difficulté, mais après quelques mots échangés, on voit que tous sont sur-motivés et entrainés pour se surpasser.

j'oblige néanmoins chaque coureur à ne pas trop tarder sur notre point de contrôle, le phénomène de copier/ coller étant hallucinant. Si un coureur s'arrrete pour se reposer, c'est l'ensemble des suivants qui optent pour la même attitude...pas bon pas bon..

On essaie de se positioner sur la crête et la bascule vers le Cornet, pour évaluer la lucidité de chacun et faire une piqûre de rappel sur la difficulté, voire la dangerosité de la descente.

Mais à ce km 56, le mal est fait.

De plus en plus de monde parle officiellement d'abandon, environ 1 sur 3. Enorme.
j'appelle le PC course pour évoquer la situation et envisager la crise qui s'annonce sur le prochain ravito au Cornet.

21h. j'entend sur ma radio ce qu'on craignait tous... l'équipe du Cornet est débordée par les abandons..100, 200, 300....
la crise est officiellement déclarée!! Entre nous, on imagine le joyeux bordel en bas, et on en rigole ...

22h. Gilles est appelé pour un secours à victime plus bas dans la vallée. Il y descend avec l'un des 2 secouristes. On ne les verra plus de la nuit.

22h15. Fermeture officielle du point de contrôle du Passeur. Pourtant, la file de coureurs est ininterrompue. Mouais...

22h30- 1h00. La blague.

Bienvenu à ZombiLand. Regards ahuris, agards, dépassés. Dès lors, j' "interdit" aux coureurs de repartir Seuls, mais en groupe de 3 minimum, pour sécuriser au mieux la descente. les traileurs sont tres solidaire.

Certains ne veulent pas repartir et se mettent dans la tente, notre "cage" de 4m² étant à bloc, avec un record à 7 personnes!! Ils ne repartent pas. Même si je connais bien le phénomène
pour l'avoir vécu, on croit pouvoir se réchauffer et mieux repartir... mais c'est compétement illusoir. les vêtement ne sèchent pas, pire, le corps et les muscles se refroidissent et tout s'aggrave. Je passe sans doute pour un tyran, mais à 1h du matin à 2600m et par un temps de m...c'est vite vue!


Je les mets dehors pour qu'ils repartent. un véritable salaud j'vous dit...Comme à l'école, on forme des groupes avec les plus vaillants devant et derrière pour encadrer les plus fatigués..

1h30. On est appelé pour récupérer le dernier coureur que le serre file n'arrive plus à faire avancer. On se retrouve face à un homme de 64 ans, multi finisher de l'utmb, que le froid, et par un "jour sans", aura fini par avoir.
Comment un coureur dans un tel état a pu arriver jusque là..?? Et surtout, pourquoi n'a t il pas été arrêté avant, vu la situation météorologique et la descente qui suit..?

Voilà. on herite ainsi d'une situation vraiment complexe: un coureur en état d'épuisement intense et hypoterme à 34°8...
et à la question, "monsieur avez vous des problèmes de santé? ", la réponse est :" non, juste une arythmie cardiaque..." sympa...

Après une évaluation clinique générale, le constat est sans appel : sa poursuite est plus qu'improbable..
Je passe alors mon bilan au PC médical, après avoir cadrer tant bien que mal notre homme dans la suite parentale du Passeur... la cage quoi..

la réponse ne tarde pas: Il doit repartir..
Heu...
Je tente d'être plus explicite sur la situation clinique, météorologique et sur la technicité de la descente, devenue pour l'occasion l'annexe de la patinoire de Chamonix.

2h00: le PC course est vraiment débordé par la crise à gérer au Cornet. Mais pour autant, on reste en contact permanent. Le verdict tombe: des renforts CRS haute montagne vont venir.
ils partent D'Albertville en 4X4, et monteront par une piste au départ de Bourg saint Maurice, pour finir à pied à 6km du sommet....


2h00- 7h15 : en liaison avec le PC, on s'enferme à 3 dans la cage. Stabiliser l'état du coureur sera le fil conducteur de cette (longue) attente. Rapidement, et en application des protocoles de soins, son état s'améliore poussivement ( Pas au point de se verticaliser et de repartir non plus...)

7h15: Arrivée des renforts et départ de notre nouvel ami en hélico..YESSSSSSSS !!.

14h. Je suis dans ma douche à chamonix!!!!!!

19h. Départ de l'UTMB version hivernal....

03h. Direction le Ravito d'Argentiere pour médicaliser l'UTMB...


En conclusion, 

- Courir un ultra en montagne par mauvais temps est difficile. Si si..... même pour les cadors... (j'en perfuserai quelques uns sur l'UTMB..et oui...)
- Un bon matos est indispensable, si si... mais avec un ultra 100% humide, le froid aura à terme toujours le dernier mot...
- la solution? organiser l'UTMB un jour de beau temps...
- si vous saviez le bordel que c'est que d'organiser l'UTMB....et si vous saviez à quel point ils ont tous assuré...j'arrête là, on va croire que j'y étais...

Rafouille.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

36 commentaires

Commentaire de Jean-Phi posté le 03-09-2012 à 17:06:56

Merci pour cete vision de l'autre côté. Je ne t'envie pas,çCa ne doit vraiment pas être simple à gérer ces situations. Bravo !

Commentaire de DidierC posté le 03-09-2012 à 17:12:32

Merci pour ton boulot et ton récit passionnant ! on a failli se voir mais j'ai fait demi-tour à la Forclaz, car je sentais que ça risquait de mal finir pour moi... ;-)

Commentaire de Arclusaz posté le 03-09-2012 à 17:20:19

Impressionnant !!!!!!
merci pour ce "professionnalisme bénévole".
Clap, clap, clap.

Commentaire de jepipote posté le 03-09-2012 à 17:23:52

sympa le CR de se côté là de l'aventure. comme beaucoup, j'ai demandais ce qu'était cette cage... maintenant je le sais, la suite royal -)

Commentaire de the dude posté le 03-09-2012 à 17:24:35

Merci beaucoup pour ton récit qui montre l'envers du décors, et illustre bien que les coureurs ne sont pas les seuls courageux dans cette épreuve!

Commentaire de leptichat posté le 03-09-2012 à 17:39:50

Ah, je comprends mieux le ton autoritaire qui fait peur que tu as employé en me disant: "Madame vous pouvez rester que 5 minutes ici" alors que je ne voulais que me rhabiller :)
Merci bcp en tout cas d etre là, et l'eau et le coca que vous m'avez servis m a fait plus que du bien!
C ouf cette course, je me demande pq l'organisation ne l a pas arreté, voir modifier le parcours..
Chapeau pour le travail effectué!
Laila

Commentaire de leptichat posté le 03-09-2012 à 17:42:03

Ah, je comprends mieux le ton autoritaire qui fait peur que tu as employé en me disant: "Madame vous pouvez rester que 5 minutes ici" alors que je ne voulais que me rhabiller :)
Merci bcp en tout cas d etre là, et l'eau et le coca que vous m'avez servis m a fait plus que du bien!
C ouf cette course, je me demande pq l'organisation ne l a pas arreté, voir modifier le parcours..
Chapeau pour le travail effectué!
Laila

Commentaire de psyko posté le 03-09-2012 à 18:10:45

Merci Rafouille pour ton recit.
Mais ton recit fait vraiment peur. Heureusement pour le coureur arrêté que les pompiers sont venus finalement.

Commentaire de akunamatata posté le 03-09-2012 à 19:47:34

Bravo Rafouille, ça met les points sur les "i"

Commentaire de Benjamin73 posté le 03-09-2012 à 19:52:53

Merci rafouille pour ce compte rendu de la course vu du côté bénévole. J'imagine bien que vous avez du avoir quelques angoisses...

Commentaire de patdours posté le 03-09-2012 à 20:20:47

Bonsoir Rafouille et un grand merci pour tout ce dévouement et ce professionnalisme qui plus agrémenté par ton expérience des grands trails. Je regrette de ne pas avoir été là juste pour bénéficier de tes précieux soins, conseils et coup de pied au cul pour me faire décoller de la cabane......
A trés bientôt par chez nous.... I. E. au chaud et au soleil
Patdours

Commentaire de rem490 posté le 03-09-2012 à 20:26:44

Merci pour ce témoignage très intéressant en tant que bénévole et un grand bravo pour votre dévouement.

Commentaire de Jerome_I posté le 03-09-2012 à 20:39:49

bravo pour ce récit, ca fera surement taire un peu tous ceux qui se disent que les organsateurs se font du "fric" sur leur dos. Ils n'ont pas conscience de l'engagement des organisateurs, bénévoles, sur de tels ultras!

Commentaire de krissprols posté le 03-09-2012 à 20:48:55

Impeccable ton récit et tout à fait d'accord avec jérôme, un récit à faire lire à tous les trailers en mal de "sensations fortes" et qui râlent après les "méchants organisateurs"...
Encore merci à toi et à tous ceux qui nous ont permis de courir ce WE du côté de Cham' malgré les conditions !

Commentaire de Rafouille posté le 03-09-2012 à 21:10:57

Merci pour tous ces gentils commentaires... La vérité, c'est que notre modeste galère du côté bénévole n'est rien comparé à celle de tous ces fous qui ont pris le départ dans de telles conditions. Bravo à eux...

Commentaire de franck de Brignais posté le 03-09-2012 à 21:23:40

Une occasion de plus de remercier les bénévoles de toutes les courses pour lesquelles nous prenons le départ !! Et secouriste sur ce type de course prend une importance encore plus grande ! Merci pour cette vision "statique" de la course... très impressionnante !!

Commentaire de LtBlueb posté le 03-09-2012 à 21:26:15

chapeau et merci pour ce regard nouveau sur la course (ainsi que pour ton engagement personnel)! à méditer en tout cas !!!

Commentaire de Bleau78 posté le 03-09-2012 à 21:31:45

Merciiiiii

Commentaire de Bleau78 posté le 03-09-2012 à 21:31:51

Merciiiiii

Commentaire de tidgi posté le 03-09-2012 à 22:19:21

Merci et bravo pour ton témoignage "de l'autre côté" de la barrière...

Commentaire de Japhy posté le 03-09-2012 à 23:12:49

Merci pour cette expérience! C'est sûr que c'est pas le genre de récit que je ferai lire à ma mère! Ho la vache...

Commentaire de Xavhië posté le 04-09-2012 à 00:44:13

Bravo, l'épreuve est aussi difficile chez les bénévoles. Récit à faire lire obligatoirement avant toute prochaine inscription autour du Mont blanc (et ailleurs...)

Commentaire de TrackJuPath posté le 04-09-2012 à 06:13:09

Bravo.Chapeau En effet ,la lecture de ce CR devrait faire partie de la préparation obligatoire de tous traileurs

Commentaire de samontetro posté le 04-09-2012 à 09:24:56

Pour passer régulièrement de l'autre coté de la barrière et connaître un peu l'envers du décors je suis très touché par ton récit. Si les coureurs donnent tout dans leur course, en face des personnes sans dossard donnent tout autant dans l'ombre pour leur permettre d'atteindre leur objectif. Un engagement et un professionnalisme qu'on ne remarque pas toujours quand on n'est pas encore dans le rouge et plongé dans sa stratégie de course.
Merci Rafouille d'avoir été là.

Commentaire de Zorglub74 posté le 04-09-2012 à 10:36:11

Merci pour ce récit qui devrait comme dit ailleurs figurer sur le site de l'UTMB en bonne place (rubrique matériel obligatoire + santé + préparation).

Commentaire de kelek posté le 04-09-2012 à 10:58:07

merci ! très intéressant ! je penserai à ton CR la prochaine fois que j'arriverai à un ravito !

Commentaire de thomas69 posté le 04-09-2012 à 20:57:29

ouach!!!
Impressionnant. J'avais pas imaginé que ça avait été un tel bordel. Merci.

Commentaire de PhilippeG-638 posté le 04-09-2012 à 21:55:09

Sympa de nous faire partager ceci de l'intérieur, effectivement cela fait réfléchir...Surtout que je devais la courir (ou plutôt marcher)
Mais j'aime pas la pluie !
Faut faire lire ça à chaque futur participant comme l'écrit JaF...

Commentaire de OF82 posté le 05-09-2012 à 11:35:24

Récit très instructif qui montre l'ampleur de la tâche et la nécessité de ne pas banaliser l'ultra pour des raisons commerciales...on frôle de trop prés le drame pour hésiter !

Commentaire de chanthy posté le 05-09-2012 à 12:38:24

MERCI mon Rafouille!
et bravo à vous tous,coureurs,bénévoles,infirmiers ,etc...
à bienôt sur les sentiers du SUD :)

Commentaire de bouh17 posté le 05-09-2012 à 14:43:18

Bravo pour ce récit de l'autre coté. Chapeau aux bénévoles sur les courses. J'ai fait l'UTB en juillet, avec le froid et le vent, et un peu de pluie, j'avais deja trouvé qu'ils avaient fait un gros boulot, et tjrs avec le sourire.
Tres instructif en tout cas, merci ;o))

Commentaire de laulau posté le 05-09-2012 à 22:43:45

Euh ! ça fait froid dans le dos ton récit !
Bravo à vous tous qui avez si bien assurés et évités des drames !

Commentaire de riri51 posté le 06-09-2012 à 10:45:59

un moyen efficace ton récit de remettre les choses à leur place! Surtout que l'essentiel est dit, mais toujours avec humour et sans te mettre en avant! Merci à toi et à l'ensemble des bénévoles sur toutes les courses de ce weekend "pluvieux!". riri super content de t'avoir croisé à Argentière, à très bientôt mon poto!

Commentaire de Pierrot69 posté le 09-09-2012 à 09:27:20

Merci pour ton action et ta présence ainsi que celle de tous les bénévoles sur cette course. Vous avez été extraordinaire! Quand je suis passé dans cette "machine à laver météorologique" (ah oui, tu as omis de dire qu'il pleuvait! :-)) j'ai eu une énorme pensée pour vous qui étiez là depuis sans doute un bon moment et je me demandai bien combien de temps vous pourriez encore tenir dans ces conditions dantesques. Je me suis senti tout petit en regard de l'exploit que vous étiez en train d'accomplir.
A faire lire évidemment... La maîtrise des paramètres matériel, alimentation, hydratation et condition physique pour affronter de telles conditions météo est évidemment primordiale.
Encore un énorme merci à vous pour ce dévouement!

Commentaire de Rafouille posté le 09-09-2012 à 10:23:33

Merci pierrot pour ces gentilles paroles.... Pour la petite histoire, notre descente sur le cornet à 7h aurait pu se faire .............en luge!.... Bravo à vous tous!

Commentaire de gcout38 posté le 31-10-2012 à 00:37:58

Salut rafouille,
j'ai été ton compagnon de galère dans cette épreuve rendue infernale par la météo. Je viens vraiment de revivre le WE UTMB de fin aout et te remercie d'avoir si fidèlement retracé nos impressions.
Après avoir participé à la CCC 2010 sous la pluie, l'UTMB 2011 départ sous la pluie et tempête de neige en montagne, je voulais découvrir l'envers du décor en tant que bénévole santé. Eh bien je peux dire que j'ai vraiment été incroyablement surpris par la sérénité des coureurs dans l’extrême difficulté par des conditions météo à la limite du supportable.
Afin de compléter ton récit, j'ai effectivement été contraint d'aller secourir un coureur dans la vallée avant le Passeur. Nous partons avec un secouriste dans le sens inverse de la course afin de rejoindre ce coureur en perdition (hypoglycémie, hypothermie, épuisement, ...) Nous le rejoignons sur un point bas et arrivons à le remettre sur pieds grâce à une réhydratation sucrée progressive. Après un certain temps il arrive à se mettre péniblement debout mais il lui sera impossible de continuer le parcours jusqu'au prochain ravito.
Il est environ 23h00 et en accord avec le PC Médical nous accompagnons notre coureur en direction de la vallée vers Bourg Saint Maurice. Après plus de 2h de marche nous finissons par retrouver les Pompiers de Bourg venus à notre rencontre à la demande de l'organisation.
Petit détour ensuite par le service des urgences de l’hôpital de Bourg St Maurice afin de faire examiner notre coureur qui a maintenant bien récupéré.
il est 3h du mat et nous sommes bien loin de Chamonix sans voiture !
Eh bien l'organisation se charge de nous faire rapatrié sur le Cormet de Roselend ou j'avais laissé ma voiture la veille.
Il ne reste plus qu'à rentrer sur Cham (1h30 de route) pour trouver un lit.
Je peux dire quand même que c'est une organisation bien rodée qui prend en charge ses bénévoles jusqu'au bout.
Ce fut vraiment une expérience unique dans ma vie professionnelle et de trailer.
Bravos à vous, tous les coureurs et bénévoles qui en en avez vraiment bavé.

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