Récit de la course : Sur les Traces des Ducs de Savoie 2015, par djlaulau1

L'auteur : djlaulau1

La course : Sur les Traces des Ducs de Savoie

Date : 26/8/2015

Lieu : Courmayeur (Italie)

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Distance : 124km

Objectif : Terminer

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Sur les Traces des Ducs de Savoie 2014

SUR LA TRACE DES DUCS DE SAVOIE

TDS

27/08/2014

 

 

Salut à tout le monde, voici un ptit résumé de ma course de la semaine dernière. Certes, il est un peu long, certains adorent, d’autres me détestent lorsqu’ils voient arriver ce mail dans leurs boites. Je suis obligé de faire long, je peux pas vous résumer une course d’une telle ampleur en 3 phrases du style :

‘’Alors on a monté, descendu, ensuite on a mangé au ravito, il y avait encore beaucoup de montées et de descentes, on en a chié un peu, mais on fini en ‘’ !!!

Vous imaginez le truc ? Moi non ! C’est ma manière de partager avec vous ma passion, partager cette aventure et vous donner envie d’aller voir là-haut ce que nous on voit !

Alors ce résumé reprend ma course, mais aussi toute la préparation pour essayer de parvenir à rallier l’arrivée.

Pour ceux qui veulent lire que le résumé TDS, il est un peu plus bas en bleu !

Petit retour en arrière… fin août 2013, on vient de finir la CCC (101km et 6100d+), (résumé sur http://laulautraileur.over-blog.com/ccc-2013-prépa), j’avais dit que j’avais trouvé mes limites, que je ne pourrais pas faire plus, pas faire plus long, j’avais fini physiquement exténué. Stéphane et Fred m’ont baratiné pour que je craque pour l’UTMB (tour complet du Mt-Blanc en moins de 48h 168km et 9600d+), j’avais dit que c’était trop long pour moi.

Après quelques semaines de repos, de réflexion, je dis un jour à Stéphane que je suis partant, soi pour refaire la CCC, soi pour essayer la TDS. J’ai toujours gérer ma ‘’carrière’’ progressivement et je me sens pas capable d’aller titiller le tour complet. Il me faut encore un peu d’expérience avec de l’envisager ! Et j’ai tellement adoré la CCC que je ne me vois pas me passer d’un objectif sur Cham fin août.

On se met donc d’accord avec Steph, et ce sera donc la TDS comme objectif 2014. La TDS, c’est :

Sur La Trace des Ducs de Savoie, une course de 119km et de 7250m de d+, course de haute Montagne, où les conditions météos peuvent être très difficiles. Temps limite : 33h.

 

 

 

Le départ à lieu à Courmayeur et l’arrivée à Chamonix, mais à l’inverse de l’an dernier et de la CCC, on passera par le sud et non par le nord, le parcours passe par Bourg-St-Maurice, le Beaufortain. Parcours annoncé comme très technique et très difficile.

Et on est presque sur de participer, car c’est la seule course de la semaine Chamoniarde où il n’y a pas de tirage au sort. Les autres sont toutes surbookées et il y a tirage au sort. Oui je sais, certains d’entres vous trouvent déjà très con ce que je fais, alors en plus, si il faut espérer un tirage au sort positif pour participer, c’est le summum ! Et oui, il faut aussi payer pour s’inscrire, et ça, ça sidère encore plus de monde !

Je reçois début janvier le mail qui officialise mon inscription, il y a plus qu’a se préparer, et a planifier une saison pour que cette préparation soit la plus efficace possible.

Je me penche donc sur le calendrier de course, et cette année, je n’en marquerais que 3, mais il va falloir aussi faire pas mal de montagne en off.

Voici donc le début de mes phases préparatoires :

 

Phase 1 :

Pour la 2ème année consécutive, je suis inscrit sur l’Ardéchois, ce sera le  parcours long cette fois (57km), sans Karl… mais avec Steph M, LadyKils (nouveau surnom de Franckylesdixkilsparcequejesuisuncoureurdedixkils !), Xavier sur le 34, et David avec moi sur le long.

On a décidé de faire voiture commune, pourtant, nos compères sur le 34 vont finir avant nous et vont être obligés de nous attendre, mais ils disent que c’est pas grave. C’est surtout moi qu’ils vont être obligés d’attendre, car je devrais logiquement terminer dernier Srtiste de la course.

Nous prenons direction de Dessaignes à 5h du mat, et on arrive sur place vers 7h15… départ à 8h30,  on a le temps ! On va chercher nos dossards, un coup d’œil au profil et parcours, un arrêt au stand pour alléger tout ça, on fait une photo d’avant départ avec nos beaux T-shirt Srt…

 

Et voilà, je suis fin prêt pour le 1er gros Rdv de la saison. Fin prêt ??? C’est bien la question que je me pose depuis 2 semaines… suis-je prêt à partir sur un 57 et 2400d+ si tôt dans la saison ? J’ai ben fait quelques sorties Pilat, du d+, quelques sorties longue, mais je me sens pas top. Je crois vraiment que c’est trop tôt pour moi, mais bon, maintenant, c’est fait, on se pose pas la question, on y va et on verra bien ce qui se passe. Pour moi, cette course est un entrainement, l’essentiel est de finir, de borner, faire du d+, et de prendre du plaisir. On se rend sur la ligne de départ, il fait frais, mais pas de pluie comme l’an dernier. J’ai, par précaution, prit mes gants avec moi, j’ai eu un trop mauvais souvenir ici l’an dernier où je me suis gelé les mains pendant très longtemps.

Le départ est donné, on part devant avec David, on n’a pas spécialement décidé de rester ensemble, je lui ai dit de partir si il voulait car, lui, c’est un avion de chasse et moi pas ! On démarre donc, ça grimpe tout de suite, et David s’éloigne un peu, il a une trentaine de mètres d’avance, que je grignote dès que ça se redresse un peu plus. On progresse comme ça, je le double, je prends un peu d’avance, et là, j’me dis qu’il doit pas vraiment être au top, car la situation est pas normale. Moi, j’me sens bien, vraiment bien. Il me faut toujours environ 40mn pour me sentir vraiment top, et là c’est le cas. Après une succession de montée, on trouve un faux-plat roulant, on est au 15ème, David me reprend et me dit :

‘’ Tu m’fais quoi, là ??? J’arrive pas à te suivre !’’ Je lui réponds que je suis bien, mais que je suis peut-être parti un peu vite et que je vais sans doute le payer. Il accélère, en 200m, il disparait de ma vue. Je continue environ 1km comme ça, et là, j’me prends ce qu’on appelle un impact dans notre jargon, c'est-à-dire que je le paye, j’ai plus les cannes, j’avance plus, une bonne défaillance… un bel impact quoi ! Je suis au 18, et petit rappel, je suis parti pour en faire 57, il m’en reste 40 à faire ! On peut bifurquer au 29 sur le petit parcours, et je commence à songer à cette option. Puis les kilos avancent, avancent, la forme revient, repart, revient… ce que j’appelle un jour sans ! Heureusement, le plaisir que je ne prends pas pendant la course, je le prends en contemplant les paysages, car on passe dans des endroits vraiment très beaux, comme lors de la traversée de la citadelle de Dessaignes. J’avance à mon rythme, je place en ligne de mire les ravitos pour me motiver. Au dernier ravito, on m’annonce une grosse grimpette sur 3km, et j’suis pas top, mais ça va. Paradoxalement, plus la pente est raide et plus je reprends du terrain sur mes prédécesseurs, finalement j’ai encore des restes de mes sorties montagnes. Ensuite grosse descente de 10km, et là, c’est dur, j’ai plus les jambes. Encore une fois, dans notre jargon, on dit qu’il faut casser de la fibre, c'est-à-dire habituer notre corps à casser de la fibre musculaire en descente pour mieux les supporter (pour info, une bonne descente, c’est au moins aussi dur qu’une bonne montée), et ben moi, j’ai pas cassé assez de fibre ! Je souffre, je souffre, j’me fais doubler par d’autres concurrents car j’arrive plus à envoyer ! Arrivé au pied de la descente, je vois le goudron, le pont, et le village… c’est bon ça… c’est fini… j’accélère sur la fin et je passe la ligne en 7h11. Pour info, Avion de chasse (David) a fini en 6h36 !!!!!

Une ptite douche, un bon repas (bœuf à la broche), on retrouve nos compères du 34, qui ont tous terminé, et ils sont tous super content !

On fait une photo avec Dawa Dashiri Sherpa, une des icônes de notre sport (vainqueur entre autres de l’UTMB, TDS et bien d’autres) et une personne humble et super sympa !

 

Au final, une course dure pour moi, j’étais effectivement pas prêt physiquement et mentalement. J’ai beaucoup pensé pendant cette course, beaucoup, mais ça, c’est une autre histoire.

Retour à Estrablin vers 19h, et on va boire 2-3 bières avec Steph M à une soirée ‘’compote’’, où certains sont à l’apéro depuis midi… ça fait un décalage, léger, mais décalage !

Je finis 100/404.

 

Phase 2 :

Normalement, la phase 2 n’aurait pas du être cette 2 là, mais les bons talents de vendeurs de Polo ont fini de me convaincre de m’inscrire à l’UBS : Ultra Boucle de la Sarra. Alors ça, c’est vraiment une course atypique… c’est une course horaire, c'est-à-dire qu’il n’y a pas de distance à parcourir, mais on court sur un temps donné et c’est celui qui parcours la plus grande distance qui est vainqueur. Je n’ai jamais fait une course comme ceci, à part quand j’allais avoir 16 ans, puisque j’avais participé avec des potes aux 24h de St Pierre de Bœufs (épreuve en relais). 

Cette course n’était pas prévue dans mon planning, je trouve le principe très con, c’est quasi uniquement sur bitume, et c’est le parcours est une boucle de 2km. Je voulais voir mes sensations sur l’Ardéchois avant de me lancer. Je surnomme cette course ‘’la course du poisson rouge’’ ! Donc finalement, je cède aux sirènes du Polo, qui lui fait parti des organisateurs, et je m’inscris plutôt que de prendre une place pour aller voir les Verts contre Ajaccio avec mes potes et mon fils pour le dernier match de la saison !

David et Mag passent me prendre en début d’aprèm, David est chaudpatatte, on arrive sur place à 15h alors que la course commence à 17h ! On fait un tour de piste pour reconnaitre le parcours…ah oui, le parcours… 2km, 90m d+ et 533 marches a monter à chaque tour à parcourir le plus de fois possible sur 6h !

En fait, je me suis inscrit en prenant cette course comme un gros entrainement, car on fait souvent des ‘’triangles’’ montée/plat/descente et c’est exactement ça. Les autres Srtistes arrivent, Steph B, Fred, Gaétane et Véro. Les filles sont inscrites en relais et les 4 mecs en solo.

 

Sur place, il y a pas mal de monde de la région Viennoise (des Suzons, des JCV) et Yohann Metay, l’humoriste du dossard 512 :

 

 

Le départ est donné, j’attaque tranquillou la course, je me suis fixé comme objectif de faire 20 tours, et si possible 24. Je fais le 1ér avec Steph, et j’accélère un peu, et je le perds. Au fil des tours, je double David, Fred,  qui me redouble ensuite. Je me suis mis dans ma bulle, je retrouve mes sensations de marathon, je me bats contre le chrono, je m’arrête tous les 2 tours au ravito, et plus la course avance et mieux je me sens ! David nous claque un meilleur temps au tour !

A la tombée de la nuit, je m’aperçois que je suis classé 19ème, et j’me dis que c’est pas mal, j’peux peut-être finir dans les 20 premiers, ce qui ne m’est jamais arrivé ! Au tour suivant, je suis 17, et au suivant 15… et là, je me dis qu’il y a peut-être un truc à faire… je veux essayer de finir dans les 10 !

Donc je ressorts du ravito comme une machine, j’ai calculé que je peux faire encore 3 ou 4 tours, donc j’accélère malgré la fatigue qui commence à ce faire ressentir car on en est à 5h00 de course. Je fais 2 tours à bloc, je suis 12ème et je me dis que tout est possible. A chaque passage sur la ligne, mes Srtistes de collègue me boost ! Je fais le dernier tour aussi bien que possible, mais c’est vraiment dur, la montée en marche d’escalier (rappel 533 marches) me fait mal aux cuissots, je relance tant que je peux, je passe la ligne au bout de 6h08 de course et je regarde le tableau qui m’indique 11ème. Un peu déçu, mais à la lecture des résultats, je vois que le 10ème est à 10mn devant, donc impossible à aller chercher !

Finalement, pour un mec qui voulait pas faire cette course et qui trouve (encore) le principe très con, j’me suis éclaté comme un gosse sur cette course et j’ai bien aimé ! Au final, je fini donc 11 sur 95, j’ai fait 51km et un peu plus de 2000 d+ et 14000 marches ! Un peu mal aux cuissots le lendemain !

 

J’ai oublié de vous parler de notre Rave annuelle dans les bois de la station de ski du Bessat, dans le Pilat… La nuit Blanche du Pilat… 14km de nuit dans la neige. L’an dernier, la neige était hyper molle, et on arrivait pas à courir… cette année, c’était mieux, la neige était plus dure, donc c’était plus ‘’facile’’… j’ai mis cette année 1h11, alors que l’an dernier, j’avais mis 1h38 ! Et cerise sur le gâteau… je finis 1er V4 … la classe non ? Pour ceux qui ne savent pas ce que cela veut dire, un V4 ou Vétéran 4, c’est une personne qui a plus de 70 ans !!! Erreur lors de mon inscription et on m’a enregistré comme V4 !!! Donc appel pour le podium, mais j’étais déjà au resto avec les copains du Srt car après cette course, on se fait toujours un ptit resto calorique pour ce remettre de la course. Je finis 135/1021. Et j’ai été interviewé par la télé de Saint-Etienne ! Ca y est, je suis une star !

 

Phase 3 :

 

La phase 3, c’est le PilaTrail ! Début juin.

Et celle là, je l’attendais avec impatience, car je me sens vraiment très bien en ce moment, et qu’une partie du parcours fait parti de notre terrain de jeu très fréquemment. J’essaie d’y aller au moins une fois par mois, seul ou avec les copains.

On se retrouve une bonne bande Srtiste au départ, puisque Xav, Steph M, Ladykils (ou Franckylesdixkilsparcequejesuisuncoureurdedixkils), Antho, Méliine et Val sont sur le 23km, et Delphine, Steph B, Polo et moi-même sommes sur le 45.

 

 

Cette année, pas de problème de certif médical, j’ai bien retenue la leçon, je le prends avec moi et j’en ai toujours un de secours dans mon sac… non mais !

Une fois le départ donné, je me sens toujours pas trop mal, mais j’essaie de pas m’enflammer car il y a quand même 45 bornes et je veux pas me griller dès le début. Une fois de plus, on part ensemble avec Steph, on est bien tous les deux, il me prend 2-3 mètres, je reviens sur lui, je lui prends 2-3 mètres à mon tour, et ainsi de suite. Je sais qu’il me faut toujours entre 30 et 40mn pour me sentir bien, et ce sera le cas une fois de plus. Dans la montée en direction des 3 dents, je distance mon binôme pour le revoir qu’à l’arrivée. Je suis vraiment bien, je relance dès que je peux, je grignote des places tout au long du parcours, et je suis tellement bien que je termine la dernière partie à 14km/h !

Je fini la course en 5h28m avec 20mn de moins que l’an dernier… 61ème sur 221… super content de ma course, bien géré !

Stéphane arrive avec le même temps que l’an dernier, on va prendre une ptite douche en attendant Polo, on a fait covoiturages et on va pas le laisser là tout seul dans le Pilat, il serait capable de rentrer à pied sur Vienne !

Entre temps, j’ai participé courant avril à la VPT (Vienne Pilat Trail), une sortie off concoctée par Steph B, nous l’avions déjà fait l’an dernier, et cette année, re-belotte, on remet ça en route.

Le principe : relier Vienne à Véranne en passant quasiment que par les chemins. 50km et 2000d+. Départ à 6h du mat de la piscine de Vienne, et arrivée environ 7h après à Véranne. Nous étions 7, soit Steph évidement, Xav pour sa 1ère fois sur un 50 bornes, Fred, Karl, Polo, Alban (non Srtiste mais avion de chasse) et moi. On s’est bien marré, une bien belle ballade entre potos, il faisait pas très très chaud, ça a été plus ou moins dur pour certains, et une bonne récompense à l’arrivée avec un ptit repas au Tableau Gourmand, resto de Véranne où Camembert, Mont D’Or ou autres fromages sont servis fondus avec salade et charcuterie et c’est top top ! Nous sommes rentrés sur Vienne en mini bus, que nous avions amené sur place avec Steph la veille.

 

 

La phase 4 : le Trail des Crêtes du Chablais

Alors celle-là, quand je l’ai vu au mois de janvier, je me suis promis de la faire ! J’ai dit aux copains que seul ou accompagné, j’y serais ! Le Chablais, pour ceux qui ne savent pas, c’est la région qui est au dessus de Thonon-les-Bains en Hte-Savoie, et ma famille possède un chalet sur les hauteurs d’Abondance, juste à côté de Vacheresse, lieu du départ de cette course… autant vous dire que c’est un peu chez moi, ça !!! J’ai bien regardé le parcours, et le tracé passe à plein d’endroit que j’ai pratiqué quand j’étais gamin. Cette course ne pouvait pas se faire sans moi !

Le parcours, c’est : Départ et arrivée à Vacheresse, entre temps, on passe à Bernex, on longe les balcons sur le lac Léman, avec des points de vue époustouflants, la Dent D’Oche, on passe aussi le lac de Darbon où l’on peut observer un troupeau de bouquetins d’une centaine d’individus, ensuite on fait Bise et ses Cornettes, Ubine, descente sur Abondance, on remonte sur Autigny, et encore 2 belles grimpettes et arrivée à Vacheresse. Ca va pas parler à beaucoup de monde, mais il y a beaucoup de ma famille qui ont fait (et font) des randos dans le coin, et ces gens-là se rendront un peu plus compte du truc.

Le hic, c’est la date (et des fois, on a pas le choix dans la date !) puisque ce run est programmé pour le 22 juin, et que professionnellement, c’est vraiment pas le top pour moi. Tant pis, je m’inscris quand même, elle fait que 67km et 5200 d+, ça devrait bien se passer !

 

Celle-ci, elle me faisait peur… je sais que le parcours est technique, et 5200+ sur 67, c’est pas rien ! Steph redoutait plus le Pilat que celle-ci, moi, c’est l’inverse, je sais qu’au Chablais, je vais en chier et que ça va durer un peu, j’ai prévu environ 14h de course sur ce parcours.

Steph est bien sur avec moi dans cette histoire, Fred devait en être mais une racine récalcitrante lui fracturera une côte et le forcera a rester Viennois pendant ce week-end Haut-Savoyard ! En revanche, Polo fera lui parti du délire, il me dit depuis le début qu’il s’est inscrit car je lui ai dit de le faire (ce qui est faux) et se rend compte une fois l’inscription validée qu’il s’est inscrit à une course de barge !

La course approche et arrive ce que je redoutais, c'est-à-dire que j’ai beaucoup beaucoup de boulot (c’est à peu près normal pour moi courant juin), et… pour une fois je vais dévier de mes histoires de run : je suis en pleine rénovation de ma future maison (la ferme de ma grand-mère) depuis février, je joue au casse-brique presque tous les week-ends, évacuation des gravats, donc un peu grosse fatigue… et je gère le chantier avec ma ptite tête, et quand y a trop de chose dans ma ptite tête,  ben je dors mal voir pas !… et je suis fatigué avant la course ! Et ça, ça craint !

Le départ à Abondance est prévu le samedi à 14h de Vienne, j’espérais faire une grass-mat, peine perdue ! Une sieste : c’est mort ! Bon ben, tant pis, on dormira mieux ce soir au chalet à la fraiche ! On arrive sur place vers 17h, on va chercher nos dossards, on espère voir Killian puisqu’il est le parrain de la course. Pour les non traileurs, Killian (Jornet) est notre dieu, c’est le meilleur traileur du monde, un extra-terrestre dans le monde de l’ultra, un athlète hors-norme ! Et ben on le verra pas car il est pas là ! J’pourrais pas faire mon selfie avec Dieu !

On file à Abondance de suite après les dossards, on boit une bière au village… deux bières… on en reprend une ??? Hep hep hep…on se calme les gars !!!            Demain y a run ! On se dirige ensuite à Follebin (c’est le quartier où est positionné le chalet) (1200m d’altitude), et j’emmène mes compagnons se dégourdir les gambettes au lac des Plagnes :

Pasta Party et dodo pas trop tard, car réveil à 4h, départ de la course à 5h30.

Nous y voilà… on avait vu la veille que ça attaque droit dans la pente tout de suite 200m après le départ… et c’est raide tout de suite… je suis pas mal, mais j’ai vu mieux… je sais que, comme d’hab, je serais bien au bout de environ 45mn de course. On grimpe, on grimpe, je suis avec Stéphane, Polo a un peu de mal à nous suivre, on l’attend un peu, on repart, etc etc. la longue descente en sous bois se fait à un bon rythme, le tracé est bien, et on a les quadriceps qui vont encore pas trop mal. Les vues sur le lac Léman sont magnifiques, on trouve un copain (qu’on connait pas, mais c’est un copain quand même) (et d’ailleurs, ce copain, un Vosgien restera avec nous une bonne partie du chemin et finira juste après nous) et il nous prend en photo :

 

Superbe la vue, non ? Et bien cette vue sur le lac Léman va nous accompagner toute la matinée.

Bon… je vous fais la suite rapide, car après, on me dit que mes résumés sont trop long… Enfin, pour ceux qui en sont arrivés jusqu’ici, je suppose que cela ne vous parait pas trop long sinon vous auriez arrêté un peu avant !

Tout se passe très bien, on passe la Dent D’Oche, on se dirige sur Bise, un gros ravito où l’on s’arrête un peu, car ensuite, ça monte sur les Cornettes de Bises et c’est raidos ! On est au 34km et on a fait environ 2700d+… soit environ la moitié de course. On en est à 6h30 de course. On est toujours ensemble avec Stéphane, Polo fait l’élastique, on le perd, il revient, on le reperd, il re-revient !

On attaque donc la montée sur les cornettes, et là, je sens que quelque chose va pas me plaire… un truc que j’aime pas trop pointe son nez : la chaleur !

Il est midi et le soleil commence a taper, et j’suis pas un adepte des grosses chaleurs, et en ce fin juin, on atteint des 30° fréquemment et je crains que ça va arriver cet aprèm, même ici en Hte-Savoie.

Bref, malgré la chaleur, la suite se fait sans problème, on retrouve une partie roulante et plate, car avant de descendre sur Ubine, il y a un single de 2km où l’on va s’éclater avec les zozos ! On envoie bien et on en profite, j’avais vu sur le parcours que c’était la seule partie plate… 2km sur 67 !

On atteint ensuite le ravito sur Abondance, on est au 46km, 8h45 de course. Je discute au ravito avec une bénévole, elle me demande d’où on vient, où on loge, je lui parle du chalet, et elle me dit qu’elle a passé son enfance dans ce chalet. Je percute une fois parti que j’ai du la voir quand j’étais petit et je crois me souvenir d’elle. C’est drôle ça !

La suite du parcours après Abondance change radicalement… ça fait un moment qu’on a perdu le Léman, et là, on va attaquer la montée sur Autigny, je me souviens de ça quand j’étais môme et je sais que ça pas du gâteau… et ce sera le cas… et là, ça va commencer à être dur pour moi. On perd Polo définitivement dans la montée.

Je souffre de la chaleur tout au long de la montée, je bois énormément, il y a pas d’air, pas d’ombre, la montée est raide, droite et dure, on en voit pas la fin. Il fait environ 30°,  et je dégouline. J’ai l’impression que je transpire au fur et mesure que je bois…là, je commence a en chier grave !!! Moi qui ne m’arrête que très rarement dans les montées, là, je m’arrête à plusieurs reprises pour me reprendre ! On s’assoie même dans l’herbe à l’ombre 5mn avec Steph pour se rafraichir ! On arrive enfin à Autigny, on tombe sur un ravito improvisé tenu par un groupe d’ancien qui saute sur nous, nous prennes nos bidons pour les remplir, on a l’impression d’être des stars !!!

La suite est une descente, une montée, une autre descente, une autre montée et enfin le retour sur Vacheresse. Et cette suite sera terrible… il reste environ 15km, je suis pas top, j’avance car je sais qu’il en reste pas trop, mais je souffre de cette chaleur. La dernière montée est …. Pfff… sans commentaire !

Dans la dernière descente, un bénévole nous arrête, il nous dit que sur une portion, on a pas le droit de courir et de doubler, qu’il faut qu’on se tienne aux câbles qui sont là car le passage est étroit et en dessous c’est raide. Et c’est vrai… le passage fait 50cm de large et il y a un vide de 40m en dessous… il vaut mieux être un peu lucide !!!

On passe enfin la ligne d’arrivée, Steph est devant moi, je termine en 13h50 (rappel, j’avais prévu 14h sur la course… y a rien là !!!), je suis 75ème sur 99 finishers, on était 140 au départ, et il y a eu énormément d’abandons. Et je suis cuit :

 

Polo termine une heure après nous, il est cuit aussi. Finalement, il y a que Stéphane qui est super bien…  il me bluff, et je me dis que dans 2 mois, si il est aussi bien et moi aussi mort, ben je vais souffrir !

On remonte ensuite au chalet, un ptit blanc du coin et une raclette  pour récupérer,  une bonne nuit de repos. Le lendemain, avant de repartir, on va se dégourdir les jambes dans les sentiers à côtés du chalet, et là, ben… j’ai mal aux pattes !

Passage à Thonon-les-Bains, arrêt obligatoire au lac qui nous a fait de l’œil toute la journée d’hier, on fait une petite séance de cryothérapie, et ensuite retour sur Vienne. Le retour sera dur pour moi, je conduis et je pique du nez !

17h, Vienne : Je pose mes 2 compères et je passe chez un fournisseur de matériaux car il faut que j’achète des portes pour mon chantier… je sais, c’est pas vraiment le moment mais il me les faut pour les jours qui suivent et je pourrais pas repasser ensuite !

Je passe déposer les blocs portes et …. Hum, j’aime pas ça, je prends mal au ventre pendant que je décharge la voiture… pas grave, ça va passer !!! 

Je ne mange pas le soir, car j’ai toujours cette douleur dans le ventre… je vais me coucher vers 21h, et malgré la fatigue, je n’arrive pas a dormir. Et c’est là que ça commence a déconner ! Vers minuit, je prends un impact dans la gueule comme j’en ai jamais eu… j’ai froid, je me mets a trembler, j’ai des vertiges, limite perte de connaissance.

Je descends au rez de chaussée pour aller boire, chercher un médoc, ouvrir la porte d’entrée, et chercher mon téléphone, car je suis seul chez moi et je sens qu’il va falloir faire appel à de l’aide si ça va pas mieux…et ça va pas mieux 30mn, j’ai toujours des vertiges, j’appel mon cousin/ami/voisin/taxi qui débarque chez moi, et quand il me voit comme ça, il appel les pompiers. Au final, après avoir parlé avec le médecin du Samu, ils ne se déplacent pas, il me dise que c’est une hypo car j’ai pas mangé la veille au soir, je suis surpris car j’ai mangé le matin et à midi… je suis pas sur que ce soit ça, mais je suis pas médecin. Je vais donc voir le mien le lendemain (et oui, je vais pas au boulot !) et il me dit que c’est un gros coup de fatigue, couplé avec une déshydratation… au fait, j’ai bu environ 10 litres  sur la course, donc si je suis déshydrater, c’est ben que j’ai du en perdre plus. Il me fait un arrêt de travail de 3 jours !

Je reste donc au repos forcé pendant 3 jours, je retourne au boulot le vendredi, j’aurais de la fièvre jusqu’au samedi soir !

Comme le dit Stéphane : ‘’Est-ce que l’on peut être considérer comme professionnel quand on est obligé de prendre un arrêt de travail à la suite d’une course ? ‘’ … Le débat est lancé !

A la suite du Chablais, je ne vais pas courir pendant 2 semaines, et il me faudra tout ce temps pour éliminer les courbatures. Je savais que ça allait être dur, mais je pensais pas à ce point !

Cette course était la dernière de ma préparation, mais ce n’est pas terminé…

La phase 5 est une reco off, c'est-à-dire une sortie officieuse et non-officielle… on avait prévu avec Steph (et oui encore lui) et Fred de refaire la CCC en 2 jours. La CCC, pour ceux qui ne se rappellent pas, c’est la course que j’ai faite l’an dernier, de Courmayeur à Chamonix en passant par Champex en Suisse.

On part donc un samedi matin à 5h de Vienne, et on a prévu de dormir à Orcières (Suisse) le soir. La 1ère partie sera de faire de Courmayeur à Champex, et ensuite de Champex à Chamonix, et cette partie là m’est presque inconnue car pendant la course, on l’a fait de nuit et j’ai eu un gros trou noir pendant une grosse partie donc je me souviens pas de tout.

Départ de Courmayeur sous le soleil à 9h30, tout va bien, il y a personne et ça fait un sacré contraste entre les 1900 participants l’an dernier et aujourd’hui. Tout se passe très bien, on passe à la Tête de la Tronche, Bertone, Arnuva, et dans la montée de Grand Col Ferret, on se prend une belle rincée sur la tronche… pas grave, ça fait le mental ! Dans la descente du col, on a la chance pouvoir observer au moins 30 marmottes, dont une avec petits… trop beaux. On décide de stopper à La Fouilly, car il est déjà un peu tard et pour rejoindre notre hôtel à Orcières, il y en a encore pour 3h… et on est un peu cuit aussi. 1ère étape, 35km et 2700d+.

On prend une navette, on arrive à Orcières, hôtel, resto, et… j’ai froid ! On est en terrasse, un thermomètre indique 29°, mes compagnons sont en t-shirt, moi, j’ai une veste, je tremble et j’ai de la fièvre. Ben…si ça passe pas, ça va être compliqué le lendemain. Je me dit qu’une bonne nuit là-dessus et ça ira… il faudra bien de toute façon, car en off comme ça, et ben on se démerde tout seul !

Le lendemain, on part donc de Orcières direction Champex, pour ensuite rejoindre Chamonix en passant par Bovine, Catogne, et la fameuse Tête aux Vents.

On prend la pluie à partir de Champex, et on va la garder jusqu’en haut de Catogne. Et… durant la montée, je prends mal sur le coup de pied du pied droit, et en arrivant en haut, je marche en couinant ! La descente va être un calvaire, j’ai du mal a courir et je sais à ce moment là que, pour moi, ça va être clignotant à droite à Vallorcine et je vais rentrer par le train. Je ne veux pas me blesser plus gravement avant mon objectif. Ca m’emmerde car je voulais vraiment faire la Tête aux Vents, j’en garde un souvenir d’une montée tellement dure que je veux la revoir et la refaire !

Mes compagnons ne veulent pas, malgré ce que je leur dis, me laisser seul et décident aussi de stopper ici.

On rentre donc par le train. Au final, sur les 2 jours, on aura fait 75km et 5000d+, ce qui est déjà pas mal !

Et mon bobo me fait mal pendant quelques jours, je pense à une Ténosynovite (inflammation de ‘’l’enveloppe’’ du tendon), j’en ai déjà fait une et je reconnais les signes, quand je pose ma main sur le pied et que je le fais bouger, ça ‘’grince’’ dessous. Et mon ostéolemeilleurdumonde, Mr Kowalski à Vienne me le confirme une semaine après.  Je ne cours donc pas non plus pendant 2 semaines, comme pour le Chablais. Mon moral commence a en prendre un coup, car 2 x 2 semaines d’arrêt en pleine prépa d’un ultra, ben ça me rassure pas !

Quelques semaines après, je décide de me faire un week-end choc, je vais donc aller à St Pierre de Chartreuse pour faire du KV (Kilomètre Vertical) et le lendemain, je décide de retourner à Chamonix pour faire la partie manquante de la reco !

Je prends donc le train le dimanche matin à Cham pour aller jusqu’au Chatelard, frontière Franco/Suisse ensuite en stop jusqu’à Trient (Suisse), pour refaire Catogne et la Tête aux Vents. Je vais faire une super sortie, seul, dommage, car avec les potos, ça aurait été vachement plus fun !

Je me retrouve au pied de cette dernière montée, et finalement, là où l’an dernier, on confondait les frontales avec les étoiles, là où l’on avait l’impression que cette montée était super raide et super dure, ben là, finalement, je trouve pas que ça a l’air si dure. Elle se monte à un bon rythme, et dans la descente technique qui suit, je m’éclate comme un gosse ! Finalement, cette sortie (30km et 1900+) m’aura boosté le moral, car je me suis senti bien.

La dernière sortie longue aura lieu avec Stéphane, on part en moto à St Pierre de Chartreuse. On fera une sortie qui aurait dû faire 27km et 1700+, on fera finalement 34  et 1900 car le parcours était mal balisé et on s’est perdu 3 fois ! Sortie faite en partie sous la grisaille, et aussi une averse de grêle histoire de nous faire faire une sortie mentale par la même occasion !

La dernière semaine sera repos (sportif en tout cas), sauf une petite sortie de 40mn histoire de pas endormir trop les muscles.

Enfin… nous y voici… il était temps car j’ai envie du jour J, voilà 7 mois que je me prépare pour cette course, et j’ai hâte.

Le week-end précédent la course, je fais un anniversaire, et je vais me coucher le dimanche matin à 4h, et je me dis que c’est pas la meilleur chose que j’ai faite avant course… mais c’est l’anniversaire de ma chérie et… ben des fois, y a pas que la course à pied dans la vie !

Le mardi, Rdv chez Stéphane, repas d’avant départ, comme l’an dernier pour la CCC, ça a marché l’an dernier donc on refait pareil… c’est pas qu’on est superstitieux, mais presque !

Nous voici donc partis pour une aventure comme on les aime, on arrive à Cham sous la pluie, les pompiers tournent de tous les côtés car l’Arve a débordé… ça promet pour le lendemain. On récupère les dossards, mais avant il y a contrôle des sa   cs et du matos obligatoire. On me demande mon téléphone, ma veste Goretex, mes gants et mes deux frontales avec les piles de rechange pour chaque… et là, je flippe car je crois bien que j’ai laissé les piles dans la voiture… une brève recherche et comme je suis super bien organisé, je les trouve tout de suite ! On me place mon bracelet bleu TDS sur le bras, on me donne ENFIN mon dossard… j’ai des frissons qui me parcours de dos à ce moment-là, car, on y est… vraiment !

On pose tout ça dans la voiture, on va faire un tour au salon du Trail, histoire de faire montée un peu la pression, de faire régler nos frontales sur le stand Petzl pour quelles soient efficaces pour la nuit, et voir si on peut faire quelques photos avec les pointures de notre sport…et donc :

 

 

On verra donc Maud Gobert, elle vient elle aussi chez Petzl chercher sa frontale. On discute un moment avec elle, super accessible, elle est aussi sur la TDS mais pas pour le même classement !

Ensuite, Steph reconnait Joe Grant, un américain, d’ailleurs, j’ai été bluffé par son Français, il parle sans un poil d’accent !

On voit ensuite Sébastien Camus, qui a fini second l’an dernier de la CCC ! On discute avec lui, il est sur l’UTMB, il nous demande si on est prêt pour notre course. Super sympa le Seb !

Et en allant au resto le soir, on croise dans Chamonix MR Sébastien Chaigneau, je le reconnais…’’Seb, ça t’embête si on fait une photo ?’’ Mais bien sur que non ! Ils sont super accessibles et très sympa, discutent volontiers avec nous !

Comme on est pas superstitieux, on mange dans le même resto que l’an dernier, et ensuite, on va au gîte, le même aussi !

Je prépare mon sac, je le défais, une fois, deux fois… je veux rien oublier et il faut que je sache où mon matos est rangé pour pas perdre de temps en course à chercher ceci ou cela ! On met nos réveils sur 3h15, car on prend la navette pour Courmayeur à 4h30. Il y en avait pas de dispo plus tard. Au dodo à 22h, je mets super longtemps à m’endormir, le stress est là, et on est 5 dans la chambre, le moindre mouvement et bruit me perturbe. Je me réveille définitivement à 2h17, et je sais que c’est fini pour ma nuit. J’ai dormi environ 2h et je me dis que ça va faire long jusqu’à jeudi soir sans dormir. C’est pas très grave, je suis habituer à dormir peu, j’espère simplement que cela ne sera pas préjudiciable à la ‘’performance’’ et que la fatigue ne m’empêchera pas d’aller au bout de mon objectif.

Bonne nouvelle à la sortie du gîte, la pluie de la nuit s’est arrêtée, et le ciel est étoilé.

On prend la navette, le tunnel sous le Mont-Blanc, on arrive à Courmayeur, direction la patinoire où l’on va attendre pendant 1h15. Heureusement, j’entre en 1èr dans la patinoire, on se pose rapidement sur un banc, car il y en a peu, et le hall va être prit d’assaut très vite.

Et hasard… le gus à côté de moi sur le banc est de St Bonnet de Mure et a entendu parler de Stéphane ! Sur 1600 participants de 77 nationalités, on tombe sur un voisin.

Direction l’aire de départ, je re-re-refait pipi, je suis, certes, bien hydratés, mais aussi bien stressé… moins que l’an dernier, mais quand même… ma ptite boule de dedans mon ventre est bien présente depuis plusieurs jours, mais je la connais à force celle-ci… on est presque devenu amis !

Nous voici donc dans l’aire de départ, au milieu de Japonais, Brésiliens, Allemands, Mexicains, Américains, Anglais, Belges, Italiens, Espagnols, Roumains, Polonais, Chinois, Portugais, Danois, Suédois, Ecossais, Canadiens etc. !!! 77 nationalités quoi !

Un hélico tourne au dessus de nos têtes, je me doute qu’ils sont en train de nous filmer pour le départ qui est imminent… les musiques d’attentes commencent… le speaker fait monter la pression… je me dis que je veux pas craquer cette année comme l’an dernier. Je pense à beaucoup de monde à ce moment-là, je sais que je vais être suivi sur le live et sur FaceBook, ça me fout les frissons de voir que ma petite aventure va tenir en haleine beaucoup de monde pendant une trentaine d’heure. Mais je ne craque pas… pas de larmes, même pas l’œil humide !

Le décompte….10. 9. 8. 7. 6. 5. 4. 3. 2. 1 et goooooooooooooooooooooooooooo ! Putain mon Stéph, on y est ! On se tape dans la main, bonne course et c’est parti ! Le tour dans Courmayeur, il y a un monde de fou malgré le départ matinal (7h), on est applaudis, acclamés. J’ai l’impression d’être grand, d’être une idole !

2km de bitume et on attaque le chemin, cette fois, c’est vraiment parti !  Devant nous, 119km et 7250 mètres de dénivelé… temps de parcours estimé : environ 28h.

La 1ère montée n’est pas très jolie, c’est une piste de 4x4, par contre la vue est magnifique. Peu de bruits, peu de paroles… et j’entends parler derrière moi, je me retourne machinalement et je reconnais ?  (Je connais pas son prénom), on l’avait rencontré sur la 6000D, revu dans les douches après la CCC, et je le retrouve ici dans la 1ère ascension de la TDS… c’est fort ça non ???

On monte bien, heureusement car on est encore frais.

Au fait… je dis souvent ‘’on’’ car ‘’on’’, c’est Stéphane et moi, et ‘’on’’ se quitte pratiquement jamais sur le parcours. Chose qui surprend pas mal de personne dans le monde du trail, car beaucoup trouve ça super bizarre… moi, je me vois pas partir sans Mon Stéphane, et lui non plus n’envisage pas cette conneries sans moi ! Etre à deux est, à mes yeux, un énorme avantage, un soutien sans égal, et n’oublions pas que ‘’le plaisir ne vaut que si il est partagé ‘’ !

Je (on) passe l’arête du Mt-Favre  (km11 et 1300+) en 2h18. Une bonne descente et ensuite l’ascension du Col Chavanne. Le Mont Blanc est en face de nous, le ciel est bleu, pas un nuage à l’horizon, des points de vue magnifiques s’offrent à nous !

Comme nous, on (je) est pas là pour jouer la gagne et le podium, on prend même le temps d’immortaliser le truc et de faire des photos :

 

Dans la montée du col, le vent s’est levé, et ça souffle fort… il commence même à faire froid. Je me dis qu’il va pas falloir trainer en T-shirt car on va se refroidir et ça pourrait être préjudiciable. On sort donc nos Goretex, et 1er ‘’drame’’ : impossible de fermer le mien… le zip refuse de monter, j’essaie plusieurs fois, je commence même à m’énerver dessus… stop, ça suffit, je reste comme je suis, je mets uniquement mes manchons de bras et ça le fera comme ça ! on a perdu assez de temps et de places car on a dû se faire doubler par une centaine de personnes !

Le sommet est atteint en 4h12, on a fait 19.2km.

Direction maintenant Le Col du Petit St Bernard et son retour en France, on va quitter l’Italie. On a perdu le Mt-Blanc, dommage car c’est vraiment beau, mais on devrait te retrouver demain si tout va bien !

Col du Petit Saint Bernard km 36, on en est à 6h49 de course et un second ‘’drame’’ ! Depuis 5km, j’ai mal au genou droit, et au départ du col, je boite vraiment beaucoup… pas top, et je commence à m’inquiéter… si ça va pas mieux, je vais être obliger de stopper en bas, à Bourg-Saint-Maurice, et ça, ben j’ai pas envie ! Je suis pas venue jusqu’ici pour ça, je me suis pas préparer pour ça, j’ai pas  fait 7 mois de prépa pour arrêter si vite, c’est tout simplement inenvisageable ! Pourtant, à ce moment-là, j’ai tellement mal que ça semble être la seule issue, car je pourrais pas faire 90km supplémentaires comme ça !

Je sers les dents, et j’attaque la descente à un bon rythme, et la douleur disparait un peu quand je cours, paradoxalement, ça fait moins mal que lorsque je marche !

Ah oui… on marche beaucoup sur ce type de course. Là, je vais faire tomber un mythe !!! On ne court pas sur la totalité du parcours, on marche énormément, mais à un très bon rythme ! Sur une course comme celle-ci, on marche environ 70% du temps ! J’en vois d’ici qui vont se dire que c’est facile, que n’importe qui peut le faire… je suis d’accord. J’invite d’ailleurs tous ceux qui pensent ça à se lancer dans l’aventure, et on en reparlera ensuite !

Donc, la douleur est moindre en courant, et en arrivant à Bourg-Saint-Maurice, good new, elle a disparu ! Oufffffffffffffffff ! Km 51, 2560+, 9h de course !

En sortant du ravito, on nous contrôle le matériel obligatoire, on l’a, c’est pas grave, mais si on s’était amusé à ne pas le prendre, il y a des pénalités. La plus simple est 1/4d’heure d’arrêt et cela peut aller jusqu’à la disqualification !

Devant nous se dresse LE MUR !

Depuis mon inscription, je regarde très souvent le parcours pour essayer de m’en imprégner,  et je sais que celui-là, il va piquer ! 1800m de d+ en 11km !

Je sais que ça va être dur, et quand on aura passé ce mur, une seconde course va commencer, car on devrait, si tout va bien, rentrer dans la nuit. Mais on en est pas là !

On attaque la montée, et c’est effectivement ‘’dré dans l’pentu’’ ! Droit dans la pente ! Ca fait pas rire ! On se pose 5mn au milieu de la montée pour s’alimenter, c’est pas le moment de choper une hypo !

La montée est longue, longue, et se fait en deux parties jusqu’au Passeur de Pralognan. Mais arrivé au sommet… une putain de vue à couper le souffle ! On s’arrête d’ailleurs 5mn discuter avec un bénévole et pour profiter de l’instant présent !

Nous y voici, Stéph, ce dont tu me parles depuis une semaine est là, en dessous de nos pieds ! La descente en direction du Cormet de Roselend ! Descente parait-il vertigineuse et très technique… on attaque, c’est effectivement très technique, impossible de courir, très raide, devant et sur le côté, il y a même un câble pour se maintenir ! Et ce câble me servira bien, car, bâtons dans la main gauche, câble dans la main droite, je glisse sur la roche et je pars en arrière, dos au vide… et je me rattrape grâce à ce câble… pfffff, flippouille un peu quand même ! On (je) termine la descente à la tombée de la nuit, mais on avait dit qu’on mettrait les frontales qu’au Cormet, et on va continuer comme ça.

Cormet de Roselend : 66km et 4400+, 14h21. On est à la mi-course. On est toujours bon pour notre objectif de 28h, mais on sait aussi que la nuit va nous ralentir, et que la fatigue va aussi commencer a se faire sentir. Et ma douleur au genou qui refait parler d’elle ! Elle vient, elle part, elle revient…

On s’équipe pour la nuit, je mets sweat technique, Buff, bonnets, Gants et bien sur frontale. On est parti pour une nuit dans la montagne !

On rentre dans la 2ème partie de course, et on se doute que celle-ci sera technique, car la TDS est annoncé comme la plus dure, la plus technique, la plus sauvage mais aussi la plus belle des courses North-Face de la semaine Chamoniarde. On dit aussi que si on fini la TDS, on est capable de finir l’UTMB, mais ça, c’est une autre histoire !

Et comme la 1ère partie n’a pas été technique, on se doute que la difficulté va commencer ici.  Et ce sera le cas, on rentre dans un univers très difficile, beaucoup de boue, beaucoup de roche et de pierre, qui nous demande une concentration supplémentaire. Je glisse, je tombe une fois, je re-glisse plusieurs fois, le genou couine un peu plus, je commence a souffrir, Stéphane tombe, se relève et retombe immédiatement dans une flaque de boue… houlaaaaaaaaa, on est mal là !!! Qu’est qui s’passe ????? Il se passe que je suis en train de fatiguer vraiment ! Mes yeux se ferme tous seuls en avançant, j’ai de plus en plus de mal à me concentrer, je tangue parfois… je me sens vraiment pas bien ! Je continue comme ça, je sais qu’un ‘’coup de moins bien’’ ça passe, mais là, ça passe pas. On approche du ravito vers la Gite, pour la 1ère fois en course, je décide d’arrêter là !

Je dis à Stéphane que je pourrais pas aller plus loin, je suis épuisé, j’ai sommeil, mes yeux continuent a tomber tous seuls, j’ai moins d’équilibre et de lucidité, et je pourrais pas faire les 50 kilomètres suivants ! On arrive au point de contrôle, je suis devant Stéphane, je m’arrête devant le contrôleur… c’est décidé, je stoppe ! Stéphane, avec ses talents de manager, parvient a me convaincre de continuer jusqu’au prochain ravito, on pourra se poser, manger un truc chaud, et on aura bien avancé…je l’écoute sans en être persuader… IL EN RESTE 50 ! Mais je l’écoute.

On repart donc de la Gite, 74km, 4800+, et 17h de course… il est minuit, et ptit rappel, on est parti à 7h du mat. Direction le col du Joly. Le tracé est toujours aussi technique, boueux, difficile, et on voit ça et là, sur le bord du chemin, des concurrents couchés à même le sol, dans le froid, dans l’humidité et qui dorment un peu. Je vais un peu mieux, mon coup de moins bien est passé, mais…

On progresse à notre rythme, c'est-à-dire pas très vite, on voit que notre objectif de 28h est en train de s’éloigner. C’est pas très grave, on profitera un peu plus longtemps de tout ça !

On passe dans des endroits qui doivent être magnifiques, c’est dommage qu’on soit de nuit car on voit pas grand-chose, et Le Passage Du Curé, de jour, ça doit valoir son pesant de cacahuètes ! Il faudra revenir ici de jour pour voir tout ça ! 

Dernière montée en direction du Joly, je reprends un coup de moins bien…Stéphane en a marre lui aussi ! Et mon genou me refait couiner une nouvelle fois !!!! ça sent pas bon c’tte histoire ! Je pense à beaucoup d’entre vous, je sais que j’ai des textos qui on du arriver, je sais que je suis suivi sur FaceBook, je pense à Karine, à mes enfants, aux copains du Srt, à ma sœurette… et beaucoup d’autres aussi, difficile de parler de vous tous qui êtes dans ma tête à ce moment-là. Et je sais que la décision que je vais prendre va en décevoir plus d’un, moi en 1èr. Le prochain ravito sera le dernier, c’est vraiment trop dur, j’en peux plus, j’ai envie de dormir, mon lit me fait de l’œil et je décide une nouvelle fois de stopper.

 

On arrive à ce ravito tant attendu, col du Joly, 85km, 5690+, 20h40 de course. Dommage, j’espérais battre mon record de distance et de temps de l’an dernier, à savoir 101km 6100+ et 22h30 de course et ben ça va être cuit. Je crois que 2014 était pas l’année pour moi pour faire un ultra. Ma maison, mes travaux, mes blessures, la nuit précédente de 2h au gite…

 

On rentre dans la tente du ravito, et là, je me dis qu’il faut pas arrêter ! Steph fini de me persuader. J’essaie une nouvelle fois d’allumer mon portable, et ohhhhhhhh il y a du réseau, alors que je n’ai pas pu en avoir avant. Les textos arrivent tous en même temps, je ne prends pas le temps de les lire, j’envoie juste un message à ma chérie et à ma fille pour leur faire part des événements, je lis vite fait 2-3 lignes de messages et mes yeux deviennent humides, la fatigue, les nerfs, l’émotion… je craque… les larmes montent et me piquent le nez…Vite vite, j’éteints mon tel, c’est pas le moment de craquer, on se déconcentre pas ! Nos regards se croisent avec Stéph, il voit mes larmes mais ne dit rien.

2 soupes de vermicelle, thé, banane, je fais un arrêt au stand pour m’alléger, et nous voilà reparti. Je me dis qu’il y en reste plus que 30, il reste une descente, 2 buttes, une autre descente et 8 bornes de plat ! C’est fini…enfin presque ! On fait une partie de la descente en courant, les jambes sont dures mais ça va.

 

On arrive aux Contamines, il est 6h du matin, le jour se lève. On vient de battre notre record de durée en course, on en est à 23h16 et 95 km.

Il nous reste 2 belles ascensions a faire, et on sera proche du bonheur. Mais pas des moindres, on a déjà dans les pattes 5760m de d+ et il nous reste 1200+ à faire.  On passe la 1ère avec difficulté, et du sommet, on aperçoit de l’autre côté de la vallée le col suivant où l’on va passer, le col du Tricot. On aperçoit bien la montée, et le col. Sur tout le parcours, on ne voyait jamais la fin des côtes et des descentes, il y avait toujours un dernier virage derrière lequel on pensait que c’était là, mais non, c’était toujours plus loin et c’est difficile mentalement dans ces cas-là. Alors celui-là, même si je sais qu’il va être dur, même si je sais que ça va être long, ben c’est pas grave, je vois l’issue, je vois le col et je sais où ça s’arrête et ça j’aime bien !  

Stéphane me lâche dans la montée. Il est mieux que moi depuis le début de toute façon. C’est pas grave car je sais que c’est l’ultime montée et qu’il va m’attendre en haut de toute façon.

Je monte en 1h05, alors que le panneau pour randonneur en bas indiquait 2h. Finalement, même avec 7000m+ dans les guibolles, je monte encore assez vite. On a passé dans la montée la fameuse distance de 101km… on bat un nouveau record !

Steph, comme prévu est là, il m’attend. On attaque la der ! Dernière descente… mais interminable descente. Et super technique ! Difficile… roche, pierre, ça glisse et on a les jambes qui sont dures comme du bois. Pour la 1ère fois de la course, je tombe en panne d’eau, et ça j’aime pas ! J’ai pas envie de faire une déshydratation. On continue à descendre, on quitte les chemins pour retrouver le bitume. Mais une descente raide sur du goudron, quant on a fait plus de 100 bornes en montagne, et ben ça tue les quadris !

 

Ravito des Houches… 110km et 7200+, temps en course : 28h44m ! Il nous reste 8km. 8km de plat… ou plutôt de faux plat montant ! Je fais un bref calcul et j’espère qu’on va finir en 30h30 maxi. On en a marre. Et la fin est un calvaire. On vient de faire 4km de goudron et les 8 restants seront du même acabit ! 8Km interminable et moche ! On essaie de courir et de marcher en alternance, mais mon genou me fait souffrir vraiment et je peux plus courir. On fini donc en marchant. Mais putain que c’est long ! Stéphane découvre les limites de sa patience, il en a vraiment marre, moi, ça va mieux, j’avance au mental, et je le soutiens moralement, je lui dois bien ça !

On traverse un parc à l’entrée de Cham, il y a plein de monde, ça commence à sentir bon…on entre dans Cham, la dernière ligne droite, la rue piétonne, on se remet à courir.

On se tape dans la main…’’Putain, mon Steph, on l’a fait !’’ ‘’Ouais, mon Laulau, Finisher encore une fois ! ‘’

Il y a beaucoup de monde et on est applaudi, acclamé, et porté par cette foule qui nous donne des ailes, on passe enfin cette ligne d’arrivée tant attendu le sourire aux lèvres. Je vois Ange, la fille de Stéphane qui lui saute dans les bras, je cherche Karine du regard et je la vois juste à côté alors que je l’ai pas vu en passant ! Putain que ça fait du bien de te voir en arrivant !!! Si ça c’est pas le bonheur, ça doit y ressembler fortement !

Les filles, Karine et Gaétane, nous avait dit qu’elles voulaient venir, mais c’était pas sur. Je ne le savais pas avant, et je ne voulais pas le savoir. La surprise était trop bien ! Mes enfants en 2013, et ma chérie en 2014 ! Top non ? Merci les filles, ça fait super plaisir ce genre d’accueil !

On récupère nos trophées, nos polaires Finisher TDS !

On file à la douche pendant que les filles vont manger un bout.

Putain que c’est bon de savoir qu’on l’a fait, qu’on a réussi cet objectif !

Nous rejoignons les filles, la bière du finisher nous tend les bras !

Il va falloir que je dorme un peu avant de prendre le volant, car, on est jeudi 16h, et depuis mardi matin, je n’ai dormi que 2h ! C’est un peu plus prudent je pense. Je vais donc dans le gymnase où des lits sont installés, et je me pose en espérant dormir un peu. Mes jambes bougent toutes seules, l’adrénaline est encore là, les endorphines sont aux taquets ! J’ai beaucoup de mal a dormir, je dois sommeiller environ 40mn, et je me lève. Ca me fait tout bizarre de ne pas être avec Stéphane, il est reparti avec sa ptite famille. On ne s’est pas quitté pendant toute cette aventure, 30h en sa présence et là, ben… limite il me manque mon copain !

Je repars de Cham avec un pincement au cœur, car j’aime beaucoup cette ville et j’aime bien être ici. Heureusement que je dors sur Chambéry car le retour jusqu’à Estrablin aurait été impossible, la fatigue pointe vite son nez !

 

Au fait… TDS 2014 : 119km et 7250m d+ (mon Gps dit 124.5 et 7660m+), parcours effectué en 30h27m. 1600 participants, 1075 finishers (35% d’abandons), et je finis 754ème. Le temps limite est de 33h, on a juste 2h30 d’avance, c’est pas des masses mais c’est suffisant ! Et je peux vous assurer que 7500 de d+, c’est du gros gros lourd de chez gros lourd !

Avec du recul, cette aventure est vraiment magnifique a faire, mais il faut être super bien préparé. J’étais pas mal au niveau préparation, mais mes coups de moins bien du mois de juin et juillet ont fait baisser le niveau d’entrainement.             Un peu plus de repos m’aurait certainement aidé a finir mieux et plus rapidement.

 

J’ai reçu beaucoup de textos de soutien pendant la course, énormément, et à mon retour, je vois avec plaisir toutes ces personnes qui ont suivi mon aventure, notre aventure sur FaceBook. Wahouuuuuu, ça fait chaud au cœur tout ça !

Merci à vous tous de votre soutien, vos messages, mails, textos, appels. Merci à mes enfants, merci aux potes du Srt, à mes amis, connaissance Fb, et surtout, un grand merci à toi Karine, car vraiment tu m’as aidé a avancer. Se sentir soutenu comme je me suis senti est vraiment très fort.

 

Un dernier Big-Up :

 Un Stéphane est un grand plus dans cette traversée, faire cette course à 2, faire cette course avec toi était vraiment un plaisir, c’était vraiment bien. Et heureusement que tu étais là, vraiment, car sans toi, je ne serais pas allé jusqu’au bout…Alors merci mon ami, merci beaucoup… sincèrement !

Je sais pas où j’irai, je sais pas ce que je ferai l’an prochain, mais ça sera avec toi, mon pote, sans aucun doute !

 

 

TDS 2014 : C’EST FAIT …YESSSSSSSSSSS !

SUR LA TRACE DES DUCS DE SAVOIE

TDS

27/08/2014

 

 

Salut à tout le monde, voici un ptit résumé de ma course de la semaine dernière. Certes, il est un peu long, certains adorent, d’autres me détestent lorsqu’ils voient arriver ce mail dans leurs boites. Je suis obligé de faire long, je peux pas vous résumer une course d’une telle ampleur en 3 phrases du style :

‘’Alors on a monté, descendu, ensuite on a mangé au ravito, il y avait encore beaucoup de montées et de descentes, on en a chié un peu, mais on fini en ‘’ !!!

Vous imaginez le truc ? Moi non ! C’est ma manière de partager avec vous ma passion, partager cette aventure et vous donner envie d’aller voir là-haut ce que nous on voit !

Alors ce résumé reprend ma course, mais aussi toute la préparation pour essayer de parvenir à rallier l’arrivée.

Pour ceux qui veulent lire que le résumé TDS, il est un peu plus bas en bleu !

Petit retour en arrière… fin août 2013, on vient de finir la CCC (101km et 6100d+), (résumé sur http://laulautraileur.over-blog.com/ccc-2013-prépa), j’avais dit que j’avais trouvé mes limites, que je ne pourrais pas faire plus, pas faire plus long, j’avais fini physiquement exténué. Stéphane et Fred m’ont baratiné pour que je craque pour l’UTMB (tour complet du Mt-Blanc en moins de 48h 168km et 9600d+), j’avais dit que c’était trop long pour moi.

Après quelques semaines de repos, de réflexion, je dis un jour à Stéphane que je suis partant, soi pour refaire la CCC, soi pour essayer la TDS. J’ai toujours gérer ma ‘’carrière’’ progressivement et je me sens pas capable d’aller titiller le tour complet. Il me faut encore un peu d’expérience avec de l’envisager ! Et j’ai tellement adoré la CCC que je ne me vois pas me passer d’un objectif sur Cham fin août.

On se met donc d’accord avec Steph, et ce sera donc la TDS comme objectif 2014. La TDS, c’est :

Sur La Trace des Ducs de Savoie, une course de 119km et de 7250m de d+, course de haute Montagne, où les conditions météos peuvent être très difficiles. Temps limite : 33h.

 

 

 

Le départ à lieu à Courmayeur et l’arrivée à Chamonix, mais à l’inverse de l’an dernier et de la CCC, on passera par le sud et non par le nord, le parcours passe par Bourg-St-Maurice, le Beaufortain. Parcours annoncé comme très technique et très difficile.

Et on est presque sur de participer, car c’est la seule course de la semaine Chamoniarde où il n’y a pas de tirage au sort. Les autres sont toutes surbookées et il y a tirage au sort. Oui je sais, certains d’entres vous trouvent déjà très con ce que je fais, alors en plus, si il faut espérer un tirage au sort positif pour participer, c’est le summum ! Et oui, il faut aussi payer pour s’inscrire, et ça, ça sidère encore plus de monde !

Je reçois début janvier le mail qui officialise mon inscription, il y a plus qu’a se préparer, et a planifier une saison pour que cette préparation soit la plus efficace possible.

Je me penche donc sur le calendrier de course, et cette année, je n’en marquerais que 3, mais il va falloir aussi faire pas mal de montagne en off.

Voici donc le début de mes phases préparatoires :

 

Phase 1 :

Pour la 2ème année consécutive, je suis inscrit sur l’Ardéchois, ce sera le  parcours long cette fois (57km), sans Karl… mais avec Steph M, LadyKils (nouveau surnom de Franckylesdixkilsparcequejesuisuncoureurdedixkils !), Xavier sur le 34, et David avec moi sur le long.

On a décidé de faire voiture commune, pourtant, nos compères sur le 34 vont finir avant nous et vont être obligés de nous attendre, mais ils disent que c’est pas grave. C’est surtout moi qu’ils vont être obligés d’attendre, car je devrais logiquement terminer dernier Srtiste de la course.

Nous prenons direction de Dessaignes à 5h du mat, et on arrive sur place vers 7h15… départ à 8h30,  on a le temps ! On va chercher nos dossards, un coup d’œil au profil et parcours, un arrêt au stand pour alléger tout ça, on fait une photo d’avant départ avec nos beaux T-shirt Srt…

 

Et voilà, je suis fin prêt pour le 1er gros Rdv de la saison. Fin prêt ??? C’est bien la question que je me pose depuis 2 semaines… suis-je prêt à partir sur un 57 et 2400d+ si tôt dans la saison ? J’ai ben fait quelques sorties Pilat, du d+, quelques sorties longue, mais je me sens pas top. Je crois vraiment que c’est trop tôt pour moi, mais bon, maintenant, c’est fait, on se pose pas la question, on y va et on verra bien ce qui se passe. Pour moi, cette course est un entrainement, l’essentiel est de finir, de borner, faire du d+, et de prendre du plaisir. On se rend sur la ligne de départ, il fait frais, mais pas de pluie comme l’an dernier. J’ai, par précaution, prit mes gants avec moi, j’ai eu un trop mauvais souvenir ici l’an dernier où je me suis gelé les mains pendant très longtemps.

Le départ est donné, on part devant avec David, on n’a pas spécialement décidé de rester ensemble, je lui ai dit de partir si il voulait car, lui, c’est un avion de chasse et moi pas ! On démarre donc, ça grimpe tout de suite, et David s’éloigne un peu, il a une trentaine de mètres d’avance, que je grignote dès que ça se redresse un peu plus. On progresse comme ça, je le double, je prends un peu d’avance, et là, j’me dis qu’il doit pas vraiment être au top, car la situation est pas normale. Moi, j’me sens bien, vraiment bien. Il me faut toujours environ 40mn pour me sentir vraiment top, et là c’est le cas. Après une succession de montée, on trouve un faux-plat roulant, on est au 15ème, David me reprend et me dit :

‘’ Tu m’fais quoi, là ??? J’arrive pas à te suivre !’’ Je lui réponds que je suis bien, mais que je suis peut-être parti un peu vite et que je vais sans doute le payer. Il accélère, en 200m, il disparait de ma vue. Je continue environ 1km comme ça, et là, j’me prends ce qu’on appelle un impact dans notre jargon, c'est-à-dire que je le paye, j’ai plus les cannes, j’avance plus, une bonne défaillance… un bel impact quoi ! Je suis au 18, et petit rappel, je suis parti pour en faire 57, il m’en reste 40 à faire ! On peut bifurquer au 29 sur le petit parcours, et je commence à songer à cette option. Puis les kilos avancent, avancent, la forme revient, repart, revient… ce que j’appelle un jour sans ! Heureusement, le plaisir que je ne prends pas pendant la course, je le prends en contemplant les paysages, car on passe dans des endroits vraiment très beaux, comme lors de la traversée de la citadelle de Dessaignes. J’avance à mon rythme, je place en ligne de mire les ravitos pour me motiver. Au dernier ravito, on m’annonce une grosse grimpette sur 3km, et j’suis pas top, mais ça va. Paradoxalement, plus la pente est raide et plus je reprends du terrain sur mes prédécesseurs, finalement j’ai encore des restes de mes sorties montagnes. Ensuite grosse descente de 10km, et là, c’est dur, j’ai plus les jambes. Encore une fois, dans notre jargon, on dit qu’il faut casser de la fibre, c'est-à-dire habituer notre corps à casser de la fibre musculaire en descente pour mieux les supporter (pour info, une bonne descente, c’est au moins aussi dur qu’une bonne montée), et ben moi, j’ai pas cassé assez de fibre ! Je souffre, je souffre, j’me fais doubler par d’autres concurrents car j’arrive plus à envoyer ! Arrivé au pied de la descente, je vois le goudron, le pont, et le village… c’est bon ça… c’est fini… j’accélère sur la fin et je passe la ligne en 7h11. Pour info, Avion de chasse (David) a fini en 6h36 !!!!!

Une ptite douche, un bon repas (bœuf à la broche), on retrouve nos compères du 34, qui ont tous terminé, et ils sont tous super content !

On fait une photo avec Dawa Dashiri Sherpa, une des icônes de notre sport (vainqueur entre autres de l’UTMB, TDS et bien d’autres) et une personne humble et super sympa !

 

Au final, une course dure pour moi, j’étais effectivement pas prêt physiquement et mentalement. J’ai beaucoup pensé pendant cette course, beaucoup, mais ça, c’est une autre histoire.

Retour à Estrablin vers 19h, et on va boire 2-3 bières avec Steph M à une soirée ‘’compote’’, où certains sont à l’apéro depuis midi… ça fait un décalage, léger, mais décalage !

Je finis 100/404.

 

Phase 2 :

Normalement, la phase 2 n’aurait pas du être cette 2 là, mais les bons talents de vendeurs de Polo ont fini de me convaincre de m’inscrire à l’UBS : Ultra Boucle de la Sarra. Alors ça, c’est vraiment une course atypique… c’est une course horaire, c'est-à-dire qu’il n’y a pas de distance à parcourir, mais on court sur un temps donné et c’est celui qui parcours la plus grande distance qui est vainqueur. Je n’ai jamais fait une course comme ceci, à part quand j’allais avoir 16 ans, puisque j’avais participé avec des potes aux 24h de St Pierre de Bœufs (épreuve en relais). 

Cette course n’était pas prévue dans mon planning, je trouve le principe très con, c’est quasi uniquement sur bitume, et c’est le parcours est une boucle de 2km. Je voulais voir mes sensations sur l’Ardéchois avant de me lancer. Je surnomme cette course ‘’la course du poisson rouge’’ ! Donc finalement, je cède aux sirènes du Polo, qui lui fait parti des organisateurs, et je m’inscris plutôt que de prendre une place pour aller voir les Verts contre Ajaccio avec mes potes et mon fils pour le dernier match de la saison !

David et Mag passent me prendre en début d’aprèm, David est chaudpatatte, on arrive sur place à 15h alors que la course commence à 17h ! On fait un tour de piste pour reconnaitre le parcours…ah oui, le parcours… 2km, 90m d+ et 533 marches a monter à chaque tour à parcourir le plus de fois possible sur 6h !

En fait, je me suis inscrit en prenant cette course comme un gros entrainement, car on fait souvent des ‘’triangles’’ montée/plat/descente et c’est exactement ça. Les autres Srtistes arrivent, Steph B, Fred, Gaétane et Véro. Les filles sont inscrites en relais et les 4 mecs en solo.

 

Sur place, il y a pas mal de monde de la région Viennoise (des Suzons, des JCV) et Yohann Metay, l’humoriste du dossard 512 :

 

 

Le départ est donné, j’attaque tranquillou la course, je me suis fixé comme objectif de faire 20 tours, et si possible 24. Je fais le 1ér avec Steph, et j’accélère un peu, et je le perds. Au fil des tours, je double David, Fred,  qui me redouble ensuite. Je me suis mis dans ma bulle, je retrouve mes sensations de marathon, je me bats contre le chrono, je m’arrête tous les 2 tours au ravito, et plus la course avance et mieux je me sens ! David nous claque un meilleur temps au tour !

A la tombée de la nuit, je m’aperçois que je suis classé 19ème, et j’me dis que c’est pas mal, j’peux peut-être finir dans les 20 premiers, ce qui ne m’est jamais arrivé ! Au tour suivant, je suis 17, et au suivant 15… et là, je me dis qu’il y a peut-être un truc à faire… je veux essayer de finir dans les 10 !

Donc je ressorts du ravito comme une machine, j’ai calculé que je peux faire encore 3 ou 4 tours, donc j’accélère malgré la fatigue qui commence à ce faire ressentir car on en est à 5h00 de course. Je fais 2 tours à bloc, je suis 12ème et je me dis que tout est possible. A chaque passage sur la ligne, mes Srtistes de collègue me boost ! Je fais le dernier tour aussi bien que possible, mais c’est vraiment dur, la montée en marche d’escalier (rappel 533 marches) me fait mal aux cuissots, je relance tant que je peux, je passe la ligne au bout de 6h08 de course et je regarde le tableau qui m’indique 11ème. Un peu déçu, mais à la lecture des résultats, je vois que le 10ème est à 10mn devant, donc impossible à aller chercher !

Finalement, pour un mec qui voulait pas faire cette course et qui trouve (encore) le principe très con, j’me suis éclaté comme un gosse sur cette course et j’ai bien aimé ! Au final, je fini donc 11 sur 95, j’ai fait 51km et un peu plus de 2000 d+ et 14000 marches ! Un peu mal aux cuissots le lendemain !

 

J’ai oublié de vous parler de notre Rave annuelle dans les bois de la station de ski du Bessat, dans le Pilat… La nuit Blanche du Pilat… 14km de nuit dans la neige. L’an dernier, la neige était hyper molle, et on arrivait pas à courir… cette année, c’était mieux, la neige était plus dure, donc c’était plus ‘’facile’’… j’ai mis cette année 1h11, alors que l’an dernier, j’avais mis 1h38 ! Et cerise sur le gâteau… je finis 1er V4 … la classe non ? Pour ceux qui ne savent pas ce que cela veut dire, un V4 ou Vétéran 4, c’est une personne qui a plus de 70 ans !!! Erreur lors de mon inscription et on m’a enregistré comme V4 !!! Donc appel pour le podium, mais j’étais déjà au resto avec les copains du Srt car après cette course, on se fait toujours un ptit resto calorique pour ce remettre de la course. Je finis 135/1021. Et j’ai été interviewé par la télé de Saint-Etienne ! Ca y est, je suis une star !

 

Phase 3 :

 

La phase 3, c’est le PilaTrail ! Début juin.

Et celle là, je l’attendais avec impatience, car je me sens vraiment très bien en ce moment, et qu’une partie du parcours fait parti de notre terrain de jeu très fréquemment. J’essaie d’y aller au moins une fois par mois, seul ou avec les copains.

On se retrouve une bonne bande Srtiste au départ, puisque Xav, Steph M, Ladykils (ou Franckylesdixkilsparcequejesuisuncoureurdedixkils), Antho, Méliine et Val sont sur le 23km, et Delphine, Steph B, Polo et moi-même sommes sur le 45.

 

 

Cette année, pas de problème de certif médical, j’ai bien retenue la leçon, je le prends avec moi et j’en ai toujours un de secours dans mon sac… non mais !

Une fois le départ donné, je me sens toujours pas trop mal, mais j’essaie de pas m’enflammer car il y a quand même 45 bornes et je veux pas me griller dès le début. Une fois de plus, on part ensemble avec Steph, on est bien tous les deux, il me prend 2-3 mètres, je reviens sur lui, je lui prends 2-3 mètres à mon tour, et ainsi de suite. Je sais qu’il me faut toujours entre 30 et 40mn pour me sentir bien, et ce sera le cas une fois de plus. Dans la montée en direction des 3 dents, je distance mon binôme pour le revoir qu’à l’arrivée. Je suis vraiment bien, je relance dès que je peux, je grignote des places tout au long du parcours, et je suis tellement bien que je termine la dernière partie à 14km/h !

Je fini la course en 5h28m avec 20mn de moins que l’an dernier… 61ème sur 221… super content de ma course, bien géré !

Stéphane arrive avec le même temps que l’an dernier, on va prendre une ptite douche en attendant Polo, on a fait covoiturages et on va pas le laisser là tout seul dans le Pilat, il serait capable de rentrer à pied sur Vienne !

Entre temps, j’ai participé courant avril à la VPT (Vienne Pilat Trail), une sortie off concoctée par Steph B, nous l’avions déjà fait l’an dernier, et cette année, re-belotte, on remet ça en route.

Le principe : relier Vienne à Véranne en passant quasiment que par les chemins. 50km et 2000d+. Départ à 6h du mat de la piscine de Vienne, et arrivée environ 7h après à Véranne. Nous étions 7, soit Steph évidement, Xav pour sa 1ère fois sur un 50 bornes, Fred, Karl, Polo, Alban (non Srtiste mais avion de chasse) et moi. On s’est bien marré, une bien belle ballade entre potos, il faisait pas très très chaud, ça a été plus ou moins dur pour certains, et une bonne récompense à l’arrivée avec un ptit repas au Tableau Gourmand, resto de Véranne où Camembert, Mont D’Or ou autres fromages sont servis fondus avec salade et charcuterie et c’est top top ! Nous sommes rentrés sur Vienne en mini bus, que nous avions amené sur place avec Steph la veille.

 

 

La phase 4 : le Trail des Crêtes du Chablais

Alors celle-là, quand je l’ai vu au mois de janvier, je me suis promis de la faire ! J’ai dit aux copains que seul ou accompagné, j’y serais ! Le Chablais, pour ceux qui ne savent pas, c’est la région qui est au dessus de Thonon-les-Bains en Hte-Savoie, et ma famille possède un chalet sur les hauteurs d’Abondance, juste à côté de Vacheresse, lieu du départ de cette course… autant vous dire que c’est un peu chez moi, ça !!! J’ai bien regardé le parcours, et le tracé passe à plein d’endroit que j’ai pratiqué quand j’étais gamin. Cette course ne pouvait pas se faire sans moi !

Le parcours, c’est : Départ et arrivée à Vacheresse, entre temps, on passe à Bernex, on longe les balcons sur le lac Léman, avec des points de vue époustouflants, la Dent D’Oche, on passe aussi le lac de Darbon où l’on peut observer un troupeau de bouquetins d’une centaine d’individus, ensuite on fait Bise et ses Cornettes, Ubine, descente sur Abondance, on remonte sur Autigny, et encore 2 belles grimpettes et arrivée à Vacheresse. Ca va pas parler à beaucoup de monde, mais il y a beaucoup de ma famille qui ont fait (et font) des randos dans le coin, et ces gens-là se rendront un peu plus compte du truc.

Le hic, c’est la date (et des fois, on a pas le choix dans la date !) puisque ce run est programmé pour le 22 juin, et que professionnellement, c’est vraiment pas le top pour moi. Tant pis, je m’inscris quand même, elle fait que 67km et 5200 d+, ça devrait bien se passer !

 

Celle-ci, elle me faisait peur… je sais que le parcours est technique, et 5200+ sur 67, c’est pas rien ! Steph redoutait plus le Pilat que celle-ci, moi, c’est l’inverse, je sais qu’au Chablais, je vais en chier et que ça va durer un peu, j’ai prévu environ 14h de course sur ce parcours.

Steph est bien sur avec moi dans cette histoire, Fred devait en être mais une racine récalcitrante lui fracturera une côte et le forcera a rester Viennois pendant ce week-end Haut-Savoyard ! En revanche, Polo fera lui parti du délire, il me dit depuis le début qu’il s’est inscrit car je lui ai dit de le faire (ce qui est faux) et se rend compte une fois l’inscription validée qu’il s’est inscrit à une course de barge !

La course approche et arrive ce que je redoutais, c'est-à-dire que j’ai beaucoup beaucoup de boulot (c’est à peu près normal pour moi courant juin), et… pour une fois je vais dévier de mes histoires de run : je suis en pleine rénovation de ma future maison (la ferme de ma grand-mère) depuis février, je joue au casse-brique presque tous les week-ends, évacuation des gravats, donc un peu grosse fatigue… et je gère le chantier avec ma ptite tête, et quand y a trop de chose dans ma ptite tête,  ben je dors mal voir pas !… et je suis fatigué avant la course ! Et ça, ça craint !

Le départ à Abondance est prévu le samedi à 14h de Vienne, j’espérais faire une grass-mat, peine perdue ! Une sieste : c’est mort ! Bon ben, tant pis, on dormira mieux ce soir au chalet à la fraiche ! On arrive sur place vers 17h, on va chercher nos dossards, on espère voir Killian puisqu’il est le parrain de la course. Pour les non traileurs, Killian (Jornet) est notre dieu, c’est le meilleur traileur du monde, un extra-terrestre dans le monde de l’ultra, un athlète hors-norme ! Et ben on le verra pas car il est pas là ! J’pourrais pas faire mon selfie avec Dieu !

On file à Abondance de suite après les dossards, on boit une bière au village… deux bières… on en reprend une ??? Hep hep hep…on se calme les gars !!!            Demain y a run ! On se dirige ensuite à Follebin (c’est le quartier où est positionné le chalet) (1200m d’altitude), et j’emmène mes compagnons se dégourdir les gambettes au lac des Plagnes :

Pasta Party et dodo pas trop tard, car réveil à 4h, départ de la course à 5h30.

Nous y voilà… on avait vu la veille que ça attaque droit dans la pente tout de suite 200m après le départ… et c’est raide tout de suite… je suis pas mal, mais j’ai vu mieux… je sais que, comme d’hab, je serais bien au bout de environ 45mn de course. On grimpe, on grimpe, je suis avec Stéphane, Polo a un peu de mal à nous suivre, on l’attend un peu, on repart, etc etc. la longue descente en sous bois se fait à un bon rythme, le tracé est bien, et on a les quadriceps qui vont encore pas trop mal. Les vues sur le lac Léman sont magnifiques, on trouve un copain (qu’on connait pas, mais c’est un copain quand même) (et d’ailleurs, ce copain, un Vosgien restera avec nous une bonne partie du chemin et finira juste après nous) et il nous prend en photo :

 

Superbe la vue, non ? Et bien cette vue sur le lac Léman va nous accompagner toute la matinée.

Bon… je vous fais la suite rapide, car après, on me dit que mes résumés sont trop long… Enfin, pour ceux qui en sont arrivés jusqu’ici, je suppose que cela ne vous parait pas trop long sinon vous auriez arrêté un peu avant !

Tout se passe très bien, on passe la Dent D’Oche, on se dirige sur Bise, un gros ravito où l’on s’arrête un peu, car ensuite, ça monte sur les Cornettes de Bises et c’est raidos ! On est au 34km et on a fait environ 2700d+… soit environ la moitié de course. On en est à 6h30 de course. On est toujours ensemble avec Stéphane, Polo fait l’élastique, on le perd, il revient, on le reperd, il re-revient !

On attaque donc la montée sur les cornettes, et là, je sens que quelque chose va pas me plaire… un truc que j’aime pas trop pointe son nez : la chaleur !

Il est midi et le soleil commence a taper, et j’suis pas un adepte des grosses chaleurs, et en ce fin juin, on atteint des 30° fréquemment et je crains que ça va arriver cet aprèm, même ici en Hte-Savoie.

Bref, malgré la chaleur, la suite se fait sans problème, on retrouve une partie roulante et plate, car avant de descendre sur Ubine, il y a un single de 2km où l’on va s’éclater avec les zozos ! On envoie bien et on en profite, j’avais vu sur le parcours que c’était la seule partie plate… 2km sur 67 !

On atteint ensuite le ravito sur Abondance, on est au 46km, 8h45 de course. Je discute au ravito avec une bénévole, elle me demande d’où on vient, où on loge, je lui parle du chalet, et elle me dit qu’elle a passé son enfance dans ce chalet. Je percute une fois parti que j’ai du la voir quand j’étais petit et je crois me souvenir d’elle. C’est drôle ça !

La suite du parcours après Abondance change radicalement… ça fait un moment qu’on a perdu le Léman, et là, on va attaquer la montée sur Autigny, je me souviens de ça quand j’étais môme et je sais que ça pas du gâteau… et ce sera le cas… et là, ça va commencer à être dur pour moi. On perd Polo définitivement dans la montée.

Je souffre de la chaleur tout au long de la montée, je bois énormément, il y a pas d’air, pas d’ombre, la montée est raide, droite et dure, on en voit pas la fin. Il fait environ 30°,  et je dégouline. J’ai l’impression que je transpire au fur et mesure que je bois…là, je commence a en chier grave !!! Moi qui ne m’arrête que très rarement dans les montées, là, je m’arrête à plusieurs reprises pour me reprendre ! On s’assoie même dans l’herbe à l’ombre 5mn avec Steph pour se rafraichir ! On arrive enfin à Autigny, on tombe sur un ravito improvisé tenu par un groupe d’ancien qui saute sur nous, nous prennes nos bidons pour les remplir, on a l’impression d’être des stars !!!

La suite est une descente, une montée, une autre descente, une autre montée et enfin le retour sur Vacheresse. Et cette suite sera terrible… il reste environ 15km, je suis pas top, j’avance car je sais qu’il en reste pas trop, mais je souffre de cette chaleur. La dernière montée est …. Pfff… sans commentaire !

Dans la dernière descente, un bénévole nous arrête, il nous dit que sur une portion, on a pas le droit de courir et de doubler, qu’il faut qu’on se tienne aux câbles qui sont là car le passage est étroit et en dessous c’est raide. Et c’est vrai… le passage fait 50cm de large et il y a un vide de 40m en dessous… il vaut mieux être un peu lucide !!!

On passe enfin la ligne d’arrivée, Steph est devant moi, je termine en 13h50 (rappel, j’avais prévu 14h sur la course… y a rien là !!!), je suis 75ème sur 99 finishers, on était 140 au départ, et il y a eu énormément d’abandons. Et je suis cuit :

 

Polo termine une heure après nous, il est cuit aussi. Finalement, il y a que Stéphane qui est super bien…  il me bluff, et je me dis que dans 2 mois, si il est aussi bien et moi aussi mort, ben je vais souffrir !

On remonte ensuite au chalet, un ptit blanc du coin et une raclette  pour récupérer,  une bonne nuit de repos. Le lendemain, avant de repartir, on va se dégourdir les jambes dans les sentiers à côtés du chalet, et là, ben… j’ai mal aux pattes !

Passage à Thonon-les-Bains, arrêt obligatoire au lac qui nous a fait de l’œil toute la journée d’hier, on fait une petite séance de cryothérapie, et ensuite retour sur Vienne. Le retour sera dur pour moi, je conduis et je pique du nez !

17h, Vienne : Je pose mes 2 compères et je passe chez un fournisseur de matériaux car il faut que j’achète des portes pour mon chantier… je sais, c’est pas vraiment le moment mais il me les faut pour les jours qui suivent et je pourrais pas repasser ensuite !

Je passe déposer les blocs portes et …. Hum, j’aime pas ça, je prends mal au ventre pendant que je décharge la voiture… pas grave, ça va passer !!! 

Je ne mange pas le soir, car j’ai toujours cette douleur dans le ventre… je vais me coucher vers 21h, et malgré la fatigue, je n’arrive pas a dormir. Et c’est là que ça commence a déconner ! Vers minuit, je prends un impact dans la gueule comme j’en ai jamais eu… j’ai froid, je me mets a trembler, j’ai des vertiges, limite perte de connaissance.

Je descends au rez de chaussée pour aller boire, chercher un médoc, ouvrir la porte d’entrée, et chercher mon téléphone, car je suis seul chez moi et je sens qu’il va falloir faire appel à de l’aide si ça va pas mieux…et ça va pas mieux 30mn, j’ai toujours des vertiges, j’appel mon cousin/ami/voisin/taxi qui débarque chez moi, et quand il me voit comme ça, il appel les pompiers. Au final, après avoir parlé avec le médecin du Samu, ils ne se déplacent pas, il me dise que c’est une hypo car j’ai pas mangé la veille au soir, je suis surpris car j’ai mangé le matin et à midi… je suis pas sur que ce soit ça, mais je suis pas médecin. Je vais donc voir le mien le lendemain (et oui, je vais pas au boulot !) et il me dit que c’est un gros coup de fatigue, couplé avec une déshydratation… au fait, j’ai bu environ 10 litres  sur la course, donc si je suis déshydrater, c’est ben que j’ai du en perdre plus. Il me fait un arrêt de travail de 3 jours !

Je reste donc au repos forcé pendant 3 jours, je retourne au boulot le vendredi, j’aurais de la fièvre jusqu’au samedi soir !

Comme le dit Stéphane : ‘’Est-ce que l’on peut être considérer comme professionnel quand on est obligé de prendre un arrêt de travail à la suite d’une course ? ‘’ … Le débat est lancé !

A la suite du Chablais, je ne vais pas courir pendant 2 semaines, et il me faudra tout ce temps pour éliminer les courbatures. Je savais que ça allait être dur, mais je pensais pas à ce point !

Cette course était la dernière de ma préparation, mais ce n’est pas terminé…

La phase 5 est une reco off, c'est-à-dire une sortie officieuse et non-officielle… on avait prévu avec Steph (et oui encore lui) et Fred de refaire la CCC en 2 jours. La CCC, pour ceux qui ne se rappellent pas, c’est la course que j’ai faite l’an dernier, de Courmayeur à Chamonix en passant par Champex en Suisse.

On part donc un samedi matin à 5h de Vienne, et on a prévu de dormir à Orcières (Suisse) le soir. La 1ère partie sera de faire de Courmayeur à Champex, et ensuite de Champex à Chamonix, et cette partie là m’est presque inconnue car pendant la course, on l’a fait de nuit et j’ai eu un gros trou noir pendant une grosse partie donc je me souviens pas de tout.

Départ de Courmayeur sous le soleil à 9h30, tout va bien, il y a personne et ça fait un sacré contraste entre les 1900 participants l’an dernier et aujourd’hui. Tout se passe très bien, on passe à la Tête de la Tronche, Bertone, Arnuva, et dans la montée de Grand Col Ferret, on se prend une belle rincée sur la tronche… pas grave, ça fait le mental ! Dans la descente du col, on a la chance pouvoir observer au moins 30 marmottes, dont une avec petits… trop beaux. On décide de stopper à La Fouilly, car il est déjà un peu tard et pour rejoindre notre hôtel à Orcières, il y en a encore pour 3h… et on est un peu cuit aussi. 1ère étape, 35km et 2700d+.

On prend une navette, on arrive à Orcières, hôtel, resto, et… j’ai froid ! On est en terrasse, un thermomètre indique 29°, mes compagnons sont en t-shirt, moi, j’ai une veste, je tremble et j’ai de la fièvre. Ben…si ça passe pas, ça va être compliqué le lendemain. Je me dit qu’une bonne nuit là-dessus et ça ira… il faudra bien de toute façon, car en off comme ça, et ben on se démerde tout seul !

Le lendemain, on part donc de Orcières direction Champex, pour ensuite rejoindre Chamonix en passant par Bovine, Catogne, et la fameuse Tête aux Vents.

On prend la pluie à partir de Champex, et on va la garder jusqu’en haut de Catogne. Et… durant la montée, je prends mal sur le coup de pied du pied droit, et en arrivant en haut, je marche en couinant ! La descente va être un calvaire, j’ai du mal a courir et je sais à ce moment là que, pour moi, ça va être clignotant à droite à Vallorcine et je vais rentrer par le train. Je ne veux pas me blesser plus gravement avant mon objectif. Ca m’emmerde car je voulais vraiment faire la Tête aux Vents, j’en garde un souvenir d’une montée tellement dure que je veux la revoir et la refaire !

Mes compagnons ne veulent pas, malgré ce que je leur dis, me laisser seul et décident aussi de stopper ici.

On rentre donc par le train. Au final, sur les 2 jours, on aura fait 75km et 5000d+, ce qui est déjà pas mal !

Et mon bobo me fait mal pendant quelques jours, je pense à une Ténosynovite (inflammation de ‘’l’enveloppe’’ du tendon), j’en ai déjà fait une et je reconnais les signes, quand je pose ma main sur le pied et que je le fais bouger, ça ‘’grince’’ dessous. Et mon ostéolemeilleurdumonde, Mr Kowalski à Vienne me le confirme une semaine après.  Je ne cours donc pas non plus pendant 2 semaines, comme pour le Chablais. Mon moral commence a en prendre un coup, car 2 x 2 semaines d’arrêt en pleine prépa d’un ultra, ben ça me rassure pas !

Quelques semaines après, je décide de me faire un week-end choc, je vais donc aller à St Pierre de Chartreuse pour faire du KV (Kilomètre Vertical) et le lendemain, je décide de retourner à Chamonix pour faire la partie manquante de la reco !

Je prends donc le train le dimanche matin à Cham pour aller jusqu’au Chatelard, frontière Franco/Suisse ensuite en stop jusqu’à Trient (Suisse), pour refaire Catogne et la Tête aux Vents. Je vais faire une super sortie, seul, dommage, car avec les potos, ça aurait été vachement plus fun !

Je me retrouve au pied de cette dernière montée, et finalement, là où l’an dernier, on confondait les frontales avec les étoiles, là où l’on avait l’impression que cette montée était super raide et super dure, ben là, finalement, je trouve pas que ça a l’air si dure. Elle se monte à un bon rythme, et dans la descente technique qui suit, je m’éclate comme un gosse ! Finalement, cette sortie (30km et 1900+) m’aura boosté le moral, car je me suis senti bien.

La dernière sortie longue aura lieu avec Stéphane, on part en moto à St Pierre de Chartreuse. On fera une sortie qui aurait dû faire 27km et 1700+, on fera finalement 34  et 1900 car le parcours était mal balisé et on s’est perdu 3 fois ! Sortie faite en partie sous la grisaille, et aussi une averse de grêle histoire de nous faire faire une sortie mentale par la même occasion !

La dernière semaine sera repos (sportif en tout cas), sauf une petite sortie de 40mn histoire de pas endormir trop les muscles.

Enfin… nous y voici… il était temps car j’ai envie du jour J, voilà 7 mois que je me prépare pour cette course, et j’ai hâte.

Le week-end précédent la course, je fais un anniversaire, et je vais me coucher le dimanche matin à 4h, et je me dis que c’est pas la meilleur chose que j’ai faite avant course… mais c’est l’anniversaire de ma chérie et… ben des fois, y a pas que la course à pied dans la vie !

Le mardi, Rdv chez Stéphane, repas d’avant départ, comme l’an dernier pour la CCC, ça a marché l’an dernier donc on refait pareil… c’est pas qu’on est superstitieux, mais presque !

Nous voici donc partis pour une aventure comme on les aime, on arrive à Cham sous la pluie, les pompiers tournent de tous les côtés car l’Arve a débordé… ça promet pour le lendemain. On récupère les dossards, mais avant il y a contrôle des sa   cs et du matos obligatoire. On me demande mon téléphone, ma veste Goretex, mes gants et mes deux frontales avec les piles de rechange pour chaque… et là, je flippe car je crois bien que j’ai laissé les piles dans la voiture… une brève recherche et comme je suis super bien organisé, je les trouve tout de suite ! On me place mon bracelet bleu TDS sur le bras, on me donne ENFIN mon dossard… j’ai des frissons qui me parcours de dos à ce moment-là, car, on y est… vraiment !

On pose tout ça dans la voiture, on va faire un tour au salon du Trail, histoire de faire montée un peu la pression, de faire régler nos frontales sur le stand Petzl pour quelles soient efficaces pour la nuit, et voir si on peut faire quelques photos avec les pointures de notre sport…et donc :

 

 

On verra donc Maud Gobert, elle vient elle aussi chez Petzl chercher sa frontale. On discute un moment avec elle, super accessible, elle est aussi sur la TDS mais pas pour le même classement !

Ensuite, Steph reconnait Joe Grant, un américain, d’ailleurs, j’ai été bluffé par son Français, il parle sans un poil d’accent !

On voit ensuite Sébastien Camus, qui a fini second l’an dernier de la CCC ! On discute avec lui, il est sur l’UTMB, il nous demande si on est prêt pour notre course. Super sympa le Seb !

Et en allant au resto le soir, on croise dans Chamonix MR Sébastien Chaigneau, je le reconnais…’’Seb, ça t’embête si on fait une photo ?’’ Mais bien sur que non ! Ils sont super accessibles et très sympa, discutent volontiers avec nous !

Comme on est pas superstitieux, on mange dans le même resto que l’an dernier, et ensuite, on va au gîte, le même aussi !

Je prépare mon sac, je le défais, une fois, deux fois… je veux rien oublier et il faut que je sache où mon matos est rangé pour pas perdre de temps en course à chercher ceci ou cela ! On met nos réveils sur 3h15, car on prend la navette pour Courmayeur à 4h30. Il y en avait pas de dispo plus tard. Au dodo à 22h, je mets super longtemps à m’endormir, le stress est là, et on est 5 dans la chambre, le moindre mouvement et bruit me perturbe. Je me réveille définitivement à 2h17, et je sais que c’est fini pour ma nuit. J’ai dormi environ 2h et je me dis que ça va faire long jusqu’à jeudi soir sans dormir. C’est pas très grave, je suis habituer à dormir peu, j’espère simplement que cela ne sera pas préjudiciable à la ‘’performance’’ et que la fatigue ne m’empêchera pas d’aller au bout de mon objectif.

Bonne nouvelle à la sortie du gîte, la pluie de la nuit s’est arrêtée, et le ciel est étoilé.

On prend la navette, le tunnel sous le Mont-Blanc, on arrive à Courmayeur, direction la patinoire où l’on va attendre pendant 1h15. Heureusement, j’entre en 1èr dans la patinoire, on se pose rapidement sur un banc, car il y en a peu, et le hall va être prit d’assaut très vite.

Et hasard… le gus à côté de moi sur le banc est de St Bonnet de Mure et a entendu parler de Stéphane ! Sur 1600 participants de 77 nationalités, on tombe sur un voisin.

Direction l’aire de départ, je re-re-refait pipi, je suis, certes, bien hydratés, mais aussi bien stressé… moins que l’an dernier, mais quand même… ma ptite boule de dedans mon ventre est bien présente depuis plusieurs jours, mais je la connais à force celle-ci… on est presque devenu amis !

Nous voici donc dans l’aire de départ, au milieu de Japonais, Brésiliens, Allemands, Mexicains, Américains, Anglais, Belges, Italiens, Espagnols, Roumains, Polonais, Chinois, Portugais, Danois, Suédois, Ecossais, Canadiens etc. !!! 77 nationalités quoi !

Un hélico tourne au dessus de nos têtes, je me doute qu’ils sont en train de nous filmer pour le départ qui est imminent… les musiques d’attentes commencent… le speaker fait monter la pression… je me dis que je veux pas craquer cette année comme l’an dernier. Je pense à beaucoup de monde à ce moment-là, je sais que je vais être suivi sur le live et sur FaceBook, ça me fout les frissons de voir que ma petite aventure va tenir en haleine beaucoup de monde pendant une trentaine d’heure. Mais je ne craque pas… pas de larmes, même pas l’œil humide !

Le décompte….10. 9. 8. 7. 6. 5. 4. 3. 2. 1 et goooooooooooooooooooooooooooo ! Putain mon Stéph, on y est ! On se tape dans la main, bonne course et c’est parti ! Le tour dans Courmayeur, il y a un monde de fou malgré le départ matinal (7h), on est applaudis, acclamés. J’ai l’impression d’être grand, d’être une idole !

2km de bitume et on attaque le chemin, cette fois, c’est vraiment parti !  Devant nous, 119km et 7250 mètres de dénivelé… temps de parcours estimé : environ 28h.

La 1ère montée n’est pas très jolie, c’est une piste de 4x4, par contre la vue est magnifique. Peu de bruits, peu de paroles… et j’entends parler derrière moi, je me retourne machinalement et je reconnais ?  (Je connais pas son prénom), on l’avait rencontré sur la 6000D, revu dans les douches après la CCC, et je le retrouve ici dans la 1ère ascension de la TDS… c’est fort ça non ???

On monte bien, heureusement car on est encore frais.

Au fait… je dis souvent ‘’on’’ car ‘’on’’, c’est Stéphane et moi, et ‘’on’’ se quitte pratiquement jamais sur le parcours. Chose qui surprend pas mal de personne dans le monde du trail, car beaucoup trouve ça super bizarre… moi, je me vois pas partir sans Mon Stéphane, et lui non plus n’envisage pas cette conneries sans moi ! Etre à deux est, à mes yeux, un énorme avantage, un soutien sans égal, et n’oublions pas que ‘’le plaisir ne vaut que si il est partagé ‘’ !

Je (on) passe l’arête du Mt-Favre  (km11 et 1300+) en 2h18. Une bonne descente et ensuite l’ascension du Col Chavanne. Le Mont Blanc est en face de nous, le ciel est bleu, pas un nuage à l’horizon, des points de vue magnifiques s’offrent à nous !

Comme nous, on (je) est pas là pour jouer la gagne et le podium, on prend même le temps d’immortaliser le truc et de faire des photos :

 

Dans la montée du col, le vent s’est levé, et ça souffle fort… il commence même à faire froid. Je me dis qu’il va pas falloir trainer en T-shirt car on va se refroidir et ça pourrait être préjudiciable. On sort donc nos Goretex, et 1er ‘’drame’’ : impossible de fermer le mien… le zip refuse de monter, j’essaie plusieurs fois, je commence même à m’énerver dessus… stop, ça suffit, je reste comme je suis, je mets uniquement mes manchons de bras et ça le fera comme ça ! on a perdu assez de temps et de places car on a dû se faire doubler par une centaine de personnes !

Le sommet est atteint en 4h12, on a fait 19.2km.

Direction maintenant Le Col du Petit St Bernard et son retour en France, on va quitter l’Italie. On a perdu le Mt-Blanc, dommage car c’est vraiment beau, mais on devrait te retrouver demain si tout va bien !

Col du Petit Saint Bernard km 36, on en est à 6h49 de course et un second ‘’drame’’ ! Depuis 5km, j’ai mal au genou droit, et au départ du col, je boite vraiment beaucoup… pas top, et je commence à m’inquiéter… si ça va pas mieux, je vais être obliger de stopper en bas, à Bourg-Saint-Maurice, et ça, ben j’ai pas envie ! Je suis pas venue jusqu’ici pour ça, je me suis pas préparer pour ça, j’ai pas  fait 7 mois de prépa pour arrêter si vite, c’est tout simplement inenvisageable ! Pourtant, à ce moment-là, j’ai tellement mal que ça semble être la seule issue, car je pourrais pas faire 90km supplémentaires comme ça !

Je sers les dents, et j’attaque la descente à un bon rythme, et la douleur disparait un peu quand je cours, paradoxalement, ça fait moins mal que lorsque je marche !

Ah oui… on marche beaucoup sur ce type de course. Là, je vais faire tomber un mythe !!! On ne court pas sur la totalité du parcours, on marche énormément, mais à un très bon rythme ! Sur une course comme celle-ci, on marche environ 70% du temps ! J’en vois d’ici qui vont se dire que c’est facile, que n’importe qui peut le faire… je suis d’accord. J’invite d’ailleurs tous ceux qui pensent ça à se lancer dans l’aventure, et on en reparlera ensuite !

Donc, la douleur est moindre en courant, et en arrivant à Bourg-Saint-Maurice, good new, elle a disparu ! Oufffffffffffffffff ! Km 51, 2560+, 9h de course !

En sortant du ravito, on nous contrôle le matériel obligatoire, on l’a, c’est pas grave, mais si on s’était amusé à ne pas le prendre, il y a des pénalités. La plus simple est 1/4d’heure d’arrêt et cela peut aller jusqu’à la disqualification !

Devant nous se dresse LE MUR !

Depuis mon inscription, je regarde très souvent le parcours pour essayer de m’en imprégner,  et je sais que celui-là, il va piquer ! 1800m de d+ en 11km !

Je sais que ça va être dur, et quand on aura passé ce mur, une seconde course va commencer, car on devrait, si tout va bien, rentrer dans la nuit. Mais on en est pas là !

On attaque la montée, et c’est effectivement ‘’dré dans l’pentu’’ ! Droit dans la pente ! Ca fait pas rire ! On se pose 5mn au milieu de la montée pour s’alimenter, c’est pas le moment de choper une hypo !

La montée est longue, longue, et se fait en deux parties jusqu’au Passeur de Pralognan. Mais arrivé au sommet… une putain de vue à couper le souffle ! On s’arrête d’ailleurs 5mn discuter avec un bénévole et pour profiter de l’instant présent !

Nous y voici, Stéph, ce dont tu me parles depuis une semaine est là, en dessous de nos pieds ! La descente en direction du Cormet de Roselend ! Descente parait-il vertigineuse et très technique… on attaque, c’est effectivement très technique, impossible de courir, très raide, devant et sur le côté, il y a même un câble pour se maintenir ! Et ce câble me servira bien, car, bâtons dans la main gauche, câble dans la main droite, je glisse sur la roche et je pars en arrière, dos au vide… et je me rattrape grâce à ce câble… pfffff, flippouille un peu quand même ! On (je) termine la descente à la tombée de la nuit, mais on avait dit qu’on mettrait les frontales qu’au Cormet, et on va continuer comme ça.

Cormet de Roselend : 66km et 4400+, 14h21. On est à la mi-course. On est toujours bon pour notre objectif de 28h, mais on sait aussi que la nuit va nous ralentir, et que la fatigue va aussi commencer a se faire sentir. Et ma douleur au genou qui refait parler d’elle ! Elle vient, elle part, elle revient…

On s’équipe pour la nuit, je mets sweat technique, Buff, bonnets, Gants et bien sur frontale. On est parti pour une nuit dans la montagne !

On rentre dans la 2ème partie de course, et on se doute que celle-ci sera technique, car la TDS est annoncé comme la plus dure, la plus technique, la plus sauvage mais aussi la plus belle des courses North-Face de la semaine Chamoniarde. On dit aussi que si on fini la TDS, on est capable de finir l’UTMB, mais ça, c’est une autre histoire !

Et comme la 1ère partie n’a pas été technique, on se doute que la difficulté va commencer ici.  Et ce sera le cas, on rentre dans un univers très difficile, beaucoup de boue, beaucoup de roche et de pierre, qui nous demande une concentration supplémentaire. Je glisse, je tombe une fois, je re-glisse plusieurs fois, le genou couine un peu plus, je commence a souffrir, Stéphane tombe, se relève et retombe immédiatement dans une flaque de boue… houlaaaaaaaaa, on est mal là !!! Qu’est qui s’passe ????? Il se passe que je suis en train de fatiguer vraiment ! Mes yeux se ferme tous seuls en avançant, j’ai de plus en plus de mal à me concentrer, je tangue parfois… je me sens vraiment pas bien ! Je continue comme ça, je sais qu’un ‘’coup de moins bien’’ ça passe, mais là, ça passe pas. On approche du ravito vers la Gite, pour la 1ère fois en course, je décide d’arrêter là !

Je dis à Stéphane que je pourrais pas aller plus loin, je suis épuisé, j’ai sommeil, mes yeux continuent a tomber tous seuls, j’ai moins d’équilibre et de lucidité, et je pourrais pas faire les 50 kilomètres suivants ! On arrive au point de contrôle, je suis devant Stéphane, je m’arrête devant le contrôleur… c’est décidé, je stoppe ! Stéphane, avec ses talents de manager, parvient a me convaincre de continuer jusqu’au prochain ravito, on pourra se poser, manger un truc chaud, et on aura bien avancé…je l’écoute sans en être persuader… IL EN RESTE 50 ! Mais je l’écoute.

On repart donc de la Gite, 74km, 4800+, et 17h de course… il est minuit, et ptit rappel, on est parti à 7h du mat. Direction le col du Joly. Le tracé est toujours aussi technique, boueux, difficile, et on voit ça et là, sur le bord du chemin, des concurrents couchés à même le sol, dans le froid, dans l’humidité et qui dorment un peu. Je vais un peu mieux, mon coup de moins bien est passé, mais…

On progresse à notre rythme, c'est-à-dire pas très vite, on voit que notre objectif de 28h est en train de s’éloigner. C’est pas très grave, on profitera un peu plus longtemps de tout ça !

On passe dans des endroits qui doivent être magnifiques, c’est dommage qu’on soit de nuit car on voit pas grand-chose, et Le Passage Du Curé, de jour, ça doit valoir son pesant de cacahuètes ! Il faudra revenir ici de jour pour voir tout ça ! 

Dernière montée en direction du Joly, je reprends un coup de moins bien…Stéphane en a marre lui aussi ! Et mon genou me refait couiner une nouvelle fois !!!! ça sent pas bon c’tte histoire ! Je pense à beaucoup d’entre vous, je sais que j’ai des textos qui on du arriver, je sais que je suis suivi sur FaceBook, je pense à Karine, à mes enfants, aux copains du Srt, à ma sœurette… et beaucoup d’autres aussi, difficile de parler de vous tous qui êtes dans ma tête à ce moment-là. Et je sais que la décision que je vais prendre va en décevoir plus d’un, moi en 1èr. Le prochain ravito sera le dernier, c’est vraiment trop dur, j’en peux plus, j’ai envie de dormir, mon lit me fait de l’œil et je décide une nouvelle fois de stopper.

 

On arrive à ce ravito tant attendu, col du Joly, 85km, 5690+, 20h40 de course. Dommage, j’espérais battre mon record de distance et de temps de l’an dernier, à savoir 101km 6100+ et 22h30 de course et ben ça va être cuit. Je crois que 2014 était pas l’année pour moi pour faire un ultra. Ma maison, mes travaux, mes blessures, la nuit précédente de 2h au gite…

 

On rentre dans la tente du ravito, et là, je me dis qu’il faut pas arrêter ! Steph fini de me persuader. J’essaie une nouvelle fois d’allumer mon portable, et ohhhhhhhh il y a du réseau, alors que je n’ai pas pu en avoir avant. Les textos arrivent tous en même temps, je ne prends pas le temps de les lire, j’envoie juste un message à ma chérie et à ma fille pour leur faire part des événements, je lis vite fait 2-3 lignes de messages et mes yeux deviennent humides, la fatigue, les nerfs, l’émotion… je craque… les larmes montent et me piquent le nez…Vite vite, j’éteints mon tel, c’est pas le moment de craquer, on se déconcentre pas ! Nos regards se croisent avec Stéph, il voit mes larmes mais ne dit rien.

2 soupes de vermicelle, thé, banane, je fais un arrêt au stand pour m’alléger, et nous voilà reparti. Je me dis qu’il y en reste plus que 30, il reste une descente, 2 buttes, une autre descente et 8 bornes de plat ! C’est fini…enfin presque ! On fait une partie de la descente en courant, les jambes sont dures mais ça va.

 

On arrive aux Contamines, il est 6h du matin, le jour se lève. On vient de battre notre record de durée en course, on en est à 23h16 et 95 km.

Il nous reste 2 belles ascensions a faire, et on sera proche du bonheur. Mais pas des moindres, on a déjà dans les pattes 5760m de d+ et il nous reste 1200+ à faire.  On passe la 1ère avec difficulté, et du sommet, on aperçoit de l’autre côté de la vallée le col suivant où l’on va passer, le col du Tricot. On aperçoit bien la montée, et le col. Sur tout le parcours, on ne voyait jamais la fin des côtes et des descentes, il y avait toujours un dernier virage derrière lequel on pensait que c’était là, mais non, c’était toujours plus loin et c’est difficile mentalement dans ces cas-là. Alors celui-là, même si je sais qu’il va être dur, même si je sais que ça va être long, ben c’est pas grave, je vois l’issue, je vois le col et je sais où ça s’arrête et ça j’aime bien !  

Stéphane me lâche dans la montée. Il est mieux que moi depuis le début de toute façon. C’est pas grave car je sais que c’est l’ultime montée et qu’il va m’attendre en haut de toute façon.

Je monte en 1h05, alors que le panneau pour randonneur en bas indiquait 2h. Finalement, même avec 7000m+ dans les guibolles, je monte encore assez vite. On a passé dans la montée la fameuse distance de 101km… on bat un nouveau record !

Steph, comme prévu est là, il m’attend. On attaque la der ! Dernière descente… mais interminable descente. Et super technique ! Difficile… roche, pierre, ça glisse et on a les jambes qui sont dures comme du bois. Pour la 1ère fois de la course, je tombe en panne d’eau, et ça j’aime pas ! J’ai pas envie de faire une déshydratation. On continue à descendre, on quitte les chemins pour retrouver le bitume. Mais une descente raide sur du goudron, quant on a fait plus de 100 bornes en montagne, et ben ça tue les quadris !

 

Ravito des Houches… 110km et 7200+, temps en course : 28h44m ! Il nous reste 8km. 8km de plat… ou plutôt de faux plat montant ! Je fais un bref calcul et j’espère qu’on va finir en 30h30 maxi. On en a marre. Et la fin est un calvaire. On vient de faire 4km de goudron et les 8 restants seront du même acabit ! 8Km interminable et moche ! On essaie de courir et de marcher en alternance, mais mon genou me fait souffrir vraiment et je peux plus courir. On fini donc en marchant. Mais putain que c’est long ! Stéphane découvre les limites de sa patience, il en a vraiment marre, moi, ça va mieux, j’avance au mental, et je le soutiens moralement, je lui dois bien ça !

On traverse un parc à l’entrée de Cham, il y a plein de monde, ça commence à sentir bon…on entre dans Cham, la dernière ligne droite, la rue piétonne, on se remet à courir.

On se tape dans la main…’’Putain, mon Steph, on l’a fait !’’ ‘’Ouais, mon Laulau, Finisher encore une fois ! ‘’

Il y a beaucoup de monde et on est applaudi, acclamé, et porté par cette foule qui nous donne des ailes, on passe enfin cette ligne d’arrivée tant attendu le sourire aux lèvres. Je vois Ange, la fille de Stéphane qui lui saute dans les bras, je cherche Karine du regard et je la vois juste à côté alors que je l’ai pas vu en passant ! Putain que ça fait du bien de te voir en arrivant !!! Si ça c’est pas le bonheur, ça doit y ressembler fortement !

Les filles, Karine et Gaétane, nous avait dit qu’elles voulaient venir, mais c’était pas sur. Je ne le savais pas avant, et je ne voulais pas le savoir. La surprise était trop bien ! Mes enfants en 2013, et ma chérie en 2014 ! Top non ? Merci les filles, ça fait super plaisir ce genre d’accueil !

On récupère nos trophées, nos polaires Finisher TDS !

On file à la douche pendant que les filles vont manger un bout.

Putain que c’est bon de savoir qu’on l’a fait, qu’on a réussi cet objectif !

Nous rejoignons les filles, la bière du finisher nous tend les bras !

Il va falloir que je dorme un peu avant de prendre le volant, car, on est jeudi 16h, et depuis mardi matin, je n’ai dormi que 2h ! C’est un peu plus prudent je pense. Je vais donc dans le gymnase où des lits sont installés, et je me pose en espérant dormir un peu. Mes jambes bougent toutes seules, l’adrénaline est encore là, les endorphines sont aux taquets ! J’ai beaucoup de mal a dormir, je dois sommeiller environ 40mn, et je me lève. Ca me fait tout bizarre de ne pas être avec Stéphane, il est reparti avec sa ptite famille. On ne s’est pas quitté pendant toute cette aventure, 30h en sa présence et là, ben… limite il me manque mon copain !

Je repars de Cham avec un pincement au cœur, car j’aime beaucoup cette ville et j’aime bien être ici. Heureusement que je dors sur Chambéry car le retour jusqu’à Estrablin aurait été impossible, la fatigue pointe vite son nez !

 

Au fait… TDS 2014 : 119km et 7250m d+ (mon Gps dit 124.5 et 7660m+), parcours effectué en 30h27m. 1600 participants, 1075 finishers (35% d’abandons), et je finis 754ème. Le temps limite est de 33h, on a juste 2h30 d’avance, c’est pas des masses mais c’est suffisant ! Et je peux vous assurer que 7500 de d+, c’est du gros gros lourd de chez gros lourd !

Avec du recul, cette aventure est vraiment magnifique a faire, mais il faut être super bien préparé. J’étais pas mal au niveau préparation, mais mes coups de moins bien du mois de juin et juillet ont fait baisser le niveau d’entrainement.             Un peu plus de repos m’aurait certainement aidé a finir mieux et plus rapidement.

 

J’ai reçu beaucoup de textos de soutien pendant la course, énormément, et à mon retour, je vois avec plaisir toutes ces personnes qui ont suivi mon aventure, notre aventure sur FaceBook. Wahouuuuuu, ça fait chaud au cœur tout ça !

Merci à vous tous de votre soutien, vos messages, mails, textos, appels. Merci à mes enfants, merci aux potes du Srt, à mes amis, connaissance Fb, et surtout, un grand merci à toi Karine, car vraiment tu m’as aidé a avancer. Se sentir soutenu comme je me suis senti est vraiment très fort.

 

Un dernier Big-Up :

 Un Stéphane est un grand plus dans cette traversée, faire cette course à 2, faire cette course avec toi était vraiment un plaisir, c’était vraiment bien. Et heureusement que tu étais là, vraiment, car sans toi, je ne serais pas allé jusqu’au bout…Alors merci mon ami, merci beaucoup… sincèrement !

Je sais pas où j’irai, je sais pas ce que je ferai l’an prochain, mais ça sera avec toi, mon pote, sans aucun doute !

 

 

TDS 2014 : C’EST FAIT …YESSSSSSSSSSS !

 

 

Retrouver mes "aventures" sur http://laulautraileur.over-blog.com/

6 commentaires

Commentaire de Kashmir57 posté le 16-08-2015 à 11:46:11

Bonjour

Tres tres beau récit , long mais pas trop non plus ( j'avoue j'ai pas lu la deuxieme partie ....:-)).Félicitations pour votre " abnégation " .J'attends un récit de 2015 !

Commentaire de djlaulau1 posté le 16-08-2015 à 13:35:45

Merci de ton commentaire... il y aura un récit de 2015... sur l'UT4M 160... à voir dans quelques jours ;-)

Commentaire de arnauddetroyes posté le 16-08-2015 à 13:40:39

et bien heureusement que tu as décidé de le poster ton CR, je viens de passer un bon moment en ressentant tes émotions de coureur et du coup j ai poursuivis la quête sur ton blog ;)
Félicitations

Commentaire de djlaulau1 posté le 16-08-2015 à 14:45:43

Waouuuuuuu merci, ça fait plaisir ce genre de commentaire !!!! merci beaucoup!

Commentaire de Potamochere posté le 25-08-2015 à 15:14:56

Excellent ton compte-rendu, du coup je me suis tapé celui des 4 massifs dans la foulée (pronatrice).
Un régal !

J'adore ton style, c'est super à lire !
Amuse toi bien encore !

Commentaire de djlaulau1 posté le 25-08-2015 à 18:56:13

et ben c'est sympa ça !!!! c'est pour ce genre de retour que j'aime écrire et partager avec les autres mes "aventures"... merci beaucoup...
il y en a d'autres si tu as du temps à perdre ;-)

merci encore du retour

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