L'auteur : Bricinsa
La course : Sur les Traces des Ducs de Savoie
Date : 26/8/2015
Lieu : Courmayeur (Italie)
Affichage : 1709 vues
Distance : 119km
Objectif : Terminer
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Sur les Traces des Ducs de Savoie
26 août 2015
Le parcours :
Courmayeur – 5h30
Ca y est, cette fois-ci nous y sommes, devant cette arche de départ que j’ai vu tant de fois en photo ou en vidéo. La TDS, c’est l’objectif de l’année, un défi ambitieux que nous nous sommes lancé après avoir terminé le Grand Raid des Pyrénées 80 km l’année dernière. Le choix des autres courses a été fait en fonction et pas un entrainement sans que je n’ai la course en tête. Du coup, l’émotion est là, le stress aussi, la peur de ne pas réussir, de devoir abandonner ou de trop souffrir pour en profiter. Heureusement, nous passons la semaine entière à Chamonix et nous avons réservé la nuit du départ à Courmayeur pour être au plus prêt du départ et éviter les navettes depuis Chamonix. Cela aurait dû nous permettre de gagner quelques heures de sommeil mais loupé dans mon cas, je n’ai quasiment pas fermé l’œil de la nuit.
Courmayeur, la veille au soir
J’emploie le « nous » puisque nous sommes quatre à prendre le départ, quatre amis qui se sont entrainés ensemble et ont participé aux mêmes courses de préparation depuis plus d’un an, notamment celles nécessaires à l’obtention de points pour l’inscription à la TDS, 3 au total (le GRP en donne autant, c’était donc bon pour nous quatre qui l’avions fini en 2014). Un petit merci à eux au passage, puisque c’est beaucoup plus sympa de partager ce genre d’aventure à plusieurs !
C’est justement sur la préparation que j’essaie de me concentrer avant le départ pour me rassurer mais aussi me rendre compte du chemin parcouru depuis maintenant 3 ans. Durant ces derniers mois, j’aurais essayé de rester sur un rythme de quatre sorties par semaine dont trois en course à pied et une d’un autre sport (ski de rando/ alpin l’hiver, vélo ensuite) pour varier un peu les plaisirs et ne pas trop solliciter les articulations. J’ai gardé une « grosse » sortie par semaine mais par rapport à l’année dernière, j’ai introduit une petite séance de fractionné par semaine jusqu’en juillet, je pense que ça a été plutôt positif pour gagner un peu en vitesse pour les courses de distance plus faible que l’on a pu faire cette année en restant dans le Sud Ouest : à Font Romeu, à Toulouse, au Pic Saint Loup ou encore en Andorre.
5h45 - Courmayeur
Nous déposons les sacs de délestage auprès de l’organisation pour qu’ils nous soient remis au Cormet de Roseland, aux alentours de la mi-course. A l’intérieur, il y a surtout de quoi refaire le plein en ravitaillement et de quoi se changer avant la nuit. On se place ensuite sur la ligne de départ, dans le premier quart. Le speaker commence à faire monter la pression et c’est l’occasion pour la directrice de la course de nous avertir que la journée sera chaude, très chaude, et qu’il faudra être vigilant aux coups de chaleur.
Vient ensuite, et enfin après des mois d’attente, la musique officielle des départs de la TDS, celle de Pirates des Caraïbes, puis le décompte repris en cœur par tout le monde juste avant le départ. A 6h00 tout pile, et avec une luminosité juste suffisante pour ne pas sortir la frontale, on s’élance vers l’aventure, vers l’inconnu.
Quelques minutes avant le départ
On démarre en plein centre ville de Courmayeur et on parcourt la rue principale pavée pendant quelques centaines de mètres, avant de plonger dans une descente sur la droite. Le rythme est bon, un peu trop rapide à mon goût mais c’est ainsi à tous les départs. C’est à ce moment que je tombe le petit profil plastifié que je me suis préparé avec toutes les altitudes et kilométrages des points intermédiaires de la course. Je ne m’en rends pas compte de suite mais heureusement un de mes amis présent juste derrière le récupère au sol, au risque de se faire happer par le millier de traileurs lancés à pleine vitesse. Heureusement rien de tout ça et il me ramène le profil en suivant, je l’en remercie encore, j’aurais vraiment été handicapé pour le suivi de la course sans ça.
Arrive ensuite le début de l’ascension vers le premier ravitaillement, le col Chécrouit situé sur le domaine skiable de Courmayeur, au pied du versant Est du Mont Blanc. On emprunte une large piste de 4*4 qui fait office de piste en hiver. J’ai perdu des places depuis le départ, je n’aime pas les débuts de course, le stress est encore un peu là et je me force à commencer à boire et manger régulièrement même si je n’en ai vraiment pas envie, mais je sais que c’est là la clé pour espérer terminer. Je prends donc le rythme de manger un petit quelque chose toutes les 45 minutes, en variant pour éviter la lassitude. J’ai pris un tout petit peu d’avance sur mes trois amis, comme c’était prévu, puisque nous avons des rythmes un peu différents et sur une telle longueur de course mieux vaut avoir chacun le sien, à la condition que la solitude ne pèse pas trop. C’est mon cas puisque c’est un peu ce que je recherche sur ce genre de course, un voyage avec moi-même ! On arrive au ravitaillement où seul du liquide est proposé, je n’ai pas encore besoin de recharger en eau, la soupe ne me fait pas encore envie et il y a aussi pas mal de monde. Bref, je préfère passer sans m’arrêter.
Entre Courmayeur et le col Chécrouit
7h09 - Col Chécrouit
En sortant du ravitaillement, nous quittons la large piste 4*4 pour attaquer un single track plus ludique qui serpente en balcon le long de la pente. La vue sur la droite est magnifique avec le soleil qui se lève : Mont Blanc, crêtes saillantes et glaciers sont les principaux éléments du décor ! Physiquement, ce n’est pas mieux ni pire, j’ai la sensation d’avoir déjà les yeux fatigués (surement dû à la mauvaise nuit que je viens de passer…), je me fais violence pour avaler une barre à la cacahuète mais le salé de bon matin ce n’est pas terrible. L’envie et la motivation ne sont toujours pas là mais je me dis que ça devrait passer, comme d’habitude. Sur le chemin étroit, on se suit à la queue leu leu, l’ambiance générale est studieuse même si quelques coureurs discutent encore entre eux. Ce calme relatif est vite troublé par un hélicoptère qui vient voler au plus prêt de nous pour immortaliser ces paysages sous un si beau temps. Je me dis alors que les vidéos de la course seront encore une fois superbes. Au loin, on devine déjà les premiers qui arrivent au sommet de l’arrête du Mont Favre par de jolis petits virages en épingles. Nous continuons à avancer sur un rythme plutôt lent, très lent même, mais au vu des premières sensations de la journée je préfère commencer comme ça, et je me dis que ce n’est peut être pas si mal quand on connait la suite du programme de la journée (et de la nuit !). Petit à petit l’arrête se rapproche et c’est de plus en plus beau.
Passage à l’arrête du Mont Favre
08h01 - Arrête du Mont Favre :
Après un petit arrêt technique au sommet et un resserrage des chaussures, nous attaquons la première descente de la journée. Après quelques centaines de mètres, les sensations commencent à revenir et je me sens revivre, je mesure la chance que j’ai de courir là sous un si beau temps, avec une température très agréable à cette heure ci et je profite pleinement de la descente. Je suis maintenant obligé de mettre le frein à main pour ne pas m’emballer dans cette descente où j’ai envie d’accélérer en permanence. Mais je sais que c’est un des pièges du jour (avec la montée au Fort de la Platte en plein soleil !) et je me tempère. Comme très souvent en début d’ultra trail, certains nous doublent déjà à fond, essoufflés et en traumatisant déjà leurs cuisses et pieds : j’en ai mal pour eux. La descente n’est ni très pentue ni très technique, on est obligés de dévier un peu pour éviter quelques troupeaux et on arrive assez rapidement sur un replat où les premiers supporteurs sont présents. On revient sur un chemin assez large longeant un lac et des zones humides, c’est magnifique. Il est très facile d’y courir et on aperçoit déjà au loin le premier ravitaillement solide, celui du lac Combal.
Replat au niveau du lac Combal
08h32 - Lac Combal :
Premier vrai ravitaillement, j’en profite pour faire le plein d’eau en rajoutant aussi de la poudre énergétique puisque le prochain plein se fera au col du Petit Saint Bernard, 2O km plus loin. Je passe également récupérer un bol de bouillon avec du vermicelle qui me fait plaisir. Je ne m’attarde pas, ce n’est pas nécessaire à ce moment de la course et je repars tranquillement après avoir vidé mes poches des emballages vides que j’avais accumulés.
Nous attaquons alors la première partie du col Chavanne avant un petit replat et la reprise d’une pente progressive et agréable sur un chemin étroit. Seule la fin est un peu plus raide et technique mais rien de bien difficile. Le rythme est toujours assez lent, je double quelques concurrents quand le chemin le permet, sans prendre de risque ou en me fatiguant trop à faire de brèves accélérations. Les bonnes sensations reviennent, les pensées positives aussi, je laisse mon esprit divaguer et je me projette maintenant sur le reste de la course, en restant concentrer sur l’essentiel pour ce début de course : gestion du rythme, de l’alimentation et de l’hydratation. C’est donc assez tranquillement que l’on arrive en haut du col pour un nouveau pointage mais pas encore de ravito, j’ai un peu peur pour mes réserves en eau… J’en profite pour souligner le nombre et l’efficacité des pointages intermédiaires, parfois très isolés mais qui permettent aux personnes qui nous suivent d’avoir des informations assez régulièrement et d’adapter les déplacements en fonction pour ne pas attendre trop longtemps pour rien.
Peu après le lac Combal
Montée au col Chavanne
09h37 – Col Chavanne :
En observant le profil de la course, on remarque de suite qu’il s’agit de la descente avec la plus faible pente du parcours, mais qu’elle est aussi relativement longue. Sur place, c’est bien le cas et il ne se passe pas grand chose au cours de la descente, j’essaie d’alléger la foulée et d’avoir des pas assez rasants, toujours pour s’économiser au maximum. Pour l’instant je ne pense pas à la course au delà du prochain ravitaillement au col du Petit Saint Bernard. Je sais que les familles de mes amis nous y attendent et ça me fait plaisir de savoir que l’on va pouvoir les voir.
Descente depuis le col Chavanne, on va tout au fond de la vallée
Une fois quasiment arrivé au bas de la descente, c’est avec joie que je découvre qu’il y a un abreuvoir avec une arrivée d’eau fraiche au bord du chemin. La plupart des coureurs en profitent pour faire le plein d’eau donc je fais de même et je repars aussitôt. On commence ensuite l’ascension vers le col, à l’ombre d’abord puis au soleil, mais les températures sont (pour le moment) agréables, et on alterne petits raidillons et pentes plus douces. Avant le ravitaillement, dernier « coup de cul » à travers la végétation, ça monte très fortement mais heureusement il y a du monde au sommet pour faire du bruit et nous soutenir. Ca aide, je prends plaisir et je me dirige tranquillement vers le ravitaillement quand je croise nos supporters sur le bord du chemin : je m’arrête, on discute un peu, j’apprends que les autres ne sont pas loin derrière, ils ont fait un bon départ. Je repars ensuite pour faire les quelques dizaines de mètres qui me séparent du point de contrôle.
En longeant le lac Verney
Dernier raidillon avant le ravitaillement
11h50 – Col du Petit Saint Bernard :
Au ravitaillement, je fais le plein en eau et produit énergétique, je réorganise un peu le sac en passant des barres de l’arrière à l’avant puisque le stock commence à diminuer et, comme cela va devenir une habitude sur les prochains ravitaillement, je prends un bol de bouillon/soupe de pâtes qui me fait le plus grand bien. Physiquement tout va très bien, je me sens très frais (plus qu’en partant ce matin !), aucune douleur ni échauffement à signaler. Le moral est aussi très bon, pas de lassitude, je sais que je ne vais pas encore trop souffrir dans les kilomètres à venir et que je vais pouvoir en profiter. Et il vaut mieux être en forme à ce moment de la course puisqu’on remarque rapidement sur le profil que l’on attaque la descente la plus longue avant une remontée tout aussi longue. J’ai lu beaucoup trop de récits de course où de gros coups de mou arrivent dans cette remontée après Bourg Saint Maurice et je veux absolument éviter ça donc je vais faire la descente très tranquillement, en partageant la première moitié avec deux autres traileurs avec qui l’on discutera un peu d’entrainement, d’autres courses… Une petite pensée pour Florian, un de nous quatre, qui sera contraint de stopper sa course au col pour une déchirure sous le pied qu’il avait contractée 4 semaines auparavant. C’est tout de même formidable d’avoir pu prendre part à la course et d’avoir pu profiter de son ambiance ! A partir de la mi-descente, je me retrouve à nouveau seul et Bourg Saint Maurice se profile en contrebas. Ca me rappelle alors les vacances au ski de cet hiver, quand nous sommes passés par le village. Je pensais déjà à la course et je regardais tout autour de moi pour chercher par où l’on arriverait, par où l’on repartirait, où pourrait bien être le ravitaillement, etc. En repensant à tout ça, les kilomètres défilent et je me retrouve rapidement à Seez, petit village (que je croyais) à côté de Bourg Saint Maurice. En fait, il reste encore 5 kilomètres pas vraiment passionnants et qui s’éternisent un peu, puis c’est l’entrée dans un parc, le chemin est plat et c’est alors l’éternel dilemme : courir pour que ça passe plus vite ou marcher pour s’économiser ? Je n’ai pas trop le temps de réfléchir à la réponse puisque tout le monde court : je courrai donc aussi ! On traverse Bourg, je reconnais un restaurant où nous avions mangé puis je retrouve nos supporteurs presque au complet puisque deux d’entre eux ont été chercher Florian au Petit Saint Bernard. Comme d’habitude, on échange quelques mots, on rigole un peu, je prends des nouvelles des amis et je me dirige tranquillement vers le ravitaillement.
Juste avant le ravitaillement de Bourg Saint Maurice
13h54 – Bourg Saint Maurice :
Bon par contre, dès que l’on s’arrête de courir, on ressent rapidement la chaleur du fond de vallée qui s’abat sur nous. C’est encore supportable mais je veille à bien boire, coca puis soupe pour ce ravitaillement. Ici l’assistance est autorisée, c’est à dire qu’un proche peut rentrer sur le ravitaillement pour nous assister et nous apporter du change / de la nourriture dans la limite d’un sac de 30 litres. Sur cette distance ce n’est pas quelque chose que je vois comme nécessaire, j’aime bien avoir mon indépendance et être autonome sur la course, et puis ça évite à tout le monde (coureur et assistance) le stress du « mince je serai là trop top ou trop tard pour que l’on se croise et je ne pourrai pas récupérer ce que j’ai prévu ». Les visages autour de moi commencent à être marqués et certains pieds font leur première sortie hors des chaussures pour se faire soigner (bon appétit…). De mon côté tout va toujours pour le mieux, il me tardait d’arriver ici pour attaquer réellement la course mais ce sentiment de « facilité » m’inquièterait presque, je m’étais tellement préparer à devoir gérer un coup de bambou que je trouve surprenant de ne pas y être encore confronté. Mais j’arrête de me poser tant de questions et je repars motivé, avant de me faire très rapidement couper dans mon élan par le contrôle d’une partie du matériel obligatoire : frontales (x2), veste Gore Tex et portable. Si seulement j’avais tourné la tête ne serait-ce que 2 secondes pendant le ravitaillement j’aurais pu voir qu’il y avait un contrôle et donc un déballage de sac à faire avant de parfaitement le ranger…
La petite formalité passée, je repars dans Bourg Saint Maurice, on prend la rue commerçante, c’est sympa, on monte dans le village, des habitants sont postés devant chez eux et nous proposent un petit verre d’eau fraiche ou de nous asperger d’eau froide, c’est très gentil de leur part et ça rajoute un peu d’ambiance. Puis l’on attaque les choses sérieuses, ça commence à remonter fortement le long d’un chemin qui est (pour l’instant…) majoritairement ombragé. Le rythme est bon et je commence à reprendre de plus en plus de monde. Dès que je reviens sur quelqu’un ou un petit groupe, je me force à rester un peu dans leur pas jusqu’à ce qu’il soit possible de doubler sans trop se fatiguer. Je bois beaucoup, je sais qu’il y aura de l’eau au Fort de la Platte, et j’immerge ma casquette dans l’eau dès que je croise le moindre ruisseau ou abreuvoir. Et puis le paysage se dégage, la forêt se fait moins dense et l’on se retrouve complètement à découvert sur un terrain herbeux et très pentu. Là, ça commence à devenir difficile, surtout du fait de la chaleur qui nous assomme complètement et je croise de plus en plus de personnes au regard vide arrêtées au bord du chemin. Je mets un point d’honneur à ne pas m’arrêter du tout pendant les montées, puisqu’on a souvent bien plus chaud quand on s’arrête et ça me sortirait de la sorte de « bulle » dans laquelle je suis pendant les longs efforts. Après avoir gardé le fort en visuel pendant prêt de 45 minutes (le vrai, le second, puisqu’il y a un piège avec un premier fort qui arrive bien trop tôt dans la montée pour que ce soit réellement celui de la Platte…). J’arrive au fort où je fais rapidement le plein d’eau pour repartir dans la foulée et ne pas trop entendre certains participants partager leurs doutes au téléphone ou bien annoncer leur abandon, cela risquerait de couper mon entrain.
Le Fort de la Platte
15h41 – Fort de la Platte :
Je repars donc tranquillement en mangeant un petit encas et je profite du chemin ni trop pentu ni trop technique pour sortir le téléphone où je trouve des messages d’encouragement : ça fait toujours extrêmement plaisir pendant ces moments là. La suite de la montée jusqu’au col de la Forclaz n’est pas trop dure, le soleil commence à perdre de la hauteur et nous nous en prenons donc la température est bien plus agréable. S’en suit une courte descente avant de réattaquer la partie finale de cette terrible remontée depuis Bourg Saint Maurice : le Passeur de Pralognan. Ce col là est un peu considéré comme LE passage de la TDS puisque le début de sa redescente est réputé très technique (à même les rochers saillants, aidé par des cordes fixées à la paroi). Et puis c’est aux alentours du 60ème kilomètre, donc dans ma tête, après l’avoir passé on entame le retour vers Chamonix ! C’est donc avec hâte que j’attends le sommet qui arrive après un petit passage en balcon où il ne faut pas s’endormir au risque de perdre une bonne partie des mètres d’ascension récemment gagnés !
17h20 – Passeur de Pralognan :
Le début de la descente est effectivement raide et je prends le temps d’attendre quelques instants au sommet pour avoir la lucidité nécessaire et ne pas chuter bêtement. Je me lance ensuite, on nous demande s’il on a des crampes, je réponds que non mais qu’elles finiront malheureusement bien par arriver ! Une centaine de mètres devant moi, j’entends du bruit dans les cailloux et au moment où je relève la tête j’aperçois un concurrent plusieurs mètres en dessous du chemin : il a chuté mais heureusement il se relève de suite, rien de grave.
Le Passeur de Pralognan
La descente se poursuit plus tranquillement, le chemin redevient « normal » mais deux ampoules aux gros orteils présentes depuis plusieurs kilomètres commencent à vraiment me faire souffrir lorsqu’il faut prendre appui sur l’avant des pieds ! On rejoint ensuite une piste 4*4, je sens que la base vie du Cormet de Roseland se rapproche mais au fur et à mesure que le chemin se découvre, il ne cesse de se prolonger. Enfin, je finis par apercevoir deux amis qui m’attendent au bord du chemin, signe que le ravito est proche et que l’on va pouvoir discuter un peu après plusieurs heures de solitude. On partage un bout de chemin mais ça passe vite et il faut déjà les quitter pour rentrer au ravitaillement (réservé uniquement aux coureurs).
Arrivée au Cormet de Roseland
18h08 – Cormet de Roseland :
C’est ici la grande nouveauté pour moi : un ravitaillement base vie. Je n’ai jamais fait de course comme celle-ci où l’organisation nous amène un sac de délestage que l’on a préalablement rempli et laissé à Courmayeur. J’ai d’ailleurs à peine le temps de rentrer dans le chapiteau que l’on me tend mon sac alors qu’il y en a des centaines d’autres à côté : chapeau aux bénévoles, le timing est parfait ! En m’asseyant, je ne sais pas trop par où commencer : est-ce que je commence par manger un peu pour avoir le temps de digérer avant de repartir ou est-ce que je commence par faire les tâches ingrates avant pour être tranquille ensuite. Au final, je mélange un peu tout. Je mange les Pom’Potes que j’avais mises dans le sac (un plaisir d’ailleurs à ce niveau de la course !) en même temps que je retire chaussettes et chaussures. Entre la troisième compote et le rechargement du sac en barres et gels, je me fais violence pour percer les deux grosses ampoules qui me veulent du mal et je mets un Compeed sur une zone du pied droit qui commence à s’échauffer. Un coup de lingette imbibée pour se nettoyer, un maillot plus épais pour la nuit, changement de chaussettes et chaussures, petite soupe et saucisson et c’est reparti pour le reste du parcours. En quittant le ravitaillement, je suis sur-motivé, presque euphorique intérieurement même si je ne le montre pas trop, et j’ai l’impression que la course est gagnée et bientôt finie. Avec du recul, je me dis quand même qu’il me restait encore à ce moment là 53 km et 11h de course… Mais ce n’était pas bien grave, je ne faisais pas d’effort pour me rendre à l’évidence de la réalité, cet état d’esprit positif masquait la fatigue et me permettait d’avancer à bon rythme. La montée au col de la Sauce se passe très bien, pas de difficulté majeure et ce changement d’habit/chaussures au Cormet m’a fait un grand bien, j’ai l’impression de repartir comme neuf.
J’attaque ensuite la descente vers la Gitte, par un single track moyennement technique mais agréable surtout au moment d’arriver au passage du Curé, un magnifique passage taillé dans la roche et surplombant une gorge. J’ai eu la chance d’y passer de jour, seul, sans être dans le dur et la scène était magnifique avec le bruit du torrent en contrebas.
Passage du curé
La suite de la descente ne présente pas de particularité et l’on aperçoit assez vite le refuge de la gite de l’autre côté d’une petite vallée.
20h14 – La Gitte :
C’est en écrivant ici que je me rends compte avoir mis plus de deux heures entre le Cormet de Roseland et la Gitte (moins 25 bonnes minutes d’arrêt à la base vie) alors que j’avais l’impression en course de n’avoir passé que 45 minutes entre ces deux points. C’est quelque chose d’étrange que j’ai remarqué sur les courses longues, il y a une sorte de modification de la notion du temps, comme une déconnexion, les heures passent beaucoup plus vite que d’habitude et je n’ai quasiment plus de repère horaire (je fonctionne avec le temps de course sur la montre, et pas l’heure). C’est peut être grâce à cela que je ne ressens quasiment pas d’ennui pendant les courses.
A la Gitte, bref remplissage de poche à eau à l’abreuvoir puis c’est reparti pour le col du même nom. Il n’est pas très difficile ni très pentu mais c’est une (très) longue piste 4*4. A mi-parcours, des bénévoles postés en bord de chemin commencent à préparer leur « base » pour la nuit avec feu de camps et groupe électrogène pour alimenter l’éclairage. Ils proposent gentiment des boissons à chacun mais je n’en ai pas encore besoin. Par contre, la nuit tombe et le frais arrive. On est un groupe de cinq dont trois portugais qui n’arrêtent pas de piailler et j’aimerais m’en séparer pour retrouver un peu de silence, mais je n’ai ni envie d’accélérer ni de ralentir, je suis dans le bon rythme. Et puis un d’entre eux a déjà allumé sa frontale, c’est pratique. Et oui parce que ce que j’ai découvert à la tombée de la nuit c’est que c’est un peu à celui qui allumera sa frontale en dernier en profitant de celle des autres ! Pour économiser un peu de batterie ? Je ne sais pas, mais finalement je finis par les distancer et je m’arrête donc un peu plus haut pour mettre la Gore Tex et allumer la frontale. L’aspect pratique, c’est qu’il n’y a plus besoin de se fatiguer à chercher les autres concurrents pour savoir où l’on va passer : il suffit de lever les yeux et voir où sont les points lumineux. A ce moment là, ils sont loin, très loin vers le haut du col.
A peine quelques centaines de mètres après le col, on entend déjà la musique du futur ravitaillement, celui du col du Joly. Mais je me suis juré de ne pas me faire avoir, puisque j’ai lu beaucoup de récits où il est dit que le col est encore très loin. Je me fais donc une raison et je continu à avancer, seul maintenant, en continuant à chercher le reste du parcours avec les lumières. Mais cette fois, c’est beaucoup plus compliqué, il y a une piste au fond à gauche et il y a plusieurs phares qui passent. Finalement, je repère le chemin et j’avance en doublant quelques personnes sur cette portion. C’est le début de la nuit, je ne ressens pas encore trop de fatigue mais je sens quand même que les kilomètres s’accumulent. Mais je m’occupe en faisant un petit check up et la situation pourrait être pire : pas de crampes même si des courbatures arrivent, les ampoules ne me font plus souffrir et le moral est très bon. Et puis je viens de passer un cap, celui des 80 km, ma plus longue distance en course jusqu’à la TDS : à partir de maintenant, je ne sais pas comment le corps va réagir !
A force, j’arrive donc au col Joly que je vois depuis quelques centaines de mètres déjà : spots de couleur, speaker sur-motivé, caméra à l’entrée, on se croirait presque à une soirée organisée ! C’est intéressant, ça réveille et ça diverti, mais cela fait presque un choc après tant d’heures passées en montagne et dans la nuit, loin de tout !
22h40 – Col Joly :
Au ravitaillement, je m’assoie, je mange le combo classique soupe et saucisson, et je réponds aux sms. Etonnement je n’ai pas de lassitude du sucré donc je continue à en manger toutes les 45 minutes et je mange un peu de salé au ravitaillement mais les quantités ne sont pas énormes, ce qui permet d’éviter le coup de mou en ressortant. Mais l’euphorie du Cormet de Roseland est quand même bien retombée. Là-bas je me voyais déjà sur la fin et finisher, mais, même si je ne doute toujours pas d’arriver, je me rends compte que le chemin est quand même très long et que je vais encore y passer une bonne partie de la nuit.
Sans trop tarder, je m’échappe du ravitaillement qui commence à se transformer en dortoir (sur des bancs…) et j’attaque la descente. Je commence à y souffrir, les muscles n’ont plus la souplesse du début, les foulées se font plus rasantes et je m’aide grandement des bâtons dans les parties les plus techniques / pentues. Je continue tout de même à courir tout du long mais c’est quand même interminable. De jour ce doit être magnifique mais dans mon cas, le paysage se résume à un halo de lumière, sauf en levant les yeux au ciel où les étoiles brillent, mais c’est un jeu risqué en descente ! Heureusement, ma frontale remplit parfaitement son rôle et j’y vois très bien, je ne suis pas pénalisé de ce côté là. Je double quelques coureurs mais je me fais surtout doubler par deux autres qui descendent à très vive allure, c’est impressionnant à ce stade de la course, je ne sais pas comment ils font ! Le reste du temps, et comme souvent dans les longs passages, je me mets dans ma bulle, je pense à tout et à rien et j’arrive finalement à Notre Dame de la Gorge, que je crois (à tort !) être à côté du ravitaillement des Contamines. Au final, il y a 4 kilomètres de quasi-plat à travers forêt et camping, j’en ai marre de courir, je me mets à marcher mais plusieurs petits groupes de 2 ou 3 personnes me reviennent dessus. Même à ce stade de la course, mon orgueil en prend un coup et je me remets à courir pour suivre le mouvement, jusqu’aux Contamines où la présence de quelques spectateurs me donne le sourire.
00h20 – Les Contamines :
Au ravitaillement, nous sommes peu nombreux, il commence à y avoir de gros écarts entre coureurs et les bénévoles sont donc beaucoup plus disponibles, aux petits soins, et on peut plus facilement discuter avec eux, c’est agréable ! Je n’invente rien ici, même menu que d’habitude, le plein d’eau en rajoutant de la poudre énergétique pour bien finir et c’est reparti. Depuis le quart de la course, l’embout de ma poche à eau fuit au niveau de la tétine, ce n’était pas trop méchant au début mais là ça empire et ça commence vraiment à m’agacer. En plus, dès que je mets un peu de produit énergétique, ça colle énormément et mon sac et ma veste sont tout péguants. Tant pis, il faudra que ça tienne jusqu’au bout comme ça ! La montée au chalet du Truc est raide dès la sortie des Contamines, on est quatre au départ du ravitaillement, je prends mon rythme, pas mauvais (à ce stade de la course, ridicule autrement !) et on ne se retrouve rapidement qu’à deux. C’est un chinois, il me colle à l’arrière des chaussures sans jamais passer à côté ou devant moi, il y a la place pourtant, ça m’agace et c’est pénible de sentir quelqu’un nous suivre de si près, j’aurais préféré faire la montée seul dans la nuit, pour l’ambiance particulière que cela crée. On arrive enfin au chalet du Truc avant une petite descente qui nous amène au pied du col du Tricot. Dans cette dernière, un peu technique au début, ça se regroupe et on se retrouve à une dizaine à attaquer le col ensemble. En face de nous, un mur, de 600 m de D+ en moins de 2 km. Ce n’est pas beaucoup plus compliqué que ça à décrire. Il y a des dizaines de frontales et l’on peut compter seulement 5 ou 6 virages en épingle, le reste n’est que ligne droite face à la pente. On sent la crispation chez tout le monde, nous sommes nombreux mais l’on n’entend pas un mot, et ce sera ainsi jusqu’au sommet. Dès le début de la montée, je me cale dans les baskets d’un coureur (des Adidas Riot, je les ai vu de très prêt pendant toute la montée !), c’est à mon tour de faire le suiveur, et je baisse la tête pour ne pas voir la suite ni me rendre compte de notre lente progression. Pendant un peu moins de 45 minutes, je me concentre sur l’alternance appui gauche – appui droit et la fatigue générale commence vraiment à se faire sentir. Je n’ai mal nulle part, je n’ai pas envie de dormir, le rythme cardiaque ne monte plus très haut, mais je sens que tout mon corps (cerveau compris !) fonctionne au ralentit, comme s’il était passé en mode « dégradé » pour tenir plus longtemps. C’est une sensation étrange, mais pas franchement désagréable. Ca me fait quand même bien plaisir d’arriver en haut même si je sais que la descente va être difficile. J’ai de plus en plus de mal à déplier mes jambes avec souplesse, surtout la gauche, le muscle à l’arrière du genou commence à m’handicaper. Et puis c’est au tour des muscles releveurs au niveau des chevilles de se réveiller. J’ai la démarche d’un pantin mal articulé, cela devient très compliqué de courir surtout que le chemin est plutôt très escarpé mais tant pis, je me fais violence, il faut courir sinon je n’en verrai pas le bout. Si ça c’était regroupé dans la montée, c’est totalement seul que je fais la première partie de la descente, pas de frontale à des dizaines de mètres, ni devant ni derrière. C’est un peu comme les bouchons sur l’autoroute lors du trajet aller, d’un coup on ne comprend pas où sont passés les gens ! J’arrive ensuite à la passerelle qui enjambe le torrent provenant du glacier de Bionnassay. De jour, en forme, ça n’est vraiment pas grand chose. Mais de nuit, avec les jambes tremblotantes de fébrilité, le bruit très présent du torrent que l’on ne voit pas et des câbles garde-corps difficiles à tenir en main, c’est une petite montée de pression. Très brève, puisque la traversée se fait en 20 secondes, mais suffisante !
La passerelle de Bionnassay, de jour
Et puis je finis par arriver à Bellevue, d’où la pente se fait plus prononcée. C’est bon signe, on va perdre plus rapidement de l’altitude pour se retrouver aux Houches. La vue se dégage et on distingue clairement les lumières des Houches et de Chamonix. Même si je le savais déjà, je remarque que ces deux villages ne sont pas vraiment à côté et la simple idée de devoir courir 8 km, en faux plat, depuis les Houches jusqu’à l’arrivée me désespère. Mais ça commence à sentir très bon pour être finisher, je reste vigilant pour éviter la blessure, seule chose qui puisse maintenant me priver du bonheur d’arriver ! Je ne vais pas m’attarder sur la fin de cette descente, totalement inintéressante, sur du bitume (goudron). C’est terrible pour les jambes et les pieds, ça tape fort à chaque appui et je serre les dents. Enfin, j’arrive aux Houches, il n’y a vraiment personne à cette heure ci à part trois courageux bénévoles au ravitaillement.
04h27 – Les Houches :
Ravitaillement express, j’ai encore de quoi manger et je rajoute un peu d’eau mais je ne traine pas, j’ai envie d’en finir à présent. Je repars, aussi seul que je suis arrivé. Un petit panneau annonce la couleur : 220 m de D+ et 180 m de D- jusqu’à l’arrivée. C’est bien ce que je craignais, une piste forestière qui alterne courtes montées et courtes descentes, qui oblige à courir en descendant puis essayer de courir (ou plutôt marcher…) en montant, c’est très usant physiquement mais aussi moralement. Et puis on ne se croirait pas en vallée du Mont Blanc, ça ressemble à des centaines d’autres routes forestières, avec une large piste, des ornières, des troncs stockés et une forte odeur de sapin… Bref, je peste à chaque fois que je dois alterner marche ou course mais je comprends malgré tout qu’il ne devait pas y avoir 36 solutions pour rentrer à Chamonix depuis les Houches. Et puis ça me laisse le temps de penser. Penser au bonheur de passer la ligne après tant d’efforts. Penser à ceux qui sont partis trop tôt et à qui j’aurais été fier de raconter cette course à peine la ligne franchie, eux qui aimaient tant le sport ou les grandes aventures (la TDS, c’est ridicule à côté de ce qu’ils ont vécu). Penser à ces centaines d’heures d’entrainement en semaine et le week end, seul ou avec les copains, en montagne ou ailleurs, et qui m’auront apporté un grand plaisir, finir la TDS n’est que la cerise sur le gâteau. Penser à ces lundi matins où les jambes font mal du week-end. Penser à nos courses de préparation qui nous auront permis de passer de supers week-ends entre amis. Finalement, les kilomètres défilent mais je cherche sur ma droite des indices de l’arrivée imminente dans Chamonix. C’est peu de temps après que j’aperçois le panneau magique, « Chamonix Mont-Blanc ». Cette fois ci, c’est la bonne, on rentre en ville, c’est encore un peu long mais je croise des coureurs qui en ont fini et qui rentrent chez eux, ils m’encouragent, je les félicite. J’aperçois des coureurs un peu devant, ils marchent. C’est le début de la rue principale, je marche aussi pour ne pas doubler les doubler dans ces derniers mètres de plaisir quand j’entends quelqu’un arriver derrière moi et nous doubler en courant (no comment). Et puis tout le monde se remet à courir, je suis à distance et je profite, les rues sont désertes à cette heure ci mais le plaisir est énorme quand même, surtout quand je découvre que « mes supporteurs » sont là, ils se sont levés et sont venus malgré le fait que l’on soit au milieu de la nuit, c’est formidable, et je les remercie vraiment ! J’aperçois malheureusement deux de mes amis, cela veut dire qu’ils ont abandonné. Je passe la fameuse ligne sous les flashs des photographes de la course et je récupère la tant convoitée polaire de finisher. Ca y est, c’est fait, une étape de plus de franchie ! J’y croyais fort jusqu’à il y a trois jours, puis ça été le doute mais là j’oublie tout, et je profite du moment !
05h35 – Chamonix :
Ca y est, aventure terminée, la pression retombe, du coup la fatigue arrive. Dix minutes de marche pour rentrer à l’appartement, une douche, une courte sieste, ou nuit, je ne sais plus trop où nous en sommes de la journée, je suis un peu déphasé. Réveil vers 12h30 pour aller manger avant de retourner au lit jusqu’en fin d’après midi. Bref, la journée de jeudi n’aura pas été très productive !
Une semaine plus tard – Saint Lary :
Après une fin de semaine de repos et la reprise du travail lundi, je suis toujours sur mon petit nuage. Je l’avais entendu, je l’avais lu, mais je confirme que l’ultra-trail procure des sensations formidables, c’est assez paradoxal mais il y a une sorte de bien-être qui s’installe pendant la course, presque d’état second, même si cela alterne parfois avec des moments de souffrance. Mais il ne faut pas se laisser griser et rester raisonnable sur le nombre de courses, 4 ou 5 trails « courts » et une course longue par an me semble être un bon équilibre sur lequel il faut que je reste.
Et puis comme je l’ai déjà dit plus haut, la course objectif de l’année n’est que l’aboutissement, la cerise sur le gâteau. Elle est surtout le « prétexte » à partager de supers week-ends d’entrainements ou de courses dans des endroits variés et magnifiques et, dans le cas de Chamonix cette année, à passer des vacances dans un village complètement voué au trail pour une semaine. L’ambiance que nous avons pu y découvrir pour les départs / arrivées de l’UTMB était juste incroyable !
Je finirais par remercier tous ceux qui m’ont suivi ou encouragé avant/pendant/après la course, à distance ou sur place, ainsi que l’ensemble des bénévoles qui rendent ce type de courses possible !
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10 commentaires
Commentaire de arnauddetroyes posté le 05-09-2015 à 22:48:11
Bravos pour ta course et ton CR ,c est exactement ce dont j ai besoin pour me décider avant décembre ;)
Commentaire de Bricinsa posté le 07-09-2015 à 21:28:23
Merci pour ton commentaire, et si l'entrainement est (ou sera) là, il ne faut pas que tu hésites, c'est une superbe course !
Commentaire de miouasse posté le 06-09-2015 à 17:58:07
Bravo j'étais pas très loin de toi ça m'a rappelé toute les émotions que j'ai eu durant toute la course .
Merci et bon courage pour tes prochaines courses
Commentaire de Bricinsa posté le 07-09-2015 à 21:29:30
Merci, et peut être à bientôt sur une autre course !
Commentaire de Potamochere posté le 07-09-2015 à 14:21:58
bravo !
c'est bien détaillé, on comprend tout !
Une question, quand tu dis avoir changé de chaussures, y avait il une raison en particulier ?
Commentaire de Bricinsa posté le 07-09-2015 à 21:33:18
Pour les chaussures, pas de raison particulière, juste un petit luxe à ce stade de la course. Je pense que j'aurais pu continuer avec la première paire (Brooks Cascadia 10) mais c'est quand même un plaisir de changer de chaussures et chaussettes, les zones de contact et frottement sont un peu différentes. Pour la nuit, j'avais choisi les Salomon XT6 Softground, peut-être un peu plus stables dans les descentes.
Commentaire de Potamochere posté le 08-09-2015 à 08:26:49
merci pour ta réponse !
et la récupération, ça se passe bien ? pas de douleurs post-course inattendues ?
Commentaire de Bricinsa posté le 10-09-2015 à 21:54:31
La récupération se passe plutôt bien, pas de douleurs à signaler mais déjà une grosse envie de repartir pour de belles sorties, il faut se raisonner pour y aller doucement pendant quelques jours encore.
Commentaire de Bikoon posté le 10-11-2015 à 16:31:26
Bravo pour ta course, pour une première incursion au-delà des 100kms, c'est une réussite !
Tu sembles avoir parfaitement géré, tout en savourant et avec une belle et constante progression dans le classement, le pied quoi ! :o)
Merci pour ce CR qui me replonge 2 mois 1/2 en arrière
Commentaire de Bricinsa posté le 11-11-2015 à 14:35:09
Merci Bikoon pour ton commentaire, c'est vrai que j'ai pris beaucoup de plaisir que j'ai essayé de retranscrire au maximum ici.
Mais si ma course est une réussite, que devrais-je dire de la tienne et de ton super résultat ? Félicitations en tout cas !
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