L'auteur : nanard7th
La course : 100 km de Millau
Date : 24/9/2022
Lieu : Millau (Aveyron)
Affichage : 674 vues
Distance : 100km
Objectif : Terminer
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Les 100km de Millau : la course d'une vie !
L'histoire ...
J'ai commencé à courir en 1984 mais je ne m'y suis mis sérieusement qu'en 1995...
Cette année-là, lors d'une discussion avec un collègue ultra fondeur (plus très jeune d'ailleurs), il me parle de ses marathons mais surtout des 100km de Millau, une course mythique pour lui et qu'il a fait plusieurs fois !
Je me dis alors du haut de mes 33 ans que c'est une course pour "vieux", alors pourquoi pas ... à 60 ans....
Et puis les années passent vite ... très vite ...
Les 10km, les semi, les marathons puis les trails s'enchainent ... et je commence à penser à ce 100km...
Problème, depuis plus de 10 ans, pour moi septembre, c'est l'Ultra Trail du Vercors (11 participations consécutives depuis la première édition de 2011).
L'édition 2021 ou j'arrive avec une heure de retard sur la BH va aider à me décider : En 2022, je ferai les 100km de Millau ... pour mes 60ans ...
Et ce 100km s'inscrira dans un triptyque de trois courses de 100km ou plus : les 24 heures de Tullins, l'UT4M100 et pour finir, les 100km de Millau !
L'avant-course
L'entrainement commence dès février pour les 24h de Tullins ou je veux enfin dépasser les 100km en course (ce que je n’ai jamais fait ou réussi à faire en Ultra trail). J'aborde ces 24 heures pas vraiment serein mais après une journée et une nuit à tourner en rond, les 117 km parcourus dans des conditions rendues très difficiles par une météo peu clémente sont pour moi un véritablement accomplissement. Je me suis enfin "débloqué psychologiquement".
Je bascule donc sur mon entrainement trail en enchainant (entre autres) les montées au Pic Saint Michel (1700m de D+) qui doit se trouver à 2km de chez moi à vol d'oiseau.
Mais moi qui n'ai qu'un seul DNS en 25 ans de course, j'attrape (pour la première fois) la COVID à 3 jours du départ de l'UT4M100 ...
Dépité, je peux malgré tout rapidement basculer sur la préparation des 100km.
Une sortie longue (de 20 à 30km) tous les WE et 2 ou 3 sorties courtes en semaine le tout à mon allure cible : 9'/km en marche et 7'/km en course. Je compte pratiquer un Cyrano long lors de la course (4km de course et 1km de Marche) le plus longtemps possible !
Mon objectif est évidemment de terminer la course mais j'essaye quand même d'estimer mon temps (à priori la BH d'environ 20h est plutôt large). Je base mon estimation de temps sur ma seule course au-delà des 100km : les 24h de Tullins. Evidemment les deux formats ne sont pas comparables mais je n'ai pas trop le choix. J'étais passé à Tullins au 100km en 18h48 (12h au 72km) mais avec près de 2 heures de pauses. Vu la difficulté du parcours, mais avec nettement moins de temps de pause, je vais tenter le marathon en 6h, les 75km en 12h et 17h30 à l'arrivée.
2 semaines avant le jour J, après une sortie faite sans forcer, je sens une douleur au mollet gauche. Et lors de ma dernière sortie longue 8 jours avant la course, la douleur est toujours présente. Bon, je suis habitué à ces douleurs "psychologiques" avant une course importante, mais je prends quand même RV avec mon Osthéo le Jeudi qui précède Millau pour un check-up et surtout pour me rassurer.
Le jeudi, il commence par faire les vérifications "d'usage" m'annonce que tout va bien et regarde finalement mon mollet. Il le palpe, me demande si j'ai mal (oui) puis appuie soudainement sur un point précis, et là j'étouffe un cri de douleur ! Il me regarde et m'annonce sans égard : "une belle contracture ... 3 semaines de repos" ... Et devant ma mine hébétée, il part dans une autre pièce s'occuper d'un autre patient (ce que je pense). Et puis j'entends des bribes de conversation «... à 2 jours d'une course ... Oui ...". Il revient avec sa collègue qui a en main tout un tas d'aiguilles ! Elle me propose de pratiquer du Dry Needling, méthode de Kinésithérapie autorisée récemment en France (mais pratiquée depuis plus de 20 ans en Espagne et d'autres pays). Les aiguilles permettent d'éliminer la contracture et d'améliorer la vascularisation du muscle ... Autant dire que j'y crois autant que si elle me proposait une danse vaudou !!! Mais je n'ai rien à perdre ! Donc j'accepte !
Après quelques minutes plutôt désagréables elle m'annonce que c'est bon et que je pourrai courir samedi ... Je suis dubitatif d'autant que le jeudi AM je ne peux presque plus poser le pied par terre !
Oui mais voilà, le vendredi je pars pour Millau avec Jean-Claude (Coco38) ... Alors que faire ?
Je ne me sens pas de le laisser partir seul d'autant que sa présence avec moi sur les 24h de Tullins (on a fini ensemble avec le même kilométrage) m'avait tellement aidé !
Donc je décide de l'accompagner, de marcher avec lui et d'aller jusqu'où je pourrai.
Et le vendredi matin, la douleur est nettement plus faible et je recommence à y croire !
Nous voilà parti pour un voyage sans encombre jusqu'à Millau, on va rechercher directement nos dossards puis nous allons nous poser un moment dans la chambre d'hôtes réservé par Coco à 3 km du départ. Vers 19h30 nous retournons vers le Parc de la Victoire pour la Pasta party.
Là, une très très longue queue nous attend mais nous en profitons pour regarder les célébrations du 50 anniversaire de la course et notamment le passage sur un podium de tous les anciens vainqueurs. Et c'est avec beaucoup d'émotion que je vois pour la première fois Serge Cottereau (premier vainqueur de l'épreuve), l'auteur de l'Encyclopédie du Jogging, livre de chevet de mes premières années de course à pied. Il a 84 ans et il est très ému par l'accueil qui lui est fait ! Un sacré personnage.
Après un repas copieux nous rentrons préparer nos sacs et nous nous couchons rapidement.
La nuit est terrible, je me réveille après avoir dormi moins de 3 heures. Et je ressasse sans arrêt ma course et surtout ... mon abandon ... impossible de me sortir de ce pensées négativer ... que c'est long ... Finalement, le jour se lève.
Il a beaucoup plu la nuit, pluie qui était annoncée pendant la course en début de semaine, voilà au moins une bonne nouvelle.
Après un bon petit déjeuner, nous nous rendons vers le Parc de la victoire, là où tous les coureurs se regroupent. Dans la salle, nous rencontrons 2 kikourous : l'impayable Crocsman et SupermanEnTrail. Ils ont de belles ambitions pour la course. Ils discutent avec Coco. Je m'isole dans les gradins, malgré la douleur qui a encore diminué, j'ai une énorme boule au ventre ...
Et même le traditionnel défilé du Parc de la Victoire vers la ligne de départ réelle avec les 2000 coureurs du 100 et du Marathon ne me décrispe pas ... je suis tendu comme jamais !
La course
Le départ est donné et on déclenche notre chrono 3' après, en passant sous l’arche.
Avec Coco, on part en marchant tranquillement et on est rapidement dans les derniers. Au bout de 2 km, je suis très surpris de voir qu'on quitte la ville. Je m'attendais à une longue traversée de zones industrielles. Sur la 4 voies en direction d'Aguessac, on prend notre rythme de croisière 9'10/9'15 au km. Il n'y a pas grand monde derrière mais on commence à rattraper les marcheurs les plus lents.
Je dépasse un vieux coureur ... je remarque qu'il porte le dossard 1 ! Il m'indique qu'il a été le premier inscrit, par l'organisation. Devant mon étonnement il m'indique que c'est sa 44ème participation !!! Il a 82 ans. Incroyable ! on discute quelques minutes ensemble puis on accélère avec Coco. Alain Gontier finira la course en 19h59, 1er MH10, évidemment, chapeau bas, Monsieur !!!
La douleur au mollet s'estompe, j'y pense moins et je me détends ! Avec Coco, on est régulier et on ne s'arrête pratiquement pas au ravitaillement d'Aguessac (km6). Peu après la sortie du village, on passe devant la zone de départ des suiveurs en vélos. Quelques minutes avant, elle devait être bondée, maintenant, il ne reste que quelques cyclistes isolés attendant leur coureur (ou plutôt marcheur). Ils risquent de rouler longtemps sur les routes de l’Aveyron, ceux-là ! Au km 8 (1h15), je décide d'accélérer pour me tester … ma course commence vraiment ... Je lâche Coco ... Comme lors de ma préparation, j'alterne 4 km de course entre 7'et 7'15 et 1km de marche en 9'15. Je rattrape beaucoup de marcheurs puis quelques coureurs ... J'enchaine les cycles de 5km. La douleur a complètement disparu.
On est rentré dans les gorges du Tarn et je profite du paysage. Après Rivière sur Tarn, on a une belle vue sur le Chateau de Peyrelade et sur les gorges qui se resserrent. Et comme le temps est parfait (ni trop chaud, ni trop frais), c'est vraiment agréable !
Je passe le Semi en 2h55, juste avant le ravitaillement du Rozier ou je ne fais qu'une courte pause. Comme d'habitude je remplis ma flasque d'eau et je prends un verre de coca et quelques mini-sandwichs. Et je me fais une remarque ... j'ai l'habitude du gobelet personnalisé qui s’est généralisé dans les trails. Là, il y a un verre pour l'eau plate, un pour l'eau gazeuse, un pour le Coca, un pour le jus d'orange, etc. et on peut enchainer 5 verres sur le ravito pour les jeter à la sortie ... Très pratique, mais pas très bon pour l'environnement, tout ce plastique !
On a traversé le Tarn, et après un petit coup de cul, on attaque le retour sur Millau sur une route un peu plus vallonnée sur la rive gauche du Tarn. Il devient difficile de respecter mon rythme mais je m'adapte. C'est environ à partir du 25ème km que je ne double plus de marcheurs, les rares qui sont encore devant vont vraiment vite avec leurs bâtons (je regretterai de ne pas les avoir pris notamment lors de la seconde boucle). Je suis aussi surpris par l’âge des coureurs. Il y a beaucoup de coureurs âgés voir vraiment âgés comme Alain Gontier sur la course ... beaucoup plus en tous les cas que sur mes trails habituels ou il est vraiment rare de voir des coureurs de plus de 70 ans : à l'arrivée, il y aura 331 coureurs & coureuses de 60 ans et + soit plus de 20% du total : surprenant ... Et puis souvent, les coureurs ont plusieurs participations à leur actif, incroyable cette banalisation du 100km !
Je suis dans un groupe de coureurs, et lors de mes phases de marche, je discute un peu. Les km défilent. Vers le 30ième km, je rattrape un coureur déguisé en tortue qui semble déjà en avoir plein les pattes ! Il y a très peu de déguisements sur la course, en revanche pas mal de participants affichent l'association pour laquelle ils courent.
Sur cette portion de route, je passe fréquemment sur les bas-côtés de la route, afin de sortir d’une gestuelle répétitive dangereuse pour mes tendons. Mais il ne faudrait pas que je me fasse une cheville quand même !
A partir du 30ème km, la fatigue commence à se faire sentir et je ralentis un peu. Et dire que les pros indiquent qu'il faut être frais en arrivant à Millau, là où la course commence vraiment ! Ça promet ! Mais j'y suis vite et je passe au Marathon en 5h55, juste à l'entrée du Parc de la victoire.
Je change de tee short, je prends une seconde couche en prévision de la soirée, je me ravitaille et je ressors rapidement pour un arrêt express de moins de 10'.
Une seconde course commence, beaucoup plus longue et difficile, mais je sais maintenant que sauf grosse blessure, je vais finir !
On sort vite de Millau, on traverse le Tarn et on prend la direction de Saint-Affrique. C'est peu avant Creissels, au km46, que je croise le premier, le dossard 1986 (Gabriel Noutary), je m'arrête pour le prendre en photo. C'est dingue, il ne semble pas du tout entamé si près de l'arrivée (4km) ! Il me regarde, je lui lance un bravo et il passe comme un avion. Il est 16h51 et je me dis qu'il ne devrait pas être loin des 7h ... et moi, il ne me reste plus que ... 54km !!!
Depuis Millau j'ai décidé de marcher jusque sous le viaduc, soit 7,5 km. Mais à la sortie de Creissels, je me sens bien alors je cours ... à peine un km et je suis vite obligé de repasser à la marche dès le début des premières pentes. Bientôt on aperçoit le viaduc de plus en plus majestueux au fur à mesure qu'on se rapproche du pilier central ... La vision de cet ouvrage majestueux me fait un peu oublier la fatigue et la lassitude qui s'installe. J'essaye de garder un bon rythme dans cette 1ère grosse montée. Peu de temps après, on passe devant la borne des 50km ! La mi-course, on y est. C'est un moment important psychologiquement pour moi (comme sur les trails) : le décompte commence !
La descente vers Saint Georges de Luzençon me permet de relancer la machine. Et j'arrive à courir malgré les 50km dans les jambes. Mais je suis en surchauffe et au ravitaillement, je dois faire une pause. Peu après ce ravitaillement, on passe devant la borne 55km. Ma montre bascule sur 56km au même instant. Ça m'agace prodigieusement. Pourtant ma Corros Apex Pro est très précise. Le décalage s'accentuera jusqu'à Millau pour finalement atteindre 2 km ...
Après Saint-Gorges de Luzençon commence un faux plat montant interminable de 6 km ou il est vraiment difficile de courir régulièrement ! Dans l'autre sens, de plus en plus de coureurs arrivent. Ils ont tous une belle allure ... Je me demande comment je serai au même endroit dans l'autre sens.
Je vais mettre plus d'une heure pour faire ces 6 km. Et puis en remontant le Cernon dans les gorges, les paysage ne sont pas folichons. C’est loooooog !
On arrive à Saint-Rome de Cernon, début de la fameuse montée de Tiergue et de ces 192m de D+, autant dire "rien" lorsqu'on a l'habitude de courir dans Belledonne ou dans le Vercors (la montée au Pic Saint Michel en partant de chez moi fait 1700m de D+ sur 13km). Et pourtant ... ces 3,5 km durent une éternité, d'autant que la nuit tombe dans cette montée ou je sors la frontale. Ce qui est décourageant, c'est l'impression de toucher du doigt en permanence le sommet de la côte sans jamais s'en rapprocher.
Enfin le sommet après un long faux plat... Au ravitaillement, je me pose quelques minutes pour la deuxième fois de la course. Il y a de la fatigue mais aucune douleur, même si les jambes commencent à être dures. Là encore dans la descente je cours régulièrement ... avec la nuit il devient plus difficile de discuter avec les autres coureurs et chacun semble rentrer dans sa bulle, phénomène que je connais bien sur la Sainté-Lyon. Les km passent finalement assez vite et on rentre dans Saint-Affrique ou j'ai décidé de faire une longue pause.
J'arrive au ravitaillement de Saint-Affrique après 11h16 de course. Je suis dans les temps. Je discute avec deux Kikourous et je vais me changer tranquillement. Je prends de nouvelles chaussures (des trails, mais la paire la plus confortable de ma collection). Le ravitaillement semble avoir été dévalisé, il ne reste plus de salé. Pas grave, il en reste encore 4 sur le parcours ! Et je repars après un peu plus de 20' d'arrêt. Malgré les jambes lourdes je suis heureux d'être sur la course et j'aime bien la nuit et je me fixe un nouvel objectif : arriver en moins de 17h.
Je suis quand même inquiet pour Coco depuis le semi, il ne répond plus à mes SMS ... j'essaye même de l'appeler ... sans réponse. Aurait-il abandonné, aurait-il un problème physique ??? C'est avec ces interrogations, au début de la remontée vers Tiergue que je le croise ! Incroyable ! il a l'air en pleine forme et doit avoir à peine 30' de retard sur moi ... il avait tout simplement coupé son téléphone. On discute un peu et je pense à ce moment qu'il me rejoindra avant l'arrivée ...
Je repars, rassuré. La cote est longue, c'est le plus gros dénivelé de la course (250mD+ sur 6km), je marche à un bon rythme d'autant que je discute avec un coureur qui vient de se faire larguer par son père ! D'ailleurs c'est assez dingue de voir tant de participants qui courent/marchent en famille, sans compter des suiveurs en vélo. Quelle chance ils ont ! Je passe au 12h en 74,5km vraiment près de ma prévision d'avant course et je me mets à rêver d'une arrivée en moins de 16h ...
Malgré les consignes de sécurité de l'organisation, certains coureurs ne portent aucune lampe ni aucune marque réfléchissante ... Alors comme la chaussée est fermée jusqu'à Minuit, ça ne pose pas de problème mais après ....
Finalement on arrive au sommet d'une côte que j'ai bien gérée ! Plus qu'une ! Et un semi à faire ... j'en ai fait tellement (mais rarement avec 80km d'échauffement !).
Après une belle descente vers Saint-Rome de Cernon ou on a croisé les derniers marcheurs (dont certains seront probablement arrêtés à Sainte-Afrique) on attaque le fameux faux-plat maintenant descendant vers Saint-Georges de Luzençon. J'alterne marche et course. A un moment, je m'arrête pour admirer le ciel. Somptueux !
On voit clairement la voie Lactée, les Pléiades ... et tellement d'étoiles ! Le ciel est maintenant complètement dégagé après les quelques gouttes de pluie de l'heure précédente. Je passe sans m'arrêter au ravitaillement liquide du pont de Dourdou. La sono assourdissante résonne dans les gorges (il est minuit passé) et lorsque le DJ lance Téléphone, je reprends à tue-tête "je rêvais d'un autre monde ...".
Devant moi un cycliste tombe sans gravité. Il faut dire que ce n'est pas facile de rouler à 5km/h ... Alors certains cyclistes suiveurs n'arrêtent pas de faire des aller retours parfois sans trop s'occuper des voitures alors que la route est de nouveau ouverte à la circulation.
On arrive enfin vers Saint-Georges pour les 10 derniers km après presque 15h de course. J'ai la banane même si mon espoir de passer sous les 16heures s'est évanoui dans les gorges du Cernon...
C'est dans la remontée vers l'aqueduc que je vais connaître ma seule défaillance de la course. D'un coup j'explose : je n'ai plus de jus, je rame, je m'arrête même en m'appuyant sur une barrière de sécurité. Mais je ne vais pas lâcher maintenant alors je repars doucement et je finis par atteindre le pied de l'aqueduc. La fin des galères ... Il me reste un peu plus d'une heure et 7km de course pour passer sous les 17h.
Alors je vais courir, courir et courir sans presque m'arrêter sur cette fin de course ...Même la petite montée vers Creisseils, là où j'avais couru près de 10h auparavant ne m'arrête pas, ni le faux plat montant vers Millau et l'arrivée.
Les derniers km sont jouissifs, je dépasse sans cesse des coureurs qui m'encouragent.
Et je passe l'arche d'arrivée en 16h54 (16h51 sur ma montre) au bout de ces 100 (102)km de Millau.
Au final …
Je l'ai fait pour mes 60 ans ! je sais maintenant que ce n'est pas un grand exploit, mais c'est un accomplissement pour moi (un autre !).
Sans avoir des facultés exceptionnelles, mais avec de l'entrainement, de la persévérance et un peu de folie on peut gravir des montagnes ... ou faire un 100km !
Finalement, sur 1750 partants, je passe d'environ 1700ème au km 8 à 1541 au semi, 1448 à Millau, 1347 à Saint-Affrique et pour finir, 1256ème à l'arrivée.
Une belle progression rendue possible par mon départ très prudent et mon final au sprint ...
A l'arrivée, je suis interviewé, mais j'ai du mal à trouver les mots. Il y a beaucoup d'émotion.
Je prends une bière et j'attends tranquillement Coco qui arrive 50' plus tard. Lui aussi a dû terminer fort et il semble encore très frais ...
On prend un bon repas d'après course et on rentre au gite pour se coucher vers 5h30 du matin.
Le lendemain, sur le chemin du retour, on est encore dans notre course ! On n’a pas terminé main dans la main comme au 24h de Tullins mais on a fait une partie du chemin ensemble, la plus importante, celle qui m'a sans doute permis d'aller au bout de cette course, sans blessure !
Et on évoque notre prochaine course ...
Sans doute pour tous les deux, Le Puy-Firminy, mais ça, ce sera une autre histoire et un autre récit ...
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4 commentaires
Commentaire de coco38 posté le 03-10-2022 à 08:47:44
Mais si c'est un exploit ! même si il y a des "vrais" vieux de 80 ans qui le font aussi.
L'exploit c'est aussi de se battre tout au long de la course pour accrocher le meilleur temps possible (j'en suis incapable). Le plus dur ça va être de durer pour faire au moins les 20 prochains 100km (jusqu'à 80 ans). En tout cas we top ! et rendez-vous au Puy - Stade Lafayette 23h30 le 19 novembre.
Commentaire de alex4356 posté le 04-10-2022 à 10:33:25
Bravo !
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 04-10-2022 à 16:05:35
Il a raison Coco, cela reste un exploit, une course permettant à chacun d'aller jusqu'au bout, c'est pour cela que j'aime Millau. C'est marrant, j'avais aussi un copain plus âgé qui a fait 9 fois Millau et qui m'a encouragé à le faire alors que j'avais 40 ans. Moi aussi, j'ai longtemps attendu...
Commentaire de philkikou posté le 05-10-2022 à 10:34:18
Bravo pour la gestion de la distance et des douleurs... Belle remarque sur les gobelets, peut-être une suggestion à faire aux organisateurs d'offrir un gobelet réutilisable l'an prochain ! ( sinon il y a celui de kikourou ;-) ...Bonne récup et Le Puy Firminy, une autre belle course à taille humaine
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