Récit de la course : 100 km de Millau 2004, par La Pluche
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Le récit
Deux ans que j’avais cette idée un peu saugrenue de participer à un 100 km. Et quitte à en courir un, autant m’aligner sur le plus prestigieux, le plus dur, le plus mythique d’entre eux : les 100 km de Millau. Qui aurait deviné, il y a 11 ans jour pour jour quand je terminais laborieusement (c’est le moins que l’on puisse dire) ma 1ère course à l’occasion des 10 km de Tours, que je me retrouverai ici aujourd’hui, dans le parc de la Victoire à Millau. C’est à tout ceci que je pense sur la ligne de départ fictive en ce samedi matin.
9h30 : la fanfare se place devant les concurrents et nous escorte vers la ligne de départ réelle à un km de là. Belle idée que de faire défiler les concurrents dans la ville, comme une présentation des gladiateurs dans l’arène : « Avé Millavois, ceux qui vont souffrir vous saluent !». L’ambiance est bon enfant dans le peloton, on a envie de jouer les majorettes derrière les musiciens, même si, au son des seuls tambours, je me demande si on ne nous emmène pas devant le peloton d’exécution.
Allée Jean Jaurès, la troupe s’immobilise et quelques courtes minutes plus tard retentit le coup de pistolet de départ. En route pour l’aventure !
Etape 1, Millau – Le Rozier : « la mise en jambe »
La seule chose qui compte en ce début de course est de me caler à mon rythme de croisière, et surtout de me détendre, car je suis beaucoup trop stressé. Ma fréquence cardiaque est bien trop élevée, normal quand le coeur battait déjà à 120 pulsations minutes lorsque j’ai enfilé mon cardio à l’hôtel. Aller, me dis-je, relâche-toi, laisse vagabonder ton esprit, et profite du paysage. Et qu’il est beau ce paysage. Ces falaises, ces rochers, ces villages perchés respirent le calme, la sérénité. Puise dans ces sites le force tranquille qu’ils dégagent.
Passage au km 5 en 27’55’’ : ce rythme correspond à ce que j’avais l’habitude de réaliser à l’entraînement, tout va bien de ce côté. Je note tout de même, que pendant toute cette 1ère étape (pour me faciliter la tâche psychologiquement, j’ai découpé le parcours en 5 étapes), le parcours n’est pas aussi plat que le descriptif de l’épreuve le laisser entendre, surtout quand on s’entraîne sur du 0% de pente.
Aguessac. Dès l’entré du village, nous avons droit à une haie d’honneur des suiveurs vélos qui attendent leur poulain. J’ai beau chercher, je ne trouve pas le mien. Mais dès la remontée après le ravitaillement, les suiveurs sont encore plus nombreux. Digne d’un peloton de cyclosportives. Je trouve mon père, mon suiveur, qui me tend mon bidon, et c’est parti à son tour.
Les km s’égrainent sans trop m’en rendre compte. Je passe mon temps à contempler le paysage, observer mes compagnons de route, papoter à l’occasion avec eux et avec mon suiveur, et assiste avec amusement à ses tentatives répétées de me prendre en photo (trop tard, je suis passé, ah, un concurrent passe devant l’objectif au moment opportun, oups, il n’était pas allumé, … heureusement, il a mieux assuré comme suiveur que comme photographe). Je m’amuse aussi du balai des vélos après chaque ravitaillement pour rejoindre leur coureur. Je maintiens mon rythme d’environ 28’ par tranche de 5 km, en restant facile, sans puiser dans mes réserves physiques et mentales.
Mais à partir du 15ème km, une inquiétude grandit. Toute l’eau et la boisson énergétique que j’absorbe reste dans l’estomac, je ne la digère pas. Je suis ballonné, j’ai sûrement trop mangé le matin, et j’entends des « glou glou » dans mon ventre à chaque foulée. Mon suiveur répond à un 1er coup de téléphone et je l’entends dire que tout va bien. Je ne l’informe pas encore de la situation, je ne me sens pas dans mon assiette. Je décide d’espacer les prises de boisson pour ne pas surcharger mon estomac. On verra bien ce que cela va donner.
Le ravitaillement du km 20 semble bien sympathique, mais je ne suis pas en l’état pour en profiter pleinement. Nous arrivons au Rozier, charmant village, ma foi. Nous enjambons le pont sur le Tarn, et attaquons ici la seconde partie de la première boucle.
Etape 2, Le Rozier – Millau : « le travail de sape »
Sitôt le cap du semi marathon passé, les choses se compliquent sérieusement puisque derrière le virage en épingle à droite, la pente s’élève de façon significative. Je ne cherche pas à l’affronter, et la monte en marchant (c’était prévu) à bon rythme. Dès que le pourcentage s’amenuise, je reprends la course. De toute façon, j’allais aussi vite en marchant vite que les coureurs qui s ‘échinaient à conserver coûte que coûte la course. Et en plus, je me suis économisé.
Sauf que mes problèmes digestifs perdurent, et dans la descente de cette 1ère difficulté, je dois me résoudre à baisser culotte. Evidemment je perds du temps à ce moment, mais je repars dans un état de forme retrouvée : j’ai enfin réussi à évacuer mon trop plein de liquide. Enfin après 21 km de course, je retrouve mes sensations habituelles. Youpi. Le moral remonte en flèche et pour la 1ère fois depuis le départ, je me sens vraiment dans la course.
D’autant que jusqu’au 35ème km, le parcours vallonné me plaît et me convient à merveille. Je fais néanmoins attention de ne pas m’enflammer, car la route est encore longue, et mon accompagnateur me rappelle parfois à l’ordre , notamment dans les descentes, car il trouve que mon rythme est parfois rapide. T’inquiète, y a pas de problème, je gère. Nouvel arrêt diarrhée dans les vignes au niveau du 30ème, juste après la photo « officielle », car mes problèmes intestinaux ne sont pas réglés pour autant.
A partir de là, le parcours est plutôt descendant et nous conduit vers les faubourgs de Millau. Je suis bien dans cette partie, trop bien peut être. Notamment dans l’entrée dans Millau, où j’ignore mon cardio qui indique une fréquence cardiaque plus élevée qu’il le faudrait. On arrive au marathon, il y a des spectateurs, je n’ai pas le droit de la jouer petit bras maintenant ; même si cette partie n’est guère agréable, car on doit frayer notre chemin à travers les voitures et les gaz d’échappement. Enfin le parc de la Victoire pour le passage au marathon en 4h04’. J’ai quelques minutes d’avance sur les 10 heures, objectif dont je rêve secrètement.
Etape 3, Millau – Saint Rome de Cernon : « l’entrée dans le monde des Grands »
Je ne m’attarde pas dans la salle du forum au marathon et repars à l’abordage. Direction les côtes maintenant, les vraies difficultés du parcours, l’âme des 100km de Millau.
Sur le chemin qui me conduit de Millau à Creissels, il est temps de faire un premier point. Les jambes ne sont plus aussi fraîches qu’au début, le tout est de savoir si je ne les ai pas trop usées dans la 1ère boucle. La fréquence cardiaque a toujours été un peu élevée, surtout au début, mais rien de grave, c’est plus à cause du stress qu’à un surrégime. Par contre, je n’ai pas encore utilisé la moindre ressource mentale, voilà un point extrêmement positif. Je suis toujours prêt à me battre, j’ai toujours la niaque. Et mon entente avec mon suiveur est parfaite. Bref, cette « révision technique » est rassurante, concluante. Je suis serein.
Guère pour longtemps malheureusement, car dans les faux plats de Creissels aux alentours du km 45, je perçois les 1ers signes inquiétants de fatigue dans les quadriceps. Aïe, ça se complique. Mais je me refais une petite santé dans la descente suivante, et voilà que se profile le fameux viaduc de Millau … et la côte de Creissels, la première grosse difficulté de la journée, avec ses 8% de moyenne sur 2 km. Je cours les premiers hectomètres lorsque la pente est encore supportable, puis je marche comme je l’avais prévu, à bon rythme (6km/h environ) pour ne pas perdre trop de temps. Mon père descend également de vélo, il a besoin de se dégourdir les jambes. De toute façon, il beau pédaler, il ne va plus vite que moi. Puis la pente redevient plus douce et je reprends la course. Aaaargh mes cuisses, oui, ben c’est pas gagné.
Ca repart certes, mais on atteint à peine la mi-course que la plupart des clignotants passent à l’orange foncé : les cuisses, les mollets, et les abdos râlent. Et en plus les problèmes intestinaux réapparaissent, et m’obligent à un nouvel arrêt diarrhée. C’est à ce moment que je fais le deuil des 10 heures. Je passe au km 50 en 4h57’12’’ mais sais pertinemment que la côte de Tiergues est encore plus éprouvante que celle-ci. Peu à peu, je rentre dans ma bulle, et me concentre sur ma course. Dans la descente qui nous conduit à Saint Georges, j’assure encore pas mal, ce qui inquiète un peu mon suiveur qui me suggère à plusieurs reprise de lever un peu le pied (oui, mais t‘inquiète, ça descend) ; maintenant, je cours aussi avec la tête.
Je tente, tant bien que mal, de me refaire une santé d’ici la prochaine difficulté de Tiergues, sur le long faux plat montant qui rejoint Saint Rome de Cernon. Le peloton est maintenant beaucoup plus éparpillé que dans la 1ère partie du parcours. Et des concurrents prolongent manifestement les pauses au ravitaillement pour se reposer, s’étirer, bavarder avec les bénévoles. J’évite de m’arrêter trop longtemps à chaque fois, non que je ne veuille pas tchatcher moi-aussi, mais j’ai peur de plus pouvoir repartir après une pause trop longue.
Les portions de 5 km paraissent de plus en plus longues, mon rythme ralentit inexorablement peu à peu, et je m’attends à croiser le 1er d’un moment à l’autre. C’est chose faite peu avant le km 60 et l’entrée dans Saint Rome après 5h56’20’’. Tiens, il ne fera pas moins de 7h cette année. Et il n’a qu’un peu plus de 20 km d’avance sur moi. Encore quelques encablures dans Saint Rome, une bifurcation à droite, et ça y est, je suis dans la côte de Tiergues, le juge de paix traditionnel des 100 km de Millau.
Etape 4 : Saint Rome – Saint Rome, « sur la trace des géants »
Cette côte de Tiergues que l’on escalade dans les 2 sens, à l’aller de Saint Rome vers Saint Affrique, et au retour dans l’autre sens, est un peu l’Alpes d’Huez des centbornards du jour. Elle inspire un respect, que je ne lui témoigne guère au début puisque, loin de me dégonfler et de m’apesantir sur mes douleurs, je l’aborde en courant, au grand dam de mon père en vélo, qui espérait marcher un peu lui aussi, se dégourdir les jambes et avait déjà posé pied à terre. Après quelques centaines de mètres je reviens à la raison, et me mets à marcher à mon tour. Pas tant que ça finalement, puisque j’alterne ensuite course et marche suivant le pourcentage de la pente. Pour le ravitaillement, on innove, il me donne mon bidon, je bois, je le laisse sur le bord de la route et il le reprend quand arrive à la bonne hauteur. Quelle organisation !
Et finalement arrive le sommet où je suis finalement assez content de ma montée. Cap sur Saint-Affrique maintenant.
Quelle est longue cette descente ! Interminable ! Elle m’achève véritablement les quadriceps, tellement en bouillie qu’ils ne parviennent plus à me freiner. Et dire que tout à l’heure il faudra monter cette côte dans l’autre sens. Je serre les dents, ressasse les airs des chansons qui me motivent habituellement, remercie les spectateurs qui m’encouragent, car là c’est dur, ouille que oui j’en bave. Mais qu’’espérais-je en venant ? Une simple promenade de santé ? Que tout serait rose ? Bon alors il est où ce foutu panneau du km 70 ? Aaahh le voilà enfin ! 7h00’52’’ qu’on est parti. Je suis encore sur les bases des 10 heures (tiens, comment ça fait ?), mais je n’y crois plus. Et ça descend encore ?!!! On est toujours pas arrivé à Saint-Affique ? Pfff, Mamamia ! Et pendant ce temps j’entends toujours mon père qui continue d égrainer les concurrents qui remontent de Saint-Affrique et ont entamé le retour vers Millau eux. Pour les premiers, je veux bien, mais maintenant ça fait beaucoup : 82 –83 –84. Euh, stp, tu ne pourrais pas arrêter de les compter car là tu m’achèves. D’accord, qu’il me répond, « je les compte dans ma tête ». Oui, si tu veux, ça va t’occuper.
Enfin Saint Affrique. Ouf, mais, mais, c’est quoi cette circulation automobile ?! On dérange ? Heureusement, on y reste pas très longtemps, je ne jète qu’un rapide coup d’œil à la ville pittoresque, ne m’attarde pas beaucoup au ravitaillement où nombre de concurrents tentent de récupérer.
Oui, mais cette interminable descente que j’ai maudite tout à l’heure … il va falloir la monter maintenant. Y a pas une autre solution ? Car qui mes jambes ne pas vraiment d’accord. Non, bon, bah haut les cœurs. Ah tu as voulu venir, t’as voulu jouer aux Grands, ben tu y es maintenant. Alors pas de chichi, et tu vas la monter cette foutue côte ! J’alterne marche et course, j’essaie de limiter autant que possible les phases de marche, car repartir est chaque fois un supplice plus éprouvant. J’ai beau repenser à tout ce que je peux pour me motiver, pour m’encourager, rien ne me redonne de nouvelles guiboles. A ce moment plus question de penser au chrono, seul l’espoir de franchir la ligne d’arrivée importe.
Bon, faut essayer quelque chose. Tiens, et si on sortait le miel ? Mon suiveur a dû être étonné de cette lueur de génie dans ce moment de détresse, puisqu’en voulant descendre de vélo sans avoir retiré ses cale-pieds entame un rouler-boulet sur la chaussée. Sans gravité, heureusement. Il me tend le pot de miel dont j’envale 2 grandes cuillérées et quelques centaines de mètre plus loin, le miracle se produit : des forces reviennent et l’état général s’améliore quelque peu. C’est fragile, mais je m’éprouve plus le besoin de m’arrêter. Youpi.
Km 75 : il nous a fallu 37’00 pour parcourir les 5 derniers km, finalement je m’attendais à pire. Ca donne du baume au cœur. Plus que 25 bornes, on tient le bon bout. « Il te reste encore au moins 1700m de montée » me dit mon accompagnateur. Merci papa, tu me donnes une sacrée aide morale sur ce coup-là. Heureusement, les derniers hectomètres m’ont rasséréné. Et plus je croise des supporters inattendus originaires de la même ville que moi, qui me redonne la pêche, ce qui termine ma résurrection et rend ainsi la fin de l’ascension plus facile. Je suis au sommet de Tiergues, maintenant c’est sûr, je vais terminer mon 100 km, je vais voir Millau.
Je me lance à bon rythme dans la descente. J’ai une pensée pour tous les concurrents que je croise dans l’autre sens et qui eux montent vers Saint-Affrique. On s’encourage mutuellement, il y a une belle fraternité.
Km 80 : plus que 20 bornes, hum, ça sent bon l’écurie ça. 20 bornes, une broutille, j’ai l’habitude de courir cette distance à l’entraînement. Je revis.
Et revoilà Saint Rome de Cernon, le terme de cette 4ème étape. Au revoir tiergues, pas fâché de te quitter.
Etape 5, Saint Rome de Cernon – Millau : « le retour au bercail »
Maintenant c’est simple, il n’y a plus qu’à suivre le faux plat globalement descendant jusqu’à Saint Georges et se concentrer sur la remontée vers le viaduc. Après c’est fini. Enfin, ça c’est le plan, car entre les km 80 à 85, je me suis vu plus beau que je ne l’étais. J’aurais dû calmer mes ardeurs sur cette portion et ne pas avaler ces 5 km en 28’44’’. Maintenant il faut payer la note, les douleurs musculaires se réveillent. Je laisse filer pour m’économiser, même s’il reste moins de 15 bornes. A l’ombre des montagnes, la fraîcheur commence à se faire sentir, mais je n’ai pas envie d’enfiler un vêtement supplémentaire. Et il y a toujours des concurrents, dans l’autre sens. Eux, c’est sûr, ils vont y passer la nuit, ils sont plus à plaindre sue moi.
Nous passons Saint Georges et dès la sortie du village commence les premières pentes de la dernière difficulté du parcours. Aller, plus qu’une côte, plus qu’UNE côte. Bouffe là, tu passes la côte et c’est fini. Comme il ne reste qu’un peu plus de 10 km, je suis décidé à la courir de bout en bout celle-ci. Surtout ne pas s’affoler, et ça va passer.
Km 90 : 9h15’41’’ qu’on est parti, et ça mont, ça monte. Mais il est où ce foutu viaduc ? Vu sa taille, on devrait l’apercevoir de loin ! Au détour d’un virage le voici. C’est qu’il en reste de la montée avant d’y arriver. Je serre les dents, me concentre sur ma foulée. Je suis gavé de course à pied à ce moment, en suis vacciné, dégoûtée. Enfin la pente devient plus calme. Mon suiveur installe ses lampes sur son vélo, je prends des bandes réfléchissantes pour le nuit, car la pénombre s’installe. Je ne m’équipe néanmoins pas de la frontale pour le peu de chemin qui reste, ça ferait moins joli sur la photo d’arrivée ;-)
La descente suivante m’achève complètement En plus des douleurs musculaires vient se greffer une douleur tendineuse sur le pied droit. Enfin, temps que les chairs sont chaudes, continuons. On voit les lumières de Creissels et de Millau dans le bas. Fichtre, que c’est encore loin !
Je n’ai plus envie de me faire mal maintenant, je flanche un peu dans la remontée vers Creissels. Mais je vais y arriver, je vais boucler mon 1er 100 bornes. J’ai mal partout et il y a des remontées d’émotions par moment. Non, il ne faut pas que les nerfs craquent, tu es un grand garçon. C’est beau ce que tu fais, soit, mais reste digne, quand même. Pense à la photo finish.
Km 97 : on m’annonce que je suis 113ème. Pas pour longtemps, car un groupe de quelques concurrents me double. Cela a le mérite de m’arrache de ma torpeur, en me vexant quelque peu. J’accélère à mon tour. Nous sommes dans Millau, j’oublie la douleur dans les jambes.
Km 99 : aarrrrgh, allez, donne tout ce qui te reste. Et je grille moi aussi des concurrents en finissant en trombe et finissant le dernier km en 5’05’’. Dernier virage, j’entends le speaker annoncer mon numéro de dossard et mon nom, je suis sur le podium d’arrivée. J’ai fini. J’AI FINI !
10h22’32’’ : que c’est bon quand ça s’arrête.
Mais quel bonheur, on a envie de prolonger le moment indéfiniment. J’ai envie de remonter sur le podium embrasser la piste, mais d’autres concurrents arrivent à leur tour, et je dois bien leur laisser le champ libre. On me remet mon diplôme, et vais me ravitailler où je craque pour du chocolat, chose que je n’avais plus mangé depuis belle lurette. Pas trop cependant, car je reste barbouillé par l’eau et la boisson énergétique que j’ai consommées toute la journée. La seule chose qui passera bien ce sera la soupe.
Je l’ai fait, je suis content, même si je ne suis pas descendu sous les 10 heures comme je l’espérais en mon for intérieur. 10h22’ à Millau, c’est pas mal non plus, je ne vais pas craché dans la soupe. La classement ? Je ne sais pas exactement, vraisemblablement entre la 110 et la 115ème place sur les 1214 inscrits. Mais est-ce là le plus important ?
La P'luche
1 commentaire
Commentaire de alain141 posté le 28-09-2004 à 21:56:00
Bravo La Pluche et Poussman de vos compte-rendus si vivants et où je retrouve beaucoup de sensations que j'ai moi aussi éprouvé cette année.Je prépare aussi mon compte rendu, celui d'un vieux marcheur au clair de lune.
Alain141
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