Récit de la course : 100 km de Millau 2005, par forrest78
L'auteur : forrest78
La course : 100 km de Millau
Date : 24/9/2005
Lieu : Millau (Aveyron)
Affichage : 4010 vues
Distance : 100km
Objectif : Pas d'objectif
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Millau 2005
Voici l'histoire de mes premiers pas dans l'ultra.
La décision de franchir l'étape du marathon fut prise à la fin de l'été 2004, en lisant le compte-rendu d'un cent-bornard néophyte : en septembre 2005, j'irai courir un 100 kilomètres dans le berceau de la course à pied, Millau.
La préparation
Une fois cet objectif fixé, je n'ai plus que ça en tête, même si entre-temps je vais courir 2 marathons, La Rochelle 2004 et Paris 2005. La préparation spécifique à l'ultra commence d'ailleurs après l'épreuve parisienne. Toujours 3 sorties hebdomadaires, mais avec plus de distance, plus de vitesse spécifique et plus de dénivelé. Malgré tout, le kilométrage réalisé durant ma préparation reste très en deça de celui de la plupart des concurrents (45 kilomètres en moyenne par semaine). C'est la raison pour laquelle je me fixe un objectif de temps prudent : 11h30.
La dernière semaine
Les discussions sur le forum de Bruno Heubi vont bon train. On s'encourage les uns les autres. Les futurs cent-bornards sont en quête de repères, les questions fusent. Néanmoins, tout le monde est confiant et optimiste.
Ma check-list est prête, j'espère ne rien avoir oublié. Bien que je ne pense pas être stressé, le sommeil est difficile à trouver. J'ai vraiment hâte d'être sur la ligne de départ.
Enfin, ça y est, l'heure du départ vers Millau a sonné : nous sommes le vendredi 23 septembre 2005, 9h du matin, je prends la route avec mon paternel suiveur.
La dernière soirée avant le grand jour
Nous arrivons à Millau à 17h, après un voyage sans encombre. Après avoir récupéré les clés de la chambre d'hotel, nous rejoignons le bien nommé Parc de la Victoire pour la remise des dossards. Je fais la connaissance de certains forumistes : le Squale, Cagouille67, Joluris, Patate (sans son chien...), Poisson, Jack26, Bernard le Pirate, Bernard (tout court), Jéjé54, Tonio et bien sûr Bruno Heubi, qui vient pour la gagne. L'ambiance est détendue, Jack26 paye sa tournée en Clairette pour fêter la naissance de son fils, sympa !
Le repas du soir est pris en compagnie de Cagouille67 et Joluris, accompagné de son beau-frère David qui sera son suiveur demain. Jack26 nous rejoint en milieu de repas et s'ensuit une discussion comme si nous nous connaissions depuis des années. L'ultra est vraiment une grande famille !!!
20h30, il est temps de regagner l'hotel pour les derniers préparatifs
La course
Le réveil sonne à 6h. Une bonne douche, puis le petit déjeuner. L'hotel semble réservé aux coureurs. L'ambiance dans la salle de restaurant est calme, chacun commence à entrer dans sa bulle. Nous quittons l'hotel à 7h45 et arrivons sur le lieu de pointage. Je retrouve Sined, rencontré sur un autre forum. Nous nous échangeons nos impressions et nous souhaitons d'aller jusqu'au bout, de franchir la ligne d'arrivée. Je laisse mon père se diriger vers Aguessac, à 7 kilomètres de Millau, lieu de rassemblement des suiveurs. Je rejoins Cagouille67, Patate et Poisson pour une ultime séance photo. La pression monte, je commence à ne plus tenir en place.
9h30, nous rejoignons en cortège le départ. Sur le bord de la route, les encouragements sortent de tous les côtés, il y a beaucoup de monde. Cette longue procession fait monter mon coeur dans les tours, j'en ai la chair de poule. Je suis avec Cagouille67, bientôt rejoint par Sined.
10h, enfin le départ libérateur, je souhaite bonne chance à mes compagnons, de réussir leur course et surtout de profiter au maximum de cette journée. Pour tous les 3, il s'agit de notre premier "100 bornes".
Je me cale immédiatement sur mon rythme de course, tant travaillé à l'entraînement : 5'30" au kilomètre. J'ai prévu de courir à 11 km/h de moyenne en adoptant la fameuse méthode Cyrano (alternance course/marche : pour ma part, 20 minutes de course pour 1 minute de marche) sur les portions planes et les descentes, puis de marcher dans chaque montée (celles du viaduc et Tiergues à l'aller comme au retour)
Les premiers kilomètres sont tranquilles, les coureurs plaisantent entre eux. Les commerçants sortent dans leur boutique pour nous encourager, des familles entières sont devant leur maison pour nous applaudir. Rien à dire, Millau est vraiment à part, c'est une ambiance fantastique. Je double les meneurs d'allure 12h (le Squale) et 13h (Patate), nous nous souhaitons bonne chance. Mais à l'entrée d'Aguessac, je croise Tonio, le meneur des 16h ! Je lui signale qu'il a semé tous ceux qui étaient avec lui, il me dit qu'il est effectivement parti un peu vite et qu'il faut ralentir !!!
Je retrouve mon paternel à la sortie de la ville, il me demande si ça va. Bien sûr que ça roule (ou plutôt que ça court...), sinon on peut entrer directement à l'hotel...
Je suis légèrement en deça de mes provisions, puisque je perds environ 1 minute tous les 5 kilomètres par rapport à mon tableau de marche. Mais ce n'est pas grave, je préfère tout autant pour en garder sous la semelle en vue des difficultés à venir.
Je passe le panneau des 20 kilomètres en 1h56', je me sens bien, sans m'arrêter à tous les ravitaillements car j'ai ce qu'il fait dans le camel-back (j'alterne sucré et salé). Sined me double, nous sommes chacun sur notre rythme de croisière. L'arrivée au Rozier marque le retour vers Millau, normalement un peu plus valonné que sur la première partie du parcours. Après la traversée du Tarn (sur le pont, pas à la nage, quoi qu'avec la chaleur, ça aurait pu être agréable...), nous commençons par un mur de quelques centaines de mètres, qui passe comme une lettre à la poste. Néanmoins, je suis surpris par la succession de petites côtes et descentes jusqu'à Paulhe. Le dénivelé, même s'il n'a rien à voir avec ce qui nous attend à Tiergues, est beaucoup plus valonné que ce que j'avais prévu. Résultat, le retard sur mes temps de passage s'accumule. Je décide d'être raisonnable et de ne pas accélérer, ce serait suicidaire à cet instant de la course. J'en profite pour faire le seul arrêt pipi de la journée. En repartant, mon père veut dégainer l'appareil photo et se poste un peu plus loin, mais il n'a pas le temps de l'armer que je suis déjà passé !!! Je dois aller trop vite...
30ème kilomètre : un coup de fil à Madame, le moral est au beau fixe. Le peloton s'étale de plus en plus, nous courrons par petit paquet et nous pouvons voir de l'autre côté du Tarn les marcheurs. Mais bientôt, je commence à déchanter : je me sens lourd, je ne peux plus rien avaler. J'ai l'impression que je me ravitaille trop souvent. Je saute celui du 35ème kilomètre. S'ensuit le long faux plat descendant vers Millau, qui se fait quand même à bonne allure. Enfin, nous entrons dans Millau, en rejoignant le Parc de la Victoire pour le 1er pointage. 4h09 pour la partie marathon, j'ai 12 minutes de retard sur mon planning. J'en profite pour me faire masser les mollets, c'est préventif car je n'ai pas mal. J'avale quelques pâtes de fruits et bois de l'eau glucosée. Après 12 minutes d'arrêt (5 prévues), je repars, mais dans l'inconnu cette fois. Je n'ai en effet jamais couru au delà d'un marathon.
Mon paternel m'attend en bas du Parc de la Victoire. La reprise est délicate. Il n'y a pas beaucoup de coureurs autour de moi. En revanche, il faut slalommer entre les voitures et faire attention. Nous sortons de Millau et montons vers Cressels. Quelques compagnons de route ont déjà adopté la marche sur les portions planes. Il commence à faire chaud, mais bonne nouvelle, j'ai retrouvé des jambes neuves et mes douleurs à l'estomac semblent être restées à la salle de massage ! Une petite descente et c'est la première grosse difficulté de la journée : la montée à 7% vers le viaduc, qui se dresse au loin, majestueux. Comme prévu, j'adopte la marche. D'ailleurs, tout le monde marche et les plus courageux qui entament la pente en courant se font vite une raison. Le viaduc ne s'approche pas très vite, je ne regarde d'ailleurs plus mon chronomètre. Je serre les dents et on arrive enfin sous les piliers de ce magnifique ouvrage pour attaquer la descente vers St Georges. La chaleur commence son travail de sape, bon nombre de compagnons de route souffrent, les visages se crispent. Je commence à souffrir, et ce n'est pas bon signe car nous venons juste de passer le panneau des 50 kilomètres, la mi-course. Mon père essaie de m'encourager, je lui dis que je ne veux pas parler. Silence...
Après une descente à un rythme peu rapide, mais toujours en alternance course et marche sur le rythme 20/1, nous arrivons au ravitaillement de St Georges. Enfin un peu d'ombre ! Je m'arrête 2 minutes, prend 2 quartiers d'orange et 2 verres de coca, et m'assoit. Je ne sais pas si c'est une bonne idée. Je jette un oeil à droite et à gauche, ne voit pas mon père, mais tant pis, je repars quand même. Je marche sur 200 mètres et reprend la course après le passage à niveau. Je suis dans le rouge, mais reste assez lucide pour décider de revoir mon rythme Cyrano : désormais, je vais courir 9 minutes et marcher 1 minute. J'applique le conseil d'Eric Delage, un copain de bureau que certains d'entre vous connaissent sûrement (7h20 aux 100 kms de Chavagne il y a quelques années) : quand tu souffriras, tu baisseras la visière de ta casquette et tu regarderas le bitume ! Je m'enferme dans ma bulle, fait le vide dans ma tête et ne pense plus qu'aux minutes qui me séparent de la prochaine pause marche. Mon père me rejoint enfin, et nous passons le 60ème kilomètre. Je ne sais même plus si je me suis arrêté au ravitaillement entre St Georges et St Rome. Soudain, ça s'anime de l'autre côté de la route : Bruno arrive, tel un avion. Il est en tête de la course et je suis certain qu'il va gagner. Mon père lance un "Allez Bruno !", mes encouragements sont plutôt dans ma tête, mais tout aussi forts. Voir Bruno aussi à l'aise me redonne du courage, mais ce faux-plat montant vers St Rome se revèle interminable. Enfin nous apercevons l'entrée de St Rome et son ravitaillement salvateur.
Petit arrêt : orange et coca, mon cocktail du jour, c'est tout ce qui m'attire. Je repars à la marche pour affronter la légende, la montée vers Tiergues. Je marche à mon rythme, mais j'ai quand même mal aux jambes. D'autres vont plus vite que moi même en marchant mais tant pis. La montée est là aussi très longue, mais il y a de l'ombre. Mon père descend de son vélo et marche à mes côtés. Nous parlons peu. Lors de ma reconnaissance du parcours cet été en descendant en vacances, il me semblait que le 1er lacet était beaucoup plus près du début de la côte : mon rythme doit être très lent, mais je ne regarde toujours pas mon chronomètre. Enfin, nous arrivons à ce fameux lacet, suivi d'un 2nd. La pente se fait moins raide, mais je marche toujours. C'est alors que mon portable sonne : c'est mon frère Grégory. Ses encouragements me redonne la pêche, je recommence à parler. Nous croisons de plus en plus de coureurs, mais pas de Jack26, qui jouait le podium. Je me doute à ce moment qu'il a dû abandonné. Il reviendra bientôt encore plus fort, j'en suis sûr. Nous passons le sommet de Tiergues et basculons vers St Affrique. Après un arrêt express au ravitaillement, la descente se fait à bon rythme. J'ai l'agréable surprise de voir Poisson arriver à notre niveau, il fera bien moins que les 18 heures de l'an dernier. Il est l'air en pleine forme et nous plaisantons un peu. En tout cas, ça fait du bien de voir une connaissance. Après 6 kilomètres de descente, nous passons sous le panneau du 70ème kilomètre et atteignons l'entrée de St Affrique. J'arrive devant le batiment utilisé pour le ravitaillement et je regarde enfin ma montre : cela fait pile 8 heures que nous sommes partis. Je prévois 10 minutes d'arrêt, essaie de me faire masser, sans succès. Quelques instants plus tard, Bernard le Pirate arrive. Nous discutons un peu, il est pessimiste sur nos chances de passer sous les 12 heures à Millau. Moi, j'y crois dur comme fer !!! Je bois du coca et ressort du bâtiment et commence à courir. Quelqu'un crie : "Hep, M'sieur, vous allez du mauvais côté !". Je m'en doutais, il n'y avait personne devant moi ! Je fais demi-tour et repars, doucement. L'ambiance dans St Affrique n'est pas très conviviale, même si un petit groupe m'encourage par mon prénom. Je les en remercie. Je cours jusqu'au début de la montée vers Tiergues.
Comme prévu, la marche prend alors le relais et j'en profite pour appeler Christophe qui devait aussi m'accompagner sur cette course. Malheureusement, il a cassé son vélo la semaine précédente et c'est la mort dans l'âme qu'il a renoncé à venir. Ce n'est que partie remise, nous y reviendrons ensemble. Ses encouragements me font chaud au coeur. Nous passons devant le panneau du 75ème kilomètre, après 8h44 de course, en retard de 18 minutes sur le planning initial. Un rapide calcul me prouve qu'en courant à 8 km/h jusqu'à Millau me ferait passer sous le tour d'horloge. La 1ère partie de la pente est assez raide, mais je sens que la forme revient. Je n'ai pas trop mal aux jambes, c'est bon signe. Je me mets même à courir lorsque la pente se fait plus douce. J'atteins le sommet après un ravitaillement rapide, toujours orange/coca. Je ne prends d'ailleurs plus de salé depuis plusieurs heures. Nous croisons Tonio, le meneur de 16h à l'entame de la descente vers St Rome. Je l'encourage, il le mérite vraiment, et lui promets une mousse bien fraîche à l'arrivée, promesse que je ne tiendrais pas. Tonio, tu es sur Paris comme moi, il va falloir qu'on se voit un des ces 4 pour me faire pardonner !!! Je décide de ne pas alterner course et marche et de continuer à courir jusqu'au ravitaillement de St Rome. Bientôt le panneau des 80 kilomètres, et miracle, je suis en avance de 3 minutes sur mon planning !!! J'ai repris 21 minutes en courrant vers Tiergues ! Il ne reste que 20 kilomètres, le soir commence à tomber et un peu de fraîcheur fait un bien fou. Je me sens dans une forme olympique : pas de douleurs musculaires, articulaires ou tendineuses. Juste les quadriceps en feu après une descente au taquet, à 11 de moyenne. Je décide de faire une pause de 2 minutes à St Rome. Je repars, mon père se couvre et me rejoindra plus tard.
Je mets la frontale. Nous croisons la queue du peloton, de courageux marcheurs, qui vont marcher jusqu'au bout de la nuit ! Nouvel arrêt express entre St Rome et St Georges, le rythme est bon, plus personne ne me double. Je maintiens une allure entre 10 et 11 km/h. Les lumières de St Georges apparaissent au loin dans la nuit. Je dis à mon père qui je vais enfiler la polaire au prochain ravitaillement. Je prévois quelques minutes d'arrêt à St Rome : 2 verres de coca et... pas d'orange ! Je regarde bien, demande aux bénévoles. Ouf, sauvé ! Au bout du comptoir, quelques quartiers semblent m'attendre. J'en prends 2. Mon père accroche mon dossard à la polaire, je la passe et c'est reparti sans même m'assoir. Je cours doucement jusqu'au début de la montée vers le viaduc.
Nous passons au 90ème kilomètre. Je remarche dans la montée, c'est de plus en plus dur. Quelques compagnons de galère me doublent, je m'accroche, sous les encouragements de mon père. Ca fait du bien. Je sais maintenant que je vais passer sous les 12 heures, mais je ne dois pas relacher l'effort. Au loin, le viaduc apparaît, magnifique dans la nuit tombée. Mais comme à l'aller, il se rapproche très, très lentement. Sûrement un peu de ma faute ! Enfin la descente après le rond-point. Les lumières de Millau m'éblouissent au loin, ça sent bon l'écurie !!! Plus que 5 kilomètres. Il y a de plus en plus de monde pour nous encourager, malgré l'heure tardive. J'essaie de remercier chaque personne. Le décompte des kilomètres est interminable, mais je ne m'arrête pas, sauf dans la petite montée vers Cressels où je sens un début de crampe. Je repars de plus belle dans la descente, mon père me dit que les autres sont cuits, que je vais les reprendre jusqu'à l'arrivée. Je ne lui dis pas que je ne suis pas mieux, et je me fais violence pour terminer sans marcher. Plus que 3, plus que 2 kilomètres, on rentre dans Millau. J'ai la chair de poule. Je suis à fond à 11 km/h et double une bonne dizaine de coureurs, jusqu'à la flamme rouge. La montée vers le Parc de la Victoire, je la déguste comme il se doit. Mon père s'arrête à l'entrée du parc pour ranger le vélo dans la voiture. Les encouragements redoublent et c'est l'arrivée au sprint dans la salle des fêtes, sous les applaudissements. Le speaker annonce mon nom et mon temps : 11h51, 229ème sur 1022 finishers et 1300 inscrits.
L'après-course
Ca y est, je l'ai fait, je suis un cent-bornard !!! J'appelle ma femme pour lui annoncer la bonne nouvelle. Je me dirige vers le ravitaillement après avoir récupéré la plaque commémorative, puis me dirige vers la salle de message. J'arrive à marcher à peu près correctement, je suis plus qu'étonné. Une chaise me tend les bras, je m'assois et délasse mes chaussures. Quel bonheur !!! Pas une rougeur, pas une ampoule, merci la crème NOK ! Après quelques minutes d'attente, j'ai soudain la tête qui tourne. Je sors dehors pour m'aérer un peu, mais ça ne passe pas. Je marche alors comme un zombie vers la salle de soin et m'allonge sur un lit. Je suis bientôt rejoint par Bernard le Pirate et Poisson, soutenu par 2 secouristes et qui n'a pas l'air dans son assiette (pardon, dans son bocal...). Je lui demande si ça va : la tête dans l'oreiller, il tend le bras et lève le pouce, je sais que tout est ok ! Nous terminons tous les 3 dans un moichoir de poche. Tu vois Pirate, nous sommes bien passés sous le tour d'horloge, malgré ton pessimisme à St Affrique. Une partie du Team Heubi est là, tellement fière d'avoir été au bout de son voyage initiatique dans l'ultra.
Après 1h30, je décide de me lever pour retrouver mon paternel qui doit me chercher partout. En fait, il m'attend dans la voiture. Je passe récupérer mon diplome, et croise mes nouveaux copains : Patate, le Squale et Bruno Heubi en personne, le vainqueur du jour. Je les félicite chaudement. Bruno est un grand Monsieur, qui sait rester accessible aux petits coureurs comme moi, il est notre Guide. Pour les meneurs d'allure, c'est une mission difficile, mais signe d'un grand dévouement envers les autres. Je cherche d'autres forumistes en sortant de la salle, sans succès.
Le reste de la soirée se résumera à une douche, puis à une bonne nuit de sommeil pour repartir dès le lendemain matin vers Paris, des images plein la tête.
En conclusion
J'ai vécu une formidable aventure. Je suis venu courir le mythe et je repars avec un nombre incalculable de nouveaux copains, c'est bien là l'essentiel. Nul doute que nous nous recroiserons très vite, que ce soit sur le forum de Bruno ou sur d'autres courses.
Je suis satisfait de la façon dont j'ai géré ma course, même si au rodiomètre, je peux faire mieux ! (motivation supplémentaire pour la prochaine fois) J'ai couru l'aller Millau-St Affrique en 3h39 et le retour en 3h42, ce qui prouve que je n'ai pas "explosé". C'est ce que je voulais, terminer en assez bon état physique et mental.
La course à pied est un sport individuel où l'esprit d'équipe est primordial. Le respect et la fraternité sont 2 valeurs essentielles du coureur d'ultra, j'ai pu le vérifier tout le WE.
Place à présent à mes prochains objectifs : la Transléonarde 2006, les 24h de St Maixent 2006 et l'UTMB 2007 !
Je tiens à remercier ma famille, en particulier ma femme Sandhya qui a supporté sans broncher mon entraînement, et mon père qui a été un parfait suiveur, m'encourageant quand il le fallait et toujours à l'écoute de mes moindres désirs.
Je remercie également tous les bénévoles qui nous rendent la course plus facile.
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