L'auteur : bluesboy
La course : 100 km de Millau
Date : 24/9/2005
Lieu : Millau (Aveyron)
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Distance : 100km
Objectif : Pas d'objectif
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L’idée avait germée il y a un peu plus d’un an lors de nos sorties du dimanche matin ,trois d’entre nous avaient couru MILLAU 2003 et ils comptaient revenir en 2005 ,l’occasion était bonne de faire enfin un cent km à l’approche de mes 50 ans ,en me disant « s’ils l’ont fait »
Nous sommes donc 5 en ce vendredi matin , tous de CRANCOT petit village jurassien de 500 habitants ,on se dit en rigolant que ça va faire 1 km par habitants .Nous sommes tous licencié à l‘ASPTT Lons le saunier .Il y a là 3 centbornards Jean Michel le spécialiste des trials mais qui manque un peu d’entraînement ,Patrick qui a une endurance à toute épreuve ,Christian ,le métronome qui est un peu le coach du groupe et deux néophytes Jean Marie le plus jeune et le plus doué mais aussi le plus stressé et moi Claude qui se demande si je vais aller au bout .La forme est là d’après mes dernières courses . mais je redoute un pépin physique car j’ai un genou et un tendon douloureux
Le voyage se passe bien ,c’est Jean Michel qui conduit .Arrêt sur l’autoroute pour casser la croûte ,Patrick débouche une bouteille de vin du jura , pas trés sérieux .Arrivée à MILLAU vers 17 h et on va tout de suite retirer les dossard au parc ,l’ambiance est calme et après une petite bière on va à l’auberge situe à 8 km de MILLAU ,on emprunte la montée du viaduc ,ça nous donne une bonne vision de ce qui nous attend demain ,arrêt pour prendre la star (le viaduc ) en photo .L’auberge du sanglier est situé sur la droite avant la descente sur Saint Georges ,on s’installe et on mets nos nouvelle tenues pour une photo souvenir du groupe avec le viaduc en toile de fond .Ensuite c’est le repas avec des pâtes bien sur mais aussi deux bouteilles de vin du coin ,c’est notre préparation à nous .
Le lendemain c’est le grand jour je suis réveillé à 6h et ça s’agite dans la chambre voisine alors que Jean Michel avec qui je partage la chambre dors encore ,j’essaie de prévoir tout ce qui pourrait m’arriver .7h je me lève pour préparer les affaires ,surtout ne rien oublier .Je me pommade les pieds c’est eux qu’il faut bichonner si je veux arriver .Le déjeuner est vite avalé avant le départ ,9 h arrivée au parc de la victoire il y a déjà beaucoup de monde ,le temps de s’enregistrer et c’est la longue marche vers le départ réel Jean Marie est étonné de la moyenne d’age des concurrents, je pars sans montre ,sans cardio je vais courir au feeling en fonction de mes sensations ,sans bidon pour le marathon
Le départ est donné et alors qu’on avait prévu courir ensemble jusqu’au marathon le groupe est vite dispersé, je suis avec Jean Marie pendant 5 km avant de me faire rejoindre par Patrick avec qui je profite du parcours plat et agréable .A Aguessac les suiveurs attendent et la route commence a être encombrée, mais l’ambiance est sympathique et tout va bien jusqu’au 20é km, un coureur a un maillot avec 16 h dans le dos Patrick m’explique que c’est le meneur d’allure des 16 heures je pense qu’il est parti vite on est sur la base des 15 H il est vrai que le parcours est facile .Après LE ROZIER le parcours devient plus difficile ,premier problème les pansements sur les tétons se sont décollés je redoute un échauffement prématuré ,donc je demande un bout d’élastoplaste au poste de secours mais il ne tiens pas à cause de la transpiration ,je ne sais pas trop quoi faire mais comme il commence a faire chaud j’enlève le débardeur .Dans l’histoire j’ai laissé partir Patrick et je commence à marcher dans les petites cotes me faisant doubler par quelques bons marcheurs que je repasse dans les descentes ,je pense qu’on est pas loin du 35é km alors après quelques centaines de mètres je vois la panneau du 30é ,déjà plus très lucide !!La photo est annoncé aussi je remets mon maillot qui à séché ,un peu plus loin Christian me rattrape, il a l’air très bien et il me tire jusqu’au marathon alors que la chaleur commence à être forte je subis là mon premier coup de barre j’ai du mal à suivre Christian dans la rue qui mène au parc, ça y est le marathon est passé on pénètre dans la salle des fêtes. Je vais prendre mon sac pour mettre de la pommade sur mes tétons douloureux et prendre ma gourde qui me servira dans les cotes de la deuxième partie .Patrick part un peu avant nous et je dis à Christian de ne pas m’attendre, je doute a ce moment de pouvoir finir mon premier 100 km.Bruno Heubi est annoncé en tête de la course
Je sort de la salle en me disant que je pars dans l’inconnu ,au 45ékm je bat mon record de km en une journée et je bavarde avec un coureur dont c’est le 28é MILLAU ,il est un des trois ayant le plus de participations ,je crois qu’il avait le dossard n° 1 .J ‘attaque la cote du viaduc en profitant du spectacle , la montée me fais du bien méme si quelques coureurs me doublent ,il faut dire que ma taille et mon poids 85kg ne m’avantage pas dans les cotes .C’est le sommet de la cote et on ne devrait pas tarder à croiser les premiers .Je descend d’un bon pas quand je vois la voiture qui ouvre la course je demande qui est en tête , c’est Bruno Heubi je suis content pour lui ,je le connais un peu pour avoir visité son site Internet pour pécher des infos sur la préparation et la gestion d’un 100km. Je vais presque aussi vite que lui ( c’est normal il monte ,je descend et la pente est rude) je me réconforte comme je peux ,la descente se poursuit assez bien ,on arrive à Saint Georges et je vois un maillot du club devant la salle du ravitaillement c’est Jean Michel qui a la tête des mauvais jours ,il me dit qu’il pense abandonner je rentre dans la salle du ravito et quand je sors plus de Jean Michel je me dis qu’il est reparti devant moi .A partir de la il y a un long faux plat montant ou il devient difficile de courir ,donc j’alterne marche et course .On croise les 3 premières féminines qui se suivent à 500 mètres à peine. Un coureur a un sac à dos chargé il me dit qu’il a fait 100 km du trial du mont blanc il y un mois et il remet ça aujourd’hui ,je me sens tout petit J’arrive à un ravitaillement ou il y a de la musique assez forte .Depuis le début je prend surtout du sucré avec comme boisson du Perrier et du jus d’orange .Au ravitaillement suivant je retrouve Christian et Patrick qui se fait masser, ils n’ont pas vu Jean Michel ,il doit avoir abandonné (en fait il est rentré sur MILLAU en courant),je suis bien content de les voir aussi je repars devant pour prendre de l’avance dans la cote de Tiergue ,la température a baissé et je suis un peu euphorique ils ne tardent pas à me rejoindre et à me lâcher sur la fin ,je pense les rejoindre dans la descente, mon point fort .Je les rejoint au ravit après un km de descente et je prend mon temps car j’avais un peu zappé les précédents ils prennent 300 mètres d’avance que je n’arrive pas à combler dans la longue descente vers Saint Afrique je m’arête même 2 fois pour m’étirer ,c’est mon deuxième cou de mou je sens une ampoule arriver ainsi que mes muscles durcir ,vivement le ravito que je fasse le point .La nuit commence à tomber et je vois Jean Marie qui arrive ,je suis très content de le voir lui qui a eu un grave problème cardiaque il y a 3 ans et qui depuis s’est mis à la course à pied avec volonté .On se tape dans les mains en s’encourageant et le moral repart jusqu’à Saint Afrique patrie de S Cottereau le père des 100 km .La ville est très calme, seule la salle des fêtes montre un peu d’agitation quand j’entre mes collègues sont déjà parti .Je prend mon sac ,enlève mes chaussures et m’allonge sur une table .Je constate que mes pieds vont bien à part une ampoule sur le deuxième orteil que je perce ça ne devrait pas trop me gêner ,je change quand même de chaussettes et de chaussures, je mets un maillot longues manches sous le débardeur ,la nuit commence à être fraîche .Il n’y a pas de masseuse de libre aussi je me masse le haut des genoux qui commence à être douloureux ,j’avale une bonne soupe chaude ,mon estomac est saturé du sucré ,j’enlève la casquette pour le bandeau ,installe la lampe frontale pendant que mon voisin grimace sur la table de massage et c’est reparti
La nuit est tombée maintenant la longue cote commence j’allume la lampe que je mets à la ceinture c’est moins gênant ,un groupe me rattrape je vais faire toute la cote avec eux il y a deux coureurs dont l’un (je crois qu’ils l’appelaient Patoche) est accompagné de sa copine plus les deux suiveurs ,le rythme est soutenu ,le massage m’a fait un grand bien, un des suiveurs descend de vélo pour soulager ses fesses .Il faut souligner ici le rôle des suiveurs c’est pas facile de faire 15 ou 16 heures de vélo à un rythme lent ,nous n’avions trouvé personne dans notre entourage pour nous suivre .Nous arrivons au ravitaillement la cote m’a ouvert l’appétit j’ai envie de salé ,des petits sandwichs au pâté feront l’affaire avec des tartines de fromages ,1km avant le sommet une maison est toute illuminée avec des bougies les propriétaires vont passer la nuit à encourager les coureurs .C’est la descente de Tiergue j’ai retrouvé les jambes je double quelques coureurs dont Patoche que j’encourage ,les derniers marcheurs sont au bas de la cote ,arrivée à Saint Rome la circulation a été rétablie il faudra faire attention il y a peu de monde dans la salle des fêtes je me masse un peu les jambes je suis étonné de ne pas avoir ressenti de crampes moi qui en ai souvent sur marathon .Je repart jusqu’au ravitaillement ou la musique est bonne(goldman) ,un bénévole fait la circulation avec une voix puissante ,il faut traverser la route et avec les voitures , l’endroit est dangereux ,je m’arrête un cour instant et puis je rejoins le meneur de course des 16 h il s’appelle Tonio je lui demande si c’est bon pour les 16h ,il me dit ça va être dur(il est un peu en retard) mais je pense que le coup est jouable on est dans le faux plat descendant .C’est bientôt Saint Georges ,l’horloge de l’église sonne les 12 coups de minuit, au ravitaillement Tonio me rejoint et repart avant moi pour rattraper son retard ,je bois un yaourt qui passe très bien ,la dernière difficulté se présente la cote de Creissel ,les coureurs commencent à être très espacés ,la cote bizarrement me paraît moins longue qu’a l’aller ,déjà j’aperçois le viaduc dans la nuit ,encore un km et ce sera la descente que j’aborde en courant ,je double quelques coureurs qui finissent difficilement en marchant avec un mot d’encouragement à chaque fois .Le bas de la cote arrive je ne m’arête pas au dernier ravitaillement .KM 95 je suis partagé entre le désir de finir vite et le désir de profiter de ces derniers km . 96é 97é 98é km décompte final ,pour me motiver je compte les coureurs doublés (25 depuis la cote) plus personne devant moi je traverse le pont en faisant attention de ne pas me perdre dans les rues de Millau ,je vois un coureur qui marche lentement devant moi ,j’arrive à sa hauteur et je reconnais Tonio le meneur des 16 heures qui est en avance et qui attend les derniers coureurs pour les emmener sous les 16 heures (je vous conseil de lire son compte rendu plus complet que le mien sur le site) ,il m’indique le dernier km en me disant que c’est bon pour les 16 h . La rue du parc de la victoire est longue « c’est que du bonheur « je croise des coureurs qui repartent en m’encourageant , un dernier effort dans le parc, je suis étonné d’avoir toujours la force de courir et je pénètre dans la salle des fêtes en levant les bras comme si j’avais vaincu l’Everest ;Je suis CENTBORNARD
Le temps s’affiche sur l’écran 15H 56’,on me remets mon diplôme ,mes collègues m’attendent dans la salle , je vais chercher mon sac ,me rechange et vais manger . Jean Michel va sympathiquement me chercher mon plateau repas ,je regrette de ne pas l’avoir inciter à continuer avec moi, mais il a déjà terminé il y a deux ans .Patrick est allé s’allonger .Je n’ai pas très faim ,je me lève pour quitter la salle ,j’ai un grand mal à marcher jusqu’à la voiture .Puis c’est le retour à l’auberge ou la nuit sera courte mais bonne
Résultats Jean Marie 14 h 14 Christian 14 h 40 Patrick 14 h 40 Claude 15h 56
Un grand merci aux bénévoles ,aux organisateurs , aux spectateurs et aux coureurs qui font de cette course une épreuve à part dans le monde de la course à pied
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