L'auteur : rené80amiens
La course : 100 km de Millau
Date : 27/9/2008
Lieu : Millau (Aveyron)
Affichage : 2886 vues
Distance : 100km
Matos : un sac de courage, et une gourde de volonté !
Objectif : Faire un temps
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CR des 100km de Millau 2008 :
1/ Avant propos : La phase de récupération se termine peu à peu, voici donc le moment venu de vous faire part du CR, celui des nombreux souvenirs, celui d’une extraordinaire aventure humaine qui a tout simplement dépassé mon imagination. Je dirai que c’est une course exigeante par son dénivelé (1200m D+) qu’il faut bien être préparé car la douleur est omniprésente, et qu’il faut accepter, car aller là-bas, c’est se défier physiquement et mentalement contre l’adversité. Il n’y a rien à y gagner sauf une victoire contre soi-même, car le 1er est récompensé comme le dernier ! ni plus, ni moins !!!(tee shirt, sac à dos et gourde plastique pour tout le monde ! ) Avant d’entamer le vif du sujet je voudrais remercier tous ceux qui m’ont aidé à réaliser ce projet, à m’entraîner, à m’encourager et à croire en moi.Je dédicace ce CR à tous les kikous bien sûr, mais particulièrement à tous ceux qui hésitent encore à se lancer sur les 100km de Millau, à ceux qui cherchent des infos sur une cette course, à ceux aussi qui craignent de ne pas y arriver ; j’étais de ceux là, alors croyez-moi, ça vient de "là " ! 2/ Préparation : En tant que néophyte sur cette distance, j’ai lu de nombreux articles sur cette course, je savais donc que j’allais m’attaquer à un gros morceau, mais aussi au plus mythique des 100km, celui qu’on cite quand on parle de cent bornes !. Pour se faire, le plan de préparation que m’avait fait mon entraîneur d’ESPRIT RUN ne différenciait finalement que très peu de celui utilisé sur marathon, ne serait-ce que le volume kilométrique hebdomadaire qui atteindrait 120km au pic de la prépa, avec quelques spécificités liées au relief de la course, et c'est-à-dire du dénivelé et de la musculation. Au final cumulé, ce ne fut pas moins de 960km parcourus, 8000m D+, et 87 heures de course à pied sur une période de 3 mois, composé de 3 phases de montée en charge dont chacune s’achevait par un test de 46km puis 65km. C’est sûr, au début j’ai commencé avec 5 séances, puis passé à 6 séances pour atteindre 1h30 pour chacune d’elles et 1 sortie atteignant progressivement 3h15. Cela n’a pas toujours été facile de l’intégrer à ma vie professionnelle et familiale. Ma femme et mes 2 enfants ont montrés beaucoup de patience à mon égard. J’essayais de courir en fin de soirée pour éviter de les déranger. Je ne courais que lorsque les devoirs étaient finis, le bain pris, et après le repas. Finalement, ça a eu du bon, car j’ai appris à mon corps à courir l’estomac plein, et comme sur 100km on passe autant de temps à courir qu’à manger, c’était en faite une bonne idée !! Je partais courir souvent motivé, parfois en bayant, de temps en temps par obligation, mais j'y allais toujours car ne pas y aller Millau me l’aurait fait payer !Je me posais souvent la même question : Combien de temps pouvai-je envisager de faire cette course ?. Et pour répondre à cette question, Bruno Heubi disait qu’il fallait compter 3 fois son meilleurs temps sur marathon + 50 minutes à cause du relief. Ayant fait Paris cette année, me voilà entrain de rêver à un éventuel 9h50 ! Waou, avec mon beau-frère qui me suivrait en VTT, j’y croyais dur comme fer. Lui gérant mes ravitos, moi me contentant de courir pour arriver dans les temps…Mais voilà, c’est que dans le 1er mois de prépa, il s’est désisté, et il a fallut revoir à la baisse mes prétentions, car seul, c’était devenu du coup bien plus compliqué. J’ai pris un coup au moral ce jour là, mais il a fallut se faire une raison et recomposer l’équipe, c’est ainsi qu’est venue l’idée de faire la course avec mon… camelbac ! Au moins lui, il me laisserait pas tomber…Il me manquait plus que savoir comment j’allais m’organiser dans l’alimentation, l’hydratation et la tenue vestimentaire, car le but étant de minimiser le poids du sac à dos maintenant.
3/ Stratégie de course : Sachant que mon nouvel ami « CB » (de CamelBac !) contenait maxi 2 litre d’eau et qu’il fallait au moins boire 0.75L/H pour éviter tout risque de déshydratation, l’idée de courir en semi autonomie était devenue une stratégie, car s’arrêter à chaque ravito me coûterait à chaque fois env 5mn, ce qui était trop pour prétendre de rester dans un créneau de 10H. Donc 1 arrêt tous les 20km m’amenait à 4x5mn (étirement compris) soit 20’ au temps de départ, soit au final un objectif envisageable de 10h10. Plutôt correct pour une 1ère ! Après avoir prévu l’eau pour refroidir le moteur, il fallait maintenant prévoir mettre du carburant durant le voyage. Je comptais rouler à 11km/h (63% VMA). Pour se faire, il fallait 310kcal/h, c'est-à-dire 620 dans la ‘banane’ pour une accessibilité direct, sous la forme que je voulais. Le tout était de s’assurer à l’entraînement test que l’alimentation me plaisait, donc je ne me suis pas gêné pour mettre des barres céréales aux fruits rouges, des nuts, compote de pomme, en respectant une règle : limiter le poids en chargeant en calorie, et wcup était donc invité à ce long et copieux repas ! Houps, autre impératif qu’il ne fallait pas négliger : l’apport de sel, et les ‘’tucs’’ c’est un super truc !C’est ainsi que 4 petits sacs plastique ont été confectionnés, et mis dans le sac à dos. Restait enfin la question vestimentaire: là, pas de soucis, on fait light ! , c'est-à-dire pas d’affaire de rechange ! Juste des manchettes amovibles taillées dans des chaussettes de foot(!) pour palier à la fraîcheur matinale, des manchettes dont je me débarrasserai (poubelle !) dès le corps commençerait à monter en température ! A chaque 20km, je devais donc transvider 1.5L à CB, prendre le petit sac d’alimentation, faire étirements (mollets, quadriceps et ichios), remettre tout le barda (5kg) sur les épaules, et repartir pour 2 heures d’autonomie ! Stratégie intéressante dans la mesure où elle était réalisable, car plus les km passeraient, plus le sac s’allégerait, et ça, ça me rassurait, car pour y arriver, c’est ce qui me fallait !
4/ La course: En partant d’Amiens en train, il a fallut prévoir un départ plus précoce. Arriver la veille, c’était donc fini, envolé l’idée le départ en voiture avec le beau-frère et le VTT, ça il fallait maintenant l’oublier, alors … oublions-le !!C’est finalement le jeudi après midi que je suis arrivé à Millau
.
Dormi jeudi soir dans ma famille à Broquiès à 1 heure de là (pour connaître le bébé de ma nièce)
,
et le lendemain ma sœur m’amena au parc de la victoire pour le dossard, et m’achemina au gîte équestre
du Flamandou (à 6km), dont je ne souhaitais pas annuler la réservation malgré l’éloignement , par principe, enfin bref, ça c’est du René !Je dormis là-bas le vendredi soir, plus le samedi soir.
Au petit matin de cette 1ère nuit passée dans une cazelle
, le taxi prévu à 7h45, me descendit de ce lieu plombant magnifiquement la vallée enjambée par le viaduc, pour m’amener au cœur de cette ville que seul les coureurs à cette heure occupaient. Je voulais m’imprégner de l’ambiance d’avant course ; écouter le peaker annoncer le déroulement de l’enregistrement dans le sas de départ, écouter les interviews des coureurs : il y avait des habitués (17 participations !), des non voyants aussi, des marcheurs, dont un avec une jambe portant une attèle ! Ainsi, 10h du mat' sonnait, et tout allait commencer. Le convoi nous faisait rejoindre 1 km plus bas, l’arche du départ, celui qui nous amenait vers l’inconnu ! PAN !
Le chrono à peine parti, le cœur accélérait déjà, les marathoniens étirent cette grande marrée, dont chacun essayait de se positionner, de trouver la bonne foulée pour ne pas se griller. Là commençait une grande idée : Gérer par heure l’hydratation et l’alimentation. Une pensée unique qui allait me faire oublier les km, ceux du km5 où chaque suiveur vtiste rejoignait son coureur
.
Dans le peloton, on écoutait, on riait des bêtises, l’ambiance était bonne enfant, on souriait de l’alignement masculine des pauses pipi qui se raréfiaient au file des km par la montée de la température automnale. Il faisait beau, et on savourait. Le semi sonnait le demi tours d’un parcours jusqu’içi relativement plat, et le passage sur l’autre rive du Tarn annonçait les premières difficultés de la journée de la grotte d’Argilan jusqu’à Millau
.
Passage obligatoire par la salle du parc de la victoire où l’organisation enregistrait les marathoniens et les centbornards. A ce moment là, je passais en 195ème position en 3h45, mais maintenant le temps n’allait plus compter, car le dénivelé se prononçaitsérieusement , et maintenant ma devise devenait plus que vrai. Dans la cote du viaduc, ne pas marcher était aussi l’un de mes objectifs, car pour moi MARCHER c’était RENONCER, le marathon transpyrénéen me l’avait appris (voir CR 2007), et je savais que j’en reprendrai si je courais.
On était au km50, et je pris le sillage d’un vtétiste esseulé qui me passait, j’accrochais avec ténacité, il me menait et je tenais. C’était ça que j’attendais d’un suiveur, si j’en aurais eu un; pour moi la définition d’un suiveur ce n’était pas qu’un porteur, c’est avant tout un meneur d’homme, un meneur d’allure, celui qui nous locomotive malgré la douleur. C’était mon 1er grand moment de partage, de complicité, et je le remerciais pour m’avoir amené au sommet. Un sourire, un clin d’œil, un signe de la main, puis je poursuivais seul mon chemin. Dans la descente qui suivit, j’apercevais les meneurs d’allure de 10h
,
mais impossible de courir avec eux. Avec les arrêts, je ne savais jamais si ils étaient devant ou derrière, je perdais aussi le sens du temps, matin ? Après midi ? Finalement je me posais même plus la question. Laisse tombé ! en faite, le principale était qu’ils soient pas très loin. Ce qui était étrange, c’est que c’était toujours eux qui me dépassaient ! mais peu importe, Ça me réconfortait de les voir. Je le leur disais, et souvent, je les photographiais, j’immortalisais ce moment, car ça voulait simplement dire que j’étais encore là, derrière un groupe qui s’effilochait au fil des km, mais que je tenais et c’est ce qui comptait !Au pied de Tiergues, mon objectif vivait donc encore, le chrono je l’oubliais, peu importante le temps que je ferai, l’essentiel était ce que je faisais, s’alimenter et s’hydrater seul comptait, après on calculererait mais pas avant le retour à St Afrique je ferai, car une défaillance me guettait si l’imbécile je faisais.Et justement, la descente de St Afrique commençait, je ne sais pas si je ralentissais, mais j’entendais un foulée me rattraper, et me passer. Bin voyons, une femme qui plus est !! De suite, je regardais ma vitesse, et compris que j’étais en dessous. Le réveil était brutal, mais je pris immédiatement sa foulée et observais les données : Vitesse 11.2 km/h, cardio à 130bpm, ok je prends ! c’est ainsi que je fis connaissance de Maria, 55 ans, d’origine portugaise, et de son suiveur. On sympathisait et visiblement on était content de descendre à deux, du coup j’en ai fait une photo
un grand souvenir, c’était quelqu’un qui n’hésitait pas à ralentir si la vitesse augmentait, ou inversement, une vraie gestionnaire d’effort, ça m’a beaucoup aidé. J’ai pris une vraie leçon d’exemplarité, une discipline de course phénoménale. Malheureusement, au km70, nos chemins allaient se séparer, car on n’avait pas la même stratégie de course. Elle devait s’arrêter à St Afrique, moi je continuais jusqu’au 80ème, donc pas d’arrêt pour moi, je la saluais, et très vite la cote de Tiergues se représenta. Pas d’inquiétude, grimper ça allait, j’en doublais régulièrement, et pourtant un coureur (dossard 41) me repris ! Hop Là, ça va aller? Pensais-je ! Même tactique : je pris sa foulée de suite, et là, j’ai vite compris que j’avais affaire à un grimpeur, il m’impressionnait du coup je photographiais ce moment aussi ! . cardio à 160 j’aurai renoncé mais 150, ok je prends. Allé ! et j’ai bien fait car il y avait une grande dynamique. Au sommet, il ressentit des douleurs au ventre, je pris le relais et lui dit : « tu m’as aidé à monter, moi je vais t'aider à descendre, tu prends ma foulée, et on y va ». Pour s’économiser, je lui conseillais de se mettre derrière, et ne pas lâcher, car sur le côté il utiliserait autant d’énergie que moi. Le train était mené, et il suivait. Puis, vint le moment où le meneur d’allure 10h, nous dépassa. 12km/k, je me sentais pas capable de le faire, il restait encore une petite vingtaine de km…et il restait encore la cote du viaduc dans les 10 derniers…t’es fou, du brin, me dis-je !! S’ayant refait une santé, il le suivit
mais pas moi. C’est un peu plus tard que je les ai repris, stratégie oblige, ils leur restaient encore 2 ravitos à faire, moi j’en avais plus à réaliser, c’est là que tout s’est joué, après on ne s’est plus revu. Cette fois ci, je savais que j’étais devant !Une portion de plat me faisait pousser des ailes pour rejoindre justement le dernier obstacle de la journée, celui d’un grand souvenir.En effet, si je devais en retenir juste un, seulement un exemple parmi tous ces moments d'émotions, ce serait probablement celui là, celui du 90ème km, dans la cote du Viaduc, lorsqu'une personne s'approche pour m'encourager et m'annonce mon classement: j'apprends à ce moment là que je suis à la 36ème place. Je regarde le chrono, et je réalise que j'atteindrai probablement les 9h45. Je poursuis alors l'ascension seul, et là je pars en sanglot, je réalise tout le bien fait d'une telle préparation. Je pense à Colette, je pense à tous ces efforts consentis, à ma femme, mes enfants...Les pleurs cessent, puis reviennent. L’écart entre « l’espéré », et « le réalisé » était si inimaginable…Des instants très courts, mais si profond…l'incroyable pour moi était entrain de se produire, puis je me dis ''allé René, grimpe, allé, grimpe ce fichu viaduc de mdr, allé!'' Là, plus rien ne pouvait m'arriver, ou du moins je le croyais, car une course n'est jamais finie tant qu'on n'a pas franchi la ligne d'arrivée. En effet, dans l'ultime descente qui suivait, je me suis fait reprendre. On dit souvent que les descentes permettent de reprendre du retard pris dans les montées, mais pas pour René! Et encore moins maintenant. Le plus facile c'est vite transformé en cauchemar, je me faisais reprendre encore et encore. Je comptais la dégringolade dans le classement (40e), je traversais le moment le plus pénible de la course. Avais-je inconsciemment négligé l’alimentation sous prétexte qu’on arrivait ? J'essayais d'accrocher, mais là, pas moyen, même en acceptant la douleur, rien n'y faisait, même pas les encouragements de Maria qui revenait. Je me résignais donc à attendre la fin de la cote, en faisant ce que je pouvais. C'était un peu comme si on courait sur des œufs qu'on ne souhaitait pas casser, les douleurs étaient là, persistantes, et je n'y pouvais rien, mis à part de prier pour ne pas avoir une montée de crampe et de finir en marchant. Enfin, le relief changeait. Le plat arrivait, et en moi ça connotait une énergie nouvelle : Paris, son marathon, sa vitesse. J’embrassais le bracelet rouge que je portais du MDP, et je me lançais à leur conquête. Une sensation inoubliable de rage, de volonté, d’une santé retrouvée que je confiais un instant au suiveur de Maria. Je rattrapais les uns qui se succédaient aux autres jusqu'à dans les rues de Millau, mais à 200m de ce long périple effort, c’est là que l’ULTRA pris toute sa dimension…On avait galéré ensemble durant toute une journée, et probablement vécu les mêmes douleurs, les mêmes efforts, certainement eu besoin de la même volonté, on terminait donc par une grande complicité, celui du respect, en franchissant la ligne d’arrivée la main serrée
à la 34ème place des 1248 (336 abandons cette année) ,
5/ Conclusion : J’aimerai remercier les bénévoles de l'organisation qui sont allés jusqu'à me ramener à mon campement en voiture, parce que le taxi prévu était injoignable, ou encore les propriétaires du Flambadou qui m'ont amené à 7h le dimanche matin à la gare (faisai-je tant pitié que cela en marchant?! ) Merci aussi au public qui clamait les prénoms des coureurs durant la course, ils ont été d’une extraordinaires gentillesse, c'était tout simplement phénoménal!! "Que du bonheur"!!Toutefois, c’est une course qu’il est préférable de réaliser en binôme pour le bien fait de cette aide, d’avoir une alimentation et hydratation continuelles pendant toute la durée de l’effort, et de croire très fort en ses possibilités. Merci de votre lecture, et je vous souhaite de vivre une telle aventure !! RDV probablement en 2010 pour un nouveau CR des 100km de Millau!
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4 commentaires
Commentaire de CROCS-MAN posté le 25-10-2008 à 19:22:00
Merci René pour ton CR passionnant et très instructif et BRAVO pour ta super course pleine de courage.
Commentaire de Bouh posté le 14-11-2008 à 22:24:00
Jolie CR ! Comme tu dis on s'est surement croisé au marathon mais après j'ai pris une valise lol
En tout cas je pense que ta super prépa a du te permettre d'être super régulier !
Bravo !
PS : pour mettre les photos en ligne rien de plus simple sur ton cr ta un onglet pour ajouter des photos en haut à gauche mais bien il faut les réduire.
Commentaire de tophenbave posté le 04-08-2009 à 11:25:00
merci pour ce cr instructif.cette annèe c'est mon 1er 100km et je me pose qq questions dont tu m'as donne des reponses.avec la chance d'avoir un suiveur et en 'copiant 'tes conseils je pense que tout se passera bien.bravo aussi pour votre resultat a la 6000d.
Commentaire de VB posté le 07-08-2009 à 08:49:00
Waouh, superbe CR, quelle émotion tu nous fais partager.
Bravissimo !!!
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