Récit de la course : 100 km de Millau 2010, par Jaguar blanc

L'auteur : Jaguar blanc

La course : 100 km de Millau

Date : 25/9/2010

Lieu : Millau (Aveyron)

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Distance : 100km

Objectif : Pas d'objectif

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Compte rendu Millau 2010 - Mon premier 100 bornes

[Vous trouverez quelques photos dans le compte-rendu ci-après.
Vous en trouverez un peu plus ici (ainsi que 2 petites videos) : http://picasaweb.google.com/pcombet/Millau2010]  
Elles devraient rendre votre lecture un peu plus vivante.
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Voilà une semaine, j’étais à Millau pour la 39ème édition de ses fameux 100 kilomètres. Cette course mythique était mon objectif majeur pour 2010. Je l’attendais impatiemment ! J’avais ciblé la saison pour être fin prêt ce 25 septembre : d’abord le petit trail des Glaisins (18km) au printemps, puis le marathon d’Annecy fin avril en guise de préparation sérieuse, puis enfin le marathon du Mont-Blanc fin juin (42km / 2300m D+) pour le plaisir et pour me préparer au dénivelé de Millau.

L’entrainement
Début juillet, j’attaque mon plan d’entrainement sur 12 semaines pour le 100km de Millau. C’est un peu long sur trois mois, mais il intègre une période de deux semaines relativement tranquilles de reprise après le marathon du Mont-Blanc. Je me suis très fortement inspiré du plan donné par Bruno Heubi dans son livre « Courir longtemps ». D’ailleurs c’est certainement cette lecture qui m’a donné l’impulsion finale pour m’inscrire : on y trouve de nombreux conseils bien sûr mais surtout un enthousiasme très communicatif.

Le plan se passe bien. Je débute en prenant une allure spécifique 100km en 6’40" par km (9km/h). Au fil des séances, j’affine mes sensations et mon cardio baisse. Je ramène finalement l’allure spécifique entre 6’10" et 6’15" par km (entre 9,6 et 9,7km/h). Les séances s’enchainent et ne se ressemblent pas : VMA (un peu), seuil (pas mal) et allure 100km (beaucoup).

Une blessure et ses conséquences
Tout va bien jusqu’à la 6ème semaine où une vieille blessure aux ischios se réveille. Impossible de courir à plus de 10km/h sans douleur trop forte. Une semaine d’arrêt complet n’y fait rien. Alors maintenant le programme c’est médecin du sport, kiné et beaucoup d’étirements, que j’avais un peu trop négligés ces derniers temps. Il faut dire que les durées des séances ont augmenté, tout en étant assez peu violentes. Alors, j’ai malheureusement un peu oublié les étirements.

Heureusement, je peux continuer de courir, tant que ça ne me fait pas trop mal. Les séances s’enchainent et se ressemblent maintenant : je remplace toutes les séances de VMA et de seuil par des séances à allure 100km, entre 9,5 et 10 km/h. Je crains de manquer d’entrainements au seuil lors des 100km de Millau mais je suis tout de même bien content de ne pas avoir à m’arrêter.
Bruno « m »’avait dit dans son livre : « il faut intégrer parfaitement l’allure spécifique dans son corps ». Eh bien là c’est bon, je ne connais plus que cette allure. Quand je pars courir, mon corps se met directement à la bonne vitesse. C’est toujours ça de pris. Ce sera même sûrement un point essentiel le jour J.

Deux dernières semaines d’entrainement
A moins de deux semaines de l’objectif, je peux enfin courir un peu plus vite. J’en profite pour faire deux séances au seuil : 1h45 dont 2x30’ à 4’45/km (12,6 km/h) et l’autre de 1h30 dont 3x15’ à 4’45/km (12,6 km/h). Je suis bien content de retrouver un peu de vitesse. D’un autre côté, c’est peut-être un peu bête, mais ça me rassure d’avoir pu « sauver » ces deux séances.
Il faut dire que l’entrainement au seuil est ce qui améliore la capacité à tenir une vitesse relativement élevée pendant longtemps. Et 100km c’est long !

Une semaine avant l’objectif. La pression augmente. Normalement, maintenant, je suis prêt ! Je n’ai plus qu’à faire confiance à la régularité de l’entrainement et aux qualités d’entraîneur de Bruno Heubi.

Mon suiveur à vélo
Dernière semaine et dernières sorties tranquilles avec François, un pote qui a accepté d’être mon suiveur à vélo. Les sorties que nous avons faites ensemble au cours de ces dernières semaines, lui à vélo et moi en courant, nous ont permis de nous ajuster, de discuter ravitaillement, rythme, habillement, encouragements, musique, etc… et aussi pour lui de préparer son « corps » à cette selle qu’il va devoir supporter de longues heures !

J-1 : trajet jusqu’à Millau, nos accompagnants sont avec nous
J-1, départ pour Millau. Pour nous encourager : mon épouse Gaëlle et mon fils de 9 ans sont de la partie, ainsi que Sophie, la femme de mon suiveur à vélo. Une bonne petite équipe donc. Derniers ajustements durant le trajet qui nous inquiète un peu vu les trombes d’eau qui s’abattent sur nous.

19h45 nous arrivons à Millau et filons directement au retrait des dossards. C’est ma course de l’année et je pensais voir des pancartes partout dans la ville, dès le premier croisement, au moindre rond-point : « 100km de Millau, vas-y Philippe, c’est par là, on t’attend de pied ferme ». En fait, à part la grande arche Mizuno à l’entrée du parc de la victoire et quelques petites affichettes par ci par là, Millau n’a pas l’air prêt à nous accueillir.

Evidemment, au retrait des dossards, ils m’attendaient. Superbe t-shirt en cadeau. Je le porterai seulement lorsque « je le vaudrai bien ». Organisation très efficace et bénévoles bien sympas, la pasta-party bat son plein, mais nous ne nous attardons pas. Il est plus de 20h30 et nous réalisons que nous n’avons même pas appelé le camping. Seront-ils toujours là pour nous ouvrir ?

Arrivée au camping. Tout est fermé. Plus de lumière. Le stress monte sérieusement. Devrons-nous dormir dans la voiture ou à la belle étoile ? Ouf ! Les propriétaires se pointent. Ils font sérieusement la gueule. Le retrait des dossards c’est jusqu’à 23h. Une fois de plus, j’ai cru que toute la ville nous attendait ! Evidemment, c’est une erreur et nous aurions au moins dû avertir. Bon, finalement nous récupérons notre mobil-home et la propriétaire (elle seulement !) se détend un peu.

Rangement expéditif. Pasta-party maison. Tentative manquée de préparation des affaires pour demain. Et rapidement tout le monde dort.

pub_p1060472.jpgLe jour J est enfin arrivé
Je me réveille à 6h30 et déjeune tout de suite mon gatosport maison en buvant tranquillement un thé.
Comme prévu, je réveille les autres à 7h. Pendant qu’ils déjeunent, je prépare avec soin mes pieds à l’aide d’un pansement maison réalisé à l’élasto, et testé avec succès lors de mes sorties longues. L’objectif est d’éviter ces terribles ampoules à l’avant des orteils les plus longs (non, ce ne sont pas mes chaussures qui sont trop petites ! juste mes pieds qui n’ont pas la bonne forme).

Le temps s’accélère. Il reste à finir de tout ranger, de terminer la préparation du vélo, de finir les sacs qui partiront pour St Affrique et pour l’arrivée. Que de petits détails ! Mais c’est bon, nous quittons le mobil-home vers 8h30 comme prévu.

Et alors là, ce matin, toute la ville semble vivre au rythme des 100 bornes. Inutile d’avoir un plan pour trouver le parc de la victoire. Il suffit de suivre le flot continu des 2000 coureurs, de leurs suiveurs à vélo et de leurs accompagnants. On trouve facilement une place pas trop loin du départ.

[En préparant l’épreuve, je suis tombé sur le récit de Vincent Toumazou sur le site de Bruno Heubi. Au-delà de tout l’enthousiasme et de l’émotion qui se dégage de son récit, il préconise un découpage du parcours que je vais maintenant suivre dans la suite de ce compte-rendu. En effet, c’est le découpage que j’avais en tête durant l’épreuve. Il m’a été utile pour faire face à certains moments un peu longs. Il m’a également évité de penser trop loin et ainsi de perdre le moral.] 

Millau-Millau : km -1 à km 0
Afin de me faire pointer, je passe comme convenu dans le gymnase d’arrivée. Celui-là même où j’ai récupéré mon dossard hier soir. J’y pose aussi mon sac pour l’arrivée. Je serai content de trouver mes affaires propres ce soir.

De nombreux coureurs sont là. L’ambiance est bonne et sereine. La pression monte un peu en sentant le départ imminent mais je me sens bien. J’ai envie de courir. Après ces semaines chargées en entrainement, ces derniers jours de repos m’ont laissé un peu frustré. C’est bien.

pub_p1060478.jpg9h30 environ, une dernière photo de toute notre petite équipe avant que François parte à Ayguessac à vélo, sans forcer, en suivant le pub_p1060480.jpgflux des « suiveurs ». C’est là-bas, à 7 km environ, que nous les rejoindrons pour terminer les 93 suivants ensemble.

La foule se resserre. La fanfare retentit. Nous descendons tranquillement l’avenue bordée de platanes en direction du départ. Cette petite marche vaut échauffement. Nos accompagnants sont là. Bien que l’ambiance soit toujours paisible, la pression monte encore d’un petit cran.

9h50. Ca y est, nous sommes dans le « sas » de départ. Tous les accompagnants filent un pub_p1060492.jpgpeu plus loin pour faire de belles photos au moment d’ici quelques minutes. Le ciel se couvre de beaux nuages bien sombres. Ce n’est pas rassurant. On verra bien…  

Je m’avance un peu au milieu de la foule et tombe sur Eric41 avec qui j’échange quelques mots.
« – C’est ton premier ?
– Non, j’en ai déjà fait d’autres. C’est mon deuxième Millau. Mon objectif est de terminer en moins de 10h30 [il a quand même un tableau de marche en 10h !]. Et toi ?
– Ben moi, c’est mon premier [donc apparemment ça ne se voit pas au premier coup d’œil. Je suis content]. Mon objectif est déjà d’aller au bout. J’espère quand même faire moins de 11h30 mais c’est l’inconnu. Si ça se trouve, je mettrai 1 ou 2 heures de plus. Je verrai bien.
– Allez bonne chance.
– Merci toi aussi. »

pub_p1060500.jpgUne minute de silence à la mémoire de Bernard Vidal, décédé mercredi dernier à l’âge de 86 ans. Il était le cofondateur des 100 km de Millau avec Serge Cottereau. C’est dire si une page d’histoire se tourne !

 

 

 

 

 

 

Millau – Le Rozier : km 0 à 21
Quelques trottinettes de sport et tout un groupe poussant une geoelette s’élancent aux avant-postes.

pub_p1060512.jpg10h, le départ est donné. Je lance mon chrono. Ca y est, le moment tant attendu est arrivé. Comme on dit : Yapluka !

Je passe la ligne officielle de départ moins de 40 secondes après le coup de feu. Je me mets tout de suite à mon rythme 100 km tant répété à l’entrainement. Peut-être même un peu en deçà.

« He ho, je suis là ! ». Grands mouvements de bras et hop, le moment est gravé dans les pellicules numériques par mon épouse et par Sophie.
Des coureurs me doublent, j’en double quelques autres. J’ai l’impression que tout le monde se cale tranquillement.

Voilà, nous filons tous maintenant vers Ayguessac, sur un parcours d’abord plutôt montant. Je pars prudemment, entre les deux meneurs d’allure 11 et 12h. Je verrai plus tard sur une vidéo que j’étais seulement quelques mètres devant le 12h.

Le temps est nuageux et frais, un peu moins de 15 degrés. C’est parfait pour courir.

J’ai en tête de suivre la méthode Cyrano en marchant 45 secondes toutes les 19 minutes. Puis sûrement 14’/1’ vers 40 ou 50 km en fonction de la fatigue. Et qui sait peut-être à la fin 9’/1’ ? En fait, finalement j’adapte un peu : dans toutes les descentes je cours et je profite des côtes pour marcher, sur la base du fractionné 19’/45".

En tout cas, en ce début de parcours, le conseil de Bruno Heubi se répète tout seul en boucle dans ma tête : « En 100 km plus que sur toute distance plus courte, il est essentiel de partir doucement, particulièrement sur les premiers kilomètres. Il est très difficile de ralentir si l’on est parti trop vite ». Comme j’applique ce conseil, je me sens particulièrement à l’aise, et j’en profite pour discuter un peu avec les autres coureurs. Je rencontre Vivien100bornard et quelques autres kikoureurs. Un autre gars a le même rythme que moi. On discute un peu ; on se présentera nos suiveurs respectifs un peu plus loin. Lui aussi a adopté la méthode Cyrano mais il l’applique à la lettre. Alors on n’arrête pas de se perdre et de se redoubler. [Finalement il accélèrera un plus loin mais je le rattraperai sur la fin et terminerai environ 30 minutes devant lui. Comme quoi, il faut toujours garder son rythme sur 100 km. Surtout pas d’à-coup.].

Le premier ravitaillement est placé juste un peu avant d’arriver vers les suiveurs. Jusqu’ici j’étais parti avec deux petites fioles de 125ml, une dans chaque poche filet du short. Une avec un peu de boisson énergétique (Hydrixir) et l’autre avec de l’eau. Je ne m’arrête donc pas mais regarde de loin ce qui se trouve sur la table. Voilà, maintenant je sais quoi demander à François. Eh oui, lui il s’arrêtera aux ravitos tous les cinq kilomètres, prendra pour lui et pour moi, et me rejoindra ensuite.
Je le trouve facilement quelques dizaines de mètres plus loin. Il y a 15 jours, nous étions tous les deux sur un run & bike à Annecy (l’Ancilevienne). Du coup, ça fait bizarre de ne pas échanger nos rôles. Mais c’est sûr, aujourd’hui je ne suis pas là pour rouler.

Courir seulement. Encore et toujours. Et toujours très régulier. Voilà mon objectif.

Maintenant, nous sommes entre coureurs de même allure. On se double, on se lâche, on se redouble, en fonction des pauses marche, des pauses ravitaillement, des qualités de chacun suivant la pente de la route.

Je sens un petit coup de moins bien avant d’arriver au semi-marathon. Je trouve le temps un peu long par ici. François essaie de me motiver en me parlant du reste de la course. Mais me projeter maintenant au delà des 21 premiers kilomètres a plutôt tendance à me démoraliser. Du coup, j’applique ce que j’ai lu dans le compte rendu de Vincent Toumazou : diviser le parcours en portions et ne pas penser au delà de la portion en cours.

Le Rozier – La Cresse : km 21 à 29
pub_p1000172.jpgLe paysage est très beau par ici. La route passe par de charmants villages. Un peu avant le semi, au Rozier, on traverse le Tarn par un joli pont de pierres. Sûrement parce que je viens de terminer mon premier tronçon de 100km, le passage du semi me remonte le moral. On attaque une belle petite côte que je passe en marchant rapidement. Je vois mon suiveur qui a du mal à me rattraper en contrebas. Il s’est arrêté au ravitaillement et a aussi pris des photos des environs. Du coup, il est un peu coincé au milieu des coureurs sur cette petite route en côte.

pub_p1000173.jpg.

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Après tout ce début globalement montant, la suite comporte pas mal de descentes jusqu’au marathon. J’allonge un peu mais pas trop. Je cours entre 10,5 et 11,5 km/h. Au passage près du chenil, j’entends les chiens et me souviens du compte-rendu de Vincent Toumazou: « les chiens aboient et la caravane passe ».

Près du 30ème, je suis vraiment super bien. Il fait beau et pas trop chaud. Je cours toujours mais c’est à peine si je m’en rends compte. Cette sensation de facilité, de régularité et de bien être est à la fois encourageante et très agréable.

La Cresse – Millau : km 29 à 42
pub_p1000172.jpgAttention, photo officielle ! « François, viens ! Reste près de moi pour la photo ». Et clac, c’est dans la boite du pro. Un peu plus loin, François sort son appareil photo et filme une petite interview de moi pendant que je cours.

Le ravitaillement est juste après. Il est un peu en contrebas de la route, plus facile d’accès pour moi que pour mon suiveur à vélo. Il commence à faire bon et j’ai soif. Du coup je m’y arrête et avale vite fait un verre d’eau gazeuse, un verre de boisson énergétique ainsi que deux ou trois tranches de bananes, le tout en moins de 1’30" et je repars. François refait le plein et me rejoint un peu plus loin.

La suite jusqu’à Millau continue de descendre. Ce n’est pas très difficile mais c’est un peu long et monotone. Du coup, ça discute à nouveau un peu plus entre coureurs. L’ambiance est très sympa. Je me sens physiquement bien et en profite pour allonger le pas et doubler quelques coureurs.

Ah ben voilà enfin le panneau Millau. On arrive en ville ! Enfin… un peu plus loin, je me dis plutôt qu’on n’en finit pas d’arriver ! Je ne sais pas pourquoi, mais tout d’un coup je trouve ça très long. C’est plat ou ça monte, ça tourne et ça retourne, les voitures nous gênent. En plus, à ce moment là, aucun coureur ne m’accompagne. Une fois de plus, j’ai besoin de voir la fin de cette portion ! Je ne vois pas le bout de ces 42 premiers kilomètres. Il y a des moments comme maintenant où j’apprécie particulièrement mon suiveur qui m’encourage.

Arrivée en bas de l’allée de platanes, nous retrouvons nos accompagnateurs qui nous encouragent ardemment ! Je prends mon fils par la main et nous courons au moins 200 mètres ensemble. C’est un très bon moment de complicité malgré un moral qui remonte vraiment doucement. En plus, je reconnais des coureurs qui viennent en sens inverse, redescendant déjà, et qui m’ont déjà mis plusieurs minutes.

Ouf ! Enfin le parc de la victoire. Re-ouf ! Enfin le gymnase et l’arrivée au marathon. Je trouve un ravitaillement auquel je ne m’attendais pas. Un verre d’eau, un verre de boisson énergétique, un bout de banane (soit environ 50 secondes au total) et enfin, je repars dans l’autre sens et retrouve François quelques mètres plus loin.

Millau – Raujolle : km 42 à 47
pub_p1000191.jpgMaintenant je reconnais des coureurs qui arrivent au km 42 et à qui j’ai mis plusieurs minutes ! Et puis c’est en descente, c’est plus facile.

Et puis aussi… c’est le début de la suite. C’est comme si une nouvelle aventure commençait ici. Et en vrai, c’est un peu ça. C’est après ce marathon que commence le 100 km. C’est maintenant que je vais courir sous le viaduc, courir jusqu’à St Affrique, allumer la frontrale et terminer de nuit. Enfin… je m’emballe. Ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué. En tout cas, bêtement, le moral est bien meilleur depuis que j’ai passé le marathon. Ca tient à peu de chose parfois.

pub_p1060519.jpgOn retrouve nos accompagnateurs un peu plus loin. Mon épouse filme. Une fois de plus, ils courent un bon bout avec nous, jusqu’au pont sur le Tarn. « Allez ! Bon courage pour la suite et rendez-vous à Saint Rome. A partir de maintenant on vous verra à peu près toutes les deux heures ». Voilà de quoi redonner un peu de cœur à l’ouvrage.

pub_p1000208.jpgVirage à droite et maintenant direction le viaduc de Millau. Une petite montée que je pensais plus longue et plus difficile et puis descente jusqu’au début de la longue montée au viaduc.

Raujolle – Saint Georges de Luzençon : km 47 à 51
L’image est belle, les coureurs ont envahi cette côte et se dirigent sous le viaduc. La plupart marchent, d’autres courent doucement. Les cyclistes roulent au rythme de leur coureur ; certains marchent. Et beaucoup prennent des photos.

pub_p1000220.jpgIl fait beau et un peu chaud. Je marche tout du long en buvant régulièrement. Ceux qui courent ne vont finalement guère beaucoup plus vite avec certainement beaucoup plus de fatigue. Vu de près, je me rends compte que ce viaduc est vraiment un sacré ouvrage. J’arrive au rond point du sommet que je passe en courant et puis roule ma poule, je déroule dans la descente.

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pub_p1000218.jpgVoilà, on est rapidement au 50ème km. Photo officielle. Je suis encore bien mais les jambes sont déjà moins souples qu’au 30ème. Sur l’instant, je suis content d’avoir fait la moitié du parcours. Mais rapidement, quand je réalise qu’il m’en reste autant à faire que j’en ai déjà fait, je me concentre automatiquement sur mes jambes, ressens les muscles qui commencent à être tendus, perçois des débuts d’ampoules décourageantes aux pieds. Surtout ne pas penser à ce genre de problèmes ! De nouveau, je me concentre sur la portion en cours : « Allez Philippe, reste positif. Grande descente jusqu’à Saint Georges de Luzençon, ça va aller tout seul. »

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Saint Georges de Luzençon – Saint Rome de Cernon : km 51 à 59
Après Saint Georges de Luzençon, suit un long faux plat qui monte jusqu’à St Rome. Il fait maintenant vraiment chaud. Plus personne ne parle. C’est certainement aussi difficile pour les autres coureurs que pour moi. François s’en rend bien compte et tente de relancer une motivation qui a un sérieux coup de moins bien sur ce passage long et monotone. [Après coup, j’ai l’impression que le paysage était plutôt joli dans le coin, mais il est plus honnête de dire que je ne m’en souviens pas trop. J’étais trop concentré à ne pas m’arrêter de courir pour parvenir à passer un tant soit peu d’énergie à observer les alentours.]

Je me souviens que ce passage est normalement en montée. Pourtant, je le vois qui descend. Je tiens même tête à François en lui soutenant qu’ils ont dû se tromper lorsqu’ils ont dessiné le parcours ! [C’est dire l’état de fatigue du moment, qui m’ôte maintenant une bonne part de lucidité.].

On croise le premier, puis le deuxième environ 10 minutes après, puis un peu plus tard les 3, 4, et 5. Ils ont tous fière allure et une foulée souple et rapide. Des champions quoi !

Je commence à sentir des muscles que je ne me connaissais même pas : jumeau externe gauche, trapèze gauche et même l’épaule. Plus tard, ces légères douleurs passent comme elles sont venues, sans que je ne m’en rende compte.

Saint Rome de Cernon – Haut de Tiergues aller : km 59 à 64
Nous arrivons à St Rome. Où sont nos accompagnateurs qui devaient nous attendre ici ? Un peu plus loin, après le virage ? Je cours et passe le virage… toujours personne. Je les attendais et ça m’aurait fait du bien de les voir après ce moment difficile. Tant pis, continuons. Toujours continuer sur 100 bornes ! Régulièrement et sans faillir. Pfff… 

« Philippe ! François ! On est là ! ». C’est Sophie qui arrive en courant, accompagné de mon fils. Je marche un peu pour les attendre et nous continuons tranquillement. Sophie m’a vu au dernier moment, alors qu’ils étaient en train de chercher une place de parking. Ils ont sauté de la voiture pour nous rejoindre, laissant mon épouse à sa recherche de place.

Elle m’annonce que nous avons 20 minutes d’avance sur les prévisions. Je n’avais pas regardé le chrono. J’avais même oublié la notion du temps durant ces derniers kilomètres. Heureusement qu’ils nous ont vu, sinon ils auraient attendus encore 20 minutes, puis certainement encore un peu avant d’appeler. Au risque d’être trop en retard pour aller à St Affrique.

« Eh bien, tout est bien qui finit bien. A tout à l’heure à St Affrique ».
Une grosse montée nous attend. J’adopte à nouveau la marche rapide. C’est une belle côte, très jolie, dans les bois, avec quelques virages. C’est très différent de la montée au viaduc. Entre la rencontre de nos accompagnants, le changement de rythme et la baisse de la température, je me sens beaucoup mieux maintenant. Nous croisons de plus en plus de coureurs dans l’autre sens. Comme beaucoup d’autres, je les félicite et les encourage. Finalement, je trouve ça assez sympa de croiser les premiers.

Haut de Tiergues aller – Saint Affrique : km 64 à 71
Au sommet de la côte, un faux plat descendant puis la longue descente jusqu’à St Affrique nous attendent. Je suis bien. J’aime bien les descentes et mes jambes tiennent bon. J’allonge le pas et à mon allure entre 10,5 et 11,5 km/h je double pas mal de monde.

La descente, tranquille au début, est de plus en plus raide. Je suis pressé d’arriver en bas et de faire enfin demi-tour, d’entamer le retour vers Millau, cette dernière ligne droite ! Enfin presque, il restera quand même 30 km… 

pub_p1060531.jpgUn kilomètre avant le ravitaillement, je propose à François de prendre de l’avance pour récupérer le sac qui nous attend avec des affaires de rechange ainsi que les affaires du soir : bonnet, gants et frontales. Eh oui, la nuit approche doucement, il faut s’y préparer tranquillement. Il file donc devant et je continue confiant.

Nos accompagnateurs m’attendent un peu avant l’arrivée au ravitaillement. Ils sont tous fidèles au poste : Gaëlle filme, Sophie et Hugo courent avec moi un bon bout de chemin.

Le ravitaillement est en intérieur, dans une grande salle. Je retrouve vite François qui a déjà récupéré le sac. Gaëlle, Hugo et Sophie arrivent pour nos premières retrouvailles sans courir ni marcher ! Il a fallu 71 km pour que je m’arrête quelques minutes.

pub_p1060535.jpgJ’enlève rapidement mon dossard et ma veste, change mon t-shirt, et remet veste et dossard. Je décide de conserver les mêmes chaussures. Je crains d’être moins bien dans mon autre paire. Le temps de prendre ma frontale, un bonnet, deux soupes et quelques photos et c’est reparti après 7’30 d’arrêt au ravito.
Celui-ci, il vaut mieux ne pas trop s’y arrêter longtemps. Certains se font masser ou soigner les pieds. Je pense que c’était nécessaire pour eux pour pouvoir repartir. Moi, je crois que je ne repartirais pas après une pause massage à St Affrique. Et encore il ne pleut pas dehors et il ne fait pas trop froid.

Saint Affrique – Haut de Tiergues retour : km 71 à 76
Je repars donc, d’abord en clopinant, puis assez vite en courant tranquillement en montée. François me rejoint quelques minutes plus tard, le temps pour lui de ranger et reposer le sac, de reprendre son vélo, et de me rattraper.

pub_p1060542.jpgTout du long, pour faire face aux absences de mon suiveur, j’ai une petite fiole d’eau dans une poche filet de mon short et un gel dans l’autre poche. J’aurais pu m’en passer mais j’ai été souvent bien content de trouver de l’eau exactement au moment où j’en avais envie. En fin de parcours, c’est vraiment appréciable.

La pente est raide au début du retour. Je marche vite. Plus haut, la pente se calme un peu. Je reprends la course. Coup d’œil au cardio : il est stable, toujours stable, autour de 70% de ma fréquence cardiaque maximale (203bps), parfois même, en descente, plus proche des 66%. Je suis surpris de cette stabilité. Je m’attendais à ce qu’il monte régulièrement au fil du temps, en reflet de la fatigue qui s’accumulerait.

Nous croisons beaucoup de coureurs qui ne sont encore pas passés à St Affrique. Au début, je suis bêtement content d’être un peu devant eux (on se motive comme on peut !). Et puis, les kilomètres avançant, je commence à les encourager un peu plus. Tiens, un groupe de quelques hommes : « allez courage, en bas, au ravito, y’a des filles ». Ca les fait sourire. C’est toujours ça de pris pour le moral.

Haut de Tiergues retour – Saint Rome de Cernon : km 76 à 82
Le ravitaillement et la petite pause à St Affrique m’ont fait du bien. Le fait d’être sur le retour également. Les kilomètres filent maintenant. Je maintiens mon rythme sans m’en rendre compte, sans y prêter une grande attention. Mon suiveur est parfait. Il est là quand j’ai besoin.

pub_p1000224.jpgVoilà que nous passons les 80 km dans cette descente relativement raide (attention les cuisses !), boisée et fraiche. J’avais vu ce panneau à l’aller et c’était un peu mon objectif depuis St Affrique.

On se rapproche des 85 km. Je ne sais pas pourquoi mais ce point est une barrière psychologique pour moi. Une fois que je l’aurai atteint, je sais que j’irai au bout. Et puis je continue de maintenir le rythme bien régulièrement. J’ai l’impression que je vais pouvoir terminer bien. J’espère même pouvoir un peu accélérer à la fin.

Les cinq derniers kilomètres sont tous marqués. A partir de maintenant, je pense régulièrement à ces panneaux qui vont jalonner le reste de la route, de ma route, de mon défi d’aujourd’hui : bientôt celui du 85, le 90 sera dans la montée au viaduc, ça devrait être beau de nuit, et puis ce sera la dernière vraie grosse côte, ensuite une bonne descente et enfin ce panneau 95, puis 96, 97, 98, 99 et 100 à l’arrivée.

Je commence néanmoins à avoir des douleurs à la cheville gauche, juste sous la malléole, à l’intérieur du pied [diagnostic post course : tendinite]. J’espère que ça va tenir jusqu’au bout. Le moral est excellent, bien que la fatigue soit grande maintenant.

Saint Rome de Cernon – Arrivée : km 82 à 100
Nous arrivons à St Rome de Cernon, de nouveau accueillis par nos accompagnateurs, toujours fidèles. Ca met du baume au cœur. Je décide de profiter du ravitaillement que j’avais évité à l’aller. Nous montons tous ensemble dans la salle. Je regarde sur la table. Un demi-œuf dur et une bière me font de l’œil. Je cède, ça me change du sucré. Au fond de la salle, j’en vois qui se font masser ou soigner les pieds, je ne sais pas trop. Je me sens assez bien mais je sais qu’il ne faut pas traîner ici, qu’il faut repartir. Toujours. Et assez vite. C’est ce que je fais après 3 ou 4 minutes de pause tout de même bien méritée.

J’appréhende un peu le long faux plat qui arrive. Normalement (!) il doit être en descente mais ma fausse sensation de l’aller persiste, j’ai peur qu’il monte. Du coup je repars en marchant tranquillement, mon fils au bout du bras. Après quelques dizaines de mètres, après un petit coup-de-pied-au-cul mental, je reprends la course.

Et voilà, finalement, ce faux plat descend et je le passe beaucoup mieux maintenant qu’à l’aller. Le cardio est toujours très bon et je parviens à maintenir un rythme autour de 9 km/h.

Passage du panneau 90. C’est tout bon.

Tout du long, et encore en montant au viaduc de Millau (marche rapide), je croise des coureurs / marcheurs dans l’autre sens. Je les encourage vivement. Je crois qu’ils vont en avoir besoin. Ils viennent juste de passer les 50 km.

Voilà, à la lueur de ma frontale maintenant, toujours très bien suivi par François à vélo, j’arrive sous le viaduc. L’ambiance est superbe, je vois Millau en bas, là-bas, qui m’attend.J’aime ça, courir la nuit, le temps semble s’arrêter, on perd ses repères, on ne se voit plus courir, l’esprit s’évade plus facilement. Ou peut-être est-ce l’effet des endorphines ?!

Je cours machinalement. La nuit et la fatigue empêchent trop de souvenirs de s’ancrer en moi. Ma douleur sous la maléole se fait de plus en plus vive, une autre aux abdos également. Mais elles ne m’arrêteront pas, c’est sûr. J’ai le moral au beau fixe et je suis prêt à en découdre sur ces derniers kilomètres.

[Ma vitesse moyenne entre le 90ème et le 95ème km, c'est-à-dire pour effectuer la longue montée au viaduc et sa redescente sur Raujolles, aura été de 8,6 km/h. Ce n’est pas énorme à priori, mais j’ai couru en moyenne à 6’58" par km là où mon plan de course prévoyais une moyenne de 7’36" par km, soit à 0,7km/h de plus. Finalement, c’est plutôt pas mal.]

Je sens (je sais même !) que je peux maintenant continuer jusqu’au bout quasiment à mon allure de départ, entre 9,5 et 10,5 km/h.

A partir du 95ème, je trouve enfin ces panneaux qui marquent chaque kilomètre. Ca me file un bon coup de boost. Malgré les quelques petites côtes de la fin, j’essaie de rester aux alentours de 10 km/h, soit 6 minutes par kilomètre. Et j’y arrive à peu près : 6’47 - 5’59 - 6’07 – 6’08 – 5’53 (10,2 km/h pour le dernier km).

pub_p1060558.jpgLes quatre derniers kilomètres sont émotionnellement très forts. Le fait de me sentir bien, de pouvoir  accélérer un peu, de sentir la fin qui approche, de savoir que je suis largement au-delà de mon objectif que je trouvais pourtant ambitieux, le fait de retrouver de l’éclairage, la vie nocturne de Millau, ces rangées de platanes, et puis de parvenir enfin, après plus de 11h de course, au bout de ces 100 km auxquels j’ai tellement pensé depuis quelques mois, et aussi la fatigue que je surmonte, les douleurs que je fais taire en moi, ou plutôt qui se taisent toutes seules… voilà, tout cela me porte sur ces derniers kilomètres. Tout cela fixe en moi une émotion que je ne peux que revivre avec force en l’écrivant.

Enfin, j’arrive dans le parc de la victoire. Mon fils est là dès le début de la dernière ligne droite bordée de platanes. Il embraie mon pas comme je lui avais conseillé. Il a l’air fier. Les spectateurs sont au rendez-vous, ils attendent leur coureur. Ils m’encouragent au passage. Au fond, l’arrivée se rapproche rapidement. Un virage à gauche, quelques mètres encore, et je monterai sur l’arrivée que j’ai déjà vue hier, ce matin, puis cet après midi. Je connais ce qui m’attend mais là c’est pour de bon.

Gaëlle est là, elle filme ces derniers instants mais dans ma concentration je ne la vois pas.
Voilà ça y’est, j’entre dans le gymnase. Il y a du monde, il y a du bruit, il y a de la chaleur, mais surtout il y a cette ligne d’arrivée. Je l’ai fait. Je suis heureux. Et puis j’ai bien terminé, je me sens bien. Fatigué mais bien.

pub_p1060564.jpgUn coup d’œil au chrono que j’ai arrêté sous la ligne d’arrivée : 11h12’18". Whaoo ! Moi qui voulais déjà terminer ce cent bornes, qui espérais sans trop y croire mettre moins de 11h30, je suis vraiment super content.

[Info : arrivée à la 295ème place, sur 1609 partants et 1309 arrivants. J'étais 524ème au passage du marathon.]

François a posé le vélo, il me rejoint. Gaëlle, Sophie et Hugo aussi. Spéciale dédicace à mon suiveur évidemment. Il a été parfait dans ce rôle pas toujours facile. Et que dire des bienfaits des rendez-vous successifs avec nos accompagnateurs !

..

Epilogue
L’heure et demi qui suit se passe bien : ravitaillement, échange de souvenirs et de sensations, repas frugal même. Et puis je vais prendre ma douche. Je prends mon sac au vestiaire et sors. Dehors il pleut un peu. J’ai froid dès que j’ai passé la porte. Une femme est là, bien mal en point apparemment mais elle me dit que ça va aller. Je continue jusqu’aux douches à quelques mètres et tente désespérément de m’installer. Mais j’ai froid, très froid. Je grelotte. Je tremble même. Ma mâchoire claque toute seule. Je décide de faire demi-tour. A peine rentré, deux gars du vestiaire me font assoir et me demandent comment ça va. « J’ai un peu froid mais ça va aller ». Cinq secondes plus tard, ils ne me parlent plus mais s’occupent du sujet entre eux (ça doit être grave !). « Il a trop froid. Et puis il est tout blanc. Allez ! On l’emmène aux soins. ». Ni une ni deux je me retrouve appuyé sur deux bons gaillards qui me font traverser la salle jusqu’à la tente des soins. On m’allonge. Puis deux draps et trois couvertures chaudes plus loin, mes tremblements commencent à se calmer. Je me réchauffe enfin.

Les soignants sont super sympas. Prise de tension. Ca va c’est correct. Mais dès que je sors un bras je recommence à trembler. Après une demi-heure je repense à Gaëlle et Hugo qui doivent m’attendre dans la salle. Je les fais appeler par deux fois au micro. Personne ne vient. Finalement, je demande à un gars à pub_dessin.jpgcôté de moi s’il peut appeler mon épouse sur son portable. « …. Il est dans la tente des soins, mais vous inquiétez pas, il va bien. ». Tu parles, comme si ça suffisait, de lui dire de ne pas s'inquiéter ! Quelques secondes plus tard ils sont à côté de moi, enfin rassurés de voir que ce n’est pas grave.

Finalement, il m’aura fallu bien m’hydrater, d’abord assez salé puis de moins en moins, et surtout attendre ici, sous les couvertures, pendant 2h15 pour enfin parvenir à me découvrir sans greloter. Il est près d’une heure du matin. Je suis crevé, pressé de me coucher, mais j’ai une dernière pensée pour ceux qui sont encore sur la route, sur leur défi à eux.

En partant en voiture d’ailleurs, on en croise qui arrivent. J’ouvre la fenêtre et nous les encourageons.
[Il y en aura toute la nuit. Le dernier arrivera le lendemain à 9h30.]

 

9 commentaires

Commentaire de Eponyme posté le 20-10-2010 à 16:57:00

Bravo pour ta course, vraiment super !
Et puis ce CR qui donne sacrément envie...
Félicitation !

Commentaire de kkris posté le 20-10-2010 à 23:10:00

Bravo, super course,beau récit!
ça donne vraiment envie de le faire!

Commentaire de kkris posté le 20-10-2010 à 23:10:00

Bravo, super course,beau récit!
ça donne vraiment envie de le faire!

Commentaire de gillaxe posté le 21-10-2010 à 02:24:00

félicitation, trés belle course et trés bon récit.

Commentaire de jac posté le 21-10-2010 à 16:29:00

Bravo pour ta course et oui Millau est magique , et a l'arrivée je pense que du 1er au dernier l'émotion est la mème très forte , très sympa ton cr il me rappel de très bon souvenir. jac

Commentaire de philkikou posté le 20-11-2010 à 10:50:00

Ca c'est du Compte-Rendu !!! Merci de faire partager cette course "mythique et magique" .. et encoe plus lorsqu'on atteint ses objectifs !!!

Commentaire de elpepito posté le 12-12-2010 à 20:55:00

Super CR ça me donne vraiment envie de faire cette course. Ca donne de très bonnes indications. Encore bravo, 100 bornes ça claque!

Commentaire de a_nne posté le 17-09-2011 à 18:31:20

Je viens de relire ce CR, car dans une semaine je serai la bas, sur la route...merci pour ce récit plein d'émotions !

Commentaire de a_nne posté le 17-09-2011 à 18:31:28

Je viens de relire ce CR, car dans une semaine je serai la bas, sur la route...merci pour ce récit plein d'émotions !

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