L'auteur : maï74
La course : Le Grand Raid de la Réunion : La Diagonale des Fous
Date : 23/10/2009
Lieu : ST PHILIPPE (Réunion)
Affichage : 2973 vues
Distance : 150.1km
Objectif : Pas d'objectif
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Samedi 17 octobre : La Réunion… enfin… Nous sortons de l’aéroport Roland Garros et immédiatement, tout nous semble si familier…. Comme il y a 4 ans, lorsque nous quittions cette île attachante où nous avions vécu 2 belles années.
C’est là-bas aussi qu’on avait découvert le trail de montagne, moi sur le Semi-Raid, et Nico sur le Grand, déjà. On s’était promis d’y revenir courir le Grand Raid…
Nous y sommes : St Philippe, jeudi soir, sous des trombes d’eau. Une vaste tente abrite les milliers de raideurs. Les minutes s’écoulent au rythme des djembés.
Nous sommes tout simplement heureux : d’être là, au départ de cette course mythique, de participer à cette grande fête. La pluie redouble : on imagine l’état des sentiers notamment à Mare à Boue, la bien nommée, une 50aine de km plus loin…
Tout d’un coup la foule s’anime, et nous comprenons que le départ a été donné, enfin ! C’est une 1ère délivrance après toutes ces heures d’attente !
La pluie est devenue averse tropicale et nous pataugeons gaiment dans les nombreuses flaques sur la route puis sur la route forestière de Mare Longue, bordée de canne à sucre. Sous ma casquette je me sens presque à l’abri, bien que je sois aussi trempée que tout le monde, mais au moins la pluie ne me dégouline pas sur le visage. Ce petit confort relatif me permet d’avoir un moral intact, comme si la pluie ne m’atteignait pas.
Je sais à quel point ma gestion de course va être déterminante : ne pas s’emballer, ignorer le classement, arriver fraîche à Cilaos… je ne me projette pas encore dans Mafate, trop loin pour l’instant.
Je trottine tranquillement jusqu’au 1er ravito, la pente est douce et régulière. Sur ce ravito je mange, bois du coca et jauge le niveau de ma poche à eau rapidement, sans la sortir du sac, et estime que j’ai assez jusqu’au prochain.
Nous quittons la route forestière pour attaquer le sentier de Foc Foc : une monotrace boueuse, glissante, parsemée de gros cailloux. Je me cale derrière un coureur qui monte tranquillement, ça m’oblige à rester en dedans, c’est parfait.
Trente minutes après avoir quitté le ravito, mauvaise surprise : je tombe à cours d’eau… Moi qui croyais en avoir suffisamment j’ai vraiment été négligente ! Je demande à un gars combien de temps avant le prochain ravito « 2h » me dit-il… Il me reste bien quelques cl de coca dans une flask, dont je vais devoir me contenter jusqu’à Foc Foc.
Je m’en veux de cette erreur de débutante et crains de le payer plus tard… Mais je m’efforce de rester concentrée sur mon allure pour ne pas me faire envahir par des pensées négatives malgré tout… d’ailleurs positivons : il ne pleut plus !!!
Dans ce long serpentin de frontales, pas un mot, un silence quasi-religieux, impressionnant, à peine rompu par les essoufflements de certains qui sont partis trop fort. Nous sortons de la forêt, aux cailloux boueux succède un sentier de gratons, qui marque l’approche du domaine du Volcan.
Seulement 20 km de course et les 1ers coups de barre pour certains, assis, le regard vide, au bord du sentier et une question dans ma tête : comment vont-ils faire pour aller au bout ?J’arrive, soulagée, sur le ravito de Foc Foc 2h plus tard : j’ai dû boire 5 gorgées de coca depuis Mare Longue… Je remplis la poche à 1,5l.
L’aube se lève sur le Volcan, je cours sur le bord de l’enclos en mesurant la chance que j’ai d’être là, à cet instant précis, spectatrice d’un moment éphémère et intense… Côté sensations, je suis bien, j’ai vraiment géré la montée et je ne sens ni le dénivelé ni les km dans les jambes. A part ce ratage pour l’eau, tout va bien.
La température a fraîchi bien sûr, à près de 2300m d’altitude, les vêtements toujours trempés, mais le coupe-vent est efficace et je n’ai pas froid.
Le gros ravito du Volcan arrive vite, presque trop vite après celui de Foc Foc : une foule acclame tous les coureurs, je marque une pause pour boire, manger et enfin sortir l’appareil photo que j’avais enfoui dans mon sac pour l’abriter de la pluie.
Mes vêtements toujours trempés vont commencer à sécher à partir de la Plaine des Sables, cet endroit lunaire, irréel qui voit défiler les coureurs un à un. C’est magique.
La montée sur l’Oratoire Ste Thérèse, point culminant de la course, passe bien, je discute avec 2 créoles qui « taquinent la zorey » : ils me rebaptisent « zyeu bleu » !
C’est la descente sur Mare à Boue, je cours mais sans m’enflammer, de toute façon le terrain est technique et usant, pas la peine d’en rajouter une louche !
Je suis attentive à mes appuis, mais lève les « zyeux » de temps en temps car en face, c’est majestueux : le Piton des Neiges s’offre à nous. Et avec lui, le côteau Kerveguen que nous allons gravir dans quelques heures… Un sacré morceau en perspective…
Mais pour l’heure, un bruit dans ma poche à eau me ramène à mes moutons : « slurp »…. Oui enfin quelques chose du genre…. Bref : à nouveau à cours de flotte ! J’aurais voulu le faire exprès que j’y serais pas arrivée !!!
Il faut dire que d’habitude sur les courses je me trimballe beaucoup plus d’eau, et souvent inutilement puisque je ne bois pas tout. Pour le Grand Raid Nico m’a conseillé de remplir à 1,5 l maxi, ce qui implique de remplir la poche à chaque ravito, ce que je n’ai pas l’habitude de faire…
Heureusement le ravito de Piton Textor arrive assez vite, mais tout de même : 30’ passées sans boire une goutte…
Je remplis à Textor, mange un morceau et sors la crème solaire parce que ça commence à cogner. C’est reparti, à moi les pâturages verdoyants de la Plaine des Cafres, sur un sentier agréable, assez roulant.
Je fais à nouveau un bout de route avec mes « dalons » créoles avant d’arriver à la route où ma copine Claire m’a fait le plaisir de m’attendre, je m’arrête lui faire un bisou et repars au milieu d’une foule de spectateurs qui m’encouragent tous, c’est si bon !
Le ravito de Mare à Boue apparaît : je sais que je vais y retrouver mes parents et ça me fait un bien fou. Je mange un sandwich, remplis ma poche (ça y est, zyeu bleu a enfin compris !) et discute un moment avec ma mère. Je sens une petite fatigue générale, bien légitime après 50 km et +3000m de course !
J’attaque d’un pas tranquille direction Côteau Maigre et Kerveguen. Je double Myrielle Hoareau, raideuse « péï » habituée des podiums, je me dis qu’elle ne doit pas être en forme. Toujours aucune préoccupation de mon classement, je sais que la route est encore super longue.
Le sentier devient plus technique, je sens un coup de barre arriver, je me cale derrière un gars et nous allons monter un bon bout ensemble en discutant. Ca monte, ça descend… à ce rythme-là on ne prend pas beaucoup de D+ !!!
Il faut maintenant enjamber de gros rochers, on s’aide de nos mains, ça se corse. Plus loin, on débouche sur un ravito : je remplis ma poche… c’est fou comme j’apprends vite ;-))…. J’imagine alors le refuge du Piton à 15’, on m’apprend qu’il est à 1h… Petit coup au moral mais je me reprends.
Je commence à être dans le dur, pourtant il faut avancer. Le temps change, quelques gouttes et surtout un vent frais d’altitude. Enfin la Caverne Dufour et son ravito : je bois un verre de soupe, du coca, remplis ma poche et repars pour la descente sur Cilaos.
Des souvenirs me reviennent : le cross du Piton des Neiges (13 km et 2000m D+ !) dont l’arrivée est jugée au sommet, la descente hors chrono pour aller manger le bon cari à Cilaos… Bon, allez, me dis-je, là c’est presque pareil ! Mais les jambes ont trinqué dans Kerveguen et les sensations ne sont pas terribles. Des fusées me dépassent, j’essaie de garder un rythme correct, et de préserver mes muscles et mes articulations dans ces marches infernales.
Le parking du Bloc : j’attrape quelques fruits secs et un coca et repars en trottinant vers Cilaos, quelques km plus bas. J’ai mal aux jambes, comme tout le monde j’imagine, mais je me sens encore plutôt bien, et le moral est là. A ce moment de la course, je n’imagine pas une seule seconde ne pas franchir l’arrivée.
Je retrouve avec bonheur mes parents et nos cousins, quelle chance d’être attendue ! Je donne l'appareil photo à ma mère, la pluie étant de nouveau au RV.
Je prends le temps de me faire masser les cuisses et les mollets, je sens une petite douleur en haut du mollet gauche mais rien de méchant. Je change de chaussettes, chaussures, tee-shirt, puis vais manger une assiette de pâtes au chaud. Un café et c’est reparti, en discutant avec rapace au téléphone, direction Bras Rouge.
Dans la descente je rejoins Jean-Louis à côté de qui j’ai mangé mes pâtes à Cilaos, nous faisons un bout de route en faisant connaissance. C’est un Savoyard, on est presque voisins !
Je m’inquiète de sentir un léger frottement sous un gros orteil, sachant que ce genre de petit détail peut rapidement devenir un enfer voire un motif d’abandon. C’est le changement de chaussures qui en est la cause…
Heureusement mes parents m’attendent sur la route d’Ilet à Cordes et je vais pouvoir rechanger de chaussures. La remontée de Bras Rouge est longue, on se demande quand on va voir enfin la route…
Nous y voilà, je quitte Jean-Louis qui ne s’attarde pas au ravito et rejoins mes parents sous la tente pour soigner mon début d’ampoule. Déjà une petite cloque, ma mère m’applique un bout d’élasto dessus, le compeed ne tenant pas. Mon père va chercher mon autre paire de chaussures dans la voiture pendant que je remplis ma poche et mange une banane.
Je repars sous la pluie pour le col du Taïbit. J’ai bien fait de changer de pompes, ça va beaucoup mieux, je sens un peu l’ampoule mais ça ne dégénèrera pas davantage. Je m’arrête au niveau de l’Ilet des Trois Salazes pour la traditionnelle tisane-ascenseur à base de géranium, cannelle… zamal ??? Peu importe, ça fait du bien, surtout le sourire et la gentillesse des tisaniers.
Je rejoins une fille, Julia, et un gars, Jean-René, avec qui je fais connaissance et qui seront mes compagnons de route pour un moment. Nous discutons jusqu’au col du Taïbit, d’où nous ne voyons pas grand-chose, d’une part du fait du brouillard et d’autre part parce que la nuit tombe ! Le temps d’enfiler le coupe-vent et nous attaquons la descente sur Marla.
Je me souviens de l’allure à laquelle je l’avais dévalée lors du semi-raid il y a 5 ans… quand je ne savais pas encore me gérer !...Marla : nous sommes un peu éprouvés et profitons du bon poulet servi au ravito.
Dans la section suivante, je sens à nouveau un coup de fatigue arriver, je dis à Julia et JR de partir, j’aurai toujours du monde avec qui faire la route. Ils ne veulent pas mais j’insiste.
A Trois-Roches, je ne suis pas en forme, je prends le temps de manger, boire, et veille à ne surtout pas me mouiller les pieds dans la Rivière des Galets. Direction Roche Plate : je regrette de faire tout ça de nuit, car même si je connais le cirque, j’aurais aimé profiter davantage de ce coin unique et incroyable.
Malgré une tension en haut du mollet, je retrouve du jus, et plusieurs coups de fil des kikous me font un bien fou. J’ai aussi des nouvelles indirectes de Nico qui fait une course formidable, remontant sans cesse au classement pour être 36e !!! Je suis fière de lui et espère qu’il pourra tenir le rythme, ne sachant pas s’il en a encore sous la semelle.
Je double pas mal de coureurs dans la montée comme dans la descente sur Roche Plate. J’arrive sur Jean-Louis, lui demande si ça va, il me dit que oui, de ne pas m’arrêter puisque j’ai l’air bien. Suis-je allée trop vite sur cette partie ? Je me pose encore la question… J’ai pourtant eu l’impression que non, simplement j’étais bien et j’ai couru.
Roche Plate : beaucoup de coureurs sont assis, allongés, on sent que les organismes sont durement éprouvés. Je mange, bois, m’arrête 10 à 15’ et repars. Je sais que la partie suivante est difficile : le Bronchard et la Roche Ancrée.
Je ne connais pas ce sentier, qui était fermé il y a quelques années suite au cyclone Dina, je sais juste que c’est dur. Dans ma tête, je dois gérer la descente dans la ravine pour avoir du jus pour la remontée en face. Ca parait simple. Et pourtant, au fil des innombrables marches et lacets qui mènent dans le fond de la Rivière des Galets, des douleurs apparaissent ou s’amplifient : en haut du mollet, dans le pli de l’aine notamment. Les cuisses sont dures mais ça va encore, les tendons en revanche m’inquiètent de plus en plus.
J’apprends dans le même temps, et toujours indirectement, l’abandon de Nico à Deux Bras pour une déchirure à la cuisse. J’accuse un peu le coup, tellement déçue pour lui… et me reprends immédiatement « tu dois tenir le coup pour lui »…
La rivière est là, je la traverse et me voilà au pied de la Roche Ancrée : 500m de D+ sur un peu moins de 2 km… Un mur, quoi. Je l’attaque doucement, dans la douleur, à laquelle s’ajoute un monumental coup de barre…
Le gars devant moi s’arrête sur le bord, instinctivement je m’arrête aussi, nous sommes épuisés, et tentons de nous booster mutuellement. On repart, plus ça va plus je suis près du sol, j’ai l’impression parfois d’être à 4 pattes, c’est dingue.
Je m’arrête à chaque lacet, mains sur les genoux, tentant de retrouver mes esprits. Jean-Louis me rejoint, m’encourage à me caler derrière lui, mais je ne tiens pas longtemps. Encore des marches. Un escalier blanc en plein Mafate qui semble être le fruit de mon imagination : mais non, il est bien réel, je suis dessus !
Une Réunionnaise arrive, elle m’embarque avec elle, j’arrive à suivre, difficilement, mais c’est grâce à elle que j’arrive enfin en haut. Elle me conseille de m’étirer, ce que je fais mais mes tendons n’apprécient pas. J’ai une nouvelle pointe dans le pli de l’aine droite.
Il faut maintenant descendre vers Grand Place. J’entends et je vois au loin le ravito, allez encore un effort. Subitement le manque de sommeil m’assaille alors que je ne l’avais jamais ressenti jusque là : je commence à voir des choses bizarres, le moindre caillou, rocher prend la forme d’un visage, d’un animal.
Vite, arriver à Grand Place et me reposer, je n’ai que ça en tête. Grand Place : je mange et bois avant d’aller sous une tente où un amas de coureurs entassés dorment : quelle vision bizarre ça doit être pour les gens étrangers à ce type de course !!! Je vais agrandir l’amas en m’allongeant en vrac sous ma couverture de survie que j’utilise pour la 1ère fois.
Je vais tester la micro-sieste, espérant qu’elle me requinquera. Un quart d’heure plus tard, je me réveille d’un coup, quelle fabuleuse horloge le cerveau !!! Je ne me sens pas dans une forme resplendissante mais il faut que je reparte.
Je retrouve Julia au ravito, je dois avoir une tête de zombie !!! Elle accuse le coup elle aussi, et souffre de ses genoux. Elle reste un peu pendant que je repars pour Ilet à Malheur.
La micro-sieste ne m’a pas été bénéfique, les tendons refroidis sont super douloureux je suis toujours autant dans le gaz et c’est même pire : les hallucinations reviennent, et plus incroyables encore !
Sur le sentier, complètement sec, des filets d’eau (ou d’urine) forment des serpentins. Jusque là c’est réel. Ce qui l’est moins, c’est que j’y vois distinctement des représentations artistiques : du motif tribal au masque africain ! (et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier alu)…
Pire : j’aperçois 10m plus loin ceci :
Sauf qu’il était bleu… Y zont d'l'humour dans Mafate, hein !
Bon, faisons donc le point : impressionnée par les talents artistiques des coureurs me précédant (et y en a beaucoup !), me voilà en train de réviser le code de la route en plein cirque de Mafate…. Tout va très très bien !
Je croise aussi de nombreux coureurs affalés sur le bord du sentier, dormant. Et ça, c’était bien réel ! Je lutte de tout mon corps pour ne pas les imiter, mais dormir devient obsessionnel.
Je pousse jusqu’à Ilet à Bourse où la tente de la Croix Rouge me parait l’endroit idéal pour un petit somme… et c’est reparti pour une bonne demi-heure de sieste. Je repars mais là encore les tendinites empirent, je boîte et serre les dents.
Est-ce bien nécessaire d’en passer pour là pour connaître la joie de franchir l’arrivée ?... Des questions m’assaillent, des souvenirs aussi : le calvaire sur le TGV en juillet avec le même type de tendinite.
J’arrive à la passerelle sur la Grande Ravine, une équipe de secouristes m’aperçoit claudiquant et m’arrête. Ils me parlent, me questionnent, me proposent de glacer le haut du mollet. Je m’assois, me laissant faire, je crois qu’à ce moment là je sens que mon Grand Raid m’échappe.
Un secouriste me suggère de ne pas poursuivre. J’ai tellement mal partout, tellement sommeil, tellement… Et pourtant c’est dur de devoir décider, là, au pied de cette passerelle sur laquelle des coureurs continuent à passer sous mes yeux.
Rapace et ma copine Béné m’ont dit de les appeler si ça n’allait pas, mais curieusement je ne le fais pas, peut-être la peur d’être incitée à continuer au-delà de la douleur.
Je réfléchis : si j’étais juste fatiguée, besoin de dormir, je pourrais me reposer et repartir suivre ma route. Mais les tendinites sont bien là, le secouriste me dit que celle du mollet est déjà bien installée.
J’ai encore plus de 40 km à parcourir et ça n’ira pas en s’améliorant. Reste la possibilité de prendre des anti-inflammatoires pour finir à tout prix, quitte à se blesser durablement. Non, je ne veux pas de ça. Je suis prête à vivre des moments durs en course, mais à vivre un cauchemar, à subir, ça non, je me le suis juré depuis l’expérience du TGV.
J’ai fait 10 000 km en avion pour venir courir cette course et là, au pied de cette foutue passerelle, je décide de mettre fin à l’aventure, d’abandonner pour la 1ère fois de ma vie.
Je pense aux kikous qui m’ont tellement soutenue, à mes parents qui attendent à Dos d’Ane, à Nico, à Béné qui est allée au bout l’an dernier, ça va être dur de leur dire. Evidemment personne ne me reprochera d’avoir arrêté mais c’est pourtant atrocement dur.
J’envoie un sms à rapace et appelle Béné.Je tends mon dossard à la secouriste.
Ca peut paraître idiot de le rendre là vu que je dois suivre l’itinéraire de la course pour sortir du cirque. D’ailleurs de nombreux coureurs, bénévoles, spectateurs, me diront que j’aurais dû garder le dossard puisque je vais au moins jusqu’à Deux Bras.
Pour moi, en revanche, le fait de ne plus avoir le dossard me permet de prendre de la distance avec la course. Je ne veux pas non plus être incitée à reprendre la course et à ingurgiter des médocs. Je ne veux pas aller trop loin, je veux écouter ce que mon corps me crie, et s’il crie c’est qu’il y a une bonne raison.
Je prends le chemin d'Aurère, dépassée par des cohortes de coureurs qui me demandent gentiment si ça va, ou s’étonnent que j’abandonne. Moment dur moralement.
Aux abords d’Ilet à Malheur, du reggae résonne sur les parois du cirque, le soleil est là, les remparts vertigineux du Maïdo en toile de fond, je me détache un moment de la course, de mes douleurs, et saisis la beauté de cet instant qui n’existe qu’ici… à Mafate et nulle part ailleurs… ça me réconforte.
Aurère : direction l’infirmerie. Je ne veux pas courir sous anti-inflammatoires, mais maintenant que je ne suis plus en course, je m’autorise à soulager la douleur pour gagner Deux Bras, qui marquera la fin de mon périple. J’y retrouve à ma grande surprise Julia, qui vient d’y dormir 2h et qui jette l’éponge aussi, les genoux en compote.
Une bénévole me passe un message de Patrick (samontetro) passé quelques heures plus tôt, merci Patrick et encore bravo pour ton superbe parcours...
Nous prenons le temps de manger et boire (et faire le plein d’eau malgré tout !!!) et partons ensemble, en partageant nos impressions et notre déception. Ca fait du bien de partager ça, plutôt que de le porter toute seule.
Une fille nous dépasse et nous questionne, nous lui répondons qu’on arrête, elle nous engueule ! Elle nous dit qu’on n’a pas le droit d’abandonner, qu’il faut continuer à tout prix. C’est là que je prends conscience que les limites et objectifs sont vraiment très subjectifs.
Pour cette coureuse, rien ne pourra l’empêcher de passer l’arrivée, quelqu’en soit le prix. Pour moi, la fierté de passer l’arrivée est certes énorme, mais ne pèse pas lourd face à la notion de plaisir qui me guide dans ce que je fais.
Elle me juge lâche d’abandonner, je me juge censée : je m’incline humblement devant ce Grand Raid qui aujourd’hui, n’était pas à ma portée et qui m’apporte plus de souffrance que de plaisir depuis plusieurs heures.
Arrivée à Deux Bras : fin géographique de mon aventure. Je mange un rougail saucisses, et rejoins, un peu abattue, Nico et mes parents au bout de la Rivière des Galets après avoir dit au revoir à Julia, espérant la revoir un de ces jours après avoir partagé tout ça.
J’essaie de me justifier, mais pas besoin, ils ont compris et ne me jugent pas. Nous repartons en voiture pour St Pierre, je m’endors sur les genoux de ma mère…
Quel bilan tirer ?
Depuis cet abandon, je me pose mille et une questions sur cette course…
Je n’ai pas fait d’erreur de gestion de course, du moins sur la 1ère partie.
Aurai-je dû marcher et non courir en descendant sur Mare à Boue, puis avant Roche Plate ?
Ai-je payé cash mes oublis d’eau ?
Ai-je commis des erreurs dans ma préparation ?
Ou ne suis-je tout simplement pas encore prête pour cet ultra-effort ?
Je m’aperçois que je marque le coup physiquement au-delà de 100 km. Que j’ai du mal à accepter l’idée d’être constamment « en dedans » : quand je me sens bien, j’adore courir, me faire plaisir en profitant de cette sensation, fusse-t-elle momentanée.
Est-ce incompatible avec l’ultra ?
J’ai aussi été surprise par ma réaction physique au manque de sommeil, ça m’est tombé dessus d’un coup, peu après 24h de course. Je ne pensais pas rencontrer un tel état.
Beaucoup de questions donc, mais de nombreuses réponses aussi : la certitude d’avoir pris la bonne décision en arrêtant avant de me bousiller car j’ai eu très mal dans les jours qui ont suivi, la découverte des problèmes d’adaptation de l’organisme à certains paramètres, la confirmation que pour le moment je m’éclate plus sur des distances inférieures à 100 km.
Peut-être que je re-tenterai l’aventure dans quelques années, il me faudra alors avoir repoussé certaines de mes limites pour pouvoir me faire plaisir plus longtemps. Ou peut-être pas…
J’ai en tout cas vécu pleinement ma diagonale inachevée, dans les bons comme les mauvais moments, dans une ambiance formidable et des lieux exceptionnels… A moi de voir comment écrire la suite….
La liste non exhaustive des « merci » :
Merci aux très nombreux kikous (vous vous reconnaitrez, le fan club !!!), à ma famille, à mes amis qui m’ont encouragée et soutenue à distance, vous étiez nombreux et ça compte beaucoup ! J’ai jamais reçu autant de sms à la fois !!!
Merci à mes parents, fidèles au poste quoiqu’il arrive et à nos cousins qu’on a embarqués dans l’aventure (n’est-ce pas Véro !)…
Merci à Claire qui s'est gelé les miches à Mare à Boue en m'attendant !
Merci à Nico qui m’aide à analyser tout ça avec clairvoyance et qui va nous faire un truc énorme un de ces jours ! Je suis trop fière de toi !
Merci à Béné, j’ai souvent pensé à toi pendant toutes ces heures…
********
Quelques photos hautes en couleurs....
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32 commentaires
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 04-11-2009 à 19:19:00
Faire preuve d'autant de sagesse à ton âge ! Ta décision et ta façon de voir les choses sont un exemple pour bien d'entre nous. Parfois on oublie que l'on court pour le plaisir !
Merci pour ce récit précis et détaillé mais aussi pour la leçon.
Commentaire de gmtrail49 posté le 04-11-2009 à 19:21:00
Salut Maï
Un énormissime merci pour ton témoignage plein d'émotion ! Il est sans doute très difficile d'analyser sa course dans ces conditions mais tu l'as très bien fait. Je pense que ton abandon est du au fait que tu as eu à lutter en même temps contre deux problèmes : le manque de sommeil et les douleurs tendineuses. L'un après l'autre, tu aurais sans doute pu le gérer, les deux simultanément, ce fut logiquement trop.
Un an après, j'ai une envie folle de recourir et finir à nouveau cette diag' mais qui dit que la prochaine fois (sans doute en 2011), je n'aurais pas moi aussi à mettre le clignotant à cause d'un genou bloqué ou je ne sais quoi d'autre ; en d'autres termes, la vérité d'un jour n'est pas forcément ...
En laissant passer du temps, tu auras sans aucun doute plus rapidement que tu ne le penses envie d'aller chercher la breloque à La Redoute.
Merci pour les magnifiques photos.
JP
Commentaire de DROP posté le 04-11-2009 à 20:00:00
Quelque soit le niveau, courir est une sensation qui doit rester un plaisir. Juste le fait d'etre sur la ligne de départ témoigne d'un certain culot... Bonne récup, et merci pour les photos.
Commentaire de taz28 posté le 04-11-2009 à 21:23:00
Ma petite Maï, ce grand raid te tendait avec envie ces sentiers et ces paysages, tu n'as pas tout parcouru, mais je suis certaine que tu as pris la bonne décision...
Cette tendinite que je connais est si douloureuse,que je ne vois pas quel intérêt aurait eu alors ta course...
Merci pour ce joli récit, et ton superbe sourire (sans oublier tes beaux zyeux bleus ;-))
Soigne toi bien,
Gros bisous
Taz
Commentaire de Thierry B posté le 04-11-2009 à 21:24:00
Félicitations pour ta gigantesque aventure ! Selon moi c’est un succés d’avoir vécu cette aventure et avoir tenu plus de 24 h !
Et... merci pour ton super récit ! plein de suspense d'humour d'émotion !
Commentaire de akunamatata posté le 04-11-2009 à 21:41:00
Dommage pour les tendinites, les hallucinations sont un nouvel aspect de l'ultra que tu connais maintenant. En tout cas c'est bien retranscrit dans ton recit.
Il faut reessayer !
Commentaire de le_kéké posté le 04-11-2009 à 22:51:00
Dommage pour le couple des warriors, à la fois si prêt et pourtant si loin. Et oui arrêter ou continuer pas facile comme décision, à chacun sa réponse mais on sent derrière les mots que tu n'es pas encore sur que tu as pris la bonne décision. Sinon pas grand chose à revoir sur la préparation à part peut être un petit raid du coté du vercors où une distance un peu trop courte a peut être couté le foncier manquant dans les derniers kilos (parôle de kéké)
Maintenant il est temps de ranger les trails pour reposer les muscles après une longue saison ...
Commentaire de tamalou posté le 05-11-2009 à 07:03:00
Merveilleux récit que le tien, remplis d'émotion, d'anecdotes et d'humour. La décision d'abandonner était elle la bonne ? toi seule a la réponse et tes arguments sont pleins de bons sens. Le plaisir doit être notre moteur et même si la souffrance fait partie de notre passion (nous nous entrainons pour l'amoindrir, non ?)elle ne doit pas prendre le dessus. Allez au bout de soit n'est pas forcément franchir une ligne d'arrivée mais aussi savoir dire stop. Tu as eu la sagesse de t'arrêter et cela fait de toi une grande championne.
La pertinence de ton analyse et tes questionnement concernant ton entrainement font que d'ici quelques temps la diagonale te reverra et cette fois çi c'est toi qui l'a vaincra. On pourra alors dire que tu seras une vrai "folle" ;-) et la boucle sera bouclée....
Bonne récup a toi et bon repos
Bye
Commentaire de clems posté le 05-11-2009 à 08:56:00
Très beau récit plein d'humour et de sagesse, savoir accepter une "défaite" permet de pouvoir construire ses victoires.
A bientôt sur les sentiers.
Commentaire de jepipote posté le 05-11-2009 à 09:41:00
décidément ce grand raid reste une aventure unique... il aura fallu une grande sagesse intérieur pour prendre la (bonne) décision que tu as prises, malgrès, je l'imagine et tu le décris bien, la pression des autres concurrents qui poussent à finir!!
bonne récup
Commentaire de laurent05 posté le 05-11-2009 à 09:52:00
bravo maïlys et merci pour ce beau récit
le plaisir est primordial et il n'y a pas de regrets à abandonner quand la souffrance et trop dure. tu auras d'autres occasions pour repousser tes limites ...
soignes toi bien
bises
a+
laurent
Commentaire de Epytafe posté le 05-11-2009 à 11:31:00
Magnifique récit comme toujours ! Tu as découvert d'autres facettes de l'ultra et je ne doute pas un instant que tu vas les exploiter pour rebondir encore plus forte.
Merci pour ton récit, pleins d'enseignements pour un habité des queues de peloton dans mon genre...
Commentaire de CROCS-MAN posté le 05-11-2009 à 13:21:00
Superbe récit. Bravo pour ton courage et tes décisions.Merci pour le voyage
Commentaire de Françoise 84 posté le 05-11-2009 à 15:56:00
Merci de nous avoir raconté ta course, ce n'est pas facile après un "échec" (j'en sais quelque chose!!!). Rien n'est jamais acquis, ça fait aussi le charme de nos "balades" ... et ça donne des excuses pour revenir! Soigne toi bien, récupère, et à bientôt, j'espère! Gros bisous !
Commentaire de Claudius posté le 05-11-2009 à 21:45:00
Superbe récit.Une expérience que tu analyses parfaitement.La prochaine sera la bonne , c'est sur.
Commentaire de philtraverses posté le 06-11-2009 à 07:47:00
"Rien n’est jamais acquis à l’homme
ni sa force, ni sa faiblesse, ni son cœur.
Et quand il croit ouvrir ses bras,
Son ombre est celle d’une croix.
Et quand il croit serrer son bonheur,
Il le broie." L'ultra est comme la vie. Bravo pour ton beau récit qui m'a beaucoup ému et ton éthique. Je suis sur que tu réussiras et que tu as toutes les qualités qu'il faut pour ca.
Commentaire de samontetro posté le 06-11-2009 à 09:56:00
Maï, c'était un jour sans comme il en arrive parfois. Les problèmes d'eau ont peut être favorisé les tendinites qui t'on obligé à baisser le rythme ouvrant la porte à la fatigue.... Si toutes les courses étaient un succès, passer la ligne d'arrivée aurait moins de saveur.
Tu a fais le bon choix en arrêtant, mais ne doute pas de toi, tu es une grande championne et tu vas les dompter ces très longues distances.
Avec Nico, récupérez vite de vos blessures, il y a un festitrail qui s'annonce dans le Vercors et ils ont commencé à repeindre les montagnes en blanc....
Commentaire de sonicronan posté le 06-11-2009 à 13:36:00
Superbe récit,
Bravo, pour ton effort, tu as tout donné et n'ai pas de regrets.
Tu reviendras (vous reviendrez), j'en suis sùr.
Repose toi, soigne toi bien et reprends tout doucement du plaisir.
Je suis certain que tu peux très bien gérer ce type de course.
A bientôt pour de nouveaux récits ou au départ de courses.
Commentaire de Cantalou posté le 06-11-2009 à 22:18:00
Bravo Maïlys malgré l'énorme déception de l'abandon. C'était très certainement la décision la plus sage.
Jean-Pierre
Commentaire de blob posté le 07-11-2009 à 08:17:00
A mon avis, les hallucinations étaient dues à la tisane au zamal. Depuis que vous êtes passés au génépi, vous avez perdu l'habitude ...
Sinon, très beau ton récit. Ca met des mots et des images sur cette course qui m'a fait vibrer à distance, rivé que j'étais devant mon ordi à regarder la bande des kikous attaquer ce monstre.
Garde des forces pour les Monts d'Or, et à bientôt
Commentaire de Pascaline posté le 07-11-2009 à 14:47:00
Merci de nous faire vivre ton aventure ,récit très émouvant, cette course à été positive pour toi dans le sens ou tu as découvert des sensations que tu ne connaissais pas encore.
tu vas pouvoir travailler dans ce sens et soigner tes blessures. félicitations pour le chemin accompli et la lucidité dont tu as fait preuve en étant très entamée à ce que tu écrit.
En espérant te croiser bientôt, après mon opération le 1er décembre.
Biz
Commentaire de l'ourson posté le 08-11-2009 à 15:33:00
Bravo maï
Tu as su refuser de poursuivre ta course pour mieux préserver ton corps et ça c'est l'essentiel. Il ne faut pas rigoler avec les tendinites car on peux se les traîner longtemps et le regrêter amèrement ensuite.
Tu as fais le bon choix. Grosses bises
L'Ourson_fier_de_ta_décision_trèèès_courageuse_:-)
Commentaire de Astro(phytum) posté le 08-11-2009 à 23:49:00
Merci Maylis de nous faire partager ta course même si l'abandon est difficile ,mais la sagesse a été plus forte .
Récupère bien et au plaisir de te recroiser .
Commentaire de ptijean posté le 09-11-2009 à 10:16:00
......Prendre du plaisir......tu as tout dit, et à partir de la, s'arrêter en même temps que le plaisir s'en vas ne peu pas être un échec ou un abandon......
Bises Ptijean
Commentaire de rapace74 posté le 09-11-2009 à 12:59:00
je n'avais pas vu ton recit.... j'etais tres decus pour toi et nico de votre abandon , mais c'etait une tres sage décision!!! , des blessures cela arrive a tout le monde , donc pas de soucis tu le finira ce grand raid !! en 2012 avec nous ;-)))
bises
Commentaire de bluesboy posté le 09-11-2009 à 17:01:00
Je viens de voir un reportage de la course sur sport+ et j'ai eu besoin de voir les impressions des coureurs .Superbe récit qui montre bien la dureté de cette "épreuve " , ton courage et ta lucidité .Il ne t'a manqué que quelques forces pour finir mais chapeau quand méme.
Bonne récup
Commentaire de Ben64 posté le 11-11-2009 à 13:34:00
La raison l'a emporté, Descartes s'en retournerait dans sa tombe. Finir pour finir ou arriver pour savourer. Je crois que ta décision est la plus sage. Je reste persuadé que ton heure viendra et que tu passeras la ligne dans un proche avenir.
Merci pour ce récit, ces magnifiques photos et pour l'expérience qui nous transporte au cœur de cette ile mystérieuse.
Bonne récup!
Commentaire de oufti posté le 11-11-2009 à 22:37:00
En partant sur un ultra, l'abandon n'est jamais loin. Sinon, l'excitation ne serait pas au RV sur la ligne de départ.
"Après un échec, tout n'est pas fini. C'est un cycle qui commence en beauté" (Charles Baudelaire)
A bientôt
Commentaire de macoco junior posté le 12-11-2009 à 15:10:00
bravo et merci pour ce récit !
ma devise est: "la performance d'accord, le plaisir d'abord" !!!
comme tu as pu le voir, certain prennent du plaisir dans la souffrance, mais faut-il que cette souffrance soit supportable ???
tout le mode sait que tu es une grande trailleuse et personne ne doute de tes capacités. Dommage, ce n'est pas grave, ça arrive aux aussi autres . A mon avis 1,5l d'eau c'est un peu léger, cela te laisse peu de marge, je pense que dans l'ultra, l'hydratation est "une" des clés de la réussite ! sinon j'ai apprécié le T-shirt de nico au départ (gruissan phoebus trail)
allez encore bravo à vous 2 !!!
le frère de ta cop
Commentaire de nico26 posté le 12-11-2009 à 23:01:00
d'abord bravo à vous 2, je suis impressionné et abandon ou pas, ça ne change pas grand'chose...
Les blessures (tendinite, claquage), c'est dur à accepter, ça ressemble souvent à la roulette russe, mais ça ne change pas ce que vous avez fait : ça n'amusait visiblement pas le terrain, c'était autre chose que de la CO ;) !
Et t'as eu mille fois raison d'arrêter plutôt que de finir dans la souffrance (donc sans plaisir)et te pourrir des semaines voire des mois à essayer de guérir une blessure plus grave. Mais j'imagine que la décision est bien plus dure à prendre et assumer sur le moment qu'avec du recul.
soignez-vous bien et j'espère à dans pas longtemps à Autrans!
Commentaire de béné38 posté le 13-11-2009 à 00:52:00
Comme tous les autres, bien sur tu as pris la bonne décision. Mais pour une championne comme toi et vu la prépa que tu avais faite, normal que ce soit une décision difficile à prendre.
Mais tu l'auras ta revanche Maï, et ça vous fait une bonne excuse pour y retourner;-). Et quelle chance, oui vraiment, quelle chance de pouvoir vivre cela entourée de ta famille et de tes parents. Ca efface toutes les déceptions non ?
A très bientôt.
Commentaire de Lucien posté le 14-11-2009 à 01:35:00
Tu auras tenté le tout pour le tout mais souffrir plutôt que jouir du moment est souvent démoralisant.
Tu as été très courageuse pendant ces heures de détresse et tu resteras toujours une championne qui mérite la considération de toute la communauté Kikourou.
Continues ce que tu entrevoit et prends plaisir à découvrir d'autres merveilles que la montagne nous cache et surtout fait nous encore partager toutes ces splendeurs que tu traverses. Un sourire, des zyeux bleu, merci pour tout. Bises.
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