Récit de la course : Le Grand Raid de la Réunion : La Diagonale des Fous 2012, par pascalpenot

L'auteur : pascalpenot

La course : Le Grand Raid de la Réunion : La Diagonale des Fous

Date : 18/10/2012

Lieu : St Philippe (Réunion)

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Distance : 177km

Objectif : Objectif majeur

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Grand raid 2012. Un parcours trop beau pour être dur!

Cap Méchant, tambours battants !

C’était ça mon hymne du grand raid !

H-15 minutes… difficile de se concentrer pour parvenir à pisser au milieu d’une foule de 2700 coureurs en essayant d’être ni vu ni connu à l’abri des flashes et des caméras. Juste derrière le SAS élite, je resterai 5 bonnes minutes à me tenir la nouille au bord de la barrière sous la bienveillance d’un bénévole qui d’un regard complaisant semble me murmurer t’en fais pas, ça va venir, concentres-toi…. Je me libère effectivement, d’abord par petits jets puis un flot libérateur d’une urine claire et limpide.

Je referme ma braguette et reprends ma place aux cotés de Jean marc Devey et de Florent Sourbier les Ultra grognards du Marseille Trail club. Le SAS élite maintenant se remplit. J’aperçois Joe Grant, Thierry Chambry, Killian et quelques autres. Je ne vois pas Emilie. Je hurle « Emy, Emy !!!! Marseille Trail Club lé la !!!... La rubalise du SAS s’élève et c’est la poussée… Nous voilà au bord de la route… un décompte à rebours qui part en sucette, un pétard mouillé sans étincelle et me voila, les bras ronds vers l’avant pour ne pas trébucher, à courir poussé par l’arrière par le troupeau de 2700 raideurs.

Les 2 premiers kilomètres se passeront ainsi… La foule est si dense qu’elle en a rétréci la route pour la rendre pas plus large qu’un chemin d’canne. Nous sommes tous entassés au centre de la chaussée. Doubler par l’extérieur, c’est chaud avec tous ces pieds de spectateurs qui sont autant de pièges et de croches pattes!

Enfin la route s’élargit au niveau de la balance canne quand les premières gouttes de pluie prennent le relais. J’ai dans ma foulée l’ami Mickael Hoareau alias Tachorun qui joue au suceur de roue… Bien que plus rapide que moi, il semble se satisfaire de suivre le régional de l’étape, je lui fais le carnet de route en live… « Dans un quart d’heure, on va quitter la RN…. Fais gaffe au champ de canne, du graton et des trous sous la paille d’canne… des tapes culs aussi…ça va marcher… inutile de se tirer dessus… au chemin ceinture ça va redescendre pendant 10 minutes avant la montée classique vers le kiosque basse vallée ».

 

La partie champs de canne se passe bien… les bouchons-accordéons que je pressentais dans ce passage n’ont pas eu lieu. Pointage au chemin ceinture, la descente qui déroule, la pluie qui s’intensifie, je cours les lunettes à la main et avec une vue de myope… moins 2/10ième aux yeux. Merdasse !

Je suis encore avec Tachorun à la fourche annonçant la RF de mare longue. « Fais out zafair Micka !... c’est du plat montant jusqu’au kiosque. Cours tout le temps en fainéant mais sans t’arrêter, pouvoir parler tout le temps… ça suffit pour laisser derrière toi les bouchonneurs de sentiers… Nou nartrouv ! ».

La pluie, La myopie, La chiasse !

Parti avec 1 litre d’eau, je zappe le ravito de mare longue… la bitume régulier et rassurant disparait alors pour le chemin de terre… Je croise Pat974 du forum grand raid qui suit ma foulée… Très vite dans ce brouillard humide et aveuglant je prends ma première gamelle… je serre mes lunettes pour ne pas les lâcher, l’autre main râpe le sol, perdant un peu de peau, le genou dit aie !… je repars sans trop de casse…. Je buterai encore plusieurs fois mais sans tomber… Pas évident de courir à moitié aveugle. J’arrive néanmoins au kiosque en 2h20 un peu poussif, un peu atteint par ce gâchis d’influx nerveux et très agacé par cette pluie.

 

Le foc foc n’avance pas !

Je fais le plein à 1,5 l et m’enfonce dans le sentier. La pluie s’arrête, je remets mes lunettes, les racines et les reliefs réapparaissent… ça va mieux. « A gauche !… A droite ! »… tout doucement, je prends mon rythme de rando tempo… je double doucement demandant la priorité suivi d’un « salut, »  d’un « merci » ou d’un « bonne course ». Je double sans me presser et sans stresser. Régulièrement j’entends quelques saluts, des Hey Pascal !... Hey chapôlapaille !... dans cette nuit je réponds par des « c’est qui », discute un peu, encourage et continue à mon rythme. Ces salutations se produiront régulièrement sur tout le grand raid. Certains me connaissent dans les sentiers, beaucoup d’autres lisent mon blog et me remercient pour les recos vidéos du grand raid mises en ligne et pour tous ces paysages et ces soleils envoyés sur la toile… Dans la montée, je retrouve Lucien Espert un ami traileur de bordeaux qui prend ma charrette puis Claire Nedelec qui fera de même… Je ne monte pas vite mais je monte à allure régulière sans m’attarder à la queue d’un troupeau… Au bout d’une heure cependant,  je temporise un peu… je trouve même que je me traine… je mets cela sur la  fatigue nerveuse des deux premières heures à courir en aveugle… les effets cognitifs de la fatigue comme diraient les physiologistes… je ne panique pas… Je fais avec me disant que le timing de base va surement glisser mais c’est sans importance… Quand je sens que mon rythme devient trop lent, j’invite Claire à passer et je l’encourage une dernière fois…. « Fais ta course ma grande… ce grand raid sera long, très long ! »

 

Claire Nedelec, rencontrée lors de recos grand raid, je découvre très vite un moteur énorme. Très vite j'essaie du mieux que je peux de la mettre en confiance et la pousse à voir grand, à croire en elle. Les résultats suivent: elle fait 2 à la CIMASAlazienne et 5 au GRR avec en prime son billet d'avion et sa place pour l'UTMB 2013. Sa marge de progrés est énorme si elle sait rencontrer les bonnes personnes.
Bravo Claire

La pluie, le vent… Block out weather !

Dès la sortie de la forêt, la pluie est de retour…d’abord fine et froide, elle est maintenant cinglante et brille sous le halo de la frontale… ma vue est un brouillard noir entrecoupé de cordelettes blanches d’une pluie aveuglante. Je ne compte plus les gamelles et les butées sur les roches…Pourtant, il faut que j’avance… Je n’ai pas froid même si je sens que je me traine…. Aux Puy Ramond, la pluie devient bourrasque avec le vent. Je me mets à courir tête baissée au jugé, levant exagérément les pieds comme un cheval de Saint-cyr pour ne pas trébucher sur un sol aux obstacles invisibles. Depuis une demi-heure maintenant je ne  dis plus à personne ni à  gauche, ni à droite. C’est moi qui laisse passer…. Arrivé au bord de l’enclos, j’embraye sur un sol moins chaotique toujours tête baissé. J’ai un meilleur rythme…  Le fait de courir me protège du froid même si j’ai sorti le K-way par-dessus le tee-shirt grand raid et le coupe vent…Après piton rouge je suce la roue d’un coureur pour le laisser me guider…. Dans cette nuit de pluie cinglante ou je n’y vois rien, il sera ma canne blanche jusqu’au parking du volcan. Au ravito je retrouve mon soutien Djo et Charly. Je squatte sous la tente EDF pour me changer à l’abri. Double peau de la ronda del cims, tee shirt FAZSOI, polaire plus K-way. Je repars avec 2 bouteilles d’hydraminov menthe, une pleine en eau, l’autre pas. Dans la plaine des sables maintenant, j’apprécie, le balisage par tubes réfléchissants … Ils sont comme des phares de guidages apaisants qui me permettent de recourir un peu malgré ma vue de myope.

Le plaisir revient même dans les cailloux de la montée du piton de basaltes. Ce n’est plus un sentier mais une rivière et une multitude de mini-cascades. J’adore écouter le bruit de l’eau…. Je monte aisément repassant quelques coureurs.

Un signe de croix à l’oratoire et me voici à débuter la descente vers Textor. La connaissant par cœur, je suis énervé par avance par le temps énorme que je sais déjà devoir perdre handicapé par cette pluie qui m’aveugle. Dans cette partie-là je me ferai donc doubler souvent retrouvant quelques coureurs croisés sur les sentiers ou sur le net : Chienfou du forum GRR, Bikoons de Kikourou, Lucien Espert à nouveau…Bref c’est déjà l’aurore quand j’arrive à Textor.

 

Ce ravito m’emporte sur une autre planète, boule à paillettes, lumières laser, musique à fond… Je fais le plein d’eau en dansant machinalement sur un morceau de disco. C’est génial !!!… On aimerait que cela dure une éternité mais déjà le videur nous expulse à nouveau dans la grisaille et la pluie du dehors…

Le sentier s’éclaire maintenant avec le jour qui se lève…. Je peux recourir enfin et me sens visuellement mieux armé pour affronter la boue menant au chalet aux plâtres… Avec mes semelles trop lisses, je ne compte plus mes gamelles, glissades et figures mi-artistiques, mi-désarticulées… Qu’importe le mental est toujours au beau fixe malgré cette météo qui  toute la nuit m’a usé nerveusement. Je suis maintenant sur la partie bitume et ciment menant à Mare boue… Je cours certes comme une limace mais je cours et c’est le principal. Au ravito, l’assistance commune Déniv, CSA et Raideurs 2000 est là. Sous la tente les pieds dans l’eau, je change la polaire, range le Kway. Je sèche comme je peux mes pieds avec mon buff. Je Noke avant d’enfiler des chaussettes sèches et je repars. Je n’ai pas de  douleur aux jambes. Tout va à peu près bien… J’aimerai juste pouvoir passer à la vitesse supérieure.

La tente Déniv, CSA et Raideurs 2000 à Mare à boue. Avec la longueur et les différences de météo, le soutien club sera important pour retrouver mes produits effinov, la Nok et de rechanges pour toutes situations

Kerveguen, une patate mentale dans un moteur en panne !

J’attaque la montée du Kerveguen en me forçant à courir dès que cela est possible… ça marche plutôt pas mal bien que le sentier soit une rivière boueuse… La pluie s’estompe peu à peu…j’ai le souffle facile, le mental au beau fixe et je ne monte pas trop mal…. Pourtant on me dépasse et me dépasse encore… je n’ai pas la sensation d’être à la ramasse mais c’est un fait évident, on me dépasse ! Bref je mettrai 3h et demi pour rejoindre le gite du piton des neiges…. « Même en rando, je ne fais pas ça ! » mais bon bizarrement j’ai la patate mentale et des jambes qui ne crient pas… seul le cardio est en panne sèche sans ressentir plus de fatigue que cela…

 

Le retour du soleil enfin au gite du piton des neiges

 

Je rêve déjà des sentiers secs et de la chaleur de Mafate quand j’entame la descente du bloc… Avec mes semelles lisses et usées, je descends en courant petit et prudemment. Je prendrais tout de même 2 gamelles dont une dont je me souviens encore… Une chute vers l’avant, me décollant l’ongle d’un pouce, encore un peu de peau de la paume droite et me rattrapant de peu la bouche à quelques millimètres d’un gros rondin … le dentier n’était pas loin!

Tsilaosa…Le péi que l’on ne quitte pas

Dans la descente, je retrouverai Florent Sourbier, les cuisses durent comme des galets… Il dira stop à Cilaos, malheureusement… Une fois en ville, je pointe, je blague avec les kinés puis je pars me ravitailler… j’oublie le temps et la montre… ce grand raid sera maintenant une longue traversée… mais je me dis que je n’ai mal nulle part, ne souffre de rien sinon d’un manque d’envie de m’arracher le cœur… c’est pour l’instant une traversée pas trop désagréable, un peu en marge de toute compétition et de tout classement.

 

Dans les rues de Cilaos avant l’arrêt au stand de l’assistance. Je vais pouvoir me changer et passer enmode été.

 

Aussi, après  une assiette de pâtes, je pars retrouver l’assistance Déniv, CSA, Raideur 2000 aux petits soins. Je me pose en oubliant le temps qui passe. Je me change : Tee-shirt Déniv Effinov. Puis je me sèche les crevasses des pieds, je Noke avant d’enfiler chaussettes et chaussures sèches avec des semelles neuves qui accrochent. Bien qu’il ne soit qu’à peine une heure, je pars m’allonger pour une sieste de 20 minutes. Bref il est une peu plus d’une heure et demie passé quand je reprends le chemin du grand raid.

Mafate 1, enfin la chevauchée heureuse

La sieste m’a fait du bien. Si j’avance moyen du fond du bras rouge à la route de l’ilet à cordes, je monte le Taïbit assez facile presque comme à l’entrainement. Je m’arrête néanmoins à l’ilet 3 Salazes pour la Tisane. Une institution dans la montée du Taïbit. Maud Combarieu est là. Elle a rendu son dossard pour un genou délicat. Elle me raconte enfin la course devant. Emilie est partie comme une bombe… Elle a mis la pression derrière. Maud a vu des coureuses habituellement prudentes obligées d’accélérer pour limiter les dégâts quitte à exploser. Emilie a joué à quitte ou double. La suite lui donnera raison…. Ca explosera… Elle n’a pas seulement gagné le grand raid, Elle a imposé son rythme, sa foulée, sa manière, sa stratégie, sa marque !… Elle a tué la course, rivalisant même au classement avec les meilleurs hommes.

 

Emilie la grande... Increvable et au dessus du lot sur cette diagonale

C’est tout content de ces nouvelles, que je reprends ma route vers Marla. Je retrouve enfin un cardio de coureur. Je double pas mal. Au sommet du Taïbit, je bascule sans trainer vers Marla. Le temps de remplir mes bidons d’Hydraminov au ravito que je repars illico vers la plaine des Tamarins. Depuis la première fois depuis Foc foc, ma foulée est vraiment celle d’un traileur du grand raid… je cours même les faux plat montants… Je suis dans une euphorie que je sais dangereuse. Je devrais lever le pied par prudence mais j’ai tellement rongé mon frein durant toute cette journée, que je profite de cette euphorie comme d’une drogue… J’ai mon overdose de performance éphémère…. J’avale la plaine des Tamarins mieux qu’en reco et j’attaque le tape-cul final du col de fourche comme un gosse. J’ai la trique ! Au sommet, Je mets la frontale à poste et démarre la descente sans temps mort.

Dans cette partie la, quelques heures plus tard, se jouera le drame de Thierry Delaprez. Du Marseille Trail club comme moi, il chutera à jamais pour finir sa vie dans le cœur de l’ile… Paix à ton âme ami traileur… Je reviendrai te voir pour te rendre hommage dans les sentiers.

 

Au ravito du Scout, je retrouve Djo, Céline, Charly, Aurelien et le reste de la bande du soutien DIRISI. Je Noke à nouveau, rechange de chaussettes, change mes bidons d’hydraminov. Je prends le temps de papoter tout en grignotant. Je suis un traileur heureux ! Djo me propose de dormir sous la tente mais je refuse par peur du froid. J’ai hâte de quitter l’humidité du cirque de Salazie pour retrouver les sentiers secs de Mafate.

Mafate 2, la descente aux enfers.

J’entame le sentier scout serein…Au fil des pas le sentier s’assèche... Je croise des coureurs. C’est du Yo yo. Je dépasse, on me repasse… certains prennent ma roue prudente. On papote. On se salue. On se prépare mentalement pour la deuxième nuit.

Bien que descendant prudemment pour préserver mes jambes, je sens peu à peu la tête qui bourdonne un air de fatigue… J’ai les yeux qui piquent un peu… Petit à petit je tombe dans une crise de sommeil.

Arrivé au bassin béton, sur le sol matelassé de brindilles de filaos, je me couvre et m’allonge pour une sieste de 20 minutes… Elles ne suffisent pas et je rempile pour 20 nouvelles minutes de sommeil… Je me réveille gelé et toujours en crise… il me faut un lit et j’ai besoin d’un cycle de sommeil complet avec du sommeil profond… Je suis bon pour repartir en mode zombie dans l’espoir de trouver un lit au ravito de Grand place l’école… La connaissance parfaite du terrain m’aide à tenir… Je sais ou je suis, ce qui m’attend…Je marche même parfois les yeux fermés sur les parties planes… Dans les parties techniques, je prends ma crise en patience, me gifle parfois pour rester éveillé… Je me traine comme je peux. Avec le recul… En lisant mes temps sur Internet, Je resterai abasourdi par le temps passé entre le sentier scout et Grand place l’école…. Quatre heures et demi !!!!... quand 1h30 à 2h suffise normalement pour cette partie là… Un véritable chemin de croix !

Au ravito… Je demande s’il est possible de dormir. On me dit qu’un lit se libère dans 5 minutes… On me demande pour combien de temps… Je demande un cycle complet d’une heure trente… la sieste ne me suffit plus. Il me faut une phase de sommeil profond !

Mafate 3, Une remontée en extase.

On me réveille à l’heure dite après un bon somme d’une heure trente sur un lit picot et sous une couverture bien chaude. Je laisse ma place d’ex-zombie à un autre zombie. Je me sens frais et bien éveillée, je fais le plein d’un bidon d’hydraminov, j’avale une soupe et je repars la foulée légère. Je suis à nouveau comme dans le Taïbit dans un rythme plus à mon niveau… J’avale la montée de Grand place les hauts, trottine à petits pas prudent la descente raide vers la roche ancrée. Je fais le plein d’un nouveau bidon dans la rivière des galets et je repars. Me voici maintenant dans le sentier Dacerle… De nuit, il est agréable… j’enfile ses marches à colimaçons tranquille et suis même un peu étonné de voir les flancs du Bronchard arrivés aussi rapidement. Depuis 2h, je ne fais que doubler.

A l’école de Roche plate, je refais le plein d’hydraminov, Je me Noke à nouveau les pieds et repars pour la montée du Maïdo. En cette fin de nuit, un nouveau coup de fatigue m’envahit. Mais il est cette fois léger… je mettrais un peu plus de temps que prévu pour parvenir à la brèche mais je monterai le Maido en 1h20 comme dans mes prévisions. Au ti col, le jour se lève… pas mal de monde malgré l’heure matinale… je file vers le ravito de tête dure… Je refais le plein et m’assois 2 minutes le temps d’une soupe avant de repartir illico.

L’éveil de la douleur.

Me voici maintenant dans la longue descente vers sans souci… L’ayant reconnu maintes fois… Je sais qu’il faut l’aborder avec prudence. Marchant vite tout d’abord, les jambes semblent encore assez bonnes après 120 bornes. Je commence à courir un peu pour voir… très vite, une légère douleur au tendon rotulien gauche m’invite à la prudence…. Je marche donc dans les pentes raides et courrote les parties plus plates…

Passé l’ilet Alcide, la pente devient plus raide et la douleur plus forte… Il est environ 7h30 du matin, je navigue dans les environs du top  200, il me reste un peu plus de 40 kilomètres pour finir la diagonale. Il n’y a pas de choix à faire…. J’ai juste envie de rentrer chez moi à la Redoute. Juste envie de finir ce grand raid déjà mythique.…. J’ai trop pris mon pied dans le long serpent des sentiers de Mafate…, trop galéré dans les premières heures du départ sous la pluie. Je dois simplement finir cette course.

Bizarrement j’ai vécu les moments de moins biens et de crise de sommeil comme s’ils étaient normaux… J’attendais que ça passe ou m’en accommodait sans jamais me remettre en question…. J’avançais parfois ti pa ti pas mais toujours j’ai avancé. Est-ce l’expérience de l’âge ? La connaissance du moindre caillou ? L’habitude peut être…

C’est en sifflotant avec ces pensées en tête que j’arrive à Sans souci… Maintenant que l’allure de la rando s’impose, je prends un peu plus mon temps et je regarde les tables de ravitos avec plus d’appétit … Je mange 2 crêpes à la confiture et quelques mini sandwichs fromage et jambon…. Je repars en compagnie de Thierry Garcia venu me rendre visite en moto… on discutera le temps du bitume… je me renseignerai sur l’actualité de la course. Ce grand raid étonne à tous les étages… surtout au niveau des temps…26h30 pour Jornet !!! Seuls 3 coureurs sous les 30 heures !!!… j’apprendrais plus tard qu’ils seront à peine une cinquantaine sous les 40 heures !!!... C’est fou quand même !

Ce parcours, ce n’est pas seulement 7 kilomètres de plus, c’est surtout beaucoup plus de D+ comme autant de D- très cassants… Je n’en ai pas encore terminé, mais dans ma petite vingtaine d’Ultra à mon actif, je classe déjà la difficulté de ce grand raid juste derrière l’intouchable Ronda del Cims… Thierry me parle d’abandons par paquets pour des hors délais…

« Et les filles ? ». Il me dit qu’Emilie Lecomte a gagné, qu’elle a dominé la course du début à la fin et termine dans le top 10 au scratch…. Incroyable les progrès de cette nana !… Je savais qu’elle aimait l’adversité, les météos merdique mais là, elle a fait quelque chose de hors normes… ce grand raid monstrueux c’est comme s’il avait été dessiné spécialement pour elle!

La très longue marche

Je laisse Thierry au bout du bitume et descend dans le sentier qui mène à la Rivière des galets. J’estime mon arrivée sur Saint Denis vers 18 ou 20h… ça dépendra du soleil, des crises de sommeil et des coups de moins bien. En fait je n’ai plus trop d’heure, je prends vraiment mon temps pour garder la tendinite du tendon rotulien à ce niveau léger si possible jusqu’au bout. Mon seul souhait est d’être dans mon lit pour la 3eme nuit.

 

Dans la montée vers le stade Halte là, 2eme base vie du grand raid.

 

Au ravito de Halte là, je retrouve l’assistance Déniv, CSA, Raideurs 2000. Je me pose. Je prends le plaisir de revoir Marion Birgel ma kiné pendant un temps… on me propose mille choses que je refuse… j’ai juste besoin de mon sac, de papoter un peu en Nokant mes pieds, changer mes chaussettes et faire le plein de mes bidons d’hydraminov. Je repars au bout d’un ti quart d’heure.

 

-          Alors Pascal comment tu vas ?
-          D’après toi ?
-          T’as pas l’air mal !
-          Tu fous d’ma gueule là ? J’en chie, tu sais ?
-          T’en fais pas, ça va l’faire mon bonhomme !

 

Je retrouve de l’envie dans la montée du sentier du bord… Pourtant il fait chaud, très chaud… Je me découvre même la tête de mon chapôlapaille et remercie le ciel de la moindre brise passagère.

Arrivé au terrain de cross, le sentier se remplit des coureurs de la Mascareignes venant de Dos d’âne… Je suis avec le ventre mou de peloton de cette course de 60 kilomètres. L’ambiance est bonne enfant… Je reste à la queue leu leu dans le sentier marron casse-gueule descendant au chemin Ratinaud, je suivrai ensuite un troupeau de demoiselles avant de leur demander le passage dans la remontée vers la grotte Kalla.

La descente sur la possession en général agréable en mode rando-course s’avérera longue et ennuyeuse en mode marche sous un soleil de plomb. Pas mal de coureurs de la Mascareignes et les premiers du Trail de bourbon me passent… Je regarde tout ça d’un air détaché avec juste l’envie d’un nuage d’ombre, voire d’une farine la pluie.

Putain de chemin rosbif !

Le ravito de la Possession est noir de monde. Je pointe et pars retrouver l’assistance du club… même topos… Nok… Chaussettes propres… Plein d’eau et je repars. J’ai une bouteille d’eau de 50cl en plus à la main pour m’asperger le crâne dans le chemin des anglais.

Putain de chemin rosbif !

Le chemin des anglais façon trail… c’est un peu comme ces matins ou on se réveille encore fatigué… on rentre dedans avec le même enthousiasme qu’on a à se lever. Jamais aimé ce sentier en mode trail. Je le préfère en rando avec Anise à la saison des orangines ou à celle des vavangues. Ces fruits pullulent ici en saison …. Heureusement les nuages sont la pour masquer les ardeurs du soleil. Et je profite des charrettes de la Mascareignes pour tenir un rythme pas trop lent… Ils sont à fond les Mascareins, pour certains déjà inquiets sur les délais…

A la grande Chaloupe, je fais le plein d’eau, salue Hubert Bosseur mon patron venu m’encourager et je repars très vite… j’ai hâte maintenant d’en finir… Dans cette deuxième partie du chemin des anglais, je croise un Dénivien qui m’accompagnera jusqu’à l’entrée de Saint Bernard…. On discute un peu de la course puis de la vie en général…ça me distrait des dalles volcaniques.

A nouveau seul dans les rues de Saint bernard, c’est la fin de l’après-midi et je sens venir une nouvelle crise de sommeil. Je ne m’arrête pas et préfère avancer à petits pas. Beaucoup de coureurs mes passent… de la Mascareignes, du bourdon, du grand raid… Ils sont dans la dynamique du final avec pour chacun d’eux un objectif, un Top classement ou un chrono à tenir…Quand à moi j’avance toujours à petits pas… Je me traine mais j’avance. Je pointe au Colorado à l’heure de la fin du jour… Je prépare la frontale sur le crane mais ne repars pas tout de suite… Il ne m’importe plus d’arriver dans une heure ou deux… Je reste fixé devant la table de ravitos ou se tiennent alignés une armée infinie de petits sandwichs de toutes les couleurs… 19h après tout, n’est ce pas l’heure du diner ? Je commence à grignoter ainsi ces mini sandwichs les uns après les autres… jambon, fromage, chocolat, confiture… Je me gouèle sans m’arrêter…. Inconsciemment je me dis qu’il me reste juste une heure à descendre tranquille, à digérer mon repas... tranquille, avant une douche bien chaude... tranquille et une bonne nuit de sommeil…tranquille!

Je mange toujours quand je tombe sous le regard inquiet de la bénévole gardienne du buffet. Elle observe sa table de ravito se dégarnir à grand pas… Un regard qui mettra fin à mon repas et ma voracité…

J’ai froid maintenant…Ca doit bien faire une vingtaine de minutes que je me suis à l’arrêt…

J’enfile le buff en position cagoule puis je passe les gants et me voila reparti  dans le grand raid en grelotant dans la descente du Colorado. Dans cette descente très technique, la douleur au tendon rotulien est plus présente. Je descends doucement dans une allure de randonneur pépère mais double néanmoins pas mal d’éclopés de la Mascareignes.

Je suis le Killian Jornet de 46h22.

Quittant le sentier, le pont, la nuit et la solitude de ma longue traversée, j’entre dans le stade de la Redoute sous un brouhaha et une lumière aveuglante… L’ambiance est terrible à la hauteur de l’évènement… alors que des coureurs me passent, courant pour le finish, je marche et salue les hourras de la foule. J’entends des Pascal par ci, Pascalpenot par là… des chapôlapaille aussi. On m’appelle de partout ! Je vois des visages connus et inconnus qui m’encouragent et me félicitent… J’arrête de marcher au niveau des gradins, je serre des mains, je tchek et j’embrasse pour remercier… Je suis comme une rock star sans guitare, un pape sans sa papa-mobile… Je suis le Killian de 46h22… C’est la foule elle-même qui me sort de mon bonheur et me rappelles la pointeuse du final…. « Va chercher ta médaille Pascal…. C’est fini »…. « Fini? »... je pointe, on me donne un Tee-shirt jaune et me passe la médaille autour du cou…. Je l’aurais bien mérité celle-là.

D’agréables rencontres d’après course

J’ai la chance d’habiter au bord du stade de la Redoute… La rentrée au bercail ne fut donc pas très longue. Je retrouve à l’appart Flo rentré de Cilaos ainsi que Basile qui a fini dans les 100.

Les boules Quies à poste pour m’isoler des micros du stade j’ai dormi après la douche comme un chat, me réveillant avec le soleil.

Après un café, j’emmène Flo ce dimanche matin se ravitailler dans une boulangerie puis remplir le caddy de fruits et de légumes au marché du chaudron… J’adore ce marché. Ca chante les prix. Les couleurs des fruits et des légumes se mélangent et scintillent sur les étals, Et le sourire de la dame des galettes de Manioc… toujours beau à contempler.

De retour à la Redoute, on déjeune puis je prépare un gâteau patate que j’enfourne avant de retourner au stade… Le reste de la journée sera une alternance entre appart et le stade jusqu’à la remise des prix.

 

Mos, Flo, Ju… La Marseille Trail club lé la… autour du bar, dodo et... dynamalt !

 

Je verrai ainsi l’arrivée d’amis du trail… Nathalie Frizot toute fraiche, Gilles Marechal et Sylvain Jourdan,  Agathe  Lésigne, Chandy qui dort…

 

Nathalie Frizot, une Dénivienne finisheuse du grand raid. Bravo Nath!

La fatigue et la douleur semble chaque fois quitter la ligne d’arrivée pour laisser la place au bonheur d’être ici, d’en avoir terminé, la médaille au cou.

 Chandy! Chapo mon pôte... tu l'as fait!

Je traine sur le stade le chapôlapaille sur le crâne… Il est une marque de ralliement pour de nombreux coureurs qui me connaissent ou me reconnaissent à travers lui…

Avec Luc Mougey, un des grand chambellan de l'organisation du soutien Deniv, CSA, Raideurs2000. Merci Luc!

Je ferai de belles rencontres avec les Kikoureurs Myrtille, Gargamel, Bikoons et pleins d’autres de la Réunion, de nouvelle Calédonie, de métropole…

Rencontre avec des Kikoureurs : Bikoon, Gargamel et Myrtille...derrière le batiment, c'est ma kaze

Je fais quelques photos pour me souvenirs de ces courts moments rares ou l’on discute de nos misères et de nos joies… Un abandon à  partager, une médaille à bénir et la beauté de l’ile, de ces sentiers dont je ne me lasse jamais.

Deuxième de cette diagonale, Antoine Guillon Un amoureux du grand raid.... avec Lionel Trivel, ils se serviront de mes reco-vidéos pour préparer leur grand raid. Antoine en parlera même brièvement dans son CR.

Que retenir de ce grand raid 2012

D’habitude d’un esprit assez compétiteur, je n’ai encore aujourd’hui pas pris le temps de regarder dans le détail les classements de cette diagonale… Je retiens seulement que tout le monde quasiment s’est trompé dans ses prévisions. Je me souviens que Thierry Chambry et Frédéric Crocquevieille partaient sur une base de 28h, Freddy Thevenin 24h, Néréa Martinez 32h, Moi dans les 35h… Au bout du compte, Killian approche les 27 heures !!!!... le vingtième 36h !!!! Moi 46h !!!

Seule Emilie semble faire exception… Elle a tenu ses temps par une victoire énorme et phénoménale que seul le Journal de l’ile parmi les médias locaux ou nationaux, semble avoir remarquée à sa juste valeur.  

Tout est dans le titre!!!!

Au delà d’Emy superstar, l’autre performance à retenir de ce grand raid 2012 est celle du finisher… combien d’élites ont jetés l’éponge, combien de coureurs hors délai…. Le finir était en soi une performance… Ce grand raid a-t-il été trop dur ?... Je ne le pense pas… Il a juste été plus long. Plus long pour des délais trop courts. Chaque année les kilomètres s’allongent – 35 km en quelques années – pour des délais qui ont eux peu évolué.

Joe Grant - The angel of trails... On a parlé du grand raid, un peu... de la Réunion, passionnément

 

En tout cas j’étais ravi de ce parcours sublime… Jamais en 20 ans de grand raid, le tracé dans le cirque Mafate n’a été aussi beau aussi grand !

Avec PascalBlanc qui vit à la Réunion... on a parlé sentiers marrons autour de grand coude et d'un projet un peu fou

Pendant la remise des prix, je continuerai mes rencontres ave Jo Grant, Guillaume, Eric, Fredéric, Pascal, Ombeline Claire et beaucoup d’autres….

Et toujours à parler de cette île, ma passion, mon paradis !

D'autres lecteurs ravis des recos-vidéos du blog Aurélien (Team Hoka) qui termine 7eme du bourbon et Matthieu 11eme du GRR

 

 Avec Frédéric Mardhel, un camarade du club et Emy

Le feu d’artifice terminé, Emilie nous embarquera Flo et moi pour un resto de la victoire  dans l’ouest. Le lundi matin, le réveil du travail sera dur…. Très très dur !

Et maintenant?

2012 est terminé… petite saison sportive avec une course annulée (Caldeira Trail), un abandon (97.4) et un long grand raid, plus une longue traversée de baroudeur des sentiers qu’une course de compétiteur. Vient maintenant le temps des vacances et du repos. Une longue coupure d’un mois à ne rien faire. Je reprendrai mi novembre… le programme 2013 et les 48 balais qui avance n’est pas encore arrêté sinon la Caldeira Trail pour le 13 avril. Sinon des projets de Pyrénées, Népal, Madagascar… A définir tout ça.

2013, nouvelle saison d’entrainement à revisiter le travail de la Vo2… Pour ce qui est des sentiers, ils sont toujours présents. J’ai hâte déjà de les retrouver mais pas en traileur… Le grand raid est terminé. Place à nouveau à la découverte, sabre à canne dans l’sac et GPS au poignet… Ilet Moutou, crêtes des calumets, foret de la crête, Mahavel, Bras de Sainte Suzanne… Autant de nouveaux sentiers inconnus qui m’attendent pour raconter leur zistoir’…

Nou nartrouv dann somin.

Liberté !

19 commentaires

Commentaire de Bacchus posté le 04-11-2012 à 11:00:34

Quel CR de champion!! j'ai avalé ça goulument avec mon petit dejeuner ce dimanche matin, et pas une indigestion. J'ai eu autant de plaisir à lire ton CR que toi à faire ton GRR.
Bravo pour ta course et ta perf, merci pour ce CR plein d'anecdotes intéressantes, on peut dire que pour toi, GRR rime avec GRande Rencontre.
Quand tu dis que le GRR est terminé, c'est un blague, non? tu reviendras l'année prochaine évidemment.

Commentaire de c2 posté le 04-11-2012 à 11:13:11

Tu es un magnifique ambassadeur de cette ile, de ce GRR, de ces montagnes, de ces payasages à travers ce CR et tes fréquentes vidéos reco qui donnent envie encore une nouvelle fois.
Bravo pour la gestion jamais facile sur ce type d'épreuve en général et sur ce GRR en particulier que j'ai eu la chance il y a quelques années de courir et de terminer en couple. De nombreux souvenirs me sont revenus à travers tes lignes. Merci à toi.

Commentaire de blancblancblanc posté le 04-11-2012 à 11:16:21

Merci Pascal pour ce récit qui m'a permis de retourner une nouvelle fois (virtuellement hélas) sur cette Ile que j'adore et bravo pour ta course.

Oui, tu as raison, ce Grand Raid était beau avec une superbe traversée de Mafate en deux temps. Et oui tu as raison, l'Organisation a un peu perdu de vue que l'esprit du Grand Raid est de faire passer la ligne à une majorité de coureurs.
Il faudrait sans doute revoir les barrières horaires pour éviter que près d'un coureur sur 2 ne termine pas.

J'attends avec impatience tes prochains billets sur tes randos marrons. Ils me font patienter entre 2 voyages à la Réunion.

--
Jean-Christophe

Commentaire de bubulle posté le 04-11-2012 à 13:57:30

Quel CR! Et j'y retrouve tout l'esprit de cette île (que pourtant je connais si peu), celui qui m'a fait passer 3 jours de malade à écouter 3647 fois la pub de Prudence Créole et 2887 fois celle des formations de webmaster de la CCI. Mais aussi ce qui m'a fait me perdre sur les cartes IGN des cirques pour essayer de vaguement comprendre la galère que vous viviez.

Et ton CR aide encore mieux à se sentir dans l'ambiance. Pour le prochain GRR, faudra sûrement inventer le chapôlapaille Kikou, avec pseudo cousu sur le côté!

Et bravo pour cette course, notamment la fin ou je me rappelle bien te "voir" remonter inexorablement vers cette 200ème place...

Commentaire de Khanardô posté le 04-11-2012 à 18:15:52

Super course,
Super CR
Super île
merci Pascal.
Si un jour tu repasses par l'Ardèche, n'hésite pas à venir me parler encore de ton île!
Alain

Commentaire de Arclusaz posté le 04-11-2012 à 18:16:37

Merci Pascal.
Pour ce CR et pour tous les billets de ton blog : j'ai eu l'occasion de dire sur le live que grâce à toi, je connaissais un peu cette île où je ne suis jamais allé mais où j'irais, c'est sur. Pas pour courir, mais pour marcher, sentir, gouter.
Bien content de lire les nombreuses marques de sympathie méritées que tu as reçues : à ta manière, tu es un des personnages centraux de ce GRR.

Commentaire de Flo2Cannes posté le 04-11-2012 à 18:19:35

Super cr!
A peine revenu mais en lisant ça, j'ai déjà envie de repartir.
Continue de nous faire rêver à travers tes excursions sur ce coin de paradis.
Flo

Commentaire de samontetro posté le 04-11-2012 à 22:43:09

Superbe CR! Chaque ligne transpire du bonheur à parcourir ces chemins et ni la fatigue ni la pluie ne semblent pouvoir l'atténuer. Continue longtemps ainsi a nous faire partager ces sensations de "course plaisir" sur laquelle se greffe tout de même (et tu oublies de le dire) une très jolie perf au final!

Commentaire de Jean-Phi posté le 05-11-2012 à 08:56:11

Magnifique CR qui donne envie tout autant qu'il est inquiétant. Tu décris admirablement bien les difficultés de ce GRR et les beautés de cette île. A l'instar d'Arclusaz, j'ai l'impression de connaître un peu cette île sur laquelle je n'ai jamais posé les pieds. Un jour peut être... Merci Pascal !

Commentaire de myrtille posté le 05-11-2012 à 10:53:58

Merci Pascal pour ce superbe CR! Quelle modestie vis à vis de ta course que tu as rondement menée malgré toutes les embûches!
Oui tu es le meilleur ambassadeur de la Réunion et du GRR avec ton bonheur de vivre sur cette île que tu nous fais si bien partager au travers de tes billets et récits.
A bientôt Chapôlapaille!

Commentaire de Françoise 84 posté le 05-11-2012 à 16:44:40

Merci, Pascal, pour ce bien beau récit!!! Gros bisous!

Commentaire de Françoise 84 posté le 05-11-2012 à 16:46:56

Merci, Pascal, pour ce bien beau récit!!! Gros bisous!

Commentaire de poucet posté le 05-11-2012 à 20:30:36

Je découvre ton récit de passionné, gravement accro à cette magnifique Réunion que j'ai découverte cette année. Comme je te comprends ... c'est beau !!!
Mais je te trouve un peu "chauvin" quand même avec ce "parcours sublime" ... perso, j'ai trouvé les 20 derniers kilométres vraiment sans interet (à vrai dire "à chier"), et ça m'a un peu gaché la fête !!
Sinon, même galère de myope profond que toi la première nuit ...
Bonne continuation l'artiste !!!
Poucet

Commentaire de akunamatata posté le 09-11-2012 à 09:20:10

Encore la regalade pour la tete ton CR, hop mis sur le site du MTC ;)

Commentaire de gargamel90 posté le 10-11-2012 à 14:28:33

Merci Pascal pour ce récit toujours très bien illustré et plein d'anecdotes!

A l'arrivée,en plus de mon maillot jaune et de ma médaille, j'ai eu droit à la photo avec toi, le célébrissime Pascal Pennot et son chapeau, Myrtille et Bikoun :-), super moment!
Encore merci, pour tous tes récits d'entrainements, qui m'ont fait rêver en attendant l'évenement , à bientôt sur ce coin de paradis, si tu en reprends pour 3 ans ;-)

Commentaire de Free Wheelin' Nat posté le 12-11-2012 à 08:40:56

Comme d'habitude, j'ai toujours autant de plaisir à lire tes CR...
Et rien que ta trombine avec tout le bonheur du monde dans les yeux suffirait à exprimer ce que tu as ressenti et ressens sûrement encore.
Bravo à toi et encore merci pour ton récit!

Commentaire de leptichat posté le 22-03-2013 à 16:11:43

Pendant 30 min, j'ai voyagé à travers tes lignes..C juste enorme, on a l'impression de regarder un film que de lire un CR!!!

Commentaire de leptichat posté le 22-03-2013 à 16:16:52

Je m’arrête néanmoins à l’ilet 3 Salazes pour la Tisane>>>> Tu t es arreté à la Tisanerie pendant la course?? !!

Commentaire de grumlie posté le 11-08-2014 à 18:00:54

Toujours un régal que de lire la plume de chapôlapaille. l’échéance approchant, il est temps de s'imprégner à nouveau de l'ile! En espérant te croiser à un moment ou un autre lors de cette édition 2014. Grumlie qui a toujours en mémoire cette belle rando au départ de dos d'âne en 2011.

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