L'auteur : Olivier91
La course : Le Grand Raid de la Réunion : La Diagonale des Fous
Date : 19/10/2007
Lieu : ST PHILIPPE (Réunion)
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Distance : 150.1km
Objectif : Pas d'objectif
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Quand j’ai entendu parler de la première fois de la Diagonale des Fous, je faisais partie de la majorité oisive qui admire les exploits des autres à la télé, le ventre bien protégé d’une couche de graisse bien installée. Je voyais ces extraterrestres vivre des émotions qu’ils nous communiquaient par procuration. Jamais, je n’aurais imaginé mettre le bulletin d’inscription, quelques années plus tard, dans une enveloppe, destination « Association Grand Raid – St Denis ».
En tout cas ce jour de mai 2007, j’ai franchi le pas, non sans avoir testé mes capacités d’endurance sur 3 éditions de l’UTMB. La perspective de me confronter à ce deuxième mythe, plus ancien que le tour du Mont-Blanc, ajoutée au plaisir de découvrir la Réunion en amoureux avec ma petite femme Alice (merci à mes parents de combler le vide que parents défaillants temporairement, nous laissons auprès de nos 4 enfants) m’emplit de joie pendant les longues semaines d’attente. Ces semaines ont heureusement été comblées par de superbes ultras en montagne, avec pour point d’orgue l’atteinte de mon objectif principal, 32h à l’UTMB).
Au fil de ces semaines, je constate que nous ne serons pas dans l’inconnu dans ces terres australes, puisque nous serons hébergés avec Val et sa famille et Gui, deux coureurs proches du podium, et que les UFOs ou Kikoureurs se déclarent plus nombreux de jour en jour à vouloir défier cette course d’anthologie. La perspective de croiser Tamiou (Patrice) et Brigitte sa femme, La souris (Virgine), Castor Junior (Cédric, notre voisin Orcéen), L’bœuf (Mathias), Stef, que j’ai pris l’habitude de croiser lors de nos UTMB, Monstertruck et Taz (Domin et Sandrine), Soul (Pierre, croisé une première fois lors du GR73), la Libellule (Yohann), j’en passe … accroît mon impatience d’arriver dans « l’île intense ».
Cette année, dans ce qui me semble être une surenchère mal placée (la rapide notoriété de l’UTMB semble agacer Robert Chicaud, le président de l’association Grand-Raid), le parcours du GRR s’annonce plus corsé encore que d’habitude, d’autant que l’ouragan de l’été a rendu impraticable la descente de Kervegen, ce qui conduit l’organisation à nous dévier jusqu’au refuge du piton des neiges, ce qui fait passer le parcours pour la première fois au-dessus des 150 km et 9200m de D+. Les sentiers sont annoncés très techniques et cassants, le programme est inquiétant mais bien alléchant.
Nous sommes donc nombreux à nous croiser les jours précédant la course, le lagon de St Gilles concentrant les coureurs en mal de repos avant l’épreuve. Nous croisons ainsi deux top-coureurs, Pascal Blanc et surtout le sympathique Antoine Guillon qui font partie des favoris. Antoine semble très affûté, concerné sans être crispé. C’est toujours un plaisir de converser avec lui.
L’ambiance lagon et cocotiers nous tient éloignés de la pression de la course jusqu’à la remise des dossards au stade de la Redoute. Là, cette pression nous gagne, mi-frisson d’émotion, mi-tremblement d’énervement devant les lacunes de l’organisation : 1h30 à 2h d’attente pour récupérer le dossard puis à nouveau attente pour récupérer les petits cadeaux des sponsors. Je me permets à ce propos une petite digression sur ces sponsors. Admettons qu’ils ne soient pas directement concernés par le trail (banque, alimentaire, …), même si je préfère la force et la cohérence du partenariat noué entre The North Face et l’UTMB, mais il faut bien vivre. Ce que j’admets moins bien est l’obligation qui nous est faite de porter un t-shirt hideux et rarement à la bonne taille (XL pour certaines femmes d’1m60, de vraies jupes !!) portant les logos de toutes ces marques dont je me contrefous absolument. Cet aspect-là me rebute profondément, « philosophiquement ». Mais, j’ai signé, je m’exécute en maugréant et en regrettant la part de liberté individuelle qui s’envole.
Au final, me voici en possession de mon sauf-conduit pour la course, le dossard 467. Je repousse les quelques idées négatives que les petites misères ci-dessus ont occasionnées et je commence à me laisser aller à la magie de l’épreuve. La pasta-party m’y aide. Elle nous conduit gentiment au moment du départ vers St Philippe et le Cap Méchant. Nous prenons de l’avance, je ne tiens pas à stresser pour arriver à l’heure. Alice, fidèle, m’accompagne. Nous avons mis au point notre plan de bataille, nos points de rendez-vous qui sont importants pour le moral. Par contre, le départ à minuit et la difficulté des routes de montagnes de la Réunion m’incite à proposer à Alice de ne me rejoindre une première fois qu’à Cilaos en milieu de journée.
Nous arrivons à destination et nous approchons du point de rassemblement du départ. Cédric, Mathias, Virginie et Yohann sont déjà là, dans la mêlée. Car, coupe du monde de rugby oblige, c’est à une vraie mêlée que nous convie l’organisation. Elle a décidé de nous faire passer, les 2500 coureurs, par une entrée de 2 m, par paquets de 6 ou 7, pour nous diriger vers le contrôle des sacs. La pression des coureurs est importante, on risque de se faire arracher le ou les sacs prévus pour les déposes sur le parcours à chaque instant. Après le cinéma de la remise des dossards, cela frise le mépris pour les coureurs. Cela nous change de tous ces ultras où on a la certitude que les organisateurs aiment les coureurs. Ici, lacunes de l’organisation, omniprésence des sponsors, regard goguenard du président de l’association, Robert Chicaud, qui semble s’amuser de la situation, tout nous ramène à une relation de type plutôt commerciale, et cet esprit me déplaît. J’ai du mal à entrer dans la course. Les autres ultras sont l’occasion de frissons d’émotion dès avant le départ. Ici, je suis profondément énervé. L’énervement croît avec les épisodes suivants :
- après avoir obtenu une réponse par forum interposé de la direction de course sur le droit de prendre des bâtons pourvus d’embouts caoutchouc, nous avions appris par Guillaume Millet, la veille, que Chicaud lui aurait signifié leur interdiction. Je ne prends donc pas les miens, déjà un poil agacé par la versatilité des organisateurs. J’en informe Mathias, Cédric et Virginie qui s’étaient muni des leurs. Ils s’en débarrassent auprès d’Alice, avant d’entrer dans le parc des coureurs. Une fois parqués, avec interdiction d’échanger quoique ce soit avec les accompagnants dont nous sommes séparés par deux rangées de barrières entre lesquels sont positionnés moult gardes-chiourmes (ambiance, ambiance !!), un coureur nous apprend qu’il a pu passer avec les siens. Ils sont donc autorisés. Ceci est confirmé par Chicaud qui dit alors le contraire de ce qu’il a dit la veille. Le comble du ridicule est atteint lorsque l’on cherche à récupérer les bâtons confiés à Alice : interdit d’échanger quoique ce soit !!!! (pour situer le caractère parfaitement abruti de cette mesure, songez que nous serons en contact possible avec eux pendant 151 km dès la ligne de départ franchie !!!)
- l’interdiction d’échanger quoique ce soit ce confirme : pas au courant de l’organisation de ce départ, j’étais entré dans le parc avec des affaires que je ne comptais pas emporter avec moi pendant la course. Pas le droit de les rendre à Alice. Ceci dit, en plus, avec agressivité par une espèce de petit chef: « C’est moi le chef ici » proclame-t-il fort de sa formidable responsabilité. Bon évidemment dès qu’il a le dos tourné je lance le tout par-dessus le no-man’s land, et cherche à consacrer le temps qui me sépare du départ à me calmer. Je vois que Mathias bout aussi intérieurement. Heureusement, nous sommes regroupés entre potes et Alice, Sandrine et Mathias sont à portée de voix. Nous nous concentrons enfin sur la course. Elle a intérêt à être belle pour faire passer ces débuts difficiles.
Nous nous rapprochons de la première ligne quand Stef nous appelle : il est en tête du peloton et nous invite à le rejoindre. Après avoir hésité, Cédric, val et moi le rejoignons. Nous serons bientôt positionnés juste derrière l’élite appelée à se mettre en place quelques minutes avant le départ. Celui-ci est donné sous les auspices d’une météo légèrement menaçante.
Ne comptant pas me griller d’emblée, j’avais décidé de partir au petit trot, mais c’est une marée humaine qui me fait passer à l’essorage. Je suis pressé de partout, çà pousse çà piétine et, parti en deuxième ligne, je me retrouve peut-être 500è au bout de 100m !!! Ouaouff ! Quel départ. Je cherche absolument à me mettre à mon rythme, sans être influencé par celui, trop rapide, de la plupart des participants. Je cherche du regard Alice, espérant pouvoir l’apercevoir dans l’obscurité et la marée humaine. En vain. Et c’est presque un miracle qui me fait retrouver Cédric au bout d’un kilomètre. Nous avons un objectif similaire et sommes d’accord pour une stratégie de course en commun. Nous cherchons donc à rester ensemble. Malheureusement, une première colique au bout de 3-4 km me conduit à aller engraisser les cannes à sucre et à laisser filer Cédric. Tant pis pour la course en duo, mais c’était une règle que nous avions fixée ensemble. Je repars au niveau de Virginie. Je dois être au-delà de la millième place. Mon premier objectif de figurer aux alentours de la 500è place au volcan semble compromis.
Ces premiers km de montée progressive sur la piste forestière me permettent malgré tout de commencer à redoubler les coureurs par grappes entières. Je fais course commune pendant quelques instants avec Yohann, mais des cailloux me gênent dans la chaussure. Pas question des les laisser me gâcher la course dès le début. Je m’arrête deux fois et reperds une partie des places regagnées. Je ne m’affole pas. Je sais maintenant d’expérience que la course n’est pas vraiment commencée. Je devrais donner toute ma mesure sur la deuxième moitié. Seul souci, ne pas se laisser enfermer dans un faux-rythme de milieu de peloton.
A l’occasion des 2 ravitaillements qui précèdent la vraie montée au volcan, je double plusieurs dizaines de coureurs et je dois être environ 700è à l’entrée de la monotrace boueuse que nous allons remonter pendant 1800 m de D+. Cà y est, ce coup-ci on attaque la vraie course. Le terrain est particulièrement difficile, racines et boue, grandes marches, flaques où l’on s’enfonce à la cheville, bas-côtés couverts d’une épaisse mousse qui ne porte pas le poids d’un coureur. Je sens bien que je suis loin de mon rythme de croisière, alors je commence ma partie de pacman. A chaque léger élargissement de la trace, je donne un coup de rein et gagne quelques places. Le jeu est relativement amusant, même s’il est interrompu par quelques arrêts prolongés dès que le terrain nécessite de poser les mains. Certains coureurs se lancent dans ce genre de course avec une pratique visiblement limitée de la montagne.
Cette longue montée (2300m de D+ en tout) me permet de trouver le rythme de la course, mais les nombreux bouchons ne me permettent pas encore de l’apprécier. Cependant, la forêt devient soudain moins épaisse, moins humide, moins sombre. Nous approchons du volcan. En même temps, les coureurs commencent à s’étaler. Nous arrivons sur une espèce de contrefort du cratère où la pente devient soudain plus douce, et commence même à onduler dans un terrain qui se devine lunaire aux premières lueurs d’un jour naissant. Il fait froid, mais nous étions prévenus et le coupe-vent fait son office. Peu à peu la sérénité commence à s’installer en moi. Les énervements initiaux font place à un émerveillement progressif. La magie de l’ultra conjuguée à la magie de la Réunion commence à faire effet. Je débouche à Foc-Foc, 3è ravitaillement, au moment où le soleil illumine une épaisse mer de nuage recouvrant le versant est de l’île. Je vais prendre pied sur la plaine des Sables. Je quitte une végétation rare, dominée par un vert pâle et un jaune citron pour arriver là où pas une végétation ne poind. Mais le minéral prend le relais, avec des couleurs de roches couvrant tout le spectre des rouges, ocres, marrons, gris, flamboyantes sous l’éclairage rasant du soleil. Je suis enfin saisi par l’émotion. La bonne, la positive, celle que je recherche dans mes ultratrails, celle qui fait dire en son for intérieur « P…, que je suis bien ! » La beauté du paysage, magnifiée par l’effort, par les longues heures d’obscurité et d’humidité que je viens de traverser me prend à la gorge. Bête émotif que je suis, je ris au vent, les paupières se charge d’une humidité bien agréable. Je pense à Alice, à mes enfants. J’aimerais leur faire partager ce moment. Je pense aux potes qui ont déjà pris ce choc esthétique en plein visage … ou qui vont le faire sous peu. Je pense à Soul et Domi qui passeront certainement plus tard, mais qui liés d’une indéfectible amitié goûteront ensemble ce moment, pour peu que le physique suive. Je pense à Cédric, certainement loin devant, que j’espère en voie de tenir sa revanche après sa déconvenue de l’UTMB. Je suis empli d’ondes positives. Je ressens, j’imagine les potes connus ou inconnus qui suivent notre progression sur Internet. Leurs messages m’ont fait chaud au cœur.
Je pense aussi à tout ceux qui, trompés par les paillettes de la vie moderne, passent au travers de ces émotions, se limitant à vivre par procuration en regardant Koh Lanta. Quelles peurs les éloignent de ces moments forts, quelles illusions ? Il faut de tout pour faire un monde, certes, mais combien sont-ils ceux qui loupent une vie plus intense par aveuglement ?
En tout cas, moi aveugle, sur ce coup-là, je ne le suis pas ! Et c’est les yeux écarquillés, mus par une force vitale d’enfant que je cours d’une foulée souple sur ce sol si adapté à la course à pied. Je ne tarde pas à avoir la surprise de reconnaître Sandrine au loin. Elle est avec Mathias. Elle a dormi 1 heure et remonte tranquillement le sentier à la rencontre de ses nombreux amis. L’embrassade est chaleureuse. Elle m’apprend que Cédric est juste devant, à 3 minutes. Je suis surpris, mais ragaillardi par la perspective de faire la jonction, et pourquoi pas renouer le fil rompu de notre course à deux.
Effectivement, je ne tarde pas à le retrouver au ravitaillement suivant. Il a une tête un peu fermée : dans la cohue du départ, il a reçu un coup de coude violent dans les côtes qui le font souffrir depuis le début de la montée. Nous reprenons noter petite foulée ensemble, mais je sens son moral chancelant. Je pense soudain que j’ai de l’Ibuprofène sur moi, et que cela fait souvent des miracles. Je lui propose, il accepte … et bientôt ses douleurs s’estompent. Le sourire revient et nous entamons une longue partie de course en commun. La règle que nous nous fixons volontiers est : on finit ensemble quitte à ne pas optimiser notre temps … sauf en cas de défaillance sévère de l’un des deux. Cédric insiste pour n’évoquer que sa propre défaillance. Je lui rappelle qu’en ultra, personne n’est à l’abri, surtout pas moi.
A ce moment, j’ai la sensation d’aider Cédric à maintenir un bon rythme. L’ambiance est sympathique entre nous, nous discutons, prenons des photos (enfin surtout Cédric). Nous doublons peu à peu les coureurs qui nous précèdent. Aucune douleur, pas de fatigue, des moments de détente quand nous amusons à dévaler les descentes rapides dans les cendres du volcan. La montée à l’Oratoire St Thérèse se fait en souplesse. Nous affichons entre nous l’objectif de finir en moins de 35h. Nous apprenons que nous situons aux alentours de la 400è place, ce qui est conforme à cet objectif, si je me fie à mes repères de mes 2 UTMB terminés.
Autour du piton Textor, nous croisons et recroisons la route du Volcan et donc des supporters en nombre. Le temps est au beau, la lumière envahit le paysage. Les pentes ondulent doucement, nous proposant un terrain technique mais pas trop, ludique à souhait. Peu à peu l’ambiance minéral fait place à des champs ou paissent des vaches. C’est la Normandie !! Réunion terre de contrastes ! Je suis à ce moment un peu plus rapide que Cédric qui décroche lors descentes. Je l’attends régulièrement en récupérant. Je choisi le plus épais tapis herbeux pour tomber de tout mon long pendant que je téléphone à Alice pour caler notre rendez-vous de Cilaos. La même chute sur le volcan m’aurait arraché toute la peau.
Seules quelques portions boueuses présentent quelques obstacles à nos foulées. Nous débouchons sur une route goudronnée où Cédric me rejoint, ses meilleures qualités de coureurs lui permettent de prendre des relais plus longs, même si tous les deux nous nous entendons pour trouver cette portion de bitume moins agréable. Habituellement, ceci me conduit à perdre mon rythme, mu par un plaisir moindre. Heureusement, Cédric me motive et nous continuons à mener un rythme correct pour rejoindre le ravitaillement important de Mare à Boue.
Nous sommes 379èmes. Ce qui nous conforte dans notre stratégie. Elle est assurément la bonne compte tenu de nos qualités respectives. Nous faisons une pause efficace, car nous mangeons pas mal, sans perdre de temps. Nous repartons en aillant certainement doublé quelques concurrents, dont certains semblent déjà bien entamés sous leur couverture de survie. Nous nous attaquons à la dernière difficulté avant la mi-course et le point stratégique qu’est Cilaos : la montée au gîte du piton des neiges. La première moitié de cette montée se passe comme sur un nuage. Nous doublons encore et encore, malgré le terrain très gras … voire liquide. La perspective qui s’annonce d’une longue (1500m) descente technique me remplit d’allégresse. Je me sens euphorique, et j’ai l’imprudence de le proclamer à Cédric, dans une déclaration historique : « On avance super bien, je n’ai mal nulle part, on reprend des places sans arrêt, le parcours est sublime, je suis bien !!! ».
Il ne se passe pas 5 minutes après cette déclaration fracassante que soudain, à l’occasion d’un relais un peu appuyé de Cédric, je perds pied : hypoglycémie foudroyante. Plus rien dans les jambes, le souffle court. J’ai l’air malin. Cédric m’encourage. C’est à son tour de me servir de lièvre. Je ne m’inquiète pas, car une hypoglycémie, çà passe bien en mangeant, ce que je fais abondamment. Ceci me permet de finir vaille que vaille cette montée, longue, longue, humide, humide. La présence de Cédric m’aide à ce moment, et c’est avec soulagement que nous basculons dans la descente du Bloc, direction Cilaos.
Là, je me déchaîne. La forme est revenue et surtout je suis sur mon terrain. Je me lance à fond dans cette descente, Mon objectif est de prendre un peu de temps sur Cédric pour m’autoriser une pause un peu plus longue avec soin aux pieds qui s’échauffent de manière inquiétante. Mon objectif est aussi de faire provision abondante de sucres lents. Alors je lâche tout et double peut-être 40 à 50 concurrents, en particulier tous ceux qui avaient profité de ma faiblesse sur le côteau de Kerveguen (les lâches !! ;-))).
Beaucoup trouveront cette descente très difficile. Pour moi elle a été un moment de pur bonheur. Les cuisses tiennent et j’arrive à supporter les douleurs d’échauffement et l’ongle explosé de mon gros orteil droit. La concentration sert aussi à çà.
Bref, j’arrive dans les rues de Cilaos, rejoint par Alice qui était venue à ma rencontre. La fin sur le bitume a son effet habituel : je ralentis et reperds quelques places. Ce n’est pas grave. Je pointe 335è à Cilaos et me précipite vers le tuyau d’arrosage pour laver mes jambes en m’en remettre aux mains expertes de deux charmantes podologues qui me remettent les pieds d’aplomb. Je change mes chaussures, les semelles de mes NB 1100 ayant explosé sur la lave agressive de la Réunion.
Dans ces entre faits, Cédric est arrivé, et je le rejoins au ravitaillement. Il est ravi de constater que je l’ai attendu (pourquoi en a-t-il douté ? Il m’a bien attendu dans la montée précédente. C’est bien notre accord, non ?). Notre arrêt, relativement long, nous permet malgré tout de reprendre encore quelques places et après que j’ai embrassé une Alice enthousiaste de ce que la Réunion a commencé à lui dévoiler, nous repartons sous une chaleur accablante dans une légère descente au fond du cirque. La descente se déroule bien (comme d’habitude, dirai-je) et ne présage en rien ce qui va nous arriver juste après. Nous nous trouvons dans une cuvette sans vent, en plein cagnard. Je ne mets que quelques minutes à prendre un coup de chaud, bientôt rejoint par Cédric et note montée jusqu’au bas du col du Taïbit est une vraie épreuve. Nous nous faisons régulièrement doubler. Je suis à l’économie. Décidément, les hautes marches en pleine chaleur, cela ne me convient pas songé-je en me remémorant mes 2 abandons (les deux seuls de ma vie de coureur de trail) au Verdon.
Nous arrivons rincés au ravitaillement sur la route sous le Taïbit, heureusement à l’ombre et dans un petit courant d’air qui nous permet enfin de respirer. Nous avons ma surprise de retrouver Mathias qui caracolait loin devant nous mais qui venait de s’octroyer un repos d’une demi-heure, sans doute victime du même syndrome que nous dans la montée précédente. Il repart en nous certifiant que nous le retrouverons un peu plus haut. Au moment où nous nous élançons sur la monotrace qui mène au col, nous croisons Michel Poletti qui vient de décider d’arrêter, son genou opéré cet été lui faisant mal. Sa philosophie devant ce contretemps est un exemple. Nous discutons un peu. Ce Michel est décidément un gars bien.
Dans une atmosphère enfin respirable nous attaquons la montée au col à une bonne vitesse, mais notre coup de moins bien nous a fait décaler notre objectif : il s’agit maintenant de finir en moins de 40 heures. On réduit la vitesse nominale et on vise un plus grand plaisir, celui lié à la performance étant quasi inaccessible après le temps perdu ces deux dernières heures.
Cela nous convient car, cette pression disparue, nous redoublons du monde et rejoignons bientôt Mathias qui prend la roue. Ainsi, la montée au Taïbit, présentée souvent comme un juge de paix se déroule fort bien. Quand nous débouchons au sommet, nous pouvons envisager atteindre Marla, premier ravitaillement dans le fameux cirque de Mafate avant la tombée de la nuit. Descente = tout va bien. Nous doublons encore et arrivons finalement guillerets à l’école de Marla où nous attend un accueil 4 étoiles. Trop accueillant d’ailleurs Marla ! Entre les pâtes et sandwiches, les podologues, les bouteilles d’eau chaude glissées sous nos vêtements, le grand feu pour sécher le t-shirt, … notre arrêt est bien trop long et nous (me) fait sortir définitivement de l’esprit course. Tant pis, ce sera rando rapide et plaisir.
La nuit est bien noire quand nous quittons Marla et c’est Mathias qui prend la tête d’une colonne qui s’agrandit au fur et à mesure des dépassements. Le terrain est souvent très technique et dans l’obscurité insuffisamment transpercée par la lumière de nos frontales, notre vitesse est faible. Ce moment est un peu lancinant, car la fatigue liée à la tombée de la nuit me saisit et je marche de manière un peu automatique.
Nous passons rapidement le joyeux ravitaillement des Trois Roches et nous enfonçons dans la nuit fraîche pour une montée complexe, dans le lit d’un ruisseau, donc humide et très technique. J’ai pris la tête de notre petit groupe à nouveau réduit à 3. Je vais plutôt bien. Cédric semble suivre, mais Mathias semble à la peine. Un long passage en balcon, sans point de repère, sans balise, me met le doute. Sommes-nous sur le bon chemin. Tout cela est bien long, bien noir ! Heureusement, nous reprenons quelques coureurs puis 2, 3 nous dépassent. Mathias nous dit qu’il a du mal à suivre. Une descente s’amorce enfin. Nous arrivons à Roche Plate où l’accueil est encore bien chaleureux. Un enfant cherche aboslument à rendre service aux coureurs. Il est touchant. Chaque fois qu’un concurrent lui réclame un verre, c’est comme une petite victoire pour lui qui se met à rayonner.
Mathias nous annonce sa décision de se reposer là, et éventuellement d’y attendre Virginie et Yohann, pourtant pointés largement derrière. Sa décision est prise ; nous n’insistons pas. Il faut reconnaître que la vitesse de la dernière heure était bien faible eut égard à notre objectif de finir avant la nuit suivante. Nous n’avons pas envie de voir notre course se transformer en galère. Nous voulons finir, mais finir « honorablement », c’est-à-dire en maîtrisant notre course, même si la performance n’est pas au rendez-vous. Il est clair qu’entamer une troisième nuit n’entre pas dans ces perspectives.
Nous repartons donc à nouveau en duo. Nos vitesses sont compatibles, nous discutons régulièrement et profitons à plein d’être à deux à ce moment de la nuit dans un coin paumé, absolument inconnu de nous.
Nous arrivons vite au sommet de la descente de Bronchard où des bénévoles nous indiquent un terrain dangereux qui nous impose de nous tenir aux mains courantes. Nous nous trouvons derrière un coureur blessé au genou qui se trouve en régulièrement en déséquilibre dans cette zone très aérienne. Il ne nous laisse pas passer, je n’ose forcer le passage eut égard à son état et à la géographie du lieu. M’attendant à chaque instant à le voir tomber, je m’extasie de sa dextérité malgré son handicap, mais je sens monter conjointement un vertige qu i m’angoisse peu à peu et rend ma respiration saccadée et peu efficace. Mes pulsations montent alors que nous descendons très rapidement. Je ne me sens pas bien. Nous arrivons en bas sans encombre, mais songeur quant à l’opportunité d’envoyer 2500 coureurs fatigués voire blessés par près de 100 km de course dans une descente aussi dangereuse.
La suite du parcours se déroule dans le lit de la Rivière des Galets, sur un chemin très chaotique puis on attaque la montée à la Nouvelle composée essentiellement de hautes marches qui m’épuisent. Mon accès de vertige ne passe que tardivement. Je ventile mal et perds peu à peu de la puissance. Cédric m’encourage ce qui me permet quelques instants de mieux, mais la tendance n’est pas bonne. Je m’éteins peu à peu. Je décide, puisque la performance est hors de portée d’expérimenter une gestion de course nouvelle pour moi : le repos court au milieu de la course (je me remémore à l’occasion la demi-heure d’arrêt de Stéphane lors du dernier UTMB qui lui avait permis de reprendre le collier et de finir honorablement. C’est décidé je m’arrêterai une demi-heure. Hésitant au départ, Cédric semble prêt à faire de même. Et c’est fort de cet espoir que nous nous présentons au contrôle de La Nouvelle. Notre classement reste correct (dans les 350) et je suis convaincu que l’investissement d’une demi-heure de sommeil nous sera profitable à la fin…. Sauf qu’il n’y a pas de point de repos à La Nouvelle. Les quelques lits sont réservés aux coureurs ayant un problème médical. Cette nouvelle m’accable. Je ne me sens pas l’énergie de poursuivre. Nous sommes dans Mafate où l’abandon n’est pas possible, faute de rapatriement. Je suis trop lent pour que je puisse envisager reprendre miraculeusement du poil de la bête.
Mon état m’inquiète suffisamment pour demander au médecin présent s’il est prudent que je continue. Après un rapide examen, celui-ci me déclare en hypothermie, à 1 dixième de la perfusion. Il me conseille de me reposer un peu, le temps de faire remonter la température corporelle. Je décide de suivre son conseil et cherche du regard une place pour m’allonger ... et là, catastrophe ! Tous les lits (5 ou 6) sont pris, les 2 ou 3 tentes aussi. On me montre même une grande bâche où se serrent 8 ou 9 coureurs mal en point. Plus de place dans cet hébergement de fortune. Il me faut donc me réchauffer et me reposer assis sur un banc inconfortable, roulé dans une couverture de survie qui ne couvre qu’une petite partie de mon corps secoué de tremblements. Pas question de me couché sur l’herbe humide de rosée. Brusquement mon état s’aggrave. Je suis pris de spasmes tellement j’ai froid. Mes jambes subissent des milliers décharges électriques qui me font mal et m’empêchent de commander leurs mouvements. Je m’étonne auprès du médecin et des infirmières des faibles moyens mis à leur disposition étant donné l’endroit où nous nous trouvons. Ils font de leur mieux, mais sont impuissants. Les lits sont occupés par des cas plus sévères que le mieux (hypothermies plus avancées, fractures, …). Mon état de détresse croît devant l’incapacité à m’accorder le minimum de confort pour le refaire. Je vois Cédric qui ne sait quoi faire pour m’aider. Je lui dis de partir car je ne pourrais repartir avant un repos plus conséquent. Il s’exécute la mort dans l’âme. Je le rassure, cela faisait partie de notre « accord ». Je lui rappelle que je lui avais dit que cela pouvait être moi le défaillant de la bande !! (je ne suis pas très content d’avoir eu raison sur ce coup !)
Peu après son départ, le médecin me dit qu’un lit se libère. Je me précipite dedans (précipiter est d’ailleurs un bien grand mot pour décrire ma timide claudication). Muni d’une couverture de survie et d’une couverture légère, j’ai l’espoir de me réchauffer un peu en dormant.
Las, le maintien du fragile assemblage des 2 couvertures est pour le moins difficile. Je cherche désespérément à trouver la position qui me permet de ne pas grelotter. Je suis régulièrement pris de profonds tremblements inarrêtables. Bref, je suis aux trente-sixièmes dessous. Je parviens enfin à fermer les yeux quand le médecin me signale l’arrivée d’une hypothermie grave et me prive de ma couverture. La situation devient intenable. La perspective de me réchauffer au soleil est bien trop éloignée (il est 2 heures environ). La privation de tout confort est insupportable. En plus, je passe de l’idée d’abandon à celle de continuer, le flux des pensées négatives se bousculant dans ma tête. Je finis dans une espèce de délire entrecoupé de moments où je sommeille. Le froid est insupportable, car il s’attaque à un organisme affaibli. Dans mes moments d’éveil je cherche à positiver, mais j’en reviens toujours au même constat, je n’ai jamais été si mal.
Après environ deux heures de ce régime, j’ai un accès d’énergie un tout petit peu supérieur à 0 et je me dis que je ne m’en sortirai que seul, qu’Alice serait fière de me voir réagir (et sa fierté m’est chère !) et que de toutes façons je ne vois pas en quoi ma situation peut empirer. Donc quitte à être très mal, autant que ce soit en tentant quelque chose.
Il me faut un bon quart d’heure pour m’emplir de la détermination nécessaire, une bonne dizaine de minutes pour enfiler ma tenue de traileur ... et à ma grande surprise, l’activité m’est plutôt bénéfique. Prudemment emmitouflé dans ma couverture de survie, je pars en direction du col de Fourche, mi-inquiet de m’attaquer à l’inconnu et à l’obscurité, mi-excité à la perspective de m’en sortir par mes seuls moyens (et l’esprit d’Alice qui m’a bien aidé en l’occurrence). Au bout de 10 minutes, je peux ranger ma couverture : la machine est repartie.
Je me mets même à doubler quelques concurrents avant m’attaquer à une longue partie quasi plate, mais recouverte de rondins très casse-pattes. La marche n’y est pas confortable du tout. Mais, cela ne me touche plus, regonflé à bloc par la reprise de ma progression. J’arrive presque ragaillardi au sommet du col et plonge sur le prochain ravitaillement avec la certitude de finir !
Je cours avec une souplesse qui m’étonne. Le terrain devient enfin roulant. Souple et régulier, je peux m’élancer à un petit 9 km/h dans le matin qui s’éveille. Je passe rapidement à un ravitaillement contrôle où j’apprends que j’ai perdu moins de 100 places lors de mon arrêt prolongé. Le peloton est bigrement étiré. Cela témoigne d’une densité moindre de celle observée à l’UTMB. La largeur des barrières horaire conduit des coureurs/marcheurs moins affûtés à se présenter sur la ligne de départ.
J’apprends que Valéry est entré dans le top 20 et qu’Antoine est 2 ème. Ces nouvelles me rendent joyeux. C’est dans un esprit décontracté que j’arrive au ravitaillement du sentier scout. Mon humeur devient badine et je m’installe à une chaise pour discuter avec les bénévoles. Je n’ai plus qu’une ambition : finir en moins de 43h pour ne pas faire la descente finale annoncée comme technique dans le noir.
Je repars enchaînant une descente puis une montée superbe sur une crête surplombant le cirque de Mafate. Une nouvelle descente souple nous conduit à l’Ilet à Malheur.. Stef m’appelle. Il vient d’arriver en 27ème position. Je lui transmets mes félicitations bien méritées et repère grâce à ses indications que je devrait finir aux environs des 43h.
Je franchis une passerelle au-dessus d’une profonde et splendide gorge. L’atmosphère est sereine. Je remonte à bon rythme jusqu’à Aurère où le ravitaillement semble un havre de paix. Je profite du lieu avant de partir pour une longue descente en plein soleil. Je sors de Mafate. Je vais bientôt revoir Alice. Je double Philippe un coureur hébergé dans le même hôtel que moi. Il est mal en point et abandonnera un peu plus tard, complètement dépité. En fin de descente je rejoins Astrid qui me reconnaît. Nous passons la fin de cette étape jusqu’à Deux-bras, ensemble, devisant en marchant. Elle me lâche juste en vue du ravitaillement, car mes jambes raidies par une énième descente courue sont devenues trop raides.
A Deux-Bras, secteur aménagé par l’armée en petite plage avec sa piscine ( !), je prends le temps de passer entre les mains expertes des kinés et podologues et de manger un bon plat de poulet grillé aux lentilles. J’y reste 1h30 ! Bientôt rejoins par Alice, nous gravissons ensemble la terrible montée vers Dos d’âne, en plein soleil, mais la présence d’Alice me fait un bien fou, aussi la montée se passe lentement, mais sans difficulté réelle.
Je sens maintenant que l’objectif des moins de 43h est accessible. Cédric est annoncé devant moi, mais un peu plus lent. Je me dis que tout n’est pas perdu pour finir ensemble et je passe un minimum de temps aux derniers ravitaillements. La crête au-dessus de Dos-d’âne, annoncée par val comme aérienne mais large … est aérienne mais étroite !! Je marche donc les yeux rivés sur les chaussures, de peur d’être pris d’un nouvel accès de vertige. Les kinés et podologues ont fait des miracles. Je me sens à nouveau bien et me remets à doubler sans me faire doubler. Il fait très chaud, mais l’altitude me permet de supporter cela. La forêt que nous traversons est très belle et le sentier, arrivé au piton Bâtard devient très agréable. Je cours à bonne vitesse sur de longues portions. J’ai la sensation que les autres coureurs aux alentours sont plus ‘abîmés » que moi. Cela me donne des ailes. Je finis dans un confort certain, même si la descente vers le kiosque d’Affouche se fait attendre. Le dénivelé prévu au road book est très inférieur à la réalité, cela m’inquiète un peu, mais la forme étant là, je poursuis sans trop réfléchir. Après le kiosque d’Affouche, je descends en courant une route forestière. Les bornes me permettent de m’assurer de mon bon rythme (7mn aux 1000m).
Un dernier long passage en forêt où je retrouve Astrid qui avait fait une pause expresse à Deux-Bras et j’arrive enfin à Colorado. Il fait encore jour pour quelques minutes, la dernière descente s’annonce. Celle-ci commence à la frontale par un sentier bien agréable … mais à mi-distance, les choses se compliquent, le terrain devient carrément chaotique et ma vitesse s’en ressent. Je commence à fatiguer et mes franchissements d’obstacles ne sont plus très sûrs. Il est vraiment temps que cette course s’arrête. Je perçois enfin les lumières de St Denis. La fin de la descente est un peu galère, car non balisée et droit dans une pente glissante et herbeuse. Je prends tout de même pied sur la route menant à la Redoute et là, l’émotion m’envahit. Je me remémore mes coups de moins bien et surtout l’état de délabrement avancé dans lequel j’ai passé une partie de la nuit. Ceci rend mon arrivée plus émouvante. Je me demande si cette arrivée ne dépasse pas en émotion celle de l’UTMB 2007 malgré la performance moins bonne. Cette arrivée a été acquise de haute lutte. L’ultra m’a encore révélé un peu plus à moi-même, et des larmes viennent sceller ce constat.
Les spectateurs montrent leur admiration. Je ne sais comment y répondre. Cette admiration, nous ne la cherchons pas vraiment, elle n’est pas entièrement méritée, nous qui finissons à des vitesses moyennes faible. Mais malgré tout cela émeut. Alice m’accompagne pour un dernier sprint sur la piste de la Redoute, et je franchis la ligne d’arrivée sous les hourras des potes arrivés ou accompagnateurs.
Mon sourire en dit long sur le soulagement et le plaisir d’être arrivé. Les accolades des copains font chaud au cœur. Le regard d’Alice me fait fondre.
Finisher du GRR, sans doute dans sa version la plus dure. Je suis heureux... et j’ai presque oublié les petits désagréments du début, ensevelis sous le mythe.Accueil - Haut de page - Aide
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16 commentaires
Commentaire de taz28 posté le 29-10-2007 à 09:54:00
Olivier,
Je découvre le déroulement exceptionnel de ta course de bout en bout...Tu as été d'un mental extraordinaire pour terminer après cette phase où tu étais si mal en point !!!
Je t'en félicite d'autant plus, tu es un sacré survivant de ce GRR ...
Bravo à toi, ce fût un plaisir de te croiser sur cette route de la Réunion.
Bisous pour toi et Alice !
Taz
Commentaire de Jerome_I posté le 29-10-2007 à 10:41:00
Salut Olivier,
très beau CR. On a suivit votre course sur radio kikourou tout le weekend. Tes tremblements ressemble à ce que j'ai eu après l'arrivée du Verdon pendant le massage...
Belle course, ca c'est de l'ultra et on oublie les problèmes du départ!
Jérome
Commentaire de L'Castor Junior posté le 29-10-2007 à 10:47:00
Merci l'ami pour ce beau CR.
Dommage que nous n'ayions pu passer la ligne d'arrivée ensemble, mais les longues heures passées ensemble sur ces chemins exigeants ont été pour moi un vrai bonheur.
Au plaisir de remettre ça à l'occasion ;-))
Commentaire de Olycos posté le 29-10-2007 à 16:53:00
Merci pour ce fabuleux recit...
Superbement détaillé...
Merci
Oly
Commentaire de Startijenn posté le 29-10-2007 à 17:30:00
Un grand bravo pour cette aventure personnelle et collective (bel esprit d'équipe entre coureurs) et merci pour ce CR. Le chemin "mental" pendant cette course est au moins aussi difficile que le parcours, et tu t'en es brillament sorti.
Commentaire de Gibus posté le 29-10-2007 à 18:14:00
Super récit
Ah l'ultra tu nous donnes tant.
Commentaire de Geronimo posté le 29-10-2007 à 20:45:00
Bravo Olivier,
Suivre une progression sur l'écran c'est bien mais on est toujours a cent lieues d'imaginer ce qui se passe sur le terrain.
Je ne sais pas si il y a une morale à cette belle aventure qui finit bien mais il y a des leçons à tirer, sans aucun doute. Tu as su nous les donner a travers ce récit et si plus fort tu es aujourd'hui, nous le sommes aussi.
Merci.
Commentaire de Geronimo posté le 29-10-2007 à 20:47:00
Bravo Olivier,
Suivre une progression sur l'écran c'est bien mais on est toujours a cent lieues d'imaginer ce qui se passe sur le terrain.
Je ne sais pas si il y a une morale à cette belle aventure qui finit bien mais il y a des leçons à tirer, sans aucun doute. Tu as su nous les donner a travers ce récit et si plus fort tu es aujourd'hui, nous le sommes aussi.
Merci.
Commentaire de JLW posté le 29-10-2007 à 22:48:00
Un tès beau récit en support d'une grande émotion que l'on ressent tout au long de ce périple long long long mais qu'on lit d'une seule traite sans reprendre son souffle. Merci Olivier de nous faire ressentir ton parcours difficile mais plein de verité et qui me fait penser comme toi que jamais je ne pense pouvoir me présenter sur la ligne de départ ... jamais ... jamais ???
Commentaire de moumie posté le 30-10-2007 à 21:52:00
Récit passionnant et très agréable à lire.
Tu as raison de faire états des travers de l'organisation, c'est rien qu'il y a certaines incohérencs.
En te lisant, j'avais mal pour toi, assis sur une chaise sans couverture, faute de moyen nécessaire. Mais tu as le mental qui t'a fait repartir.
Bravo Alice peut être fière de toi
Moumie
Commentaire de rapace74 posté le 31-10-2007 à 10:48:00
merci olivier pour ce recit , bravo pour ta course et ton aptitude a supporter les contre-coups a tres bientôt pour un OFF ou sur un trail avec ta petite femme
manu
Commentaire de _azerty posté le 31-10-2007 à 15:14:00
Bravo Olivier
tu es un guerrier. Tu as su gérer au mieux les événements pour conclure de la plus belle des façons.
Je partage aussi tes critiques envers l'organisation de ce raid fabuleux. Mais c'est peut-être ce qui fait le mythe, ...
... nous mettre dans une situation détestable pour mieux apprécier la suite.
Longue route à toi et Alice
Domi
Commentaire de benoitb posté le 31-10-2007 à 16:16:00
Superbe récit, je m'y retrouve pleinement, j'ai fait presque la même course... Les mêmes coups de moins bien aux mêmes endroits, et surtout la descente vers Cilaos à fond !!!
Bravo !
Commentaire de martinev posté le 03-11-2007 à 14:37:00
Que dire ?
Respect convient bien. Si le hasard des courses croise nos chemins , nous en aurons des choses à échanger sur cette "balade" !
Cordialement , martine (dossard 52)
Commentaire de shunga posté le 28-05-2008 à 19:37:00
Juste un bravo en passant.
Bien aimer les considérations "philosophique". Il n'y a pas que la course dans une course.
Commentaire de shunga posté le 28-05-2008 à 19:38:00
Juste un bravo en passant.
Bien aimer les considérations "philosophique". Il n'y a pas que la course dans une course.
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