Récit de la course : Saintélyon 2007, par p'tetortue

L'auteur : p'tetortue

La course : Saintélyon

Date : 2/12/2007

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 4917 vues

Distance : 69km

Objectif : Pas d'objectif

11 commentaires

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Le récit

SAINTELYON2007, une Saintélyon différente….

Depuis que j’en parle et que j’en rêve, nous y sommes, samedi 1er décembre….

Pascal, mon frère, qui, comme moi, en est à sa 4ème, et Céline pour qui c’est le baptême.

Nous n’allons pas changer les choses qui fonctionnent bien, nous predrons la navette à la Doua.

Rendez-vous pris à oullins, pour récupérer au passage Pascal. L’heure tourne et il n’est pas encore arrivé, ah enfin! Apparemment son téléphone mobile n’était pas complètement chargé.

Je conduis. Céline, a côté, m’indique, à l’aide d’un plan, la direction à prendre jusqu’à la Doua. Nous arrivons sans encombre. Par contre, le binz, il n’y a pas de panneau pour indiquer le gymnase, nous demandons notre chemin dans cette petite ville intérieure, personne pour nous tuyauter? Ah ! enfin, j’arrive à voir un panneau STELYON, pas trop tôt.

II y a déjà du monde, et nous devons nous garer à cheval sur un trottoir. Nous sortons nos sacs, et tout à coup, que se passe-t-il ? Un homme gesticule et crie. Des voitures se garent sur la pelouse, ( pas bien !!!!) Il prend des photos des plaques d’immatriculation et hurle qu’il appelle la fourrière. Et bien, ça commence dur dur !  Quelque part, il n’a pas tort, il faut respecter la pelouse, mais il hurle ou lieu de s’expliquer !

 

Bref, nous sommes un petit peu stressé, il n’est pas loin de 20h, nous nous mettons dans la file d’attente, déjà longue pour prendre la navette. Là on croise un collègue d’Ozon Courir !

Arrivée au gymnase de Saint Etienne, sans encombre. Direction  « retrait des dossards », récupérer par la même occasion un joli tee shirt noir.

Et nous nous trouvons une petite place pour attendre minuit. Pascal sort de son sac à malice, un drap et quelques carrés de mousse pour nos fesses délicates, nous allons pouvoir tenir jusqu’à minuit, heure à laquelle les solos vont s’élancer dans les rues de St Etienne. Les relais partent, cette année, une heure après nous. Je m’installe confortablement, sort de mon sac ma lampe frontale, et mon brick à brack habituel.

C’est toujours pareil, j’emmène toujours trop. Installés, nous commençons à regarder à droite et à gauche, essayer de voir une tête connue ! Tiens un bonhomme ne me quitte pas des yeux, il me connaît ? Ou bien il me prend pour quelqu’un d’autre ?

Pascal va faire son tour, il retrouve Léo, inscrit, mais qui va le faire en marchant, cette fois ci. Il va partir vers 22h30.

C’est à mon tour de faire un petit tour, en espérant retrouver le club de Ternay et celui d’Ozon. Je profite pour boire du thé chaud, et manger quelques morceaux de chocolat. Ah la gourmande ! Je ne vois personne, et je regagne ma place,.. Et mon voisin me regarde toujours, cela m’intrigue.

Quelques personnes d’Ozon Courir nous retrouvent, Nathalie, Thierry, Lionel… et nous discutons un peu.

Maintenant, à près de 23 heures, c’est l’heure d’amener nos sacs pour le transfert sur Lyon.

Je reçois un sms d’Evelyne, une collègue, suivi de celui de Sylvia et un autre d’Ameline, sa fille.  J’ai le cœur tout remué.

Et puis un message de Daniel, qui est arrivé au gymnase. Je le rappelle pour se donner un point de rendez-vous. Et là, je croise Laurent, club de Ternay, il craint pour sa bouteille de champagne, il va fêter son anniversaire demain, et il veut m’attendre pour la boire (mais, je pense qu’il n’y aura plus de bulles, quand j’arriverai à la doua J). Il me rappelle que c’est un peu grâce à moi, qu’il est là ce soir, ( j’en parlais avec tellement d’enthousiasme.)

Bon, maintenant, j’essaie de joindre Daniel. Je vais l’attendre et partir avec lui et Céline, sachant que Pascal et les autres vont beaucoup plus vite que moi. 23h30, c’est l’heure de se préparer et de s’avancer doucement sur la ligne de départ et c’est à ce moment là, que le coureur d’en face décide de me parler.

Tu n’étais  pas sur le marathon de Lyon en avril ?

Ben si !! Fis-je, étonnée ?

« Nous avons couru ensemble une petite heure ! »   Gérard…….

« Ah ! bon sang, bien sûr, ça y est, je te reconnais…. »

« Bonne course ! et à bientôt sur le prochain marathon à Lyon… »

  

C’est l’heure, maintenant nous attendons le signal. U2 augmente les pulsations de mon cœur, un petit feu d’artifice part au niveau du premier boudin. Le speaker nous demande d’éclairer nos frontales, c’est super beau. , Nous sommes 4400 à nous élancer dans les rues de St Etienne, c’est trop fort en émotion. Des larmes essaient de jaillir de mes yeux, et j’ai l’estomac noué ! Pas par la difficulté à venir, car je l’ai fini 3 fois déjà,mais surtout par ce départ massif de coureurs, qui ont les mêmes motivations que moi.

Pascal se trouve très près du départ, nous, c'est-à-dire, Daniel, Céline et moi, nous nous installons plutôt sur l’arrière, et je mets en route mon GPS.

Pan ! Plus que le bruit du revolver, ce sont les applaudissements et les cris de joie qui nous indiquent le départ. Nous restons immobiles tellement il y a du monde, ah ! enfin, le cortège s’ébranle, nous commençons à marcher, ensuite à trottiner au moment du passage de l’arche. J’ai déjà mis 4mn pour l’atteindre. Céline fait la conversation avec un jeune, Stéphane. Finalement, elle va courir avec lui, une bonne partie de la course.

Nous avons un rythme correct, nous nous suivons tous, mais pas pour longtemps, Céline et son nouveau copain de course sont déjà à une dizaine de mètres de  moi, je perds Daniel, qui fait un arrêt pipi, ben me voilà toute seule, mais je suis grande, «  même pas peur », et puis dans une course comme celle-ci, je ne suis jamais restée seule bien longtemps, ça crée des liens.

 

Je passe Sorbier, le ravito a été supprimé, alors pas de pause. J’ai prévu mon camelback, avec du dextrose, du sel et j’ai quelques pâtes de fruit, je suis bien équipée.  Et c’est là que commencent les petits chemins, boueux, gras et tout et tout.

Je patine pas mal mais je me récupère bien, il faut juste que je fasse très attention. J’ajuste ma frontale, direction les pieds.

Km 16 : 1er ravito à st christo,

C’est dingue, je reconnais la route comme si j’y étais passée la semaine dernière !

Il y a une petite grimpette pour nous mettre en jambes. Je ne me suis pas trop habillée, juste mon tee-shirt en soie et mon coupe vent. Impec. Pas de gants, non plus, une casquette en cas de pluie. J’avance, j’avance.

Km 22 : Moreau 2ème ravito, ouf, je vais pouvoir souffler un peu, le chemin a été raide, et puis ce n’est pas fini, le parcours est boueux, et demande énormément d’attention. J’aurai dû songer à être équilibriste ! Mes chevilles sont très sollicitées.

Beaucoup de monde au ravito,  j’ai du mal à atteindre la table, j’arrive à récupérer un verre de thé citronné bien chaud et un verre de coca, j’espère que ce mélange ne me rendra pas malade, je n’ai jamais fait ça auparavant, mais j’avais une énorme envie de bulles.

Je continue ma croisade sur Sainte Catherine, je vais bien, un bon souffle, des cuisses qui tiennent, et j’ai le moral à bloc, je marche dans les raidillons, et je cours dès que le terrain me le permet, sur le plat et dans les descentes. De la gadoue, encore de la gadoue ! J’ai du mal à contrôler mes pieds, tant il y a des passages où je m’embourbe complètement. J’ai failli perdre ma chaussure droite ! Quel horreur ! Il faut choisir entre la flaque de droite ou celle de gauche, cruel dilemme.

Mais, je ne suis pas la seule à galérer, certains tombent même. »Pas de bobo? Allez, il faut repartir ».  Je grimpe toujours, et je me retourne régulièrement pour voir le sillage des lampes frontales sur le parcours, un serpentin géant. J’ai toujours regretté de ne pas emmener avec moi un appareil photo, pour immortaliser ces instants si intenses.

Les flaques d’eaux scintillent sous nos lumières, et les multitudes de feuilles mouillées ressemblent à du velours moiré. Allez! je ne suis pas rendu, jusqu’à Sainte Catherine, il y a pas mal de dénivelés encore, et pour le moment, ça va très fort pour moi. Mon cardio ne tape pas dans le rouge, je maîtrise encore tout, et c’est le pied !

 

Ah mais c’est Domi ?

Derrière moi, viennent de débarouler toute l’équipe de Ternay. Tout va bien pour eux.  Nous arrivons sur

Km 30 :  Ste Catherine, le ravito est à l’extérieur, je change de chaussettes, je mange des craquers, cela met un peu de sel dans ma vie !!!! Je bois mon mélange détonnant thé-coca. Je savoure vraiment ce moment. Je suis content, j’ai le même chrono que l’année passée, malgré la gadoue.

 

Je ne m’attarde pas, c’est vrai, j’ai tendance à vouloir goûter de tout…….

Je redémarre doucement, le chemin est boueux jusqu’aux escaliers qui ne ressemblent plus à des escaliers, tellement il y a une épaisseur de boue bien collante. J’arrive au centre du village et bientôt, je vais devoir attaquer le bois d’Arfeuil, réputé pour la difficulté du terrain. Je me retrouve à coté de quelqu’un qui a la même foulée que moi. J’ai toujours pensé que dans des courses de cet acabit, nous faisons toujours des rencontres, des échanges. Cette fois ci encore. Je n’avais pas remarqué qu’il portait les couleurs de kikourou, site que je connais bien pour y avoir fait de nombreuses lectures, il me parle de nono, et lui c’est Colimaçon. De mon côté, je lui parle du blog de Riri, et par le plus grand des hasards, il le connaît, ce n’est pas croyable,  le monde est vraiment petit. Tout en devisant tranquillement, nous avançons à bonne allure. Pourtant STOP, un bouchon vient de se former à quelques mètres de nous, stoppant nette notre progression, un passage de 20 cm d’eau sous une épaisse couche de feuilles, que vais-je faire ? Je descends me mettre les pieds dans le trou d’eau ? Ou bien j’essaie une percée par en haut ? J’opte, après un rapide coup d’œil, pour la situation n°2, d’ailleurs plusieurs coureurs s’y sont précipités. Par contre, Colimaçon, mon collègue de course, a décidé de prendre des risques en « sautant «  dans la mare. J’ai peut être fait un mauvais calcul, car c’est bien beau de monter, mais il faut bien redescendre, alors, j’ai un petit sourire malgré moi, je sens que je vais passer à la soupe. J’ai beau m’aggriper à la minuscule branche qui se trouve vers moi, je n’arrive pas à garder mes pieds sur un terrain dur, et vlan, les deux pieds dans la bouillasse, finalement, j’ai fait ça pour rien, et je cours un moment dans cette énorme cuvette d’eau. Ah mes chaussures, (et mes chaussettes) !!! Elles vont rester fraîches et humides  un bon moment avec ça !

Flip flop, flip flop, ce n’est pas malin du tout, pourvu que nok (ma crème adorée) me protège,….

Je suis à nouveau « seule » parmi tous les coureurs, Coli, je l’aperçois encore mais il cavale, le bougre J. Tant pis, peut-être que nous nous retrouverons plus loin. 

Je continue à me lancer dans les chemins boueux, et je me récupère tant bien que mal dans la bouillasse. Dur dur les chevilles ! Je n’ai pas le temps de me ressaisir que je me sens partir, je dérape. J’essaie désespérément de me redresser, en donnant un violent coup de rein. Peine perdue, je me retrouve par terre, avec une douleur aiguë  à la cheville gauche L. J’ai mon genou qui a vrillé en même temps, je mets un petit moment à reprendre mes esprits. Zut alors. Un coureur me propose son aide (que je ne refuse pas), car je crois que j’allais à avoir du mal à me lever toute seule.

Des filles m’encouragent à recourir sans délai, car c’est chaud. Je ne me pose même pas de questions, je redémarre, en marchant dans un premier temps, et la douleur est bien présente, je me mets à trottiner et là, bizarre, je ne sens « presque rien ». Alors je décide de rester à cette allure, je suis au km32. Et rapide calcul, il me reste tout de même 37km à faire, vais-je pouvoir arriver à la Doua ? Est-ce bien raisonnable ?

Quand je me regarde, je ne suis qu’un mélange de textile et de boue. De couleur noire, mon pantalon a pris une teinte marron glacé, et je ne parle pas de mes asics ! . A la lumière de ma frontale, j’ai l’air d’être sortie tout droit d’un film d’épouvante.

 

Je continue, stoïque ; Par contre, dans les descentes, imperceptiblement, je me raidis, la peur de rechuter. Je me concentre sur les pierres, et les feuilles qui parsèment le sentier. Je me dois de continuer et je serre les dents. Le bois d’Arfeuil se trouve derrière moi, maintenant.

 

Km 37  St Genou, …..Terrible montée pour arrivée jusqu’au ravitaillement. Cette année, les organisateurs ont prévu un hangar à …… meule de paille.  Je redémarre doucement, après m’être restaurée quand je croise Céline et Stéphane, je les ai doublés où ?

Finalement, quand dans les montées, je me remets à marcher, la douleur est là, alors je me fais une ligne de conduite, que je vais suivre au maximum. Je cours, je cours, tant et si bien, que j’arrive à

 Km 46 Soucieu En Jarrest, avec seulement  19mn de retard par rapport à mon temps de 2006 ! Je ne suis pas trop à la rue, alors je persévère. Tout va bien, tout le reste du corps, du cœur et mes orteils  aussi d’ailleurs, il n’y a que cette fichue cheville, en vrac. Je ne vais même pas  jeter un œil sur l’intérieur de ma chaussette, de peur de me démotiver, je verrai tout cela à l’arrivée.

Je mange un petit peu, bois coca et thé, (drôle de mélange, mais je n’ai pas été malade, alors je continue !)

Je cherche des yeux Colimaçon, mais je ne vois personne…… il doit être en grande discussion avec Nono.  Dommage, j’aurai voulu la saluer aussi, peut-être une autre fois ?

 

Et puis je repars, trottinant pour me réchauffer ma cheville, et puis je remets le turbo (enfin, j’exagère, j’accélère un peu….)Je suis à 8km/h mais bon, si je reste à cette vitesse, j’arrive entre 9h30 et 10h ! je tire des plans sur la comète……

Ohé ! Dom, ohé, ? celine est derrière moi avec son copain!! Tout va bien pour elle, elle est très motivée. Par sympathie, elle m’attrape par les épaules, oula !! Ça ne va pas trop, j’ai ressenti une douleur jusqu’au genou, je suis bancale, finalement…. .

 

Malheureusement, les km aidant, j’ai de plus en plus de mal à suivre Céline et Stéphane ! Et je suis contrainte à marcher, cela ne me plait pas du tout, car je n’ai vraiment aucune raideur ailleurs et j’y croyais vraiment, du coup, je les perds tous les deux.

Allez, je positive, je vais pouvoir marcher, ce n’est déjà pas mal, non ? Car, c’est vrai, j’aurai pu baisser les bras à Soucieu, il y avait un départ pour Lyon, mais sincèrement, cela ne m’intéresse pas du tout, et je préfère cahin cahan…… de mon pas « alerte » (là, je tombe à 6,5km/h, c’est pas mal pour une éclopée, c’est ce que j’appelle de la marche active, pas l’allure que j’ai, quand je fais les magasins !!!)

Aux Aqueducs de Beaunant, je croise Josiane, qui téléphone à Daniel. Bisous, bisous…. et je repars en claudiquant. Apparemment, Daniel n’est pas loin….

.

Km 57 Ravito de Ste Foy : mignardises habituelles…… (ma cheville ne m’empêche pas de grignoter)

Arrivée en bas de la montée de Montray, l’horrible montée de Montray.

Ah celle là, elle est dure, vraiment dure, là, j’avoue, ma cheville ne me fait pas de cadeau, et c’est la première fois, que je suis obligée de m’arrêter pour soulager la douleur. Et ceci plusieurs fois dans cette grimpée, longue de deux km. Enfin, avalée. Montray, je te hais !

C’est dingue,  par moment, j’ai envie d’être grossière, …… J

Allez, je continue mon chemin de croix. Il ne reste, à ce moment de la course, que 12km, ce n’est rien par rapport à ce que je laisse derrière moi.

 Je n’y crois pas, j’ai laissé Céline, et qui me rejoint ? Daniel, étonné de me revoir, il pensait que j’étais déjà arrivée !!

Je lui raconte ma petite histoire, ça tombe bien, lui aussi, pense ne pas courir sur cette portion du chemin, alors nous allons  peut-être finir ensemble, s’il ne me lâche pas avant. A deux, ça va toujours mieux, nous discutons et puis finalement le temps passe extrêmement vite, ma douleur, je fais « avec », même étonnée de ne pas me traîner plus?  Nous avons une allure soutenue et ça nous plait assez.

   

Et c’est reparti pour un tour, nous amorçons la descente sur les quais. Cette année, l’organisation nous fait passer par

Km 61 Bellecour, (dernier ravito), direction, la Cité Internationale, et jusqu’au gymnase de la Doua. Nous avons appris plus tard que celui de Gerland (ancienne arrivée) était occupé par un championnat de handball.

Malgré  un long passage de pavés, (merci pour ma pauvre cheville !) Le parcours est intéressant, pleins de joggers tout propre sur eux nous encouragent, nous applaudissent ……..

Et nous, descendant de nos montagnes, nous sommes vraiment tout crotteux. Souvenir de nos traversées boueuses. La Cité Internationale est à notre gauche, la fin approche, nous doublons encore quelques personnes, mais nous voyons bien qu’elles souffrent beaucoup plus nous, l’une en particulier, qui nous fait un maigre sourire quand nous l’encourageons, elle se tient le bas du dos et peine à mettre un pied devant l’autre. Bravo pour ce courage, je le reconnais, c’est dur de lire cela, et peu des non coureurs le comprendront, mais il y a un dépassement de soi à ce moment là, rien ne peut nous faire changer d’avis, le but, arriver, simplement arriver, vers ce fichu boudin d’arrivée. Le passer et se dire que l’on a réussi, malgré la souffrance. Nous sommes dans notre bulle.

Nous continuons à suivre nos petites flèches de Stelyon, Daniel est toujours à coté de moi, il veut ignorer ces crampes. Et il continue ….. comme nous tous.

Ca y est, je vois le gros boudin, la fin, ce n’est qu’une formalité, une récompense de plus de 11heures, waouh, !!! Quand même !!! Mais bon, j’arrive toujours à mettre un pied devant l’autre. Daniel et moi récupérons notre beau tee shirt finisher, noir, cette année, il est superbe et nous sommes fiers.

Maintenant, nous allons récupérer nos sacs et manger les pâtes, très importants.

Mais avant passage obligatoire : rendre la puce pour récupérer la caution, et là désespoir, il faut se baisser !!!! Aie aie ma cheville ! ça y est, je l’ai, mais derrière moi, Daniel a plus de mal,  j’essaie de lui donner un coup de main, mais je suis pliée en deux, je n’arrive plus à me contrôler, un fou rire me prend,  j’en ai mal au ventre, de rire.

J’ai retrouvé mon calme. Cette fois ci, c’est bon, nous rendons nos puces et nous nous dirigeons vers l’intérieur, retrouvé Pascal, Céline et peut-être Colimaçon. Daniel reste un moment avec Josiane, sa femme, il ne se sent pas bien. Céline, non plus, souhaite s’asseoir ..

Les sacs récupérés, nous nous dirigeons vers une table, nous nous asseyons tous, j’ai une crainte, j’espère que je pourrai repartir, car pour le moment, c’est chaud, mais après ?

Sur l’estrade, il y a la remise des prix, le premier Jean Franck Proietto a mis 5h 40s, c’est fou, il n’a même pas l’air fatigué !

Pascal a fait un super temps, sous la barre des 9heures. Chapeau !! J’en étais sûre. J

Il souhaite attendre Léo, mais il n’y a plus son sac, serait-il parti déjà, sans manger ? et maintenant que nous nous sommes arrêtés , nous commençons à avoir un peu froid. Alors nous décidons de partir, retrouver la voiture, je vais conduire prudemment.

Je me lève et je pose le pied, ouf ! Pas trop mal.

Sur le retour, nous applaudissons les coureurs qui arrivent encore, les traits marqués.

Le trajet du retour se passe sans problème, je laisse Céline qui a du mal à se mouvoir, et cette fois-ci encore , j’ai un fou rire monstrueux, je pense que c’est toute la fatigue accumulée et je réagis de cette façon.

 

Le rire c’est bon pour la santé……..

 

Mon petit mari, et mes enfants sont partis manger chez les beaux-parents, ainsi je vais pouvoir me reposer un peu. Mine de rien, j’ai peu dormi ce week-end.

 

Arrivée à la maison,  j’enlève mes chaussettes, ah la vache, ce n’est pas joli du tout, ma cheville gauche ne ressemble pas à une cheville mais une baudruche, gonflée à  bloc, mes orteils sont boudinés eux aussi, et bien j’ai ramassé !!!

Comme prévu, je me fais couler un bain froid, c’est bon pour la récupération, je grelotte mais je sais que c’est vraiment important, dans le même temps, je m’offre une bonne petite bière(toujours pour la récup, la bière amène une tonne de minéraux), dans ces moments là, j’apprécie.

Et puis je m’allonge avec une poche de glace sur la cheville, j’ai l’impression que cela me soulage, peut-être que je devrai aller aux urgences ? oh et puis non, j’attendrai demain pour voir.

 

Une nuit mouvementée, j’ai eu beau mettre un gros coussin sous le lit, mon pied m’élance, bref, demain, je n’y coupe pas.

 

Aux urgences : avant même que je m’installe, le toubib me demande : Saintélyon ?

Comment le sait-il ?

Il faisait parti des médecins urgentistes basés à Ste Catherine d’abord, ensuite il a fini la nuit sur St Genou.

Il ne connaissait même pas la course avant de recevoir sa feuille de mission.
Il a adoré !

 

Final : grosse entorse avec œdème, il craint un arrachement osseux ou une fracture de fatigue ?? Il a préféré me poser une attelle, et me donne rendez-vous mercredi 12 pour voir l’évolution.

Et bien voilà, je ne vais pas pouvoir recourir pendant un moment L

 

Par contre, pas de doute possible, je m’inscris pour l’édition 2008 !!! C’est trop top, et puis, je pourrai retrouver Nono,Coli et Riri ????????? et puis tous les autres fous !!!

Céline et Pascal sont un peu plus nuancés ….. 

A bientôt SAINTELYON

         

 

11 commentaires

Commentaire de Say posté le 14-12-2007 à 12:27:00

Coucou Domi!!

Ah que oui, il est bien ton CR. C'est vrai qu'on se fait vraiment de belles rencontres sur ces courses. Surtout en allant à la même allure. Pas glop pour ta cheville, mais je vois que tu as un mental de fer car franchement finir sur une patte...

Au fait, ce n'était pas 20cm d'eau mais 50... mais ça fait froid quand même!
Bizzz
Coli

Commentaire de NoNo l'esc@rgot posté le 14-12-2007 à 12:51:00

Bravo pour ton récit ... tardif ! Et aussi pour ta course.
Dommage qu'on ne se soit pas croisé, une prochaine fois
peut-être... Et surtout, bon rétablissement :-s

Bises - L'escargot

Commentaire de blob posté le 14-12-2007 à 13:46:00

Quel récit épique ! J'ignorais que les tortues aimaient à ce point la boue.
soigne bien ta cheville

Commentaire de Ch'ti38 posté le 14-12-2007 à 20:05:00

Super le CR, est bravo pour ton courage.
Finir une course quand on est blessé ce n'est pas facile mais avoir le moral pour finir l'est autant.
Bonne guérison, repose toi et passe de bonne fêtes de fin d'année.

Commentaire de martinev posté le 14-12-2007 à 22:09:00

beaucoup d'émotion en te lisant. Quel courage !
Nous nous verrons certainement sur une course puisque nous sommes du même coin..
Mais soigne toi bien avant !
encore bravo

Commentaire de taz28 posté le 15-12-2007 à 09:17:00

Eh bien Domi, quelle course tu as faite malgré une entorse sérieuse !!!
Ton récit est un régal de bout en boue...
Bravo à toi !!

Change la devise :

Le rire c'est bon pour la SAINTé !!

Taz

Commentaire de p'tetortue posté le 15-12-2007 à 10:29:00

merci pour ces gentils commentaires!
pour blobry: je voulais profiter de la thalasso :)
pour taz28: excellent , le jeu de mots et ta devise , j'adore!

Commentaire de sarajevo posté le 15-12-2007 à 10:41:00

sacrée petite tortue.....chouette récit .... du mal, des rencontres et de la bonne humeur ... c'est ca l'Ultra. Chapeau pour ta course et pour ta perséverance. J'ai souvent dit que les femmes étaient + forte moralement .... par rapport aux hommes ....
a+
pierre

Commentaire de Jerome_I posté le 16-12-2007 à 18:19:00

Salut p'tetortue,

bravo pour ta course et ton CR. J'éspère que ta cheville va mieux. J'ai eu la mème chose l'année dernière avec par contre un abandon à Beaunant, c'est courageux ce que tu as fait d'aller jusqu'à l'arrivée avec une telle cheville...

Jérome

Commentaire de laurent05 posté le 17-12-2007 à 14:39:00

bravo pour ta course et ce beau récit
soignes toi bien
laurent

Commentaire de Gibus posté le 17-12-2007 à 19:24:00

Bravo d'avoir été jusqu'au bout de ta souffrance.
RDV en 2008 avec tous les fous comme tu dis, mais quelle joie de franchir cette ligne d'arrivée.
T'as le pantalon marron glacé : aux alentours de noêl, c'est normal.
A bientôt et soigne toi bien.

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