Récit de la course : Saintélyon 2006, par FELIX

L'auteur : FELIX

La course : Saintélyon

Date : 3/12/2006

Lieu : Saint Etienne (Loire)

Affichage : 5091 vues

Distance : 68km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Inoubliable

Inoubliable, interminable, douloureux, sont les mots qui me viennent le plus quand je pense à cette nuit là.
Le départ est prévu à minuit, le palais des sports de St Etienne est rempli de curieux individus vêtus de collants moulants noir et d’une lampe frontale sur la tête. Une ambiance très étrange plane, on s’observe, on s’interroge : « Qu’est ce que je fous là ? » « Mais où me suis-je embarqué ? », « Vais-je y arriver ? », « Dans quel état vais-je terminer ? ».

Minuit, le départ est donné, les premiers partent comme des fous, mon objectif n’est pas très ambitieux, mais il me parait déjà énorme : terminer en moins de 9h. Sur la ligne de départ je retrouve deux amis (éric et serge) pour qui c’est également une première dans ce genre de course. J’essaye de les suivre, mais dès les premières grosses montées, ils continuent à courir. Je m’oblige à marcher et j’accélère après chaque côte pour les rattraper. Au 14ème kilomètre, j’abandonne et je les laisse partir, il reste encore 54km à parcourir , je suis maintenant seul au milieu de tous ces fous. Au premier relais je retrouve une partie de l’équipe de l’IUFM dont les encouragements me font du bien. Depuis plusieurs kilomètres nous ne courons plus que sur des sentiers, je regarde devant et derrière moi et je découvre ce sinueux serpent lumineux, interminable, progressant lentement à travers les monts du lyonnais. C’est magique.

La pluie se renforce et les sentiers piétinés par des milliers de coureurs sont de plus en plus boueux. Les kilomètres passent et les ravitaillements sont à chaque fois un refuge réconfortant et un bon prétexte pour faire une pause. Quelques personnes tombent dans la boue, se relèvent et repartent de plus belle : « Mais où suis-je ? Pourquoi faisons nous cela ? ».

Au 2/3 du parcours, pendant un ravitaillement je retrouve éric qui a changé de tête. Son visage en dit long sur son état. On repart ensemble mais il décroche très vite, il n’en peut plus.

A chaque changement de relais les encouragements de l’équipe me font chaud au cœur et me redonne un peu de pêche mais arrivé à Soucieux (dernier relais), je ne suis plus tout à fait lucide, j’ai l’impression de vivre dans un monde parallèle (l’ivresse de l’effort sans doute). Je repars après 10 minutes de pause, il est 5h30 du matin, je cours depuis minuit et c’est presque inhumain de se remettre à courir. J’ai mal partout, je ne sais même plus pourquoi je cours et il reste 22km. Des coureurs s’arrêtent de-ci de-là victimes de crampes, d’autres se mettent à marcher, il y en à même qui vomissent sur le bord du chemin. C’est vraiment un truc de dingue.

Les 22 derniers kilomètres seront un combat permanent entre le corps et l’esprit. Il faut continuer à courir mais la tentation est grande, de plus en plus de personnes se mettent à marcher. Entre Chaponost et Beaunant, dernière montée avant le dernier ravito, tout le monde marche et contrairement à d’habitude, à la sortie de la côte, personne ne se remet à courir. J’essaye de repartir mais c’est trop dur, il reste environ 15km à parcourir. Heureusement, un vieux coureur venu de je ne sais où me double et se retourne en me disant « accroche toi à moi, et tiens bon ». Comment le remercier, grâce à lui j’ai pu maintenir l’allure jusqu’au dernier ravitaillement, le plus apprécié de tous. Il reste une dizaine de bornes et je sympathise avec un grenoblois, nous terminerons la course ensemble. Les escaliers qui descendent sur les quais de saône sont une véritable torture et les dernières lignes droites sont interminables. Il reste 2 km et deux membres de l’équipe me font la surprise de m’accompagner jusqu’au bout, merci à eux. Je distingue deux flammes au loin, c’est l’arrivée me disent-t-ils. Quel soulagement. Une fois rentré dans la salle j’entend l’équipe crier dans les gradins. Je monte les marches pour les rejoindre en retenant mes larmes, je suis complètement cuit, il est 8h du matin.

Ce récit vous paraîtra sans doute un peu romancé ou exagéré, mais je vous assure que je l’ai vécu comme cela et ça restera à jamais gravé dans ma mémoire.

Félix

2 commentaires

Commentaire de l'ourson posté le 04-12-2006 à 23:38:00

Bravo pour cette SaintéLyon de bronze bien méritée :-)) Tu as su t'accrocher et tu peux savourer ta joie maintenant ;-)
L'Ourson_clap_clap

Commentaire de titi posté le 05-12-2006 à 10:11:00

FELICITATIONS - ONT A DU SE LOUPER DE PEU CAR J AI FINI EN 08H07 - CHAPEAU A TOI

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