Récit de la course : Saintélyon 2012, par tidgi

L'auteur : tidgi

La course : Saintélyon

Date : 2/12/2012

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 4224 vues

Distance : 72.5km

Objectif : Pas d'objectif

11 commentaires

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Une édition vraiment "hallucinante"...

Saint Genoux, il est 6 heures… déjà !

Je bois mon thé chaud après avoir attrapé plusieurs morceaux de banane, comme sur les ravitos précédents.

Je sais que ces 2 ingrédients passent bien, c’est l’équipe gagnante pour l’estomac.

A chaque Saintélyon, je ne suis pas très bien à cet endroit mais là tout va bien côté digestif, mais côté digestif et musculaire seulement…

 

Une énorme fatigue me poursuit depuis Sainte Catherine…

 

Je me mets un peu à l’écart de la tente du ravito, une impression de demi-sommeil.

Aucune envie… mais je ne songe pas à arrêter pour autant. Faut être maso quand même…

 


 

Retour sur un retour…

 

Un retour ? Pourquoi un retour ?

Tout simplement parce que, pour ceux qui ne connaissent pas la LyonSaintéLyon, avec une bande de joyeux drilles, je suis parti le matin même du palais des Sports de Gerland pour rallier Saint Etienne dans la soirée… à pied.

L’avantage d’un aller, c’est qu’au moins on peut prendre des photos.
Ca c’est pour le côté illustré, et le récit qui va avec...

Mais surtout, loin de l’anonymat de ces épreuves de masse (je n’ai fondamentalement rien contre, la preuve, j’y suis), on peut partager en petit groupe autour d’une même passion. Et profiter de ces magnifiques paysages des Monts du Lyonnais, qui ne seront qu’une ombre à la lueur des frontales au retour.

Voilà, le décor étant posé, place à la course…

 

Après s’être restauré au Flore une fois arrivé à Saint Etienne, notre petit groupe s’est gentiment disloqué à l’approche du départ.

 

Pour ma part, je préfère me mettre dans ma bulle dès le départ.

C’est ainsi que je me retrouve donc seul à me diriger vers les sas.

Ce moment n’est pas des plus plaisants car l’attente ne fait qu’accentuer la fatigue de l’aller. Bon, on se motive jusqu’au « coup de pistolet ».

 

Malgré la foule, je suis ravi de croiser totoro, et de retrouver FranckdeBrignais dans le sas. On échange quelques mots mais la fatigue (et la concentration sans doute) font que je ne suis pas très bavard…

MP3 sur les oreilles, je dois me mettre dans un rythme « ultra » dès le départ, pour ne pas subir un démarrage un peu trop froid.

J’ai ma feuille de route. Au vu des conditions et du parcours rallongé, 9h30 serait pas mal. Le must : être à 6h à Soucieu…

 

Et c’est parti !

 

 

Saint Etienne - Saint Christo (1h58, 3578°)

La phase de reprise ne dure pas trop longtemps. Pas de douleurs particulières. Je me mets dans l’allure dès le départ.

Avec une moyenne de 10km/h jusqu’à l’entrée de Sorbiers, je préfère ne pas trainer sur cette partie qui me convient mieux et aide bien à relancer les jambes.

 

Ca se complique évidemment quand arrive la 1° montée, et le passage dans la neige qui ralentit fortement la progression.

A 19 dans ces passages, c’était facile. Mais là, çà bouchonne pas mal peu, et perturbe l’allure de manière intempestive. Je me surprends à essayer de passer sur les côtés, dans une neige molle. Mais il ne faudrait pas que je joue à çà trop longtemps sous peine d’y laisser des plumes. Pas de gamelle pour l’instant, c’est déjà çà…

Je joue au yoyo avec Anthony qui n’est pas très loin

Le 1° ravito est atteint en moins de 2h.

Je prends un thé chaud et cherche de la banane (recette qui avait bien marché l’an passé), ou à défaut une clémentine.

Je ne traine pas, il y a un monde fou…

 

 

Saint Christo - Sainte Catherine (4h02, 3709°)

La longue montée dans la neige qui suit la sortie du village devient plus pénible.

Ca double de tous les côtés et je ne cherche pas à suivre. Je suis beaucoup moins à l’aise.

A nouveau des bouchons, à nouveau quelques congères (qui ont rétréci depuis notre passage de l’aller), et puis quelques gamelles.

 

La progression se fait plus lente. L’envie moins présente. Un certain contraste avec le voyage diurne de tout à l’heure (les mêmes sensations qu’en 2010).

 

Je suis le flot et arrive au ravito de Sainte Catherine.

Le fait d’être dans le gros du peloton, a pour conséquence que je ne voyage pas seul, aussi bien pour passer une congère, que pour attraper un thé chaud.

Et à Sainte Catherine, je mets bien une bonne dizaine de minutes pour récupérer banane et thé, qui me feront du bien. Mais ce thé chaud, j’y tiens, prudence digestive oblige !

 

Tiens, Géraldine du club ! Visiblement, çà a l’air dur pour elle. Je l’encourage bien que je ne sois pas au mieux.

Et puis Nicolas est là aussi. J’aurais bien envie de discuter, mais un peu dans les vapes et la course…

Je retrouve aussi Biscotte et son frère Joël, que je vais essayer d'accrocher à la sortie de Sainte Catherine, mais vais très vite lacher dans la montée. Pas de volonté. Je ne les reverrai qu'à l'arrivée...

 

 

Sainte Catherine - Saint Genoux (6h07, ~3900°)

Je repars de suite car je sens que si je m’arrête, je m’allonge pour dormir.

Et c’est bien précisément ce qui va me préoccuper sur cette portion jusqu’à Saint Genoux.

 

Quand je peux courir un peu , je le fais afin de ne pas dormir debout sur place ( !).

Mais quand je marche, çà devient « comique » à tel point que je me surprends à avoir des hallucinations !!!

Si ! Si ! Un petit lutin à capuche qui m’accompagne sur ma droite, et une « chose », que je n’arrive plus à identifier, devant sur ma gauche !!

Très étonnant, voire flippant ! Même sur la Montagn’Hard, quand au petit jour, je n’étais pas au mieux, je n’avais pas rencontré çà…

 

C’est avec cette alternance de « lucidité » et de « rêverie » que j’atteins le ravito de Saint Genoux. Il est 6h… déjà… Et j’en ai plein les pattes alors que nous ne sommes qu’à la mi-course…

 

Fulgurex (de notre joyeux groupe de l’aller) m’interpelle…

Je suis très surpris, je le croyais loin devant… Il m’annonce n’avoir aucune envie (tiens, je ne suis pas le seul) et préfère arrêter ici, ne se voyant pas galérer sur les quais sur le coup de midi.

Je l’aurais bien encouragé à faire la route ensemble mais il a l’air déterminé…

 

Je laisse tomber la fraction de seconde pendant laquelle je me serais bien arrêté avec lui. Je sais que la 2° partie de la course me convient mieux, bitumeux que je suis. Et avec le jour qui pointe, je pourrai ainsi sortir de mes nuits… Sans compter qu’hormis le possible verglas, je connais (ou je crois connaitre) l’état des chemins (un autre avantage de faire un aller…)

 

 

Saint Genoux - Soucieu (8h07, 3671°)

Je laisse l’ami Fulgurex (à toute, on se retrouve au palais des Sports) et repars en marchant tranquillement.

Je sais qu’il ne devrait plus y avoir de neige… au sol, car elle commence à tomber… d’en haut.

 

Je reprends alors doucement du poil de la bête au fur et à mesure des kilomètres.

Les 2 nouvelles portions sont repassées dans l’autre sens ( !). Je me remets dans le rythme de ceux qui sont devant moi. Puis je dépasse parfois.

 

Sur les portions roulantes, l’envie de courir revient, je dépasse encore.

La fatigue est à présent derrière moi sur cette portion où je me sens plus à l’aise.

Attention toutefois à cette neige qui blanchit le bitume, la prudence est de mise.

 

J’atteins Soucieu à 8h.

A nouveau un thé chaud et quelques morceaux de bananes, je range la frontale et ne m’attarde pas.

 

 

Soucieu - Beaunant (9h57, 3298°)

Je sais que maintenant la machine est repartie.

C’est incroyable comme le corps a de la ressource ! Tel un robot, musique dans les oreilles, je continue ma course en avant. Et dépasse, dépasse… Pour le mental, c’est du tout bon…

 

La montée après le lac de Chaponost se fait direct dans la boue. Pas trop de question à se poser car il n’y a guère moyen de contourner…

Je relance après chaque montée.

 

Beaunant me parait arriver vite. Et pourtant il est presque 10 heures. Déjà !

En 4 SaintéLyon (dont 3 LyonSainteLyon), je ne suis jamais arrivé aussi tard à Beaunant.

Et alors ? L’essentiel n’est-il pas d’arriver au bout de ces 145 km ?

 

Toujours du thé chaud et de la banane.

Beaucoup de concurrents sont assis là, près du coin « boissons chaudes ».

 

 

Beaunant – Lyon Gerland (11h21, 2995°)

La montée de Beaunant, on peut la faire en courant ?

Euh, oui, il y a 3 semaines, lors d’une reconnaissance de 35 km entre Sainte Catherine et Sainte Foy. Parce que je savais que je ne ferai surement pas le jour J.

Et après 130 bornes, à votre avis ?...

 

Les aqueducs passés, il n’y a plus qu’à dérouler les 10 derniers kilomètres.

Ca sent l’écurie. Mais je n’ai curieusement pas de lassitude. Juste le plaisir de me dire que je vais arriver… enfin…

 

Je dépasse quelques « crampés ».

 

Le passage à la Confluence se fait sans perdre de temps. Pas le temps de faire des courses dans le centre commercial…

Tout comme l’entrée dans le parc de Gerland, en forçant sur le moteur. Enfin… « forçant », quand les jambes ont plus de 140 km, est un peu exagéré mais bon… Le cœur y est. Et le mental aussi !

Je profite pleinement des derniers mètres, comme si je repartais pour un tour.

Gilles, de notre groupe de « félés » de l’aller, est là avec sa caméra pour immortaliser l’instant… Il a du stopper à Saint Christo. Mais a été présent à notre arrivée. Sympa çà !

 

Je pénètre dans le palais des sports au bout de 11h21, en brandissant le buff collector de notre périple… Just for fun car je ne suis qu’un arrivant parmi tant d’autres…

 

Et voilà. Une 3° LyonSaintéLyon de bouclée, avec 72.5 km au compteur.

Je retrouve alors Biscotte et son frère, puis fulgurex.
Anthony arrive juste après. Du groupe des félés, nous serons 13 à franchir la ligne du palais des Sports...

 

 


 

Le bilan ?

 

De cette 3° édition, je garde en mémoire un aller en toute convivialité, comme à chaque fois.

Et un retour plutôt … « hallucinant » : je m’en souviendrai longtemps de ce « lutin à capuche ».

 

L’aller aura été bien plus fatiguant, du fait de la longueur du parcours et parce qu’il a fallu faire la trace. Cela nous aura couté en énergie.

J’ai donc pris le départ de la course bien plus fatigué que les 2 éditions précédentes.

Pas étonnant donc que l’envie n’ait pu être présente sur la 1° moitié de la course.

Ue envie qui sera revenue avec le petit jour…
Ne pas oublier que - souvent - la course commence à Soucieu...

 

Au final, j’aurai mis le même temps qu’il y a 2 ans (avec un parcours certes plus court), où j’avais été malade à Saint Genoux, cheminé sur le verglas vers Soucieu, et marché à partir de Beaunant.
C'est aussi pour cette raison "digestive" (eau froide) que j'ai très très peu bu.
A ne pas enseigner dans les écoles de trail : je n'ai bu QUE 250 ml sur toute la course, me contentant d'un thé chaud toutes les 2 heures. Pas bieeeeen .......

Mais cette année, le fait d’avoir relancé après la mi-course n’aura pas suffit à combler le retard pris sur les hauteurs des Monts du Lyonnais.

 

En tout cas, mise à part un genou douloureux suite à une chute (c'est passé quelques jours après), aucune blessure à déplorer, ni de grosse fatigue.

 

1 semaine après, me voilà prêt à gambader sur les pentes du Mont Thou, pour la course du même nom.

Une (petite ?) coupure sera cependant nécessaire...

 

 

Est-ce que je re-signe l’année prochaine ? Comme à chaque fois, probablement pas sur le moment.

Cette SaintéLyon reste toujours aussi exigeante, détestable parfois quand on est « dedans » mais au combien fascinante. Pour ne pas dire… hallucinante

 

 trace

Je monte plutôt vite en pulse : ici rarement vu un cardio aussi bas, surtout entre Sainte Cath et Saint Genoux.
"2 de tension"




11 commentaires

Commentaire de Aurélie84 posté le 18-12-2012 à 09:47:22

IMPRESSIONNANT je n'ai rien à ajouter de plus

Commentaire de Arclusaz posté le 18-12-2012 à 09:57:47

Hallucinant, je crois que tu as trouvé le terme qui convient !
saleté de lutin.......

t'es un sacré costaud, et quelle année !!!!! repose toi bien et longtemps ....

Commentaire de totoro posté le 18-12-2012 à 13:26:27

T'es un vrai warrior, rien ne t'arrête même pas le Lutin :P

Comme le dit Arclusaz, tu as fait une superbe année alors repose-toi bien maintenant !

Commentaire de Tito69 posté le 18-12-2012 à 13:32:02

Respect, c'est quand même une superbe aventure que votre truc de malade : la LSTL. Et bravo.

Commentaire de Jean-Phi posté le 18-12-2012 à 15:53:30

Chapeau Thierry ! Malgré les hallus et la vision d'un possible Ecouvien, tu n'as rien lâché pour aller au bout ! Il en fallait du mental pour relancer après l'arrivée au Flore. et tu l'as fait ! Tu as bien mérité de te reposer. Un bon moment !

Commentaire de sabzaina posté le 18-12-2012 à 19:50:16

Enorme...
Très très fort.
Excellent...
Y a plus de mots, à ce niveau-là...
Et dire qu'à 2 min près, on finissait main dans la main! ;)

Commentaire de Byzance posté le 18-12-2012 à 20:42:13

La LSTL commence à St Genoux ! 1000 places gagnées.

Commentaire de Mustang posté le 18-12-2012 à 23:39:12

L'horizon est inaccessible, mais il est toujours exaltant de tenter de l'atteindre! bravo.

Commentaire de Mamanpat posté le 21-12-2012 à 17:02:11

Et là tu m'as épuisée...
Bon ben comme les autres années, espèce de dingue, chapeau bas...

Commentaire de turtlerunforfun posté le 21-12-2012 à 17:15:53

Encore une fois bravo et merci de m'avoir soutenu dans les moments de doute. Ravi d'avoir fait l'aller avec toi. Passe de bonnes fêtes, repose-toi bien après ta superbe année 2012. Et vivement 2013 ;)

Commentaire de lalan posté le 23-12-2012 à 11:45:45

T'es un fou. Cette lyonsaintélyon a un parfum différent chaque année, c'est pour ca que l'année prochaine tu y retourneras. Bravo. Quels enchainement sur l'année 2012.
Le père noel t'autorise à te reposer et te réalimenter correctement,passes de bonnes fetes en famille. A plus .

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