Récit de la course : SaintéLyon 2022, par Yanic

L'auteur : Yanic

La course : SaintéLyon

Date : 3/12/2022

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 1739 vues

Distance : 78km

Objectif : Terminer

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SaintéLyon 2022 : il faut bien une première !

Ce qui peut être merveilleux dans la vie, c'est la somme de hasards qui combinés harmonieusement donnent naissance à un projet. Un peu comme la somme de hasards qu'il a fallu pour la création de notre bonne vieille planète Terre. Ou pour envisager une première participation à la SaintéLyon. Oui, je mets audacieusement les deux sur le même plan, dans une tentative osée de marquer les esprits dès le début !

Sérieusement, la SaintéLyon ? Moi qui disait il y a quelques années encore "75 km avec du dénivelé, l'hiver ?! Non merci !". Mauvaise foi évidente, si l'on fait abstraction du fait que oui, le froid et moi, on n'est pas trop potes. Une petite promenade du dimanche en famille par 4°, mains dans les poches du manteau... je les ressors au bout de 20 minutes... elles sont bleues violacées et aussi insensibles qu'un préfet de police. OK, mais avec l'ensemble d'un équipement technique efficace pour la circonstance ? Curieusement, je n'y avais pas trop pensé ! Alors, sous-couche de gants de soie, gants, gants de laine par-dessus s'il faut, voire moufles ou gants de boxe, et ça devrait quand même faire l'affaire, non ?!

Alors je ne sais pas trop pourquoi, mais quelques semaines après le marathon de Lyon, je me dis "et pourquoi pas La SaintéLyon ?" Allez savoir comment ça m'est venu ! Certainement qu'avec les généreuses températures automnales, je ne pensais pas trop aux problématiques de froid pré-citées ? Le mythe de la SaintéLyon commence alors à se rapprocher. Et puis en tant qu'ancien lyonnais, le nom m'attire autant qu'il me fait peur. C'est une épreuve qui parle à toute personne de la région, sportive ou non, "faire la Sainté" est un terme qui a une aura particulière. Et puis peut-être également qu'il y a 15 ans environ, un grand monsieur, pas seulement par la taille, a planté sa petite graine. Oulà non, rien de graveleux qui viendrait ternir la coloration distinguée de ce récit de haute-tenue, je vous explique que les comptes-rendus du blogueur émérite ArthurBaldur, ses "songes d'une nuit d'hiver" et quelques discussions de vive voix à ce sujet ont certainement grandement joué dans l'idée que maintenant, moi aussi, je suis prêt, j'ai envie d'y aller ! Enfin non, je ne suis pas prêt du tout, mais j'ai envie d'y aller !

En tout cas, concrètement, ça me laisse seulement quelques semaines pour enquiller du dénivelé. Au pied du massif du Jura, c'est pas le plus dur, et puis c'est agréable d'arpenter les chemins du Revermont (surtout par ces températures bien au-delà des normales), après quelques mois sur bitume exclusivement. Mais c'est sûr que ça ne fera jamais une prépa complète pour affronter le bazar, il va falloir improviser !

Bref, venons-en à la course, sinon on n'est pas rendu !

J'ai la chance de profiter d'un point de chute parental pas loin de Lyon, j'y dépose la famille et la voiture, avant de repartir en transports en commun vers la halle. Tram+metro+tram, par le jeu aléatoire des correspondances, j'arrive à la Halle Tony Garnier seulement vers 18h35. A peine dans la halle, j'entends le speaker dire "[brouhaha] 5 petites minutes avant le départ des dernières navettes. Euh, il a dit quoi ? 5 petites minutes, ou 25 petites minutes ? Ça change beaucoup de choses ! Je hâte donc le pas à travers le salon sur lequel je n'avais aucun pouvoir d'achat disponible. L'organisation communique auprès des exposants pour dire que 69% des concurrents sont des CSP+ (ce dont je ne doute aucunement !) donc il y en avait, du vendeur de gelqui font courir plus vite, de vêtements qui font courir plus vite, d'accessoires qui.. bref, vous avez compris).

Je tente ensuite de me sauver au plus vite de la halle en passant par un rideau qui permet d'éviter la longue traversée du salon au retour, mais un vigile veille au grain et m'envoie refaire le grand cheminement des marchands du temple et des templiers dans l'autre sens pour enfin gagner la sortie et les navettes. Un peu de file d'attente mais qui avance très vite, sous une très légère pluie, rien de dramatique. Par contre, sur le trajet au niveau de Rive-de-Gier, ça tombe dru, on regarde la route en silence, j'ai l'impression que tout le monde pense la même chose dans le bus.

Arrivé à Saint-Etienne, j'arrive dans la halle déjà largement remplie. J'arrive à trouver un petit espace pour poser mon matériel de bivouaqueur, matelas et sac de couchage, bonnet sur les yeux et c'est parti pour un début de repos salvateur. Bon, concrètement, j'avais sous-estimé sur le moment que mon sac de couchage était prévu pour des conditions extérieures plutôt froides, pas pour une halle couverte et bien remplie. Mais je dois reconnaître que l'expérience était plaisante, faire une sieste au milieu d'une population hétéroclite de dormeurs et de bavards ; une sorte de crèche pour grands enfants dissipés qui s’apprêtent à aller jouer dans la boue ! A 22h30, je me décide enfin à me mettre en tenue, un peu par mimétisme par rapport aux autres, probablement, si je ne veux pas être le dernier à sortir du hall de repos ! J'envoie un SMS à ma chérie pour savoir si elle a une idée de la météo actuellement à Sainté, car dans le hall, on ne se rend pas bien compte ! Je crois que je pose mon sac consigne vers 23h15, puis je prends un petit café avant de rejoindre tranquillement l'amas de gens en direction du départ. J'avais retenu l'information que l'attente se faisait désormais majoritairement à l'intérieur, mais largement sous-estimé à quelle heure il aurait fallu me mettre dans le peloton pour espérer au moins la 3e vague !

Je l'ai un peu plus compris quand j'ai constaté qu'il ne devait y avoir derrière moi qu'une cinquantaine de personnes maximum. Donc départ dans la 5eet dernière vague à 0h25, rien de bien grave.

A propos de vagues de départ, ce que ça m'a saoulé après l'épreuve (oui, petit saut temporel, attention à la marche, allez pas vous faire une cheville à cette étape, audacieuse au niveau littéraire !) de lire toutes ces récriminations pénibles de coureurs hargneux qui n'ont pas eu le privilège du sas performance qu'ils espéraient ! Et vas-y que je secoue ma carte de retrait indiquant un départ à 23h30 ! Et ma côte ITRA ! Et ma côte-rôtie ! Une moindre réflexion indiquerait pourtant qu'en l'absence d'une mention claire d'un sas à part sur le site d'inscription, la mention générée sur le PDF de retrait dossard est juste celle des premiers départs et donc la même pour tout le monde ! Vous avez sur le formulaire la mention d'un sas prioritaire, une couleur de sas avec une indication précise ? Non, bon, et bien ça répond à vos interrogations ! En même temps, à contrario, je suis content de n'avoir pas pris cet horaire théorique au sérieux, parce qu'à 23h30, j'étais pas prêt du tout ! Les organisateurs auraient dû m'attendre, il y aurait eu des appels micro, ça aurait retardé le départ des premières vagues, ça aurait mis un de ces bazars !Oups, du coup, toutes ces vagues de départ retardées cette année, j'y pense maintenant… c'est peut-être à cause de moi ? On a accusé des voitures mal garées, alors qu'en fait, ma nonchalance est seule responsable ? Je.. je suis désolé.

En tout cas, à la place des organisateurs, je prévoirais un message sur le site pour l'an prochain "vous êtes élite ? Vous avez fait la LyonSaintéLyon ? Non, bon, et bien vous êtes juste un(e) clampin(e) comme un autre, si on vous donne un bracelet coupe-fils sur place, estimez-vous chanceux, et sinon vous ferez la queue comme tout le monde, vous nous avez assez fait ch… à ce sujet l'année passée, on n'a pas eu envie de renouveler l'expérience !"

(Exagéré, vous dites ? Pas plus qu'un commentateur Facebook sur le site de la SaintéLyon qui a osé écrire sans trembler des genoux "je n'ai pas eu mon bracelet Perf, du coup je me suis retrouvé avec les marcheurs").

Revenons maintenant au direct, avec une autre petite anecdote sans intérêt : dans toutes les vidéos du départ de la SaintéLyon que j'ai pu voir ces dernières années, où l'on voit devant l'arche les coureurs prêts à affronter la morsure du froid, impatients d'en découdre au cœur de la nuit avec les éléments déchaînés (si un jour je me reconvertis en journaliste de presse locale, je replacerai cette phrase, juste avant le paragraphe "des conditions dantesques" !), il y avait donc cette maison curieusement placée sur la gauche de la ligne de départ, assez atypique en milieu urbain. Sauf que cette fois, je ne suis pas assis tranquillement au chaud à me poser des questions sur les dernières curiosités restantes de l'habitat urbain, mais que je suis sur la ligne de départ, cette fameuse baraque (de votre envoyé special sur place, il s'agit en fait de l'hôtel des ventes) à quelques mètres de moi, donc sur la droite, ce qui change beaucoup de choses. A croire que selon comme on est tourné, ça change tout ! La position de spectateur, c'est terminé, il va falloir y aller ! Et ce n'est pas qu'une blague légère, c'est réellement ce que je dois me faire rentrer dans la tête. Parce que curieusement, je n'ai pas du tout l'impression d'être conscient de ce que je m'apprête à faire. Je veux dire, il y a deux mois, je faisais le marathon de Lyon, je savais exactement pour quoi je partais, quelle allure tenir, quels risques éviter, le résultat d'un entraînement prévu pour, la volonté de tenir l'objectif, etc. Là, pour des raisons psychologiques qui m'échappent, je ressens bien que je ne suis pas du tout dedans; 'esprit est ailleurs. Je vais y aller, mais à vide, bref, c'est pas passionnant, hein ?!

Si "on court toujours pour quelque chose ou pour quelqu'un, c'est le moment de vous en souvenir" qu'y dit, le speaker, là-dessus, j'ai quelques idées, un vœu dans la nuit, et plusieurs de ces raisons seront à l'arrivée, à moi d'assurer un minimum, maintenant !

La course commence donc par son lot de bitume rassurant pour sortir de Saint-Etienne en direction de Sorbiers et des premiers chemins.

A partir de là, je peux abandonner pour ce récit les repères topologiques précis, vous m'en excuserez : le tracé se résume pour moi à un long serpentin de… de frontales, dites-vous ?!! Argument marketing uniquement, sachez-le ! Serpentin de boue, j'aurais dit, moi ! De la belle boue, bien grasse, argileuse ou glaiseuse, je ne saurais dire plus précisément, mais bien présente (après recherches, la conclusion est qu'à l'instar du crocodile et de l’alligator, c'est caïman la même chose). Mais curieusement, j'ai trouvé que ça se courrait assez bien, les chaussures trail font leur rôle d'ABS, et dans les descentes, j'avoue avoir pris une nouvelle assurance, tout à fond ! Je prenais la confiance, comme disent les jeunes, et j'avais vraiment l'impression de dépasser à tout va. A posteriori, je me suis rendu compte que les stats étaient moins flatteuses, et que donc j'ai surtout fumé du concurrent… dans le cadre plus modeste de la 5e vague, concurrents qui n'étaient peut-être pas ceux qui visaient les plus grandes pointes de vitesse.

J'arrive assez frais à Saint-Christo. On n'est pas tout seul, c'est sûr, mais il y a des pâtes de fruits, du chocolat noir et du thé (à bonne température, et ça, c'est à mon avis pas si simple techniquement, merci aux bénévoles de l'ombre, celles et ceux que l'on voit s'agiter derrière mais que l'on a pas l'occasion de remercier en direct !).Par contre, en sortie de ravito, je me fais un peu peur en ressentant mes doigts bien glacés. J'avais pourtant les sous-gants et la paire de gants avec moufle rétractable, d'une célèbre marque de produits sportifs "à fond la forme". La mauvaise idée a été de ne pas ajouter la partie moufle dès le début de la course, me disant que tout allait bien de ce coté. Du coup, je passe la montée suivante à me dire que si ça se trouve, je vais devoir arrêter sous peu, que ces doigts glacés ne seront pas tenablebien longtemps. Mais l'effet réfléchissant de chaleur à l'intérieur de la moufle fait son effet, et le problème est évacué au bout de 10 minutes (mes différents équipements "special froid polaire" étaient une attention offerte par ma chérie, qu'elle en soit ici publiquement remerciée). Sérieusement, si j'ai un conseil de débutant à donner, c'est celui-là : les gants-moufles rétractables, si le terme de Syndrôme de Reynaud vous parle et que vous vous sentez appartenir à la confrérie des doigts violets, ça peut vous sauver, avant de vous lancer vers des projets de gants chauffants hors-de-prix.

Dans mon souvenir, c'est après St-Christo qu'on commence à naviguer dans une nappe de brouillard bien épaisse, la frontale éclairant la nappe mais dont la lumière n'atteind qu'à peine le sol. Mais là, j'avoue un avantage : moi, le brouillard, ça me connaît ! Étant depuis près de dix ans résident bressan, je connais parfaitement le principe du "plus t'éclaires, plus t'y vois rien !". Le brouillard bressan est une spécialité locale méconnue, sur laquelle l'UNESCO ferait bien de se pencher, qui nous tombe dessus au 1er octobre exactement, et guide nos matinées jusqu'à mars. Et c'est particulièrement sur la route que l'on distingue le lyonnais nouvellement bressan attiré par les prix de l'immobilier du vrai ventre-jaune bressan : le lyonnais ralentit, le bressan s'y refuse, parce qu'on a pas que ça à faire. Donc j'applique la méthode qui fait la particularité de nos préceptes routiers : droit devant sans ralentir et ça devrait bien se passer ! Et là-dessus, je n'ai pas eu à me plaindre : aucune chute, seulement les glissades classiques, ça passe crème. Crème en glaise, plus exactement (hashtag calembour).

Le moral est encore bon arrivé au ravito de Ste-Catherine. Je me suis tellement répété en amont le mantra "c'est à Ste-Cath' que l'on a envie d'arrêter ; il ne faut pas" que je me sauve vite de cette antre maléfique, comme si tout d'un coup, un méchant diable allait me tomber dessus pour me crier "abandonne, tout de suite !!!" Je longe les cars en me disant que je ne vois pas où est le problème. Par contre, peu après, il y en a un, et un beau ! La montée du Rampeau ! Ah la saloperie ! Ah le piège qui ne figurait pas dans les conditions générales de vente ! Je connais mes droits, j'ai 14 jours pour exercer mon droit de rétractation !

Du 25%, du 30% de dénivelé ! J'ai vérifié, quelqu'un pourrait-il informer les traceurs qu'une aimable route bitumée permet de s'éviter ce chantier par la droite pour rejoindre St-André la Côte pour une distance à peine supérieure ?

Bref, bon an mal an, les deux pieds dans la boue (la musique officielle de la saintélyon, je suis désolé, ce n'est pas "light my way", mais "flocs-flocs-flocs-fwiitt-flocs !"), on arrive à St-Genou. Et là, la déprime me gagne un peu. Ravito extérieur, OK, mais seulement 4 tentes de longueur d'un seul cô, donc une fois de plus la cohue, et devoir jouer des coudes pour accéder à la table et glaner sa pâte de fruit salvatrice. Donc advienne que pourra, c'est reparti. Le bon coté, c'est qu'à ce stade, on sait qu'on a fait le plus gros du dénivelé. Le jour se lève sur ma banlieu et on peut observer enfin le décor champêtre dans lequel on évolue. Ça fait quelques kilomètres que je recherche, dans les patelins que nous traversons, un truc improbable, à savoir un banc, tout rustique fut-il, pour prendre le temps de retirer les gravillons que je me traîne dans la chaussure gauche, et qui pourraient à terme poser un problème plus douloureux. A défaut d'un tel siège bienvenu, j'attends le ravito de Soucieu, premier ravito couvert, pour me poser, régler ce souci de caillou parasite, retirer la veste et repartir vers un futur glorieux jusqu’à Chaponost. Glorieux n'est peut-être pas le terme, vu que l'allure endurance est devenue l'allure footing lent, et que la marche devient rapidement une alternative rassurante au lieu des relances souhaitées. Bref, enfin la salle omnisport de Chaponost à très petits pas, donc. Je tends ma sébile éco-responsable pour un verre de cola et la bénévole visiblement expérimentée dit à sa plus jeune collègue "les coureurs, y' veulent souvent du coca, y'a du sucre, ça leur fait du bien". Je trouve la force de leur répondre "ah nan mais faut pas croire, c'est totalement psychologique, on est arrivé en trottinant pour faire style, et en plus y'avait une camera à l'entrée, mais en vrai, on est cuits, y'a plus rien dans le moteur, le coca, c'est seulement psychologique, voyez-vous !" Bon, si l'envie de rigoler est encore là, il y a encore de l'espoir. Je m'écarte un peu, pose le sac de trail et en sort le téléphone. Ma chérie m'avait envoyé après Soucieu un message qui m'encourage autant qu'il me fait marrer.J'en profite pour lui dire que par rapport aux prévisions initiales d'estimation d'arrivée une fois passé Chaponost, elle aura encore largement le temps pour le dessert, le café et l'addition ! Et bien figurez-vous que j'ai drôlement bien fait ! Parce que non seulement je cours de moins en moins, mais j'arrive aux aqueducs de Beaunant. Ah la mauvaise blague ! Dans un premier temps, on longe l'ouvrage dans une côte mémorable. Bon, ça laisse bien le temps de s'émouvoir devant la capacité d'ingénierie de la puissance romaine. Le problème, c'est qu'une fois passée cette légendaire côte du Rhône, la route tourne à 90°C vers la droite… et c'est la même côte mais en bien plus long !

Vous avez déjà vu passer ces articles dans la presse locale sur ce type qui serait le champion du monde d'une épreuve de force dont vous ignoriez l'existence ? (dans l'Ain, j'ai à quelques km de chez moi le champion du monde de soulever de boules de plus de 300 kg - alors attention, j'ai des relations !). Bref, essayez de penser à l'image d'un de ces types super forts en train de tirer derrière eux, à la force de leurs bras, une corde sur l'épaule elle-même reliée à un semi-remorque. Le buste penché au maximum, le souffle court, ça y est, vous avez l'image ? Bon, et bien maintenant, virez la corde, le semi-remorque, les muscles du type, et vous m'avez moi, plié en deux, haletant comme un phoque pour franchir chaque mètre supplémentaire.

Une boucherie, dont je ne voyais pas la fin. Au passage, merci à tous ceux qui m'ont dépassé dans cette montée et m'ont encouragé, parfois un simple mot qui n'a pas augmenté la vitesse moyenne mais qui a fait du bien au moral. Donc là, en théorie, c'était la dernière montée. A peu de choses prêt, c'était ça. Il reste encore un peu de bosse au Parc Aventures de Ste-Foy, et un peu de faux-plat montants qui deviennent de vraies côtes à ce stade, avant de descendre les escaliers du Grapillon (par rapport aux vidéos terrifiantes que j'avais vu de coureurs robotiques en perdition, je suis descendu sans trop de mal), avant de rejoindre Lyon, longer une autoroute (le bon coté, c'est qu'on ne s'en rend absolument pas compte après 77 bornes ! - C'est le compte-rendu LE-GEN-DAIRE 2022 du ci-devant Benman qui m'a permis de remarquer ça à posteriori -), tourner un peu derrière la Halle Tony Garnier puis enfin pénétrer victorieusement sous l'arche. Je retrouve quelques mètres après, ma chérie, le fiston et mes parents, et ça me fait tellement de bien de les revoir après cette longue plaisanterie ! J'ai dans l'idée de sortir au plus vite de la zone coureur pour ne pas les faire attendre plus, je zappe la photo finisher devant l'affiche dédiée (il y avait déjà quelques personnes devant à attendre, et sur le moment, j'ai trouvé, peut-être à tort à posteriori, que ça faisait tellement artificiel, avoir la super photo à poser sur les réseaux sociaux. Je m'en fous, j'y suis pas, sur les réseaux sociaux ! La majorité des souvenirs resteront dans ma tête, quelques autres ici et c'est très bien comme ça !

Peu après, je retrouve ma banlieue d'enfance, m'abandonnant facilement aux bons soins de ma femme qui m'évite chaque geste superflu. J'apprends avec ravissement la tenue d'un match de foot de la coupe du monde (France-je sais plus qui) que le fiston attend avec autant d'impatience que son papy. Ça tombe bien, j'aime pas le foot, donc un créneau de 90 minutes de sieste me tente bien, pour somnoler, repenser à tout ça, et comme les autres participant(e)s, me demander si je dois dire "plus jamais !" ou pas !

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