Récit de la course : Saintélyon 2011, par kailasa

L'auteur : kailasa

La course : Saintélyon

Date : 4/12/2011

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 3615 vues

Distance : 69km

Objectif : Pas d'objectif

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Saintélyon 2011

version avec des images (!!!) sur mon blog : http://www.vertacotrailer.com/article-saintelyon-2011-91759432.html

Pour clore cette saison 2011, et si on se faisait une petite Saintélyon !!?

L’année sportive a été difficile (blessure, problèmes gastriques, blessure, problèmes gastriques, blessure)… Et j’avais besoin d’une petite course bonus après mon forfait sur le Marathon des Causses because une mauvaise chute sur le Trail de l’Ours qui m’avait laissé des côtes bien douloureuses et un pectoral gauche en bouillie.

Les douleurs s’estompant, un petit mois de préparation pour retrouver des sensations de vitesse, deux sorties longues (chiche que je me fais la Saintélyon avec les acquis fonciers de la saison !!!), et me voilà au départ à Saint Etienne avec comme ambition d’améliorer les 6h03 réalisés lors de ma première participation.

Mouai. Sauf que… En ces temps hivernaux où dame gastro sévit cruellement… Restons « glamour », je ne rentrerai pas dans les détails : à 22h45, j’ai le… comment dire ?... bonheur ?... plaisir ?… de visiter les très… hum hum… latrines du Hall A du parc expo de Saint Etienne et… à une heure du départ, les ambitions se… liquéfient peu à peu !!!

23h10 et un Smecta plus tard, direction Geoffroy Guichard où doit avoir lieu le départ. Je m’entasse avec mes 5000 collègues coureurs en attendant les douze coups de minuit qui nous libèreront. Coup de chance, je retrouve au milieu de la foule mon ami Philippe (objectif du jour : terminer devant son paternel si possible en moins de 8h30), accompagné de son rival de Papa… Et blablabla…Et blablabla… L’attente du départ passe presque inaperçue… 23h45 les relais partent… On avance un petit peu… Houlala !!! Elle est vraiment loin la ligne départ. On doit être mi-peloton. Mouai. Va falloir faire avec…

Minuit !!! On entend à peine le speaker donner le départ. C’est parti !!! Enfin presque…Plus de 2 minutes pour atteindre l’arche, et puis ça trottine. Quelques hectomètres, et je peux enfin accélérer : je prends l’option trottoir, clignotant et je double !!! Et pendant une demi-heure, dans les faubourgs stéphanois, je vais doubler-doubler-doubler, slalomer, ralentir, relancer ; et puis on va rattraper les derniers relais dès le kilomètre 4 environ. Et ça fait encore plus de monde à dépasser !!!

Ca commence - enfin ! - à monter. La foule de coureurs devient moins dense. Dans la montée de Sorbier, je me sens plutôt bien, mon rythme est très correct. Et au niveau des intestins, vive le Smecta, presque RAS !!!

Premiers sentiers : la tendance du jour est à la boue, d’autant que la pluie redouble (elle nous accompagnera deux bonnes heures). Ca glisse. Les montagnes russes jusqu’à Saint Christophe en Jarez sont dévalées prudemment mais assez facilement.

1h20 au ravito (que je zappe) : pas si mal vu les conditions de début de course, je ne perds que 5 minutes par rapport au temps réalisé il y a quelques années.

Public nombreux dans Saint Christophe (il est quand même 1h30 du matin !), c’est vraiment sympa et motivant, surtout avant d’attaquer les petites montées qui suivent. Des petites montées que j’avais courues, jadis, dans mon jeune âge, mais là, à priori, ça ne veut pas. Un petit coup au moral, je me force bien à trottiner, mais je sens que ce n’est pas trop efficace. L’objectif temps s’envole, il va falloir gérer l’envie d’aller au bout sans l’objectif chrono. Sur les longs faux plats descendants avant la descente vers Sainte Catherine, j’arrive quand même à rallonger la foulée.

Descente prudente vers Sainte Catherine (pas si dangereuse que ça, juste un peu glissante dans son final), je m’arrête au ravito (plutôt bonne la soupe) et je repars. Classement identique qu’à Saint Christophe, 123ème.

Je trouve la portion jusqu’à Saint Genoux bien longue. Je maintiens un rythme convenable mais c’est loin d’être transcendant : je sens bien que le moteur est bridé. Les premières vues sur Lyon qui scintille là bas au loin, donnent un peu de baume au cœur, mais bon, je commence à être un petit peu dans le dur. Il faut se rendre à l’évidence, je suis un peu « juste ».

Petite remarque d’ailleurs… Je sens bien que je ne suis pas le seul à "caler" !!! Je double encore quelques coureurs... Mais je me fais aussi beaucoup doubler ; et parfois même enrhumer !!! Je me surprends à chaque coureur qui me dépasse à regarder (anxieusement) la couleur du dossard : du rouge, ouf, c’est un relai, normal d’être déposé ; par contre, quand c’est un dossard noir… Dur de voir qu’il y en a qui sont beaucoup plus fringant que soi !!!

Une pause coca à Saint Genoux (classement 124ème), la montée qui suit est genre « je monte comme je peux » et puis c’est la fameuse descente de 11 kilomètres, où si on a bien géré son début de course, on peut envoyer du lourd et tourner facilement autour de 14-15 km/h. Et bien pour moi, le compteur est bloqué à 5mn/km !!! J’ai mal aux jambes.

Oui… Elle est longue cette descente… Et tellement frustrante !!! Bref, passons…

Une petite remontée, la traversée d’un parc, une remontée boueuse, du goudron… L’arrivée avant le dernier ravito, quand les sensations sont bof bof, est interminable. Enfin, j’arrive sur Beaunant. Ravito Coca. On peut éteindre la frontale, ce n’est plus que de la ville et du bitume. Il reste juste un peu plus d’un demi-semi marathon citadin pour rallier l’arrivée !

Petit regain de vitalité !!! Je relance bien pour attaquer la dernière montée de la nuit. Cette montée de Beaunant est vraiment un mur ; je l’aborde en trottinant, puis passe en mode marche rapide, pour bien relancer sur la partie finale. Je me dis que je vais peut être faire un bon finish ? On tourne dans une petite rue vers la droite : je reconnais, je sais à ce moment là qu’il ne reste plus que de la descente et du plat. Allez go Go GO GOOOOO!!!

Ouaich… Sauf que… Mes jambes sont toujours bridées : elles ne peuvent plus allonger !!! Descente tout en douceur sur Lyon, par une avenue interminable. J’AVANCE PAS !!! Me fais doubler doubler doubler relai solo relai solo !!! Elle est loooooongue cette avenue. La pente s’incline un peu, des escaliers et on débouche sur les quais. 7 kilomètres de quais. SEPT !!! Et bien quand les jambes veulent plus, c’est très très très long ! Certes je cours. Mais tout douuuuuucement. Douuuuuuuuloureusement. Mes jambes sont à leur vitesse maximale tandis que mon cardio est tout tranquille !!! Les 6 derniers kilomètres en 33 minutes sur du plat. 30 places perdues depuis le dernier ravito.

Je termine cette Saintélyon en 6h45. Bien loin de l’objectif des – de 6h. (classement 150ème)

Mais les motifs de satisfaction sont là : outre les bienfaits « Smectaires » (zéro arrêt ! Ce n’était pourtant pas gagné…), je n’ai pas eu à affronter mes soucis récurrents de blocage d’estomac. Autre point positif, malgré des sensations très moyennes, j’ai gardé la « niaque » et me suis accroché tout le long. Et puis ce genre de course, c’est toujours de l’expérience en plus. Et découvrir des erreurs à ne plus commettre.

Première grosse erreur : mon placement sur la ligne de départ. La perte de temps est énorme en partant à mi peloton, et remonter tout le troupeau est usant. Difficile de quantifier le temps perdu, mais même sur du long ce n’est pas négligeable.

Seconde erreur, dans ma préparation cette fois ci. J’ai volontairement (et par manque de temps aussi) négligé le coté foncier en privilégiant la vitesse. A partir de Sainte Catherine, j’ai bien vu que ça m’avait fait défaut.

Des petits plaisirs quand même durant cette Saintélyon…

Il y a toujours ce plaisir de courir de nuit, dans sa bulle, seul face à soi même, avec ce sentiment que l’univers se résume au petit halo de lumière là devant soi.

Il y a toujours ce plaisir de finir une course qui a été éprouvante. Cette course a un profil qui ne me convient pas (beaucoup trop roulante), il y a beaucoup beaucoup beaucoup de monde (et je n’aime pas ça), partir à minuit (c’est le concept de cet événement me direz vous) ne me ravit pas outre mesure. Et pourtant, je suis content d’être finisher, parce que la Saintélyon est justement atypique et que c’est l’un des grands rendez vous de la course nature en France.

Et un petit plaisir d’après course cette année : LA BIERE !!! Servie fraiche au ravito d’arrivée !!! A 7h du mat’ !!! Troooooop bon !!!





Deux petites cerises sur le gâteau :

- Un petit retour à l’entrée de Lyon pour aller courir (dur de recourir une heure et demie après en avoir terminé… Mais la potion magique-bière fonctionne à merveille !) avec l’ami Philippe. Un Philou un peu palot et décomposé mais vindicatif et souriant : son objectif temps était raté mais la peur d’un retour de son Papa qui le grillerait (et l’humilierait !!!) l’obligeait encore à se battre jusqu’à l’arrivée. Petit moment très très très sympa de partage sur les quais de Saône.

- Ma chérie-accompagneuse-conduiseuse-nourrisseuse-encourageuse(euh…sauf pendant la course, plutôt dormeuse)-logistiqueuse-motiveuse-coupdepiedauxfesseuse-habilleuse-réconforteuse-dorloteuse-amoureuse était là. Et c’est très bon de partager. Merci.

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