Récit de la course : Le Grand Raid des Pyrénées 2008, par goonif37

L'auteur : goonif37

La course : Le Grand Raid des Pyrénées

Date : 28/8/2008

Lieu : St Lary Soulan (Hautes-Pyrénées)

Affichage : 4121 vues

Distance : 150km

Objectif : Se défoncer

7 commentaires

Partager :

137 autres récits :

Le Grand Raid des Pyrénées : une première plutôt raide

Enfin un Grand Raid dans les Pyrénées. Cette année nous voulions courir ensemble avec mon frangin sur l’UTMB. La folie des inscriptions et sa bouzine de PC ne lui ont pas permis de s’inscrire dans le temps imparti ? Pas de soucis j’annule mon inscription – l’ayant déjà couru l’année passée, sans trop de regret – et l’on s’inscrit sur le GRP. Malheureusement pour lui, une blessure le pousse à annuler sa participation. Il décide tout de même d’y participer en tant que bénévoles et sera présent sur les ravitos de Tournaboup et Cauterets. Philippe Guillome avec qui nous avons fini 3 à l’Euskal Endurance prendra le départ à mes côtés pour cette première édition du GRP. 

 depart.jpg philippe.jpg

Départ 22h, Vielle-Aure – La nuit est douce et claire, les quelques 241 partants sont prêts à en découdre. On sent l’intimité de cette manifestation et ça fait du bien. Ayant prévu les premiers arrivants en 22h, on se dit que le parcours risque d’être relativement roulant. Le départ est assez lent. Un petit groupe d’une dizaine de personnes se forme aux avant-postes. Nous passons groupés au Col de Portet – premier pointage – C’est à ce moment que les soucis commencent, plus de balisages, tout en restant plus ou moins groupés chacun recherche désespérément les balises réfléchissantes. Je mène le groupe en indiquant clairement que je ne suis pas de la région. C’est alors que le messie apparut avec en main un GPS, nous sommes sauvés et retrouvons les balises espacés d’environ un kilomètre chacune, dur, dur. Je sens alors que la course sera longue et je perçois que des personnes mal veillantes ont dû débaliser avant notre passage. Tout rentre dans l’ordre et la course peut enfin reprendre ses droits. Les écarts commencent à apparaître, Philippe à l’air en forme et part devant. Mon départ certainement trop rapide, m’incite à ralentir, mon estomac commence à me jouer des tours.

2h39 - J’arrive à Tournaboup, je suis nauséeux, fatigué, un gros ras-le-bol. Malgré les encouragements  de ma tendre Caro, de Linda et du frangin, je me demande quand finira ce calvaire. Je n’ai déjà plus de plaisir à courir, ça va revenir c’est sûr mais quand. Je repars, sur Barèges je retrouve Caro et Linda avant d’attaquer la piste de raquettes. Finis les encouragements, voyant ma lassitude c’est à coup de coup de pieds au cul qu’elles m’ordonnent d’y aller. Je rejoins un groupe de 2 dans lequel figure le Rasta des sables – Grego Widy – et bien qu’aillant du mal à les suivre et m’arrêtant pour vomir 2 – 3 fois, je me dis que je ne suis pas si mal que ça. Sur le parking Bederet avant le col de Riou, les problèmes gastriques commencent à s’estomper et je décide de fausser compagnie à mes acolytes. Je revois encore cette chaîne de montagnes avec la lune accroché à la plus haute cime légèrement éclairé par le soleil qui ne tardera plus à faire son apparition, ça marque la fin de cette première nuit.

7h52 – Cauterets, je retrouve Caro, linda et le frangin exubérant en haut des marches. Je ne reste que très peu de temps, la route est encore longue. Voici que se profile la montée du Cabaliros, il commence à faire chaud. J’aperçois Philippe quelques dizaines de minutes devant, nous nous exhortons, ravis de nous retrouver en si bonne position. Les bretons trusteraient-ils le GRP ? Dans la descente sur le CP5 de Turon de bène, je rejoins Philippe qui se strappe le genou, il s’en veut d’avoir oublié ses semelles orthopédiques. Il m’indique le premier à moins de 10 minutes, je me sens de mieux en mieux et me dis alors que tout est possible. Il fait chaud, je n’ai plus d’eau, je me jette dans un abreuvoir non sans avoir demandé la permission aux bovidés m’entourant. Je rejoins enfin le CP5, rempli ma poche à eau et repars pour Villelongue. Dans la descente je croise mon oncle Denis, étonné lui aussi de me voir aux avant-postes, il m’indique le premier à moins de 5 minutes.

12h40 – Villelongue, je rejoins toute la petite famille. J’indique à Linda que Philippe – son mari – s’est blessé au genou. Je rejoins le premier Eric Bonnote avec lequel nous dialoguons sur les problèmes de balisage rencontrés. A chaque CP, nous nous efforçons d’avertir les bénévoles ou organisateurs sur la nécessité de rubaliser certains tronçons. Je prends quelques indications sur le chemin à suivre et repars dans la montée sur Hautacam.Il fait chaud, je suis fatigué et décide donc de m’arrêter faire un petit somme de quelques minutes, allongé à l’ombre sur le bord du chemin et m’endors aussitôt. Quelques minutes plus tard (20 ? – 30 ?) J’entends la voix d’Eric qui me demande si tout va bien. Je suis très étonné de le voir, je croyais qu’il était parti avant moi de Villelongue. Je repars dans sa roue, il souffre des adducteurs et hésite à s’arrêter. Je lui souhaite beaucoup de courage et repars vers Hautacam. J’arrive enfin sur le plateau, rate le balisage sur la gauche, qui mène directement au ravitaillement, et continue jusqu’au lac au fond de la vallée. Plus de balisage, forcément, cette erreur elle est pour moi. Je rejoins un petit sentier en balcon qui revient sur le ravitaillement. Je retrouve toute la petite famille heureuse de me voir en tête de course mais étonnée de me voir arriver par l’endroit où je dois repartir. Je reprends donc ce sentier en direction du col de bareilles, tout va pour le mieux, plus de mal au ventre, de bonnes jambes, je prends énormément de plaisir. J’admire ce paysage, cette faune étonnante et massive des Pyrénées, je suis seul au monde. Les marmottes m’accompagnent sur ces sentiers. Au col de Bareilles je rejoins 2 bénévoles, heureux de voir enfin quelqu’un. Il m’indique la direction à suivre, en face du lac bleu sur la gauche, un petit col puis direction le lac vert. Alors que je descends sur le lac vert je remarque l’absence de balisage, je rebrousse chemin et remarque qu’il fallait prendre non pas à gauche mais à droite du lac bleu pour en faire le tour. Je pense que ces bénévoles m’ont indiqué l’endroit où ils ont garé leur voiture. De nouveau seul au monde pendant de nombreuses heures, avant de rejoindre Yves – l’un des organisateurs du Grand Raid du Morbihan et concurrent du Grand Raid – peu avant le col de Sencours. On se ravitaille ensemble, il me rassure sur le balisage du Grand Raid, petite photo et c’est reparti direction la mongie.

 raid_des_pyrenees.jpg

20h52 – La Mongie, je ressens une énorme émotion lors de mon arrivée. Je sens que rien ne peux plus m’arriver. On m’indique un espagnol, 45 minutes derrière. Je suis en forme et je repars en 5 minutes de cette base de vie pour les 30 derniers kilomètres. Je me retourne de temps en temps dans les ascensions mais jamais personne, pas de frontales. Jusqu’à Vielle-Aure je n’ai cessé de relancer en m’imaginant me faire rattraper dans les derniers kms. Pour la petite histoire, il n’y a jamais eu d’espagnol !

 arrivee.jpg

2h56 – Vielle-Aure. Ma chérie, le frangin et mes parents sont là pour m’accueillir accompagnés de 3 bénévoles, je suis bien…

Très satisfait de ma course, évidemment. Dans les trucs à changer, bien sûr le balisage qui a déjà fait couler beaucoup d’encre. Il faudrait rajouter des points d’eau en libre service, je me suis retrouvé 2 fois à sec, notamment dans la montée du Cabaliros. Je déplore également que la remise des récompenses se soit faite alors que tous les concurrents n’avaient pas franchi la ligne d’arrivée.Les organisateurs sont conscients des problèmes rencontrés, on en a suffisamment discuté avec eux. Ils ont le grand mérite d’avoir créé cette course, l’équipe est très sympa.

7 commentaires

Commentaire de BENIBENI posté le 08-09-2008 à 14:35:00

Belle perf ! Ca change de la " Jet set Trailer " qui cangrène les magazines...Bravo à toi Goonif et heurex de t'avoir revu au Médoc, d'ailleur au GRP...Elle était où ta pérruque ?
Restes comme tu es...Les pieds sur terre.

Commentaire de shunga posté le 08-09-2008 à 20:28:00

C'est quoi cette carte postale au milieu ????

Commentaire de Mustang posté le 08-09-2008 à 20:59:00

beaucoup de simplicité dans ton récit, et pourtant que cela a dû être dur!! , bravo!!

Commentaire de Bicshow posté le 08-09-2008 à 22:05:00

Waouh !! enorme bravo, quelle course dans ces conditions en plus

Commentaire de tooom posté le 08-09-2008 à 23:18:00

Felicitation, belle course. Sympa de t'etre arrete 30s pour taper la discute, sur le chemin sous Soulan avant la riviere, ca m'a redonne un peu de peche pour courir a nouveau.

Commentaire de sonicronan posté le 09-09-2008 à 19:49:00

1er... pour une première.... Ben dis donc, c'est pas tous les jours. Bravo encore le frangin... je te l'avais dit que t'étais un champion ;-)
Continu le régime antioxydant (vin rouge) et levure de bière (Faxe), ça marche bien apparemment.

Commentaire de phil77 posté le 10-09-2008 à 15:59:00

Alors là....je suis vraiment bluffé...avoir des vomissements, plus rien dans les jambes et ensuite finir comme tu l'as fait chapeau ;-)

Merci pour ce beau CR

Philippe

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.79 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !