L'auteur : Thomas02
La course : Le Grand Raid des Pyrénées - Ultra 160 km
Date : 20/8/2021
Lieu : Vielle Aure (Hautes-Pyrénées)
Affichage : 2213 vues
Distance : 160km
Objectif : Terminer
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Pourquoi le GRP 160 ?
En 2020 je m'inscrit sur l'intégrale de l'échappée belle. Après un arrêt prématuré à Val Pelouse en 2019, je suis bien décidé à aller au bout cette fois. Le tirage au sort ne me sera pas favorable, je me retrouve en toute fin de liste d'attente. Le GRP étant une course qui me faisat de loeil depuis un moment, je m'y inscrit en me disant que jamais, en étant 160ème sur liste d'attente de l'EB je ne serais appellé. Puis vient la crise du covid, confinement, le GRP 160 est annulé, j'arrête l'entrainement, démotivé. 15 jours avant le départ de l'EB, je reçoit un mail de l'orga, me disant que je peux m'incrire suite au grand nombre de désistements. Non entrainé, c'est avec tristesse que je laisse ma place, je sais que je n'aurait pas fini. Le GRP 160 nous propose de garder notre dossard pour 2021, j'accepte. Finir l'intégrale de l'EB, on verra plus tard. Priorité au GRP 160.
Quel entrainement ?
Entrainement de 45 semaines, en suivant la méthode PACE d'Eric Lacroix. 5 entrainements par semaine pendant 3 semaines, puis une semaine avec 'seulement' 3 entrainements pour assimiler. Séances de cotes courtes, cotes longues, seuil, sortie longues (parfois 8h), tout y passe. J'arrive donc confiant de mon entrainement. 1800 kilomètres, 35 000 D+, c'est pas énorme mais ça devrait passer, je suis confiant au moment du départ.
La veille de course
Comme tout le monde, retrait du dossard à 17h, une heure de queue pour retirer, jamais vu un retrait de dossard aussi long. Mais je reste patient, contrairement à d'autres dans la file. Pas simple de gérer tant de monde rien qu'à ce moment, respect à l'organisation.
18H, briefing, le kit grand froid devient optionnel, je décide de retirer la polaire de mon sac, j'ai généralement chaud même la nuit. Mais je garde les gants, on ne sait jamais. 20h, je mange le traditionel poulet-pates, 21h au lit. Ou plutot le matelat sous la toile de tente au camping. Comme depuis 3 nuits, je ne dormirais que très peu.
Le matin de la course
Réveil tardif à 4h00 du matin, je n'aurais pas beaucoup dormi mais la motivation est intacte. Café, jus de fruit, céréales, pause caca puis go sur la ligne de départ en voiture. Petit coup de flippe en voyant 'GRP - Route barrée' mais je décide la prendre quand même. J'arriverais finalement au parking du GRP, la route est barrée plus loin dans la zonne départ/arrivée. Ouf. J'arrive dans le sas de départ 10 minutes avant le départ. Bisous à mon assitante de choc, caresses au chien et je rentre dans le SAS. A un moment donné je ne sais plus si je suis en fin de soirée de boite de nuit ou au départ d'une course, c'est quoi cette musique ? Puis viens l'hymne officiel, le départ est donné, les coureurs sont lachés.
Vieille Aure - Col de Portet - 14,3 km - D+ DEPUIS LE DÉPART : 1 603 m - TEMPS DE COURSE 02:25:25 - CLASSEMENT AU POINT 169
Deux kilomètres de bitumes plats avant d'attaquer la montée. C'est assez roulant, les meilleurs et les bons grimpeurs doivent trouver cette section assez simple. Aucune difficulté majeure sur cette section, des petits coups de culs à donner, des relances sur du bitume (horreur!), puis sur un sentier roulant. Il fait encore assez bon niveau température, je commence déjà à suer malgrès tout. Je n'ai vraiment pas l'impression de forcer. La montée est coupée en deux, 8km de montée, 1,5km de replat, 2,5km de montée avec une deuxième partie de montée plus raide. Je me suis retourné plusieurs fois dans la montée pour admirer la mer de nuages derrière nous, magnifique. C'est le début de course, je suis frais, je prends le relais d'un coureur que je suivait, et j'arrive finalement au col de Portet. Il n'y a qu'un point d'eau comme prévu, je ne remplis pas mes gourdes, j'attendrais le prochain ravito, il me reste encore deux litres sur moi.
Col de Portet - Col De Bastanet - 7,2 km - D+ DEPUIS COL DE PORTET 501 m - TEMPS DE COURSE 03:48:33 - CLASSEMENT AU POINT 213
Je repart du col en marchant et en mangeant une barre salée, avec beaucoup d'eau. Et c'est reparti en courant, on peut encore le faire, c'est relativement plat et courable sur 3km. Puis 4km de montée jusqu'au col de bastanet. Les paysages depuis le col de Portet sont magnifiques, et déjà sur quelques kilomètres on croise de très nombreux lacs, très beau. La parcours se fait un peu plus technique mais rien de méchant. Je n'ai pas l'impression d'avoir ralenti tant que ça mais je me suis fait pas mal dépasser. Je sais que la course est encore longue, je ne m'inquiète pas.
Col De Bastanet - La Mongie - 9,2 km - D+ DEPUIS COL DE BASTANET 490 m - TEMPS DE COURSE 06:25:37 - CLASSEMENT AU POINT 289
Un début de descente technique mais très vite ça redevient roulant pour les bon coureurs. Normalement c'est sur ce genre de terrain que je me fait plaisir mais la, je n'y arrive pas. Pas de panique, je lève un peu le pied et me laisse dépasser, la descente est quand même relativement facile sur ces 6.5km. ET puis d'un seul coup, sans l'avoir vu arriver, un MUR : la montée au col de Serpolet. Je suis au pied du mur après 5 h de course, la pente fait 45% par endroits, une horreur, j'ai l'impression de ne pas avancer. En fait ce n'est pas une impression, je n'avance plus. Sans que je n'y fasse vraiement attention, le soleil a commencer à taper, fort. Pour couronner le tout je marche dans la boue qui m'arrive jusqu'au mollet. Me voila avec les pieds trempés, super. Je vais mettre 35 minutes à gravir 300D+ sur 1.5km, je suis en nage, je me rafraichit tant bien que mal dans un ruisseau, je mouille le buff qui me rafraichira sur la fin de la montée. Je fait bien attention à ne pas boire cette eau, vu le nombre de bouses autour de nous. Finalement j'arrive au col de Serpolet, le bénévole nous félécite avant de nous dire qu'il n'y a plus qu'1.5km avant la mongie, amis que le pente fait 35% alors attention. En effet, il avait raison, la descente du col se fait à petit rythme avec la mongie en vue. La descente sera relativement rapide et je rejoint La Mongie où les spectateurs sont assez nombreux, ça remotive. Avec cette chaleur, je change le buff pour une casquette saharienne, je m'enduis de crème solaire, je met les lunettes de soleil. C'est sans doute déjà trop tard à ce moment! Et je m'aperçois que je n'ai pas pris mes elctrolytes avec moi. Je digère assez mal le sucré en course, c'est mon arme secrète pour ne pas avoir de crampes et carburer. Je devrait tourner à l'eau, en attendant de retourver mon assistance à Pierrefitte. J'envoie un message à mon assistance que me dis qu'avec le chaud, il faut surtout manger salé, ce que je fait. Je fait un tour aux sanitaires, je refait le plein en eau, et je repart.
La Mongie - Pic Du Midi - 9,1 km - D+ DEPUIS LA MONGIE 1 467 m - TEMPS DE COURSE 10:01:48 - CLASSEMENT AU POINT 340
La section que j'ai sans doute le plus sous évaluée. ça ne fait que monter sur cette section, ou quasiment. Et c'est aussi sur cette section que je me rends compte que je n'y arrive pas en montée aujourd'hui, mais alors vraiemnt pas. Les 6kms entre La Mongie et le point en eau du col de sencours aller, ça va me paraitre tres, tres long. Je commence à faire des pauses pour faire descendre le cardio qui monte beaucoup trop vite. Ce qui est frustrant c'est que les jambes répondent bien, mais le souffle est cours, le cardio s'emballe. Un des effets de la chaleur, je commence à subir vraiment sur cette montée. Je vois un coureur pris de crampes sur cette section qui n'y arrive pas non plus, je croiserais plus loin un gars en sens inverse qui me demande si j'ai vu un coureur avec des crampes. Oui, il est la bas. J'en croise un autre en PLS qui veux abandonner, accompagné de son assistante qui essaie de le motiver. Dans ma tête je souhaite bon courage aux deux, dans les faits je passe sans rien dire c'est déjà assez pénible pour eux. La chaleur commence à faire ses premières victimes. Sur mes pauses, chaque coureur qui me dépasse me demande si ça va, si j'ai besoin d'un truc à manger sucré, salé, de l'eau. On sens sur cet ultra qu'il y a un vrai esprit de solidarité entre les coureurs, c'est vraiment agréable. A chaque proposition je refuse poliment, c'est juste une pause pour faire descendre le cardio, merci. Finalement après un virage, le ravito en eau de sencours apparait. Pour la première fois de la course, j'ai la barrière horaire aux fesses. Une heure derrière moi exactement. Je ne suis pas du genre à m'affoler mais ça commence à me faire peur. Je profite de se ravito en eau pour retirer mes chaussures 5 minutes et aérer mes pieds pour le première fois de la course. Ca fait du bien. J'en profite pour retirer cailloux et autres des mes chaussures. Après une pause de 5 minutes, je part à l'assault du Pic du Midi.
L'asencion du Pic se fait tranquilement sur des larges pistes sur une grosse moitié, puis sur une trace assez facile juqsu'en haut, aucune difficulté majeure sur cette montée que je fait sans m'arreter. ce n'est pas le cas de certains qui n'y arrivent plus. Je tente des les encourager. La particularité du Pic, c'est qu'on croise ceux qui on une/deux heures d'avance sur nous qui redescendent. La majorité ont un mot pour ceux montent, c'est encourageant. Arrivé au pic je me fait badger. Je demande au bénévole si je peux redescendre de suite, il me dit que oui. Je suis limite sur la BH, je ne prends pas le temps d'aller sur la passerelle admirer la vue.
Pic Du Midi - Col De Sencours Retour - 3,5 km - D+ DEPUIS PIC DU MIDI 182 m - TEMPS DE COURSE 10:37:28 - CLASSEMENT AU POINT 302
Je redescend comme une fusée, à 8km/h, les sensations reviennent, je reprends du monde, j'encourage à mon tour ceux qui montent, ils ne sont plus très nombreux. L'inconvénient à la descente, c'est qu'on s'apercoit de son classment. Et clairement je suis dans les derniers. Petit coup au moral. J'arrive finalement assez vite au col de sencours retour(25 minutes pour descendre), ça fait du bien de re-courir un peu. J'ai reprit du temps sur la BH, je commence à croire que ça va le faire. Je sais qu'il reste 4 cols avant Hautacam. Mais dans ma tête c'est globalement descendant jusqu'a Pierrefitte maintenant (erreur!). Je mange mais pas assez. Jambon, fromage, eau pétillante. Je n'ai aucun appétit, je me force mais j'ai du mal à manger alors qu'ici il faut vraiment prendre des forces. Je repart finalment après un arret d'une dizaine de minutes.
Col De Sencours Retour - Col De Bareilles - 10,3 km - D+ DEPUIS COL DE SENCOURS RETOUR 725 m - TEMPS DE COURSE ??? - CLASSEMENT AU POINT ???
Je repart en courant sur la descente, environ 2kms. Sur ce genre de section assez roulantes, j'arrive encore à courir, c'est agréable et je n'ai mal nulle part. Un léger moins bien de l'estomac mais je viens de manger, je me dit que c'est normal. Puis ça commence à remonter gentilement, l'asencion de ce col (Bonida?) (1/4 avant hautacam - 100D+) se passe bien, les sensations sont de nouveau présente en montée, miracle. J'arrive de nouveau à franchir des cols sans m'arreter en montée, le pire semble être dérrière moi. Viens ensuite une légère déscente, un petit plat puis le fameux col d'Aoube (2/4 avant hautacam - 130D+). Je commence à monter puis un petit groupe viens se caler dans mes pas. Je demande s'il veulent passer tout le monde refuse. Finalement j'emménerai ce petit group au sommet du col d'Aoube qui me semblait plus dur sur le papier? Je suis sur un petit rythme en montée mais j'arrive vraiment à ne plus m'arreter, je suis content. S'en suit 5kms d'abords un peu pentu en descente, puis plutot roulants. Je profite des ruisseaux pour me rafraichir, même si la chaleur commence à se dissiper ici. Même s'il n'y a pas vraiement de difficulté depuis le col d'Aoube, je suis en difficulté pour courir au niveau de l'estomac. J'y ressent une douleur, vive, quand je commence à courir. J'y vais alors plutot d'un bon pas au lieu de courir, la douleur passe mais revient dès que je cours. Première fois que ça m'arrive pendant une course, c'est bizarre comme douleur. Je l'oublierai quand je verrai le magnifique lac bleu. On le contourne en entier, c'est magnifique. Le cadavre de chèvre sur le sentier, un peu moins. Commence alors la montée au col de Bareilles (3/4 avant hautacam - 150D+). 1.5km pour 150D+. Je commence la montée en frissonant. C'est vrai que le soleil ne nous tape plus dessus, la montagne le cache en partie dans cette montée à cette heure-ci. Je retrouve un rythme tranquille en montée, sans avoir besoin de pause. Je décide que ça sera le rythme jusqu'a la fin, il est lent (350D+/h) mais c'est ma limite pour aujourd'hui apparement. Je commence à avoir chaud, froid, chaud froid. Ouups, je connait cette sensation, ça n'annonce rien de bon. Je me pose dans l'herbe, un groupe de coureur me demande si ça va, je commence à dire que non, et puis sans prévenir, un vomito qui sort, 100% liquide. Je me dit qu'au moins le solide a été digéré depuis Sencours, c'est déjà ça. Je repart, je me dit c'est juste un fait de course, à qui ça n'est jamais arrivé dans le peloton ? Je reprends le groupe qui m'avait demandé des nouvelles; je mes rassurent et double, la machine est reparti direction le col de Bareilles qui arrive vite finallement. Je n'y serai pas badgé, je pense que les bénévoles qui badgent sont déjà parti. Pas cool pour l'assistance qui va s'inquiter.
Col De Bareilles - Hautacam - 9,1 km - D+ DEPUIS COL DE BAREILLES 490 m - TEMPS DE COURSE 15:37:11 - CLASSEMENT AU POINT 323
La descente du col, c'est un peu le chantier, en plus d'être pentu. Je décide d'accélér, mais mon estomac recommence à me faire mal. Malédiction, c'est mon terrain de jeu favoris, mais je ne peut pas en profiter pour gagner du temps. Petit coup au moral mais je part en marche rapide, ça passe. Je En bas du col c'est de nouveau roulant, de nouveau mon estomac me rappelle à l'ordre des que je cours. La frustration est énorme, mais je me rapproche d'Hautacam. Enfin c'est toujours plus loin que ce que je pensais, puisque d'après le ravito en eau un peu excentrré du aprcours au bords du lac d'Ourrec, il reste encore deux heure avant d'y arriver. Gros coups au moral, je pensais qu'il ne restait qu'un col avant de se laisser glisser jusqu'a Hautacam. En effet il ne reste qu'un col (4/4 avant hautacam / 180D+). Avec le recul, et la trace sur Strava, je sais maintenant que c'était assez rapide à monter, mais le ressenti sur le terrain était tout autre. J'approche de la nuit, je sais qu'il faut environ deux heures pour desendre de Hautacam à Pierrefite, il est bientot 21H. Dans ma tête ça ne me fait pas arriver avant 23H. Sur le papier on est bon, il restera 1H30 pour se rafaire la cerise et raprtir. En pratique j'aurais envie de dormir (elle est déja la depuis le col de Bareille), et surtout il ne faudra pas vomir pour se refaire. Je ne peux plus rien avaler depuis la Sencours, dès que j'essaie j'ai des hauts le coeurs, je ne fait que boire du coup. Je monte ce dernier col (Hourcette d'Ouscouaou) en faisant plein de calcul, virage à droite et on aperçoit enfin Hautacam la désirée, 5 kilomètres plus loin. Il me faudra environ une heure pour y arriver, enfin. J'aurais passé énormément de temps sur le tronçon Sencours - Hautacam, bien plus que prévu. Petite anécdote, sur le chemin final vers hautacam, on est un petit groupe, on veut dépasser un petit vieux. On lui demande poliment, il nous dis 'oui allez y' mais ne se décale pas d'un pouce et continue à marcher. Obliger de le dépasser par un coté plein de cailloux/bords de falaise en manquant de se prendre un de ses batons dans les yeux. Bref, l'arrivée sur Hautacam parait longue, encore un détour, ça redescend super on y arrive, bah non ça remonte puis ça descend encore et enfin, ENFIN, le ravito arrive. Je remplis les bidons, me pose dehors les pieds a l'air, en retirant chaussures/chaussettes, en admirant le coucher de coleil. J'essaie de manger, impossible ça ressort direct. Je bois, beaucoup, pour compenser. Je regarde mon téléphone, mon assistante s'inquiete de ne pas m'avoir vu pointer à Bareille. Gloablement depuis le début de la journé, livetrail semble ne pas bien fonctionner. Je la rassure en lui disant que je suis à Hautacam, je serais en bas dans deux heures. Elle m'anonce alors qu'elle reste au camping elle ne se sent pas bien, elle a vomi aussi et elle à de la fièvre. Coup au mental, je ne la verrai pas à la base vie, je ne pourrai pas changer de chaussettes, je ne pourrai pas récupérer mes elctolytes. J'apprend aussi qu'un ami de longue date y sera présent, ça me remotive, je repart bien décidé à arriver à Pierrefitte avant 23H
Hautacam - Pierrefitte - 12,8 km - D+ DEPUIS HAUTACAM 274 m - TEMPS DE COURSE 18:22:35 - CLASSEMENT AU POINT 313
Je part du ravito au bout de 15 minutes, les coureurs a coté de moi parlent d'abandon. Je passe a coté d'un groupe d'enfant qui encouragents, puis c'est parti pour la descente. Je décide d'envoyer un peu, le passage dans les champs de fougères/herbes hautes passe assez vite. Sur la fin de ce chantier vert, plouf je me trempe les pieds dans le boue de nouveau. Et merde. Arrivé sur la partie goudronné qui se passe de commentaire. C'est très très roulant, c'est la qu'il faut courir pour gagner du temps mais de nouveau, chaud, froid, chaud, froid. Je m'appuie sur un arbre, et j'y rends l'eau que j'ai bu à Hautacam. Quand çe ne veut pas, ça veut pas. Je repart en rythme marche rapide sur une portion roulante, quelle misère, je commence à calculer, je serais quoiqu'il arrive a la base vie à temps, mais limite sur les BH. Arrivée à Villelongue, je peansais qu'on arrivait sur une partie traversée de la ville. En fait non, on repart assez vite dans la foret, après un passage pièton et une aide des services de la ville pour indiquer le chamin. Et comme beaucoup je pense m'être trompé quand ca commence à regrimper dans les bois. Je n'ai plus aucune goute d'eau sur moi, j'ai joué avec mon corps, j'avale de l'eau et je resiste le plus longtemps possible avant de vomir. C'est ludique, ça permet de rester éveillé. Je n'ai plus une goutte alors que ça remonte dans la foret. Je m'assois en attendant un coureur derrière moi. Il s'inquiète aussi que ça remonte, ila ppelle sa femme qui lui dit 'continue, c'est la bonne route'. En effet on arrive assez vite sur un pont, on se laisse glisser jusqu'a la première base vie qui pointe le bout de son nez, enfin. J'y retrouve un ami qui m'attendais depuis 20h (il est 23h15), la faute au non pointage au col de Bareilles. Je suis à la Base de vie à 23h15, il faut repartir avant 00h30. Je reste dedans un peu, je demande un peu de soupe. ça a l'air de passer. Je demande de la soupe avec des pates, ça passe. Joie. Je reprends une troisème fois de la soupe avec pates, je sors me nettoyer les pieds, puis je vais dehors dicuter avec mon pote, il m'attend depuis si longtemps. ça me fait beaucoup de bien de voir ici un visage connu. On papote et je ne voit pas le temps passer. Je n'aurait pas prit le temps de dormir. Il est minuit, l'heure de repartir en direction de cauterets. La bonne nouvelle c'est qu'enfin, je peux m'alimenter correctement.
Pierrefitte - Virage de Viscos - Temps de course 22h00 - ABANDON
Sortie de base vie, 1km de route, ça passe tranquille. Je n'ai pas prit le temps de dormir à la base vie, je vais chercher un coin pour me poser un peu. On passe de nouveau sur une partie sentier, qui grimpe doucement, sur un single, pas vraiment de quoi se poser alors que je somnole en marchant. Mon allure depuis la base vie est très faible. En montant sur ce chemin, je croise des coureurs qui descendent, sans doute pour rendre le dossard à Pierrefitte. On se croise sans dire un mot, silence pesant à chaque fois que j'en croise un. Qu'est-ce qu'il ont pu croisé la bas pour faire demi-tour?
Puis finalement je vais trouver sur un lit de feuilles en bords de chemin, épuisé par la fatigue. Je met un reveil dans 20 minutes, je m'endors assez vite. Reveillé à chaque passage de coureur qui demande si ça va. Oui ça va, je dors ça se voit pas ? Et puis avant que le reveil ne sonne, j'entends 'Bonjour, c'est la serre file'. C'est fini, je suis rattrapé par la serre file, avant la fin de ma sieste qui devait être salvatrice. Cauchemard, scénario catastrophe, il s'est passé combien de temps depuis mon départ de la base vie? Je repart devant les serres files, assez vite, je cherche absolument à m'éloigner d'eux. Ils sont fort sympathiques mais je suis en train de revivre le scénario de l'echapée belle, rattrapé par les serres files, le symbole vivant de la barrière horaire. Je repart tellement vite que j'entends derrière moi 'il est reparti comme un ressort!'. Hors de question de m'arreter ici, maintenant. Mais la réalité c'est que j'étais à bout de forces, j'ai trop lutté ce corps qui ne voulait pas s'alimenter. Je suis loin des serres files, je ne les voit plus, mais mes forces m'échappent, je me sens tout mou, sans énergie. J'arrive au ravito eau au virage de Viscos. Il est 3h00 du matin. Ils ont déjà tout remballé, les pauvres sont la depuis tellement longtemps à attendre. On me propose de la soupe, je refuse poliment en faissant juste le plein en eau. Je repart alors que les serres files arrivent à leur tour au ravito avec trois coureurs qui dormaient sur les bords des chemin. Je suis tellement fatigué qu'il me semblait n'avoir vu personne. Je reprends donc le chemin, direction la cabane de Conques un peu plus haut. Mais rapidement mon corps n'y arrive plus, la raison prends le dessus. Si j'arrive hors délai à la cabane de Conques, il faudra quand même descendre à Cauterets. A partir d'ici c'est 15 bornes a faire, 750D+ à avaler. Rapide calcul mental, c'est à ce moment trop pour moi. Demi tour, je descends les 30mD- qui me ramènent au ravito du virage de Viscos. La serre file au téléphone "Attends j'ai un gars qui arrive. Oh c'est Thomas le ressort.[..]Dossard 1095, abandon". Fin de l'aventure ici pour moi. J'en ai les larmes qui coulent à l'écrire. C'est dur de se préparer autant pour abandonner à la moitié. Tout ça pour ... ça.
J+7 : Je relativise, je me dis que 80kms dans cette fournaise, c'est franchement déjà bien. Courir après deux ans sans dossards, ça fait plaisir. Et du plaisir j'en ai pris pas mal. Et c'est l'essentiel.
Quand je vois un mort à l'UTMB, je me dis qu'on aurait put voir 'un mort au GRP' si j'avais continué dans mon état. Abandonner m'a fait rentrer en vie.
Après analyse, j'ai eu très chaud à la montée au Serpolet, puis en sortant de la Mongie. Gros coup de chaud dont les effets ne se sont fait sentir que bien plus tard. Mon corps n'arrivait plus à transpirer. Ce qui nétait pas un problème sur les parties avec vent mais dès qu'il n'y avait plus rien pour me refroidir, c'était vomi assuré à chaque gorgée, ou a chque tentative d'avaler quoi que se soit.
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Envie de dire un grand MERCI aux bénévoles. A tous. Vous êtes formidables.
BRAVO aux finishers, et plus globalement à tous ceux qui un pris un départ au GRP.
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Mes conseils aux futurs GRPiste / Ce que j'aurais voulu savoir avant de partir sur le 160 :
- Partez tranquille. Le col de portet n'est pas représentatif du tout de ce qui vous attends derrière.
- La chaleur arrive vite. J'aurais du anticiper au col de Portet, des 7h30 du mat.
- Il n'y a pas d'ombre. Ca rejoint le point du dessus mais l'ombre ne fait partie du programme sur le 160.
- Il n'y a quasiment pas de ruisseau pour se rafraichir. De mémoire, un en montant le serpolet, puis quelques uns regroupés au lac d'Ourrec.
- Ca grimpe beaucoup. Je n'avait pas bien vu sur le roadbook, mais entre le départ et le pic du midi, c'est quasiment tout en montant.
- Ca grimpe fort a des endroits. Par exemple, le col du serpolet est costaud. Court mais intense.
- Ne pas penser que ça descnde entre le pic du midi et hautacam
- La partie entre sencours retours et hautacam est longue. Pensez a bien manger au col de sencours retour.
- Les cols semblent loins, haut. Puis finalement, on y arrive assez vite.
- Les sentiers sont trés poussièreux (mais c'est peut etre normal en montagne)
- Prévoir un logement à Vielle-Aure c'est cool uniquement pour le départ-arrivée. Pour l'assistance, il vaut mieux prévoir un logement à Lourdes , plus proche de nombreux ravitos et des bases vies
Je ferais une relecture plus tard pour corriger l'ortographe
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8 commentaires
Commentaire de jujuhrc posté le 28-08-2021 à 23:50:47
Merci pour ce CR. C'est pas facile d'en faire un pour raconter un abandon. J'ai connu ça en 2018 presque au même endroit que toi. Et cette année j'ai pris ma revanche.
T'y reviendra!
Commentaire de Thomas02 posté le 30-08-2021 à 09:01:18
J'attends déjà le prochain GRP 160 avec impatience !
Commentaire de poildepoilly posté le 29-08-2021 à 12:41:30
Bravo à toi ! La différence entre un abandon et une arrivée est souvent bien mince ! La revanche n'en est que plus belle !
Commentaire de Thomas02 posté le 30-08-2021 à 09:02:47
J'attend cette revanche avec impatience, les jambes sont prête à repartir !
Commentaire de Gilles45 posté le 29-08-2021 à 17:50:37
Thomas, chouette CR qui montre une très bonne analyse de ton parcours. Comme quoi tu as gardé beaucoup de lucidité. En effet, je te rejoins sur la majorité des conseils que tu prodigues à la fin. IL faut arriver "frais" à la première base vie car la montée qui suit est terrible pour tout le monde et reste - de mon point de vue - comme le juge de paix de cette course. Tu reviendras j'espère pour aller au bout
Commentaire de Thomas02 posté le 30-08-2021 à 09:05:27
Merci ! J'espère revenir oui, sur une édition moins chaude :D Je ne voulais pas faire la montée de trop. Encore bravo à toi, tu a fait une très belle course.
Commentaire de Miche posté le 29-08-2021 à 21:09:18
Dur mais si vrai ce CR. Ce fut une édition très chaude et cela s'en ressent sur le nombre de finishers malheureusement.
Bravo à toi pour ce gros morceau de GRP quand même et à une autre fois peut-être.
Commentaire de Thomas02 posté le 30-08-2021 à 09:12:03
Bravo à vous surtout, très belle édition de mon point de vue. Juste le retrait des dossards un peu long mais la veille de course le moindre ralentissement parait long. Le parcours du 160, au moins jusqu'à Hautacam est sublime. On sent bien l'âme de la course à travers chaque bénévole, leur dévouement est extraordinaire ici, milles mercis. On se croisera sans doute au prochain 160, j'ai une revanche à prendre :)
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