L'auteur : philoustetou
La course : Le Grand Raid des Pyrénées - Le Tour des Lacs
Date : 25/8/2018
Lieu : Vielle Aure (Hautes-Pyrénées)
Affichage : 3211 vues
Distance : 83km
Objectif : Terminer
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Vidéo: https://youtu.be/m0KjalNv6Tc
Pas si fier que ça ce matin sous l'arche du départ à Vielle Aure, on est 1200 au départ et chacun sait qu'il ne sera peut-être pas à l'arrivée, j'y pense aussi car c'est ma première vraie course de montagne. Je pars comme à mon habitude, lentement en essayant de ne pas être happé par le flot de coureurs et me retrouve rapidement au milieu du peloton. Arrivé à Vignec les choses sérieuses commencent avec la montée jusqu'au Pla d’Adet puis par les pistes au col du Portet. C'est assez magique de voir ce serpent de lumière avec une tête qui est déjà très loin une queue qui s'étire à n'en plus finir. On est dans les nuages, il fait assez froid et je sors rapidement mes gants. Le jour se lève et la c'est magique on est au-dessus des nuages le temps est superbe et c'est la foule au col à nous encourager pour la suite, ça ça fait du bien ! Pour préserver mes cuisses et mes mollets j'ai décidé de ne pas marcher sur le sentier mais plutôt sur les petites rigoles qui descendent et permettent de poser le pied à plat, ça me va bien. Je passe au premier CP à Merlans à 7h50 578e, c'est bon, je ne pensais pas être monté si vite :-) juste une gorgée ou deux, un Tuc et un abricot et je file vers La Mongie, sans doute la portion que j'ai préféré, une succession de lacs, cols, Hourquettes et c'est là que se fera la majorité du D+. Paysages grandioses, lumière superbe et en plein milieu de nulle part on est encouragés sur le chemin, génial !! Nous on est passé mais eux y sont bien montés et les bénévoles tout au long du parcours auront toujours un petit mot d'humour ou d'encouragement et ça ça compte! Toute cette partie est vraiment très technique, des éboulis de rochers, des pierriers des « raidasses de la mort qui tue » des laquets…. La descente sur La Mongie, par contre, est un peu décevante, un peu comme une verrue sur la montagne avec des bâtiments pas très sympas mais c'est le ravito et la ça compte :-). J'y arrive à 11h28 après 6h25 de course 401e. A l'entrée je retrouve ma voisine de camping qui attend son mari apparemment déjà dans le dur. J'apprendrai le soir qu'il a dû abandonner à cause d'un problème de genou. Mais c'est aussi là que je retrouve Florian et Anthony des zinzins des coteaux, je pars avec Florian sur la montée redoutable de La Mongie au col du Sencours, c'est herbeux, c'est long, c'est raide et dans les nuages. C'est là aussi que la GoPro m'a lâché, j'ai dû déconner et je n'ai déjà plus de batterie j'arrive au col, fait le plein de la gourde et pars sur le pic du Midi, de la piste caillouteuse où on croise ceux qui descendent déjà ce qui fait plus d'une heure d'écart et là ça donne un petit coup au moral mais arrivé là-haut c'est le pied total, le pic avec en dessous une mer de nuages ouhaaaaa (9h07 de course 359e). J'appréhendais un peu la descente mais ça c'est super bien passé , j'ai croisé Florian qui était à cinq minutes du pic et qui me souhaite bonne route. Arrivé au CP de Sencours (9h42 361e) je me prends une petite soupe à l’oignon qui m'a fait du bien et requinqué pour la suite. La descente sur Tournaboup est super, en pente douce tout du long et je cours avec trois autres coureurs à mon rythme. Le paysage est totalement différent, pas de pierriers, que des singles à flanc de montagne avec la végétation qui réapparaît. J'arrive au CP de Tournaboup après 10h47 de course 347e, je m'assois prends un bol de pâtes, que je n'arriverai pas à manger, et là, un gars à côté de moi me dit « ah mais t’es là toi ? » Il baisse la tête et regarde mon dossard et me dit « non excuse-moi j'ai dû me tromper ! » Je le regarde et lui dis « tu as cru voir Jeff ?, C'est pas loin je suis Philippe son frangin. » Quentin des zinzins des coteaux sur le 120, un peu explosé, m'a pris pour mon frère lol. On discute un peu, je repars après 13’ de pause, 329e et le rejoint sur la montée vers Aygues Cluses, il ne marche pas très droit, mais le moral est là, on discute quelques minutes et lui souhaite bonne chance pour la suite (il finira en 40 heures 46 minutes, chapeau bas Quentin!!). Il faut remonter maintenant vers la Hourquette Nère (12h59 286e) en passant par Aygues Cluses dans des singles, des pierriers car le tracé a été modifié, et rallongé par la même occasion. Cette dernière grosse patate m'a laissé quelques traces et j'arrive à Merlans (14h46 281e) frigorifié (pas frit), la température est descendue et le brouillard arrivé. je me réchauffe, prend un thé et je mets ma deuxième couche puis je repars après 14’ de pause, je passe le col de Portet et redoute la descente que je connais pour l'avoir faite un mois auparavant, il bruine, la nuit tombe, je suis obligé d'enlever mes lunettes car je ne vois plus rien et n'y a plus grand monde sur le sentier. Je commence à avoir mal un peu partout mais encore une fois, je débranche et laisse rouler les jambes. 1400m de D- pour finir et c'est l'arrivée à vignec puis le long de la Neste d’Aure jusqu'à Vielle Aure où je passe l'arche que j'avais quitté ce matin après 16h58’55 de course et 284e . Yes I did it !!! Il est 22 heures il y a plein de monde partout ça cause, ça discute, ça rigole, ça boîte et trébuche mais les sourires et les anecdotes fusent, tout le monde se félicite « parce qu'on le vaut bien » ;-) Génial, rien d'autre à dire, les paysages, l'organisation, les bénévoles l'ambiance, les coureurs, les rencontres, ça requinque et relativise les soucis du quotidien. Souvenirs inoubliables !!!
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