Récit de la course : Grand Raid des Pyrénées - Ultra 160 km 2024, par Gilles45

L'auteur : Gilles45

La course : Grand Raid des Pyrénées - Ultra 160 km

Date : 23/8/2024

Lieu : Vielle Aure (Hautes-Pyrénées)

Affichage : 417 vues

Distance : 160km

Objectif : Pas d'objectif

9 commentaires

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On apprend encore…même après 4 GRP !

Spoiler alert, ce GRP n’ira pas au bout en raison d’une chute dans la descente de Pierrefitte causant une belle entorse. Cependant, il y a beaucoup d’autres facteurs à prendre en compte…une somme de petites erreurs ayant possiblement été à l’origine de la chute. En effet, cela serait-il arrivé avec plus de lucidité et une meilleure forme…pas certain.

Bref, premier abandon depuis 2015 et premier GRP que je ne boucle pas mais quand même un beau WE et restera un chouette souvenir.

Avant course.

Inscrit il y a seulement un mois via un petit mail à une connaissance de l’organisation, j’ai néanmoins pu bénéficier d’une préparation correcte.

Côté dossards, je débute la saison par le 30 km hivernal du Sancy (boueux), le 80km du Vulcain (que de boue !), Le Grand raid 73 (énormément de Boue…) l’Ultra Trail du Puy Mary (112 km…Que de boue et de pluie). Au global ces courses se passent bien…vivifiantes on va dire !

En complément, je bénéficie de 2 semaines de vacances en corse, fait du vélo et réalise quelques passages au circuit des 25 bosses.

Je dois être à plus ou moins 35000/40000 de D+ depuis le début d’année. On a fait mieux, on a fait pire mais j’habite en plaine. La santé est bonne si ce n’est comme depuis 2 ou 3 ans, des tendons d’Achille douloureux…c’est désormais chronique, je fais avec

Ah oui…une première cette année. Première fois sans assistance sur un format 170. Je le vis plutôt comme une chance : certes l’assistance est un énorme avantage sur les BV et ravitos, mais je n’aurai en revanche pas à me soucier de mes temps de passage, de les faire attendre, de stresser pour eux…bref zéro pression chrono, je suis libre comme l’air.

Je prends donc la route d’Orléans le jeudi matin vers 7h pour arriver à Vielle Aure vers 15h. 

Village en fête

Pour une fois, l’organisation GRP n’est pas au top sur le retrait du dossard. Pour le 160 il fallait arriver le matin avant 13h ou…attendre 18h30.

Ce fut franchement une mauvaise idée voire un échec. Lorsque je suis passé au retrait des dossards à 15h/16h il n’y avait strictement personnes pour 30 bénévoles. A 18h30…l’horreur…200 personnes minimum qui attendent et…5 bénévoles débordés et fort peu organisés. Bilan pour certains : briefing et pasta party ratés.

Je pense que certains ont attendus plus d’1h30 debout avant de récupérer le premier sésame.

Point positif, je retrouve Zucchini avec qui on peut papoter quelques instants avant de nous mettre dans nos files d’attentes respectives (Il est sur le 120). On a déjà partagé le trail des Piqueurs ensemble, le Vulcain et c’est toujours un plaisir de voir ma courgette préférée (avec ses 3 pantalons dans son sac de BV et ses 150 barres et Pompotes 😃)

Il est ensuite l’heure de déposer les 2 sacs en prévision des BV, prendre une douche et de rejoindre la tente que j’ai pu poser sur l’un des parkings mis à disposition des coureurs. C’est très poussiéreux mais nous sommes au calme.

Malgré la difficulté habituelle pour s’endormir avant une course, je dois quand même arriver à dormir 3 ou 4h avant que le réveille ne sonne à 3h30…cool.

Au réveil je me prépare tranquillement en commettant 2 petites erreurs : Un petit déjeuner trop léger et de piètre qualité (quelques morceaux de brioche industrielle + oubli de boire ma boisson Iso restée au fond du sac).

Je me rends toutefois heureux, positif et serein sur la ligne de départ. Je suis parmi les premier à entrer dans le sas et suis rapidement rejoins par Petitmanseng que je ne connaissais pas mais qui me reconnait à ma casquette rouge Kikourou. Les 2 casquettes rouges vont donc prendre le départ ensemble. J’ai vraiment apprécié de faire sa connaissance, nous allons cheminer un certain temps ensemble avant que je ne m’arrête à Pierrefitte et le laisse repartir pour une très belle seconde partie de course. Nous avons exactement le même index UTMB, normal donc de naviguer dans les mêmes eaux.

Tiens « l’eau »…nous en reparlerons…

Le départ et la course : 

Comme souvent à Vielle Aure l’ambiance est assez zen au départ. Les 2 premiers km se font sur route et permettent d’étirer le peloton. 

Cette année une petite nouveauté pour moi car mes bâtons – coincés depuis un mois en position dépliée – doivent rester constamment en main et non plus sur le sac. Ça aussi c’est une erreur que j’aurai du traiter. En effet, en général je ne sors les bâtons qu’en seconde partie de course, ce qui me donne souvent un effet « coup de boost », cette fois les avoir en main dès le début…ça m’a bien gonflé ! Il y a plusieurs parties du parcours où j’aurais aimé les ranger (descente de Bastanet, Pierrefitte…) 

Dès les premiers pourcentages de la première côte, je suis à côté de Petitmanseng. Nous allons passer ces 2 heures de montée à papoter (il est plus bavard que moi 😁), on se raconte un peu nos vies et…je comprends enfin l’origine de son pseudo (je ne suis pas très fort en culture générale viticole). 

Ces deux heures passent très vites, je suis en haut sans avoir vu le temps passer et sans fatigue. La météo est somptueuse. Après le passage au col de Portet, nous pouvons lâcher un peu les jambes sur un kilomètre pour arriver au restaurant Merlans.

Il est 7h18…j’avais prévu de passer à 7h20. J’en profite pour manger quelques bouts de fromage et boire un peu de gazeuse. Je me retrouve à côté de Simon, le directeur de course avec qui j’échange quelques mots et qui est en mode coureur sur le 160.

A ce stade tout va bien.

La partie suivante est en balcon et nous permet de longer le lac de l’Oule, beaucoup, mais alors beaucoup moins rempli que les années précédentes. Je ne sais pas s’il a été précédemment vidé ou si la région connait un fort déficit hydrique. 

Ce début de Néouvielle sous le beau temps est superbe, on passe par les nombreux petits lacs (inférieur, moyen, supérieur) avant d’attaquer la monter au col de Bastanet qui avec ces 2509 m sera le point culminant de ce GRP (pas de montée au Pic de Bigorre cette année). Le col est toujours impressionnant visuellement mais est atteint finalement assez vite. 

J’y suis à 8h19 pour une estimation à…8h30.

Néouvielle avant Bastanet
Néouvielle après Bastanet

La descente est technique et je préfère laisser partir un certain nombre de coureurs. Les bâtons en main me saoulent plus qu’autre chose.

Avec le recul, je pense quand même avoir été un peu vite, j’ai dû griller quelques cartouches qui m’auraient bien été utiles par la suite. 

Cette partie est magnifique mais vraiment usante, il faut être attentif : c’est technique, caillouteux à souhait.

Les paysages sont toujours à couper le souffle.

Une pause salutaire au refuge de Campana du Clotou où…je trébuche et m’étale sur la table du ravito (on a le pied montagnard ou on l’a pas !)

Et zou, c’est reparti dans le Néouvielle, c’est un peu plus tard que je serai doublé par Shef avec qui j’ai le plaisir d’échanger quelques mots avant de le laisser filer vers une magnifique 12ème place ! Pourtant il a une casquette blanche...normalement ça va moins vite 😬

On enchaine avec les passages techniques au niveau du barrage de Grésiolle puis arrive enfin à la montée au Serpolet.

Celui-là…je le connais bien…déjà 3 fois que j’y passe. Je sais que ce col est terrible, notamment la première partie directement dans l’herbe à vache. Celle-ci vous assèche après une dizaine de kilomètres descendants : il fait chaud, il n’y a pas d’air. J’y vais donc tout doux en me calant dans les pas d'un relai.

Cette montée est dure psychologiquement car elle est constituée de 4 plateaux. A chaque fois on pense arriver en haut…mais non…il y a une nouvelle section à gravir. Ce n’est que 400D+ mais intenses 

Néanmoins, je souffre moins qu’en 2022 où j’avais explosé.

Vue sur le pic du midi en haut du Serpolet, la Mongie à Gauche

La descente sur La Mongie est toujours aussi raide mais, compte tenu de la météo, est moins glissante que dans mon souvenir.

J’arrive à la Mongie à 10h12 pour 10h10 sur mes prévisions. 

En 2022 j’étais très entamé; là c’est un peu moins le cas, mais je me rends compte que je n’ai pas beaucoup bu. Je prends le temps de me restaurer et cette fois de remplir ma troisième flask de 500ml. Et là…misère, elle est percée (le pire c’est que je le savais mais j’avais oublié), je décide de la laisser dans une poubelle. 

J’ai désormais une petite appréhension quant à mon hydratation qui se confirmera par la suite.

Je vais commettre ici une erreur majeure : cette année, comme il n’y a pas de montée au pic du midi, l’organisation a créé une boucle de 500m de D+ autour de la Mongie. J’ai la certitude de pouvoir repasser au ravito au retour, malheureusement, ce ne sera absolument pas le cas (malgré ce que j’avais lu sur les FAQ du site GRP). 

Pour revenir à cette boucle, franchement…bof. Monter une piste de ski déguelasse dans les cailloux, pointer en haut d’un télésiège, redescendre par une autre piste. Je n’ai pas trouvé l’intérêt.

Lors du second passage à la Mongie je suis inquiet, il ne me reste que 500 ml pour la montée vers Sencours et ses deux bonnes heures en plein cagnard. 

La première partie est descendante vers le Pont de Vasques. Je suis surpris d’avoir quelques difficultés à trottiner mais rien de dramatique car je suis souvent sujet au petit coup de mou de midi. Par contre, une fois au pont, le début de montée est très très difficile pour moi.

Je suis littéralement planté dans la pente alors je sers les dents. J’ai l’impression de ne pas être le seul dans ce cas. En effet, même si je me fais pas mal doubler, je vois que les autres coureurs sont également dans le dur. Pas étonnant car ce passage ne nous permet pas de bénéficier de la fraicheur de la légère brise, c’est étouffant.

Nombreux sont les « collègues » à faire une pause à l’ombre lorsque cela est possible. Je crois d’ailleurs de Seb/Petitmanseng aura également eu du mal dans cette montée.

Je suis déjà passé là en 2022, j’y étais déjà mal, mais surtout je n’arrive pas à me souvenir d’où se trouve la « sortie » au col, c’est difficile mentalement de cheminer sans apercevoir l’endroit où aller. 

C’est interminable, je suis littéralement asséché, je commence à rêver d’une bouteille d’eau fraiche, de glace, de bière. j'entends un trailer dire à un pote: "encore 1,6 km à ma montre"...c'est peu et beaucoup à la fois

Enfin, après un passage, j’aperçois des 4X4, du monde et le col.

J’y suis à 13h23 pour un RB à 13h30…dommage car ça je le saurai après course (j’ai pris le parti de courir sans montre et sans repère horaire pour ne pas me mettre de pression), si j’avais su que j’étais en avance cela m’aurait peut-être remonté le moral et éviter de basculer dans trop de négatif.

Bon, je me décide à faire une bonne pause. J’en ai besoin

A Sencours, je commets deux erreurs à mon sens (et l’Orga a aussi un petit point de progression)

En ce qui me concerne : 

1/ Je bois, je bois, beaucoup, trop…eau gazeuse, coca, re eau gazeuse, eau plate…ça fait du bien mais je sature totalement l’estomac de liquide. je parviens quand même à prendre un peu de purée.

2/ Je ne prends pas le temps de me Noker les pieds. Je n’avais pas de douleur donc je ne l’ai pas jugé nécessaire. Dommage, quelques échauffements arriveront un peu après.

Concernant l’Orga : j’ai personnellement trouvé les ravitaillements moins diversifiés que par le passé. En gros il manquait un peu de « frais » : cette année plus de pommes, plus de pastèques…pas facile de manger du fromage quand on est sous la chaleur ou du jambon quand on est végétarien. Rien de grave bien entendu, juste un petit feedback de coureur.

Je repars avec mes deux flasks de 500 ml et aussi surprenant que cela puisse paraître j’ai toujours cette étrange sensation de soif et de manque d’eau malgré tout ce que j’ai bu. Tiens d’ailleurs, je n’ai pas uriné depuis le départ ce qui n’est pas dans mes habitudes…méfiance.

Nous enchaînons alors avec une section difficile mais magnifique jusqu’à Hautacam, peut-être la plus belle et la plus sauvage du GRP. Pour faire simple c’est un enchainement de petites merveilles pour les yeux avec 4 coups de cul à passer. Pas grand-chose quand on regarde le profil mais terrible lorsque l’on n’est pas au mieux, qui plus est sous la chaleur.

La section commence par une descente sur piste où je vais mollo compte tenu de tout le liquide que j’ai dans l’estomac. La première difficulté (Col de la Bonida) est vraiment très courte et passe toute seule.

Je serai très surpris par la suivante…alors que j’y suis déjà passé 3 fois : le Col d’Aoube…ouah…je ne pensais plus que c’était aussi raide. Ce n’est que 200D+ je crois mais lorsque l’on est en bas c’est vraiment très impressionnant !

Sur cette partie je suis globalement dans le dur, mais ça va, j’avance tranquillement à mon rythme.

Cette année, n’ayant ni assistance, ni personne pour m’attendre, je ne suis pas stressé par le chrono, ni par la place (même si c’est dur de se faire doubler sans accrocher les wagons…je relativise cependant car beaucoup sont sur la course en relai).

La section suivante nous emmène vers le lac vert (ou certains trailers se baignent pour limiter la surchauffe) puis le magnifique lac Bleu, lui aussi beaucoup moins rempli que les autres années. Cette partie est incroyable et donnerai envie de planter la tente mais….que c’est long de longer ce lac qui n’en finit pas !

Cette année, nouveauté car nous le contournons pas la gauche avant d’attaquer la montée du col de Bareilles et de ses 300D+. Là encore ce n’est rien sur le papier mais c’est très impressionnant. C’est fou comme mon cerveau avait supprimé de sa mémoire la difficulté de cette section.

Vue sur le Lac Bleu et le col de Bareilles un peu à gauche

J’arrive en haut desséché une fois encore car je suis obligé de rationner mon eau. Heureusement un gendarme m’indique que la source du Lac d’Ourrec 2km plus loin a été vérifiée il y a une semaine. Nous pourrons donc y boire sans être rationné.

Je fais une petite pause de 10 minutes dans l’herbe, mange une demi Pompote, fait une micro sieste de 7 minutes et j’attaque la descente.

C’est très technique, raide, difficile, usant mais c’est du vrai trail. Arrivé sur l’alpage du lac j’ai beaucoup de mal à courir ce qui n’était pas le cas les années précédentes.

Enfin j’arrive à la cabane ou je vois tout de suite les gros bidons d’eau des bénévoles…j’avais peur d’être rationné.

Là c’est le bonheur, mais je ne peux plus m’arrêter : je bois cette eau merveilleusement fraîche : de mémoire, 8, 9 ou 10 gobelets à la suite…aux bas-mots 1,5/2 litres d’eau. Je sais que ça va être catastrophique pour l’alimentation mais j’en ai tellement envie !

Il reste désormais un coup de cul avant de redescendre sur Hautacam. La Hourquète d’Ouscouaou se passe globalement bien, il n’y a plus ensuite qu’à se laisser glisser vers Hautacam.

On passe à côté d’un troupeau de chevaux, l’un est mort couché à côté de ses compères…c’est triste…

C’est dans cette section que Petitmanseng qui a eu un coup de mou un peu plus tôt me reprend. Je ne prends pas sa roue car il est dans un bon flow et je vais le ralentir en plus de me griller.

Cette partie est néanmoins roulante et  j’arrive avec soulagement au ravito.

Là encore, dur de manger, ça ne passe pas. Alors je chope une bouteille de coca puis une de gazeuse que je descends en profitant d’un bon siège. J’ai l’impression d’être une citerne !

Nous nous décidons avec Petitmanseng de repartir. Il est 17h41 (pour 17h sur mes prévisions).

La section suivante est une nouveauté pour moi car on ne redescend pas directement sur Pierrefitte. En effet, il faut gravir un petit coup de cul de 250m de D+ qui fait bien mal aux jambes mais j’arrive à emmener un petit groupe, ce qui me fait dire que je ne suis pas si mal que ça. 

D’ailleurs, le sentiment de soif commence à s’estomper peu à peu, je ne suis pas au top mais je me dis : « Après la base de vie et avec la fraicheur de la nuit une autre course va commencer ». Bref, je suis globalement positif d’autant que c’est très joli et qu’une petite brise nous rafraichie sur les hauteurs.

Malheureusement, la descente est traitre et sera ma Némésis : dans une section sur un single herbeux, je mets mon pied droit dans un trou caché par des touffes d’herbe. Je tombe, la douleur à la cheville est forte (je connais trop bien cette sensation malheureusement) et je casse mon bâtons. Je suis dégouté, juste au moment où je me relaxais enfin…

le carbone...ça casse

Je tente de trottiner mais c’est très difficile. Même sur la partie finale de la descente très roulante, puis sur le bitume, je n’y arrive pas, je vois que la cheville est déjà très gonflée…je laisse partir tout le monde

Je prends un sacré coup au moral et c’est dans la petite montée (dite de la « conduite forcée » avant le BV) que je me résigne à rendre le dossard. Il est 20h00...quand je pense que je passais cette BV à 18h40 en 2022 ! je me rends compte que je n'aurai pas du me dire ce genre de chose sur le moment: c'est rarement bon pour le moral alors que les conditions météo et le parcours étaient différents.

Arrivé à la BV, je récupère mon sac, je me pose, je mange une bonne soupe avec du fromage et du gruyère (pour une fois j’y arrive) et une énorme assiette de pastèque. J’hésite franchement à me faire strapper pour tenter le coup mais il reste 100 bornes…lorsque ce type d’entorse m’était arrivé en 2018, c’était au refuge de la Glère…soit à 35 bornes « seulement » de l’arrivée. 

C’est décidé, je bâche malgré un bon moral et une forme qui allait – je le sais – revenir avec la fraicheur de la nuit et après un bon repas. Mais bon…quand le problème est « mécanique » c’est plus compliqué.

La suite sera épique et sympa quand même : je prends une navette à 21h30 avec plusieurs autres coureurs. Le chauffeur nous dit qu’il ne rentre pas directement car il faut aller dans un coin perdu essayer de retrouver 6 trailers qui ont été détournés au lac Bleu et qui redescente par un chemin.

Nous passerons 1h30 à les attendre avant, enfin, d’apercevoir 6 frontales sortir de la nuit.

C’était long, mais franchement on a discuté dans le bus, on a rigolé ce qui a permis à certains d’entre nous de retrouver un peu de moral et de bonne humeur. In fine je garde un bon souvenir de ce périple en bus et il faut se mettre à la place de ces 6 rescapés qui ont dû être heureux de voir un car en bas du chemin.

Voilà…à 2h du mat je suis à Vielle Aure…une petite douche en mode furtif dans un camping (désolé mais j’avais trop besoin), un dodo de 4h et je prends la route. J’arriverai à Orléans vers 15h où je suivrai ensuite en live l’arrivée de Petitmanseng qui a fait une superbe fin de course pleine balle.

A part la cheville les jambes sont bonnes, je me console comme je peux notamment en lisant les aventures des copains en Belledonne le même WE

EDIT : MERDE…j’ai laissé mon second sac de BV à Luz…je suis reparti chez moi sans !!!!

En résumé, un joli weekend avec plusieurs Kikous rencontrés malgré une fin frustrante.

Je suis partagé entre l’envie de revenir pour ne pas terminer sur un échec mais aussi avec une interrogation sur la capacité à repartir à 49 ans sur des formats 100 miles…on verra…la suite ce sera fin septembre avec le 63 km du Sancy sous réserve que l’envie revienne d’ici là.

Et puis en pense bête (pour moi notamment et ne pas oublier) voici un petit listing des erreurs que je devrais éviter si je me relance sur ce genre de format :

1 – Partir avec des bâtons qui ne se replient pas. Gênant par moment, j’aurai du investir...

2 – Un petit dej trop léger en avant course et pas qualitatif

3- Pas assez de Pompotes dans le sac (2 seulement !), alimentation trop légère en course

4 – Ne pas avoir bu de manière lissée et régulière (1 litre seulement sur les 6 premières heures). Une déshydratation qui a entraîné un déficit hydrique que je compense par beaucoup de liquide aux ravitos. Par conséquent estomac saturé, impossibilité de manger…pas de carburant

5 – Après le problème de cheville ne pas avoir pris assez de temps à la BV notamment pour faire un gros strap et peut-être tenter le coup (facile à dire avec le recul). Peut-être même accepter de faire une pause d’une heure pour bien prendre du recul

6 – Trop attendre pour noker les pieds malgré un début d’échauffement, il aurait fallu le faire dès Sencours par exemple pour éviter de penser à cela en descente et d’être moins naturel sur mes appuis pour protéger les pieds (ce qui aurait peut-être évité l’entorse)

7 – Partir moins vite, psychologiquement, il vaut mieux partir 150ème et remonter petit à petit que partir 50 ou 60ème comme j’ai fait pour ensuite se faire doubler. Ce n’est pas pareil mentalement…

C’est le point positif de ce genre d’épreuve : rien n’est acquis, on peut – parfois – par excès de confiance ou parce que les courses précédentes se sont bien passées, oublier des basiques de ce sport. Une bonne claque ça réveille

Enfin, quelques petits commentaires si l’Orga passe par ici :

-          Le retrait des dossards en continu le jeudi après-midi c’était quand même vachement mieux plutôt que avant 13h ou après 18h30 (pensez à ceux qui ont 7h de route)

-          La boucle de la Mongie par Prade Verte…bof

-          L’ancienne descente vers Pierrefitte était plus sympa je trouve

-          Avoir accès à la source d’Ourrec…c’est fantastique, merci d’avoir fait l’effort de la tester une semaine avant

Un grand merci à l’organisation et aux bénévoles pour leur gentillesse, spéciale dédicace aux dames de la base de vie et Pierrefitte et à notre sympathique chauffeur de bus

9 commentaires

Commentaire de Zucchini posté le 25-08-2024 à 16:51:49

Bravo Gilles (même si j'ai du mal avec les félicitations suite à un abandon mais t'as quand même fait des bornes et du D+ ). Je crois qu'on est beaucoup à avoir fait des erreurs de débutants: à Gèdres retour sur le 120, au moins 6 coureurs ont abandonné à cause des ampoules. Dommage quand même de bâcher sa course à cause de ça! Mais comme tu le dis si justement, quand on abandonne pas ou peu, on peut assez vite se relâcher sur des fondamentaux un peu chiants, mais pourtant indispensables. Le GRP s'avère être un bon juge de paix, ça remet l'église au centre du village(de vielle aure) ! Bon et enfin c'est marrant que tu te gausses de mes 217 compotes et barres et 4 paquets de cacahuètes, pour avouer ensuite avoir pris trop peu de bouffe dans le sac ! Ahah, je me marre ! Allez, bonne récup, et t'inquiètes pas, l'envie reviendra à donf, au Sancy ou ailleurs !

Commentaire de Gilles45 posté le 25-08-2024 à 17:02:27

J’ai pensé à toi quand je manquais de bouffe !!! Tu peux te marrer pour le coup

Commentaire de Gilles45 posté le 25-08-2024 à 17:19:02

J’ai pensé à toi quand je manquais de bouffe !!! Tu peux te marrer pour le coup

Commentaire de Zucchini posté le 25-08-2024 à 16:52:27

Ah, et au fait, très beau récit quand même malgré l'abandon et la frustration !

Commentaire de shef posté le 25-08-2024 à 18:21:23

Merci pour le récit :) Prochaine fois tu prends une casquette blanche tu iras moins vite mais peut-être plus longtemps? (je plaisante)
Tu aurais souffert la nuit également avec 2 flasques, il a fait chaud aussi. J'étais avec 3 flasques sur plusieurs sections et il les fallait.
Note pour l'an prochain: à la mongie la boucle retour passe à 10 mètres des toilettes publiques où tu peux faire le plein ;) (ou sinon avec une assistance sauvage comme j'ai vu plusieurs personnes faire).
Je n'ai pas trop aimé non plus cette descente vers Pierrefite avec les appuis merdiques (surout quand tu passes à ras des barbelés).
Au plaisir de se recroiser à l'occasion :)

Commentaire de PetitManseng posté le 26-08-2024 à 15:39:49

Merci Gilles d'avoir écrit ce beau récit (et si vite en plus, j'en suis réellement impressionné), malgré la déception que tu dois éprouver en ce moment. Si avec tes photos en plus, cela ne donne pas envie à de nombreux kikous de venir découvrir ce coin de Pyrénées, je ne comprends plus rien :-)

Je suis ravi d'avoir enfin pu faire ta connaissance et fait un bout de chemin avec toi. Je partage ton appréciation sur certains aspects du parcours et sur la gestion de la remise des dossards le Jeudi en fin d'après-midi.

En espérant te revoir un jour sur les sentiers. Bonne continuation!

Commentaire de godas posté le 27-08-2024 à 15:38:17

Bravo Gilles, et merci pour ce message. Nous avons dut nous croiser à plusieurs reprises, si j'en crois le suivi live. Et j'ai également dut rendre mon dossard, au même endroit que toi...
https://www.kikourou.net/recits/recit-22336-grand_raid_des_pyrn_nn_es_-_ultra_160_km-2024-par-godas.html

Commentaire de laulau posté le 29-08-2024 à 11:34:51

Bravo Gilles pour ta course et ce beau récit et ce ...malgré cette course inachevée ! La grosse chaleur est toujours difficile gérer (deux abandons pour moi sur ce 160km à cause de ça !) Mais à 49 ans, tu as largement le temps de revenir !

Commentaire de Miche posté le 08-09-2024 à 09:59:49

Déçu évidemment que tu ne sois pas allé au bout cette année. Tu commences à être un fidele du GRP et cela fait plaisir de voir un coureur revenir. Bon rétablissement.

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