L'auteur : Bricinsa
La course : Le Grand Raid des Pyrénées
Date : 23/8/2013
Lieu : Vielle Aure (Hautes-Pyrénées)
Affichage : 3730 vues
Distance : 80km
Objectif : Terminer
Partager : Tweet
137 autres récits :
L’avant course
Samedi 17 août : J-7. A partir de cette date, je commence à prendre conscience du défi qui m’attend et honnêtement, une légère pression commence à monter. De toute manière, la préparation est maintenant derrière moi et j’espère en avoir fait assez :
- 1450 km de footings/sorties trails dont des sorties trails de 15 à 25 km tous les WE depuis mai
- 38000 m de D+/D- en trail
- 10000 m de D+/D- en ski de randonnée
- 408 km et 6400 m de D+ en vélo
- du ski alpin quasiment tous les dimanches de fin décembre à fin mars
Mais j’ai beau me répéter ces chiffres, la moindre petite douleur ou gêne est prétexte à douter de ma préparation. Ce week-end là, je me suis même fait dévorer les pieds par des moustiques et je n’ai qu’une peur, que les boutons soient encore présents le 24 et me gênent pour la course !
Je ne sais pas non plus tellement comment gérer les deux dernières semaines, sans en faire trop pour accumuler de la fatigue mais sans en faire trop peu pour perdre de l’entrainement. J’ai finalement décidé de ne pas en faire trop, en coupant les sorties avec D+ deux semaines avant et en conservant des footings tranquilles et une sortie vélo par semaine. Le dernier mardi avant la course, je fais seulement une petite sortie de 7 km au train afin de me rassurer et de me rendre compte que tout fonctionne et que les petites douleurs ou gênes ressenties un peu partout au repos étaient plus mentales que physiques !
Mais cette dernière semaine est aussi difficile à gérer sur d’autres aspects : il faut veiller à manger correctement et parfois se forcer à manger des aliments qui ne sont pas mes préférés (je ne suis pas un grand fan des pates et du riz…) et j’essaye d’avoir des nuits de 8h avec des horaires assez réguliers. Ca fonctionne plutôt bien jusqu’à l’avant dernière nuit qui est très courte et agitée, malgré un coucher à 22h30… Heureusement, niveau boulot la semaine n’a pas été aussi chargée que les précédentes et j’ai réussi à prendre mon vendredi.
Je suis donc à Vielle Aure pour la dernière journée avant la course, et cette fois ci on y est, c’est sur : des voitures garées partout dans le village, de la musique, des tentes et camping cars dans les prés, et bien sûr l’arche de départ et le grand chapiteau. Ce vendredi sera consacré aux achats de dernières minutes (piles pour la frontales, Pom’potes, Compeed, etc.) et à l’inscription où la vérification du matériel obligatoire est réalisée avec sérieux ! Une fois toutes ces formalités terminées, retour au calme jusqu’au soir. Ca cogite pas mal (trop !) et les heures passent plutôt lentement, il ne me tarde qu’une chose maintenant : le départ !
Dernier souper puis au lit à 22h après avoir vérifié qu’il ne manque rien pour le lendemain, parce qu’il y a tellement de choses à prendre que j’ai peur d’en oublier : veste Gore Tex, collant long, polaire, chaussettes de rechange, T-shirt de rechange, casquette, gants, deux frontales et les piles qui vont avec, barres, gels, compotes, réserves de boisson énergétique, bande élastique, pansements, couverture de survie, sifflet, couteau, briquet, mouchoirs, un peu d’argent, portable et bien sûr les bâtons !
Le réveil est fixé à 2h55 et finalement je dors quasiment sans interruption.
Samedi 24 août : le jour J !
Le réveil sonne, il me faut quelques secondes pour me reconnecter et réfléchir à pourquoi je me lève si tôt et dès que je m’en souviens, je suis tout excité ! Dernier petit déjeuné, j’avais acheté un Gatosport mais finalement je n’en ai pas envie et je déjeune comme d’habitude avant les sorties trail d’entrainement. Il me faudra par contre un peu plus de temps, l’estomac est un peu noué quand même !
Mon père se lève ½ heure après et on prépare ensuite nos affaires respectives (préparation de la boisson énergétique, choix final des habits pour le départ suivant la température extérieure, etc.).
A 4h30, on quitte la maison et on se rapproche de la ligne de départ. Là, il y a beaucoup de monde (1120 partants sur le 80 km) mais c’est surtout la météo qui nous marque le plus : il ne fait pas très froid mais il tombe une sorte de crachin qui n’est pas vraiment désagréable mais qui nous rend humide très rapidement. Autre fait marquant, on entend bien le speaker (qui nous donne les derniers détails sur le départ et nous explique que le gagnant du 160 km aurait déjà dû arriver s’il ne s’était pas perdu dans la dernière descente) mais l’ambiance est particulière, on sent beaucoup de concentration et de crispation chez les coureurs (moi y compris !).
5h04, la musique change, on passe à Viva la Vida de Coldplay (LA musique des départs du GRP) et le speaker lance le compte à rebours, repris rapidement par l’ensemble des coureurs avant de s’élancer. Comme tous les départs de grandes courses, on passe la ligne de départ avec 30 secondes de retard sur les premiers et c’est parti pour rejoindre Vignec par la route. Entre les deux villages, le nombre de personnes qui se sont levés de si bonne heure pour nous encourager est impressionnant et les premiers frissons sont déjà là !
Vielle Aure – Le Merlans :
C’est la partie que je connais le plus pour l’avoir faite à plusieurs reprises au cours de mon année d’entrainement. Comme ce type de distance de course est complètement nouveau pour moi et que je ne sais pas comment mon corps va réagir, je décide de partir assez doucement. La première montée jusqu’à Soulan se fait facilement mais je suis marqué par l’ambiance qui règne : malgré les centaines de coureurs en pleine ascension, le silence qui règne est impressionnant en ce début de course, et mes principaux souvenirs de cette portion sont des bruits de bâtons contre les cailloux, les zig-zags lumineux formés par les frontales et le temps extrêmement humide. Au final, j’apprécie cette ambiance particulière qui me permet de me mettre dans ma bulle. Peu avant l’arrivée à Soulan, je rencontre et discute avec un jeune parisien que j’avais déjà rencontré en juillet au col de Sencours pendant l’un de ses week-ends de reconnaissance : le monde est petit !
Après Soulan, le chemin devient un single track et ça bouchonne un peu (on passe quelques minutes quasiment arrêté, ce qui permet de se ravitailler sereinement) mais à ce moment là je crains de prendre froid avec cette humidité et cette baisse d’intensité.
Heureusement cela se décante assez vite et on arrive sur la crête où les kilomètres passent plus rapidement avec des portions courues quand la pente le permet et le jour commence à arriver (même le soleil pointe le bout de son nez alors qu’il n’était pas attendu). Les sensations sont plutôt bonnes, aucun signe de fatigue ou de douleur, et je double quelques personnes sur cette portion. Rapidement on aperçoit le col du Portet et l’on entend les bruits de cloche et d’applaudissements des courageux spectateurs présents en haut du col. S’en suit une courte descente par la piste bleue du Merlans jusqu’au restaurant du même nom, lieu du premier ravitaillement.
Ravitaillement du Merlans :
- 14,1 km ; 1424 m de D+ ; 177 m de D-
- Temps cumulé : 2h35
- 476ème sur 1120 partants
Le Merlans – Artigue :
Je ne reste pas longtemps au ravitaillement puisque j’ai fait en sorte de prendre assez à manger pour pouvoir être quasiment autonome en produits sucrés (et j’en prendrai un environ toutes les 40 minutes jusqu’à la fin de la course)@. Je profite donc des ravitaillements pour manger du salé (vermicelles, tucs et jambon blanc) et quelques autres trucs qui me font envie (quelques carrés de chocolat, compotes ou encore abricots secs). J’en profite aussi pour boire de l’eau gazeuse. Mais je ne sais pas qu’est ce qui me prend de ne pas juger nécessaire de remplir mon Camelbak où il reste environ 750 ml d’eau, sur le moment j’ai pensé en avoir assez et j’ai surement eu la flemme de le remplir avec la poudre énergétique… C’est une erreur de débutant et j’aurai peur de manquer d’eau tout le long du parcours jusqu’à Artigues, je me limiterai d’ailleurs un peu en boisson, heureusement sans conséquence pour la suite !
Pour ce qui est de cette portion entre les deux ravitaillements, j’avais pu la reconnaître à l’entrainement donc pas de surprise, c’est assez roulant jusqu’au dessus du refuge du Bastan avec les premiers cailloux qui font leur apparition et puis ça grimpe un peu plus jusqu’au col de Bastanet avec beaucoup plus de cailloux, qui vont nous accompagner jusqu’au ¾ de la descente suivante (réservoir des Laquets). C’est aussi une portion tout simplement magnifique avec des lacs reflétant leur environnement très minéral ! Toute la montée je me sens bien, les sensations sont toujours bonnes et je passe quelques coureurs quand la largeur du chemin le permet. Au sommet, je resserre rapidement mes chaussures pour la descente (merci le Quicklace de Salomon !) et je m’engage dans le chemin très pentu pendant les 100 premiers mètres. Ensuite, il est (un peu) plus possible de trottiner d’un caillou à l’autre. Pour l’avoir faite une fois, je sais que cette descente est très longue et que c’est la plus exigeante du parcours. Je garde un rythme normal et je continue à doubler quelques coureurs un peu moins à l’aise dans les cailloux. Je retrouve un copain d’enfance que j’avais croisé au précédent ravitaillement et on discute pendant quelques kilomètres. A partir du réservoir des Laquets, c’est un peu plus roulant donc j’en profite pour dérouler un peu plus et « laisser » les jambes descendre, mais la lassitude commence à faire son apparition et je commence à en avoir marre de descendre : moralement j’ai une petite baisse de moral et de motivation, heureusement la seule de toute la course, et ma peur de manquer d’eau n’arrange rien !
En arrivant à proximité du ravitaillement d’Artigues, je comprends qu’il va y avoir du monde quand je vois le nombre de voitures garées le long de la route du Tourmalet. Et effectivement, dans la rue principale du village, il y a vraiment du monde pour nous encourager, ça crie, ça applaudi, les enfants tendent le bras pour qu’on leur tape dans la main, c’est assez magique, je n’en revenais pas d’une telle ambiance et bien sûr les frissons sont là ! Autre chose qui m’a marqué, ce sont les « mercis » de la plupart des coureurs aux gens qui les félicitent, j’ai trouvé ça super.
Au ravitaillement, je me sens un peu fatigué, les jambes tremblotantes après cette longue descente (1h30) mais je mange (j’apprécie vraiment le potage) et surtout je rempli mon Camelbak à ras bord ! Je croise quelques têtes connues, on échange quelques mots et puis je repars en passant un coup de fil à la maison pour leur dire que tout va bien et que j’attaque le gros morceau, la montée au Pic du Midi (1686 m de D+ d’une traite).
Ravitaillement d’Artigues :
- 29,4 km ; 1952 m de D+ ; 1553 m de D-
- Temps cumulé : 5h34
- place inconnue, bug de GeoFP
Artigues - Pic du Midi :
J’avais essayé de reconnaître cette montée au mois de juillet mais j’avais été bloqué par la neige peu de temps après le col de Sencours. Je connais donc la majeure partie de la montée et j’ai pu lire que la fin de la montée n’est pas la partie la plus difficile. Peu de temps après le ravitaillement, ça grimpe dur mais je sais que ça ne dure pas bien longtemps et que le reste de la montée est plus « roulant ». Le soleil que l’on avait perdu dans la descente vers Artigues n’est toujours pas revenu et l’ambiance humide est de retour, je dois faire un arrêt pour remettre la veste. Je monte sans forcer, je sais que la course est encore longue et je me fatigue peu dans cette montée (beaucoup moins que dans la descente précédente !). Je double pas mal de monde (merci le début de course « en dedans ») ce qui est bon pour le moral qui est au beau fixe. Pendant la montée, je pense à l’arrivée au Pic (j’évite encore de penser à l’arrivée, ça ferait un objectif trop loin) et au final cette montée jusqu’au col est très agréable, je suis un peu dans ma bulle avec des pensées agréables (mais je ne me rappelle plus lesquelles !).
Arrivéeau col, ily a là aussi du monde pour nous accueillir malgré des conditions météo plutôt mauvaises ! Comme sur tous les ravitaillements, les bénévoles sont d’une extrême gentillesse et très attentionnés avec nous (merci à eux !). En montant, le ravitaillement est uniquement liquide donc j’en profite pour boire un peu d’eau gazeuse et je repars rapidement vers la dernière montée qui nous sépare du Pic du Midi. Cette portion est assez particulière puisque l’on croise ceux qui redescendent déjà du Pic, avec à quasiment chaque croisement des encouragements réciproques entre eux et nous qui montons. On traverse quelques névés encore restants qui ont été sécurisés pour notre passage. L’organisation a même été jusqu’à tailler une sorte d’escalier dans la neige !
A force de monter, quelques trouées dans le ciel nuageux permettent d’entrevoir le ciel bleu et le Pic du Midi qui n’est plus très loin maintenant. Après une dernière rampe pleine de cailloux et plus raide que le reste de la montée, c’est enfin le sommet où plusieurs bénévoles nous attendent pour valider notre passage.
Pic du Midi :
- 40,3 km ; 3638 m de D+ ; 1553 m de D-
- Temps cumulé : 8h29
- 347ème sur 1120 partants
Pic du Midi – Tournaboup :
Après un rapide coup de fil à la maison pour rassurer tout le monde (même s’ils me suivent sur GeoFP), je n’ai pas vraiment envie de descendre puisque je ne garde pas un excellent souvenir de la précédente descente, alors qu’habituellement je les apprécie. Mais je me dis que j’ai fait la moitié du parcours et que maintenant il faut rentrer à la maison ! Finalement la première partie jusqu’au col de Sencours se fait assez facilement, en croisant les concurrents qui montent vers le Pic. Les différences de faciès sont assez impressionnantes, certains paraissent encore très frais alors que l’on sent que c’est plus difficile pour d’autres !
J’arrive au col de Sencours où cette fois ci l’on a droit au ravitaillement solide dans une très jolie cabane en pierres qui a été retapée pour les GRP précédents. Le temps est toujours aussi humide à l’extérieur et le potage de vermicelles à l’intérieur est vraiment très agréable mais je sais qu’il ne faut pas trop s’attarder dans ces ravitaillements au risque d’une remise en route difficile. Malheureusement, pour d’autres cette cabane est aussi un poste de secours et j’aperçois des gens tremblant de tout leur corps pris en charge par les bénévoles (surement des cas d’hypothermie) : en tout cas ça refroidi, sans jeu de mots.
Je m’engage ensuite assez serein dans le reste de la descente puisque la première partie depuis le Pic s’est plutôt bien passée. C’est une descente que je n’ai pas reconnue à l’entrainement puisque j’avais lu qu’elle était assez roulante et sans difficulté particulière. Effectivement c’est le cas et je prends même plaisir dans cette dernière en laissant filer les jambes, sans forcer et en n’ayant pas l’impression de me fatiguer, du coup le moral est toujours bon, et je m’étonne même de ne pas souffrir plus ou de ne pas avoir eu de moments de moins bien depuis le départ, hormis cette petite lassitude avant d’arriver à Artigues, mais rien de bien méchant !
Après quelques croisements de route où de courageux bénévoles faisaient la circulation (malgré la météo toujours très moyenne), j’arrive à Tournaboup où il y a là aussi beaucoup de monde dont ma cousine auprès de laquelle je m’arrête un instant pour discuter. Là encore, séance frissons avec cette allée d’anonymes encourageant chaque coureur comme si c’était le premier !
Ravitaillement de Tournaboup :
- 50,4 km ; 3638 m de D+ ; 2968 m de D-
- Temps cumulé : 9h53
- 340ème sur 1120 partants
Tournaboup – Restaurant du Merlans :
Après dix minutes de ravitaillement où je commence à avoir mes petites habitudes, c’est reparti pour la dernière grosse montée de la journée (col de Barèges, 1008 m de D+). Les jambes et le moral sont toujours bons et je suis content de réattaquer une montée après cette descente qui aura duré près d’1h10. A ce moment de la course, je commence à penser à l’arrivée finale à Vielle Aure mais je repense également aux conseils d’un couple de trailers expérimentés rencontrés à l’entrainement qui m’avaient dit que le GRP 80 commençait vraiment à Tournaboup. Je me fie donc à mes sensations et je me cale à un rythme où je me sens bien. Je sais que le début de la montée est relativement facile mais qu’on revient très rapidement dans un paysage plus minéral avec les cailloux qui vont avec sur les chemins. Dans plusieurs passages, il est très difficile de garder un rythme constant et il n’est pas rare de devoir s’aider des mains pour passer (il y a aussi quelques traversées de ruisseaux où il faut rester vigilant avec les pierres mouillées). Je rattrape quelques concurrents avec qui on échange parfois quelques mots, et je me rends compte que beaucoup d’entre eux sont sur la fin de leur 160 km (le parcours devient commun à partir de Tournaboup) : ces gens là forcent l’admiration puisqu’ils sont très près de finir cette autre course du GRP où bien d’autres difficultés que la distance s’ajoutent par rapport au 80 km : nuit en montagne, gestion des éventuels micro sommeils, gestion matérielle aux bases vie, etc.
Sans trop m’en rendre compte, j’arrive assez rapidement à la cabane d’Aygues Cluse où un ravitaillement en eau nous attend. J’en profite pour remplir la poche à eau afin de tenir jusqu’au dernier ravitaillement aux Merlans. Pour y être passé un mois plus tôt à l’entrainement, je sais que la dernière partie jusqu’au col depuis cette cabane est bien plus pentue que le reste de la montée. Mais les sensations sont toujours bonnes et je suis presque déçu en arrivant au col de Barèges que la montée soit déjà finie et qu’il faille recommencer à descendre…
S’en suit une longue descente relativement technique dans sa partie haute avant d’arriver sur des parties plus planes et roulantes (mais avec beaucoup de racines…) au dessus du lac de l’Oule. Pendant cette descente, je commence à comprendre que je devrais pouvoir arriver, hors blessures inattendues, donc j’en profite pour hausser le rythme par rapport aux autres descentes. Toujours sans trop me rendre compte du temps qui passe (je suis un peu dans mon monde pendant les descentes, concentré sur le chemin qui défile devant moi), on arrive rapidement sur un chemin en balcon au dessus du lac de l’Oule, synonyme d’une arrivée imminente au dernier ravitaillement, celui du Merlans. Après un replat et un léger faux plat montant, j’arrive donc aux Merlans.
Ravitaillement du Merlans :
- 66 km ; 4861 m de D+ ; 3612 m de D-
- Temps cumulé : 13h47
- 301ème sur 1120 partants
Le Merlans – Vielle Aure :
Je me ravitaille assez rapidement, je rempli ma poche à eau sans prendre le soin de rajouter la poudre énergétique (je me dis que je devrais tenir avec de l’eau maintenant !) et je repars sur la piste de ski du Merlans qui doit nous remonter jusqu’au col du Portet où l’on est déjà passés ce matin. Je suis maintenant en terrain connu puisque j’ai passé ici la plupart de mes week-ends d’hiver depuis que je suis en âge de skier, et si on m’avait il y a quelques années que je passerai ici après 66 km de trail, je n’y aurais surement pas cru ! Pendant cette courte et dernière remontée, j’en profite pour passer un dernier coup de fil à la maison afin de leur dire que tout va toujours bien et pour leur donner l’heure à laquelle je pense arriver.
Une fois au col, il ne reste plus que de la descente, mais elle fait 13 km et je la trouvais déjà longue à l’entrainement, donc je la redoute un peu aujourd’hui. La première partie se fait par les pistes de ski mais pour des raisons de sécurité (compréhensibles), l’organisation a préféré nous faire passer par des chemins (pistes bleues de ski) plutôt que par les pistes rouges ou noiresoù l’on passe habituellement à l’entrainement, et du coup l’altitude ne diminue pas rapidement. Après être arrivés au parking d’Espiaube, on traverse deux fois la route d’accès à la station avant d’attaquer une piste forestière suivie de petits single tracks qui nous amènent jusqu’aux granges de Lias. Depuis le col, les genoux commencent à être un peu douloureux et mes chevilles se font aussi de plus en plus sentir sur le devant ! Mais je sens l’arrivée approcher donc ces douleurs passent au second plan.
A partir des granges de Lias, la luminosité commence à sérieusement baisser mais je suis content puisque je vais arriver juste avant la nuit et je ne vais pas avoir à ressortir la lampe frontale. La fin de la descente se fait longue mais j’aperçois Vielle Aure et l’ambiance sonore du village commence à nous parvenir. Je me dis que cette fois-ci ça sent bon et qu’il faut essayer de profiter au maximum. Arrivée dans Vignec, chaque passant/spectateur nous encourage et me voilà sur le dernier bout de route entre Vignec et Vielle Aure. Il commence à y avoir du monde, beaucoup de familles attendent leur « favori » et les enfants attendent leur papa/maman pour faire les derniers mètres et passer la ligne d’arrivée main dans la main. Dans cette allée d’inconnus, je cherche des têtes connues, je sais que ma famille est là. Bien entendu, les frissons sont là, partout, plus que jamais, c’est terminé, c’est fait ! J’aperçois ma sœur, ma mère, mes grands-parents, je me fais débadger et je les rejoins, je suis heureux, satisfait, tout simplement. Mon père n’est pas là, il faisait la course lui aussi mais a préféré arrêter à Tournaboup, ce sera pour la prochaine fois !
Arrivée à Vielle Aure :
- 79,5 km ; 5036 m de D+ ; 5036 m de D-
- Temps cumulé : 15h41
- 275ème sur 1120 partants
Un grand merci à tous ceux qui m’ont soutenu/conseillé/encouragé avant, pendant et après la course.
Et pour finir, merci à tous les bénévoles et organisateurs, toujours présents et attentionnés sur des ravitaillements très fournis et aux très nombreux anonymes venus nous encourager malgré les horaires matinaux ou la météo capricieuse !
Accueil - Haut de page - Aide
- Contact
- Mentions légales
- Version mobile
- 0.1 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !
Aucun commentaire
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.