Récit de la course : Saintélyon 2011, par yves_cool_runner

L'auteur : yves_cool_runner

La course : Saintélyon

Date : 4/12/2011

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 3619 vues

Distance : 69km

Objectif : Pas d'objectif

11 commentaires

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Et voilà, la STL 2011 est à ranger dans la catégorie souvenirs... Et je m’en souviendrai car raisonnablement, je n’aurais dû être ni au départ, ni à l’arrivée...

Samedi 15h00, je commence seulement à préparer le matos. Autant dire que je ne suis pas dans l’ambiance ! J’ai gambergé toute la journée en me disant que ce n’était pas raisonnable de la faire, compte tenu de mon manque de préparation.

Petit retour en arrière, je m’étais fixé un beau programme « automne 2011 », avec 2 objectifs majeurs (marathon de Lausanne le 30 octobre et STL) et 3 courses de préparation (semi-marathons de Mâcon, le 18 septembre, et de Lyon, le 2 octobre, puis le Joggîles 31 km, le 20 novembre). Jusqu’au semi de Mâcon (voir récit), tout va bien se passer... Et après, patatras, c’est l’enchaînement des galères : de gros soucis professionnels qui me tombent dessus le 23 septembre (désormais dénommé le vendredi noir dans ma biographie !), une banale petite infection sous-cutanée à l’aine qui se transforme en abcès, une grosse lombalgie qui me contraint à 3 semaines d’arrêt... Remarquez, tant qu’à faire, autant tout cumuler sur la même période. Résultat, abandon au 8ème km du semi de Lyon où je n’étais mentalement pas dans la course, et forfait à Lausanne. Donc un abandon et un forfait sur les 3 premières courses du programme : bon début !

Heureusement, à 3 semaines de la STL, tous les problèmes sont réglés. Mais le retard dans la préparation est irrattrapable : il me reste deux semaines d’entraînement réel et une pour "faire du jus" avant l’épreuve. Cours Forrest, cours ! Après ma première semaine de reprise, je m’aligne sur les 31 km du Joggîles... Et je mesure les dégâts. Si le chrono n’est pas trop décevant (2:26:54, soit 2’30’’ de plus qu’en 2010), j’ai vraiment pioché sur les 5 derniers km, alors que l’année précédente, j’avais fait toute la course « en dedans ». Pas de bon augure, et je me dis à l’arrivée que ce 31 km est suffisant pour un retour sur le bon chemin, et que la STL ce sera pour l'année prochaine. Mais quand le démon de la STL nous tient, rien ne peut nous raisonner !

Samedi 17h30, je prends la direction de la gare de la Part-Dieu sous une pluie fine qui ne contribue guère à me remonter le moral. Arrivée à Saint Étienne où je retrouve Mamanpat à la descente du train, gonflée à bloc pour son objectif de 7h30 et qui se gausse de ma préparation 0 D+ / 1 SL... Insolente jeunesse ! Cap sur le parc des expos, récupération du dossard sans attente cette année, et direction l’AAB... Une fois de plus, le Flore constitue un havre de paix pour se restaurer et se préparer sereinement. Je me retrouve à table avec 3 sympathiques kikous de Montélimar (les gars, excusez moi pour ma faible participation à la discussion, mais je n’arrivais pas à me mettre dans l’ambiance, peu motivé et pensant que j’allais tout droit vers un abandon).

Samedi 22h45, après m’être reposé, préparé et blindé l’estomac au Smecta, je quitte le Flore pour aller poser le sac, un peu en solitaire. Et je me rends vers le nouveau départ, à côté de Geoffroy-Guichard. Je suis sur la ligne à 23h20, toujours sous la pluie. Je sens de moins en moins l’affaire ! Cette pluie, somme toute faible, et avec une température qui reste clémente, me mine littéralement... Quand je vous disais que l’envie n’y était pas !

Dimanche 00h01, le départ. J’ai le moral au plus bas. Mon objectif est alors d’aller jusqu’à Soucieu où m’attend mon ami Paul, fidèle assistance sur la STL depuis l’an dernier. Je pourrai toujours m’arrêter à ce moment là, et ça fera quand même une belle sortie de 47 km... Mais quand le démon de la STL nous tient... Pour l’instant, je ne vois pas aussi loin, et je suis en route pour Saint Christo. Dès que l’on quitte le bitume après Sorbier, la grande réjouissance du cru 2011 se révèle : un sol bien humide avec de magnifiques flaques de boue (au pire, on peut se dire que c’est bon pour les pieds, les bains de boue). Je n’ai pas trop l’habitude de courir sur ce type de terrain, et je reste très attentif... Ce qui a le mérite de faire passer le temps plus vite. Sur le plateau, je me retourne comme chaque année pour voir le magnifique serpent de lumière qui déroule ses anneaux dans la nuit. Et pour la première fois depuis que je me suis levé samedi matin, je me dis que c’est une chance d’être là.

01h43 de course, j’arrive au ravitaillement de Saint Christo. C’est plutôt dur, je ne sens pas de « facilité », mais le chrono est correct, dans le même temps qu’en 2010. Je ne m’arrête pas, largement pourvu en boisson et barres, je tiendrai jusqu’à sainte Catherine. Un point positif, la pluie a cessé et nous ne la reverrons pas. Direction Moreau et le point culminant de la course. Toujours à la recherche de meilleures sensations, j’essaie de me concentrer sur le chemin et d’anticiper les obstacles.

02h33 de course, je passe au pointage de Moreau avec 5’ d’avance sur 2010, mais dans des conditions beaucoup plus faciles. C’est la condition physique qui n’est pas au niveau. Quelque part, si je commence à surveiller le chrono, c’est que l’idée d’aller au bout commence à refaire surface. Pas d’arrêt au ravitaillement « off » de Moreau et en route pour Sainte Cath’...

03h11 de course, ravitaillement de Sainte Catherine avec plus de 11’ d’avance sur 2010 et surtout seulement 11’ de retard sur 2009, année de mon meilleur chrono. J’ai donc été aussi vite sur cette partie qu’en 2009, ce qui m’étonne un peu. Là, je prends mon temps avec remplissage de la poche à eau, ce qui dilue un mon Isostar, trop concentré, plus arrêt toilettes. Le baromètre du moral est plutôt à la hausse, mais à partir de là, je vais payer sévèrement le manque de foncier et de D+.

4h39 de course, Saint Genoux. J’ai perdu du temps par rapport à 2010 sur cette portion, alors que j’aurais dû en gagner : l’année dernière, nous étions à l’arrêt dans la descente du bois d’Arfeuille. Je n’ai fait que subir, sans réellement décider de ma course. J’ai encore 6’ d’avance sur 2010, mais j’ai l’impression d’être rincé. Je ne pense bien sur pas à mes 8h07 de 2009 et encore moins à l’objectif affiché en début de saison de 7h30 ! Je relance tant bien que mal vers Soucieu. Avec Paul qui m’attend, je pourrai mettre des vêtements secs et je verrai bien sur place ce que je fais.

5h42 de course, Soucieu. Encore du temps perdu sur 2010. Je suis exactement dans le même chrono, à 13’’ près. J’ai donc perdu 11’ entre Sainte Catherine et Soucieu, dans des conditions pourtant beaucoup plus favorables. S’il n’est plus question d’abandonner, et c’est le plus important, je me vois parti pour finir en près de 9h00. En plus, je reste près de 15’ à ce ravitaillement pour remettre tee-shirt et coupe-vent sec et me restaurer. Je repars donc avec 10' de retard sur 2010. Et c’est là que tout va changer...

7h24 de course, au bout de la nuit, j’arrive à Beaunant. Je n’ai que 3’ de retard sur 2010. Depuis Soucieu, je me suis vissé le MP3 sur les oreilles et j’envoie la musique "anti-fatigue". Mais c’est surtout la motivation qui revient. J’attaque d’un bon pas la montée des aqueducs et j’appelle ma moitié pour la rassurer sur mon sort. Et j’en profite pour dire tout le soutien qu’elle m’a apporté dans mes galères ! L’an dernier, j’avais mis 1h20’ pour rallier l’arrivée depuis Beaunant. Je me fixe maintenant comme petit objectif de faire un meilleur chrono final qu’en 2010. La descente sur Lyon, Perrache, la remontée du quai Rambaud, la pointe de la Confluence, le retour vers le pont Pasteur, les quais du Rhône, le parc de Gerland, les encouragements de Paul... Pas un seul mètre en marchant, et j’accélère progressivement 5’45’’, 5’30’’, 5'15'' au kilo... Dernier virage. Dernière ligne droite, le palais des sports est là, j’entre et je franchis l’arche...

8h38’27’ de course. Je suis arrivé. Et c’est ma victoire. J’ai tourné la page sur les galères. Le chrono est modeste, avec la petite satisfaction d’avoir fait 2’07’’ de moins qu’en 2010 (bon d’accord, c’était beaucoup plus dur en 2010, mais je positive!). Sur le coup, je me suis dit qu’en 2012 je reviendrai en relais pour changer. Mais non, c’est trop top une STL en solo, et cette fois j’espère pouvoir me préparer au mieux et aller chercher les 7h45.

Bravo à tous les kikous finisher et aux « braves » de la LSTL

 

11 commentaires

Commentaire de les machine-gônes posté le 07-12-2011 à 18:52:19

Bon, ben, on a bien fait de se lever tôt pour aller applaudir les finishers alors. Dans le tas, y avait bien un "cool runner" en pleine renaissance... Merci pour ton récit qui donne bien envie de se joindre au cortège 2012 des Bonan-Bonan !

Commentaire de Byzance posté le 07-12-2011 à 20:32:21

Félicitation à toi ! L'expérience paye ... Peut être à l'an prochain pour notre médaille.

Commentaire de yves_cool_runner posté le 07-12-2011 à 21:32:45

Pas de problème. Je signe tout de suite pour tenter les 7h30 ensemble !

Commentaire de totoro posté le 08-12-2011 à 11:47:16

Content de voir que le plaisir est revenu : c'est l'avantage de courir ! Et en plus, tu termines super bien : Bravo à toi !

Commentaire de tidgi posté le 08-12-2011 à 14:36:29

Quelle idée de vouloir s'arrêter à Soucieu ? Yapluka desserrer le frein à main après ;-)
Allez, l'an prochain c'est la Sainté d'Argent même...
Bravo à toi et merci pour ton récit.

Commentaire de jano posté le 08-12-2011 à 15:23:52

c'est vrai que je n'ai pas osé trop te parler au flore (j'étais installé juste à côté près du radiateur), tellement tu semblais effectivement entre l'anxiété et la concentration.
bravo à toi pour être allé au bout malgré le peu de préparation.

Commentaire de Mamanpat posté le 09-12-2011 à 16:04:03

Yvescool runner 1 - Mamanpat 2 ! ;-p
T'as de la chance que je me sois vautrée en 2010 finalement !
Franchement un sacré grand bravo, tu as osé un truc de dingue compte tenu de ta prépa et finalement la passion et le plaisir font parfois plus avancer qu'un bon entraînement hyper minuté !
Et pour faire la coupure, relais en 2012 pour la Sainté d'Argent en 2013 ! Comme ça tu ne prends pas d'avance sur le scoring, puisque je prends aussi cette option !!!

Commentaire de Mustang posté le 09-12-2011 à 20:41:27

les noms du parcours que tu évoques comme autant de balises. Tu les as franchies et dépassées, malgré les obstacles. Ton plaisir d'être allé au bout me fait plaisir.

Commentaire de o[Bob] posté le 09-12-2011 à 21:38:06

Une fois de plus (je viens de lire également le CR de 2010), un quasi exploit pas gagné d'avance..
Bravo et merci pour tous ces détails.

Commentaire de lulu posté le 10-12-2011 à 23:08:42

Eh ben, le départ d"une course avec un gros moral comme ça.........c'est du tout cuît !?
En tout cas, BRAVO à toi !!
Et puis, je vois qu'il n'y a pas que moi qui traine les galères !!!!!!
allez, zou, bientôt la neige !?
A +

Commentaire de vial posté le 11-12-2011 à 11:46:11

hè oui pas de sensations au départ
mais toujours de grosses sensations sur la ligne
c'est ça la saitélyon "quand elle nous tient"!!

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