Récit de la course : Le Grand Raid des Pyrénées - Grand Trail 2009, par manu_ir2001

L'auteur : manu_ir2001

La course : Le Grand Raid des Pyrénées - Grand Trail

Date : 28/8/2009

Lieu : Vielle Aure (Hautes-Pyrénées)

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Distance : 75km

Objectif : Terminer

6 commentaires

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CR GRP 2009

Distance : 75kms

Dénivelé : 4500 D+ , 4500 D-

Départ : Vieille Aure Samedi 29 Août à 5h00

Temps Limite : 24 heures

 

Après un premier trail en Mai 2009 localisé en Hongrie (100 kms – 3600m+) et finalement soldé par un échec (http://forum.ultrafondus.net/showthread.php?t=5529&highlight=recit+d%27un+premier) , j’ai décidé de tenter ma chance sur un trail en Montagne : le Grand Raid des Pyrénées 2009 – 75kms – 4500m+ .

 

Départ de l’aéroport de Budapest mercredi 27 en soirée et direction Poitiers puis départ vers Vieille Aure le vendredi matin. Arrivé à Vieille Aure je me dirige vers la tente de l’organisation afin de retirer mon dossard et de faire contrôler le contenu de mon sac. Pasta Party à partir de 19h, moment d’échanges avec différents coureurs sur leurs expériences passées ou leur stratégie de course du lendemain. Briefing en fin de soirée avec des rappels concernant les consignes de sécurité et le respect de l’environnement magnifique que nous allons avoir la privilège de traverser. Rencontre sympa avec quelques membres des forums UFOs et Kikous.

  

Nuit très courte et sommeil léger. Debout à 3h30. Une part de GatoSport et un jus d’orange offert par mes hôtes Fabienne et Michel qui participent également à la course. Une première course pour Fabienne qui finira brillamment 5éme Féminine et 3eme V1F.

 

Direction le centre de Vieille Aure – temps humide assez brumeux mais je décide tout de même de courir léger en short et tshirt. . Le logiciel SoftRun me prédit un temps de 17h13 – se basant sur « ma grande expérience » à savoir seulement un marathon en Avril et un trail non terminé en Mai et les paramètres suivants : descendeur => mauvais, grimpeur => normal. Je signe de suite pour 17h car mon objectif premier reste avant tout de terminer cette course dans les délais (24 h).

 Vieille Aure (791m) – Col du Portet (2218m) 

Le départ est donné à 5h00 pour 335 participants équipés de frontales. Apres quelques centaines de mètres nous croisons Olivier Romain – 23 ans – qui vient de terminer l’Ultra (150 kms – 9000m+) en 3eme position en 24h – chapeau bas !  

 

Un peu de route jusqu’au village de Vignec avant de nous engouffrer dans la forêt et de commencer une ascension longue de 1400m. Nous croisons Eric Bonnotte qui terminera l’Ultra en 4eme position et 1er V1H . Je ressens un point de contracture sur le haut de la cuisse gauche mais sinon l’ascension se déroule bien et nous prenons le temps de discuter – j’appréhende les derniers 300D+ qui empruntent une piste noire à 40% – mais finalement j’arrive au Col du Portet en 2h25 / 191eme avec 22 minutes en avance.

 Col du Portet (2218m) – Artigues (1190m) 

Après un ravitaillement léger au Col du Portet (que je reverrai ce soir si tout va bien) direction le Col de Bastanet (2507m) point culminant de cette course. La première partie du sentier qui surplombe le Lac de l’Oule  permet de trottiner sans trop de problèmes. Le brouillard disparaît progressivement et le jour se lève laissant apparaître les magnifiques lacs du Néouvielle. Je croise d’ailleurs Michel (Sentier Libre) qui prend le temps de s’arrêter pour prendre quelques photos – il finira malgré tout en 14h grâce a une super gestion de course.

 

Début de l’ascension du Bastanet sur un sentier ultra rocailleux au milieu duquel je décide de faire une petite pause pour souffler et m’hydrater. Le col passé débute ensuite un longue descente de 10 kms avec 1200m de D- jusqu’au village de Artigues Campan. Première partie de descente très technique durant laquelle je souffre et peine à trouver les bons appuis sur des rochers humides et un sol glissant.  Mauvais descendeur c’était bien le bon paramétrage J

J’arrive finalement à Artigues (km 30) en 5h47 / 194eme avec 8 min d’avance. Surpris de n’avoir perdu que 3 places. Mais je commence a ressentir la fatigue – je fais un pause technique – me restaure – et me protége les talons qui commencent a chauffer. Mon point de contracture sur la cuisse gauche semble avoir disparu.

 Artigues (1190m) – Col de Sencours (2378m) 

Je repars d’Artigues direction le Col de Sencours – 1200m de dénivelé positif. Il est prêt de 11h et le soleil commence à nous réchauffer. Je passe un coup de fil à mes parents durant laquelle ma mère me demande de ne surtout pas trop forcer J et ensuite un coup de fil a Karine mon épouse. Trente minutes plus tard je vais commencer à avoir mon premier coup de mou – qui me force à faire une pause. Je vois passer quelques concurrents à un rythme soutenu dont 2 espagnoles, certainement mère et fille, que je décide de suivre. Peine perdue car après une vingtaine de minutes je me fais lâcher – elles finiront finalement proches de la 150eme position.

 

Je n’avance pas –je dois certainement payer un départ trop rapide et les efforts déployés lors de ma descente vers Artigues -  nouvelle pose – je m’hydrate et je me ravitaille. Je repars et peu après décide de faire une nouvelle pause. Rien ne va plus car j’ai un problème technique avec mes bâtons, des Gabel qui ont à peine 2 mois. Les poignées se sont désolidarisées de la tige et glissent vers le bas le long des bâtons. Je suis donc forcé de les tenir mains inclinées, paumes vers le bas des poignées pour éviter ce problème.   Je pense alors aux coureurs de l’ultra et me dis que je suis vraiment très loin de pouvoir me lancer sur un 150 kms. Je les admire…

 

Je décide de prendre le pas d’un groupe de 5 ou 6 coureurs en file indienne. J’arrive finalement à les suivre jusqu'à la Cabane de Pene Blanque (1888m). Petite pause collective puis départ pour gravir les derniers 500m+ - je ne suivrai le groupe que sur la première partie de l’ascension finale car nouveau coup de barre. Nouvelle pause et je finis finalement l’ascension avec un breton sympa de Lorient rencontré la veille de la course.

 

Arrivé enfin au Col de Sencours (2378m) que j’ai gravi péniblement en 2H40 ! – 8h39 de course et je pointe a la 230eme place…avec 13 minutes de retard sur le temps de passage prévu. J’en ai bavé pour arriver au bout de ce col mais au moins psychologiquement je positive en  me disant que j’ai fais la moitie de la distance soit 37kms et prés de 2/3 du D+. Un petit coup de fil à Karine qui suit la course sur le site GeoFP.com et qui reste en contact avec mes parents.

 Col de Sencours (2378m) – Tournaboup (1464m) 

Descente pas trop technique durant laquelle j’arrive à alterner course et marche sans trop de soucis. Arrivé au ravitaillement de Tournaboup – km 44 – après un peu plus de 1h de descente. Malgré ma défaillance lors de l’ascension du Col de Sencours je ne pointe qu’à 12 minutes derrière le temps prévu. J’en profite pour faire un bon ravitaillement – assiette de pâtes, soupe salée, et je pars avec 1 litre d’eau et 0,75l de boisson énergétique car je sais que le prochain ravitaillement sera très loin au km 58.

 Tournaboup (1464m) – Col de Barèges (2469m) 

Je repars vers la dernière grosse difficulté – l’ascension du Col de Barèges – soit 1000 m de D+ dans un environnement très minéral donc très technique. Proche du début de l’ascension je prends le pas d’une coureuse très sympa venant du département de l’Essonne. Elle monte à un rythme assez soutenu mais je me sens mieux que lors de l’ascension du Sencours – d’ailleurs mon cardio reste proche des 70% bien inférieur à ce que j’ai pu lire durant mon coup de mou précédent. Nous prenons le temps de discuter tout en gardant un bon rythme et en faisant quelques petites pauses  – nous rattrapons d’ailleurs le groupe de 6 coureurs que je n’avais pas pu suivre lors de l’ascension finale du Sencours. Après 700m de D+ nous arrivons à la cabane d’Aygues Cluses et décidons de faire un break afin de se ravitailler car il reste plus de 300m de D+ à gravir sur 1,5 kms – ascension très difficile et il nous faudra environ 40 minutes pour finalement arriver au Col de Barèges avec 35 minutes de retard sur mon temps prévu.

  Col de Bareges (2469m) – Lac de l’Oule (1818m) 

Descente technique et rocailleuse durant laquelle je ne pourrai que très rarement trottiner. Je double quelques coureurs de l’Ultra qui ont déjà totalisés 37 heures de course ! Ils marchent à pas lents, certains titubent et semblent dormir en marchant - Un petit mot d’encouragement pour chacun.

 

A mi descente je me retrouve  sans eau et je décide de me ravitailler dans un torrent et d’expérimenter une pastille anti-bactéries. Ces 5 kms de descente me semblent interminables mais enfin je vois apparaître le Lac de l’Oule. J’arrive au ravitaillement après 14h20 de course confirmant que je viens de perdre prés de 25 minutes lors de cette descente car me voila maintenant avec 58 minutes de retard et 227eme au classement. Je décide donc de me ravitailler très rapidement pour repartir au plus vite. Un petit coup de fil à Karine pour lui dire que tout va bien.

 Lac de l’Oule (1818m) – Col de Portet (2218m) 

Je repars seul sur le chemin longeant la rive gauche du lac de l’Oule. Je décide de ne pas courir sur cette portion pourtant plane car je sais qu’il reste une dernière ascension de 400m à négocier au mieux. Je débute l’ascension mais assez rapidement je ressens la fatigue et je décide de me poser et souffler un peu. Un coureur en profite pour passer et je lui confie que je vais certainement monter tranquillement jusqu’au Portet. Je repars et finalement je retrouve un second souffle jusqu’au col du Portet.

 

J’arrive au Col après 15h26 de course – j’ai récupéré une dizaine de minutes sur cette portion. Je décide encore un fois de me ravitailler rapidement de peur de ne pouvoir repartir.

  Col de Portet (2218m) – Vieille Aure (791m) 

Dernière descente de 11 kms jusqu’à l’arrivée  - un coup de fil à Karine lui confirmant que je pense arriver à Vieille Aure vers 23h00, elle est surprise car GeoFP me prévoyait une arrivée vers 1h30 du matin. Je trottine sur la première partie pas trop pentue mais rapidement les jambes deviennent très lourdes et douloureuses. Je passe donc en mode marche rapide accompagné par un coureur de région parisienne finisher de l’UTMB et du GRR. Descente trés pentue vers le village de Soulan – nous compatissons pour les coureurs de l’Ultra nous suivant qui vont devoir gérer cette descente après 40 heures de course ou plus. Les cuisses en coton, je décide de faire une pause et laisser partir mon compagnon de route ainsi que 2 coureurs qui viennent de nous rattraper.

 

 Je traverse le village endormi de Soulan – et double un Ultra au ralenti. Puis descente en lacets sur un chemin carrossable vers le Village de Vignec – mais des douleurs au genou gauche ne me permettent pas de descendre en courant.

 

J’arrive finalement à Vignec et décide de faire le dernier km de route au pas de course soutenu. Les personnes présentes au rond point de Vignec m’encouragent – et j’attaque la dernière ligne droite qui mène au village de Vieille Aure. J’entre dans Vieille Aure et parcoure les ruelles du village applaudi et encouragé, surpris par tant de personnes présentes malgré l’heure assez tardive. J’entends un «allez Manu » qui provient de Michel qui vient lui de terminer depuis presque 4 heures. Puis se profile la ligne d’arrivée que je franchis avec émotion à 22h49 soit après 17h49 de course à la 220eme position. Karine m’appelle aussitôt pour me féliciter mais j’ai du mal a parler car ému et exténué. Je reçois également un appel de mes parents rassurés de savoir que j’ai finalement survécu J

 

Un grand MERCI aux organisateurs, aux bénévoles, aux baliseurs et à tous ceux qui directement ou indirectement ont permis d’organiser cette magnifique course !

 

Manu

  Bilan Positif

-         Terminer la course

-         Avoir trouvé les ressources mentales pour ne pas flancher malgré mon gros coup de barre lors de l’ascension du Sencours

-         Zéro ampoule, une première ! (traitement a l’ephydrol et a la nok, chaussettes double couche et chaussures Trabuco)

-         Bonne récupération sans trop de courbatures

 Négatif

-         Départ encore une fois trop rapide

-         Technique en descente à améliorer

-         N’avoir pas pu courir sur la dernière descente et quelques portions planes

-         Problème technique avec mes Bâtons Gabel

-         Utilisation de seulement 30% du contenu du sac

 

 

 

6 commentaires

Commentaire de Francis31 posté le 03-09-2009 à 19:24:00

Venir de si loin pour ce GRP !! Il faut en vouloir.
Bravo pour ta gestion de course et ton finish.

Commentaire de mic31 posté le 03-09-2009 à 19:38:00

Salut Manu,
Moi ce qui m épate, c est de finir un truc pareil avec aussi peu d expérience.
Bravo à toi et tu l as bien compris, attention aux départ rapides...
A une prochaine fois.
Michel

Commentaire de cagouillard posté le 03-09-2009 à 20:56:00

bravo c'est trés bien pour un ancien 3°ligne

Commentaire de manu_ir2001 posté le 04-09-2009 à 15:00:00

Merci pour commentaires.

Les annees rugby ont du me permettre de compenser mon inexperience en trail par un peu de mental :)

@+
Manu

Commentaire de grumlie posté le 05-09-2009 à 18:51:00

Bravo pour ta course et pour avoir réussi à repartir après le Sencours. Pour le sac je crois qu'on est au moins deux...
Bonne récup' et à une prochaine.

Commentaire de martinev posté le 06-09-2009 à 19:11:00

Bravo pour être allé au bout de ce GRP. L'essentiel est de terminer et de se faire plaisir. Félicitations

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