L'auteur : daloan
La course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km
Date : 16/2/2008
Lieu : St Quentin En Yvelines (Yvelines)
Affichage : 4824 vues
Distance : 80km
Objectif : Pas d'objectif
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L'écotrail de Paris...
Le concept dérange tant les termes employés semblent incompatibles.
L'écologie : c'est mal barré.
le trail en milieu urbain est un concept pour le moins innovant.
Et Paris comme lieu de grands espaces et de zenitude, il fallait oser.
Ben ils ont osé, et derrière les rumeurs incrédules entachant les forums ces derniers temps, près de 1000 coureurs ont eux aussi relevé le défi, ravis à divers titres de ne pas rater l'unique première édition de cette épreuve que l'on souhaite de tout coeur voir grandir. On imagine déjà un crochet par le Sacré Coeur, un ravitaillement Jardins du Luxembourg et un pointage inopiné au Père Lachaise. Pour le zoo de Vincennes, vu son état, on va éviter et puis dans notre état, pas sûr que les animaux soient du bon côté de la barrière.
Quelques erreurs de jeunesse sont probablement à gommer, comme le copier/coller maheureux d'une partie du règlement de l'UTMB imposant 2 frontales avec piles de rechange et recommandant d'emmener des bâtons, dont l'utilité est discutable tout au long du parcours y compris pour la grimpette de Dame Tour Eiffel.
Comme l'indique Run to Hill lors de son retrait de dossard “j'ai amené mon aspivenin pour faire rire les bénévoles et me suis excusé d'avoir oublié l'extincteur et le piège à ours “.
Idem pour la logistique sur 3 sites qui ruine mes espoirs de grasse matinée le Samedi matin. Mais le suivi est parfait, les informations sont distillées par mail fort à propos. Tout au long de la course, l'organisation se montrera irréprochable, du flêchage aux ravitaillements en passant par la protection des traversées des communes, à l'ouverture tardive des domaines comme celui de Saint Clud ou de l'Espace de l'Ile Saint Germain et bien entendu la montée des fameuses marches, avec des dégaines et des looks assez éloignés de ceux de Cannes, mais au combien sympathiques et naturels.
Le parcours est une succession des terrains d'entrainement de prédilection des banlieusards privilégiés de l'Ouest parisien, mais je suis convaincu qu'en y repassant plusieurs fois par semaine, nous ne le verrrons plus jamais comme avant. Et aller à 1000 dans le même sens, avec une motivation commune c'est déjà en soi une victoire. Peu de chances d'y nouer des amitiés indélébiles, même quand un tee shirt Kikoureur double le caractéristique Buff rouge et blanc, mais quand même le sentiment d'être au bon endroit au bon moment. Tiens d'ailleurs, je l'inaugure mon Buff rouge et blanc, grâce à une prouesse de logistique que je dois à NoNo l'Escargot -à qui sont dédiées ces quelques lignes- épaulée par les services de la poste. J'attends les photos d'Akuna ou de notre Ami l'éponge pour vous prouver qu'un rien m'habille.
Allez, pan, la course...
On part à l'heure “H”, un peu frigorifiés par l'attente et le vent d'Est pour nous élancer dans un prairie à canassons, contourner la base de loisirs de St Quentin en Yvelines. Difficile, comme dans les différentes zones boisées, de s'imaginer être à moins de 30km de Paris.
Dès la première traversée de rue, on cherche les orchestres. On assiste ébahis à une altercation entre service de course et d'jeunes à qui il faut expliquer que la chasse aux trailers n'est pas ouverte et qu'il est donc interdit de les écraser. Le ton monte, limite d'en venir aux mains. Quelques concerts de klaxons fougueux agrémenteront les traversées de routes le long du parcours, seule concession des autochtones pour mettre de l'ambiance. Même en croisant des enfants, notamment à Marne la Coquette on n'aura droit à aucun encouragement, bravo ou tentative pour taper dans les mains. Sont blasés ces gens là, ou poussent la pudeur bien loin...
Autour des Etangs de la Minière, on tombe sur les premières balises kilométriques. D'abord la 7, puis la 4 ! Les observateurs auront remarqué que ces indications étaient en rose et non pas en orange comme le reste du parcours et ne nous concernaient pas. Les autres trouveront un prétexte de plus pour raler. C'est une aubaine, car des prétextes, il y en a peu...
Olizgoud.
Quelques zones humides plus loin, on se rend compte à quel point le parcours aurait été usant et problématique sur terrain gras. Je pense que les barrières horaires auraient volé en éclat ou qu'il aurait fallu disqualifier plus de la moitié du peloton dans de telles conditions.
Je passe la première partie du parcours à faire le yoyo avec mes amis puisque nous nous sommes engagés à 9. Pour l'Castor Junior et son Père, on ne peut pas parler de yoyo, le premier s'étant positionné devant, le second nous ayant laché dès le départ. Je tombe vite sur un Vttiste qui n'arrête pas de faire des photos, et buff Kikourou aidant je fais connaissance d'Akuna. Un petit clin d'oeil puisque dans le dernier numéro d'UFO Mag, l'article des Templiers s'appuie sur ses photos et mon texte.
Jusqu'au premier ravitaillement km 21, le parcours est roulant.
Surtout ne pas se mettre dans le rouge.
Arrivée en près de 2h20 : un peu vite mon gars...
Un coup de fil à Lolo qui est 10 minutes devant, un au revoir à Thierry qui gère l'intendance calmement et me voilà reparti tout seul pour une première grimpette. Jusqu'au km 50, le parcours se complique un peu et je rejoins mon deuxième Kikoureur du jour, Run to Hill et son avatar spongieux avec qui nous allons papoter jusqu'au km 50 ainsi que Lolo qui lambine sur le parcours et que je récupére. Tous 2 s'arrêteront pour se faire strapper, et en dépit des consignes répétées de l'organisation de ne pas laisser de déchets, mon nouvel ami kikoureur a failli laisser sur place une cheville. Ca fait désordre. Lors de notre prochaine course, faudra me raconter pourquoi cet avatar en éponge, ça saute moins à l'oeil que le pseudo.
Après ce ravito, place à la nuit et on se couvre. 50Km, 5H30 de course, décidemment c'est un peu rapide, le GPS est un peu moins optimiste et ne comptabilise que 48km. C'est pas glorieux, mais je me dis que si on peut gagner encore un ou 2km d'ici l'arrivé, je n'irai pas les réclamer. C'est bien ce qui va se passer, me permettant de passer en 9h39 alors que je n'aurai pas parié terminer en une heure de plus.
Donc la nuit. Le froid tombe tout de suite, l'humidité aussi. J'ai un mal fou à me réchauffer aptès ce second ravitaillement et me focalise déjà sur le suivant : plus que 13km. Les concurrents sont maintenant alignés de loin en loin et la vaste farandole de frontales prend forme. J'en perds mes dernières inquiétudes quant à l'arrivée sur la Tour Eiffel que j'imaginais assez encombrée et chaotique.
Si vous connaissez un peu la région, vous prenez vite un au coup au moral car peu après ce ravito, on vout emmène à gauche-gauche, donc la Tour Eiffel, ben elle est dans votre dos. On comprend mieux comment ils ont fait pour trouver 80 km...
Allez, nous y voilà au km 63 (c'est du moins ce qui est marqué, et moi ça flatte mon égo). Ravito toujours parfait, quoique la nourriture avec les trucs germés dedans j'ai un peu d'appréhension. La version couleur sable ça va, mais la verte je n'essaierai plus. Une traileuse me fait la même remarque, ce produit est donc fait au mieux pour les 938 autres trailers, mais les statistiques ne sont pas en leur faveur.
Il fait toujours nuit, forcément, donc toujours froid, forcément aussi, et la moyenne horaire baisse vu que la fatigue, les maux de genoux font leur apparition, ainsi que quelques parties de je-grimpe-puis-je-redescends d'un mauvais goût évident. Tout ça pour faire un compte rond de D+ et permettre de marquer 2 points pour la prochaine inscription à l'UTMB...
Heureusement il n'y a que 7km à parcourir avant de se faire chouchouter une dernière fois, avec l'information majeure “yapluke une descente, ensuite pilote automatique en bordure de Seine). Je calcule qu'en me mettant à 8'30” au km, je passerai sous les 10h, c'est donc onezepoquette en dépit d'une lassitude généralisée. En plus à ce moment là, je suis convaincu que je ne reverrai plus super-Lolo (lâché pour un strap d'enfer km 50 pour ceux qui n'ont pas suivi, et en plus c'est son premier trail, donc hein, il es tcuit). Donc je suis super-fort et j'attaque la descente vers le Parc Saint Cloud assez serein.
Un petit coucou aux statues en passant, toujours en passant d'ailleurs un bon coup de Karcher ne leur ferait pas de mal et ne prêterait pas le flanc à une récupération politique, et nous voilà entre Tramway et Seine. Pas top, mais pas non plus le choix. On passera plus loin en toute bordure de Seine pour y découvrir furtivement l'intérieur habité des péniches arrimées à longueur d'année. Ca fait envie... En revanche, ce qui fait moins envie, c'est d'entendre la double expiration régulière de Lolo revenir et passer à 10km/h, ce qui est un rythme très soutenu à ce moment de la course. Km 75, tant pis pour moi, je ne le reverrai qu'un étage de Tour Eiffel plus haut...
La Tour grandit à vue d'oeil, et un premier escalier nous mène des bords de la Seine jusqu'à l'escalier Nord. Là, comme tout le monde on a droit à son ticket, mais pas de fouille du sac à dos, ce qui m'étonne un peu. Il parait qu'il ne nous reste plus que 348 marches. Mon prédecesseur les attaque 2 à 2, je suis donc sûr de le revoir bientôt, ce qui ne manque pas d'arriver, ça aurait été trop pénible de finir au sprint sur les 20m de plat qui nous restaient avant de franchir la ligne. Car si, c'est vrai, il y a une vraie ligne d'arrivée et un vrai chrono au 1er étage de la Tour Eiffel ! Nous étions 940 à y croire, et nous avons très bien fait! Et pour moi le chrono indique 9h39, preuve irréfutable que le parcours ne faisait pas 80km, mais ce n'est pas un problème. Tiens, au fait, le tee-shirt “finisher” rouge et blanc est parfaitement assorti avec le Buff des kikoureurs.
La redescente en ascenseur est un peu rock'n'roll au mileu des touristes nous prenant pour des extra-terrestres, mais le buffet sous la tente est la dernière preuve de la maturité de l'Organisation. C'est bien fait et tout et tout. Je me rends compte à ce moment là que la course passe au milieu de cette tente, et que je l'ai fatalement emprunté il y a environ 30 minutes, c'est dire mon état de fraicheur.
Voilà, longue vie à cette nouvelle épreuve qui a alimenté tant de forums et bravo à l'Organisation et aux bénévoles qui ont du faire leur ce proverbe : Le silence des actes.
Un dernier client d'oeil oux kikoureurs croisés en chemin. Je ne vais pas me coucher tard...
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8 commentaires
Commentaire de la panthère posté le 17-02-2008 à 19:53:00
bravo, et merci pour ce récit qui donnerait presqu'envie d'y aller en 2009! mon p'tit doigt me dit que les inscriptions seront prises d'assaut!
Commentaire de akunamatata posté le 17-02-2008 à 23:31:00
Beau recit
les images arrivent... vite...
j'ai goute au truc vert au ravito, c'etait une experience secrete de l'armee ?
j'ai fini avec mon pote vers 22h30 mais j'ai quand meme pas gravi les escaliers avec le vtt.
Commentaire de Mustang posté le 17-02-2008 à 23:31:00
Bravo pour cette première!!
visiblement une organisation solide!!
Commentaire de calou posté le 17-02-2008 à 23:37:00
Merci pour ce CR qui reflète bien les divers témoignages entendus jusque là.
L'expérience vallait donc bien d'être vécue !!
Bravo pour ta course.
Commentaire de L'Castor Junior posté le 18-02-2008 à 06:43:00
Merci mon grand pour ce CR.
Passer les statues au Kärcher ???
Racaille, va ! :p
Bon, désolé de ne pas t'avoir vu à l'arrivée, mais j'étais parti me réchauffer un peu...
à+
Commentaire de Bambi posté le 18-02-2008 à 08:03:00
super récit, merci et bravo pour ta belle course
Commentaire de NoNo l'esc@rgot posté le 18-02-2008 à 10:29:00
Tout premier récit sur ce fameux éco trail de Paris... ben, je dis BRAVO.
C'était bon de te lire et de découvrir cette 1° édition d'un trail pas comme
les autres. Félicitations pour ta course si bien menée d'un bout à l'autre.
J'espère bien trouver bientôt sur le site ta photo avec Buff + TS finisher !
A bientôt sur une coursette, mais vu ton programme, on joue pas dans la même cour,
alors ça va être dur de se croiser en 2008...!
Bises - L'escargot
Commentaire de daloan posté le 18-02-2008 à 22:30:00
Je tiens juste à préciser au Castor Junior que je ne suis pas arrivé 3 plombes après lui, contrairement à ses sous-entendus qui sous-entendent. J'avais le dossard 331 et j'ai bien tenu mon rang en finissant 331ème, c'est tout.
Voilà, c'est dit.
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