L'auteur : Le Loup
La course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km
Date : 26/3/2011
Lieu : St Quentin En Yvelines (Yvelines)
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Distance : 80km
Objectif : Pas d'objectif
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Bien que je ne termine pas cette édition 2011 l’envie de faire un petit retour sur cet éco-trail de Paris est présente. Alors autant en profiter pendant que les souvenirs sont frais ; quand je me relirai en vue de l’édition 2012 j’y trouverai sûrement quelques pistes intéressantes…
Ma course en tant que telle n’a réellement duré que 28km, jusqu’à l’apparition de crampes. Je me suis employé à utiliser tous les trucs connus pour les faire passer pendant une bonne dizaine de kilomètres mais sans succès probant et durable, chaque appui est devenu un piège et je ne connaissais de répit que dans les côtes… Un comble.
Au 38ème kilomètre je suis obligé de réduire l’allure, les contractions s’aggravent et deviennent quasi-permanentes. La douleur est difficile à tenir et pourtant je ne suis pas du genre à me plaindre... Je conseille à bikoon de ne pas m’attendre et de poursuivre sans moi car je vois bien qu’il se modère depuis plusieurs kilomètres.
Au 50ème kilomètre, atteint en 5 h de course « pour l’honneur », je cesse définitivement de courir pour éviter de probables lésions musculaires, de toute façon j’ai sorti la tête de la course et je commence à assumer mon premier abandon en analysant cette course inachevée.
(Papy me confirmera en soirée qu’une crampe, si elle ne se relâche pas, peut occasionner de gros dégâts).
Je regarde passer les coureurs avec un certain fatalisme mais sans réelle amertume, même marcher génère des crampes désormais. Philippe comprend tout de suite en me dépassant que ma course est terminée pour aujourd’hui, il aura la décence de ne pas me mettre la main aux fesses, malgré sa promesse… Une déception de plus !
Le tonnerre gronde et je suis en conversation téléphonique avec Marioune à qui je confirme mon arrêt à Chaville. Le suivi Nexxtstep est sans pitié pour les fiertés, lol !!!
Près d’une heure pour rejoindre Chaville en marchant doucement, en me serrant sur le côté pour ne pas gêner les concurrents dans le chemin plus étroit qui plonge avant la dernière montée de la journée pour moi. Une heure difficile à vivre, à remercier tout de même les quelques spectateurs pour leurs encouragements… La pluie commence à tomber plus fort comme pour saluer rageusement le loup qui mord la poussière aujourd’hui.
Au stand je prends le temps de me restaurer avant de couper la puce et officialiser enfin mon retrait, 3 minutes hors du temps pendant lesquelles j’envisage fugitivement de finir en marchant et puis non, ce serait plus que ridicule et sans intérêt, voire dangereux pour ma santé... Je m’aperçois que ma gestion hydrique n’est sans doute pas en cause ; une urine qui sans être claire n’est pas non plus anormalement foncée. Il faut que je découvre ce qui cloche et cela pour la troisième fois consécutive.
Icetrail dans des conditions complètement différentes m’avait vu cramper sans conséquence car presque arrivé, et Pierrefonds au 30ème mais fin de course possible car sans forcer…
Olivier (bikoon) faisait route avec moi car notre objectif naturel était commun : nous visions 8h. Savoir si nous aurions les mêmes besoins en terme de gestion d’allure et de moments de récup’ était difficile à apprécier ; aussi nous avions convenu de ne pas nous attendre et de nous parler avec franchise. Ce début de course fut agréable et restera un bon souvenir ; nous avons pu échanger et profiter vraiment du terrain. Nous nous sommes "surveillés" mutuellement, échangeant conseils et points de repère ; passant en revue les impératifs : boire, surveiller les allures…
Je peux affirmer que je n’ai pas péché par oubli ; boire a bien été au centre de nos préoccupations dès le départ. Aucun problème de lucidité non plus.
Concernant l’allure… Je vais parler à titre personnel mais par expérience je sais qu’Olivier avait certainement un tableau de marche au moins aussi précis que moi, à quelques virgules près, car tous deux connaissions le terrain…
Nous savions qu’un objectif aussi ambitieux que 8h (à mon niveau en tout cas) n’est pas possible sans un départ sur une base de 11,5 km/h de moyenne jusqu’à Buc, à moins d’être un redoutable finisseur (ce que je ne me suis pas prouvé jusqu’à présent…).
La chaleur a joué un rôle important mais pas dans le sens où je l’entendais de prime abord… J’ai déjà très bien résisté sur des courses longues par de chaudes journées, comme les 5 moulins en juillet par exemple, mais jamais sans acclimatation ! Ce que je veux souligner c’est la transition brutale à ce moment de la saison. Oui, il avait commencé à faire beau et chaud depuis plus d’une semaine mais le plus gros du foncier s’était fait avant, et les dernières sorties légères (et l’impasse de la dernière semaine, je vais y venir…) ne m’ont pas permis de m’adapter physiologiquement.
Ceci constitue certainement la première variable de l’équation… Pas une allure trop élevée donc, mais probablement une entame plus éprouvante que prévue pour un organisme pas encore (ré)adapté aux efforts d’été.
La course commune crée de la confiance et du réconfort mais aussi une petite émulation trompeuse. Bikoon a posé la question en évoquant ses pulsations cardiaques anormalement élevées. Nous étions cependant en parfaite aisance respiratoire et je courais comme à mon habitude sans cardio…
Je n’ai vu ce début de course qu’à travers le prisme du tableau de marche : nous sommes entrés au ravito de Buc en avance de 5’ sur mes estimations, soit après 1h45 de course. Un jour normal cette petite avance aurait été une bonne chose ; pour les problèmes d’adaptation auxquels j’ai fait référence plus haut elle a certainement constitué un facteur aggravant. Voici donc une seconde variable de l’équation.
Les autres variables sont à trouver en amont de la course et cet examen personnel va me permettre de revoir certains détails et d’en tirer quelques précieux enseignements.
J’avais évoqué dans un de mes messages sur le post de l’éco-trail qu’un endroit me chatouillait depuis plusieurs jours mais sans en faire plus état… Il s’agissait d’un adducteur qui me faisait craindre un début de pubalgie. Afin de traiter ce problème les deux dernières semaines de prépa se sont faites en alternant anti-douleurs (ibuprophène 400), décontractant musculaire (Décontractyl) et anti-inflammatoires (Voltarène LP75). Arrêt total du traitement le vendredi midi… Peut-être une piste à explorer avec les effets de ce traitement sur l’estomac et ma capacité en course du samedi.
La dernière semaine j’ai dérogé à une règle sacro-sainte en faisant l’impasse totale sur l’entraînement, j’espérais en tirer 2 bénéfices : réparer au mieux l’adducteur et faire du jus comme jamais.
Mission accomplie pour l’adducteur qui est resté sage en course (mais il tire à nouveau…), en revanche j’ai dû me plier à une formation professionnelle un peu pénible pendant trois jours et demi et je suis rentré fatigué chaque soir, le cerveau en marmelade… et stressé. Abus de café et position assise m’ont sûrement plus fatigué qu’une ou deux petites sorties… Ne pas reproduire.
Ma volonté de bien m’hydrater avant les courses m’a amené à préparer des bouteilles d’eau mélangées à du concentré de réglisse : l’antésite pour ceux qui connaissent… Le goût est sympa et certains lui prêtent des vertus anti-cancers etc… En creusant un peu depuis samedi j’ai aussi découvert des vertus diurétiques. Moins bon ça… A regarder.
J’ai aussi lu qu’hormis le déficit en sels (principale cause des crampes mais pas la seule) un déséquilibre en potassium, magnésium et calcium pouvait jouer. Alors quoi ? Pas assez de potassium ? Ben non, j’ai mangé des bananes toute la semaine et avant le départ (source de potassium). Magnésium alors ? Bof, je ne pense pas et j’ai des pastilles effervescentes de vitamines B2 à la maison… Calcium ? Pas plus, aficionado que je suis des fromages blancs et du lait pour dormir tôt et faire du bon sommeil avant les courses !
Mais j’ai parlé de déséquilibres pas de déficit… Oups ! Un excès de calcium pourrait-il favoriser la montée de l’acide lactique chez un gros consommateur comme moi ? Encore une piste de réflexion intéressante…
Les excitants ? Café, guarana… A modérer.
Avoir retiré les boosters (mollets) alors que je les ai portés sur toutes les courses de plus de 40km ? A remettre alors ?
Encore du boulot sur les assouplissements ? Assurément…
J’arrête la liste ici car les lectures ne manquent pas sur le sujet.
Il apparaît déjà que le cumul de tous ces éléments pourraient suffire à m’expliquer l’apparition précoce des crampes.
Je vais refaire un peu mes gammes : continuer de lire, changer peut-être quelques produits (en optant pour d’autres goûts par exemple et en veillant particulièrement aux propriétés anti-oxydantes), prendre quelques conseils de-ci de-là et introduire des routines tenant compte de ce constat que je suis sujet aux crampes désormais !!!
Une dernière réflexion, une évidence pour beaucoup mais le dire me fera du bien… Finir une course n’est pas toujours un but, j’avais déjà fini cet éco-trail ; ce que je visais c’était accrocher un temps de 8h.
Je reviendrai en 2012, avant la fin du monde, et je casserai cet objectif.
Le Loup qui regarde devant mais qui marche comme Robocop pour l’instant...
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14 commentaires
Commentaire de JM2CJC posté le 28-03-2011 à 19:05:00
Yep ALEX
pour moi c'est les medocs ,d'autres que moi plus qualifiés en conviendrons avec des arguments solides.
Malgré la douleur de ma sciatique,j'avais arrêté les antalgiques et anti-inflammatoire les 2 dernières semaines sur les conseils de ma petite infirmière de femme !!!
Bonne recup et a bientot sur un trail
J-Marc
http://chierryjycours.e-monsite.com/blog.html
Commentaire de caro.s91 posté le 28-03-2011 à 19:34:00
Alex, je suis vraiment désolée pour toi. Quand tu es passé au 42ème et que tu m'as diit que tu étais cuit, j'ai comrpis que ca n'allait pas.
C'est une véritable analuse à chaud à laquelle tu t'es livré. Il faudra en faire une à froid avec les émotions digérées.
Il y a énormément de facteurs possibles et trouver le probable n'a rien d'évident. Des pistes donc à tester individuellement, comme le type de boisson. Par exemple je sais que ej ne support pas certaines marques de boissons et bien d'autres... Pourquoi? Alors que la composition est très voisine. Je sais aussi qu'un rythme trop élevé au départ me met dans le rouge de façon irrémédiable... Nous, coureurs et coureuses, sommes tous pareils mais tous différents.
Tu as une revanche à prendre, moi aussi, ce sera en 2012 si je peux recourir!
Bises,
Caro
Commentaire de Bleau78 posté le 28-03-2011 à 22:08:00
Vraiment déçu pour toi et pas facile de savoir d'ou vient tout ça, en tout cas t'as déjà bien recherché et analysé. Pour moi après l'Origole malgré plein d'analyses médicales on ne sait toujours pas d'où viennent mes problèmes. Reprise prudente et au Vulcain j'ai fais attention à la moindre alerte qui n'est jamais venu, à suivre.
Reposes toi bien et à bientôt.
Ciao
Marco
Commentaire de Fredy posté le 28-03-2011 à 22:15:00
Allez Robocop, tu y arriveras avant la fin du monde.
Commentaire de CROCS-MAN posté le 29-03-2011 à 07:01:00
Ben moi je retiendrai que tu n'avais pas tes boosters. Souviens toi quand on s'est rencontré à MM, mes crampes et l'impasse sur les boosters pour voir...et bien je crois que tu as vu.Peut être qu'une visite chez un spécialiste vasculaire... En tout cas merci pour ton récit Alex et à bientôt j'espère
Commentaire de Mustang posté le 29-03-2011 à 07:39:00
Le loup cogito ergo sum!
Bonne récup!!
difficile à trouver les causes!!!
Commentaire de Bikoon posté le 29-03-2011 à 15:34:00
Salut lacheur ;-)
Je dois dire que je me suis retrouvé bien couillon une fois que j'avais perdu mon poto de course.
Difficile de savoir si nous aurions été au bout ensemble dans le temps voulu, mais j'aurai bien voulu voir... ; on peut imaginer que les défaillances ne seraient pas survenues aux mêmes moments... ?
J'espère vivement que tu vas vite trouver la cause de tes déconvenues, et qu'on se retrouvera un objectif commun à accrocher à notre palamrès !
Commentaire de JLW posté le 29-03-2011 à 22:56:00
Les crampes je n'ai jamais connues jusqu'au trail de Fontainebleau en septembre dernier, mais des circonstances familiales particulières expliquent mon manque d'hydratation à ce moment là.
A l'ecotrail (sur le 50km) je n'ai pas la même excuse. Je me suis bien hydraté les jours précédents ainsi que pdt l'épreuve et pourtant je termine (ouf) les derniers kilos avec des crampes au mollet.
Pour moi l'explication principale réside dans la température relativement élevée pour l'organisme non habitué en ce début de printemps.
Merci pour ton récit remarquablement rédigé (comme d'hab) et pour ton analyse à "chaud".
A bientôt sur les chemins du coin !
Commentaire de linda posté le 30-03-2011 à 16:30:00
Bonjour Alex,
Quel excellant récit!! tu as en effet, bien autopsié ta course avec les mêmes méthodes que le docteur House!!! Et le Docteur House, justement dirait que les mollecules des anti-inflamatoires affaiblissent et durcissent les muscles avec les conséquences directes : des crampes... et avec tout ce que tu as, si objectivement analysé, l'ensemble doit être coupable de cet incident!
Comme tu as déjà bouclé cette course, il est aussi opportun de comparer ces 2 expériances et de voir ce qu'il manquait ou ce que tu aurais pu faire de trop, en plus de ton analyse globale.
J'ai donc eu de la chance de te voir arriver si frais à Buc...
Mais peut être aussi que la tape sur les fesses t'a été fatale?? à méditer aussi...abuser d'un sportif en état de légitime défense peut aussi nuire à ses capacités physiques? je vais encore interroger le Docteur House à ce propos!!! :))
Sur ce, mon ami, récupère bien physiquement et refais du bon jus et prends bien soin de toi
A très bientôt
Linda
Commentaire de Tonton Traileur posté le 30-03-2011 à 22:09:00
Alex,
si ça peut te rassurer (humm, m'étonnerait ça ?), j'ai exactement le même pb que toi (crampes, hypo. ) tous les ans lors du "changement de climat" (hiver/froid vs. premières chaleurs). Jamais réussi à expliquer pourquoi, mais c'est systématique.
En tout cas, merci pour ton témoignage qui sera bien utile aux futurs eco-traileurs, dont j'espère bien faire partie en 2012 ... mais d'ici là ...
à bientôt, bonne récup.
Tonton (JL)
Commentaire de MiniFranck posté le 31-03-2011 à 14:54:00
Cela t'apprendras à faire route avec un autre !!! :-)))
Sans déconner, désolé pour toi mais comme je te l'ai dit ce 1er samedi chaud était difficile pour courir pour des "masses" comme nous...;-)
A bientôt
Commentaire de MiniFranck posté le 31-03-2011 à 14:55:00
Cela t'apprendras à faire route avec un autre !!! :-)))
Sans déconner, désolé pour toi mais comme je te l'ai dit ce 1er samedi chaud était difficile pour courir pour des "masses" comme nous...;-)
A bientôt
Commentaire de TomTrailRunner posté le 02-04-2011 à 18:48:00
bien désolé de ne t'avoir pas vu et encore plus de ta déception...
mais, d'expérience, tu sais que c'est pour mieux repartir...
@+
Commentaire de gdraid posté le 07-04-2011 à 09:37:00
Les crampes surviennent pour de si nombreuses raisons...
Dans les courses d'Ultra sur plusieurs jours, un coureur comme Peter Kluka des Ulis, me conseillait d'utiliser du bicarbonate de soude à raison d'un cuillère à café le matin avant le départ de chaque journée, et le soir avant le repos, cuillèrée suivie d'un verre d'eau.
Certains coureurs croquent des comprimés homéopathiques de "SPORTENINE"Boiron (arnica montana 9CH, sarcolacticum 3CH, et zincum oxydatum 3CH), à raison d'un comprimé avant la course, suivi d'un comprimé toutes les 3 ou 4 heures.
Il est rare sur 6 jours, même en juin à Antibes les jours de fortes chaleurs, d'entendre les coureurs se plaindre de crampes. Par contre les ampoules ...
Merci Alex, pour ton récit intéressant.
JC
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