L'auteur : Grego On The Run
La course : SaintéLyon
Date : 3/12/2022
Lieu : St étienne (Loire)
Affichage : 1993 vues
Distance : 78km
Matos : 8h45
Objectif : Se défoncer
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580 autres récits :
Article issu de mon blog :
https://firstquartilerunners.wordpress.com/2022/12/26/recit-de-course-la-saintelyon-2022/
Il s’agit de ma douzième SaintéLyon consécutive. Le temps passe vite, les SaintéLyon défilent sans jamais être les mêmes. Peut-être que ma mémoire vacille aussi car j’ai toujours l’impression que la dernière est la plus difficile à l’exception de celle courue en 2021 où les conditions atmosphériques et esthétiques en avait faites ma plus belle édition ever !
2021 : la plus belle édition et la plus « facile » pour moi.
2022 : la plus technique selon moi.
Je mets de côté la dantesque édition 2019 où j’avais dû abandonner complètement frigorifié avec la couverture de survie sous une tente de la Croix Rouge à Saint Genou.
Bref, au fur et à mesure des SaintéLyon on a toujours quelque chose à apprendre et on progresse. Un exemple ?
Et bien, la rédaction de ce douzième récit me permet enfin, vous l’aurez remarqué, de correctement orthographier St Genou et Soucieu auxquels je ne mets plus de « x » en terminaison. Finalement cela commencer à entrer mais il a fallu du temps !
Bon commençons !
Le sas performance, c’est à dire la première vague, est destinée cette année aux coureurs qui se targuent d’avoir un score ITRA général de 580 ou plus. En octobre quand je checke mon score j’ai … tout juste 580, youpiiiiiiiii !
Or « horreur malheur », la dernière mise à jour de mon score global début novembre, après la prise en compte de mes performances sur l’X-Alpine, passe à 579 ! Soit un petit point en dessous de la barrière.
Autre problème : quand je checke mon score UTMB Index (qui fout le box depuis que l’association s’est mise à calculer son propre indice de coureurs en concurrence avec l’ITRA) j’ai 569.
Quoiqu’il en soit je n’ai pas reçu le fameux Email me permettant de prétendre au fameux bracelet vert qui est le sésame d’accès au premier sas, bien que mes 6 dernières SaintéLyon aient été courues avec un score de performance spécifique supérieur à 580.
Dernier avatar : l’annulation de mon premier AR en TGV me force avec un peu de stress à trouver un autre AR pour arriver à Lyon le jeudi soir et en repartir dès 11 heures du matin dimanche. En principe j’ai toujours fini mes STL avant 9 heures du matin donc me permettant de prendre ma douche à La Mulatière dans ma belle famille pour repartir aussi sec (grâce à une serviette) à Oullins pour prendre le métro direction la Part Dieu.
Un point sur ma préparation pré-Saintélyon. Cette année c’est le grand chamboulement dans mon entraînement. D’habitude je cumule les kms en endurance fondamentale. J’ai l’habitude de cumuler les 5 dernières semaines précédentes (hors semaine tapering) environ 500 kms, parfois plus (record de 640 kms en 2016). Or, cette année depuis septembre j’ai axé mon entraînement vers plus de qualité (séances de tempo run) qui m’ont permis de battre mes records sur le marathon de Berlin, 20 kms de Paris et les 10 kms de Paris coup sur coup.
Cette année sur les 5 dernières semaines je n’ai que 260 kms au compteur avec des successions de 5 jours sans avoir couru. Par ailleurs j’ai pour habitude d’aborder les STL avec un poids de forme de 61 kgs, et là c’est plutôt 63 kgs (pour 175 cm). En conséquence j’ai probablement perdu du foncier, mais gagné en force car j’ai plutôt de bonnes sensations dans les descentes. Quand je parle de descentes il s’agit du trottoir qui ceinture le parc des Buttes Chaumont (ma piste d’entraînement parisienne exclusive). En conséquence quand on manque d’entraînement il faut miser sur un atout, mais de taille, à savoir son état de fraîcheur dans lequel on aborde l’épreuve. En gros on pourrait résumer cela par la formule suivante : « j’ai rien foutu à l’entraînement mais au moins je suis en forme ! »
J’en ai plusieurs, soufflés à ma femme il y a 1 mois mais qui se sont dégonflés au fur et à mesure du constat de ma sous préparation. Mais à l’heure où j’écris je connais le résultat final donc je peux vous les dévoiler sans avoir peur du ridicule.
J’ai le privilège d’être accueilli comme à l’accoutumé depuis ma toute première SaintéLyon en 2010 par l’oncle de ma femme à Villars (à quelques minutes en voiture de ParcExpo de Saint-Etienne) qui vient me chercher à Chateaucreux (c’est la gare) à 18h30. Une soirée royale devant un match de foot de la coupe du monde (l’Argentine au programme) en absorbant comme le veut la tradition un plat de pâtes au beurre. Rituel immuable pour cette 12ième SaintéLyon consécutive.
22H30 il est l’heure de partir pour le départ. 22H45 je franchis l’arche de départ pour me rendre dans les sas…et là il n’y pas un seul coureur à se mettre sous la dent ! Je suis seul pendant de longues minutes à me demander où je dois me placer. Mais où se trouve le deuxième sas ? Celui qui est juste derrière le sas performance auquel je n’ai pas droit ?
Enfin un organisateur qui ne sait pas trop « dans quel état j’ère » m’indique qu’ils vont tirer un ruban ici… à moins que cela ne soit là pour figurer la ligne de démarcation entre le sas performance et le sas de derrière. Bref, c’est un peu le box ! Heureusement il ne fait pas trop froid. Parlons de ma tenue : j’ai juste un juste au corps (une première couche) et ma GoreTex de Mickey (vous savez celui qui ressemble à un sac poubelle en shake dry de 200 gramme mais deux fois plus cher en euros !). Et j’ai toujours mes gants de ski en GoreTex recouvert d’une membrane imperméable. Je suis sujet à la maladie de Raynaud (et non de Renaud « Trin lin lin » ou « Rin tin tin »).
Non je n’ai pas froid au corps…mais je commence à avoir froid aux pieds. Enfin mon sas virtuel commence à se remplir. Et curieusement le sas Performance qui est devant nous connaît un goulet d’étranglement, il n’arrive pas à se remplir malgré un flux continu de coureurs dans la bretelle de délestage.
Je passe rapidement sur le retard du départ en raison du parcours encombré par des voitures aux conducteurs bienveillants à notre égard facilitant la tâche des organisateurs. Donc c’est le départ des élites et du premier sas, qui curieusement ne se vide pas complètement. Va comprendre…
Et c’est enfin le départ de notre vague. Autant le dire c’est assez compliqué car je dois slalomer entre les coureurs, heureusement les routes des faubourgs stéphanois sont assez larges.
Je perds pas mal de plumes dans cette partie jusqu’à Saint Christo car elle me demande pas mal d’efforts pour sortir du pack de coureurs et me permettre de prendre mon envol sans être gêné.
Après le ravito de Saint-Christo il se met à pleuvoir. Une petite bruine nous accompagne, et ceci jusqu’à la fin de la course. Quel bonheur !
Sur cette portion jusqu’à Sainte-Catherine je ne vais pas vraiment voler. J’ai même l’impression d’accuser un peu le coup. Sur la route des crètes, celle où nous attendent traditionnellement des supporters autour d’un feu de bois et des enceintes qui crachent « Born In The USA » de Bruce je ne m’amuse plus du tout comme à l’accoutumée. Limite je fais la gueule alors qu’en général je suis euphorique. Je suis parti trop vite. Et puis le brouillard est de la partie maintenant. Donc autant ce chemin de crète était mon plus beau souvenir l’année dernière sous la neige, autant cette année c’est la galère. La descente sur Sainte-Catherine est tout aussi galère avec cette dernière descente hyper casse gueule avec des gros cailloux qui affleurent au dessus de la boue et qui n’attendent qu’à vous éventrer si jamais vous basculez.
Il est temps de se ressaisir. Après avoir bu mes trois verres de coca traditionnels et mes barres à céréales pour oiseaux en cage et des pâtes de fruits dont il faut au moins 15 minutes pour enlever le plastique transparent qui les recouvrent au risque de se casser les dents…je remonte sur ma selle pour plonger dans le bois d’Arfeuille dans un épais brouillard, les pieds au secs (ie. une boue compacte comme une crème de jour tapisse tous les sentiers). Dans la montée du Rampeau que je confonds avec la montée vers le Signal Saint-André (il me faudra 1 heure pour réaliser ma méprise), il est vrai que je ne reconnais pas bien les lieux mais c’est de nuit avec de la pluie et du brouillard, donc on me pardonnera. Ensuite il y a encore une autre montée que je ne connais pas, une nouveauté avant de revenir sur le parcours plus classique en direction de Saint Genou Le Camp. Cela va pas trop mal au niveau des sensations mais heureux d’être déjà à ce niveau de l’épreuve.
Comme j’aime les pâtes de fruits ! Et à ce ravito on nous les présente sans le sachet en plastique qui les recouvrait. C’est juste énorme, un grand moment de bonheur offert par les bénévoles. Merci à eux. Je continue mon bonhomme de chemin en continuant à courir, j’ai encore du jus donc tout va bien. « La boue vous va si bien » : telle est la thématique de cette SaintéLyon 2022. Mais j’ai l’équipement qui faut, juste deux couches, donc je ne transpire pas, donc je n’ai pas froid à aucun moment. C’est le début du parcours où j’ai la possibilité d’envoyer et de relancer dans les descentes, sauf que c’est finalement dangereux. Parfois il y a des singles track complètement boueux délimités par des fils de barbelés sur les côtés : on serre les fesses pour ne pas se faire éventrer si jamais l’on chute. Moment de frissons et d’émotions garanties sur la SaintéLyon !
A Soucieu-en-Jarrest on fait le bilan de la SaintéLyon : soit je suis explosé et je ne peux plus courir, soit je peux continuer à courir et c’est gagné, ou presque.
Bilan : je peux continuer à courir mais j’ai mal aux jambes qui sont inflammées un peu partout. Et il faudra faire avec jusqu’à la fin.
On traverse le lotissement comme c’est la tradition, on bifurque à droite et là je n’ai plus trop de souvenirs si ce n’est cette épingle à cheveu en arrivant à Chaponost et là j’ai un vrai coup de mou en arrivant au ravito. Vite mes verres de coca et mes pâtes de fruits, je suis à la recherche de réconfort. Rewards Rewards Rewards WANTED ! Mon striatum est en demande et requiert que je le satisfasse afin qu’il me permette de repartir sur mes jambes en mouvement.
Allez encore un petit effort pour donner l’estocade. Comme c’est dur cette remontée de l’épingle à cheveu sur le bitume. J’arrive à relancer heureusement non sans peine et sans douleurs mais cela avance quand même. Et l’aube pointe son nez très doucement et comme à l’accoutumé en me rapprochant de Sainte-Foy-lès-Lyon j’entends le chant du coq. Incroyable, à croire qu’il m’entends chaque année. Car c’est aussi rituelique que le plat de pâtes chez Yves, j’entends le chant du coq lors de toutes mes SaintéLyon à l’aube..à l’exception peut être de l’année dernière où le coq devait probablement être congelé.
Quand j’arrive au pied des Aqueducs de Bonnant en général j’ai l’impression que pour moi la SaintéLyon est déjà terminée. Ce qui reste à parcourir ce n’est que du bonheur et j’en profite. La grimpette est presque la dernière, on se repose en mettant un pied devant l’autre doucement en mangeant une pâte de fruit, donc pas de quoi s’exciter, il faut profiter. La descente du parc Accrobranche n’est certes pas une partie de plaisir, il faut juste faire attention de ne pas s’éborgner par une branche dans le parcours en serpentin qui n’amuse que les organisateurs (ou le traceur) ; moi pas !
Ensuite c’est la rue de la Navarre où la veille j’ai encouragé les coureurs de la LyonSaintéLyon à 9h20 du matin, rue qui longe la copro de ma belle mère où je loge chaque année. Je fais un coucou en direction de la fenêtre de la cuisine de l’appartement mais il n’y a plus personne. Ma belle mère ayant anticipé mon arrivée à Tony Garnier.
Et ensuite on va profiter de cette descente d’escaliers, le quai de Saône, le pont Raymond Barre toujours magnifique, les derniers serpentins inutiles mais ce n’est pas grave on profitera d’autant plus longuement. On fera le cabotin devant les photographes. Et puis c’est l’arrivée hyper encombrée en ce qui me concerne par des coureurs en train de se prendre en photo devant l’arche : merci les gars !
C’était plutôt compliqué cette année, pas vraiment la plus belle des SaintéLyon mais toujours un grand bonheur.
C’était mon 11ièm maillot de finisher. Place aux chiffres :
Chrono final : 8h42
Classement scratch : 305 soit 6% (vs 5303 finishers)
Score ITRA : 604
Classement dans ma catégorie (M3/M4 H) : 10ièm (vs 719 finishers)
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1 commentaire
Commentaire de Eddy_87 posté le 08-01-2023 à 08:56:06
Super classement Bravo! ça avait l'air dur cette année
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