Récit de la course : Le Grand Raid de la Réunion : La Diagonale des Fous 2021, par Fironman

L'auteur : Fironman

La course : Le Grand Raid de la Réunion : La Diagonale des Fous

Date : 21/10/2021

Lieu : Saint-Pierre (Réunion)

Affichage : 2129 vues

Distance : 167km

Objectif : Faire un temps

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Diagonale des fous 2021

C’est avec une certaine inquiétude que j’abordais ce dernier rendez-vous de l’année car une visite chez l’ostéopathe, en ce lundi 18 octobre, confirmait une double élongation au mollet assez douloureuse. La préparation de ce voyage à La Réunion a été perturbée par le Covid en 2020 et par un changement de date du Grand Raid 2021 alors que j’avais déjà réservé le transport et le logement. Bref, finalement, nous ne pouvions partir que 8 jours et notre arrivée sur l’île se ferait la veille de la course, jour de la remise des dossards. Une fatigue physique et mentale commençait à m’envahir après deux ultras (Val d’Aran et UTMB) et une rando-course en Corse sur le GR20. J’ai surclassé notre trajet aller, ce qui me permettra d’avoir un peu plus de confort durant ce long voyage. J’avais un très bon souvenir de ce Grand Raid 2018 sur lequel j’avais véritablement été très à l’aise et, à part deux passages assez durs dans la chaleur, j’avais trouvé ce parcours assez sympa. Je reverrai ce jugement quelque peu optimiste d’ici quelques jours ! Après 2 tests négatifs, qui s’avéreront inutiles, nous arrivons, après un voyage fatiguant mais agréable, à St Denis ce 20 octobre à 6h45.

Après avoir récupéré la voiture, nous nous mettons en route vers notre logement à Mont Vert les Bas, entre St Pierre et Domaine Vidot. Je prépare mon sac de course car ils seront contrôlés à la remise des dossards qui se clôture à midi pour les participants à la Diag’. Il est 11h45 quand je trouve enfin une place et je me précipite vers la mairie où il y a déjà 500 bons mètres de file sous un cagnard de plomb,  je dépasse tout le monde en croyant avoir affaire aux concurrents du trail du Bourbon mais en fait, non. Je passe le contrôle de température, du pass sanitaire, du sac à dos avec le matos obligatoire et enfin, je reçois le bracelet, l’enveloppe avec le dossard et, les deux t-shirts sponsors à porter au départ et à l’arrivée. Je ne m’aventure même pas dans la file pour les goodies et la casquette tellement cette remise des dossards est longue et mal organisée. J’ai l’impression que c’est fait exprès pour entretenir la légende ! On va ensuite manger une pizza avec Sandrine et Mike, qui vont faire la course en couple, avant de remonter à l’hôtel pour préparer mes affaires, briefer Fatima pour l’assistance et un peu me reposer. On passe une bonne nuit, je récupère bien du voyage, il y a juste ce mollet qui me turlupine méchamment, sinon, je suis plutôt calme, concentré et déterminé. 

 

 

Jour J, on va reconnaître le Domaine Vidot où Fatima m’attendra, on se donne un point de rendez-vous pour le soir, elle n’assistera pas au départ car il y a trop de monde et qu’on ne peut pas partager un moment ensemble mais après 15 km de course, ce sera l’idéal. On se dirige vers le volcan mais il fait froid et nuageux donc on redescend vers la mer où on fait la même promenade qu’il y a trois ans, sur la piste forestière à L’Etang-Salé-les-Bains, on ne change pas une routine qui gagne. A 17h, on déguste un plat de pâtes au saumon fumé puis on se met en route vers St-Pierre avec Laure, une traileuse assistée de plusieurs amis qui m’ont gentiment proposé de me conduire au départ. Bisou à Fatima, on se reverra au domaine Vidot d’ici quelques heures.

 

Cette année, le départ est étalé en 5 vagues de 500 coureurs espacées de 10’ chacune. Mais l’entrée vers les sas est commune et tous les traileurs sont agglutinées à l’entrée comme lors d’un départ massif, la aussi, l’organisation est absente et cette cohue est habituelle sur le GRR. Bref, encore un contrôle pass sanitaire, puis t° avant de déposer les sacs de délestage pour Cilaos, Deux-Bras et la Redoute. Il est 21h, les premiers sont partis, dans 20’ ce sera notre tour. J’ai décidé de partir vraiment tranquillement puisqu’avec le système de vagues, il ne devrait pas y avoir de bouchon au Domaine Vidot où se situe le début du sentier en single track. Je suis confiant, je suis vraiment heureux d’être là, à prendre part à cette course si particulière. 

 

Nous prenons tranquillement place sur la ligne de départ, il n’y a pas de bousculade, l’ambiance est festive, la foule est, quand même énorme, c’est quelque chose de vivre ce moment ! 21h20, nous sommes lâchés, les gens applaudissent, il y a de la musique, tout le monde est heureux, je kife ces moments, je m’écarte un peu pour taper dans les mains des enfants et je me prends une bordure. Chute, roulé-boulé puis je me relève et je relance, même pas mal mais un peu la honte, quand même ! Mike me rejoint, on trottine le long de la mer, on profite de cette foule enthousiaste, il fait chaud, on court tranquillement, la route sera longue ! Après 3 km de plat, on se dirige vers les hauts en traversant les quartiers de St-Pierre, les habitants sont tous dans la rue, ça encourage de tous les côtés, ce Grand Raid manquait à tout le monde, visiblement. Quel enthousiasme, c’est incroyable ! Après la nationale, on avance dans les champs sur un sentier assez large ou, quelques fois, sur une petite route asphaltée. Je vois le Piton Mont Vert qui se découpe à l’horizon sur ma droite, je me retourne et admire cette guirlande de frontales qui semble sortir de la mer, là tout en-bas. Des petites montées se succèdent dans lesquelles il est possible de trottiner car le pourcentage est faible sur cette montée régulière, 650 m de D+ sur 12 km. Depuis le 10ème kilomètre, la douleur au mollet s’est réveillée, une pointe dans le jumeau interne me fait souffrir mais si ce n’est pas plus grave que ça, pas question de s’arrêter, bien entendu ! J’arrive au pont de la Ravine des Cafres, Fatima est là, fidèle au poste. On trottine ensemble vers le ravito, où je ne fais que remplir mes flasques et avaler un coca , et je la rejoins à la sortie où je me pose pour me changer. Je lui donne le t-shirt de l’orga déjà bien trempé pour enfiler un t-shirt technique et une deuxième couche aux manches longues pour la nuit qui sera fraîche aux alentours du volcan. On repart ensemble vers le Domaine Vidot où on se quitte pour la nuit. Je m’engage sur le single en direction de Notre Dame de la Paix, il y a une grosse densité sur le sentier mais à part un bouchon de quelques minutes à cause d’une flaque d’eau, ça avance tranquillement en file indienne. D’abord au milieu des prés puis au milieu des bois, cette longue procession commence à me saouler. Pas moyen de dépasser les plus lents des vagues précédentes alors que les plus rapides des vagues suivantes tentent par tous les moyens de passer en n’hésitant pas à jouer un peu des coudes. Au km 21, alors que je marche presqu’en dormant debout dans cette file au rythme lent et dans ce paysage monotone, je me prends un gros coup sur la tête, je porte la main au sommet de mon crâne, elle est couverte de sang ! J’ai pris une branche d’arbre pointue en pleine tête, mon prédécesseur ne l’a sans doute pas vue et me voilà avec une plaie au milieu des bois. Après avoir repris mes esprits, je me remets en route, toujours pas découragé par ces coups du sort, bien au contraire ! 

 

Arrivé au ravitaillement, les secouristes me nettoient la plaie, envoient une photo au médecin qui m’autorise à continuer mais je dois aller le voir à Mare à Boue. Je n’ai pas perdu connaissance, ce qui me permet de poursuivre mon chemin. Je bois tous les quarts d’heure et j’alterne gels et barres énergétiques toutes les heures. Je bois aussi un ou deux gobelets de coca à chaque arrêt. Après 30 km, on arrive près des 2000 m d’altitude et on aborde un plateau sur lequel plusieurs portions sont roulantes et permettent de courir et de casser un peu la monotonie des portions en file. Il y a toujours beaucoup de monde et je me demande vraiment quand je pourrai être un peu seul et suivre mon propre rythme. Arrivé à Nez de Bœuf (km38) à 4h20, je me ravitaille vite fait et je m’élance vers Mare à Boue à une bonne allure. Après de longues portions descendantes où il s’avère, à nouveau, difficile de dépasser, je débouche sur la petite route qui nous amène à Mare à Boue. Je cours en profitant du magnifique paysage qui s’offre à nous, les nuages enveloppent les pitons alors que le jour se lève, c’est magnifique à voir et, en plus, je me sens en forme. Je rejoins Mike et Sandrine à l’entrée du Ravito, on échange quelques mots pendant qu’on se ravitaille, ils repartent déjà alors que je me dirige vers la tente médicale pour voir le médecin. Il est 5h50. Le médecin me dit qu’il doit suturer, 2 points sont nécessaires, soit ! Ca fait évidemment très mal mais après nettoyage et un pansement, je suis paré pour continuer et bien réveillé, en plus ! J’ai laissé presqu’une heure dans l’aventure, je visais les 40 heures mais c’est un objectif que j’abandonne dès à présent, avec cette douleur tenace au mollet, puis cet incident qui m’a coûté du temps et de l’énergie, j’ai plus envie de gérer ma course que de courir derrière un hypothétique chrono. J’ai enlevé directement la 2ème couche et je me mets en marche vers Cialos via le côteau Kerveguen (2200m) par le sentier du GRR2 qui prend 600 m de D+ sur 9 km et qui est souvent boueux avec de petits passages techniques glissants et bien cassants, difficile d’avancer vite et je me retrouverai, pour la dernière fois, dans des files qu’il est bien difficile de remonter. Je prends mon mal en patience et quand j’attaque la vilaine descente de 3 km et 800 de D-, je suis dans un groupe qui avance bien. Cette descente est vraiment très technique : cailloux, racines, échelles et escaliers, pas vraiment moyen de relâcher son attention ! La suite de la descente est bien plus cool mais la fatigue commence à se faire sentir quand je pénètre dans le stade de Cilaos, il est 10h20. Fatima m’attend à la sortie du stade, j’ai attrapé mon sac et je la rejoins, on s’installe sur un muret, il y a énormément de monde, c’est l’effervescence, il fait déjà très chaud. Je mets une tenue light, je remets bien tout en ordre pour la suite et je m’aperçois que si j’ai prévu une  batterie pour recharger ma Petzl, j’ai oublié le câble pour l’alimenter. Catastrophe ! Je l’ai déjà utilisée durant 6 heures cette nuit et je n’ai qu’une lampe décathlon comme 2ème lampe. La boulette ! J’envoie Fatima à la recherche d’un magasin tandis que je repars après 20’ d’arrêt et avec un tracas en plus, on se donne rendez-vous au ravito au pied du col du Taïbit, comme prévu. 

 

La descente jusqu’à la cascade de Bras Rouge se passe bien mais la remontée vers la route et le pied du Col est difficile pour moi, comme il y a 3 ans, je souffre énormément dans cette montée de 400 m de D+ sur 3km très exposée au soleil, parfois très raide, cette portion m’épuise à cause de cette chaleur étouffante. Je rejoins la route où Fatima m’attend, je bois énormément avant d’attaquer le col, déjà quelques abandons et quelques mini-drames se jouent avant d’aborder Mafate. Après quelques minutes de repos, nous repartons à deux à l’assaut du col, on papote un peu, mon moral est bon et je suis requinqué, on se quitte un peu avant la buvette où de la tisane nous est proposée. On se dit à demain à La Possession, c’est gai et très précieux d’avoir un soutien moral durant ce périple. La montée vers le sommet se fait principalement à l’ombre et n’est pas très compliquée techniquement mais la fatigue à la mi-course commence à ralentir mon allure sérieusement. Après 800 m de D+ et 4 km, je bascule dans le cirque de Mafate et j’alterne course et marche vers Marla que j’atteins à 14h53, je me pose au soleil durant ¼ d’heure, je mange des pâtes, je bois beaucoup, je fais un bilan et je me dis que je n’avance pas si mal et que dans l’ensemble, ça se passe plutôt bien. Mon mollet me fait toujours mal et je suis un peu tracassé par l’autonomie qu’il me reste dans ma Petzl car la nuit sera longue, au pire, si je tombe en panne, je dormirai en attendant l’aurore. 

 

Je repars en solitaire vers le col des Bœufs (1877m), cette prochaine portion est très roulante et j’essaye d’avancer le plus loin possible jusqu’au crépuscule, on avait bénéficié d’une pleine lune la nuit précédente mais ce ne sera pas le cas pour cette nuit dans le cirque de Mafate. J’alterne marche rapide et course lente tout au long de la longue descente qui m’amène à Ilet à Bourse, où je me ravitaille au point d’eau, j’ai allumé ma lampe à 18h45 car je n’y voyais plus grand-chose dans les portions boisées. En continuant à descendre sur du sentier facile, j’atteins Grand Place (km99) à 20h23, je me pose 10’, du coca, de l’eau, il fait encore bien chaud. Je me remets en route en direction de Roche Plate par une montée assez sèche puis une descente à travers bois jusqu’à la rivière « La Possession » qu’on doit traverser en sautant sur des blocs et remonter très durement de 750 m sur 4km500, cette montée m’entame physiquement, je n’avance plus très vite puis on apprend que le ravito n’est plus à l’école de Roche Plate mais dans une clairière plus haut. Pas prévu au programme, ça ! J’atteins le ravito à 23h50, je m’assieds ¼ h, je bois beaucoup, je suis très fatigué. Deux bénévoles me demandent si ça va, je dois avoir une gueule pas possible ! Mais ça va, gros coup de fatigue, mais j’avance ! Je repars vers la Brèche quand ma lampe après 5 heures de service, donc 11 heures en tout, rend l’âme. Je passe en mode lampe décathlon en espérant qu’elle tienne 5 heures, ce qu’elle fera. Le sentier vers la Brèche est facile et c’est là que je découvrirai le parcours modifié et je ne serai pas déçu du voyage ! 12 km d’enfer pour sortir de Mafate, 4 longues heures sur cet affreux sentier. Oui, ça descend, mais comment ! Un sentier très technique en pente assez légère où je n’ai plus, ni la lucidité, ni la force de courir. Les appuis sont glissants, je ne suis pas en confiance et cette lampe éclaire beaucoup moins bien que la Petzl. Si j’avais su, j’aurais inversé l’utilisation des frontales, j’ai plus besoin d’un bon éclairage dans ce segment que dans la partie précédente. Bon, j’avance comme je peux, arrêt au point d’eau d’Ilet des Orangers à 2h05 puis la descente continue, un peu plus roulante cette fois. J’arrive de nouveau à la rivière où plusieurs traileurs s’interrogent mais nous comprenons vite qu’un passage à gué nous est imposé. Je retire mes chaussures et chaussettes, je préfère passer pieds nus que de courir avec des pieds mouillés. Crevasses et ampoules, non merci ! Après une très courte mais très dure remontée, je rejoins le GR3 qui nous amène à Deux-Bras sur un sentier plat mais avec 4 passages à gué où il fallait sauter de galet en galet, en étant fatigué, gare aux chutes. J’arrive à la base de vie à 5h15, le jour se lève pour cette dernière journée de course, il me reste 40 km à parcourir mais avant ça, il faut que je me remette plus ou moins à neuf. Je reçois mon 2ème sac, je recharge mon téléphone, je me change complètement et je me ravitaille. Je me suis arrêté ¾ d’heure car il fallait vraiment me ressourcer, je ressens une grosse fatigue mentale et musculaire, et les 40 km restants sont loin d’être du gâteau. 

 

Après quelques mètres, il nous faut refaire un passage à gué encore plus acrobatique, deux dames ont du mal et nous leur venons en aide avec des branches d’arbres afin qu'elles prennent leurs appuis. Après quelques minutes de Koh-Lanta, nous avons tous franchi cet obstacle et nous pouvions commencer cette terrible ascension vers Dos d’Ane, 600 m de D+ infect sur 4 km où je suis en souffrance. Mains courantes, mini-escalade, échelles et reposes-pieds, tout y passe. Je suis dans le dur, beaucoup de monde me dépasse. Les cinq premiers du trail du Bourbon me passent à une allure époustouflante, c’est un peu un chemin de croix pour moi, les forces m’ont clairement quitté. Arrivé au sommet, je me réhydrate à une source et je retrouve un peu de vitesse dans cette descente macadamisée vers le chemin Ratineau. Je dépasse quelques éclopés, blessés au genou ou aux jambes et qui jettent leurs dernières forces dans la bataille pour terminer au courage. Je m’estime privilégié d’être encore bien au niveau des articulations et je me force à courir dès que je peux. Le sentier Kalla est encore un mini-enfer où il vaut mieux s’accrocher aux arbres pour avancer, heureux qu’il fasse sec, cette année ! Qui a décidé d’appeler ça un sentier ? La fin est plus humaine et je débouche sur la route asphaltée qui rejoint La Possession. Je vois Fatima qui m’attend, je lui dis de me rejoindre après le ravito, il est prévu qu’on fasse le début du chemin des Anglais ensemble jusqu’à la 1ère ravine. J’avais eu un énorme coup de chaud, il y a 3 ans, donc ma chérie a avec elle un ravitaillement en eau supplémentaire. 

 

Il est 11h30 et il fait effectivement très chaud quand on se met à monter ce chemin, les pierres de lave renvoient la chaleur dans les jambes, il est bon de progresser tranquillement et de s’hydrater toutes les 5 minutes. Ca se passe finalement bien et on se quitte en se fixant un rendez-vous à Grande Chaloupe, à la fin du chemin. J’avance bien même si la descente est un peu plus compliquée vu que les pavés sont complètement de travers et prendre un appui relève d’un savant calcul à chaque foulée. Se faire une cheville à ce stade serait vraiment malvenu. Arrivé au ravitaillement, pas de trace de Fatima, elle m’explique qu’elle ne trouvait pas de place, je lui dis, à tort, que je vais repartir et qu’elle aille directement à La Redoute, que je serai là d’ici 3 heures. Il est 13h53 quand je repars à l’assaut de Colorado après m’être ravitaillé en vitesse. J’avais complètement oublié cette partie du chemin des Anglais et avec ce soleil qui cogne dur, je m’imagine déjà à court d’eau avec mes deux flasques alors que je monte péniblement les premiers lacets à 24 % de pente. J’aurais bien besoin de l’assistance de Fatima en ce moment ! Je suis complètement à la rue et je perds un peu mon sang froid, j’appelle ma femme, en panique, car il me paraît impossible de faire ce tronçon avec si peu d’eau, je suis affolé alors que finalement, tout ira bien, mais la fatigue peut vous amener à perdre les pédales et à imaginer un scénario dramatique. Des gens ont installés quelques points d’eau dans la montée et ça vient à point à beaucoup de concurrents. Après le chemin des Anglais, je retrouve une nouvelle énergie et j’essaye de trottiner un peu en alternant avec de la marche rapide, la montée vers Colorado est interminable mais j’avance assez vite et je rejoins le dernier ravitaillement à 16h35 après 8km d’ascension et 830 m de D+. Il me reste un peu plus de 4 km de descente technique et j’en aurai fini. J’ai décidé d’oublier tous mes maux, toute ma fatigue pour « faire » cette descente au plus vite. Je cours l’entièreté de cette finale, je dépasse une vingtaine de personnes avant de déboucher sur le macadam en solitaire. J’ai l’impression de voler alors que je suis à du 8 km/h, je débouche dans le stade, je joins ma main à celle de Fatima et nous passons la ligne en duo après 44h20 d’effort. 

 

Après avoir récolté ma médaille et mon t-shirt de finisher, c’est complètement fourbu que je déguste une dodo avant d’aller récupérer mes sacs, de rejoindre la voiture, faire un bon resto et de m’endormir, enfin, du sommeil du juste. J’ai apprécié cette Diag’, même si le parcours, que j’ai trouvé plus difficile, m’a fait souffrir énormément. Mais j’ai eu beaucoup de plaisir aussi à évoluer sur ces sentiers aux paysages hallucinants, l’ambiance qu’il y a sur cette course est incroyable, partout où il y a des gens, on est encouragé. Les bénévoles sont d’une énergie sans pareil et organiser de telles courses dans ce genre d’endroit ne doit pas être facile, alors s’il y a eu des manquements, gageons qu’à l’avenir ce sera mieux encore ! Excellent souvenir ! 


11 commentaires

Commentaire de Cheville de Miel posté le 09-11-2021 à 16:33:13

Un chouette récit qui se laisse lire tout seul! Et jolie perf au final pour un éclopée!

Commentaire de Fironman posté le 09-11-2021 à 16:41:56

Merci ! ;-)

Commentaire de PhilippeG-641 posté le 09-11-2021 à 22:11:31

Bravo, félicitations Fironman et merci pour ce récit qui, avec le recul, me rappelle de bons moments parmi toutes ces difficultés ;-) Quand même chouette cette course !

Commentaire de Fironman posté le 11-11-2021 à 09:25:56

Merci et félicitations à toi aussi ! ;-)

Commentaire de krysdugelay posté le 18-11-2021 à 21:59:52

Bravo ! belle course et beau récit sincère

Commentaire de Fironman posté le 18-11-2021 à 22:46:39

Merci ! 👍🏻😉

Commentaire de Françoise 84 posté le 19-11-2021 à 16:44:41

Bravo, belle perf malgré les "contrariétés"!!! C'est rigolo car on n'a pas passé les différents tronçons aux mêmes moments et du coup, les ressentis sont un peu différents! Merci d'avoir pris le temps d'écrire ce récit qui m'a permis de repartir un peu là-bas!!

Commentaire de Fironman posté le 19-11-2021 à 18:36:52

Merci et bravo à toi aussi. C’est vrai que les sentiments sont différents selon le moment, j’ai été faire une rando dans mafate après la course avec mon épouse et j’avais un regard bien différent sur le sentier.

Commentaire de Gibus posté le 24-11-2021 à 20:42:20

Bravo et très joli récit.

Commentaire de Fironman posté le 24-11-2021 à 21:38:57

Merci ! ;-)

Commentaire de Fironman posté le 25-11-2021 à 10:17:04

Merci ! ;-)

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