Récit de la course : Le Grand Raid des Pyrénées - Le Tour des Lacs 2019, par caro.s91

L'auteur : caro.s91

La course : Le Grand Raid des Pyrénées - Le Tour des Lacs

Date : 24/8/2019

Lieu : Vielle Aure (Hautes-Pyrénées)

Affichage : 3367 vues

Distance : 80km

Matos : Hoka hors d'âge
Casquette Kikourou, Manchettes Kikourou, buff Kikourou :)

Objectif : Pas d'objectif

10 commentaires

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Le Grand Raid des Pyrénées : Un retour après plusieurs années d’absence

Un récit écrit début septembre mais publié seulement fin novembre! Mieux vaut tard que jamais ! Et les photos je suis toujours aussi mauvaise pour les ajouter !!! Embarrassé

 

Préambule:

J’avais couru le GRP en 2014 et en 2015 sur le Tour des Cirques, après avoir été bénévole en 2011 (gravement blessée et avec des béquilles) pour la remise des dossards !

J’avais gardé un excellent souvenir de ces 3 participations, pour plein de raisons : les paysages, l’accueil et l’aspect convivial. J’avais en mémoire le meilleur repas d’après course que j’ai jamais eu. Et puis en 2014 et 2015, mon chéri était présent en course, nous avions fini main dans la main en 2014 mais en 2015 les intempéries avaient fait que la course avait été interrompue et il n'avait pu terminer.

Alors 2019, Kikouroù lance les TASKs alors je joue et j’ai la chance de gagner un dossard. Ce sera sur le Tour des Lacs, le 80km que je ne connais pas en course. Je suis super contente. Un emploi du temps professionnel des plus chargés et de plus en plus chargé au fil des années, je n’ai pas le temps de faire autant de dénivelés que je voudrais ! Avec  uniquement des côtes de 60m à côté de la maison, il faut en faire beaucoup avant de parvenir aux 5000m de D+ du GRP et l’effort n’est pas le même sans parler des cailloux du Néouvielle !

La préparation:

2019 : juillet, je fais du dénivelé et en août je suis dans les Pyrénées pour m’entraîner. C'est tout de même ma région natale! Aucun souci de distance, j’ai la caisse mais je sens que je monte moins vite qu’avant. Une semaine à la mer pour me détendre, je reviens dans les Pyrénées pour un dernier bloc de randonnées et je sens que le D+ passe mieux, ce qui est de bon augure… jusqu’à ce que je sente ma cheville se tordre. Je rentre avec une bonne petite douleur. Je suis à une semaine du GRP… Je pense que je vais devoir renoncer. Si je reste là, je vais être tentée de faire des efforts. J’annule donc mon logement et je rentre sur Paris. Direction le bureau, je vais être assise. Je glace matin et soir, je ne fais pas d’efforts et la douleur s’atténue. Cela me démange de courir. Le jeudi après-midi je téléphone au Lodge de Piau Engaly et je réserve un lit… Vendredi je prends ma voiture, direction Vielle Aure. Mon chéri ne peut m'accompagner et je le regrette vivement...

Je rencontre de vieilles connaissances dont ma copine Ange qui se souvient parfaitement de moi et de Mickey. Pasta party, je file à Piau pour le dodo. Ca pique pour le petit déjeuner que j'avale à 3h30 !  Je vais me garer à Vielle-Aure et je me positionne à l’arrière du peloton !

La course:

Je pars doucement en trottinant sur la route. Dès qu’on arrive à Vignec, c’est l’arrêt…Ca n’avance plus du tout. On repart tout doucement … Je ne connaissais pas les départs aussi lents. Cela a le grand mérite de bien m’échauffer, mais au bout d’un moment je n’en peux plus. Le rythme est trop lent… donc je double sur la bordure du chemin sans forcer.

On arrive à la station de ski du pla d'Adet. Même si le soleil n’est pas levé la luminosité est déjà là. La température est douce, idéale à ce moment-là. Première descente intermédiaire avant d’attaquer la montée du Portet !  J’ai un peu d’appréhension mais aucune douleur à la cheville. On passe le col du Portet et nous basculons vers le restaurant Merlans. Tout va bien. Petit ravitaillement copieux avec le sourire des bénévoles et me voilà repartie. Je peux enfin courir à mon rythme, dépassant ou me faisant dépasser au gré du terrain. Tout va bien, nous courons à l’ombre. La fin de la montée au col pique et le secteur qui débute avec la descente comporte pas mal de pierres ce qui me fait remonter l’appréhension vis-à-vis de ma cheville. Je discute avec d’autres coureurs. Quand on sort des secteurs à l’ombre, je sens qu’il ne fait pas froid… mais pas froid du tout.

Et voilà maintenant nous changeons de versants, pour remonter vers La Mongie. Je sens le soleil dans le dos qui est bien chaud. Je commence à souffrir de la chaleur dans cette courte mais raide montée herbeuse. Après le col la descente vers la Mongie est glissante. Des bénévoles sont là, très présents. Mais je chute 3 fois, sans gravité ! Arrivée à La Mongie. Là il fait très chaud. Beaucoup de spectateurs venus encourager leurs coureurs. Je recharge en eau. Je prends le temps de bien me ravitailler. Je discute avec une bénévole. Le monde est très petit. Cette personne connaissait mes grands-parents et était à l’école avec une de mes tantes … Nous nous découvrons presque un passé commun

Bon, ce n'est pas tout, il faut repartir, je ne suis pas encore arrivée !!! Il n’est que 11h15. Je traverse la route et nous allons bientôt attaquer la montée. Je sens qu’il fait chaud et quand nous allons droit dans la pente herbeuse, je passe en surchauffe. Je suis littéralement scotchée à la pente. 27min au km … Je calcule à 2km/h cela va être dur. Je me fais dépasser, je ne me sens même pas mal, je crève seulement de chaud. Je tente de me rafraîchir, de boire, mais rien n’y fait. Il faudra qu’on arrive sur un bout de crête pour que le vent me rafraîchisse un peu. Me voilà maintenant à 3km/h. Avec l’altitude il fait un peu moins chaud et je parviens à alterner marche et course en fonction du terrain. Après un temps qui me semble interminable je parviens au ravitaillement du Sencours. Je bois et je repars rapidement vers la montée au Pic qui me prendra une heure, soit un temps « normal » pour moi. Il est 14h, c’est la mi-course en haut du Pic. Je prends le temps de faire le tour de la zone touristique, exceptionnellement ouverte pour nous et je repars.

Je fais attention dans le début de la descente, le terrain est glissant, ma cheville fragile. Après le premier mur, je me remets à courir franchement et à Sencours je continue en courant vers Tournaboup. Je connais tous ces parcours par cœur. Tout va bien mais je sens la chaleur monter au fur et à mesure que je descends. Je m’arrête à tous les petits ruisseaux, d’abord pour arroser la casquette puis plonger la tête !

J’arrive au ravitaillement de Tournaboup. Je dois vraiment avoir une sale tête. Les bénévoles me demandent « Tout va bien Madame ? C’est sûr ? » Moi : « Oui, juste que je crève de chaud ».

Ils sont aux petits soins pour moi. On m’amène soupe, jambon, fromage, crèmes, tout ce que je demande… Mais je ne me refroidis pas malgré ½ heure d’arrêt. Avant de repartir je vais me replonger la tête dans l’eau. Un peu plus de 16h et je repars pour la dernière grosse montée. Il reste 1000m de D+ et il fait encore chaud. Je pars tranquillement vers la cabane d’Aygues Cluses. Il y a un petit ravitaillement mais avec un rationnement liquide. 10 min de repos et c’est la montée finale au col que j’atteins à 19h. Il reste un parcours que j’aime bien pour la vue sur les lacs mais que j’appréhende du fait des cailloux et des racines quand on revient dans la partie boisée. Ma cheville m’a laissée tranquille mais, bon… donc je vais assez tranquillement mais la température baisse enfin et cela me convient parce que je peux enfin recourir.

Très surprise j’ai même un vrai regain de vigueur dans la remontée vers Merlans. De nouveau un bon ravitaillement avec une soupe, j’enlève cailloux des chaussures, je resserre bien, je sors la frontale et il est 20h59 quand je quitte le restaurant pour la dernière montée que je passe sans difficultés. Et là au col du Portet, je sais que c’est une longue descente qui m’attend, pas très difficile et assez roulante. J’allume la frontale et je descends d’abord prudemment. Il ne fait pas encore réellement nuit mais il ne fait plus jour… Des coureurs me dépassent en me laissant sur place. Petit à petit j’accélère le rythme avec la nuit. Je cours franchement vite et je me mets à reprendre des coureurs. Je ne faiblis pas. Me voilà à Soulan. Un bout de route sur goudron puis sur piste. Les derniers sentiers vers Vignec, je les cours toujours, je ne fais pas attention à ma cheville et je finis le long du ruisseau toujours en courant… Il est 23h quand j’arrive. Mon meilleur chrono sur ce dernier tronçon, mieux qu’en entraînement. 18h de course. Très loin des meilleures.

 

Arrivée      

Bilan de la course :

Ma cheville a tenu. Je ne supporte (toujours) pas la chaleur. J’avais la « caisse » suffisante pour les 80km, ma dernière partie de course en étant la preuve ! Le parcours est toujours aussi beau et les bénévoles aux petits soins pour les coureurs. Donc un seul conseil pour ceux ou celles qui hésiteraient : VENEZ au GRP

Après course :

Ravitaillement, je discute avec quelques connaissances et puis je repars tranquillement chercher la voiture pour remonter à Piau Engaly. Je prends une bonne douche et je me couche. Je m’endors rapidement mais je me réveille très souvent pour boire. Au matin, je vais reprendre une douche un peu plus soignée et je me vois dans la glace et je me fais peur… Un ventre de jeune fille, quasiment les côtes visibles… Au petit déjeuner je vais prendre 4 verres de jus d’orange et 2 grands bols de thé…

Je range ma chambre, je charge la voiture et je descends à Vielle-Aure. Je vais me mettre à l’ombre sur la place et pour assister à la remise des récompenses. Je finis tout de même 3ème V2F. Pour mon avant dernière saison dans cette catégorie, c’est honorable.

Je vais échanger quelques mots avec st ar et surtout passer pas mal de temps à discuter avec PetitManseng qui me raconte sa course et un autre coureur étranger avec qui nous discutons en anglais. Plus tard nous allons retrouver le toujours excellent buffet de fin de GRP, tout le monde pique-nique sur la pelouse du stade à la recherche de l’ombre car il fait bien chaud. Je rencontrerai DJGombert aussi et un petit coucou à Miche que j’aperçois alors que j’allais repartir.

Il faut bien rentrer. Pas loin de 800km et j’en rajoute un peu pour aller embrasser ma Maman près de Tarbes. J’appréhendais un peu le retour seule à conduire après cette épreuve, mais non tout va bien. En fait la chaleur m’a empêché d’aller au bout de mes forces en course et c'est bien comme ça !

Lundi matin la balance est à -3Kg et à mi-septembre (quand j’écris ces lignes), je suis restée à -1Kg !!! Les courbatures ne sont même pas là... Un 80km sans histoires! Clin d'œil

 

10 commentaires

Commentaire de jb600cbr posté le 27-11-2019 à 15:11:48

sans histoire ??? si justement mais de belles histoires !!! bravo

Commentaire de caro.s91 posté le 29-11-2019 à 12:08:25

Merci jb ! J'ai vu ibos sur ton profil. J'y ai habité pendant plusieurs années quand j'étais gosse ...

Commentaire de jb600cbr posté le 29-11-2019 à 17:29:22

le plus beau village du monde (off the world) :-) avec la vue direct dur le vignemale. Ca doit changer à Paris....

Commentaire de caro.s91 posté le 30-11-2019 à 01:38:46

en plus juste sous le méridien de Greenwich ! :)

Commentaire de jb600cbr posté le 06-12-2019 à 18:16:14

yes !!! d'ailleurs y a une expo en ce moment entre ibos et azereix SUR le meridien. Des photos de bruno valcke tirées de son livre sont exposées.

Commentaire de Arclusaz posté le 04-12-2019 à 22:31:42

Indestructible !!!!!! Bravo Madame la Présidente.
Quelle belle région.

Commentaire de caro.s91 posté le 06-12-2019 à 21:39:30

Merci Arclusaz!
Il y a plein de belles régions en France. Plein d'endroits où j'aime aller. Les Pyrénées ont forcément un goût particulier étant donné que je les ai arpentées depuis ... très longtemps !

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 08-12-2019 à 23:30:42

Maintenant je sais d'où vient ton accent. Bravo pour ta course, les Pyrénées c'est pas pour les débutants...

Commentaire de caro.s91 posté le 09-12-2019 à 22:12:40

Mon Cher Lutin, tu ne vas pas me dire que tu ne savais pas que j'avais l'accent du Sud Ouest adouci par 34 ans en Région Parisienne !!! :)

Commentaire de DJ Gombert posté le 20-02-2021 à 17:40:31

Ravi d’avoir fait ta connaissance Caroline et d’avoir pu discuter paisiblement sur l’herbe, dans l’ombre fraiche du repas de clôture … c’est vrai qu’il a fait chaud (même pour un Marseillais ;-) … mais au moins nos joues étaient raccord avec les couleurs de Kikourou !). Bises.

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