L'auteur : Bacchus
La course : TOR330 Tor des Géants
Date : 9/9/2018
Lieu : Courmayeur (Italie)
Affichage : 1472 vues
Distance : 330km
Objectif : Terminer
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Astuce : Si vous trouvez la police de caractères trop petite : Ctrl + molette de la souris
Lien sur la vidéo de mon Tor 2018 :
De retour à Courmayeur pour une troisième tentative sur le TOR. Je suis déjà venu en 2015. Il avait fait un temps épouvantable dès le départ. La course avait été neutralisée pour une nuit quand j'étais au chalet de l'Epée, il neigeait. La descente du col Fenêtre avait été rocambolesque. Elle a été arrêtée définitivement quand j'étais à Gressonney.
A partir de l'année suivante, les crampons sont devenus obligatoires.
On avait été classé finisher, mais ça avait un goût de pas terminé.
En 2016, j'ai abandonné à Niel sur raison médical. J'avais pris le départ avec une infection à la main que je n'arrivais pas à bien soigner. Pendant la course, cette infection a commencé à s'étendre aux deux mains. J'ai quitté la course pour aller consulter.
En 2017, je n'ai pas été tiré au sort.
Me voilà donc de retour en 2018 en espérant boucler la boucle cette année.
On est à peu près trois semaines et demi après la fin de la Transpyrénéa en Off (en 392 H), voici les liens sur le compte rendu et sur les vidéos :
Compte-Rendu : http://www.kikourou.net/recits/recit-20760-la_transpyrenea-2018-par-bacchus.html
Résumé court, 15 minutes : https://www.youtube.com/watch?v=0tChBK6D8_o
Résumé 55 minutes : https://www.youtube.com/watch?v=Qc-JVSEjzNw
Full version part1 : https://youtu.be/jkghnMAVkM0
Full version part2 : https://youtu.be/cpsRcqB0Xj8
Full version Part3 : https://youtu.be/cmlOd0fEp5I
Trois semaines c'est un peu court pour la récupération, il faudra faire avec. La fatigue de la Transpyrénéa, se fera sentir très vite, en fait dès le deuxième col.
Mon objectif sur ce TOR, était jute de terminer.
Ca, c'est la photo finish de la Transpy en off 2018
Je retrouve cinq de mes camarades de jeux de la Transpyrénéa en Off sur ce TOR.
Il y a Jadi Guan, un Youtubeur chinois, assez connu là-bas sur l'équivalent chinois de Youtube. Il est venu avec son équipe de photographes.
Je retrouve Jane Carvalho, une Brésilienne, elle a abandonné sur la Transpy à cause d'une blessure au genou lors de la 5ème étape à Siguer.
Il y a aussi Jan-jilles, un Néerlandais, il a abandonné sur la Transpy à cause d'une tendinite à la fin de l'étape 6 à Aulus les Bains.
Il y a aussi Simon Bigot, l'une des fusées de cette Transpy. Il était quasiment premier à tous les bivouacs.
Il y a aussi Daniel Rastelli, un Argentin qui a aussi fait la Transpy, il est a Courmayeur mais il n'est pas inscrit sur le TOR.
Mes camarades de la Transpy sont bien mieux organisé que moi, quand j'arrive sur l'aire de départ, ils déjà bien placés tout près de ligne de départ, impossible de les rejoindre. J'essayerai si possible de les voir plus tard.
Je prends le départ de ce TOR avec la fatigue de la Transpyrénéa Off, et avec une légère douleur à la cheville droite qui est récurrente depuis la Transpy. Comme pour la Transpy, je parts avec une paire de Salomon trail et une paire de chaussure de marche Technica (avec semelle amortissante), et j'ai l'intention d'alterner.
Jadi Guan finira en un peu moins de 144 heures
Jane Carvalho, abandonnera à Donnas
Jean-jilles finira en 122 heures
Simon Biguot abandonnera à Cognes
et moi même je finis en un peu moins de 145 heures
Pourquoi enchaîner Transpyrénéa et TOR ? Ce sont les hasards du tirage au sort qui ont fait ça. J’espérais être tiré au sort pour 2019, et bien ce sera 2018. Et un dossard pour le TOR, ça ne se refuse pas.
J'aurais sans doute pu faire mieux que 145 heures, mais à partir du refuge Margià, j'ai vraiment pris mon temps, même exagérément. A partir de Margià, même avant, je me suis attardé sur tous les ravitaillements.
Comme je me présente tardivement à l'entrée du sas de départ, je suis au fond du peloton. Impossible de rejoindre mes camarade de la Transpyrénéa. De toute façon, ma place est plutôt au fond de la classe.
Cette année on démarre à midi. Les années précédentes c'était 10H. C'est plutôt une bonne idée, il y a nettement plus d'ambiance.
Bien entendu, en partant du fond de la classe, j'ai droit à quelques bouchons dans le col de l'Arp, rien de bien méchant. Je trottine pas mal dans la descente vers la Thuile.
Le Paso Alto est déjà compliqué, les douleurs de la Transpyrénéa sont déjà revenues, il faudra faire avec.
J'arrive de nuit au ravitaillement de Promoud. Avant le changement d'heure de départ j'y arrivais encore de jour.
La montée au col de la Crosatie est toujours aussi minérale dans sa partie finale. Cette année j'ai fait toute l’ascension de nuit.
Rien de spécial à signaler jusqu'au col Fenêtre. Voir la vidéo pour ça.
La descente du col Fenêtre me paraît de plus en plus compliquée d'année en année. J'ai l'impression que le sentier se dégrade. Depuis la dernière fois j'ai l'impression qu'il a été raviné.
Je suis tombé dans cette descente, la tête en avant, j'ai glissé sur des mètres, je suis couvert de poussière.
La fin du col Entrelor est toujours aussi dingue. Ça fait trois fois que je le fait et je suis toujours aussi étonné. D'un autre coté, il ne faut pas oublier que ce truc est sous la neige une grande partie de l'année. D'après une coureuse, au col Fenêtre il restait un énorme névé début Août.
Quand je pense que les Sénateurs ont fait ça neuf fois déjà... autant se taper la tête avec un marteau...
La descente du col Entrelor est d'un ennui à mourir, ce sont d'immenses lacets où on perd très peu d'altitude. Une grand-mère de 80 ans peut emprunter ce sentier. Là, j'ai l'estomac en vrac, donc je ne peux même pas courir, cette descente est donc doublement longue.
La montée au Loson est longue et ennuyeuse, des lacets dans tous les sens sans vraiment prendre d'altitude. Je finis par prendre les coupes, je sais, ce n'est pas bien, mais c'est par là que devrait passer le tracé du Tor. La fin de la montée est raide et minérale. Une fois encore, il ne faut pas oublier que le truc est sous la neige une grande partie de l'année.
Le début de la descente est raide, mais le reste n'est que du bonheur.
J'arrive au Rif Sella sans sortir la frontale, ce qui ne m'est encore jamais arrivé, malgré un départ avec deux heures de plus.
Je retrouve le Marcassin-Mercantour, un sénateur, il ne m'a pas l'air au mieux.
Je trouve la descente vers Cogne super ennuyeuse car elle fait des lacets interminables pour parfois perdre très peu d'altitude, mais tout ça ne dure pas très longtemps.
S'en suit une longue route ennuyeuse jusqu'à la ville de Cogne. Franchement, n'allez pas sur le Tor, vous allez vous faire chier (hahaha !!).
La portion entre Cogne et la fenêtre de Champorcher se fera dans un froid glacial, j'étais gelé. La pause au Rif Sogno a été une bénédiction, j'y attendrai le lever du jour.
L'arrivée à Donnas se fera sous un grand soleil et 30°, ce qui est encore raisonnable.
Quand je quitte Donnas, il fait maintenant plus de 36°, la montée/descente vers Perloz est infernale, vivement la nuit.
La montée vers Coda se fera de nuit, j'avais oublié le terrain, infernal, et la météo s'est dégradée.
J'ai dormi deux heures à Coda et j'ai eu du mal à quitter le refuge.
A 1h30, je me donne un coup de pied au cul, et c'est parti pour Barmasse. Je passe un petit ravito pirate, le gars me dit que Barmasse, c'est une heure. J'ai mis 2h50, je déteste ce type même s'il nous a offert du café, du thé et des bonbons, je précise, ça reste de l'humour, quoique...
Arrivé à Barmasse, je goûte la Minestrone (cf Zinzin Reporter) et je confirme, elle est bonne !!
La descente vers Niel est toujours un enfer, surtout à la fin, c'est montagne Russe, ça monte davantage que ça ne descend, bon, je sais, ce n'est pas possible ça, mais quand même.
Enorme ambiance au ravito d'Ober Loo, il ne figure pas sur le flyer de l'organisation, c'est peut être un truc pirate.
Grosse pause à Gressoney. J'y croise l'ami Jean-Mi, sénateur désormais retraité qui fait l'assistance de quelqu'un.
Toute l'ascension du Pinter se fera sous une petite pluie et de nuit, la descente aussi. J'arrive en mode zombie au ravitaillement de Champoluc.
La montée au Grand Tourmalin se fera par un temps glacial. Avec mon cerveau embrumé, je prends la décision d'y monter par le chemin 4x4, les réflexes de la Transpyrénéa reviennent, au bout de quelques km je fais demi-tour pour reprendre le sentier, du grand n'importe quoi.
Les positions dans le pelotons commencent à être figées, je croise toujours les mêmes personnes.
Arrivé au col des Fontaines, je re-croise Nathalie Mauclair qui fait l'assistance de luxe d'un certain Thierry. Accessoirement elle s'entraîne aussi pour un objectif que j'ai oublié. Là, au col des Fontaines, elle essaye de faire voler un drône (voir vidéo) pour filmer son protégé.
Je fais une très courte pause à Valtournenche.
Arrivé au refuge suivant, je me rends compte que les têtes autour de moi ne sont plus les mêmes, sans doute à cause de la courte pause. On a droit à un petit orage à ce moment là.
Peu après la fenêtre d'Erzatz, je me fais une sieste sous un arbre, sans vraiment trouver le sommeil.
Au refuge Magià, je me fait une pause super longue. J'ai droit à un lit pendant deux heures. Impossible de trouver le sommeil. Les douleurs tournaient comme un chenillard, mal à la hanche droite, mal au genou droit, mal à la cheville droite, mal à la cheville gauche, mal au genou gauche, mal à la hanche gauche, sans oublier le dos et les épaules. C'était comme dans Scènes de Ménages quand Huguette et Raymond cherchent une position où ils n'ont pas mal... j'ai atteint ce stade, misère...
Au bout de deux heures, le bénévole me demande de libérer la place. Je descends dans la salle à manger.
Je referai une tentative d'une demi-heure sur des cartons dans un couloir, même résultat.
Plutôt que d'essayer de dormir, j'aurais du tracer.
La partie haute de la descente du col du Vezonnaz, c'est du lourd. C'est pentu, granuleux, glissant, attention prudence.
Le reste de la descente vers Oyace est plutôt tranquille.
A Oyace, j'ai pris mon temps, car les barrières horaires sont vraiment loin maintenant. J'y retrouve Isabelle, elle fait le Tor avec un de ses amis d'enfance, je les ai croisé à plusieurs reprises depuis le départ. Elle est sans nouvelle de lui depuis le col Vezonnaz et il n'a pas pointé à Oyace. La dernière fois que je les ai vu ensemble, c'était au refuge Magià, j'y avais discuté avec son compagnon de route, je ne comprenais strictement rien à ce qu'il me disait, je répondais poliment « oui, oui, tu as raison », j'avais l'impression qu'il parlait une autre langue (bon, d'un autre coté le gars vient de Tarbes, ça peut expliquer), par prudence nous avons signalé l'information à l'organisation. En fait, nous le retrouverons à Ollomont où il dormait, et il ne se souvient de rien entre Vezonnaz et Ollomont, inquiétant quand même.
La bouffe à Ollomont était extraordinaire. Le choix parmi neuf menus différents.
En ce qui concerne les douches, c'était un peu plus spartiate. Personnellement ça ne me gêne pas.
Je prends le temps de me masser les pieds et de faire un petit somme d'une demi-heure dans le dortoir.
Je repars dans l'après midi. Petite pause au refuge Champillon. Le boss de la course est là pour interviewer les coureurs. La montée au col Champillon est une formalité, c'est un col facile. Je fait la montée avec mon pote de Tarbes. Au fur est à mesure de notre avancée, ses propos deviennent de plus en plus incompréhensibles, je suis obligé de lui faire répéter trois fois la même phrase, étonnant.
La descente se fait presque entièrement à la lumière du jour. Je suis obligé de sortir la frontale pour les derniers lacets.
J'arrive au ravitaillement (non répertorié) de Ponteille. Ici encore la bouffe est extraordinaire : Polenta, viande, saucisse, … Je suis en compagnie de deux concurrents Chinois, ils prendront de tout au moins deux fois, quel appétit. On a aussi droit à une bière locale, pour ceux qui le souhaitaient.
La longue marche entre Ponteille et St Rhémy se fera en groupe, ça passe mieux en discutant.
A St Rhémy, je fais une longue pause sommeil au dortoir, genre deux ou trois heures.
Encore une fois, impossible de trouver du vrai sommeil. re-diffusion de l'épisode Huguette et Raymond, impossible de trouver une position où je n'ai pas mal... quelle misère...
Je quitte le dortoir dans les derniers. Je retourne à la salle, il ne reste plus grand monde, j 'ai sacrément traîné.
La montée vers le refuge Frassati est très ravinée. Ils ont balisé le chemin avec de longs poteaux, c'était pas du luxe. A Frassati, re-belotte, je traîne pas mal, j'attends le jour pour attaquer le Malatra.
Beaucoup sont partis de nuit pour essayer de choper le lever du soleil au Malatra, autant dire que ça bouchonnait pas mal pour eux dans les derniers hectomètres.
Quand je suis passé, il n'y avait plus grand monde.
La descente n'est qu'une formalité, hormis une chute due à une plaque de verglas.
Comme j'ai gardé le roadbook 2015, je cherche le refuge Bonatti alors qu'on n'y passe plus. Une spectatrice, m'a rattrapée pour me remettre sur le droit chemin, merci à elle, elle s'est quand même tapé un sprint de 300 mètres pour me rattraper. Sinon je descendais à Bonatti.
J'arrive au refuge Bertone, pensant que tout le monde cherchait Bonatti, mais non, il n'y avait que moi qui cherchais Bonatti.
Je suis en chaussure de marche Technica, je fais quand même la descente en courant et je rattrape pas mal de monde dans cette descente, arrivé à Courmayeur, je coure sur toute la distance jusqu'à l'arche d'arrivée. 50 mètres avant la ligne, je m'arrête net.
Il y a un couple fraîchement marié qui vient de franchir l'arche d'arrivée et les photographes sont entrains de les mitrailler. Au bout de quelques secondes, le couple m'invite à passer. J'ai droit à la photo et à une interview du présentateur traditionnel du Tor, moi qui voulait arriver discrètement, c'est raté.
Il me demande ce que je souhaite au couple, je réponds bêtement que je leur souhaite de faire le Tor ensemble l'année prochaine, le mari ne semble pas vraiment d'accord, il est bizarre ce type (hahaha!!)
Il et elle se sont rencontrés lors du Tor 2017, lui comme coureur, elle comme bénévole, et se sont mariés le jour du Tor 2018 si j'ai bien compris et ils ont tenus à passer l'arche d'arrivée pour sceller leur union.
J'ai mis 144 heures et 59 minutes. J'aurais pu faire nettement mieux si je n'avais pas tant traîné depuis le refuge Magià. J'essayerais de revenir un jour pour tenter d'améliorer ce temps, ou traîner davantage encore. Le Tor est une course à vivre (merci Le-lent pour la phrase).
Avec mon problème de cheville, j'ai très peu couru sur ce Tor, j'ai couru comme tout le monde les trois premiers kilomètres avant le col de l'Arp, j'ai trottiné dans la descente vers la Thuile, et j'ai couru dans la descente depuis Bertone, et c'est à peu près tout.
Le lendemain, je retrouve quelques amis lors de la cérémonie de clôture du Tor. Les Italiens ont le sens de la mise en scène, un poil de trop à mon goût, mais c'était bien, on a eu droit au Semia Liberi, un tube Italien que le Boss du Tor adore tellement en ce moment. C'était très bien, pour une fois que quelqu'un essaye de mettre de l'émotion dans Sa cérémonie de clôture, on ne va quand même pas le lui reprocher (hahaha !!).
Sans déconner, c'était bien.
Merci de m'avoir lu jusqu'ici
@sportivement+
JB
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